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Geoffroy Lejeune était l'invité de Ça Se Dispute sur CNEWS et le journaliste de Valeurs Actuelles est revenu sur le bilan de la Première Ministre. 

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00:00 - Très clairement.
00:01 - Moi, je vais bientôt me prendre d'affection pour Elisabeth Borne, je crois, parce que j'aime bien les causes perdues ou en tout cas les êtres désespérés.
00:07 - Mais des fois, bon, dans l'histoire...
00:08 - Non, mais là, honnêtement, elle finit par devenir touchante parce qu'au fond, c'est pas la principale responsable.
00:13 Je veux dire, elle est un peu là, enfin pas par hasard, mais pour moi, il y a deux choses.
00:17 Premièrement, Emmanuel Macron lui a confié une mission impossible, je pense, pour s'en débarrasser ou en tout cas pour que ces jours soient comptés à Matignon.
00:24 Il lui a donc demandé, avant de lui demander d'apaiser le pays, il lui a demandé d'élargir la majorité.
00:29 On parle donc d'une majorité qui n'existe pas puisqu'ils sont en minorité en réalité.
00:33 Il faut donc élargir ça au moment où tout le monde leur tape dessus.
00:36 Premièrement, au moment où même leurs alliés, je pense aux députés Horizons, d'Edouard Philippe, au Modem, etc., font quand même un peu la grimace.
00:43 Premièrement, donc c'est impossible.
00:45 Deuxièmement, il fallait qu'elle renoue avec les syndicats qu'elle avait baladé ou en tout cas à qui elle n'avait pas donné satisfaction réellement pendant les discussions.
00:53 Il faut qu'elle renoue avec eux maintenant.
00:54 Troisièmement, il faut qu'elle apaise le pays autant qu'elle se lance dans le commerce de trèfle à quatre feuilles.
00:59 En fait, ça ne sert à rien du tout.
01:00 Je pense qu'elle n'a aucune chance de réussir et je pense que c'est fait pour ça.
01:04 Ensuite, pour terminer, je pense que c'est le revers de la médaille du choix d'Elizabeth Borne.
01:11 Et je pense que ça n'est que justice en réalité.
01:13 Emmanuel Macron a choisi, quand il a été nommé élu président de la République pour la première fois, des premiers ministres qui avaient tous en commun au moment de leur nomination.
01:23 Après, ils avéraient être un peu différents dans l'exercice du pouvoir, mais au moment de leur nomination, d'avoir un profil de techno
01:29 inconnu. C'était le cas d'Edouard Philippe, techno, énarque, qui était passé par le privé, etc.
01:35 Jean Castex, qui était un haut fonctionnaire, et Elizabeth Borne, qui est aussi un haut fonctionnaire, qui a fait des cabinets ministériels, etc.
01:42 Après, je sais qu'Edouard Philippe a eu des ambitions politiques, Jean Castex s'est avéré quelqu'un de plutôt affable et pas froid, comme on disait au début, etc.
01:50 Mais à chaque fois, il a fait le même choix.
01:53 Pourquoi ? Parce que c'est lui-même un énarque qui est passionné de centralisation.
01:59 Qui est passionné du pouvoir, je veux dire, qui est passionné de l'appareil d'État et qui a envie d'avoir à sa main l'appareil d'État.
02:05 Et il veut donc des gens qui font tourner cette machine, soit l'équivalent, l'inverse, l'exact inverse de ce que nos institutions commandent, c'est-à-dire un premier ministre qui soit un politique, qui soit le chef de la majorité et qui soit celui qui réussit à, comment dire, à...
02:19 Comme le faisait François Fillon, c'est presque le dernier qu'il a très bien fait.
02:23 Vous allez me dire Jean-Marc Ayrault aussi.
02:24 Mais après, ça s'est arrêté.
02:25 Qui réussit à conduire la majorité pendant le chemin du quinquennat, à faire voter les textes, etc.
02:32 Et à faire remonter au président le cas échéant des demandes qui viendraient des parlementaires de terrain.
02:36 Bref, Emmanuel Macron a rompu cette tradition.
02:38 Il a choisi des profils inverses.
02:40 Aujourd'hui, il demande des missions politiques à une première ministre qui n'est pas politique.
02:43 Donc, elle va échouer et c'est normal.
02:44 [Musique]
02:48 [SILENCE]
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