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Fabien Gay, Sénateur PCF de la Seine-Saint-Denis, répond aux questions de Dimitri Pavlenko à l'occasion de la grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
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NewsTranscription
00:00 - Il est 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, ce matin vous recevez le sénateur communiste de Seine-Saint-Denis, Fabien Gay.
00:06 - Bonjour Fabien Gay. - Bonjour.
00:08 - Alors je pensais que vous êtes, en outre le fait que vous êtes sénateur, aussi directeur du journal "L'Humanité",
00:13 dans la grande tradition des directeurs de l'UMA, toujours assiégé.
00:18 Où vous serez cet après-midi Fabien Gay ? Dans la rue ? A défiler contre la réforme des retraites ?
00:22 Ou bien au Sénat pour poursuivre l'examen du texte ?
00:25 - Alors comme j'ai deux pieds, j'en aurai un dans la rue et un dans l'hémicycle.
00:29 - Vous allez vous couper en deux ? - Non mais on va se relayer.
00:31 On va avec les camarades et les collègues, y compris des groupes de gauche, socialistes et écologistes.
00:38 Donc on va se partager, on va aller quelques heures à la manifestation, puis on reviendra dans l'hémicycle et inversement.
00:45 Et très vraisemblablement, on va reprendre à 14h30 sur l'article 6.
00:50 Et vraisemblablement l'article 7 va commencer après la manifestation, donc là nous serons tous et toutes dans l'hémicycle.
00:56 - Alors ce mardi, effectivement, cinquième jour d'examen du texte par la Haute Assemblée.
01:00 Alors on situe où vous en êtes du coup, parce que les choses se sont accélérées,
01:04 vous avez siégé toute la soirée et même une bonne partie de la nuit.
01:07 On en est où exactement de l'examen du texte ?
01:09 - On a fini à 3h10 du matin et donc on a adopté, enfin nous, nous avons voté contre.
01:16 Le Sénat a adopté l'article 5 et donc nous recommencerons au 6.
01:20 Il y a une centaine d'amendements, ce que je dis,
01:23 il y avait une volonté du mouvement social que nous allions au débat, puis à un vote sur l'article 7.
01:29 Nous, nous souhaitions commencer le 7 mars, pourquoi ?
01:32 C'est une grande journée de mobilisation, les planètes sont alignées,
01:35 et nous commencerons, je le pense, entre 17h et 18h, on verra,
01:40 le moment de l'article 7 qui est l'article pivot en réalité dans cette réforme des retraites
01:46 qui va reporter l'âge légal de 62 à 64 ans.
01:50 - Alors racontez-nous Fabien Guay comment ça se passe actuellement, les débats au Sénat,
01:53 puisqu'il y a cette petite histoire que l'on raconte depuis une semaine qui est de dire
01:56 "Oh au Sénat c'est beaucoup plus calme, beaucoup plus serein qu'à l'Assemblée Nationale".
02:01 Il y aurait une espèce d'accord entre les différents groupes parlementaires
02:04 pour qu'on aille jusqu'au bout de l'examen du texte, est-ce ce que vous souhaitez vous,
02:08 en tant que sénateur communiste et plus généralement groupe de gauche ?
02:11 Non, c'est pas votre...
02:13 - Non d'abord, personne ne peut croire qu'entre les LR et les communistes,
02:20 je vais prendre les deux côtés de l'hémicycle,
02:23 les LR qui sont pour l'adoption du texte et les communistes qui sont pour le retrait,
02:27 il y a un accord, personne ne peut croire ça.
02:29 Par contre il y avait une volonté de notre part, je le dis, assumer des groupes de gauche
02:34 qui se parlent, groupes communistes, socialistes, écologistes,
02:38 d'arriver le 7 mars pour l'article 7.
02:40 Nous y sommes, nous avons gagné la première manche.
02:43 - Mais pour faire quoi ? Pour faire quoi autour de cet article 7 ?
02:45 - Parce que cet après-midi, il va se passer quelque chose dans le pays,
02:49 à Paris et dans une multitude d'endroits, y compris dans des sous-préfectures.
02:54 Il va y avoir des millions de travailleurs et de travailleuses qui vont défiler dans les rues,
02:58 qui vont mettre le pays à l'arrêt, dans les services publics, dans les grandes entreprises EDF,
03:03 la RATP, la SNCF, comme dans le privé pour dire leur refus
03:07 de se voir voler leurs deux plus belles années de vie à la retraite.
03:11 - Deux plus belles années, vous y allez fort quand même.
03:14 - C'est les deux plus belles, les deux premières c'est les deux plus belles,
03:16 c'est là où on n'est pas encore malade, où on n'est pas escinté par le travail,
03:19 c'est les deux plus belles.
03:20 Donc la réalité, il va y avoir ce mouvement puissant, ce peuple uni,
03:25 y compris on a un gouvernement qui a essayé de diviser les Françaises et les Français entre eux,
03:30 entre ceux qui seraient privilégiés avec les régimes spéciaux, les autres,
03:34 tout le monde va converger.
03:36 Et donc, on va voir, on va commencer cet examen, nous on a la volonté,
03:40 comme le mouvement social, d'avoir le débat et un vote,
03:43 chacun se prononcera, et après nous, on veut le retrait,
03:46 et on veut l'échec de cette réforme.
03:48 Donc, on verra si on va au bout dimanche soir à minuit.
03:51 - On vous prête une stratégie, sénateur de gauche en général,
03:55 donc communiste, écologiste et socialiste,
03:58 une stratégie d'obstruction cordiale, à savoir,
04:01 c'est pas, comment dire, aussi virulent qu'à l'Assemblée nationale,
04:05 mais en revanche, aucune intention de céder sur aucun point sur cette réforme des retraites.
04:11 Est-ce que ça veut dire, Fabien Guay, que vous souhaitez qu'on n'aille pas jusqu'au bout
04:14 de l'examen du texte des 20 articles du projet de loi ?
04:16 - Mais attendez, on est l'opposition.
04:18 On n'a pas changé de République.
04:20 Chaque parlementaire dans la Ve, avec la Constitution,
04:23 a le droit de parler et a le droit d'amender.
04:25 Bon, pour l'instant, on n'est pas passé à la VIème République,
04:28 donc on fait notre travail.
04:30 - Non mais c'est important de situer,
04:32 ce que vous souhaitez en tant que sénateur de gauche.
04:34 - Bien sûr qu'on a une stratégie, elle est assumée.
04:36 On l'a dit dès le début.
04:38 En lien avec le mouvement social,
04:40 on veut aller à l'article 7,
04:42 le débat, puis le vote.
04:44 Il n'y a pas de bon ou de mauvais vote, chacun assumera.
04:46 Nous, c'est non.
04:48 D'autres peuvent, et la droite l'a déjà assumé aussi,
04:50 ça sera oui.
04:52 Et après, on n'est pas mettre du calendrier,
04:54 il faut finir le débat dimanche à minuit.
04:56 Nous, on continuera le travail,
04:58 mais nous, on souhaite le retrait.
05:00 Et l'échec de cette réforme,
05:02 ça c'est aussi assumé.
05:04 Mais on ne fait pas d'obstruction.
05:06 La seule obstruction qu'il y a pour l'instant,
05:08 c'est l'obstruction silencieuse de la droite,
05:10 qui se tait. On est le Parlement,
05:12 il faut un débat, et pour faire un débat,
05:14 il faut être deux. Donc pour l'instant, la gauche,
05:16 il n'y a pas d'amendement farfelu,
05:18 il n'y a pas de prise de parole loufoque,
05:20 il y a de l'argumentaire, d'ailleurs, je le dis,
05:22 les ministres Attal et Dussopt le disent aussi.
05:24 Ils répondent, parce qu'il y a de l'argumentaire.
05:26 - Mais vous trouvez que les LR,
05:28 notamment, restent bien silencieux
05:30 face à vos arguments ?
05:32 - Moi j'ai dit, ils jouent au roi du silence.
05:34 D'autres ont dit, il y a un bâillon au taillot.
05:36 D'autres, moi j'appelle ça maintenant
05:38 de l'obstruction silencieuse. Parce que dans un débat,
05:40 comme on le fait ce matin,
05:42 si vous me posez des questions et que je reste silencieux,
05:44 il n'y a pas d'interview. Il faut bien que je vous réponde.
05:46 Bon, mais là c'est pareil. Alors on a eu
05:48 une matinée dimanche, où la droite
05:50 s'est libérée. Et on a eu un vrai débat,
05:52 je le dis, regardez, aux gens.
05:54 Il y a eu un débat, la répartition... - Sur l'index senior,
05:56 notamment. - Retrait senior, mais
05:58 répartition versus la capitalisation.
06:00 Il y a eu un débat. La droite
06:02 a soutenu qu'il fallait une partie de capitalisation.
06:04 Bon, on a eu un échange,
06:06 une confrontation
06:08 entre deux projets de société, tant mieux.
06:10 Et ça, c'est l'honneur du Parlement.
06:12 - Alors, je voudrais juste éclairer les auditeurs sur un point.
06:14 Parce que, sur ce qui va se passer après,
06:16 quand le texte va arriver en commission
06:18 mixte paritaire... - On verra.
06:20 - Oui, mais c'est probable qu'on y aille. - On verra.
06:22 - Non mais, éclairons les gens. Ce qui va se passer, c'est que
06:24 si aucune des deux chambres ne vote l'ensemble
06:26 des projets de loi, avant son passage en commission
06:28 mixte paritaire, qu'est-ce qui va se passer ?
06:30 Eh bien, le gouvernement va être
06:32 en position extrêmement favorable. Il serait libre de ne retenir
06:34 parmi les amendements adoptés au Parlement
06:36 que ceux qu'il juge pertinents.
06:38 Et pour tous qui n'auront pas été votés, à ce moment-là,
06:40 le gouvernement a totalement les mains libres. Est-ce
06:42 finalement tactiquement
06:44 pertinent, de votre part, de refuser
06:46 d'aller jusqu'au bout de l'examen du texte ? - Et légiférer
06:48 par ordonnance. Franchement,
06:50 ça serait... Je le pense. - C'est ce que vous souhaitez.
06:52 Vous voulez pousser le gouvernement à aller à cette extrémité-là.
06:54 - Nous, on a une stratégie,
06:56 c'est le retrait. Et nous, nous pensons
06:58 qu'aujourd'hui, la bataille
07:00 est décisive. S'il y a des millions de
07:02 travailleurs et de travailleuses dans la rue, ce que je crois,
07:04 je pense que le
07:06 Parlement, le Sénat et le gouvernement
07:08 ne peuvent pas rester sourds à ce
07:10 bruit. Et se dire
07:12 que les gens ne veulent pas,
07:14 ne veulent pas payer deux ans
07:16 de leur vie. Il y a d'autres moyens.
07:18 En réalité, on a donné beaucoup d'arguments hier.
07:20 Je sais que vous avez suivi les débats.
07:22 On a donné d'autres pistes de financement.
07:24 Pour l'instant, et la droite
07:26 et le gouvernement ne veulent pas.
07:28 Et il serait dramatique pour notre démocratie
07:30 qu'un texte soit adopté par ordonnance
07:32 sans que le Parlement
07:34 ni l'Assemblée Nationale
07:36 ni le Sénat n'aient adopté le texte.
07:38 Ça serait dramatique et il faudrait donc
07:40 que le gouvernement Borne-Macron l'assume.
07:42 - Merci. - Ça serait
07:44 une première inédite. - Merci Fabien
07:46 Guay d'être venu ce matin au micro
07:48 d'Europe 1. Je rappelle que vous êtes
07:50 - Méladeur communiste de Seine-Saint-Denis, bonne journée, bonne séance à vous.