Un Vendéen de guerre lasse

Un vendéen de guerre lasse
Revenant de longue virée
Cherchait à effacer les traces
De haine en son cœur imprimées
Il n'avait qu'une seule hâte
Revoir ceux qu'il avait quittés
Et caresser les blondes nattes
De sa douce fiancée
Il rêvait de paix et d'espace
Et de vent ondulant les blés
Et labourer la terre grasse
Qui patiemment l'espérait

Un vendéen de guerre lasse
S'arrêta au bout du chemin
Qui menait à sa maison basse
Mais ne ressemblait plus à rien
Il avança, gorge nouée
Vers la ruine puant la mort
Il franchit la sinistre entrée
Et vit devant lui les dix corps
Ceux de son père et de sa mère
De ses grands-parents tant aimés
De ses deux sœurs et ses trois frères
Et de sa fiancée

Un vendéen de guerre lasse
Pleura toute la nuit durant
Sur les corps de ceux de sa race
Et leur fit digne enterrement
Puis s'envolèrent les récoltes
Les épousailles et le printemps
Pour faire place à la révolte
En chaque goutte de son sang
Et tout en lui criait vengeance
Jusqu’à lui dicter ce serment
De tuer le bleu et son engeance
Qui pass’rait devant son champ

Un vendéen de guerre lasse
Embusqué dans une futaie
Armé d'un vieux fusil de chasse
Implacablement attendait
Pour se donner bonne conscience
Demanda dans une prière
A Dieu de pardonner d'avance
Ce crime plus que nécessaire
Surgit alors sur le chemin
Un soldat bleu sans défense
A la portée du vendéen
Qui baissa l'arme ... et sa vengeance

Paroles: Patrice Martineau
Musique: Roger Martineau

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