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  • 10/03/2023

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00:00 (Générique)
00:06 Bonjour Julien Bayou.
00:07 Bonjour.
00:08 Nouvelle journée de mobilisation demain contre la réforme des retraites alors que les grèves
00:12 reconductibles se poursuivent.
00:14 Ce matin ça a été prolongé notamment dans les raffineries, les dépôts pétroliers
00:17 Total Energy.
00:18 Est-ce que cette méthode selon vous, cette stratégie est en train de fonctionner ?
00:22 Oui, oui, oui.
00:23 Je pense qu'elle est nécessaire et nous pouvons gagner.
00:26 Je l'appelle le plus grand nombre à participer demain dans les manifestations.
00:30 Et puis pour les personnes qui n'ont pas l'habitude ou qui ne peuvent pas faire grève,
00:34 à soutenir de manière pacifique, joyeuse ce mouvement, mettre un message aux fenêtres,
00:40 donner aux caisses de solidarité.
00:41 Et vous appelez à la grève notamment, les grèves reconductibles ?
00:44 Oui, bien sûr.
00:45 Je sais que ce n'est pas évident pour tout le monde.
00:46 Moi, je n'ai pas de leçons à donner.
00:47 Faire grève, faire grève par procuration en posant des RTT, par exemple des congés
00:53 ou soutenir les caisses de grève.
00:54 Caisses-solidarité.fr.
00:55 Mais pourtant, la grève reconductible, Julien Bayou, on le voit, à l'ARATP, les transports
01:00 parisiens, ça a repris.
01:01 La SNCF reste un peu perturbée, mais ce n'est pas non plus catastrophique.
01:04 Il n'y a pas de difficultés ou très peu dans les stations-services.
01:08 Ce n'est pas un pays à l'arrêt.
01:10 Non, mais écoutez, on peut gagner.
01:13 On doit gagner.
01:14 L'enjeu, c'est éviter de voler deux ans de vie aux gens.
01:19 C'est vraiment ça l'enjeu.
01:21 On a entendu dans le Flash Info et les questions financières, mais il n'y a pas d'enjeu
01:25 sur la question des retraites.
01:26 Et la meilleure preuve, c'est que le gouvernement a refusé toutes les propositions des écologistes
01:31 de la gauche de financement alternatif.
01:33 Toutes les propositions qui pouvaient permettre de combler un pseudo déficit.
01:36 Ils veulent transformer les deux meilleures années de retraite en pires années de travail.
01:41 Et donc, il y a une mobilisation.
01:44 J'ai rencontré les sénateurs écologistes, les sénateurs de gauche, qui se mobilisent
01:49 jusqu'à dimanche.
01:50 L'intersyndicale fait un travail incroyable.
01:52 Il y a une mobilisation de demain.
01:54 Nous pouvons l'emporter.
01:55 Est ce qu'il faut que le mouvement se durcisse, aille peut être un peu plus loin, plus fort,
01:59 comme le disent certains et le demandent certains ?
02:01 En tout cas, je comprends.
02:02 Je comprends les personnes qui se disent on en est réduit à devoir faire plus fort parce
02:08 que c'est le gouvernement qui brutalise.
02:10 Y compris la violence ?
02:11 Moi, je suis jamais pour la violence.
02:13 Jamais.
02:14 Mais ce n'est pas un aveu d'échec de se dire ça veut dire que ça n'a pas fonctionné
02:18 jusqu'ici.
02:19 Ce mouvement qui dure déjà quand même.
02:20 Mais attendez, n'inversons pas les choses.
02:22 On a un gouvernement qui impose une réforme inutile, injuste, injustifiée, dogmatique.
02:29 C'est à dire qu'il n'y a pas besoin de cette réforme.
02:31 Si on parle finance, il n'y a pas besoin.
02:33 Il y a le déficit de 13 milliards d'euros du système.
02:36 Et avec un amendement sur les carrières longues, il pourrait en abandonner 10.
02:40 Donc, on voit bien que la question n'est pas financière.
02:42 Pour trouver d'autres recettes.
02:46 L'amendement sur les carrières longues.
02:47 Ah, parce que peut être vous, vous avez eu un chiffrage.
02:49 Moi, je n'en ai pas eu.
02:50 Je l'ai demandé.
02:51 Quand la ministre, la première ministre a parlé.
02:53 Olivier Dussopt, sur ce plateau, disait avec les ajustements qui ont été faits, notamment
02:57 sur les carrières longues ou sur les carrières des femmes, on en arrive à 300 millions, quelques
03:01 centaines de millions d'euros de déficit.
03:03 Ah, très bien.
03:04 Ce qui est loin des 13 milliards.
03:05 Dans ce cas là, on va pouvoir attendre la semaine prochaine qu'il y ait un chiffre
03:10 différent parce que ce même ministre qui a annoncé que l'ensemble de la population
03:15 allait toucher au moins 1200 euros de retraite minimum.
03:18 D'abord, on nous disait c'était des millions de personnes.
03:21 Puis 200 000, puis 20 000.
03:24 Et puis, il a fallu le travail de Jérôme Guedge.
03:26 On nous a toujours dit le débat à l'Assemblée n'en servait à rien.
03:30 Écoutez, Jérôme Guedge, au moins, a pu démontrer la supercherie du ministre.
03:34 Mais il va où ce mouvement social, Julien Bayou ?
03:37 Vous me questionnez sur le mouvement social.
03:39 Vous me questionnez sur le recours à un mouvement plus radical.
03:44 Mais dans quel pays un gouvernement peut mentir à la face de la représentation nationale
03:50 et plus grave encore, de l'ensemble des Français en disant "vous aurez 1200 euros de toute
03:53 manière".
03:54 Moi, c'est ça qui me choque profondément.
03:56 Cette réforme est injuste.
03:57 Elle est injustifiée.
03:58 Et pendant ce temps là, on n'affronte pas les sujets majeurs que sont le dérèglement
04:02 climatique ou l'inflation.
04:03 Vous parlez d'un mouvement plus radical.
04:05 Est-ce que, par exemple, vous soutenez quand il y a des coupures d'électricité dans
04:09 la permanence de Gérard Larcher ou des foyers à Annonay qui est la ville d'Olivier Dussopt
04:14 ou des foyers du côté de Toulouse ? Est-ce que ça, vous le soutenez ou est-ce que ce
04:16 n'est pas une bonne manière de faire ?
04:17 Moi, je préfère quand il y a des opérations Robin Desbois ou dans ce cas là, les hôpitaux,
04:23 par exemple, ne payent pas leur facture d'électricité.
04:26 Après, vraiment, une permanence, si on est un peu entre nous, si on est un peu sérieux,
04:31 une permanence, coupure d'électricité, bon, c'est pas non plus...
04:34 C'est pas la fin du monde.
04:36 C'est très différent de viser des foyers, par exemple.
04:38 Et malheureusement, il y a des coupures d'électricité.
04:41 Moi, j'aimerais que les coupures d'électricité soient bannies.
04:45 C'est-à-dire qu'on mette dans la loi que c'est interdit, que c'est plus possible.
04:48 Parce qu'il y en a malheureusement...
04:49 Et dans tous les cas, vous voulez dire.
04:51 Pas seulement dans le cas des mouvements de grève.
04:53 Oui, parce qu'en fait, malheureusement, le problème, c'est qu'il y a des coupures d'électricité
04:58 de la part des autres opérateurs, EDF et d'autres opérateurs.
05:00 Mais la permanence, on ne va pas non plus dire que c'est un drame absolu.
05:04 Julien Bayou, député écologiste de Paris.
05:07 Le texte, lui, il continue d'avancer au Sénat.
05:10 Vous l'avez évoqué tout à l'heure.
05:12 Le Sénat qui doit l'étudier jusqu'à dimanche soir, minuit.
05:14 Le Sénat avance et a même voté à l'unanimité une surcote pour les mères de famille qui
05:19 ont tout leur trimestre à 63 ans.
05:21 Elles pourront partir à 64 ans avec une surcote de 5% maximum.
05:26 Est-ce que c'est un moyen de corriger cette réforme ?
05:29 C'est une petite rustine.
05:30 Moi, je regrette, vous voyez, qu'on ne puisse pas avoir un temps suffisant.
05:35 Le gouvernement a choisi un véhicule.
05:38 C'est un peu à 8h30.
05:40 Un projet de loi de finance, qui en sert l'Assemblée et le Sénat dans des délais
05:47 extrêmement contraints.
05:48 Les débats n'ont jamais été aussi longs que ceux qui ont été à l'Assemblée.
05:53 Quand on vole deux ans de la vie des gens.
05:56 En 2010, pour la réforme de Nicolas Sarkozy, c'était des débats plus courts.
06:00 Et je ne trouve pas ça bien non plus.
06:01 Je suis cohérent.
06:02 Est-ce qu'il n'y avait pas mieux à faire, Julien Bayou, à l'Assemblée nationale
06:07 dans le temps imparti ?
06:08 Il y a beaucoup mieux à faire que de parler de cette réforme des retraites inutile et
06:11 injustifiée.
06:12 Lutter contre le dérèglement climatique et s'attaquer à la question des salaires,
06:16 insuffisants pour la plupart des Français, ou des prix trop élevés.
06:18 Il n'y a pas moyen de corriger le texte.
06:19 Ça, je vous le concède.
06:20 Plutôt que de perdre du temps sur une réforme absolument injuste, alors qu'on a la sécheresse
06:28 hivernale record qui prépare malheureusement des méga-feux.
06:31 On va en parler, mais sur cette question des retraites, il n'y a pas moyen d'améliorer
06:34 le texte pour vous ?
06:35 Mais tout a été refusé.
06:37 Pénibilité.
06:38 Pénibilité, le gouvernement nous dit.
06:41 Mais je n'y crois pas.
06:42 Je n'y crois pas à votre affaire de pénibilité.
06:44 Rendez-vous compte qu'un sénateur, François Patria, parlait d'exosquelettes pour les
06:47 déménageurs.
06:48 Comment voulez-vous qu'on puisse arriver avec des propositions sur la pénibilité ?
06:51 Tout a été refusé en bloc.
06:53 Le texte va être voté peut-être dès la semaine prochaine par l'Assemblée.
06:56 Il se passe quoi après ? C'est la fin du mouvement ?
06:59 Je ne crois pas.
07:00 Vous savez qu'en 2006, c'est le contrat premier embauche.
07:03 Tout le processus législatif…
07:05 Ça n'a rien à voir, Julien Bayou.
07:07 C'était des dizaines de facs bloquées, des centaines de lycées bloqués.
07:11 Là, hier, il y avait 17 lycées bloqués.
07:12 On est des très très bons.
07:13 Le contrat premier embauche ne concernait pas que la jeunesse.
07:15 Et fort heureusement, s'il y a eu victoire, c'est parce que justement, il y avait des
07:18 seniors, une solidarité intergénérationnelle qui se mettait en mobilisation.
07:24 Tout le processus législatif avait été finalisé.
07:28 L'Assemblée, il y avait eu un 49.3, le Sénat, le Conseil constitutionnel.
07:33 Non, c'était publié au journal officiel.
07:36 Et ça avait été suspendu le 31 mars 2006.
07:40 Donc moi, j'appelle à poursuivre la mobilisation.
07:43 Et je pense que nous pouvons l'emporter.
07:45 Cette réforme, et d'ailleurs en vérité, le doute est en train de saisir la majorité.
07:49 Vous pensez qu'il y a une majorité contre ce texte ?
07:52 Oui, je pense que c'est tout à fait possible.
07:54 Evidemment, la mobilisation, il n'y a pas une seule personne de la NUPES qui va manquer
08:00 à l'appel.
08:01 Et puis peut-être des défections dans les rangs des députés.
08:03 Barbara Pompili, par exemple, qui a dit qu'elle ne voterait pas le texte, ça ne veut pas
08:06 dire qu'elle votera forcément contre.
08:08 Est-ce que vous appelez ces députés, Barbara Pompili, par exemple, pour essayer de constituer
08:12 une majorité ?
08:13 Oui, bien sûr, j'appelle ces députés parce qu'il n'y a rien qui va dans cette réforme,
08:18 ni la méthode, on en a parlé brièvement.
08:20 Mais surtout, il n'y a pas de besoin d'imposer cet effort énorme à l'ensemble de la population
08:28 qui est parfaitement injuste.
08:29 C'est vraiment les deux meilleures années qu'on transforme en deux pires années.
08:32 Au passage, nous aurions proposé beaucoup de choses sur la question de l'emploi des
08:36 seigneurs.
08:37 Tout a été refusé, balayé.
08:38 Donc, en fait, faire travailler plus longtemps, c'est faire chômer plus longtemps.
08:41 On le sait, les personnes qui arrivent à 55 ans sur le marché du travail, elles sont
08:45 jetées.
08:46 Donc, vous dites que vous allez travailler plus longtemps, vous allez chômer plus longtemps.
08:48 Ça veut dire de la précarité, ça veut dire de plus petites retraites.
08:51 Il n'y a aucune question sur les questions d'inégalité salariale, femmes, hommes qui
08:55 ont été réglées au passage.
08:56 Il n'y a rien qui va dans cette réforme.
08:58 Elle est à rejeter.
08:59 Julien Baillieu, député écologiste, on a encore beaucoup de choses à évoquer.
09:03 Et le retour de la politique.
09:04 Si vous me permettez, c'est que la victoire de ce mouvement social et de la nouvelle Union
09:08 populaire écologique et sociale, ça ne doit pas être un aboutissement.
09:10 Ça doit être la préparation d'une alternative pour le pays.
09:12 Et là, il y a de beaux projets à faire sur quelles réformes des retraites à proposer
09:16 avec la NUPES.
09:17 Il y a une solution.
09:18 Et qu'on vote à nouveau qu'il y ait une nouvelle Assemblée.
09:20 Non, mais qu'on prépare sur le temps long.
09:22 Parce que le projet NUPES, on a eu 13 jours, 13 nuits pour le préparer en mai.
09:25 Là, il y aura un beau travail à faire sur comment partir à la retraite en bonne santé.
09:29 On va parler de vos propositions en ce moment.
09:30 On va parler nucléaire, sécheresse notamment.
09:31 Julien Baillieu, député écologiste de Paris, le Fil-Info, il est 8h42 déjà.
09:35 C'est Maureen Suignard.
09:37 À peine réélu par son Parlement, le président chinois Xi Jinping, félicité par son homologue
09:42 russe Vladimir Poutine, loue même le renforcement de leur coopération alors que les Occidentaux
09:47 redoutent le fait que Pékin puisse livrer des armes à la Russie en pleine guerre en
09:51 Ukraine.
09:52 Encore beaucoup de trains supprimés aujourd'hui.
09:54 Et ce week-end, un TGV sur deux et deux TER sur cinq en circulation ce vendredi.
09:59 Poursuite du mouvement contre la réforme des retraites, tout comme dans toutes les
10:03 raffineries Total Energy, affirme ce matin la CGT.
10:06 EDF va devoir adapter son calendrier de maintenance de nouvelles fissures repérées dans des
10:11 centrales nucléaires françaises.
10:13 D'abord à Penly en Normandie, où une première avait déjà été repérée en début de semaine.
10:17 Une autre en Moselle, sur le site de Catnom.
10:20 L'unité touchée est déjà à l'arrêt pour un problème de corrosion.
10:23 Thierry Casasnovas, toujours en garde à vue.
10:26 Le youtubeur dont les vidéos ont été vues plus de 80 millions de fois, prône la pratique
10:31 du jeûne et du crédivorisme.
10:32 Il affirme que ces pratiques peuvent guérir des cancers et fait donc l'objet d'une
10:37 information judiciaire pour exercice illégal de la médecine et escroquerie.
10:41 Toujours avec Julien Bayou, député écologiste de Paris.
10:53 Deux nouvelles fissures ont été découvertes dans des centrales nucléaires en France,
10:57 à Penly et à Catnom.
10:58 On parle cette fois-ci d'un problème thermique, pas de corrosion.
11:01 Est-ce que ce n'est pas le signe qu'il faudrait investir davantage dans notre nucléaire
11:06 au moins existant ?
11:07 Alors ça, c'est magique.
11:08 Bah écoutez, non en fait, c'est le signe qu'il y a un problème avec la filière.
11:14 Mais c'est quoi le problème ?
11:15 Vous avez la moitié des centrales qui ont été à l'arrêt récemment, en partie
11:19 pour maintenance et en partie pour corrosion sous contrainte.
11:22 Là, on découvre des fissures qui n'ont pas lieu d'être.
11:26 C'est le signe qu'il faut s'arrêter et regarder un peu ce qui fonctionne et ce qui
11:30 peut poser problème.
11:31 Moi, ce qui m'inquiète…
11:32 Ça veut dire quoi s'arrêter, Julien Bayou ?
11:34 Réfléchissons un peu.
11:36 Là, aujourd'hui, vous avez un projet de loi qui vise à accélérer et accélérer
11:41 la construction de nouveaux réacteurs.
11:42 Vous allez m'attirer dans le débat pour anti-nucléaire, etc.
11:48 Mais si on prend un tout petit peu de recul, il y a une centrale EPR de Flamanville qui
11:52 est en construction depuis maintenant des années, qui devait coûter 3 milliards, finalement,
11:56 ses 20.
11:57 Si un jour elle voit le jour et on nous dit il faut en faire 14 de plus.
12:02 Moi, si quelqu'un me disait bon, ce produit ne marche pas, je vais en faire deux l'année
12:07 prochaine.
12:08 Je lui dirais écoutez, ce n'est pas très raisonnable.
12:11 Mais là, 14 !
12:12 C'est parce qu'il est sous investissement, parce que notamment la gauche au pouvoir
12:16 et même avant a désinvesti de la filière et donc qu'on est moins bon aujourd'hui
12:20 qu'on ne l'était par le passé.
12:21 Mais on n'était pas bon dans le passé, si je peux me permettre, puisque ces centrales
12:25 là sont assez récentes.
12:26 Sivaud, elle est aussi jeune que moi.
12:29 C'est la dernière.
12:30 Et elle est arrêtée parce que finalement, on pensait qu'elle était jeune et qu'elle
12:35 pouvait continuer.
12:36 Ce n'était pas "fast and lime", si vous voulez.
12:38 Et en fait, elle est à l'arrêt parce qu'il y a des problèmes.
12:41 Mais ce que je veux dire, c'est que...
12:43 C'est le symptôme de quoi, en fait, ces fissures, selon vous ?
12:45 Moi, je crois qu'on a beaucoup compté sur le nucléaire et qu'à un moment, il a été...
12:49 Vous dites que c'est une technologie qui n'est pas fiable, objectivement.
12:53 C'est à dire qu'on nous dit tout doit reposer dans les prochaines années.
12:59 Non, parce que pour la question énergétique et climatique, l'enjeu, c'est les années
13:04 qui viennent.
13:05 On l'a vu cet hiver.
13:06 Et donc là, on nous dit bon, on va faire 14 centrales pour dans 20 ans.
13:11 À partir d'un modèle qui ne fonctionne pas encore.
13:13 Mais vous voyez, on aura sans doute encore besoin d'électricité dans 20 ans et même
13:16 encore davantage qu'aujourd'hui.
13:17 Mais personne chez les écologistes dit qu'il faut tout fermer aujourd'hui.
13:21 Yannick Jadot, votre candidat à la présidentielle, disait même il faut investir des dizaines
13:25 de milliards d'euros pour les fermer.
13:27 Il faut avoir des ingénieurs qui soient à la pointe pour pouvoir en fait sortir.
13:31 Et je vais vous dire, s'il faut investir pour en prolonger parce que malheureusement, il
13:39 y a un effet de crête et qu'on risque de manquer.
13:41 Eh bien, faisons le.
13:42 Je voudrais pas qu'on a préféré qu'on utilise le nucléaire plutôt que le charbon, par
13:45 exemple.
13:46 Ecoutez moi, ce que je veux dire, c'est qu'on accuse les écologistes de vouloir fermer le
13:50 nucléaire.
13:51 Aucun écologiste n'est pour fermer les centrales aujourd'hui.
13:54 Je voudrais que ce soit très clair.
13:56 Nous ne sommes pour rien dans le fait que la moitié des centrales était à l'arrêt.
14:00 Mais par contre, comment on peut sortir d'une période où la moitié des centrales était
14:05 à l'arrêt et ne pas s'interroger sur la filière et se dire et se dire on va faire
14:09 14 exemplaires de plus d'un exemplaire qui ne fonctionne pas.
14:12 Miser l'entièreté de notre stratégie énergétique sur une technologie qui coûte cher et dont
14:17 on ne sait pas si elle fonctionne.
14:18 Moi, je trouve ça dogmatique.
14:20 Pour autant, le nucléaire fait partie des énergies vertes.
14:22 C'est ce que dit la Commission européenne.
14:23 Les Français y sont très largement favorables.
14:26 Et même chez vous, j'ai pu lire que vos sympathisants sont assez largement favorables
14:31 au nucléaire.
14:32 Est ce que vous, on va dire dans l'état-major d'Europe Écologie Les Verts, vous n'êtes
14:36 pas à rebours de l'histoire ?
14:37 Je ne crois pas.
14:38 Vous savez, aujourd'hui, l'enjeu, c'est les 10 prochaines années.
14:42 L'enjeu, c'est si on doit parler de nucléaire, comment on les refroidit ? Vous savez qu'aujourd'hui,
14:47 la plupart des centrales sont à côté de fleuves dont le débit baisse.
14:50 Le Rhône en particulier, le débit du Rhône est inquiétant.
14:53 Il y a des centrales.
14:54 On nous propose d'en mettre deux ou plus.
14:57 Avec une question très simple.
15:00 Avec quelle eau vous refroidissez des réacteurs à côté de fleuves dont le débit baisse
15:05 ? Si vous intéressez au dérèglement climatique, est ce que le nucléaire est compatible avec
15:11 malheureusement les effets du dérèglement climatique ? Aujourd'hui, la réponse est
15:14 non.
15:15 En tout cas, la réponse n'est pas assurée.
15:16 Mais les énergies fossiles non plus.
15:17 Et pour autant, quand on voit les statuts de votre parti, quand on est adhérents à
15:21 l'écologie, on doit être contre le nucléaire.
15:24 Mais en revanche, il n'y a rien sur les énergies fossiles, par exemple.
15:26 C'est un peu paradoxal en 2023.
15:27 On est contre les énergies fossiles et pour en sortir avec le nucléaire, si je peux me
15:31 permettre, il y a aussi un enjeu presque civilisationnel.
15:34 La question des déchets.
15:36 Le nucléaire produit des déchets qu'on ne sait pas véritablement gérer, qui ont
15:42 une durée de vie supérieure, autant qu'ils nous séparent de l'invention de l'écriture.
15:48 Des durées de vie supérieures à la durée de vie de centaines de générations.
15:53 Voilà pourquoi pour les écologistes, il y a une différence fondamentale avec cette
15:58 énergie.
15:59 Alors vous, vous présentez une proposition de loi le 6 avril prochain à l'Assemblée.
16:04 Vous qui êtes député écologiste, Julien Bayou, pour interdire les jets privés.
16:07 Ça veut dire quoi ? Que dans votre idée, il n'y aurait plus aucun jet qui pourrait
16:11 atterrir en France ?
16:12 Voilà, une idée collée.
16:13 Interdiction des vols en jet privé.
16:15 Il faut savoir que c'est un vol sur dix au départ de la France et qu'ils sont beaucoup
16:19 plus polluants.
16:20 C'est 0,1% des émissions de gaz à effet de serre.
16:22 Oui, mais ça, c'est l'argument que tout le monde utilise pour ne rien faire.
16:24 Est-ce que c'est la priorité ? C'est ça la question.
16:29 Écoutez, la priorité, c'est de faire ce qui est concret et immédiat.
16:32 Et donc, c'est la mesure la plus simple.
16:35 Interdiction des vols en jet privé.
16:37 C'est du buzz, dit le ministre Christophe Béchu.
16:39 Lui, il n'en fait pas beaucoup pour le coup.
16:40 Ni d'écologie, ni de buzz.
16:41 Il passe son temps à annoncer qu'il va annoncer des plans.
16:46 Mais sur les jets privés ?
16:48 Eh bien, sur les jets privés, j'y reviens.
16:50 C'est la mesure la plus simple qui produit le plus immédiatement des effets concrets
16:54 pour le climat.
16:56 C'est très simple.
16:57 Ce n'est pas compliqué.
16:59 Ce n'est pas une punition.
17:00 Ce n'est pas seulement symbolique.
17:01 Interdiction des vols en jet privé fait que l'ultra riche qui prenait le jet privé,
17:05 demain, prendra l'avion et ceux qui même prendront le train.
17:08 Mais si l'avion est la propriété d'une entreprise ?
17:10 Il ne pourra pas voler non plus.
17:12 Il pourra voler à condition que la personne paye son billet ?
17:14 Non, il ne pourra pas voler non plus.
17:15 C'est ce qui est écrit dans votre proposition de loi.
17:18 Interdiction des vols, si vous voulez rentrer dans le détail.
17:21 Interdiction des vols commerciaux non réguliers.
17:24 Et des vols non commerciaux lorsque l'avion est la propriété de l'entreprise.
17:27 Non commerciaux.
17:28 Donc quand c'est votre propriété, vous ne pouvez pas voler non plus.
17:30 C'est très cohérent.
17:31 Vous avez été choqué par exemple par ce qu'a révélé l'émission Complément
17:35 d'enquête sur France Télévisions.
17:36 Ces deux jets affrétés par l'Olympique lyonnais pour faire Lyon-Marseille.
17:40 Oui, c'est incompréhensible.
17:42 En fait, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'une fraction d'ultra-riches,
17:46 parce que le patrimoine moyen des propriétaires de jets,
17:49 c'est plus d'un milliard d'euros,
17:50 qui volent en moyenne à quatre ou cinq par jet,
17:56 consomment en quelques heures ce que vous pouvez consommer sur des mois.
18:00 Un aller-retour par INIS en jet, alors que vous pouvez le faire en vol classique,
18:06 ça consomme l'équivalent, s'il y a quelqu'un qui conduit,
18:09 qui nous écoute, des automobilistes, de la consommation d'un automobiliste
18:12 moyen sur un an.
18:13 Donc c'est plus que symbolique, c'est ce que vous dites.
18:17 C'est un vrai effet.
18:18 Il y a des effets très concrets en termes de CO2,
18:20 évité avec cette mesure très simple.
18:21 C'est facile à mettre en place, mais c'est une question de consentement
18:24 à la transition.
18:25 Comment voulez-vous dire aux gens, faites un effort sur la sobriété
18:28 si les ultra-riches s'en exemptent complètement ?
18:31 Vous ne pourrez pas embarquer la population.
18:32 Ce n'est pas vrai.
18:33 C'est une question de consentement à l'impôt finalement,
18:35 ou de consentement à la transition.
18:36 Faire des efforts, ça doit être partagé.
18:38 On ne peut pas en exempter les ultra-riches.
18:40 Julien Bayou, le Fil info, 8h51, Maureen Suynard.
18:43 Emmanuel Macron adresse les condoléances de la France
18:47 aux proches des victimes et à tous nos amis allemands.
18:50 Une fusillade a fait plusieurs morts hier soir à Hambourg, en Allemagne.
18:53 Cela s'est passé dans un centre de témoins de Géova.
18:56 La situation des finances publiques restera en 2023
18:59 parmi les plus dégradées de la zone euro.
19:01 Le tacle vient de la Cour des comptes dans son dernier rapport annuel.
19:05 Elle demande au gouvernement de mettre fin au coin qui l'en coûte.
19:08 5% de déficit actuellement.
19:10 Bercy se défend et assure que son action va permettre de limiter l'inflation
19:15 et que la situation va s'améliorer grâce en partie à la réforme des retraites.
19:19 Demain, nouvelle journée de mobilisation nationale contre cette réforme.
19:22 La grève se poursuit dans certains secteurs aujourd'hui,
19:27 notamment l'énergie et les transports.
19:29 Le Sénat continue d'examiner le texte de son côté.
19:32 Il reste plus d'un millier d'amendements.
19:34 Quoi qu'il arrive, ils devront se réunir la semaine prochaine
19:37 avec des députés pour s'accorder sur une version du texte.
19:40 Des rafales jusqu'à 150 km/h attendues en Corse aujourd'hui.
19:44 Vigilance orange aux vents en cours, tout comme l'Aude, l'Hérault,
19:47 les Pyrénées-Orientales, le Var et les Alpes-Maritimes.
19:51 Et les quatre départements bretons sont en vigilance orange
19:54 au risque de vagues submersions.
19:58 France Info, le 8.30, France Info, Adrien Bec, Laurence Enéchal.
20:04 Toujours avec Julien Bayou, député Europe Écologie-Les Verts de Paris,
20:08 avec le débat sur les zones à faible émission,
20:11 limiter l'accès au centre-ville pour les véhicules les plus polluants
20:14 dans 43 grandes villes de France d'ici 2025.
20:17 On entend des voix jusque dans votre camp qui doutent.
20:21 Est-ce que ce n'est pas finalement un petit manque de courage quand même
20:25 de dire finalement, il faut limiter la pollution ?
20:27 Mais c'est un peu compliqué, on ne va peut-être pas le faire tout de suite.
20:31 - Non, moi j'appelle ça du pragmatisme.
20:33 C'est-à-dire que si vous pensez par exemple à Bruno Bernard,
20:36 président de la métropole de Lyon, qui dit "aujourd'hui, c'est pas mûr".
20:41 - Il voulait interdire les critères classés 2 d'ici 2026.
20:45 - Donc plus loin que la loi.
20:46 - Oui, et ce qu'il dit, c'est "on a besoin d'une campagne de communication
20:48 du gouvernement, on a besoin de radars pour contrôler.
20:52 Et puis surtout, surtout, surtout, on a besoin d'investir
20:55 dans les transports du quotidien".
20:56 C'est-à-dire qu'on a besoin... - Il y a une alternative.
20:58 - Et si vous avez un diesel ?
20:59 Parce que rappelez-vous quand même que pendant des décennies,
21:01 on a poussé les automobilistes à s'équiper en diesel.
21:04 C'était cocorico, quoi.
21:05 C'était subventionné à la pompe.
21:07 Le diesel était moins cher, artificiellement, payé avec nos impôts.
21:09 Après, on a enfin, et c'était les écologistes qui le disaient,
21:13 même avant l'OMS, on a dit "le diesel est cancérigène,
21:16 donc il faut être à tout prix s'en passer".
21:19 - On a compris, mais est-ce qu'il n'y a pas une contradiction ?
21:23 - Non, on n'a pas compris.
21:24 Il faut prendre une mesure, mais une mesure...
21:26 Quand on dit "transition", il faut que ce mot soit entendu.
21:30 C'est un accompagnement de la transition.
21:32 Ce n'est pas juste prendre la mesure.
21:33 - Quand on voit par exemple à Strasbourg, le tarif,
21:36 le ticket de tram et de bus va augmenter de 20 centimes au 1er juillet.
21:40 C'est pas quand même... C'est une ville écologiste, je le rappelle.
21:42 C'est pas la bonne manière de préparer la ZFE, quand même.
21:45 - C'est pour ça que je vous dis qu'il faut accompagner les transports du quotidien
21:47 et que donc l'État débloque les sommes nécessaires.
21:49 C'est ce que demandent les émergés écologistes.
21:51 Mais évidemment, évidemment.
21:53 On a dépensé des fortunes dans le TGV, et la SNCF fait des billets toujours plus chers.
21:58 Nous demandons l'investissement dans les transports du quotidien.
22:01 Tous les écologistes le disent tous les jours.
22:03 Et donc, quand il n'y a pas ces investissements, on a des augmentations.
22:08 Alors le pass Navigo en Ile-de-France, malgré les promesses de Valérie Pécresse,
22:12 ou les villes qui doivent augmenter leurs frais de transport,
22:15 parce que vous êtes au courant, inflation et autres.
22:17 C'est à l'État d'organiser le fait que, eh bien, on puisse organiser cette transition.
22:22 Et je rajoute un aspect, parce que tout à l'heure, on est passé un peu trop vite sur les jets privés.
22:25 Ce n'est pas que symbolique.
22:26 La personne qui arrive au bord de la zone à faible émission,
22:29 dans le 93, au bord de la métropole du Grand Paris ou à Lyon,
22:33 s'arrête avec son diesel.
22:35 Et lui, là, cette personne, c'est interdiction de circuler.
22:39 Mais par contre, il pourra apercevoir des jets qui décollent,
22:41 même en période de pique de pollution, du Bourget ou de Saint-Exupéry.
22:45 Comment voulez-vous que cette personne, elle adhère à la transition
22:47 si les plus riches en sont complètement exemptés ?
22:49 J'y reviens. C'est une question de cohésion sociale.
22:52 Ce n'est pas dresser les Français les uns contre les autres, c'est les réconcilier.
22:55 Tout le monde doit faire des efforts.
22:56 Mais de la même manière que pour les impôts, tout le monde contribue selon ses moyens,
23:00 eh bien, sur la transition, c'est pareil.
23:01 On ne peut pas demander plus à la personne qui n'a pas pu remplacer son diesel
23:06 qu'on en demande aux plus riches.
23:07 Et aujourd'hui, on ne demande rien aux plus riches.
23:08 - Julien Bayou, la liberté d'avoir recours à l'IVG doit être inscrite dans la Constitution.
23:13 C'est Emmanuel Macron qui l'a dit mercredi.
23:15 On parle bien de liberté et pas de droit. Est-ce que ça vous convient ?
23:18 - Écoutez, déjà, c'est une formidable nouvelle.
23:21 Dans ces moments si durs, moi, je voudrais déjà rendre hommage.
23:26 Parce que si ce projet de loi voit le jour, c'est d'abord grâce au travail parlementaire
23:31 de Mélanie Vaugel, sénatrice écolo, de Mathilde Panot, présidente du groupe
23:36 La France Insoumise à l'Assemblée, et d'Aurore Béger, présidente du groupe
23:40 Renaissance à l'Assemblée.
23:41 - Vous voterez un texte qui parle de la liberté ?
23:45 - Il y aura un débat.
23:47 - Ce sera une révision constitutionnelle.
23:49 - Quand on parle de la Constitution, le juridique est très politique.
23:51 La liberté, c'est la liberté et c'est très protégé par la Constitution.
23:55 Le droit, c'est plus fort.
23:56 Ça veut dire que l'État doit garantir et doit vous le permettre.
23:59 Mais moi, je me réjouis que ce débat puisse se prospérer.
24:05 Je trouve que, vous voyez, c'est par rapport à la réforme des retraites,
24:08 mal emmanchée dans des débats impossibles, des délais contraints.
24:13 Là, on voit que la société, elle peut avancer, que le Sénat le vote,
24:18 que l'Assemblée le vote, envoie le signal au président.
24:20 - Ce n'est pas le même texte qui a été voté au Sénat et à l'Assemblée,
24:22 justement, avec cette notion de liberté au Sénat et le droit à la Constitution.
24:25 - Justement, le signal est envoyé qu'il y a une majorité pour le porter.
24:27 Marine Le Pen nous a dit "C'est pas la peine de protéger ce droit".
24:30 Nous voyons avec la Pologne, avec la Hongrie, avec les États-Unis,
24:34 il faut protéger ce droit.
24:36 Il faut l'inscrire dans la Constitution.
24:37 Je parle de droit, pas de liberté.
24:39 Mais on aura le débat.
24:40 Et moi, à titre personnel, ma mère, membre du MLF,
24:44 soutenait des avortements clandestins.
24:47 Mon grand-père, député socialiste, a voté la loi Veil,
24:50 alors qu'il était dans l'opposition.
24:52 Et je serais très heureux de voter en Congrès le droit à l'IVG pour tout.
24:57 - D'un mot, Julien Bayou, Emmanuel Macron,
24:58 veut aussi avancer, enfin, essaye du moins d'avancer encore sur la fin de vie.
25:01 Est-ce que vous soutiendrez une loi, s'il devait y en avoir une,
25:05 pour aller plus loin ?
25:06 - Oui, oui.
25:07 - Jusqu'où ? Jusqu'à l'euthanasie ou le suicide médicalement assisté ?
25:11 - Là encore, le droit de mourir dans la dignité.
25:13 - Ça existe déjà, d'une certaine façon.
25:15 Enfin, ça veut tout dire et rien dire à la fois.
25:17 Aujourd'hui, la réalité, c'est que vous avez les personnes
25:22 qui ont pu s'organiser pour aller à l'étranger
25:25 et les autres qui subissent.
25:28 - L'euthanasie en France ? - Le droit à l'euthanasie.
25:30 - C'est-à-dire le plus loin.
25:31 C'est une personne tierce qui a fait ce geste de vous faire mourir.
25:35 Vous y êtes favorable. - Oui.
25:36 - Julien Bayou, merci beaucoup.
25:38 - Merci à vous.
25:38 - Député écologiste de Paris, invité ce matin du 8.30 France Info.
25:40 Bonne journée.
25:41 - C'est bon.

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