À 22 ans, il rachète une entreprise et emploie des personnes qui peinent à trouver un travail

  • l’année dernière
Avec Maxence Laze, entrepreneur de 22 ans et artisan peintre à Laval en Mayenne.
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##C_EST_A_LA_UNE-2023-04-14##

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00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger.
00:04 Il est 7h13 à 22 ans, il rachète une entreprise et emploie des personnes qui peinent à trouver un emploi.
00:11 Notamment des seniors, c'est Maxence Las, entrepreneur et artisan peintre à Laval en Mayenne qui est avec nous.
00:18 Rebonjour à vous. Comment a démarré cette aventure entrepreneuriale ?
00:24 Je crois que c'est parce qu'il y a une histoire de famille derrière ça aussi.
00:28 Oui, tout à fait exactement. C'est parti de ma maman finalement, tout au début.
00:33 C'est ma maman qui était concernée, qui après un cancer n'a pas réussi à retrouver de travail finalement,
00:39 malgré ses efforts, parce qu'elle a cherché un moment quand même.
00:44 Donc on s'était dit à ce moment-là qu'on allait prendre le problème à l'envers et tout simplement racheter une entreprise
00:50 pour que je puisse embaucher ma maman.
00:52 Voilà, c'est ça. Et donc ça c'était il y a combien de temps ça ?
00:57 Ça fait déjà quasiment un an et demi maintenant, aujourd'hui.
01:01 Et est-ce que ça a été facile de convaincre les banques pour vous suivre dans cette opération ?
01:07 Non, même à vrai dire, les banques n'ont pas voulu.
01:12 Il a fallu qu'on se l'entoure grâce à des assurances, des systèmes intermédiaires
01:18 qui nous assuraient finalement le crédit qu'on allait faire à la banque
01:21 pour que la banque accepte parce que sinon c'était des refus d'office.
01:26 Oui. Et alors ensuite vous avez dit "bon ben il faut recruter pour cette entreprise"
01:31 et là vous vous êtes tourné justement vers des profils de personnes plus âgées.
01:38 Tout à fait. On était avec ma maman, on discutait,
01:42 puis entre deux on cherchait sur Pôle emploi un petit peu ce qu'il y avait comme profil.
01:46 Et puis on s'était dit qu'il serait bien finalement de continuer dans l'idée qu'on a fait de Zna.
01:52 Finalement c'est d'embaucher ma maman, une personne qui arrive dans des âges compliqués
01:58 pour l'emploi a priori et qui a été malade.
02:02 C'est de continuer. Donc on est resté sur ce principe là, ma foi, et ça fonctionne.
02:07 Oui. C'est-à-dire ? Alors vous avez recruté combien de personnes
02:10 et qui ont à peu près quel âge, Maxence Las ?
02:13 Et bien aujourd'hui on en a deux qui sont dits seniors,
02:17 donc qui ont plus de 50 ans aujourd'hui.
02:20 On a ma maman qui a une quarantaine d'années, enfin qui a 47 ans de mémoire,
02:25 mais qui elle est reconnue RQTH.
02:28 Ensuite au milieu de tout ça, pour faire un petit peu de mixitude,
02:31 on a mis une apprentie, Inès, qui apprend super bien grâce à l'expérience des anciens.
02:39 Et puis ensuite on a aussi une autre personne qui est apprentie aussi,
02:44 mais par le biais de Pôle emploi finalement, c'est de la réinsertion.
02:47 Il est reconnu aussi handicapé, et voilà. On l'aide où on peut.
02:53 Mais Maxence, vous faites de la peinture, c'est un travail physique,
02:56 comment s'en sortent vos salariés alors ?
02:59 Et bien finalement, comment on organise une entreprise justement,
03:04 effectivement c'est une bonne question.
03:06 On ne donne pas de temps déjà, premièrement, on n'oblige rien.
03:12 On donne plusieurs tâches, c'est-à-dire qu'on ne s'arrête pas à seulement une activité,
03:17 on en distribue 3 ou 4 dans la semaine, voire plus.
03:20 Et après chacun fait un petit peu comme il le souhaite finalement.
03:24 Et après c'est par le biais de matériel qu'on achète.
03:28 C'est vrai qu'on a fait de grosses dépenses cette année pour pouvoir acheter du matériel
03:33 qui aide finalement tout le monde.
03:35 Et à travers aussi votre aventure entrepreneuriale, vous faites passer un message,
03:42 c'est-à-dire qu'on peut travailler après des difficultés physiques, bien sûr,
03:51 et puis avec des personnes qui sont plus âgées,
03:54 et réussir cette "mixité" de population, mixité bien sûr au niveau de l'âge.
04:02 A priori, oui, effectivement, c'est vrai que ça s'est fait naturellement,
04:07 on ne s'en est vraiment pas rendu compte.
04:09 C'est par le biais des médias qui sont venus nous voir en disant
04:12 "attendez, ce que vous faites, ce n'est pas commun".
04:15 Et c'est là qu'on s'est retourné, qu'on s'est dit "oui, c'est vrai que finalement,
04:19 dans les entreprises aujourd'hui, ce n'est pas du tout comme ça que ça fonctionne".
04:22 Mais l'avantage aussi aujourd'hui, c'est qu'après un an et demi,
04:26 on est capable de dire que ce système-là, d'extrême ancien, d'extrême jeune,
04:31 réunis ensemble, fonctionne malgré tout.
04:34 Est-ce que vous vous y retrouvez au niveau des comptes et des prix ?
04:38 On s'y retrouve, oui, aujourd'hui, je n'ai pas envie de partir en Malaisie,
04:42 je n'ai pas envie d'acheter une belle voiture,
04:44 le but du jeu c'est de faire tourner l'entreprise.
04:47 Je suis patron, mais je suis salarié, je touche le même salaire que tout le monde,
04:52 malgré les heures supplémentaires.
04:55 Mais le but du jeu, ce n'est pas d'y gagner de l'argent,
04:58 c'est qu'on puisse tous travailler, c'était le but principal,
05:01 et on restera finalement sur cette base-là.
05:04 Maxence, quelle formation vous aviez ?
05:08 J'ai fait des études de maîtrise d'œuvre de base,
05:12 c'est plutôt dans le suivi de chantier, etc.,
05:16 ou la mise en place d'un chantier.
05:18 Et puis, je me suis gentiment éloigné de ce domaine-là après mon diplôme
05:22 pour me lancer dans la peinture.
05:24 Je n'ai pas énormément d'années d'expérience dans le domaine de la peinture.
05:29 Merci beaucoup Maxence, on voulait saluer votre initiative,
05:34 un coup de chapeau, et surtout en plein débat sur le travail des seniors,
05:38 notamment les plus de 50 ans qui étaient montrés un peu comme des pestiférés
05:42 il n'y a pas si longtemps par certains employeurs.
05:48 Merci. Du côté de Laval, Artisans Peintres à Laval en Mayenne,
05:51 on est moins écouté Sud Radio, mais ça commence,
05:54 parce que nous y allons progressivement avec le DAB+ qui arrive dans la région,
05:57 et puis également sur notre appli que vous pouvez télécharger,
06:01 et puis sur la chaîne YouTube.
06:03 Merci d'avoir été avec nous ce matin en direct sur Sud Radio.

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