Val-d'Oise: les auto-écoles extérieures interdites de passage aux heures de pointe à Gonesse

Sud Radio

25/04/2023

Avec Ozgur Selvan, gérant de l’auto école Dorémi à Arnouvillle dans le Val d’Oise, située à 500 mètres de Gonesse
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##C_EST_A_LA_UNE-2023-04-25##

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00:00 7h12 sur Sud Radio, c'est à la une dans le Val d'Oise, une ville interdite d'accès aux auto-écoles

00:07 venant des communes voisines pendant les heures de pointe.

00:09 C'est la décision qui a été prise par le maire de Gonesse,

00:12 elle doit entrer en vigueur au 1er mai, lundi prochain.

00:15 Pour en parler, je reçois le gérant d'une auto-école concernée par cette restriction.

00:19 Osgur Selvan, bonjour.

00:20 Oui, bonjour monsieur.

00:21 Et bienvenue sur Sud Radio, vous êtes le gérant de l'auto-école d'Aurémy, basée à Arnouville.

00:26 Vous êtes à 500 mètres seulement de Gonesse.

00:28 Comment vous avez réagi à cette arrêtée municipale ?

00:31 C'est la colère ou l'incompréhension qui domine ?

00:33 Dans un premier temps, j'ai été très surpris.

00:35 Vous savez, nous n'avons pas du tout été consultés,

00:37 nous n'étions pas du tout au courant des problématiques soulevées par le maire.

00:41 Quand il me dit que nous gênions tout le monde ou ce genre de choses,

00:45 vous savez, le nombre d'auto-écoles n'a pas varié dans la commune,

00:49 le nombre d'auto-écoles tournant sur la commune n'a pas varié du tout.

00:52 Donc ce qui ne gênait pas il y a quelques années gêne maintenant.

00:55 Donc c'est l'incompréhension.

00:56 À préciser, la contrevention en l'occurrence, c'est 150 euros à partir du 1er mai

01:01 si vous allez circuler pendant ces heures de pointe du côté de Gonesse.

01:06 Gonesse qui est un centre d'examen pour le permis.

01:09 Pour vous, c'est donc capital j'imagine de pouvoir y emmener vos élèves

01:12 pour qu'ils puissent s'y entraîner, prendre leur repère ?

01:15 Tout à fait.

01:16 Vous savez, dans un premier temps, ce n'est pas l'endroit qu'on va privilégier.

01:19 On va plutôt, en début de formation, privilégier des zones plus calmes

01:22 pour former nos élèves.

01:24 Et puis, à partir d'un certain niveau, on va forcément d'une façon ou d'une autre y aller

01:28 pour que les élèves puissent s'accoutumer, s'imprégner du lieu

01:32 pour ne pas être surpris le jour de l'examen.

01:34 En tout cas, vous le disiez, le maire de Gonesse, lui a justifié son arrêté

01:38 par les nuisances causées par le trop grand nombre d'auto-écoles qui viennent dans sa ville.

01:42 Il affirme que c'est d'abord une demande des habitants.

01:45 Est-ce que vous l'entendez, ce ras-le-bol des riverains ?

01:47 Vous vous dites, il n'y a pas plus d'auto-écoles, c'est ça ?

01:49 Oui, il n'y a pas plus d'auto-écoles ni de véhicules en circulation

01:52 que ce qu'il y avait il y a quelques années.

01:54 Après, pour la gêne occasionnée, vous savez, nous sommes une profession

01:58 qui cherche à former des gens, nous ne sommes pas là pour enquêter sur les gens.

02:02 Si on nous avait dit, voilà, tel coin, les gens sont gênés,

02:06 vous êtes une gêne, on se serait déplacé tout simplement, on ne nous aurait rien demandé.

02:10 Le maire parle notamment d'auto-écoles qui seraient nombreuses à passer

02:14 devant les établissements scolaires, là où il y a pas mal de panneaux de signalisation.

02:20 C'est quelque chose que vous avez constaté aussi ?

02:22 Alors, le centre d'examen est situé pas très loin d'une école,

02:26 donc de toute façon, que nous ne soyons interdits en examen, ce ne sera pas le cas a priori.

02:30 Les gens vont passer, de toute façon, les candidats passeront à côté, à proximité.

02:34 Je pense qu'on se trompe de cible, c'est peut-être le centre d'examen qui n'est pas très bien placé

02:38 en centre-ville, plutôt que les auto-écoles qui tournent en excès.

02:43 On va y revenir justement sur cette question-là, mais d'abord, cette interdiction,

02:46 donc elle va du lundi au samedi, de 7h30 à 9h et de 16h30 à 19h.

02:51 Quel impact économique ça va avoir, tout simplement, pour votre auto-école ?

02:55 Vous savez, les gens travaillent, la plupart des gens travaillent,

02:59 vous avez des gens qui ne sont disponibles qu'on aurait un petit peu d'écalé,

03:03 donc ce sont les crènes horaires où on travaille le plus, où nos plannings sont le plus remplis.

03:07 Donc forcément, ça va avoir un impact économique.

03:10 Une façon de compter, ce serait de prendre la plage horaire de fonctionnement

03:14 de 8h à 20h par exemple, et vous regardez, ça fait quand même 4-5h de la journée

03:19 qui sont impactées par cette interdiction.

03:21 Bien sûr. Vous l'avez dit, le souci principal pour vous, c'est davantage le manque de centres d'examen

03:27 finalement présents dans le département du Val-d'Oise, et là-dessus, finalement,

03:30 le maire de Gonesse semble vous rejoindre. Pour lui, c'est ça, le véritable problème.

03:35 Or là, c'est bien de la responsabilité de l'État, pas de la mairie ?

03:38 Alors, peut-être, le nombre de centres d'examen, il y en a trois.

03:42 Donc, vous avez un tiers à peu près des hôtes-écoles du Val-d'Oise qui vont passer sur Gonesse,

03:48 un tiers pour Argentay, un tiers pour CRG.

03:51 Il va de soi qu'il y a une certaine concentration qui se fait naturellement.

03:56 Je pense, au-delà du nombre de centres d'examen, que l'emplacement n'est pas forcément très important.

04:02 C'est dans un endroit très enclavé, en plein centre-ville, là où il y a beaucoup de circulation.

04:05 Le centre d'examen essaie d'être déménagé depuis un bon bout de temps.

04:10 Moi, la première fois que j'ai entendu parler du déménagement du centre de Gonesse, ça datait de 2007.

04:16 Donc, ce n'est pas quelque chose qui existe depuis aujourd'hui.

04:19 C'est juste que le maire a décidé d'intervenir à un moment donné, c'est tout.

04:25 Et il s'est trompé d'ennemi, finalement, le maire de Gonesse ?

04:27 Il s'est sûrement trompé d'ennemi, dans le sens où, vous savez, nous sommes une profession qui,

04:34 déjà, stigmatisait le coût du permis à augmenter.

04:37 Vous imaginez bien qu'on travaille avec du carburant, et c'est quelque chose qui a beaucoup monté.

04:43 On essaie de faire en sorte d'absorber un maximum de choses.

04:46 Maintenant, si en plus, on ne peut pas aller à certains endroits, et qu'on doit aller plus loin pour pouvoir former nos élèves,

04:51 et que sinon, on ne peut pas les former comme on le souhaite sur le centre d'examen,

04:56 forcément, le volume d'heures risque de monter, le coût aussi.

04:58 Vous avez prévu de lancer une procédure pour faire supprimer cette arrêtée municipale ?

05:03 Alors, dans un premier temps, c'est des écrits à l'amiable pour pouvoir communiquer avec le maire,

05:09 voir ce qu'il en est avec la préfecture, de la même façon.

05:11 Par la suite, de toute façon, si nous n'arrivons pas à faire retirer le décret,

05:17 on en donnera une procédure à l'administratif, c'est sûr.

05:20 Osgur Selvan, je rappelle, vous êtes gérant de l'hôté-école d'Aurémy, donc à Arnouville, dans le Val-d'Oise.

05:25 Un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.

05:29 Je vous en prie.

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