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  • 18/03/2023

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00:00 [Musique]
00:06 Bonjour Roland Lescure.
00:07 Bonjour.
00:08 Encore des manifestations spontanées,
00:10 comme depuis jeudi, hier soir, dans plusieurs villes de France.
00:13 Des dégradations par endroits, le centre-ville de Strasbourg,
00:15 la place de la Concorde à Paris,
00:17 mairie d'arrondissement à Lyon.
00:18 On a vu aussi des mannequins à l'effigie d'Emmanuel Macron,
00:21 de membres du gouvernement brûlés en place publique.
00:23 Est-ce que quand vous voyez cette colère,
00:25 vous vous dites au gouvernement, on en est en partie responsable ?
00:27 Alors d'abord je me dis qu'elles ne sont peut-être pas totalement spontanées,
00:30 pour reprendre votre adjectif.
00:31 Ensuite qu'on parle de quelques centaines de personnes.
00:33 Ça veut dire quoi qu'elles soient organisées ?
00:34 En tout cas, elles arrivent et à mon avis,
00:37 pour les quelques centaines de personnes dont on parle.
00:39 Donc il ne faut pas se tromper.
00:41 Il y a quelques semaines, il y a quelques jours,
00:43 il y avait à peu près un million de personnes dans la rue
00:45 qui s'opposaient de manière civile et sérieuse
00:48 et extrêmement déterminée mais calme à la réforme.
00:52 Tous les rassemblements depuis jeudi
00:53 ne se font pas dans la violence et le tumulte.
00:55 Il y a aussi des rassemblements de quelques milliers de personnes plutôt calmes.
00:59 Oui, oui, enfin ça c'est, j'allais dire, c'est respectable.
01:02 Mais ce qu'on voit quand même, c'est plutôt quelques centaines d'individus,
01:05 on ne parle pas de dizaines de milliers de personnes,
01:07 qui commettent des actes absolument inacceptables,
01:11 qui du coup sont cantonnés, sont bien traités, je pense,
01:13 par les forces de police que je souhaite saluer.
01:15 Parce que malgré tout, ce n'est pas facile aujourd'hui
01:18 de traiter ce genre de mouvement.
01:19 Et puis je pense que surtout l'essentiel,
01:21 c'est maintenant ce qui va se passer évidemment à l'Assemblée nationale
01:23 puisque c'est là que la démocratie va s'exprimer.
01:25 – Donc ça ne vous inquiète pas vraiment ce à quoi vous assistez ?
01:27 – Non, moi ce qui me préoccupe, si vous voulez,
01:29 c'est l'irresponsabilité de certains, ils ne sont pas très nombreux,
01:33 qui semblent, je dirais, plutôt souffler sur les braises que de les éteindre.
01:36 Aujourd'hui, on est dans une période compliquée, c'est vrai,
01:40 elle est risquée, la guerre est aux portes de l'Europe,
01:42 l'économie fait face à des incertitudes extrêmement importantes.
01:45 On a une réforme que nous on juge indispensable.
01:48 Et donc on souhaite qu'elle soit votée.
01:50 Et des oppositions qui dans l'ensemble,
01:52 ils sont opposés de manière responsable, c'est ça l'essentiel.
01:55 Il faut que ce débat ait jusqu'au bout,
01:57 il ira jusqu'au bout lundi à l'Assemblée.
01:59 Pour le reste, j'allais dire, ce sont des distractions malvenues
02:02 d'individus qui ne devraient pas faire ce qu'ils font
02:05 et sur lesquels on doit être extrêmement ferme.
02:07 Mais je préfère me focaliser sur l'essentiel,
02:10 une opposition responsable des manifestations calmes
02:13 et disciplinées dans la rue et un processus parlementaire
02:15 qui suit son cours, que sur l'accessoire.
02:17 – Alors Roland Escoeur, on entend parler de risque insurrectionnel,
02:20 du souvenir des Gilets jaunes, qui peut empêcher aujourd'hui
02:22 ce risque insurrectionnel ?
02:23 Est-ce que c'est la responsabilité des syndicats,
02:26 des oppositions ou du gouvernement seul ?
02:28 – Je pense que c'est une responsabilité collective
02:31 que d'appeler à la responsabilité individuelle.
02:32 – Par exemple quand Jean-Luc Mélenchon
02:34 encourage les mobilisations spontanées dans tout le pays ?
02:36 – Moi je pense que Jean-Luc Mélenchon,
02:37 mais ce n'est pas la première fois, il est outrancier
02:40 et sans doute plutôt dans le camp de l'irresponsabilité.
02:42 On a face à ça des leaders syndicaux
02:44 qui appellent à des manifestations responsables.
02:46 On a face à ça l'immense majorité de la classe politique
02:51 qui appelle à une opposition responsable.
02:53 Et on a face à ça, évidemment, un gouvernement
02:56 qui prend ses responsabilités.
02:57 – Et on entend dire un gouvernement qui,
02:59 notamment, est empêché de se déplacer.
03:01 Consignes ont été données, nous dit-on à France Info,
03:04 par Matignon à certains ministres, de limiter leurs déplacements.
03:07 Il y a eu ce courrier aussi d'Aurore Berger,
03:09 présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée Nationale,
03:12 pour demander à renforcer la sécurité autour des élus.
03:15 Et une assemblée qui siège entourée de quarts de CRS.
03:19 Désormais, on est quasiment en fait dans un face-à-face
03:21 entre la majorité et ses manifestants.
03:25 – Non, alors, je ne pense pas vraiment, je veux relativiser.
03:28 D'abord, les violences contre les élus,
03:30 quelles qu'elles soient, sont totalement inacceptables.
03:32 Mais là encore, c'est le jeu de quelques minorités,
03:36 de quelques individus, qu'il ne faut en aucun cas
03:40 identifier à la majeure partie de l'opposition à cette réforme
03:44 qui est responsable.
03:45 Mais évidemment, il faut se protéger contre ces individus,
03:49 et surtout qu'en aucun cas, ils donnent l'impression
03:51 qu'ils peuvent l'emporter sur le débat démocratique
03:54 et sur les manifestations.
03:56 – Vous dites "ils ne l'emporteront pas", ça ne vous fera pas reculer.
03:58 – Non mais, il est hors de question, évidemment,
04:01 que des violences urbaines nous conduisent
04:03 à reculer sur une réforme indispensable.
04:06 Il y a un débat démocratique qui se poursuit.
04:08 C'est important, on a souhaité que cette réforme
04:12 engage la responsabilité du gouvernement.
04:15 C'est ça le 49-3, on dit 49-3, 49-3, qu'est-ce que ça veut dire ?
04:17 – Vous avez souhaité ou vous y avez été contraint ?
04:19 – Non, ce qui s'est passé, soyons clairs,
04:21 c'est que nous ne souhaitions pas qu'un vote de cette réforme
04:25 qui est indispensable pour nous, soit sujette,
04:28 je vais le dire comme ça, à l'humeur de quelques parlementaires
04:32 de l'opposition, qui auraient voté d'une manière ou d'une autre,
04:36 suivant l'humeur du jour ou la météo de la veille.
04:38 Ce n'est pas ça le sujet.
04:39 C'est une réforme indispensable, on souhaite aller jusqu'au bout
04:43 et on souhaite que ceux qui s'y opposent à l'Assemblée nationale
04:45 assument aussi leurs responsabilités.
04:47 La meilleure manière de le faire, si je puis dire,
04:49 c'est d'engager la responsabilité de la Première Ministre
04:52 et de l'ensemble du gouvernement derrière cette réforme
04:55 qui pour nous est essentielle et on a le droit de s'y opposer.
04:58 – Et vous êtes serein face à cela ?
04:59 Vous êtes sûr que la censure n'adviendra pas,
05:01 que l'on ne sera pas voté lundi ?
05:03 – Non, on verra, mais moi je suis responsable
05:05 et responsable avec l'ensemble du gouvernement
05:07 derrière la Première Ministre de cette réforme
05:10 qu'on souhaite mener à bout.
05:11 C'est un processus démocratique qui suit son cours,
05:14 qui est un processus démocratique rare,
05:16 mais quand même une centaine de fois dans la Ve République,
05:19 qui amène un gouvernement à mettre le poids de son existence
05:23 derrière une réforme qu'il juge indispensable.
05:25 C'est plutôt assez fort, je trouve, comme geste
05:27 et ça ne doit en aucun cas être dévoyé
05:29 comme je ne sais quel acte antidémocratique que c'est le terrain social.
05:32 – Sauf que les oppositions vous disent qu'il n'y a pas que le 49-3,
05:34 il y a eu la procédure utilisée aussi à l'Assemblée
05:37 avec des débats contraints dans le temps,
05:39 il y a eu l'accélération des débats au Sénat.
05:42 Vous vous dites que si la motion de censure est rejetée,
05:44 les parlementaires se seront souverainement exprimés.
05:46 – Moi je dis que l'Assemblée nationale,
05:50 et franchement on n'en est pas responsable,
05:53 n'a pas pu examiner sereinement ce texte, je le regrette.
05:56 On a eu une obstruction systématique, on l'a vu à la télé,
06:00 il suffit de revoir les images des amendements point-virgule
06:03 qui cherchaient une chose, littéralement,
06:05 à bordéliser le débat parlementaire, et ça je le regrette.
06:07 – Elles vous répondent que vous avez accéléré le temps du débat
06:11 à procédure de vote bloqué, plusieurs articles constitutionnels.
06:13 – Non ça c'est au Sénat, à l'Assemblée on avait plus de deux semaines
06:16 pour examiner le projet de loi, qui est en gros la durée habituelle
06:20 si je puis dire, de l'examen des projets de loi de retraite.
06:23 Vraiment, on n'a même pas été à l'article 7 à l'Assemblée nationale,
06:26 ça n'a aucun sens, et ça franchement on avait largement le temps d'y aller.
06:30 Et d'ailleurs, la plupart des oppositions, notamment syndicales,
06:33 mais aussi un certain nombre de partis de l'ANUS, l'ont regretté.
06:36 Là encore, c'était une petite minorité de la minorité
06:38 qui a bloqué le débat à l'Assemblée nationale.
06:40 Et moi je le regrette, j'ai été parlementaire dans le dernier quinquennat,
06:43 j'aurais souhaité que le débat parlementaire
06:45 a jusqu'au bout à l'Assemblée, ça n'a pas été possible.
06:47 – Roland Escur, sur le volet parlementaire,
06:49 vous dites que c'est les oppositions qui ont fait capoter la réforme,
06:52 la gauche en s'opposant à l'Assemblée nationale,
06:54 et la droite en ne prenant pas ses responsabilités
06:56 lors du retour du texte cette semaine.
06:58 Sur le volet syndical, est-ce que vous pensez qu'il est possible
07:01 de reprendre le dialogue aujourd'hui avec les syndicats ?
07:03 Et est-ce que vous le souhaitez ?
07:04 Est-ce qu'Emmanuel Macron doit les recevoir une fois que tout sera calmé ?
07:08 – Bien sûr qu'il faut qu'on reprenne le dialogue,
07:11 il n'a jamais été complètement rompu.
07:12 Moi j'ai des échanges réguliers avec des leaders syndicaux
07:14 dans le cadre de mes fonctions de ministre de l'Industrie,
07:17 et je peux vous dire que le dialogue n'a jamais été rompu.
07:19 Je ne parlais pas de retraite.
07:20 – Est-ce que le président doit les recevoir ?
07:21 Il avait dit "pas pendant le processus parlementaire".
07:23 – Écoutez, ce sera au président évidemment de mettre, littéralement,
07:26 en scène l'après-retraite, et ce sera à lui de voir comment il souhaite le faire.
07:30 Mais je suis à peu près convaincu en tout cas qu'il le fera dans une logique
07:33 de "on passe à autre chose, on se projette vers l'avant".
07:35 – Est-ce qu'il va prendre la parole pour cela ? Solennellement ?
07:39 – Là encore, ce sera à lui de le décider,
07:40 mais j'imagine que ça fait partie des possibilités,
07:43 on va dire comme ça, assez probables, oui.
07:45 – Roland Lescure, ministre de l'Industrie,
07:47 on va parler dans un instant des conséquences sociales de la grève
07:50 et de l'impact que ça peut avoir sur l'économie française.
07:52 Ce sera juste après le Fil info, 8h40.
07:55 Une minute, Diane Ferchit.
07:56 – La préfecture du Rhône condamne fermement l'intrusion et le saccage
08:00 de la mairie du 4ème arrondissement de Lyon.
08:02 Des manifestants y ont allumé un feu, rapidement éteint par la police.
08:05 36 personnes interpellées contre l'usage du 49-3 par le gouvernement
08:09 pour faire passer la réforme des retraites.
08:11 Nouveau rassemblement aussi à Paris, hier soir,
08:13 4000 personnes placent de la Concorde.
08:15 68 interpellations, d'autres mobilisations à Marseille,
08:18 à Saint-Étienne ou encore à Lille.
08:20 La CGTL poursuit ses actions,
08:22 elle prévoit la mise à l'arrêt ce week-end de deux raffineries.
08:25 La grève qui continue aussi à la SNCF et dans les aéroports.
08:28 L'aviation civile demande aux compagnies aériennes
08:31 d'annuler 30% de leurs vols à Paris-Orly, lundi 20% à Marseille-Provence.
08:36 La France salue la volonté de la Turquie et de la Hongrie
08:39 de ratifier l'adhésion de la Finlande à l'OTAN.
08:41 Un signal important selon le Quai d'Orsay
08:43 qui dit attendre désormais que les deux pays ratifient sans plus tarder
08:46 le protocole d'adhésion de la Suède.
08:49 L'épilogue du tournoi des 6 nations de rugby.
08:52 Ce samedi, les Français peuvent encore l'emporter.
08:54 Ils affrontent le pays de Galles au Stade de France.
08:56 C'est à 15h45. Avant cela, à 13h30, l'Italie reçoit l'Écosse.
09:00 Et puis à 18h, dernière rencontre de ce tournoi.
09:03 L'Irlande fera face à l'Angleterre.
09:05 Roland Lescure, ministre délégué à l'Industrie.
09:17 Bonjour. Dans ce mouvement social des grèves reconductibles,
09:19 des actions dans le secteur des transports, la collecte des déchets,
09:22 la CGT des Bouches du Rhône dit aux Français
09:25 faites le plein d'essence maintenant parce que bientôt
09:27 ça pourrait être la pénurie avec des actions de blocage dans certaines raffineries.
09:31 Est-ce qu'il y a ce risque aujourd'hui en France
09:33 pour ces prochains jours, ces prochaines semaines ?
09:35 Non, aujourd'hui la plupart des stations-services de France et de Navarre ont de l'essence.
09:39 Non mais ce qui me choque surtout c'est les pompiers pyromanes.
09:44 On essaye de créer de la panique, de l'angoisse
09:46 pour que les gens aillent chercher de l'essence et que du coup on se retrouve potentiellement sans.
09:49 On a montré à l'automne qu'on savait prendre, là encore, nos responsabilités.
09:53 On les prendra, on est en train de les prendre avec les éboueurs.
09:56 Vous savez que le ministre de l'Intérieur a demandé au préfet de police
09:59 de réquisitionner des éboueurs de manière...
10:00 Il y a des réquisitions aujourd'hui parce qu'il a demandé, mais est-ce que c'est effectif d'ailleurs ?
10:03 Elles sont en cours, elles sont en cours, elles sont en train d'être déployées.
10:06 Moi sur le chemin ce matin j'ai vu des éboueurs qui ramenaient...
10:09 Il y a des éboueurs privés aussi qui agissent pas en droit mais des réquisitions en cours.
10:12 J'ai vu des éboueurs dans un quartier que je connais bien puisque c'est le mien,
10:15 dans lequel les poubelles étaient ramassées alors qu'elles ne l'étaient pas depuis quelques jours.
10:17 Mais Roland Escort sur l'essence, vous dites pas de panique.
10:19 Mais évidemment pas de panique.
10:21 Je veux dire, on sait, enfin, on a su montrer à l'automne qu'on était capable d'agir quand il fallait agir.
10:26 Avec des réquisitions notamment, hein.
10:28 Mais oui, mais bien sûr, mais c'est ça.
10:29 Ça rappelle dans les dépôts et les raffineries.
10:30 Mais bien sûr, mais c'est ça la responsabilité, là encore.
10:33 On va pas laisser 65 millions de Françaises et de Français et un pays ensemble bloqués
10:38 par quelques dizaines, parce que c'est ça dont on parle, d'individus.
10:42 Donc la grève, le droit absolu, moi j'ai grandi dans une famille de syndicalistes,
10:47 c'est évidemment un droit inaliénable.
10:49 Et le blocage de quelques individus d'un pays à l'arrêt, c'est pas possible.
10:54 On connaît le coût économique d'ailleurs de cette bataille sociale.
10:56 Aujourd'hui on sait si ça pèse sur les comptes publics, si ça pèse sur la croissance déjà.
11:01 Non, à ce stade, non. Je peux vous le dire comme ça.
11:05 Moi je visite toutes les semaines, vous parlez des déplacements ministériels,
11:08 je suis deux ou trois jours par semaine dans des usines qui continuent à tourner.
11:11 Il y a des inquiétudes.
11:12 Il y a des secteurs aujourd'hui qui font face à des défis énormes,
11:15 la hausse des coûts de l'énergie, l'incertitude économique, qui s'inquiètent.
11:18 Et moi je rencontre des salariés des organisations syndicales dans les usines,
11:22 ils me parlent pas de retraite, ils me parlent d'activité industrielle.
11:24 Les gens, ils veulent travailler aujourd'hui.
11:26 J'étais à Caudry, chez Butonil, lundi dernier, où les gens ont peur qu'on ferme leur usine.
11:31 Ce qu'ils veulent, c'est bosser.
11:32 - C'est dans le Nord, si m'est-ce que je peux dire ?
11:35 - Dans le Nord, exactement, dans le département du Nord.
11:36 Vous vous souvenez du drame sanitaire d'il y a un an ?
11:38 Aujourd'hui on a une entreprise qui envisage en tout cas de mettre la production à l'arrêt,
11:42 alors que les ouvriers ne sont en aucun cas responsables de ce qui s'est passé.
11:47 Pour moi c'est ça le défi aujourd'hui, c'est de s'assurer que les ouvriers qui souhaitent travailler, puissent travailler.
11:51 - On parlait de l'essence, premières épreuves du bac, lundi, préavis de grève déposé par des enseignants.
11:56 Qu'est-ce que vous dites à ces enseignants qui comptent faire grève pour certains ?
11:59 - Non mais là encore, là encore, je veux dire, on sait tous combien le baccalauréat est un moment important dans la vie d'un jeune lycéen,
12:08 et un moment un peu anxiogène.
12:10 Donc essayons plutôt au contraire, là encore, de faire preuve de responsabilité et de calmer le jeu, de les laisser passer le bac.
12:16 La grève c'est pas "ayons le levier maximum pour littéralement emmerder les gens".
12:22 Mais démontrons de manière ferme que nous sommes opposés à une réforme, tout en s'assurant que l'économie, le pays et le bac puissent continuer à fonctionner.
12:32 En tout cas ça c'est mon avis.
12:33 - Roland Escure, pour justifier l'utilisation de cette procédure du 49.3, Emmanuel Macron a utilisé l'argument du risque financier et économique pour la France.
12:42 Quelle était la crainte ? Si le texte était rejeté, que l'on soit sanctionné par les marchés ?
12:46 - Oui, alors je pense que l'expression et les termes ont peut-être été un peu, à la fois comme toujours sortis de leur contexte, un peu exagérés.
12:52 Mais la réalité, c'est qu'aujourd'hui on fait face à des incertitudes réelles.
12:56 La bourse fait le yo-yo, les banques suisses et certaines banques américaines sont extrêmement affectées.
13:02 On a un prix de l'énergie qui reste élevé, on a une guerre au bord de l'Europe.
13:06 Et c'est vrai qu'aujourd'hui...
13:08 - Mais quelle était la crainte ? Si le texte était préventé au vote et qu'il n'y avait pas de vote en faveur du texte ?
13:12 - Je vois, j'en vois régulièrement des investisseurs internationaux. Ils considèrent aujourd'hui que la France est un pays solide,
13:17 un pays dans lequel on fait des réformes, dans lequel l'économie est plutôt forte et dans lequel on a plutôt envie d'investir.
13:23 Donc une réforme importante comme celle des retraites qui vise en partie à rééquilibrer les comptes des retraites,
13:29 mais surtout à montrer qu'on peut continuer à avancer là où certains mettent le pied à l'arrêt,
13:33 ça aurait été un message pas favorable, pas juste pour les marchés, mais pour des entreprises industrielles aujourd'hui
13:40 qui envisagent de s'installer en France et de créer de l'emploi en France. C'est ça le sujet.
13:44 - Les marchés, les banques, vous en avez parlé, la fébrilité qu'il y a dans ce secteur bancaire,
13:48 plusieurs banques américaines renflouées, le crédit suisse aussi, qu'est-ce que vous dites aux Français ?
13:53 Vous êtes à l'abri et si jamais il y a un problème, on sera là pour...
13:56 - Non mais je dis aux Français, soyez fiers d'être Français européens.
13:59 - Oui, mais sur la menace dans le secteur bancaire.
14:01 - Mais là-dessus ! C'est-à-dire qu'en 2008...
14:03 - Parce qu'ils sont plus protégés que les autres.
14:05 - Bien sûr, en 2008, suite à la crise financière de 2008, on a décidé de mettre en place des procédures en Europe.
14:10 Aux États-Unis, ils ont décidé de ne pas le faire.
14:13 C'est Donald Trump qui a refusé d'appliquer aux banques régionales américaines,
14:17 donc la fameuse SVB, ce qu'on appelle les réglementations de BAL 3.
14:20 Ça veut dire quoi, la réglementation de BAL 3 ?
14:22 Ça veut dire que les banques, aujourd'hui, tant mieux, elles sont plus ennuyeuses qu'elles n'étaient il y a 15 ans.
14:26 Il y a 15 ans, c'était une espèce de nid à produits dérivés complexes
14:30 qui risquait de nous exposer à la figure tous les jours. Une banque, c'est pas ça.
14:33 - Vous dites en fait que les banques européennes sont plus sérieuses...
14:36 - Beaucoup plus stables, beaucoup plus sérieuses, beaucoup plus solides que leurs homologues américaines.
14:40 Et Crédit Suisse, qui est une banque de marché suisse, elle aussi est plus risquée.
14:45 On a aujourd'hui des banques françaises, des banques européennes qui sont solides.
14:49 Évidemment, il y a des dispositifs de garantie, donc si jamais on avait un problème, on serait là,
14:54 mais non, on est face à un système bancaire européen, on peut en être fier,
14:58 qui est beaucoup plus stable que des petites banques américaines.
15:01 Il ne faut pas exagérer, les grandes banques américaines sont elles aussi solides,
15:04 mais les petites banques américaines, c'est vrai qu'il y a un petit défi de régulation.
15:07 - L'argent des Français à l'abri sur leur compte, après il y a ce qu'on en fait de cet argent,
15:10 on le dépense notamment pour faire ses courses au supermarché, le panier anti-inflation.
15:14 15 mars, 15 juin, le trimestre anti-inflation, on n'en a pas beaucoup parlé,
15:18 parce qu'on a beaucoup parlé de la réforme des retraites, mais est-ce que depuis le 15 mars,
15:22 il y a trois jours, les Français paient moins cher leurs courses grâce à ces mesures,
15:26 ces exigences faites aux distributeurs ?
15:28 - Comme vous le dites, ça fait trois jours, donc on va voir dans les chiffres d'inflation
15:32 qui vont sortir fin mars et fin avril, si ça a eu un impact.
15:34 - Vous n'avez pas le temps de contrôler dans les supermarchés, vraiment,
15:36 qu'il y a des efforts qui sont faits ?
15:37 - Si, mais il faut le faire de manière... Vous savez bien, le trimestre anti-inflation,
15:40 chaque distributeur a choisi sa méthode, il faut qu'on mesure tout ça et qu'on l'agrège,
15:44 on ne peut pas dire, le prix de tel paquet de biscuits est moins cher qu'il y a un mois,
15:48 donc l'inflation a baissé, je pense que les Français trouveraient ça pas très simple.
15:51 - Et là, les coûts baissent, le coût du pétrole par exemple, au plus bas depuis 2021.
15:54 Vous allez demander à tous les acteurs de revenir très vite autour de la table pour négocier,
15:58 pour faire baisser les prix, non pas l'inflation.
16:00 - En fait, ça, on l'a voté, en fait. On a voté une loi selon laquelle les distributeurs,
16:05 quand les prix montent avant l'été, ils doivent l'impacter sur leurs prix,
16:10 quand les prix baissent, ils doivent l'impacter sur leurs prix.
16:11 On a mis en place un certain nombre de dispositifs qui font qu'aujourd'hui,
16:14 l'inflation en France est bien inférieure ailleurs, en Europe.
16:17 Il faut se le rappeler régulièrement, quand même.
16:19 - Réunion avant l'été, pour les distributeurs, les distributeurs...
16:21 - Non, mais on n'a pas besoin d'une réunion. Il y a des procédures qui existent aujourd'hui,
16:24 qui font qu'ils doivent appliquer les hausses et les baisses de coûts matières,
16:28 comme on dit, sur l'indice des prix. On va surveiller ça, en revanche.
16:31 Je m'y engage.
16:32 - Merci à vous, Roland Escur, ministre délégué à l'industrie, invité du 8.30 de France Info.

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