Réforme des retraites : dans l'attente fébrile du couperet constitutionnel

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00:00 une semaine de rencontres effectivement avec les différents acteurs politiques et syndicaux,
00:04 la chef du gouvernement reçoit aujourd'hui les élus locaux avec pour objectif de tenter
00:08 d'avancer sur les dossiers à venir alors que demain, vous le savez, les opposants à la
00:12 réforme des retraites se donnent de nouveaux rendez-vous dans la rue, douzième journée
00:16 d'action nationale. On en parle avec vous, Flore Simon. Bonjour Flore. Le camp présidentiel
00:21 plutôt fébrile dans l'attente de cette décision, décision du conseil constitutionnel.
00:26 Décision, oui, le gouvernement attend cette décision et ce sera la fin du cheminement
00:33 démocratique pour reprendre les mots du gouvernement. Donc cette décision est attendue comme le
00:38 juge de paix, il y aura des gagnants et des perdants, donc trois scénarios. Le premier,
00:44 le texte est validé, évidemment c'est la victoire de l'exécutif qui espère pouvoir
00:49 ensuite passer à la suite, pardon, et puis espère aussi par là que le mouvement social
00:54 s'essouffle. La CFDT a déjà annoncé qu'elle se plairait à la décision des Sages, ce
00:59 qui n'est pas forcément le cas du côté de la CGT et donc le gouvernement espère aussi
01:03 que cette union syndicale se détricote. Deuxième scénario, le texte est invalidé. Pour ça,
01:09 les Sages se baseraient sur le fait que cette réforme des retraites a été intégrée
01:14 au projet de loi de finances rectificatif de la sécurité sociale, ce qui a permis
01:19 d'accélérer les débats. Donc les Sages vont se demander si le véhicule législatif
01:23 était approprié. En gros, y avait-il urgence à faire voter cette réforme des retraites.
01:28 L'autre raison pour laquelle caisse le texte, c'est la multiplication des recours à la
01:33 Constitution. On pense aux articles comme le 47.1, le vote bloqué au Sénat, le 49.3,
01:38 il y en a eu plus que ça. Donc là, les Sages vont se demander si cette multiplication,
01:42 qui sont légaux bien sûr, des recours à la Constitution n'ont pas nuit à la qualité
01:46 des débats. Et puis le troisième scénario, c'est l'invalidation de certains articles
01:51 qui en fait ne rentrent pas, n'apportent rien au budget de la sécurité sociale, comme
01:56 le CDI senior ou l'index senior. Si cette dernière option est validée par le Conseil
02:02 constitutionnel, ce serait quand même une petite victoire pour l'exécutif puisque
02:05 son article phare, le report de l'âge de 64 ans, sera maintenu. Et puis il pourra
02:10 remettre dans la loi travail à venir, les articles sur l'emploi des seniors et renouer
02:16 ainsi le dialogue avec les syndicats.
02:18 Avec cette question, l'âge légal de départ à la retraite peut-il aller au-delà des
02:23 62 ans ? La question précisément posée dans le cadre du référendum d'initiative
02:28 partagée sur lequel les Sages doivent aussi statuer.
02:31 La demande de RIP, le référendum d'initiative partagée, a été signée par 252 parlementaires.
02:37 Le compte y est. Si le Conseil constitutionnel valide cette demande, le RIP a donc 9 mois
02:43 pour recueillir 10% des signatures des électeurs, soit 4,8 millions de personnes. Si ces 10%
02:51 sont atteints, le Sénat et l'Assemblée nationales ont 6 mois pour inscrire le texte
02:56 à l'ordre du jour et l'examiner. Si ce n'est pas le cas, alors la tenue d'un référendum
03:00 est obligatoire. Donc vous voyez, le processus est très long puisque 9 mois pour les signatures
03:05 des électeurs, puis 6 mois ensuite pour que l'Assemblée et le Sénat éventuellement
03:09 l'inscrivent à l'ordre du jour. Ça prend du temps, le référendum d'initiative partagée.
03:13 Voilà, c'est J-2 avant l'annonce du Conseil constitutionnel, réponse vendredi évidemment
03:18 sur nos antennes. Il y a une autre question qu'on se pose plus que jamais aujourd'hui,
03:23 elle est d'actualité, c'est de savoir si la NUPES va réussir à dépasser cette séquence.
03:28 On voit bien la difficulté qui s'accumule. Oui, la NUPES est affaiblie, clairement.
03:32 En effet, elle était liée, cette NUPES, cette coalition de gauche, un peu avec cette opposition.
03:37 Elle était liée avec cette opposition contre la réforme des retraites. Alors, quand la séquence sera terminée,
03:41 que se passera-t-il ? On a vu des élus qui appelaient déjà à un acte II de la NUPES.
03:47 Et puis la réintégration hier du député du Nord, Adrien Quatennens, qui avait été condamné
03:52 à 4 mois de sursis pour des violences conjugales, a fait grincer des dents au sein de la coalition de gauche.
03:57 Les socialistes ont fait savoir dans un communiqué qu'ils s'opposaient à cette décision
04:02 et qualifient d'inacceptable un retour du député du Nord au sein de la NUPES.
04:06 Même sonne cloche du côté des Verts. Et on a même senti une certaine gêne au sein des Insoumis,
04:11 puisqu'ils ont été 15 élus à ne pas voter pour la réintégration du député du Nord.
04:16 Les Insoumis qui, souvent, votent quand même comme un seul homme.
04:19 Fabien Roussel, de son côté, le secrétaire national du parti communiste, parle d'une NUPES dépassée.
04:25 Lui, il veut montrer son indépendance face aux Insoumis et à Jean-Luc Mélenchon.
04:29 Et hier, Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise, lui a répondu.
04:33 C'était sur nos antennes, écoutez-le.
04:37 Ce n'est pas une surprise de dire que depuis le début, Fabien Roussel n'a pas été un grand fan
04:41 de la nouvelle Union Populaire, Écologique et Sociale.
04:43 Bon, pour le reste, Fabien Roussel, c'est le problème avec lui, n'est pas un problème personnel.
04:48 La question qu'il nous est posée, c'est une question politique.
04:50 Fabien Roussel pense que la NUPES est dépassée, c'est-à-dire qu'il faut passer à autre chose.
04:54 Et ce n'est pas mon point de vue.
04:56 L'omniprésence de Jean-Luc Mélenchon qui dérange le bruit et la fureur qu'il avait théorisée,
05:01 finalement, ne semble pas porter leurs fruits puisque dans un dernier sondage,
05:05 on voit qu'au final, c'est l'URN, la crise profite plutôt au Rassemblement National.
05:10 Merci beaucoup, Flore Simon, pour le décryptage.

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