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  • 15/03/2023

Vous avez développé un produit innovant ou juste une idée audacieuse, mais vous manquez d’un cadre pour avancer ? Rejoignez les Trophées Europe 1 et rencontrez des coachs, des investisseurs ou des responsables d’incubateurs qui vous donneront toutes les clés pour réussir. Envoyez-nous votre candidature à E1-lafrancebouge@europe1.fr et vous serez peut-être bientôt sur notre antenne !
Retrouvez "Les Trophées Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie

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00:00 La France bouge, la pépite du jour.
00:03 Chaque année nous remettons des trophées européens de l'avenir parce qu'ici on découvre des pépites, des toutes petites entreprises.
00:08 Aujourd'hui c'est un projet qui est né en 2020 à Nancy. C'est bien cela Elise ?
00:12 C'est ça.
00:12 Vous avez 25 ans, vous avez fait des études d'ingénieur dans l'emballage et votre start-up c'est l'émanation d'un projet d'études d'ailleurs ?
00:19 C'est un projet qui est né quand j'étais en études ingénieur en matière biostructure mais qui n'est pas du tout lié à ma formation.
00:26 C'était vraiment une volonté personnelle qui datait plutôt d'avant.
00:28 Vous étiez même depuis le lycée c'est ça ?
00:30 Déjà à la maison vous faisiez la guerre pour qu'on arrête de remplir des sacs poubelles ?
00:35 C'est exactement ça. On avait le vide-ordure, à Paris on a tous le vide-ordure.
00:38 Si on s'imagine que tout le monde utilise des vide-ordures ou des vide-ordures de recyclage,
00:41 on s'imagine une quantité de camions poubelles qui va déferler dans Paris et qui va passer la journée à traverser Paris.
00:46 C'est pas le cas en ce moment.
00:48 On en rêve.
00:50 Et donc en imaginant cette situation, je m'étais dit que le mieux c'était d'être consommé sans emballage
00:54 et j'ai cherché des solutions, notamment au Franprix qui est en bas de chez moi.
00:56 Et il n'y en a pas.
00:58 Donc vous avez eu un déclic, le déclic pour vous lancer.
01:02 Vous avez une minute pour nous convaincre, pour nous expliquer ce qu'est Bric-à-vrac.
01:06 C'est parti Élise, on vous écoute.
01:08 Imaginez un monde où les poubelles qui débordent, c'est plus maintenant, c'est le futur, c'est le vrac.
01:14 Le vrac, il va permettre de démocratiser et d'empêcher les emballages.
01:18 C'est pour ça qu'on a créé Bric-à-vrac.
01:20 L'objectif, c'est de limiter le gaspillage alimentaire, mais aussi de supprimer les emballages superflus du quotidien.
01:26 Avec Bric-à-vrac, on a créé une vrac-station.
01:28 C'est une machine qui permet au consommateur de voir le prix et la quantité qui défilent,
01:32 comme à la pompe à essence.
01:34 Donc plus de surprises en caisse, plus de sachets à abandonner, moins de gaspillage alimentaire,
01:38 moins de pertes pour le magasin, donc un meilleur chiffre d'affaires.
01:40 C'est aussi une optimisation dans le rayon pour lui permettre de mieux gérer son rayon,
01:44 notamment en nettoyage, en maintenance, en transfusion des données.
01:48 Ce qui permet aux marques de venir dans notre solution puisqu'on permet de mettre en place des contenants
01:53 chez les marques, qui arrivent directement dans le magasin, tracés,
01:56 avec les informations qui arrivent directement aux consommateurs,
01:59 et puis qui peuvent être lavés et remis en consigne, en fait,
02:02 pour éviter tous les emballages à mont et à val.
02:04 - Merci. Moins d'une minute.
02:06 Merci pour votre pitch, Élise Drey, du boissier.
02:09 Ça fait rire vos camarades.
02:11 - J'ai été moins beau.
02:13 - Merci à vous.
02:15 Vous étiez en train d'évoquer les poubelles, Élise, vous avez commencé votre pitch là-dessus.
02:20 Ça me fait penser à une question, Vincent Zoumer, vous êtes le patron de Franprix.
02:23 Les poubelles qui s'accumulent là depuis des jours et des jours dans Paris,
02:27 quand on a la tête des magasins Franprix, on gère ça comment ?
02:30 - On gère, on fait le mieux possible pour stocker tout ce qu'on peut stocker dans nos magasins,
02:36 dans les arrières ou dans les réserves de nos magasins,
02:38 enfin dans des endroits bien évidemment compartimentés.
02:42 En tout cas, voilà. Et puis sinon, ça s'entasse devant aussi.
02:46 - Mais vous n'avez pas trouvé une solution ?
02:48 - On a l'avantage d'avoir le recyclage sur le carton.
02:51 - Vous n'avez pas fait appel à une entreprise privée, par exemple,
02:55 pour débarrasser devant votre nouveau magasin Franprix ?
02:57 - Non, pas pour l'instant.
02:58 - Mais c'est envisageable ?
02:59 - Oui, si à un moment donné, on ne peut plus...
03:02 Enfin, ça va être compliqué, quoi, effectivement.
03:04 Après, dans l'idée, on espère bien évidemment que le conflit va s'arrêter assez rapidement,
03:08 ou la grève, et que, heureusement, comme je le disais tout à l'heure,
03:11 qu'on a du recyclage organisé de tout le carton,
03:13 parce que c'est quand même le carton qui prend beaucoup de place chez nous.
03:17 - Alors, et Elise, donc vous, ces briques à vracs, si j'ai bien compris,
03:20 c'est une machine de vrac en supermarché.
03:22 Elle permet, moi consommatrice, de voir les prix qui défilent,
03:26 un peu comme si je mettais de l'essence dans ma voiture,
03:29 les prix qui défilent quand je remplis mon contenant,
03:32 parce que c'est vrai que quand on va acheter du vrac,
03:34 on en met, mais on ne sait jamais ce qu'on met,
03:38 et on ne sait jamais comment ça coûte,
03:39 et souvent, on a la surprise arrivée en caisse.
03:41 - Exactement, c'est ça.
03:42 On permet en magasin, aux consommateurs, d'avoir déjà toutes les informations
03:45 sur le produit tracé et sécurisé,
03:47 c'est-à-dire savoir que c'est tel numéro de lot,
03:49 c'est telle information, c'est tel produit,
03:51 et en même temps qu'ils le savent, ils voient le prix, la quantité qui défile,
03:54 donc s'il veut faire une recette de cuisine où il veut 200 grammes ou 205 grammes,
03:58 à une période où en plus l'inflation fait preuve,
04:00 les gens dosent beaucoup plus le produit
04:02 et achètent des plus petites quantités en ce moment.
04:04 Donc ça leur permet de savoir ce qu'ils veulent acheter en vrac.
04:06 - Et de contenir leur budget.
04:08 - C'est ça, et d'arriver en caisse et de ne pas avoir la mauvaise surprise
04:10 d'acheter pour 15 kilos d'amande,
04:12 alors qu'ils en avaient prévu 5 pour l'apéro.
04:14 Ce qui n'est quand même pas très cool.
04:15 - Vous êtes ici, Élise, parce que vous avez des besoins pour développer votre entreprise.
04:19 On va demander à Nathalie Carré, en charge de l'entrepreneuriat,
04:21 à la Chambre de commerce, on va lui demander ce qu'elle en pense.
04:23 Bonjour Nathalie.
04:24 - Bonjour Elisabeth, bonjour tout le monde.
04:26 - Donc Élise a commencé son lancement commercial,
04:28 et vous visez, Élise, la mise en place de 50 stations de vrac,
04:32 c'est ça, d'ici l'été ?
04:34 - Exactement, on envisage de placer 50 vrac stations d'ici cet été,
04:37 dans les supermarchés.
04:39 - Quelles sont vos idées, Nathalie, pour que ça s'accélère tout ça ?
04:41 - Bon alors personnellement, je suis intéressée,
04:43 parce que moi, le vrac, j'ai testé, et j'ai arrêté systématiquement.
04:46 - C'est toujours trop cher, on est d'accord.
04:48 - Bah c'est trop cher, le sac papier ne tient pas, ça tombe à côté,
04:52 il y a le rayon vrac à la fin de tous nos rayons,
04:55 donc en fait, ah ben mince, j'aurais pu acheter un vrac.
04:57 - Ah j'ai oublié le vrac, bah la prochaine fois.
04:58 - Bah oui, ah bah la prochaine fois,
05:00 parce que je ne vais pas retourner déposer mon paquet de pâtes.
05:02 Et puis alors sur les emballages, il y a notamment sur les pâtes, par exemple,
05:05 le temps de cuisson, le mode de cuisson, la date de consommation,
05:07 une fois qu'on est rentré chez soi, il faut remettre ça dans le bocal,
05:10 reprendre une étiquette, réécrire le temps de cuisson, etc.
05:13 Parce qu'évidemment, on peut avoir tout ça sur une appli,
05:15 mais moi si je dis à mes enfants qu'ils doivent télécharger une appli
05:18 et regarder dessus pour savoir s'ils doivent faire cuire leurs pâtes
05:20 8 minutes ou 11 minutes, autant vous dire que je ne suis pas prête
05:23 de déléguer la préparation des repas.
05:25 Alors, deux idées pour compléter votre offre,
05:28 il permet de vous intégrer plus facilement dans les supermarchés
05:30 qui cherchent à satisfaire leurs besoins.
05:32 1) Valoriser l'essai, parce que grâce à vos stations
05:35 qui sont petites et adaptables, on peut mettre des cacahuètes,
05:37 des noix de cajou, des pistaches au rayon apéro,
05:39 des céréales au rayon pidesse,
05:41 - Ah oui, disperser le rayon BRAC !
05:43 - Eh oui, dispatcher au fur et à mesure, et puis surtout...
05:46 - C'est l'objectif, nous dit Elise.
05:49 - Eh bien ça tombe bien, et grâce à votre appli,
05:51 et aux données que vous allez collecter,
05:54 vous allez pouvoir faire du partage d'informations,
05:57 de façon à ce que les magasins fassent des essais,
06:00 et que vous allez pouvoir leur dire,
06:02 en mettant leur rayon apéro à tel endroit,
06:05 à côté des cacahuètes ou à côté des pistaches,
06:07 le magasin X a augmenté ses ventes de cacahuètes de X%,
06:10 alors qu'en mettant ailleurs, ça n'a pas été augmenté.
06:13 Vous allez pouvoir faire l'analyse de données,
06:16 et les partager à vos clients.
06:17 - Exactement, c'est ça.
06:18 On a même une information sur l'amélioration
06:21 des performances de vente, et surtout la limitation des pertes,
06:24 qui leur permet de générer plus de bénéfices,
06:26 et de diminuer les prix sur le vrac,
06:27 puisque le vrac est compliqué à rentabiliser,
06:29 vu le temps et les quantités de pertes qu'on a,
06:31 qui sont impressionnantes.
06:32 - Vincent Doumer, vous avez du vrac,
06:34 sur un différent prix,
06:35 et ça représente quoi dans vos chiffres ?
06:37 - Ça représente aujourd'hui très peu,
06:39 c'est une part assez importante sur tout ce qui va être graines,
06:42 ce qu'on appelle les graines, les cacahuètes, les amandes, etc.
06:44 Ça fait représenter sur une dizaine de pourcents
06:47 de ventes de cette catégorie-là,
06:48 donc c'est plutôt bien.
06:49 En revanche, extrêmement compliqué,
06:51 je vous rejoins complètement dans l'analyse,
06:55 c'est très compliqué pour tout ce qui va être riz, pâtes, etc.,
06:58 parce qu'effectivement, il n'y a pas tant de cuisson.
07:00 - Mais c'est en développement pour vous ?
07:02 - C'est en développement, et nous surtout,
07:04 dans une optique de proximité,
07:06 où on vient plusieurs fois par semaine,
07:07 acheter la juste quantité au juste prix,
07:09 ça nous intéresse beaucoup.
07:11 D'ailleurs, Franprix fait du vrac depuis longtemps,
07:13 ça a été la première enseigne généraliste à faire du vrac,
07:17 donc on est hyper partant sur le sujet.
07:20 On a testé beaucoup de choses,
07:22 on n'a pas encore, comme on dit,
07:23 "craqué le modèle" pour arriver à quelque chose de cohérent,
07:27 donc cette rencontre d'aujourd'hui,
07:29 pourra nous amener à d'autres discussions.
07:30 - Il y a des choses à faire et des discussions potentielles.
07:34 On va continuer avec les conseils de Nathalie Carré,
07:36 puisque vous, Élise, vous avez une idée aussi,
07:40 la suite ce serait la consigne, c'est ça ?
07:42 - C'est ça.
07:43 La suite, ce serait de mettre en consigne
07:45 les contenants du fournisseur,
07:47 c'est-à-dire que des marques,
07:48 des grandes marques qui souhaiteraient se mettre en vrac,
07:50 puissent s'y mettre parce qu'elles ont actuellement
07:51 trop peur de la façon dont ça peut être géré en supermarché.
07:54 - C'est ce que décrivait Nathalie.
07:55 - C'est ça.
07:56 Elles ne savent pas trop,
07:57 il y a encore un flou juridique,
07:58 il y a un flou de gestion,
07:59 c'est trop dépendant de personnes humaines,
08:01 qui changent parce que la main d'œuvre en supermarché,
08:04 c'est quand même...
08:05 - Ça change souvent.
08:06 - Et Nathalie, je crois que vous avez pensé
08:08 au carton d'emballage, vous ?
08:10 - Je n'en sais rien, mais en tout cas,
08:13 les sachets de papier, ça ne marche pas,
08:14 ça se plie, ça tombe partout.
08:16 Moi, j'ai pensé en fait au carton,
08:18 vous savez qu'on trouve parfois
08:19 pour transporcer les verres qu'on veut acheter
08:21 dans les magasins de déco, ça se plie,
08:23 ça se met facilement, ça se replie, ça se déplie,
08:26 ça fait une boîte qui tient.
08:29 Et puis pour les étiquettes,
08:31 il y a Post-it qui existe,
08:33 quelque chose comme ça de repositionnable,
08:36 comme ça, on imprime sur votre station son étiquette
08:39 avec effectivement la date de paromption,
08:42 le mode de cuisson, etc.
08:43 On le met sur son carton d'emballage,
08:45 on le recolle sur son bocal,
08:47 et après, on le replie,
08:49 on le met dans son petit sac de course
08:50 et on le ramène pour la fois d'après.
08:51 - Vous avez fait le business.
08:52 - Exactement, mais ça tombe bien
08:54 parce qu'on a un grand partenaire là-dessus
08:55 sur l'étiquette repositionnable
08:56 avec lequel on travaille déjà.
08:58 Et en fait, pour simplifier l'étiquette,
09:00 pour ne pas qu'il y ait trop d'informations,
09:01 on travaille déjà avec des collectivités,
09:03 notamment pas mal de supermarchés,
09:04 dans un groupe de travail sur le vrac.
09:06 Et on ne peut pas non plus mettre
09:09 toutes les informations sur le temps de cuisson,
09:10 sinon on pourrait perdre le consommateur
09:11 avant l'arrivée en caisse
09:12 avec une étiquette qui ferait
09:14 deux fois plus d'impact carbone
09:15 au final que le sachet.
09:16 Donc on met un petit QR code
09:17 qui permet de récupérer les informations
09:19 au temps de cuisson ou autre
09:20 qui pourrait vouloir bénéficier.
09:21 Après, on a la possibilité,
09:22 en fonction de l'enseigne,
09:23 d'afficher ce qu'on souhaite.
09:24 C'est au choix.
09:25 - Elle est en train d'expliquer
09:26 tout le modèle, en tout cas à Vincent Toumer,
09:28 le patron de Framprix
09:29 qui est en train de prendre des notes.
09:30 Ça tombe bien tout ça,
09:32 puisque vous, vous avez besoin
09:33 de financement aussi, Élise.
09:35 Et Nathalie, ça tombe bien
09:36 puisqu'en 2030, la France impose
09:39 que 20% des marchandises
09:41 dans les supermarchés, je crois,
09:42 de plus de 400 m²
09:44 soient vendues en vrac.
09:45 Donc il y a une histoire de timing, là.
09:48 - Il y a une histoire de timing,
09:49 mais comme on le disait à l'instant,
09:50 en fait, les premiers à convaincre,
09:52 c'est quand même les particuliers.
09:53 Et on l'a dit, c'est pas si simple que ça.
09:55 Internaliser la gestion des stocks chez nous,
09:56 franchement, on a autre chose à faire.
09:58 Alors, il y a plein de coachings
09:59 qui existent, des formations, machin,
10:01 pour apprendre à passer aux euros déchets.
10:02 Bon, enfin, bon, euh, voilà.
10:04 Bon, pas forcément une bonne idée.
10:06 Alors, peut-être que vous pourriez
10:07 vous allier avec un groupe
10:08 de consommateurs de vrac
10:09 pour recueillir leurs trucs et astuces
10:11 qui permettent de gagner vraiment
10:12 du temps et de l'argent en passant au vrac.
10:15 Vous pourriez rédiger le guide du vrac
10:17 pour les flemmards.
10:18 Perso, j'ai cherché, je n'ai pas trouvé.
10:19 Et le proposer en téléchargement
10:21 sur vos stations avec une communication
10:22 de type "Vous hésitez, vous pensez
10:24 que c'est compliqué ?
10:25 Téléchargez le guide, achetez
10:26 deux ou trois produits en vrac,
10:27 suivez les conseils,
10:28 et si vous n'êtes pas convaincus,
10:29 on vous rembourse vos produits."
10:30 Voilà.
10:31 L'idée, c'est vraiment d'amener
10:32 les clients vers le vrac,
10:33 puisqu'on vient de le dire,
10:34 c'est pas encore un gros chiffre d'affaires,
10:36 en profitant de vos stations
10:37 pour passer des messages
10:38 pour que les financeurs soient rassurés
10:40 sur l'avenir.
10:41 Et donc l'idée, c'est que Breakabrack
10:42 soit vraiment le facilitateur du vrac
10:44 qui se décarcasse pour tous ceux
10:45 qui veulent bien protéger la planète,
10:47 mais quand même sans se compliquer la vie.
10:48 Exactement.
10:49 Merci, merci Nathalie Carré
10:51 pour vos précieux conseils.
10:53 On vous retrouve demain
10:54 pour d'autres conseils dans La France Bouge.

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