00:00 Les vraies voix Sud Radio, ça fait du clic sur les réseaux sociaux.
00:04 Et Félix Mathieu, on est ravis de vous retrouver une seconde fois.
00:08 Je suis ravi également.
00:09 La date du jour, non faites pas trop, la date du jour le 8 mars,
00:12 ceuil, c'est un top tendance sur Twitter forcément, mais aussi au menu de l'Assemblée Nationale.
00:16 Adopté à l'unanimité, crie Pierre-Alexandre Anglade,
00:19 président de la Commission des Affaires Européennes de l'Assemblée Nationale.
00:22 La Commission des Affaires Européennes vient de voter le texte que je proposais
00:27 en faveur de l'inscription du droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne.
00:32 Un droit fondamental des femmes, le droit à l'avortement, ces dernières années,
00:36 fait l'objet d'attaques particulièrement virulentes,
00:38 conduisant même à sa remise en cause au sein d'États démocratiques,
00:42 y compris au sein de l'Union Européenne.
00:45 La montée en puissance de mouvements extrémistes, populistes,
00:48 ultra-nationalistes pour certains, au sein de différents pays européens,
00:52 a déjà contribué à fragiliser les droits des femmes, en particulier en Pologne et en Hongrie,
00:57 qui connaît des régressions extrêmement inquiétantes.
01:01 Pierre-Alexandre Anglade qui ajoute,
01:03 "En nous prononçant pour l'inscription du droit à l'IVG dans la Charte des droits fondamentaux,
01:07 nous affirmons que les droits des femmes sont l'un des piliers des valeurs européennes."
01:11 Philippe Bligère, un mot, rapidement ?
01:15 Je me demande s'il est nécessaire de l'inscrire,
01:18 enfin peut-être, alors qu'en France ça n'est pas menacé,
01:22 mais évidemment, il y a d'autres États qui considèrent que ça n'est pas un droit intangible
01:28 et qui peuvent revenir dessus.
01:30 C'est sûr qu'en ce sens-là, si on considère que c'est un progrès absolu,
01:35 ils ont raison de le faire.
01:37 Olivier Dardigonne, un mot ?
01:38 Ils ont raison de le faire parce que cela constitue une nouvelle marche
01:42 pour ce droit qui est contesté d'une manière très forte dans d'autres pays.
01:47 J'entends ce que dit Philippe sur la situation en France,
01:50 je sais aussi qu'on a pu connaître aussi des épisodes où des centres IVG
01:54 étaient mis à mal par des personnes opposées à ce droit.
01:57 Pendant ce temps, Félix, d'autres étaient dans la rue.
02:00 Comme par exemple l'eurodéputée insoumise Manon Aubry
02:03 qui poste une vidéo habillée en bleu de travail,
02:06 un foulard rouge sur la tête en mode "Rosy la riveteuse",
02:09 vous savez, cette figure de l'industrie de guerre devenue symbole féministe.
02:12 Mais on a fait aussi revenir des centaines de millions de gens.
02:15 Bonjour à toutes et à tous, on est ici à la manifestation du 8 mars pour les droits des femmes.
02:20 Alors un petit message à Olivier Véran, on a fait revenir la pluie, rassure-toi.
02:24 Mais on a fait aussi revenir des centaines de milliers de femmes en particulier
02:28 qui se mobilisent aujourd'hui pour dire qu'on était censées être les grandes gagnantes de ce quinquennat
02:32 et on est au final la grande variable d'ajustement de la réforme des retraites.
02:36 60% des économies qui vont être faites pour cette réforme des retraites vont être faites sur le dos des femmes.
02:42 C'est déjà 40% d'écart de pension entre les hommes et les femmes
02:46 et ça va s'aggraver encore avec cette réforme.
02:48 Et pendant que Manon Aubry s'en prend au gouvernement,
02:50 sa collègue Mathilde Panot pense aussi à ses adversaires du RN.
02:53 Le RN qui prône la relance de la natalité comme solution au financement des retraites.
02:57 "Nous ne sommes ni des variables d'ajustement ni des ventres",
03:00 écriait la présidente du groupe LFI de l'Assemblée Nationale.
03:04 Un 8 mars 2023 également marqué par l'hommage national à Gisèle Halimi.
03:08 Les Insoumises rappellent au passage que la militante honorée par Emmanuel Macron
03:12 soutenait le Front de Gauche à la fin de sa vie.
03:14 Quant au socialiste Jérôme Guedj, il lance sur Twitter
03:17 "Honorée Gisèle Halimi, c'est bien la faire entrer au Panthéon, ça serait mieux".
03:22 - Ah oui, donc ça relance encore le Panthéon.
03:26 - Pourtant Jérôme Guedj a eu un rôle très positif, me semble-t-il,
03:30 dans le domaine des retraites.
03:32 - Ce qu'on trouve dans les critiques.
03:34 - Mais il devrait arrêter là parce que...
03:36 - La surenchère.
03:37 - On a déjà parlé sur Gisèle Halimi.
03:39 Moi, je n'ai pas envie que la France soit à feu et à sang
03:42 à chaque fois qu'un groupe veut panthéoniser quelqu'un qui l'aime bien.
03:47 - Élisabeth Lévy ?
03:48 - Je pense en plus que Gisèle Halimi, à laquelle on peut trouver des tas de qualités,
03:52 qui a joué un rôle dans le combat féministe et par ailleurs politiquement,
03:56 quelqu'un de parfaitement contestable.
03:58 C'est-à-dire, elle représente un camp,
04:00 elle s'est battue contre la France,
04:02 ce qui est d'ailleurs l'acte de naissance d'une certaine gauche,
04:07 enfin politiquement, elle s'est battue contre la colonisation en Algérie.
04:11 Mais ce que je veux dire, c'est qu'en faire entrer au panthéon,
04:14 si on commence à faire entrer au panthéon des gens qui représentent des combats partisans,
04:17 aussi estimables puisse-t-on les trouver,
04:20 on perd complètement le sens du panthéon.
04:23 Je suis navrée, Gisèle Halimi n'est pas une personnalité
04:26 qui fait l'admiration de tous les Français.
04:29 C'est pour moi une femme splendide,
04:32 vous vous en doutez pour la nature de ses engagements,
04:35 dans la durée jusqu'à la fin de sa vie d'ailleurs.
04:37 Lesquels, Olivier ?
04:39 D'abord sur la lutte contre la colonisation,
04:42 la défense de militantes qui étaient mises à mal pour le droit des femmes,
04:47 pour une conception, j'ai envie de dire, très progressiste de la société,
04:52 et sur un courage et participer dans une autre vie,
04:55 à des meetings avec elle.
04:57 Et j'ai toujours été très marqué, cher Philippe,
05:02 par sa capacité, malgré les années, malgré les expériences,
05:07 à garder intacte une capacité d'indignation.
05:09 Enfin, c'est sûr !
05:10 A garder intacte une capacité, un feu intérieur.
05:13 Alors que, au vu de ce qu'a été sa vie,
05:15 elle aurait pu, à un moment donné, baisser le drapeau.
05:18 Donc ça, ça m'a beaucoup touché,
05:20 la question de la panthéonisation est autre chose.
05:23 Après, je trouve qu'Emmanuel Macron fait un coup politique.
05:26 Parce que, le timing, là encore, rien n'est...
05:29 Voilà, tout est calculé.
05:30 Le fait de vouloir prendre la main pour donner un signal à gauche,
05:33 après la journée, j'ai lu avec intérêt la réaction de Serge Halimi,