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  • 29/03/2023
"L'intensité est un gros problème en Serie A. Mais le championnat italien est devenu la succursale des clubs de Premier League."
Johann Crochet, notre DDD italienne, analyse les comparaisons d'Igor Tudor entre la Ligue 1 et la Serie A

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Transcription
00:00 Autre chose également, vous y avez déjà fait référence,
00:02 autre comparaison faite par Tudor entre la L1 et la Serie A,
00:04 c'est la typologie des joueurs, et là je le cite encore.
00:06 L'autre différence fondamentale, c'est qu'en France, il y a beaucoup plus de rythme
00:10 parce que la typologie des joueurs est différente.
00:12 Ici, ils sont plus jeunes et plus physiques.
00:13 En Italie, l'intensité n'a rien à voir.
00:15 Les Anglais, ils achètent des joueurs de l'Orient, pas des joueurs en Italie.
00:18 Cela veut dire qu'il y a des joueurs qui ont la qualité
00:21 pour s'intégrer dans le meilleur football, ici, dit-il.
00:23 Je sais que tu n'es pas totalement d'accord.
00:25 Il y a une partie où tu es d'accord, Johan, et l'autre où tu ne l'es pas.
00:29 Il y a deux choses dans la réponse.
00:31 La première, je suis totalement d'accord.
00:33 Sur l'intensité ?
00:35 Sur l'intensité, je le dis tout le temps, c'est que c'est un des gros problèmes en Italie.
00:38 Même s'il y a des clubs qui ont montré ces dernières années
00:41 qu'ils étaient capables de beaucoup travailler là-dessus,
00:43 comme le Milan, comme le Napoli.
00:45 Et d'ailleurs, bizarrement, c'est celle qui gagne la Serie A.
00:47 Ce n'est sans doute pas un hasard, mais clairement, il y a un problème d'intensité.
00:51 Alors, par rapport à la Ligue 1, je ne sais pas trop,
00:54 mais je vois ce qu'il veut dire, en tout cas, clairement,
00:56 par rapport à la Première Ligue ou la Bundesliga, par exemple.
00:59 L'Italie est vraiment en dessous à ce niveau-là.
01:02 Sur la typologie des joueurs, c'est difficile de ne pas être d'accord non plus.
01:05 Oui, il y a l'effet.
01:07 Voilà, c'est ça.
01:08 Sur le fait de plus jeune, plus physique, plus rapide, plus dynamique, tout ce que vous voulez.
01:12 C'est d'ailleurs aussi pour ça que les clubs italiens commencent aussi à regarder
01:15 du côté du Championnat de France pour avoir ce type de joueurs-là.
01:17 Quand vous voyez, par exemple, un Zambo en Guissa au Napoli,
01:22 c'est pas un joueur qu'on aurait vu il y a, je ne sais pas, quatre ou cinq ans
01:25 dans ce club-là.
01:27 Et pour autant, aujourd'hui, il est fondamental dans la très belle saison du Napoli,
01:32 qui apporte totalement autre chose qu'un Lobotka, par exemple.
01:34 Là où je suis moins d'accord, c'est sûr.
01:37 Mais je vais émettre une hypothèse qui pourrait le rejoindre,
01:40 peut-être sur un côté où il n'a pas exprimé totalement ce qu'il voulait dire,
01:45 ou en tout cas, il y a peut-être une petite confusion.
01:47 Si c'est vraiment ce qui a été reporté,
01:49 et je ne doute pas sur le fait que l'équipe a bien repris ses propos,
01:52 les Anglais achètent des joueurs de l'Orient, pas des joueurs en Italie.
01:55 Bon, je peux vous faire une liste très, très rapide pour ne pas prendre trop de temps.
01:59 - Parce qu'Amaka, il est parti en Angleterre.
02:01 - Pour vous montrer qu'il y a plein de joueurs et je n'ai pas pris volontairement les joueurs...
02:05 - Il y en a eu 17, rien qu'à cette saison, enfin à l'intercession dernière.
02:07 - Je ne veux pas prendre les joueurs de Naples, de l'Inter, de la Juve,
02:11 parce que c'est trop facile, en fait, de se dire ça.
02:13 Mais par exemple, Iki de Bologne, il part à Brentford.
02:16 Traoré de Sassolo, il part à Bornemouth.
02:18 Skamaka de Sassolo, il va à West Ham.
02:19 Udoji, il va de Ludinese à Tottenham.
02:21 Romero, il va de l'Atalanta à Tottenham.
02:23 Lukic, il va du Torino à Fulham.
02:25 Damsgaard, il va de la Sampdoria à Brentford.
02:26 Kivior, il va de Spetsia à Arsenal.
02:28 L'année d'avance, vous avez eu Tomiasu qui va de Bologne à Arsenal.
02:31 Bon, ils vont aussi, comme Anglais, ils viennent aussi recruter.
02:36 J'en parle souvent avec Julien Laurence, d'ailleurs, qui me chambre là-dessus.
02:39 Il a raison en disant que la Serie A, c'est devenu la succursale de la Première Ligue,
02:44 qui vient faire son marché.
02:44 Il a totalement raison.
02:46 Donc, cette partie-là, je ne suis pas de moins d'accord.
02:48 Mais je me demande, en fait, si il n'a pas voulu dire les joueurs formés en France.
02:53 C'est ce que je pense aussi.
02:54 Je pense que dans sa tête, c'est ça.
02:56 Sauf que quand il dit qu'il vient acheter des joueurs de l'Orient,
02:58 je pense qu'il parle de Watara, qui n'a pas été formé à l'Orient.
03:02 Peut-être que lui, il pensait qu'il avait été formé à l'Orient.
03:03 Oui, c'est ça.
03:04 Et auquel cas, s'il parle de joueurs formés en France versus les joueurs formés en Italie,
03:09 je peux le rejoindre parce que le jeune joueur italien s'exporte peu,
03:12 même si on a quelques exemples maintenant.
03:14 Il est très peu mis en avant, rien que dans le championnat italien.
03:16 Le champion chinois s'en est ému lors de sa dernière convocation en équipe nationale.
03:19 Donc si c'est les joueurs formés, la comparaison est faite sur les joueurs formés,
03:24 là, je le rejoins par contre.
03:25 Oui, on est d'accord.
03:26 Finalement, on finit par être d'accord.
03:28 Après, est-ce que c'est gage de réussite de former de cette manière-là nos joueurs à nous en France ?
03:32 D'avoir ce profil que lui met en avant, le joueur assez physique, assez athlétique ?
03:36 En tout cas, d'un point de vue cohérence économique, je pense que c'est la bonne route à suivre.
03:40 D'un point de vue mise en avant de tes talents pour ta sélection, c'est la bonne route à suivre.
03:44 Si tu fais la comparaison entre le vivier français et le vivier italien,
03:48 tu sens bien qu'il y a une marge entre les deux.
03:49 Et même l'Italie, Yoann le sait très bien, il le met très bien en avant.
03:54 C'est plus la mise en avant des joueurs étrangers,
03:57 en tout cas, la volonté de faire venir plus de joueurs étrangers dans le championnat
04:00 pour rehausser le niveau du championnat.
04:02 Et d'ailleurs, sur les dernières années, ça a plutôt payé, puisqu'aujourd'hui, on a des résultats.
04:06 Mais ils ont aussi, il faut le dire, c'est l'effet "Key School", comme on dit.
04:09 C'est que leur formation, ils l'ont en partie tué.
04:12 Donc voilà, c'est un choix qu'ils ont fait, mais c'est clair qu'il y a une grosse différence avec la France.
04:17 - Mais nous, on fonce vers cet effet "Key School" aussi.
04:19 Là, on est très satisfait parce qu'on a des talents vraiment indéniables,
04:23 que ce soit en défense ou devant.
04:25 Mais ça, ça nous pousse à ne plus créer de milieu de terrain.
04:27 Et vous allez voir, dans les prochaines années, plus on va avancer,
04:30 moins on aura de vrais milieu de terrain qui sont passionnés par le rôle du milieu de terrain.
04:34 Aujourd'hui, c'est des profils qu'on a changé de poste,
04:37 ou c'est des profils assez athlétiques, qu'on dit "bon, il peut s'en sortir un peu de milieu de terrain".
04:41 Mais le vrai créateur du milieu de terrain, la vraie liaison entre le jeu défensif et le jeu offensif,
04:45 on en a un de moins en moins. - C'est marrant parce qu'en Italie, c'est totalement l'inverse.
04:47 - Tu vois ? C'est fou.
04:49 [SILENCE]

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