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  • il y a 2 ans

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00:00 L'ONU qui communique chiffre à l'appui, selon elle, 531 personnes sont mortes depuis janvier par la faute des gangs.
00:07 Armel Charrier, bonjour. On décrypte ensemble évidemment ce chiffre qui ne s'arrête pas là.
00:11 Vous allez nous en dire plus dans quelques instants.
00:14 Ça nous dit quoi ? Ça nous dit que la situation finalement, elle échappe maintenant à tout contrôle ?
00:19 Oui, et qu'on parle de 300 gangs dans le sujet.
00:23 Mais on voit que du coup, vous avez une sorte de pouvoir alternatif
00:27 et que les gangs font une guerre territoriale sur la capitale et un peu au-delà de la capitale.
00:33 Alors le chiffre est de 531 morts. On y adjoint 300 blessés et on rajoute presque 300 kidnappings.
00:41 277. Alors vous allez me dire, 277 kidnappings, est-ce que c'est vraiment important ?
00:46 Si on est sur les éléments qui sont monnaie courante.
00:47 Voilà, c'est ça. C'est que du coup, on est sur à peine trois mois et qu'on voit que c'est devenu un moyen d'économie.
00:54 Quand vous enlevez, et bien derrière, vous demandez des rançons et derrière, vous avez effectivement de l'argent.
00:59 Et on a aussi un trafic d'armes qui est explosif parce que vous êtes proche des États-Unis.
01:04 Donc il y a un trafic d'armes lourdes qui arrive par la Floride, qui fait que du coup,
01:09 les gangs deviennent de plus en plus dangereux, qu'ils se tuent entre eux,
01:12 mais qu'ils vont aussi tuer ou blesser la population locale, que les écoles ne sont plus remplies
01:18 parce que les mères ne mettent plus leurs enfants à l'école et que lorsque vous avez des enfants
01:23 qui sont en âge d'être scolarisés et qui restent dans un coin, qu'est-ce qu'ils font ?
01:26 Ils sont recrutés par les gangs. Du coup, c'est pourquoi vous avez le chiffre aussi,
01:31 ça fait beaucoup de chiffres, mais c'est parlant de ces 160 000 déplacés,
01:36 qui sont tout simplement des gens qui, à un moment donné, disent "on ne veut pas rester là".
01:39 Parce que si on reste là, on va se retrouver à être blessés, on va se retrouver à être mutilés
01:44 et on va se retrouver avec une police qui n'arrive même plus à sécuriser parce qu'elle est elle-même victime de ces tirs.
01:50 Beaucoup ont tenté de gagner les États-Unis ces derniers mois, on l'a déjà couvert sur cette antenne.
01:57 Pour essayer de comprendre les origines de cette crise, quand on se penche sur la situation politique,
02:02 on comprend ce chaos aujourd'hui.
02:04 Oui, vous avez, alors Haïti est déjà effectivement dans le chaos depuis longtemps,
02:08 mais vous avez en juillet 2021 un assassinat qui est parlant, qui est celui de Jolvaï Moïse,
02:14 et qui est, c'est surtout le président Moïse, le président d'Haïti.
02:17 Donc quand on tue un président, ça veut dire effectivement que derrière, le pays va s'enfoncer.
02:22 On n'a toujours pas eu d'élection, donc on a toujours un président par intérim.
02:26 L'île est effectivement en proie avec du trafic, du trafic de drogue est très important.
02:31 Et derrière, on a eu un séisme, donc on a aussi une population qui est fragilisée,
02:38 qui se retrouve sans eau, sans nourriture et sans logement.
02:42 C'était les conséquences du séisme.
02:44 Et les gangs empêchent d'avoir accès à cela.
02:47 Et quand il y a des médecins qui viennent sur place,
02:50 les gangs prennent à part les médecins et les mettent dehors.
02:52 C'est ce qu'a raconté Médecins Sans Frontières.
02:54 Difficulté d'aller dans les bidonvilles.
02:56 Donc ça donne effectivement une situation très alarmiste.
03:00 L'ONU demande en fait que du coup, il y ait une force qui se mette en place.
03:04 Mais aucun pays pour l'instant n'est allé dans ce sens-là.
03:08 Merci beaucoup, Armel, pour le décryptage.
03:11 Voilà ce que l'on pouvait dire au moment.

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