Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver en cette fin de semaine pour le coup d'envoi de soir info de 22h à minuit.
00:00:06 On vous accompagne pour décrypter l'actualité, en débattre et au sommaire ce soir, l'émotion.
00:00:11 L'émotion d'abord aujourd'hui à Biarritz avec les obsèques d'Agnès Lassalle,
00:00:15 cette professeure mortellement poignardée par l'un de ses élèves il y a une dizaine de jours à Saint-Jean-de-Luz.
00:00:19 La cérémonie se tenait aujourd'hui à Biarritz, non loin de Saint-Jean-de-Luz.
00:00:23 Donc on reviendra sur les images particulièrement émouvantes de ce moment de recueillement.
00:00:26 On s'interrogera aussi sur ce drame, sur ce climat anxiogène dans lequel les enseignants sont plongés aujourd'hui.
00:00:32 La mobilisation sociale contre la réforme des retraites, elle va reprendre ce mardi 7 mars.
00:00:37 Les syndicats l'assument, ils veulent mettre le pays à l'arrêt avec un mouvement massif, inédit, inoubliable.
00:00:42 Ce sont les mots de l'intersyndicale, des syndicats irresponsables.
00:00:45 Est-ce qu'on observe un tournant, une fuite en avant dans la mobilisation ?
00:00:48 Nous en débattrons.
00:00:50 Et puis le Parlement qui s'empare de la protection de l'enfance et de la santé des adolescents.
00:00:53 Les députés ont adopté hier soir une proposition de loi du groupe Horizon
00:00:57 qui vise à rendre obligatoire l'accord d'au moins un parent ou responsable légal
00:01:01 lorsqu'un mineur de moins de 15 ans s'inscrit sur un réseau social.
00:01:04 Mais dans les faits, est-ce réellement faisable ?
00:01:06 Nous en discuterons là aussi avec Judith Weintraub ce soir.
00:01:09 Bonsoir chère Judith, c'est le grand reporter, au Figaro, au Pierre Gentillet
00:01:13 qui nous fait plaisir de revenir dans le Soir Info également.
00:01:15 Ça fait plaisir, ça faisait longtemps quand vous n'aviez pas, en tout cas personnellement,
00:01:17 vous n'aviez pas eu en plateau, avocat évidemment de votre État,
00:01:20 Karima Brick de la réaction de CNews qui m'épaule chaque soir.
00:01:24 Merci Karima, merci à Jean-Michel Fauvergue d'être avec nous, ancien patron du RAID.
00:01:28 Bonsoir à vous et bonsoir à Nathan Devers, deuxième soir consécutif.
00:01:31 Ça fait plaisir.
00:01:33 Décidément, on va finir par vivre ensemble, agrégé de philosophie.
00:01:37 On a fait les présentations, il est un tout petit peu plus de 22h.
00:01:40 Le rappel de l'actualité, Alexis Vallée.
00:01:42 L'usine Buitoni de Caudry, mise à l'arrêt en cause une chute importante
00:01:50 des ventes de pizzas.
00:01:51 Elles sont suspectées d'avoir provoqué la mort de deux enfants
00:01:54 et des dizaines d'intoxications.
00:01:57 Après neuf mois d'arrêt, l'usine située dans le Nord
00:02:00 avait partiellement rouvert en décembre.
00:02:02 Gérald Darmanin maintient sa réforme de la police judiciaire.
00:02:06 Le ministre de l'Intérieur a confirmé son entrée en vigueur pour fin 2023.
00:02:11 Les sénateurs s'étaient pourtant prononcés hier pour un moratoire
00:02:14 jusqu'à la fin des Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
00:02:18 Le but, éviter tout risque de désorganisation avant la compétition.
00:02:24 Et un arbitre de football a été agressé dans les bouches du Rhône.
00:02:27 Les faits se sont produits lors d'une rencontre de 3e division.
00:02:31 La victime a été touchée à la tête et son agresseur présumé placé en garde à vue.
00:02:36 Conséquence de l'incident, aucun match n'aura lieu dans les stades de Provence ce week-end.
00:02:41 On marque une première pause dans ce soir Info
00:02:45 et on se retrouve avec ces images terribles et émouvantes.
00:02:48 Celle de l'émotion du compagnon Dagnès Lassalle lors des obsèques aujourd'hui à Biarritz.
00:02:54 Cette professeure tuée d'un coup de couteau, vous le savez, par un jeune élève de 16 ans.
00:02:58 A tout de suite.
00:02:58 De retour sur le plateau de soir Info avec Judith Vaintro, Pierre Gentillet,
00:03:05 Karim Abrigue, Jean-Michel Fauvergne, Nathan Deveur.
00:03:07 L'émotion d'abord aujourd'hui à Biarritz, donc avec les obsèques.
00:03:11 Dagnès Lassalle, cette professeure mortellement poignardée par l'un de ses élèves
00:03:15 il y a une dizaine de jours à Saint-Jean-de-Luz.
00:03:16 La cérémonie se tenait à Biarritz.
00:03:18 Je voulais vraiment qu'on ouvre cette émission avec une séquence particulièrement émouvante,
00:03:22 inédite également.
00:03:23 En tout cas, personnellement, je n'avais jamais vu ça.
00:03:26 Après la cérémonie intime, vous allez voir dans l'enceinte de l'église Saint-Eugénie,
00:03:29 les proches de la professeure de 53 ans ont été rejoints sur le parvis par des anonymes.
00:03:34 Alors qu'ils se sont mis à danser autour du cercueil de la défunte
00:03:37 avec le compagnon Dagnès Lassalle en hommage à sa passion pour la danse.
00:03:41 Décrite comme une professeure dévouée, elle était en effet amatrice de danse,
00:03:44 une activité qu'elle partageait notamment avec son compagnon.
00:03:47 Donc regardez cette séquence.
00:03:50 [Musique]
00:04:07 [Chant]
00:04:19 [Chant]
00:04:39 [Chant]
00:04:59 [Chant]
00:05:15 [Applaudissements]
00:05:28 Elle est très, très, très forte cette image. Elle est exceptionnelle.
00:05:31 "Tu peux avoir confiance en moi, je ne repartirai pas".
00:05:34 C'est sur cette chanson de Nat King Cole, donc aux paroles particulièrement symboliques
00:05:37 que la famille, les amis, les collégiens Dagnès Lassalle lui ont rendu hommage.
00:05:41 Je le disais à Nathan, quelle image, quelle solitude de cet homme, quel regard.
00:05:46 C'est vraiment, oui, une image que je n'avais jamais vue.
00:05:49 C'est exceptionnel, c'est très fort.
00:05:52 Oui, c'est une image extrêmement émouvante parce que depuis le début de cette affaire,
00:05:55 on a parlé énormément de l'enfant.
00:05:58 On a questionné sa psychologie, on a questionné ses motivations,
00:06:01 on a questionné son histoire.
00:06:03 On a parlé en fait extrêmement peu de cette victime, de cette femme, Agnès Lassalle,
00:06:06 qui était professeure, qui était passionnée de danse,
00:06:09 qui est morte innocemment, sans aucune raison, d'une mort absolument absurde
00:06:14 et qu'elle ne méritait naturellement absolument pas.
00:06:18 Et cette image est très forte parce qu'elle exprime une forme de dignité,
00:06:22 de pudeur face aux tragiques, en général, en enterrement,
00:06:26 surtout dans l'Occident moderne, où la mort est quelque chose d'aseptisé,
00:06:29 qu'on refuse d'affronter en face.
00:06:31 Un enterrement est un moment, si vous voulez, presque de gêne aujourd'hui.
00:06:34 On refuse le spectacle, la vision de la mort.
00:06:37 Et cette image, je dirais presque un peu sud-américaine.
00:06:40 Il y a quelque chose de cette logique d'acceptation de la mort
00:06:43 et en même temps de confrontation face aux tragiques,
00:06:46 qui est en effet extrêmement émouvant.
00:06:48 - On est frappé par le visage de cet homme, Judith.
00:06:52 On le sent habiter.
00:06:54 Moi, j'ai vraiment l'impression de voir, regardez ce regard, cette émotion,
00:06:58 ce souffle qu'il relâche également.
00:07:00 Il vient de partager une dernière danse avec sa compagne.
00:07:05 C'est l'impression qu'il laisse.
00:07:06 - On n'a pas très envie de faire des commentaires sur une image comme ça,
00:07:09 qui est absolument déchirante.
00:07:11 - Pierre ?
00:07:16 - Je ne vais pas dire grand-chose, parce qu'effectivement,
00:07:18 je suis d'accord avec Judith.
00:07:19 Je dirais simplement que cet homme a beaucoup de dignité.
00:07:23 C'est tout.
00:07:24 - Karima, peut-être un dernier mot.
00:07:26 La douleur de cet homme, c'est vrai qu'on la partage avec cette image.
00:07:30 Et je comprends d'ailleurs que les mots vous manquent,
00:07:32 parce que franchement, c'est un frisson qui nous parcourt en voyant cette image.
00:07:35 Et en effet, la commentée n'ajoute pas grand-chose à ce que l'on peut ressentir.
00:07:39 - C'est parce que les images, comme on dit, qui valent 1000 mots,
00:07:44 c'est un peu ça, on le reçoit comme ça, on imagine.
00:07:47 Vous savez, les funérailles, quand on en a vécu, on sait ce que c'est.
00:07:51 C'est-à-dire que c'est le dernier moment où est-ce qu'on va rendre hommage à la personne,
00:07:55 à sa vie, on veut célébrer sa vie, on veut s'imprégner de tout ce qu'elle a été,
00:07:59 de tout ce qu'elle nous a apporté.
00:08:01 Alors, c'est toujours bouleversant.
00:08:03 Et en même temps, il y a quelque chose de très vivant, étonnamment,
00:08:06 parfois dans ces moments-là.
00:08:08 Et quand on voit cet homme, je pense qu'on a tous été touchés, vraiment.
00:08:13 On sent finalement sa présence de coeur et d'esprit,
00:08:16 et c'est ça qui est bouleversant, et c'est pour ça que c'est dur d'en rajouter.
00:08:20 Par ailleurs, quand même, quand je vois ça, je me dis que c'est vraiment...
00:08:24 C'est un bel hommage, parce qu'on a un aperçu un peu de cette femme.
00:08:27 Effectivement, on n'en avait pas entendu parler beaucoup, d'Agnès Lassalle,
00:08:30 et on se disait, à 53 ans, on voit un aperçu de cette femme, finalement,
00:08:34 pleine de vie, qui aimait danser, qui aimait la danse,
00:08:37 qui était en amour, et qui a donné sa vie aussi pour les enfants, pour les jeunes.
00:08:42 C'est extrêmement triste en même temps.
00:08:45 Un dernier mot, Jean-Michel ?
00:08:47 Oui.
00:08:48 Quand l'acte de crime est passé, quand l'acte de folie est passé,
00:08:52 quand l'acte de terrorisme est passé,
00:08:55 demeure ça, c'est-à-dire des gens qui se retrouvent seuls.
00:09:00 Moi, ça me renvoie à des discussions que j'ai eues des nuits et des nuits
00:09:05 avec des familles de victimes de terrorisme sur lesquelles on est intervenus,
00:09:10 et voilà, c'est très fort en émotion.
00:09:15 On va écouter quelques personnes, quelques anonymes,
00:09:18 qui sont venus témoigner eux aussi leur hommage.
00:09:22 C'était quelque chose de beau.
00:09:26 Ce n'était pas un adieu, c'était un au revoir et un merci pour ce qu'elle a pu faire.
00:09:32 Ça n'a pas de prix de transmettre, transmettre le savoir.
00:09:36 Avec ce qui s'est passé, ce n'est pas évident pour la famille et l'entourage,
00:09:40 ainsi que les élèves, donc je pense à eux,
00:09:43 et puis je me dis que je marque aussi un petit temps pour elle, sa famille et ses élèves.
00:09:48 C'est quelqu'un qui aimait la vie, qui avait la joie de vivre,
00:09:53 et elle est partie sur son lieu de travail, ça ne devrait pas arriver en 2023 aujourd'hui en France.
00:09:58 L'heure qui est au recueillement, bien sûr,
00:10:01 mais on ne peut s'empêcher de s'interroger sur ce drame,
00:10:05 sur le climat anxiogène dans lequel les enseignants sont plongés aujourd'hui.
00:10:09 Écoutez, c'est vrai que quand cette affaire est arrivée,
00:10:13 moi je me souviens, je n'étais pas sur votre plateau, mais en tout cas j'étais ici,
00:10:17 et c'est vrai qu'on a tout de suite pensé tous à Samuel Paty.
00:10:20 Et c'est vrai qu'on s'est dit, et on se dit toujours,
00:10:23 alors là l'enquête est en cours, donc il faut voir effectivement
00:10:26 dans quelles conditions ça a été commis,
00:10:28 en particulier l'état de discernement de l'enfant,
00:10:32 parce que c'est un enfant qui a commis cet acte.
00:10:36 Mais c'est certain que ça ne va pas ajouter au climat délétère
00:10:40 qui est celui aujourd'hui des classes et notamment des enseignants,
00:10:45 parce que là vraiment c'est l'imprévisible et le dramatique qui arrivent d'un coup d'un seul.
00:10:50 Donc voilà, maintenant vraiment je vous dis, il y a une enquête qui est en cours.
00:10:54 Le caractère déterminant c'est de savoir si cette bouffée délirante,
00:10:59 un, était bien présente, c'est-à-dire s'il dit la vérité,
00:11:03 et deuxièmement si ça lui a bien enlevé le discernement.
00:11:08 Sinon, si ce n'est pas le cas, effectivement on est dans un homicide,
00:11:11 et probablement un homicide, probablement je dis bien en tout cas,
00:11:14 se posera la question de la préméditation.
00:11:16 Et là vous savez qu'on peut aller jusqu'à la perpétuité,
00:11:18 étant entendu que s'agissant d'un mineur,
00:11:20 on ne peut pas dépasser 20 ans de prison,
00:11:24 enfin 20 ans de réclusion ici pour utiliser le bon terme.
00:11:27 Ce qu'on retient pour l'instant Jean-Michel, c'est l'incrédulité.
00:11:29 Personne n'est capable d'expliquer réellement pourquoi un ado de 16 ans
00:11:32 a méticuleusement préparé l'assassinat de sa professeure.
00:11:37 Ça va Judith ?
00:11:38 Ça va.
00:11:39 C'est l'émotion ?
00:11:41 Pardon, si vous voulez prendre le temps,
00:11:44 vraiment vous êtes chez vous, vous le savez.
00:11:47 Jean-Michel, pardon.
00:11:48 Oui alors, moi je suis assez d'accord avec ce qui a été dit,
00:11:52 il faut suivre l'enquête, il faut laisser le temps aux magistrats
00:11:58 et aux professionnels de faire l'enquête là-dessus
00:12:00 pour savoir effectivement comment ça s'est passé,
00:12:03 si c'était bien prémédité, mais de toute façon il a amené un couteau,
00:12:06 donc il y a un minima, quelque chose qui avait été pensé peut-être,
00:12:11 mais il faut vraiment laisser le temps aux magistrats de faire cette enquête-là,
00:12:15 il ne faut pas rajouter du drame au drame.
00:12:17 Il n'est pas temps d'exiger de nos politiques des propositions
00:12:22 pour éviter des événements par définition,
00:12:24 en tout cas pour le moment totalement imprévisible.
00:12:26 Il y a un moment où la politique ne peut pas tout,
00:12:28 il y a des choses qui nous échappent
00:12:29 et le décès d'Agnès Lassalle a échappé à tout le monde.
00:12:32 Oui, vous avez raison de le dire Julien,
00:12:34 il y a des choses qui peuvent être empêchées,
00:12:39 il y a des choses sur lesquelles on peut agir,
00:12:42 et puis on est dans une société, depuis longtemps,
00:12:47 on est dans une société sur laquelle on n'aura pas d'effet sur un certain nombre de choses.
00:12:53 Ce type de crime, je ne sais pas trop,
00:12:55 mais il y a déjà eu des crimes de ce type-là,
00:13:01 et vous savez la folie a souvent frappé dans notre pays comme dans d'autres pays.
00:13:08 En revanche, la vulnérabilité de nos enseignants
00:13:13 et de manière plus large les représentants d'une forme d'autorité dans notre pays est mise en évidence.
00:13:19 Il faut les aider les enseignants, il faut être à leur côté,
00:13:24 il faut être empathique avec eux.
00:13:25 Ces derniers temps, je n'ai pas senti,
00:13:28 et en particulier quand le ministre a pris la parole sur cette affaire-là,
00:13:35 je n'ai pas senti l'empathie nécessaire.
00:13:37 Il ne faut pas se livrer, il faut se livrer pour que les gens que vous avez sous votre autorité
00:13:43 ressentent que vous êtes avec eux,
00:13:45 que vous les aimez, que vous les aimez, c'est ça,
00:13:49 et que vous êtes là derrière eux.
00:13:51 Il n'y avait pas de représentants du gouvernement aujourd'hui aux obsèques,
00:13:53 mais je crois qu'il y avait une volonté de la famille aussi de rester dans l'intimité.
00:13:57 Il faut se garder de certaines critiques parfois.
00:14:00 Oui, Judith.
00:14:01 Je pensais aussi à cette enseignante-prof de français qui, en septembre dernier,
00:14:07 a été poignardée.
00:14:09 Heureusement, elle s'est rétablie, elle n'a pas de séquelles.
00:14:13 Pareil, par un élève à peu près le même âge,
00:14:18 qui également était suivi,
00:14:21 enfin connu pour des problèmes psychologiques,
00:14:23 mais pas connu du lycée.
00:14:25 Et les profs disaient...
00:14:26 Parce qu'il y a une honte des parents aussi parfois.
00:14:28 Et les profs disaient, mais pourquoi n'y a-t-il pas de signalement ?
00:14:31 Ils se sont adressés au ministre.
00:14:33 Pape Ndiaye est allé faire une visite très discrète dans ce lycée de Caen,
00:14:38 qui est le plus grand lycée à la fois général et pro.
00:14:42 Il n'y avait pas de caméra, il n'a pas voulu de journaliste,
00:14:44 et il n'a pas répondu à cette demande des enseignants.
00:14:48 Signalez-nous, notamment quand on passe du collège au lycée,
00:14:52 les enfants à problème.
00:14:55 Nathan, voulez-vous dire un dernier mot ?
00:14:57 Par-delà l'émotion, là où c'est très difficile d'émettre une analyse politique,
00:15:00 c'est qu'il est difficile de faire une inférence
00:15:03 entre ce fait tragique dans sa singularité,
00:15:05 dans son caractère aussi exceptionnel,
00:15:07 et le restant de la société.
00:15:09 Cependant, il me semble qu'il y a deux éléments qui peuvent nous alerter.
00:15:12 Le premier, c'est la question de la santé psychique des jeunes.
00:15:14 Il y a eu un rapport récent de santé concernant le fait que...
00:15:18 On parlera des réseaux sociaux tout à l'heure,
00:15:20 avec le contrôle parental qui a été voté par la Sandré.
00:15:23 Exactement, et puis on sait qu'après la crise sanitaire,
00:15:25 depuis trois ans à peu près,
00:15:27 la santé psychique des jeunes générations,
00:15:29 des collégiens, des lycéens,
00:15:31 s'est considérablement détériorée.
00:15:33 Et la deuxième question, me semble-t-il,
00:15:35 c'est un rapport clientéliste au savoir et à l'école.
00:15:38 Une des motivations qui a été présentée par le procureur de ce jeune,
00:15:40 c'était de dire qu'il avait des bonnes notes partout,
00:15:42 sauf dans la matière de Mme Lassalle en espagnol.
00:15:45 Et s'il vous voulait, il y a quelque chose, me semble-t-il,
00:15:47 qui peut être aussi un petit peu étendue.
00:15:50 Je ne dis pas que c'est les mêmes logiques partout,
00:15:52 encore une fois, ce fait est absolument exceptionnel,
00:15:54 mais qui est un rapport profondément clientéliste,
00:15:56 c'est-à-dire d'estimer que le professeur est là
00:15:58 pour me faire plaisir et pas pour me le divulguer,
00:16:00 à savoir, dans ce qu'il peut avoir aussi de désintéressé.
00:16:03 C'est vrai que les affaires se succédant
00:16:05 et concernant souvent des jeunes,
00:16:08 on est en train de se dire qu'il faut peut-être s'inquiéter
00:16:10 pour l'état mental général de notre société,
00:16:13 et principalement des jeunes.
00:16:15 Oui, parce que ça, c'est un enjeu quand même global, général.
00:16:18 Ça a des conséquences, bien sûr, dans la vie des jeunes,
00:16:20 des étudiants, même des parents aussi.
00:16:23 C'est un peu le parent pauvre aussi dans l'éducation,
00:16:26 donc l'accès à l'aide psychologique
00:16:28 pour ceux et celles qui en auraient besoin,
00:16:30 de pouvoir aussi détecter si jamais il y a un élève
00:16:33 qui ne va pas bien, est-ce qu'on est un peu formé pour ça,
00:16:37 est-ce qu'il y a une ressource à l'intérieur de l'école,
00:16:39 parce que le professeur ne peut pas tout faire.
00:16:41 Dans certains cas, le professeur n'est même pas au courant,
00:16:44 mais si jamais il y avait des ressources qui étaient disponibles,
00:16:47 si un enfant ne va pas bien, au moins on peut le référer
00:16:50 à une ressource psychologique,
00:16:52 et plus globalement, on sait que la psychiatrie aussi,
00:16:55 la pédopsychiatrie, encore là, ici, on parlait de parents pauvres,
00:16:58 mais dans le système de la santé, c'est un peu la même chose.
00:17:00 Donc il y a ce véritable enjeu de la santé mentale.
00:17:03 Et l'autre chose aussi, je dirais,
00:17:05 sur les représentants de l'État, peut-être en terminant,
00:17:07 de dire qu'on voit qu'il y a eu des attaques, non seulement aussi,
00:17:10 par exemple, pour des élus municipaux, beaucoup d'attaques.
00:17:13 Il y a eu les professeurs qui sont dans une situation...
00:17:15 - On va parler des religieuses à Nantes, hier.
00:17:17 - Voilà. Donc il y a une réflexion aussi à avoir là-dessus.
00:17:19 Est-ce qu'il y a un trop-plein?
00:17:21 On parlait de la période COVID, une période d'incertitude.
00:17:24 Donc est-ce qu'il y a cette espèce d'ébullition en ce moment
00:17:28 qui peut dégénérer en de la violence?
00:17:30 Ça fait partie des réflexions.
00:17:32 - Voilà, en tout cas, ce qu'on pouvait dire ce soir
00:17:34 sur cet hommage particulièrement émouvant à Agnès Lassalle
00:17:37 et ce jeune garçon, qui, pour le moment,
00:17:40 n'a pas livré tous ses mystères, et notamment, évidemment,
00:17:43 autour de ce geste fatal et dramatique.
00:17:46 Notre dernière pause, et on va revenir sur des choses
00:17:49 plus terre-à-terre, tous ensemble, dans un instant,
00:17:51 avec cette mobilisation, ce durcissement annoncé
00:17:53 de l'intersyndicale d'ici le 7 mars, évidemment,
00:17:56 cette mobilisation contre la réforme des retraites.
00:17:58 À tout de suite.
00:17:59 Nous sommes de retour sur le plateau de soirée Info
00:18:05 avec Julie Deveynetro, Pierre Gentillet, Karim Abrik,
00:18:07 Jean-Michel Fauvergue et Nathan Devers.
00:18:09 On entame la suite de nos débats juste après.
00:18:11 Le rappel de l'actualité. Alexis, valet.
00:18:14 Emmanuel Macron était aujourd'hui en Angola,
00:18:18 l'occasion pour le président français de signer
00:18:21 un partenariat agricole avec son homologue africain.
00:18:24 Le but ? Développer la filière agroalimentaire dans le pays.
00:18:28 Emmanuel Macron qui doit terminer sa visite en Afrique centrale
00:18:31 avec le Congo et la République démocratique du Congo.
00:18:35 Le président qui souhaite donner un nouveau visage de la France
00:18:38 vis-à-vis du continent.
00:18:40 Rebondissement dans l'affaire Pierre Palmade.
00:18:43 Les investigations menées sur le matériel informatique
00:18:45 de l'humoriste n'ont pas révélé de contenu pédopornographique.
00:18:50 Une procédure avait été ouverte par le parquet de Paris
00:18:53 le 18 février dernier après un signalement.
00:18:55 Pierre Palmade n'a pas encore été entendu sur le sujet
00:18:58 en raison de son état de santé.
00:19:00 À ce stade, aucune accusation n'est retenue contre lui
00:19:03 dans ce nouveau dossier.
00:19:05 Lundi et mardi se tiendra la fête juive de Pourim
00:19:09 à l'occasion Gérald Darmanin a demandé au préfet
00:19:12 de renforcer la sécurité notamment autour des synagogues.
00:19:16 Le ministre de l'Intérieur a également demandé
00:19:18 de limiter les accès aux lieux de culte.
00:19:21 Pourim est l'un des jours les plus importants du calendrier juif.
00:19:25 La mobilisation sociale contre la réforme des retraites
00:19:30 va reprendre ce mardi 7 mars.
00:19:32 Prenez vos précautions.
00:19:33 Les syndicats veulent mettre le pays à l'arrêt
00:19:37 avec un mouvement massif, inédit, inoubliable
00:19:40 nous disent les représentants de l'intersyndical.
00:19:42 Et vous, comment allez-vous vous organiser pour mardi ?
00:19:46 Nous sommes allés vous poser la question.
00:19:48 J'entends la colère des français, c'est aussi ma colère
00:19:51 mais actuellement je pense que ça nous pénalise
00:19:54 plus que ça nous aide, surtout au vu du gouvernement
00:19:57 qui n'a pas l'air vraiment de changer ses directives
00:20:00 en vue de ses grèves.
00:20:01 J'y pense parce que je vais travailler
00:20:03 donc pour moi c'est très compliqué.
00:20:05 C'est un peu une grosse galère.
00:20:07 Du coup on va se déplacer selon les moyens
00:20:09 peut-être en vélo, en trottinette ou en scooter.
00:20:12 Ce blocage du pays parce qu'il y a des gens
00:20:14 qui ont besoin d'aller travailler,
00:20:15 il y a des gens qui ont besoin de rapporter
00:20:17 de l'argent à la maison à la fin du mois
00:20:19 et ça, ça empêche les gens de travailler
00:20:21 et je suis contre cette forme de blocage
00:20:23 qui n'est pas une solution viable pour tout le monde
00:20:26 d'autant plus si c'est reconductible.
00:20:28 Grève reconductible, tiens Judith pour commencer peut-être.
00:20:32 Est-ce qu'il y a un risque de retournement de l'opinion
00:20:34 qui était jusque-là très bienveillante
00:20:36 à l'égard des syndicats ?
00:20:37 J'ai envie de dire que c'est peut-être un peu
00:20:38 ça passe ou ça casse aussi,
00:20:39 ce durcissement, ce blocage à venir.
00:20:42 C'est exactement ça et franchement
00:20:44 on manque d'éléments dans ce genre de conflits durs
00:20:48 pour prévoir la suite parce que...
00:20:51 En tout cas la détermination des syndicats
00:20:54 n'est pas à prouver.
00:20:55 Je ne sais pas si vous avez entendu
00:20:56 notamment le responsable de la Fédération Chimie hier
00:20:59 qui disait "mettre la France à genoux".
00:21:00 Le vocabulaire épouvantable.
00:21:03 Épouvantable ou pas, ça dépend de quel côté
00:21:05 de la barrière on se trouve.
00:21:07 Non, non, quel que soit.
00:21:09 Qu'on partage ou pas d'ailleurs son opinion
00:21:11 sur la réforme des retraites,
00:21:13 vouloir mettre la France à genoux.
00:21:16 Alors eux qui parlent tout le temps
00:21:17 de violence symbolique en matière sociale,
00:21:21 il n'y a pas de pire violence que ça.
00:21:23 L'économie française à genoux,
00:21:26 ça trahit vraiment l'objectif,
00:21:30 l'attachement qu'il porte au pays.
00:21:32 Moi je trouve ça gravissime d'utiliser ce vocabulaire.
00:21:35 En plus on sait que tout ça
00:21:38 était aussi le résultat d'une guerre interne
00:21:40 au sein de la CGT.
00:21:44 Que ce monsieur de la CGT chimie
00:21:47 et quelques autres, les gaziers, les électriciens
00:21:50 ont commencé aujourd'hui à faire grève
00:21:53 et en fait profitent de cette grève
00:21:56 pour mener la bagarre contre la dauphine
00:21:59 présumée de monsieur Martinez
00:22:02 qui s'appelle Marie Buisson
00:22:04 qui elle est complètement dans une autre tradition,
00:22:09 enfin même pas une tradition d'ailleurs,
00:22:11 parce qu'elle est complètement woke,
00:22:13 elle a de fortes sympathies pour les écolos,
00:22:15 y compris les écolos antinucléaires.
00:22:17 C'est ça aussi qu'ils combattent
00:22:19 et les Français vont payer les frais
00:22:22 de cette lutte intestine.
00:22:23 La CGT va trop loin,
00:22:24 elle prend le risque de perdre l'opinion.
00:22:26 Pierre Gentillet ?
00:22:27 Oui, c'est-à-dire qu'en fait dans cette histoire
00:22:29 il y a forcément quelqu'un qui va perdre,
00:22:30 qui va perdre gros
00:22:31 et je pense que tout le monde en a bien conscience.
00:22:33 C'est-à-dire qu'il y a forcément quelqu'un qui va gagner ?
00:22:35 Oui, enfin on va voir,
00:22:37 parce qu'encore une fois tout dépend
00:22:39 un petit peu de l'attitude des syndicats.
00:22:41 Moi par exemple je ne vois pas le gouvernement reculer.
00:22:44 Je ne vois pas le gouvernement reculer.
00:22:46 Attendez une semaine de blocage.
00:22:47 Je vous le dis aujourd'hui,
00:22:48 déjà est-ce qu'on va avoir une semaine de blocage ?
00:22:51 On a pas dit ça.
00:22:52 Ecoutez on prend les paris si vous voulez.
00:22:54 Non mais il ne s'agit pas de mettre des billets
00:22:57 sur telle ou telle option.
00:22:59 On n'a absolument aucune idée.
00:23:01 Mais encore une fois le risque...
00:23:02 Vous avez des effets d'annonce aussi forts.
00:23:04 Mais bien sûr, mais le risque aussi c'est qu'on...
00:23:06 Dans tous les cas je vous dis pour les syndicats
00:23:07 c'est très compliqué parce que
00:23:08 il y a le risque aussi au bout de quelques jours
00:23:11 de blocage, de voir l'opinion publique
00:23:13 se retourner complètement et de dire après tout
00:23:15 bon on ne va peut-être pas bloquer tout le pays
00:23:17 et pourrir la vie des gens
00:23:19 pendant des semaines et des semaines.
00:23:20 Et beaucoup prennent la référence de 1995
00:23:23 où ceux qui ont l'âge nécessaire pour s'en souvenir
00:23:28 nous rappellent qu'en 1995 l'opinion ne s'est pas retournée.
00:23:32 Au contraire.
00:23:33 Vous l'avez peut-être remarqué,
00:23:35 dans les études d'opinion,
00:23:36 si les français sont majoritairement opposés
00:23:37 à cette réforme,
00:23:38 ils sont majoritairement résignés aussi.
00:23:40 Ça c'est pas le cas de 1995.
00:23:41 C'est-à-dire qu'ils sont résignés sur le fait
00:23:43 que quoi qu'il arrive la loi passera.
00:23:45 Maintenant juste un dernier mot si je puis me permettre.
00:23:47 Sur les syndicats je pense qu'il faudrait me leur dire
00:23:48 c'est que si le droit de grève,
00:23:50 personne ne le conteste,
00:23:51 si les syndicats ont la légalité avec eux,
00:23:53 si tant est qu'ils n'exagèrent pas
00:23:55 dans leurs prérogatives de grève,
00:23:57 je pense quand même qu'il faut s'interroger
00:23:59 sur leur légitimité.
00:24:01 Et on ne s'interroge jamais assez
00:24:02 sur leur légitimité aujourd'hui.
00:24:03 Que ce soit par leur représentativité
00:24:05 ou que ce soit par leur positionnement politique.
00:24:07 Mais c'est la mobilisation dans la rue
00:24:08 qui répond à cette question.
00:24:09 Non, parce qu'en réalité une bonne partie
00:24:10 de ces syndicats ne mobilise...
00:24:11 C'est leur pouvoir de blocage ?
00:24:12 Attention, parce qu'il ne faudrait pas
00:24:13 qu'on fasse une confusion.
00:24:14 C'est-à-dire qu'il y a une partie des syndicats
00:24:15 et une partie des gens dans la rue
00:24:16 qui se mobilisent contre la réforme des retraites.
00:24:17 Mais il y a aussi un combat politique
00:24:19 de long terme qui est mené par des syndicats
00:24:22 marxistes, par des syndicats d'extrême-gauche
00:24:24 et pour qui la réforme de retraite
00:24:26 des deux ans de 63 à 65 ans...
00:24:29 Pardon, de 64 ans, l'absu,
00:24:31 ça c'est pour plus tard,
00:24:32 n'est qu'une toute petite partie du sujet.
00:24:34 Le sujet, c'est une lutte
00:24:36 contre le monde capitaliste.
00:24:38 Et c'est pour ça qu'il y en a
00:24:39 qui sont aussi dans ce combat-là.
00:24:40 C'est votre analyse, hein ?
00:24:41 Non, non, ce n'est pas mon analyse.
00:24:42 Ce n'est pas le discours officiel des syndicats.
00:24:43 Je suis désolé.
00:24:44 Non, si, si, c'est le fond de leur combat social.
00:24:47 Leur combat social ne va pas s'arrêter là.
00:24:49 Donc je pense qu'il faut aussi voir clair
00:24:50 dans leurs intentions.
00:24:51 Et puis rappelons aussi quand même
00:24:52 que ces gens-là ont,
00:24:53 pour une grande partie d'entre eux,
00:24:54 appelé à voter pour le candidat
00:24:56 qui aujourd'hui met en place
00:24:57 cette réforme, le président de la République,
00:24:58 Emmanuel Macron.
00:24:59 CQFD.
00:25:00 Faire grève, c'est une chose,
00:25:01 bloquer le pays, c'en est une autre.
00:25:02 Les mots sur signé
00:25:03 Carl-Olive, député des Yvelines,
00:25:04 qui était dans la matinale ce matin.
00:25:06 Vous savez, le coût d'une grève,
00:25:09 je l'ai vu sur votre antenne ce matin,
00:25:10 c'est 0,2, vous l'avez dit, 0,2 du PIB.
00:25:12 Donc ce n'est pas rien.
00:25:14 Aujourd'hui, on est à 2500 milliards en France.
00:25:18 Faites le calcul.
00:25:19 Ce n'est pas rien.
00:25:20 C'est pas faire une grève.
00:25:21 Évidemment, c'est institutionnel.
00:25:23 Bloquer le pays, c'est autre chose.
00:25:24 Et quand j'entends la CGT qui n'hésite pas à dire,
00:25:27 d'ailleurs dans une forme,
00:25:28 pour filer l'image,
00:25:29 que la France va être à genoux,
00:25:31 je trouve que c'est très fort
00:25:32 et je ne suis pas sûr que ce soit très intégré
00:25:34 par l'ensemble des Français.
00:25:35 Jean-Michel Fauvergue.
00:25:37 Le gouvernement a été prévenu.
00:25:39 Le durcissement était annoncé.
00:25:41 Il ne bouge pas d'un iota sur la mesure principale.
00:25:43 Le recul de l'âge.
00:25:44 Jusqu'à quand va-t-il rester sourd ?
00:25:47 Une majorité que vous connaissez bien, Jean-Michel.
00:25:49 Jusqu'à voir déjà, que je connais bien,
00:25:52 mais ces derniers temps, que je ne reconnais pas,
00:25:53 on en reparlera.
00:25:54 Ah, non, dites-le tout de suite.
00:25:55 Pourquoi vous ne la reconnaissez pas ?
00:25:56 Non, non, j'aurais tellement aimé
00:25:59 vouloir parler de...
00:26:02 Ah, des peines maximales,
00:26:04 des peines planchées.
00:26:05 Des peines planchées, mais bon.
00:26:06 Qui ont été retoquées hier.
00:26:07 On en reparlera.
00:26:08 On en reparlera éventuellement.
00:26:09 Je pense que c'est une vraie bêtise
00:26:11 qui a été faite hier.
00:26:13 Oui, je pense qu'on va déjà voir
00:26:18 ce qui va se passer.
00:26:19 Comment sentez-vous les choses ?
00:26:21 Chaque camp est en train de fourbiller ses armes.
00:26:26 On va voir ce qui va se passer,
00:26:27 si véritablement la grève va prendre.
00:26:30 Et on va voir surtout si l'intersyndicale,
00:26:33 dans le temps, va tenir dans cette affaire-là.
00:26:37 C'est aussi quelque chose d'important.
00:26:38 C'est vrai que du côté du gouvernement,
00:26:40 Jean-Michel, quand on en arrive à dire
00:26:42 que les questions sanitaires,
00:26:43 que la sécheresse, que les prêts d'Egypte,
00:26:47 c'est la faute des syndicats,
00:26:48 c'est qu'il n'y a plus beaucoup d'arguments.
00:26:50 Ça a d'autant plus de sel de la part d'un ministre
00:26:52 qui a bloqué le pays.
00:26:53 On parle d'olivier Véran,
00:26:54 pour les gens qui ne l'auraient pas suivi.
00:26:55 Il faut voir celui qui a dit ça,
00:26:56 c'était honnêtement pas très heureux.
00:26:58 Il y a eu beaucoup de choses
00:26:59 pas très heureuses ces derniers temps.
00:27:01 C'était honnêtement pas très heureux.
00:27:02 Et puis surtout, c'est pas ce qu'on attend d'un ministre.
00:27:09 Ce qu'on attend d'un ministre,
00:27:10 c'est qu'il calme le jeu,
00:27:11 et de laisser faire, de laisser passer.
00:27:13 En fait, jusqu'à présent,
00:27:14 ce qui s'est passé depuis le début des manifestations,
00:27:18 c'est qu'on a eu des manifestations
00:27:20 qui se sont bien tenues sur la voie publique,
00:27:23 dans la rue, qui sont à minima et tal,
00:27:26 en tout cas qui baissent un peu.
00:27:28 C'est dingue de tendre.
00:27:29 Donc on n'a pas vu ce pouvoir de mobilisation
00:27:32 dans la rue jusqu'à présent.
00:27:33 - Mardi, c'est un jour de semaine.
00:27:34 - On va voir ce que ça donne, effectivement,
00:27:37 le 7 et le 8 mars,
00:27:39 puisque ça va bloquer le 7 et le 8 mars.
00:27:42 La problématique, c'est que vous savez,
00:27:44 il suffit de très peu de personnes,
00:27:45 en particulier la CGT,
00:27:47 pour bloquer l'approvisionnement des pompes à essence,
00:27:49 on l'a déjà vu.
00:27:50 C'est ça qui va se passer.
00:27:51 Mais ça n'a pas été accepté par la population
00:27:53 la dernière fois.
00:27:54 Je ne vois pas comment et pourquoi
00:27:55 ça sera accepté les prochaines fois.
00:27:58 Mais moi, j'attends de voir cette intersyndicale,
00:28:01 si elle continue à être aussi solide.
00:28:03 - Notamment la CFDT,
00:28:04 parce que Berger a appelé à une journée de blocage,
00:28:06 tout en disant qu'il était contre les grèves reconductibles.
00:28:09 - C'est le carrefour, ce 7 mars, 7-8 mars,
00:28:12 c'est le carrefour de la contestation.
00:28:14 On l'a entendu hier,
00:28:15 le gouvernement qui, semble-t-il,
00:28:16 a perdu peut-être un peu le sens de la mesure,
00:28:18 qui annonce presque l'apocalypse
00:28:19 en cas de blocage du pays.
00:28:21 Que risque-t-on vraiment lorsqu'un pays est à l'arrêt,
00:28:24 entre guillemets ?
00:28:25 Les éléments de réponse avec Augustin Donatio,
00:28:27 Karima, Nathan, je vous entends juste après, évidemment.
00:28:30 - L'objectif des syndicats est clair, bloquer le pays.
00:28:34 Mardi prochain, les secteurs des transports,
00:28:36 de l'énergie, de l'éducation, devraient être à l'arrêt,
00:28:39 avec un impact très important sur le quotidien des Français,
00:28:42 mais aussi sur l'économie.
00:28:44 - C'est des conséquences sur la croissance économique française
00:28:47 qui sont estimées à peu près 2 milliards par jour de grève.
00:28:51 Donc ça risque d'être une perte de 2 milliards.
00:28:54 C'est à peu près 0,08% de croissance en moins.
00:28:58 - Du côté des syndicats, on espère que la grève de mardi
00:29:01 s'installera dans la lignée des mobilisations
00:29:04 de ces 30 dernières années,
00:29:06 qu'importe les pertes économiques engendrées.
00:29:08 - Effectivement, la grève est l'outil des travailleuses
00:29:11 et des travailleurs pour créer un rapport de force
00:29:13 et gagner des conquêtes sociales.
00:29:15 Donc la grève, elle est là, effectivement,
00:29:16 pour perturber l'économie et pour créer un rapport de force,
00:29:19 pour tordre le bras, effectivement,
00:29:21 à ceux qui ne veulent rien d'autre que la régression sociale.
00:29:25 - En 1995, une réforme des retraites portées par Alain Juppé
00:29:29 provoque des grèves qui coûteront 0,2 points de PIB à la France.
00:29:33 Même chose en 2010 avec la réforme d'Eric Wörth,
00:29:36 entre 0,1 et 0,2 points d'activité en moins.
00:29:39 Mais les économistes s'accordent à dire que l'impact de ces grèves
00:29:42 n'est que limité sur la croissance économique,
00:29:45 car l'activité perdue est rapidement rattrapée
00:29:48 les mois qui suivent les mobilisations.
00:29:50 - Les syndicats vont nous le dire de toute façon,
00:29:52 on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs.
00:29:54 Nathan et Karimah ensuite ?
00:29:55 - Écoutez, oui.
00:29:56 C'est-à-dire qu'il faut bien constater quand même une chose.
00:29:58 Premièrement, c'est qu'en France, quand il y a une grève,
00:30:00 il y a toujours une rhétorique anti-grève qui vient vous dire
00:30:02 "ce n'est pas le moment".
00:30:03 Alors quand c'est des vacances, on vous dit
00:30:05 "ça empêche les Français de partir en vacances".
00:30:07 Quand c'est le moment du travail, on vous dit
00:30:08 "ça empêche de travailler".
00:30:09 Et sinon, on vous dit "problème de croissance".
00:30:11 Ce qu'il faut bien voir, encore une fois,
00:30:13 c'est qu'ici les syndicats n'ont pas joué la carte de la radicalité,
00:30:16 ils ont joué la carte du dialogue tant que c'était possible.
00:30:19 - La radicalité c'est pour mardi.
00:30:20 - C'est le gouvernement qui est resté radical jusqu'au bout,
00:30:23 qui vous a dit "on peut discuter de tout,
00:30:25 sauf de l'âge du départ à la retraite".
00:30:27 C'est-à-dire on prend les gens vraiment pour des imbéciles.
00:30:29 Qui vous a dit "nous n'allons pas craquer
00:30:31 comme l'a fait Olivier Dussopt".
00:30:33 Qui vous a dit "on refuse le débat,
00:30:35 vraiment un débat de fond".
00:30:37 - Toutes les pensions minimales seront à 1 200 euros.
00:30:39 - Le mot d'ordre des syndicats, c'était le retrait ou rien.
00:30:41 - Oui, bien sûr.
00:30:42 - C'est pas radical ça ?
00:30:43 - Ce qui était radical de la part du gouvernement,
00:30:45 c'était de se faire élire dans un vote
00:30:47 qui était un vote de barrage contre le Rassemblement National,
00:30:49 qui n'était absolument pas un vote d'adhésion.
00:30:51 Et à partir de là, de mettre en place une politique...
00:30:53 - Mais ça c'est pas la responsabilité du président.
00:30:55 - C'est la responsabilité du président.
00:30:57 - Les conditions de son élection sont pas sa responsabilité.
00:30:59 - Non mais à partir de là, si vous voulez,
00:31:01 quand vous faites élire sur un vote de barrage,
00:31:03 que vous mobilisez dans l'entre-deux-tours
00:31:05 des arguments qui sont exclusivement des arguments de barrage républicain,
00:31:07 et qu'à partir de là, vous profitez de votre score
00:31:09 et de votre réélection,
00:31:11 pour mettre en place une politique qui n'a absolument rien à voir
00:31:13 avec les raisons pour lesquelles vous avez été réélu,
00:31:15 ça s'appelle de l'irresponsabilité politique.
00:31:17 Et quand des syndicats, vous le font savoir,
00:31:19 dans la paix, pendant le premier mandat,
00:31:21 on a eu les Gilets jaunes qui étaient violents,
00:31:23 où il y a eu des violences, enfin les Gilets jaunes n'étaient pas violents,
00:31:25 mais où il y a eu des violences.
00:31:27 Les macronistes ont été les premiers à condamner les violences
00:31:29 qui ont pu accompagner les Gilets jaunes.
00:31:31 Et quand, si vous voulez, là, vous avez des mouvements sociaux
00:31:33 qui sont pacifiques, qui sont républicains,
00:31:35 qui sont politisés au sens très noble du terme,
00:31:37 et que le gouvernement fait la sourde oreille,
00:31:39 et que le gouvernement se radicalise,
00:31:41 et bien, à l'instar de la Bible, au début de l'Exode,
00:31:43 et bien, si vous voulez, les gens renforcent leur cœur.
00:31:45 Il arrive à nous citer la Bible pour parler des formes.
00:31:47 Il y a une forme de radicalisation,
00:31:49 si vous voulez, dans la surduté,
00:31:51 qui ne vient pas des syndicats.
00:31:53 Que dit la Bible ? Je n'ai pas compris le rapport à la Bible.
00:31:55 Dans la Bible, vous savez, c'est le moment du Pharaon
00:31:57 qui renforce son cœur. C'est exactement la même chose.
00:31:59 Quand vous avez un gouvernement qui reste sourd
00:32:01 à la colère sociale, qui se renforce,
00:32:03 qui devient de plus en plus sourd au dialogue,
00:32:05 et bien, en face, ça crée les conditions
00:32:07 de radicalisation. C'est évident.
00:32:09 Qu'est-ce qu'on peut ajouter ?
00:32:11 Je pense qu'il y a quand même quelque chose.
00:32:13 J'entends ce que dit Nathan.
00:32:15 Vous citez la Bible, vous aussi ?
00:32:17 Non, je ne vais pas citer la Bible, ni le Coran, ni…
00:32:19 Je vais rester sur des références un peu plus basses,
00:32:21 mais je vais vous parler de 2002.
00:32:23 C'est-à-dire que Jacques Chirac,
00:32:25 on pourrait faire le même reproche,
00:32:27 mais Jacques Chirac, en 2002, il est élu
00:32:29 avec toute la gauche, mais vraiment absolument
00:32:31 toute la gauche, avec un score de dictateur africain.
00:32:33 Il fait 80 %, donc on imagine
00:32:35 béatement qu'il va faire
00:32:37 une grande politique d'union.
00:32:39 En fait, absolument pas.
00:32:41 Je pense qu'il ne faut pas être naïf.
00:32:43 Je n'approuve pas Emmanuel Macron, bien évidemment,
00:32:45 mais je pense qu'à un moment, il ne faut pas être
00:32:47 un lapin de six semaines pour s'étonner
00:32:49 du lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron,
00:32:51 malgré les bouts discours. Il a dit à un moment
00:32:53 « J'ai entendu la colère des Français, j'ai entendu les Français. »
00:32:55 Les Français, ils ont entendu Emmanuel Macron pendant
00:32:57 cinq ans dire tout et son contraire, donc ils savent bien
00:32:59 que ça ne veut rien dire. Il ne faut pas aujourd'hui,
00:33:01 comment dirais-je, il ne faut pas être surpris
00:33:03 qu'Emmanuel Macron, il n'applique son programme.
00:33:05 Il y a quand même un autre
00:33:07 méthode, une autre façon de gouverner.
00:33:09 Mais Pierre, vous avez raison.
00:33:11 Mais c'est ça qui est tragique, c'est que précisément,
00:33:13 dans l'histoire du Front républicain, systématiquement,
00:33:15 les présidents qui ont été élus sur le Front républicain,
00:33:17 Jacques Chirac en 2002, Emmanuel Macron en 2017
00:33:19 et 2022, n'ont absolument pas respecté
00:33:21 la mystique politique
00:33:23 qu'ils avaient convoquée pendant l'entre-deux-tours.
00:33:25 Ce que vous appelez mystique politique,
00:33:27 moi j'appelle ça « ice-brouf », mais bon, chacun
00:33:29 l'appellera comme il veut.
00:33:31 - Oui, bon, je vais vous laisser
00:33:33 la mystique et voilà.
00:33:35 Et puis je ne me mettrai pas non plus avec les boules de cristal
00:33:37 puisque ça non plus, je ne maîtrise pas.
00:33:39 Mais on va regarder ce qui va se passer.
00:33:41 Donc, le 7, moi je pense que le gouvernement, quand même,
00:33:43 s'attendait à ce qu'il y ait
00:33:45 une résistance. Mais depuis le début,
00:33:47 il ne veut pas s'aider à la rue. Pourquoi aussi?
00:33:49 C'est parce que s'aider à la rue,
00:33:51 c'est de se dire qu'on ne peut plus appliquer
00:33:53 aucun programme impopulaire.
00:33:55 Donc il y a aussi ce risque-là pour Emmanuel Macron.
00:33:57 Cela dit, c'était quand même très audacieux
00:33:59 de dire qu'on va faire une réforme majeure.
00:34:01 Parce que je sais qu'on dit que, bon,
00:34:03 au final, les économies vont être mineures et tout ça.
00:34:05 Mais quand vous passez à 64 ans,
00:34:07 même si ça reste un peu symbolique,
00:34:09 c'est quand même quelque chose d'important.
00:34:11 Parce que ça met un jalon.
00:34:13 Et effectivement, dans 3 ans, dans 5 ans,
00:34:15 parce que moi je vois une réforme des retraites,
00:34:17 c'est sur du long terme. Et quand vous mettez tout de suite
00:34:19 et que finalement, c'est inscrit, c'est 64 ans,
00:34:21 la prochaine étape, ce sera peut-être, effectivement,
00:34:23 en 65 ans.
00:34:25 - Je retiens ce que vous dites, carrément.
00:34:27 Je ne dis pas la meilleure chose, mais il y a cédé à la rue.
00:34:29 Et cédé à la rue, quand c'est une manifestation ponctuelle,
00:34:33 ici ou là, c'est une chose.
00:34:35 Quand c'est un mouvement qui dure dans le temps,
00:34:37 sur plusieurs semaines, qu'il se durcit au fur et à mesure,
00:34:39 et qu'on se retrouve dans une impasse comme celle-là,
00:34:41 il y a un moment, il faut bien passer par-delà.
00:34:43 D'autant que le gouvernement a conscience lui-même
00:34:47 de l'amateurisme dont il fait preuve depuis des semaines.
00:34:49 J'en veux pour preuve, la dernière polémique en date,
00:34:51 c'est sur les 1 200 euros.
00:34:53 Donc on nous annonce, au moment de la présentation de la loi,
00:34:55 il y a maintenant deux mois,
00:34:57 que 1,8 million de retraités vont avoir cette nouvelle pension minimum.
00:35:02 Pour arriver aujourd'hui, est-ce qu'on comprenne
00:35:04 qu'ils seront à peine 20 000, finalement ?
00:35:06 C'est du pain baigné, évidemment, pour les oppositions.
00:35:08 Je veux juste que vous entendiez Karl Oliv,
00:35:10 parce que c'est le seul, en tout cas, à ma connaissance,
00:35:13 de la majorité...
00:35:14 - Il a fait un début de ménaculpa.
00:35:15 - Il fait un début de ménaculpa.
00:35:16 En effet, on n'a pas été bons, dit-il. Écoutez-le.
00:35:18 - On n'a pas été bons ?
00:35:20 On n'a pas été bons, notamment dans l'explication de texte,
00:35:22 pas suffisamment précis, parce que quel message
00:35:25 souhaitons-nous passer au mois de janvier ?
00:35:28 C'est le même qu'aujourd'hui.
00:35:29 C'est-à-dire que, pardonnez-moi de reprendre mes fiches,
00:35:31 mais 1 800 000 retraités vont bénéficier
00:35:35 d'une revalorisation sans précédent entre 25 et 100 euros.
00:35:39 Et sur les 800 000 retraités nouveaux,
00:35:42 la moitié bénéficieront, pareil, d'une compensation
00:35:47 qui sera supérieure.
00:35:48 Mais on n'a pas vulgarisé suffisamment ce message.
00:35:51 - Jean-Michel, oui.
00:35:53 Effectivement, sur cette problématique-là,
00:35:56 il donne les réponses.
00:35:58 Il fait un début de ménaculpa, et c'est une bonne chose.
00:36:02 Mais d'une manière générale,
00:36:04 qu'est-ce qu'on demande à un homme politique,
00:36:05 et en particulier quand il est président de la République ?
00:36:07 C'est de s'inscrire dans l'avenir
00:36:11 et d'essayer de pérenniser un système qui fonctionne,
00:36:13 que les Français appellent de leur vœu
00:36:15 et appellent à maintenir, c'est-à-dire le système
00:36:18 de retraite par répartition, quelque chose qui...
00:36:22 - Est-ce que ça fonctionne ?
00:36:23 - Oui, ça fonctionne.
00:36:24 - Combien de vœux ?
00:36:25 - Les retraités touchent leur retraite.
00:36:27 Et oui, ça fonctionne jusqu'à présent.
00:36:28 Donc il faut arriver...
00:36:29 - Pourquoi ça fonctionne ?
00:36:30 - Il faut arriver à le pérenniser...
00:36:31 - Mais quand le pérennisme des âges est équilibré,
00:36:32 ça fonctionnait très bien.
00:36:33 - Eh ben, ça ne l'est plus.
00:36:34 - Non, non, il faut arriver à le pérenniser
00:36:36 et donc faire en sorte qu'il fonctionne
00:36:38 jusque dans l'avenir.
00:36:40 Et c'est bien de ça qu'il s'agit.
00:36:42 - Jean-Michel, on ne le pérennisera pas
00:36:43 en repoussant sans cesse l'âge de la retraite.
00:36:45 - Ah non, il faudra travailler sur autre chose ultérieurement.
00:36:47 - Il s'agit donc...
00:36:48 Il faut introduire une part de capitalisation.
00:36:50 - Sans doute.
00:36:51 - C'est absolument indispensable.
00:36:52 - Ce qui est déjà fait dans les administrations,
00:36:53 avec l'après-fonds.
00:36:54 - Absolument.
00:36:55 La démographie nous y oblige, première chose.
00:37:00 Deuxième chose, en termes de communication,
00:37:02 il n'y a pas que ces erreurs sur les 1 200 euros.
00:37:05 Ce truc invraisemblable sur les carrières longues
00:37:07 où on a appris que les gens nés...
00:37:10 - Bisextiles.
00:37:11 - Pendant les années bisextiles auraient 63 ans,
00:37:14 les autres...
00:37:15 43 ans, pardon, de cotisation,
00:37:18 les autres 44 ans, 18 ans...
00:37:20 - Oui, mais là, on est à la marge de cette réforme.
00:37:21 - Absolument, à vrai sens.
00:37:22 - Non, mais on n'y comprend rien.
00:37:23 La vérité, c'est qu'on n'y comprend rien.
00:37:24 - On est à la marge de la réforme, donc à un certain moment.
00:37:26 - Et surtout d'avoir réitéré l'erreur de l'âge.
00:37:29 On savait très bien, puisque première tentative
00:37:32 de réforme des retraites, ça avait achopé
00:37:34 dès lors qu'Edouard Philippe avait introduit
00:37:36 cette notion d'âge pivot.
00:37:38 On savait très bien...
00:37:39 - Bizarrement, elle était mieux construite,
00:37:40 la précédente réforme.
00:37:41 - On savait très bien que...
00:37:42 - Reposer sur la réforme à points.
00:37:44 - On savait très bien que Laurent Berger
00:37:45 était tenu par un vote du congrès de la CFDT
00:37:48 qu'il ne pouvait pas accepter les 64 ans.
00:37:51 Et on y est allé, en klaxonnant.
00:37:53 - Bon, dernier mot.
00:37:54 Quand une réforme est marquée, Nathan,
00:37:56 par autant d'amateurisme, de malhonnêteté intellectuelle,
00:37:59 et on l'a prouvé, ne serait-ce qu'avec les 1 200 euros,
00:38:01 il y a un instant, il semble que le plus simple,
00:38:02 ce serait quand même de retirer cette réforme,
00:38:04 revenir avec une copie propre.
00:38:05 Faites-nous quelque chose d'acceptable.
00:38:07 Et à un moment...
00:38:08 - Oui, bien sûr, je...
00:38:10 - Je sais que ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
00:38:12 - Vous avez dit le mot "malhonnêteté".
00:38:14 Et la malhonnêteté, elle était présente, par exemple,
00:38:16 dans le sujet de Karl Olive.
00:38:18 Quand Karl Olive nous dit "je fais mon mea culpa",
00:38:20 et que le contenu de ce mea culpa, c'est de dire...
00:38:22 - Ça n'a pas été bon.
00:38:23 - Non, pas "nous n'avons pas été bons",
00:38:24 il dit "nous n'avons pas assez vulgarisé".
00:38:26 Ça rejoint à la grande phrase de Gilles Legendre,
00:38:29 ADN du macronisme,
00:38:30 "notre tort, c'est que nous sommes trop intelligents".
00:38:33 Autrement dit, les Français sont des imbéciles,
00:38:35 nous, nous avons le monopole de l'économie,
00:38:37 c'est ça, les macronistes, ce sont des gens qui pensent
00:38:39 qu'ils ont l'alpha et l'oméga de l'économie.
00:38:42 C'est-à-dire que ce sont eux les seuls
00:38:44 qui sont sérieux politiquement,
00:38:46 et que tous les autres, c'est des sortes de bruissements,
00:38:48 de jacassements, de bavardages politiques,
00:38:50 qui, fondamentalement, sont de l'ordre du frivole.
00:38:53 C'est comme ça qu'un macroniste se représente
00:38:56 la sphère du politique en France.
00:38:58 Et c'est très problématique.
00:38:59 - Vous en avez un, là.
00:39:00 - Nathan, arrêtez de généraliser les macronistes
00:39:02 d'une manière générale, comme si c'était un bloc uni,
00:39:05 et que personne n'avait de personnalité dans ce bloc-là.
00:39:08 - La présidente Manature n'a pas forcément prouvé,
00:39:10 Jean-Michel, pardon de vous incurver là-dedans.
00:39:12 - Dans un parti politique, vous avez des gens,
00:39:14 et puis vous regardez à gauche, regardez à droite,
00:39:16 des gens qui ont leur caractère,
00:39:18 qui ont leur personnalité,
00:39:19 et de temps en temps, ça leur arrive
00:39:22 qu'ils pensent un peu différemment.
00:39:23 - Un macron peut tout écraser.
00:39:24 - Mais il faut arrêter, à mon avis,
00:39:27 il faut arrêter de fustiger à la fois le parti
00:39:30 et à la fois le gouvernement sur des choses...
00:39:34 - Vous voulez fustiger qui est l'auteur de ce fiasco,
00:39:37 qui est responsable de ce fiasco ?
00:39:39 - Non, non, non, mais il faut revenir à des choses
00:39:41 qui sont importantes,
00:39:42 et des choses qui sont importantes,
00:39:43 c'est la réforme de ce système pour qu'il perdure
00:39:46 et pour qu'il soit viable dans le bien de l'avenir.
00:39:48 - Vous avez un peu de poisson.
00:39:49 - Une seule question à vous poser,
00:39:51 quel est le macroniste qui a engagé un vrai dialogue,
00:39:54 un vrai débat républicain sur les sujets de fond
00:39:57 que soulevait cette réforme des retraites ?
00:39:59 - Et vous en avez d'autres, à part les macronistes
00:40:01 dans les oppositions ?
00:40:03 - Non, mais oui, d'accord, on peut faire diversion,
00:40:05 mais quels sont les macronistes ?
00:40:07 - Vous avez entendu les arguments des syndicats ?
00:40:10 Qu'est-ce qu'ils proposent d'autres ?
00:40:11 Est-ce qu'il y a des propositions alternatives ?
00:40:13 - Oui, des hausses de cotisations.
00:40:14 - Je pense que, à part taxer les riches,
00:40:16 d'une manière générale...
00:40:18 - Je ne parlais même pas de taxer les riches,
00:40:20 des hausses de cotisations.
00:40:21 Il y a un élément...
00:40:22 - Oui, y compris en retraités, d'ailleurs.
00:40:23 - Il y a un élément incapable dans le rapport du Corse,
00:40:28 c'est que si rien n'est fait,
00:40:30 les retraites baissent d'un tiers à un horizon extrêmement rapide.
00:40:34 - Par le corps, on disait qu'il n'y avait pas eu
00:40:35 d'urgence également en réforme.
00:40:36 - C'est pour ça que vous avez une réforme, Judith.
00:40:38 - C'est pour ça qu'il y a une réforme.
00:40:40 - Rendez-vous le 7 mars.
00:40:42 - Que ne le disent-ils pas, au lieu de s'arrémonter sur ces choses-là.
00:40:45 - Apparemment, il faut aller faire le plein,
00:40:47 parce qu'on nous promet en coulisses
00:40:50 que, notamment, les petits approvisionnements d'essence
00:40:52 vont être très compliqués.
00:40:54 Donc, à bon entendeur, et on continuera évidemment
00:40:56 d'évoquer ce dossier de retraite les jours prochains.
00:40:59 Vous dites ?
00:41:00 - Non, non, je dis que vous allez affoler tout le monde
00:41:01 et du coup, on sera en pénurie demain.
00:41:03 - J'aimerais avoir autant d'influence
00:41:05 et avoir des millions et des millions de gens,
00:41:07 mais vous savez, j'aurais dû être beaucoup d'influence.
00:41:09 - Vous avez beaucoup d'influence, je vous en souviens.
00:41:10 - Oui, certainement, oui.
00:41:11 Allez, on avance avec cette une qui dérange,
00:41:14 qui dérange notamment Pierre Gentil,
00:41:15 puisqu'il a tweeté frénétiquement à ce sujet.
00:41:18 Aujourd'hui, j'ai vu celle du premier...
00:41:20 - Vous êtes observateur.
00:41:21 - Du dernier numéro en date du magazine L'Incorrect.
00:41:24 On va s'arrêter quelques instants là-dessus,
00:41:25 puisqu'on y voit ensemble les responsables des branches jeunesse
00:41:28 de trois partis.
00:41:29 Pierre-Romain Tionnec pour le Rassemblement National,
00:41:31 Stanislas Rigaud pour Conquête
00:41:33 et Guilhem Caraillon pour Les Républicains.
00:41:35 Le titre, vous le lisez comme moi,
00:41:37 "Les jeunes coupes le cordon",
00:41:38 soit l'évocation, on l'aura tous plus ou moins compris,
00:41:41 de possible fin du fameux cordon sanitaire
00:41:44 qui sépare la droite de l'extrême droite,
00:41:45 ce qui passe très mal, cette une et ce magazine
00:41:48 du côté des Républicains.
00:41:49 Une partie des LR a dénoncé cette couverture,
00:41:52 à l'image de Xavier Bertrand.
00:41:53 Si on peut lire le tweet ensemble,
00:41:55 la citation de Xavier Bertrand,
00:41:58 ça commence à bien faire les conneries.
00:42:01 Si c'est une manipulation ou un montage,
00:42:03 Guilhem Caraillon doit dénoncer cette une.
00:42:05 On ne peut pas avoir un jour une partie de LR
00:42:07 qui donne le sentiment de s'aligner quasiment sur le gouvernement
00:42:10 et avoir le lendemain une partie qui donne le sentiment
00:42:12 de s'allier avec l'extrême droite.
00:42:14 Après, on s'étonne qu'il n'y ait même pas 5% des électeurs
00:42:17 qui nous suivent.
00:42:18 Ils ont raison, les électeurs, les LR,
00:42:20 n'habitent plus à l'indresse indiquée.
00:42:22 Ce n'est pas le seul à droite à avoir dénoncé cela.
00:42:25 Xavier Bertrand, qui est également comme François Durevray,
00:42:28 a immédiatement dénoncé ce rapprochement inadmissible
00:42:31 de mettre en avant des points communs
00:42:33 avec les parties d'extrême droite,
00:42:34 sans parler de ce qui nous différencie d'abord.
00:42:36 Fondamentalement, ces propos amènent une confusion funeste.
00:42:39 Je demande à Éric Ciotti de démettre Guilhem Caraillon.
00:42:42 Et puis un dernier élément à vous lire également,
00:42:44 c'est le député d'Europe Écologie et Verts.
00:42:46 Alors Benjamin Lucas, lui, il va très très loin.
00:42:49 Dans la mesure, comme vous dites, qu'un jeune con,
00:42:52 je lis bien sûr, de chez LR,
00:42:54 aille fanfaronner avec des adeptes de l'odieuse théorie
00:42:56 du grand remplacement, ami de néo-nazis et ventilateur à haine,
00:43:00 sans que son parti ne le vire,
00:43:02 séance tenante devrait nous indigner toutes et tous.
00:43:06 Le principal intéressé, qu'on va quand même entendre,
00:43:09 parce qu'il en a pris pas mal, il a pris cher, comme on dit.
00:43:12 Guilhem Caraillon, un premier extrait, écoutez-le.
00:43:16 Le titre relève de la seule responsabilité du magazine,
00:43:20 l'incorrect, et laisse à penser que tous les trois,
00:43:23 on défendrait une union des droites.
00:43:25 Or, parmi les trois représentants,
00:43:27 à la fois le responsable des jeunes du RN et moi-même,
00:43:30 on est contre l'union des droites,
00:43:32 pour des raisons d'ailleurs différentes,
00:43:34 mais on pense qu'on peut échanger, qu'on peut dialoguer.
00:43:37 Et si moi je devais retenir un seul enseignement
00:43:39 de cette petite polémique,
00:43:41 c'est qu'on a toujours les mêmes censeurs professionnels,
00:43:43 souvent incultes, souvent à court d'arguments,
00:43:46 qui veulent nous empêcher d'échanger et de confronter nos idées.
00:43:49 Et ça, c'est déplorable.
00:43:50 Évidemment qu'on a des convergences sur certains sujets,
00:43:52 mais c'est à l'image des Français.
00:43:54 Sur la question migratoire, par exemple,
00:43:56 il y avait un sondage de l'IFOP il y a quelques mois
00:43:58 qui montrait qu'il y a 70% des Français
00:44:00 qui veulent qu'on maîtrise mieux les flux migratoires.
00:44:03 Donc tous les trois, on le dit,
00:44:04 mais c'est, je pense, une réalité qui est partagée par les Français.
00:44:07 Mais il y a aussi des divergences qu'on a de fond,
00:44:09 et c'est pour ça qu'on n'est pas dans les mêmes formations politiques.
00:44:11 Il y a un homme qui se félicite de cette une, c'est Éric Zemmour.
00:44:14 Bravo à eux, le dialogue entre les jeunes de droite
00:44:17 est la première étape avant l'union des droites.
00:44:19 Commentaire, Pierre Gentillet.
00:44:21 Cette une vous a fait réagir,
00:44:22 et surtout les réactions autour de cette une vous ont fait réagir ?
00:44:25 Oui, c'est-à-dire que les réactions sont très révélatrices.
00:44:27 C'est-à-dire qu'on a...
00:44:28 Pourquoi ?
00:44:29 Elles sont très révélatrices de l'état de panique
00:44:31 dans lequel est une partie de la droite
00:44:33 qui ne sait plus où aller,
00:44:34 qui devrait aller vers le macronisme,
00:44:36 exempt Xavier Bertrand,
00:44:37 et une partie de la gauche qui comprend,
00:44:39 et j'en parlerai un peu, qu'en réalité,
00:44:41 elle a devant elle l'avenir,
00:44:43 c'est-à-dire la constitution d'une force politique nationale
00:44:47 qui peut être la force politique la plus puissante.
00:44:50 Vous l'avez lu, l'interview ?
00:44:51 Je l'ai lu.
00:44:52 Il y a des divergences quand même.
00:44:53 Il ne dit pas qu'ils vont créer un parti unique.
00:44:55 Écoutez bien ce que j'ai dit.
00:44:56 J'ai parlé de force, je n'ai pas parlé de parti politique.
00:44:58 D'accord.
00:44:59 Une force, ça ne veut pas forcément dire
00:45:00 qu'ils sont dans la même structure politique,
00:45:02 mais ils partagent...
00:45:04 Enfin, pour moi, pour ce que j'ai lu,
00:45:06 et pour ce que je connais,
00:45:07 parce que je les suis un petit peu,
00:45:09 puisqu'on parle de Pierre-Romain Thionnet,
00:45:11 de Stanislas Rigaud et de Guilhem Carayon,
00:45:14 je pense que, déjà, il faut dire une chose,
00:45:16 c'est que quelque chose qui tranche par rapport à avant,
00:45:19 c'est que ce sont des jeunes
00:45:21 qui ne font pas preuve de sectarisme.
00:45:25 Moi, par rapport à ce que j'ai connu,
00:45:27 en tout cas des Républicains,
00:45:28 il y a 5-10 ans,
00:45:30 quelqu'un comme Guilhem Carayon,
00:45:32 il n'aurait pas pu faire ça.
00:45:33 Il est vice-président également du parti,
00:45:35 les Républicains.
00:45:36 Ce qui prouve deux choses.
00:45:38 Un, qu'il ne fait pas preuve de sectarisme,
00:45:40 eux les trois d'ailleurs.
00:45:42 C'est aussi une certaine preuve de courage,
00:45:44 et aussi, là, sur le point politique,
00:45:46 c'est la preuve également qu'ils peuvent se réunir
00:45:49 à un moment ponctuellement,
00:45:50 ça ne veut pas dire fusion des appareils,
00:45:52 qu'ils peuvent se réunir ponctuellement
00:45:54 sur un constat.
00:45:55 Et ce constat, c'est quoi ?
00:45:56 Ça transparaît dans tout l'entretien.
00:45:58 Il y a une urgence, il y a une priorité
00:46:01 dont cette génération et la mienne,
00:46:03 je m'en sens solidaire, a conscience,
00:46:05 c'est la question migratoire.
00:46:06 Guillaume Carayon en parle.
00:46:07 Il dit que 70% des Français ont une crainte
00:46:10 vis-à-vis de l'immigration
00:46:11 et sont opposés à la politique migratoire
00:46:13 telle qu'elle est aujourd'hui.
00:46:14 Donc, bien évidemment, là-dessus,
00:46:16 il y a une convergence,
00:46:17 ça ne veut pas dire fusion des appareils.
00:46:18 Et les réactions, j'en termine par là,
00:46:20 à gauche en particulier,
00:46:22 je ne parle pas de ce compte parodique permanent
00:46:24 qui est Benjamin Lucas,
00:46:25 parce qu'il faut voir ce compte Twitter
00:46:27 et ses réactions,
00:46:28 on dirait vraiment un adolescent de l'UNEF
00:46:31 un peu attardé dans une assemblée générale,
00:46:34 mais si on passe le ridicule,
00:46:36 je pense qu'il y a une peur,
00:46:38 il y a une peur légitime de ces gens-là.
00:46:40 Ils ont peur, ils ont raison,
00:46:41 parce qu'ils ont en face d'eux, je le dis,
00:46:43 non pas un parti politique unique,
00:46:45 mais la force politique à droite
00:46:47 ou dans le camp national
00:46:48 qui un jour peut arriver au reste de la société.
00:46:50 La peur, j'ai l'impression,
00:46:51 elle est surtout dans le camp de LR.
00:46:53 LR, c'est pas non, attends.
00:46:55 LR est absorbé en peur.
00:46:56 C'est marginal.
00:46:57 Un, Éric Ciotti ne l'a pas sependu.
00:46:58 Deuxièmement, les deux réactions que vous avez citées…
00:47:00 Non, mais Éric Ciotti, il n'était pas non plus ravi.
00:47:02 Je termine, je termine.
00:47:03 Vous avez cité deux personnes.
00:47:05 Vous avez cité le président du conseil départemental de l'ESSEM,
00:47:07 qui je crois n'a pas un poids politique majeur dans ce parti.
00:47:10 Non, mais qui est quand même un proche d'Xavier Bertrand.
00:47:12 Et vous avez cité Xavier Bertrand,
00:47:13 et qui effectivement depuis la primaire,
00:47:15 vous avez vu le score qu'il a fait,
00:47:17 donc on voit bien le poids relatif
00:47:19 qu'il a aussi dans ce parti politique.
00:47:21 Moi, je me réjouis effectivement de cette une.
00:47:22 Commentaire à Karimane.
00:47:23 Moi, j'ai vu aussi trois jeunes
00:47:25 qui se rendent compte
00:47:27 qu'ils ont plus de points communs
00:47:28 que de divergences également.
00:47:29 Est-ce que c'est l'avenir de la droite
00:47:31 qui se dessine à travers ces trois visages?
00:47:33 Ça commence doucement,
00:47:34 mais déjà il commence à se parler.
00:47:36 Je pense que c'est déjà cette première étape,
00:47:37 et déjà cette première étape...
00:47:38 Il ne finit que de se parler.
00:47:40 Je ne vois pas pourquoi ça choque.
00:47:41 Ça choque parce que justement,
00:47:42 on est pas dans ce...
00:47:43 on change de logiciel, je vais le dire.
00:47:45 C'est presque un combat peut-être générationnel
00:47:48 ou un changement générationnel peut-être.
00:47:50 Ces jeunes-là qui n'ont pas intériorisé
00:47:53 des interdits moraux, idéologiques
00:47:56 de la génération précédente,
00:47:58 qui se disent...
00:47:59 C'est ça, oui.
00:48:00 Qui sont un peu politiquement corrects
00:48:01 par le fait que dans le passé,
00:48:03 par peur d'avoir l'air, je ne sais pas, raciste,
00:48:06 xénophobe ou quoi que ce soit,
00:48:08 la droite dite classique
00:48:09 a décidé un peu de se délaisser de certains thèmes.
00:48:11 Notamment, effectivement,
00:48:12 vous avez parlé de la question
00:48:13 de la politique d'immigration,
00:48:15 les politiques migratoires.
00:48:16 Donc c'était tellement sensible
00:48:17 qu'elle s'est peinturée dans le coin
00:48:19 et même fait un peu le jeu de l'extrême-gauche
00:48:21 qui a dicté quels sont les interdits moraux,
00:48:24 quels sont les interdits tout court,
00:48:26 même idéologiques.
00:48:27 Alors ces jeunes-là,
00:48:28 en faisant ce geste-là, en se parlant,
00:48:30 bien, ça vient un peu ébranler,
00:48:32 comme on dit, les colonnes du temple.
00:48:34 Et quand on regarde, je trouve,
00:48:35 Xavier Bertrand, qui finalement,
00:48:37 il tire un peu dans son équipe,
00:48:39 et il fait aussi le jeu d'une gauche,
00:48:41 d'une extrême-gauche.
00:48:42 Alors c'est quand même un peu...
00:48:43 - Ça fait ancien monde, du coup.
00:48:45 Ça le rend un petit peu obsolète, j'ai envie de dire.
00:48:48 - Et aussi, c'est...
00:48:49 - Il est 23h, je suis en retard.
00:48:50 Je suis désolé, c'est de ma faute, là.
00:48:52 J'ai oublié le JT d'Alexis Vallée.
00:48:53 45 secondes pour tout comprendre
00:48:55 de l'essentiel de l'actualité
00:48:56 et on relance la conversation.
00:48:58 Judith, vous êtes la suivante.
00:48:59 - Rebondissement dans la disparition
00:49:04 de Leslie et Kevin.
00:49:05 L'un des trois suspects a été mis en examen
00:49:07 pour assassinat, ainsi qu'enlèvement
00:49:09 et séquestration.
00:49:10 L'homme a été placé en détention provisoire.
00:49:13 Leslie et Kevin n'ont plus donné signe de vie
00:49:16 depuis la nuit du 25 au 26 novembre dernier
00:49:19 à Praec, dans les Deux-Sèvres,
00:49:21 où ils avaient passé la soirée.
00:49:23 Au Portugal, l'Église demande pardon
00:49:26 aux victimes de pédocriminalité.
00:49:28 Des excuses publiées dans un communiqué
00:49:31 à la suite d'un rapport indépendant
00:49:33 sur l'ampleur du phénomène dans le pays.
00:49:35 Un geste public sera organisé au mois d'avril
00:49:38 et un mémorial sera créé à l'occasion.
00:49:40 Et TikTok, accusée par plusieurs pays occidentaux
00:49:44 de menaces sécuritaires, a réagi
00:49:46 aux multiples risques d'interdiction.
00:49:48 Le réseau social chinois a annoncé
00:49:50 travailler avec un partenaire
00:49:52 pour garantir que les données
00:49:54 de ses utilisateurs ne sont pas transférées vers la Chine.
00:49:57 Après les États-Unis, l'Union européenne avait évoqué
00:50:00 une possible interdiction de l'application.
00:50:02 Le Vieux Continent est le premier marché de TikTok
00:50:05 avec 150 millions d'utilisateurs.
00:50:08 - Oui, Karima, vous vouliez finir votre propos.
00:50:12 - Oui, c'est ça, je veux dire,
00:50:14 on peut s'en désoler ou s'en réjouir,
00:50:16 mais on voit qu'il y a une nouvelle génération
00:50:18 qui ont décidé d'écrire leur nouveau chapitre.
00:50:20 Et aussi peut-être qu'ils font un constat en se disant...
00:50:23 Bon, on a parlé de Xavier Bertrand,
00:50:25 que finalement, pendant la campagne,
00:50:27 en fait, si on regarde les Républicains,
00:50:29 disons classique, ça n'a pas fait 5 %
00:50:31 lors des dernières élections.
00:50:33 Le RN qui a élu 89 députés, 42 % pour Marine Le Pen.
00:50:37 Donc cette droite qui se cherche.
00:50:39 Alors ils font les constats,
00:50:41 et Zemmour qui a même fait plus que les Républicains,
00:50:44 c'est quand même incroyable, 7 % par rapport à 5 %.
00:50:47 Donc je pense qu'une nouvelle génération...
00:50:49 - Ça compte. - Oui, c'est ça.
00:50:51 Donc une nouvelle génération qui se dit,
00:50:53 écoutez, on fait les constats aujourd'hui,
00:50:55 et si ça implique de se parler,
00:50:57 ça va choquer effectivement les générations précédentes,
00:50:59 et ils sont prêts à vivre avec, ils sont prêts à être décomplexés.
00:51:01 - Qu'est-ce qui différencie finalement...
00:51:03 Parce qu'on a bien compris, hein,
00:51:05 si certains chez LR s'offusquent, c'est tactique,
00:51:07 c'est pas idéologique,
00:51:09 ils ont peur d'être absorbés aujourd'hui.
00:51:11 Judith, vraiment, qu'est-ce qui différencie LR du RN?
00:51:13 - Oui, enfin, avant de répondre à cette question,
00:51:15 qui est fondamentale, il y en a quand même 2 sur 3
00:51:17 qui se sont fait avoir comme des bleus par cette couverture.
00:51:19 - Pourquoi?
00:51:21 - Ni le RN, ni les Républicains
00:51:23 ne veulent de cette alliance,
00:51:25 de cette droite hors les murs.
00:51:27 Les seuls qui en veulent, c'est Eric Zemmour
00:51:29 et ceux qui l'entourent.
00:51:31 - Et vous savez ce que je découvre,
00:51:33 et c'est Pierre Gentil, qui m'a alerté,
00:51:35 je l'en remercie, et c'est d'ailleurs
00:51:37 un de nos journalistes politiques, Gautier Lebray,
00:51:39 qui nous le rappelle ce soir.
00:51:41 On va essayer de sortir le tweet si on en a le temps,
00:51:43 quoique c'est pas nécessaire, je peux juste vous le dire.
00:51:45 Il nous dit "Gautier au RN et chez les Républicains,
00:51:47 on est en train de s'étouffer
00:51:49 en découvrant la quatrième de couverture
00:51:51 de L'Incorrect.
00:51:53 C'est un coup monté, dénonce plusieurs cadres."
00:51:55 Alors je vous le décris, en quatrième de couverture
00:51:57 de L'Incorrect, c'est un...
00:51:59 comment on appelle ça ?
00:52:01 C'est de la promotion,
00:52:03 donc pour le...
00:52:05 - Une publicité.
00:52:07 - Une publicité pour Reconquête, avec le visage d'Eric Zemmour.
00:52:09 Et une publicité, donc,
00:52:11 pour Reconquête.
00:52:13 - C'est plutôt la responsabilité du magazine.
00:52:15 - C'est plutôt malvenu.
00:52:17 - Ils disent "la réponse du magazine L'Incorrect,
00:52:19 ils sont graves, ça s'appelle une publicité,
00:52:21 il y a trois numéros, c'était une pub du RN,
00:52:23 d'ailleurs on devait avoir une pub du RN,
00:52:25 mais depuis deux mois, ils sont...
00:52:27 ils n'ont plus de son ni d'image.
00:52:29 - J'aime bien Arthur de Vatrigan,
00:52:31 je sais pas si c'est Arthur de Vatrigan qui dit ça,
00:52:33 mais bon, quand même, c'est une une bien particulière.
00:52:35 - C'est ballot.
00:52:37 - Qu'est-ce qui différencie le LR du RN ?
00:52:39 - Là où Xavier Bertrand a raison,
00:52:41 c'est sur la confusion idéologique et stratégique
00:52:43 qui règne à droite.
00:52:45 Après, qui qualifie ça de tentation de rejoindre Macron,
00:52:47 de tentation de rejoindre l'extrême droite,
00:52:49 qui soit toujours dans cette diabolisation
00:52:51 qui fait le bonheur de Marine Le Pen
00:52:53 et qui continue à produire du vote Rassemblement National,
00:52:55 livre à lui.
00:52:57 La droite fait...
00:52:59 une majeure partie de la droite fait cette bêtise
00:53:01 depuis plus de 25 ans,
00:53:03 qu'elle continue.
00:53:05 Et c'est ça qui est très intéressant.
00:53:07 - C'est un peu comme le PNL,
00:53:09 qui fait une majeure partie de la droite depuis plus de 25 ans,
00:53:11 qu'elle continue.
00:53:13 Marine Le Pen ne s'en portera que mieux.
00:53:15 Je ne comprends pas qu'on ne perçoive pas
00:53:17 les résultats de cette stratégie de diabolisation.
00:53:19 Mais là où il a raison,
00:53:21 c'est qu'il faut que les militants de droite,
00:53:23 les dirigeants de droite,
00:53:25 choisissent une fois pour toutes
00:53:27 de dire,
00:53:29 et pas par un nini qui ne tient pas debout,
00:53:31 - Mais tant qu'il y aura un secours sanitaire,
00:53:33 la droite ne pourra plus remporter l'élection.
00:53:35 - Quelle alliance est possible ?
00:53:37 - Quelqu'un voulait rajouter quelque chose ?
00:53:39 - D'un point de vue de la sociologie politique,
00:53:41 tout le monde est d'accord pour dire que
00:53:43 l'électorat de LR est tiraillé.
00:53:45 On a vu pendant la dernière élection présidentielle
00:53:47 qu'un électeur LR,
00:53:49 l'électeur moyen,
00:53:51 pouvait hésiter entre voter Macron,
00:53:53 voter Zemmour, voter Marine Le Pen,
00:53:55 ne pas voter Saint-Antoine.
00:53:57 Là, il y a une perte des repères historiques
00:53:59 qui est manifeste.
00:54:01 Ce cordon sanitaire, il faut quand même rappeler
00:54:03 une chose, c'est que dans l'histoire de la droite,
00:54:05 de la seconde moitié du XXe siècle,
00:54:07 il y a eu cette rupture qui a pris
00:54:09 des visages différents en fonction des noms
00:54:11 des partis politiques, des formations, etc.
00:54:13 Mais il y a eu cette rupture qui a toujours été extrêmement claire
00:54:15 entre deux directions
00:54:17 de la droite,
00:54:19 que ce soit sur la question de Vichy,
00:54:21 que ce soit sur la question de l'Algérie,
00:54:23 que ce soit à la fin des années 90 sur la question
00:54:25 du nom de Jean-Marie Le Pen,
00:54:27 il y a eu une rupture, un clivage extrêmement net
00:54:29 au sein des droites,
00:54:31 entre la droite et l'extrême droite,
00:54:33 il y a eu des figures comme Jacques Chirac
00:54:35 qui refusait radicalement
00:54:37 d'envisager la moindre porosité
00:54:39 avec l'extrême droite,
00:54:41 quitte à même débattre,
00:54:43 il y a eu des figures comme Nicolas Sarkozy
00:54:45 qui ont aspiré le discours mais en refusant
00:54:47 le lien humain,
00:54:49 et que là, il y a en effet une digue
00:54:51 qui disparaît.
00:54:53 Je ne suis pas d'accord avec Pierre,
00:54:55 dans la mesure où l'inquiétude qui existe,
00:54:57 ce n'est pas une inquiétude seulement intéressante.
00:54:59 C'est juste que les responsables ne veulent pas voir
00:55:01 que la justice, justement, elle existe.
00:55:03 - Mais on ne parle pas de la même droite radicale.
00:55:05 On ne parle pas du RN comme on parlait du FN.
00:55:07 - Franchement, sur cette question
00:55:09 de la dédiabolisation,
00:55:11 je regardais récemment l'interview,
00:55:13 c'était très intéressant, de Jordan Bardella
00:55:15 dans VA+
00:55:17 et c'était très intéressant
00:55:19 parce qu'il disait, je recommande à tout le monde
00:55:21 de la regarder, c'est une émission, ça fait une heure,
00:55:23 il disait, il présentait de manière extrêmement cynique
00:55:25 et rationnelle cette stratégie de dédiabolisation
00:55:27 et il ne disait pas du tout
00:55:29 que c'est le fruit d'un examen de conscience,
00:55:31 d'un changement moral, pas du tout.
00:55:33 Il disait, la différence entre le FN et le RN,
00:55:35 c'est que le FN était un parti
00:55:37 qui aspirait à faire des bons scores au premier tour
00:55:39 et donc ça supposait un discours radical.
00:55:41 Et le RN moderne
00:55:43 est un parti qui aspire à faire des bons scores au deuxième tour.
00:55:45 C'est la seule différence, il n'y a pas de différence morale
00:55:47 et ces gens-là ne s'y trompent pas.
00:55:49 Ce n'est pas que les gens changent d'avis,
00:55:51 qui font un remord, un "mais à culpas" sur les positions de Jean-Marie Le Pen.
00:55:53 - C'est ça, Pierre, vraiment, parce qu'il faut qu'on avance.
00:55:55 - Je pense que, encore une fois,
00:55:57 ce qu'on dit et ce qu'ils disent aussi,
00:55:59 je le répète, ce n'est pas qu'ils peuvent
00:56:01 être ensemble dans le même parti politique.
00:56:03 Il y a encore des différences de fond.
00:56:05 Je pense que la grande différence de fond qui reste,
00:56:07 aujourd'hui, on le voit sur la retraite, c'est la question économique.
00:56:09 LR est plutôt dans un état, je veux dire,
00:56:11 plutôt libéral. Par contre,
00:56:13 par contre,
00:56:15 pour vous, Judith, par contre,
00:56:17 sur la question de l'immigration,
00:56:19 je suis désolé, mais là, il y a une continuité
00:56:21 qui est totale,
00:56:23 vraiment totale. - Bon, l'avenir nous dira
00:56:25 ce sont les nouvelles têtes, donc,
00:56:27 de ces partis qui créent une union des droites
00:56:29 ou si, d'ici là, les responsables,
00:56:31 dans un but même électoraliste,
00:56:33 tenteront d'aller
00:56:35 vers cette ouverture pour avoir
00:56:37 un peu plus que ce qu'on a vu
00:56:39 lors de la dernière présidentielle, notamment.
00:56:41 Je voudrais qu'on s'arrête deux, trois minutes
00:56:43 sur les nouvelles révélations dans l'affaire Pierre Palma.
00:56:45 L'humoriste à l'origine du grave accident
00:56:47 de la route du 10 février dernier qui a causé
00:56:49 la mort d'un enfant à naître
00:56:51 ne détiendrait pas de contenu
00:56:53 pédopornographique sur les appareils
00:56:55 numériques saisis à son domicile.
00:56:57 Une procédure, vous le savez, avait été ouverte
00:56:59 par le parquet de Paris le 18 février
00:57:01 dernier après la dénonciation d'un habitant à Bordeaux
00:57:03 qui avait remis deux vidéos aux enquêteurs
00:57:05 mais l'examen ne permettrait pas de certifier
00:57:07 à ce stade, du moins, que l'humoriste
00:57:09 visionne effectivement des contenus illicites
00:57:11 même si des paroles prononcées
00:57:13 par le cométien pourraient jeter le
00:57:15 trou. Pierre Gentillet, c'est à la vocale
00:57:17 évidemment que je m'adresse, l'enquête se
00:57:19 poursuit tout de même. Pierre Palma
00:57:21 n'a jamais été entendu sur ce volet
00:57:23 de l'enquête en raison de son état de santé mais ça nous
00:57:25 pousse tout de même à une
00:57:27 forme de prudence et je parle notamment
00:57:29 de nous-mêmes médias. Quand l'enquête
00:57:31 médiatique veut aller plus vite que la justice
00:57:33 parfois, il vaut mieux attendre
00:57:35 en effet les résultats officiels.
00:57:37 A fortiori en plus quand on voit un petit peu l'état
00:57:39 des faits qui nous sont communiqués parce qu'enfin
00:57:41 on ne parle que d'une simple dénonciation.
00:57:43 Alors on s'est dit tout de même une dénonciation
00:57:45 qui donne lieu derrière à une enquête
00:57:47 la personne qui est venue au commissariat n'est pas venue
00:57:49 les mains vides. C'est du moins ce qu'on a pu supposer.
00:57:51 Mais c'est vrai que je trouve que
00:57:53 la précipitation avec laquelle
00:57:55 une partie, alors pas tellement de la presse mais en tout cas
00:57:57 surtout au niveau des réseaux sociaux
00:57:59 s'est jetée, s'est engouffrée en désensaillé
00:58:01 c'est sûr. Eh bien justement
00:58:03 pour l'instant
00:58:05 cette communication sur l'absence
00:58:07 de fichiers pédopornographiques
00:58:09 dans l'ordinateur de Pierre Palma
00:58:11 évidemment nous nous incitait à la prudence
00:58:13 enfin je dis nous mais moi Lucas je me suis
00:58:15 jamais senti concerné puisque
00:58:17 la présomption d'innocence s'applique
00:58:19 on était seulement et on est
00:58:21 toujours, d'ailleurs je le dis aussi à Réverso
00:58:23 on est toujours dans le stade de l'enquête
00:58:25 donc ça ne veut pas dire
00:58:27 comment dirais-je, il peut y avoir
00:58:29 aussi demain de nouvelles découvertes
00:58:31 mais même s'il y a
00:58:33 de nouvelles découvertes demain, nous devons
00:58:35 avoir la même prudence
00:58:37 jusqu'au jugement. Qu'on soit bien compris
00:58:39 d'ailleurs par les gens qui nous suivent, il ne s'agit pas
00:58:41 d'éloigner qui que ce soit
00:58:43 et surtout pas Pierre Palma dans le geste
00:58:45 dont on parle depuis des jours
00:58:47 maintenant est dramatique
00:58:49 et totalement inexcusable
00:58:51 c'est juste qu'on est face à une réalité Nathan Devers
00:58:53 c'est que dans un emballement médiatique
00:58:55 émotionnel comme celui-là
00:58:57 qui nous a tous
00:58:59 qui nous a tous submergés
00:59:01 parfois il faut peut-être
00:59:03 prendre le temps de regarder les choses
00:59:05 et de distinguer le vrai du faux.
00:59:07 Oui je suis tout à fait d'accord avec vous, il y a quelque chose de
00:59:09 fondamentalement malsain dans cette affaire Palma depuis le début
00:59:11 ce fait est tragique, on est tous d'accord
00:59:13 des faits divers, tragiques
00:59:15 et on a tous les jours en France des centaines, on peut en prendre tous les jours
00:59:17 la PQR, il suffit de la lire
00:59:19 on peut en faire la presse quotidienne régionale
00:59:21 on peut en faire des JT
00:59:23 tous les jours. Il y a eu quelque chose
00:59:25 de malsain dans la sérialisation
00:59:27 dans la manière dont l'actualité nationale
00:59:29 devient une grande série télé
00:59:31 une grande série, le Palma de show quotidien
00:59:33 et tout le monde en a remis une pièce et ça a été profondément
00:59:35 malsain. Il y a l'autre versant
00:59:37 de la pièce, il y a l'autre face de la pièce
00:59:39 c'est le côté aussi électrochoc
00:59:41 sociétal
00:59:43 sur des questions majeures
00:59:45 que sont les stupéfiants au volant et
00:59:47 j'en passe. Et les addictions
00:59:49 d'une manière générale. Je pense que des questions
00:59:51 aussi graves, on ne les règle pas sous le coup de l'émotion
00:59:53 et que un fait divers ça suscite uniquement l'émotion
00:59:55 on va dire "oh là là, c'est pas bien ce qu'il a fait, c'est méchant
00:59:57 c'est grave, il faut prendre des mesures radicales"
00:59:59 c'est pas comme ça qu'on fait de la politique, il faut la faire de manière
01:00:01 sereine. Et sur le cas de
01:00:03 la pédopornographie
01:00:05 moi j'estime que tant que quelqu'un n'est pas mis en examen
01:00:07 on ne devrait pas parler dans la presse
01:00:09 d'une affaire comme celle-ci. Parce qu'à supposer
01:00:11 que M. Palmate soit innocent, imaginons un instant
01:00:13 que sur ce volet de la pédopornographie il soit
01:00:15 entièrement innocent. On sait d'ailleurs que ces dernières
01:00:17 années il a été victime de chantage à plusieurs reprises
01:00:19 qu'il avait manifestement dans son entourage
01:00:21 et qu'il a sans doute toujours des maîtres chanteurs
01:00:23 des gens extrêmement toxiques qui passent des coups de téléphone
01:00:25 surtout quand il est en garde à vue etc.
01:00:27 Le fait de faire fuiter cela
01:00:29 ça interroge la responsabilité de gens dans la police
01:00:31 qui ont manifestement
01:00:33 téléphoné à la presse, aux journalistes
01:00:35 qui ont fait fuiter des informations d'une enquête, c'est extrêmement
01:00:37 grave. Ça interroge la responsabilité
01:00:39 - Il n'y a pas que les policiers qui font fuiter des PV vous savez
01:00:41 - Oui mais - Je parle sous le contrôle de Jean-Michel
01:00:43 Fauvergue mais - Les gens dans l'univers
01:00:45 - Les avocats bien sûr, c'est vous derrière - Des gens dans l'univers large de la police
01:00:47 ou de l'enquête, ça interroge la responsabilité
01:00:49 des réseaux sociaux, ça interroge la responsabilité
01:00:51 de l'enquête et c'est extrêmement grave
01:00:53 et là ce qu'on est en train, ce à quoi
01:00:55 on est en train d'assister c'est quoi ? C'est que si vous voulez
01:00:57 si le débat national des réseaux
01:00:59 sociaux, des médias, de toute la société
01:01:01 décide de devenir obsessionnel
01:01:03 sur un fait divers, en l'occurrence
01:01:05 celui de M. Palmade, il peut avoir une influence
01:01:07 sur le cours de la justice.
01:01:09 On l'a vu dans la décision qui a été prise de
01:01:11 - D'ailleurs moi j'allais vous demander ensuite
01:01:13 si la détention provisoire n'est pas d'une certaine
01:01:15 manière motivée aussi par la
01:01:17 troisième enquête en pédopornographie
01:01:19 qui semble, là c'est un problème
01:01:21 - Par cette enquête je ne sais pas, mais par tout le débat qu'il y a eu
01:01:23 par tout le débat médiatique, par tout le débat sur les réseaux sociaux
01:01:25 quand il y a eu la première décision de la justice sur les
01:01:27 réseaux, les gens disaient "oh là là c'est scandaleux, il a eu un
01:01:29 traitement de faveur" évidemment que oui
01:01:31 et qu'il y a eu une pression populaire
01:01:33 sur la justice et ça ça signifie que maintenant, demain
01:01:35 on fait des accusations peut-être
01:01:37 mensongères contre moi ou contre vous, contre n'importe
01:01:39 qui et les réseaux sociaux, les médias s'emballent
01:01:41 contre un citoyen pris au hasard
01:01:43 comme un bouc émissaire et que la justice devra en tenir
01:01:45 compte. C'est une menace pour la démocratie.
01:01:47 - Jean-Michel Fauvergue - Je crois qu'il faut aussi
01:01:49 se poser la vraie question, la vraie question
01:01:51 c'est est-ce qu'il y a encore dans ce pays
01:01:53 un secret de l'enquête, en particulier dans l'affaire
01:01:55 Palmade compte tenu du fait
01:01:57 qu'on sait absolument
01:01:59 tout ce qui a été dit, tout ce qui s'est fait, etc.
01:02:01 et ça fuit de partout et pas
01:02:03 et évidemment pas que du côté de la
01:02:05 police je tiens à le dire.
01:02:07 - Oui les avocats savent s'y prendre aussi.
01:02:09 - Ça fuit dans tous les sens
01:02:11 d'une manière générale. - Les juges aussi.
01:02:13 - Comme une barrique percée qui
01:02:15 perdrait son lot de toute part ou son vin.
01:02:17 Ça c'est la première chose, la deuxième chose
01:02:19 c'est le
01:02:21 sacro-saint principe
01:02:23 de la présomption d'innocence.
01:02:25 Alors
01:02:27 je parle pas dans l'affaire principale
01:02:29 - Non, parce que là il n'y a pas de présomption d'innocence.
01:02:31 - Voilà, c'est une affaire qui est révélée
01:02:33 donc il n'y a aucun problème là-dessus. Je parle de tout
01:02:35 ce qui se rajoute après et bien évidemment
01:02:37 je suppose que dans l'entourage de M.
01:02:39 Palmade qui
01:02:41 s'est construit une carrière, a dû se construire aussi
01:02:43 pas mal d'amis, pas mal d'ennemis
01:02:45 voilà, il y a des gens
01:02:47 qui l'en veulent et qui vont
01:02:49 en profiter aussi pour répandre
01:02:51 les choses qui forcément
01:02:53 seront pas forcément
01:02:55 vrais mais qui en plus
01:02:57 vont nuire à
01:02:59 la sérénité des débats et de l'enquête qui va
01:03:01 se passer. Donc
01:03:03 est-ce qu'on va pouvoir revenir dans ce
01:03:05 pays au secret de l'enquête et à
01:03:07 la présomption d'innocence ? - Est-ce qu'on l'a déjà vu ?
01:03:09 Vous l'avez déjà connu vous ?
01:03:11 Une enquête aussi médiatisée qui reste dans le secret ?
01:03:13 - Je l'ai connue au début quand on se commençait en
01:03:15 police judiciaire il y a très longtemps. Je crois que c'est foutu
01:03:17 définitivement mais
01:03:19 à un certain moment il faut quand même
01:03:21 rester raisonnable et je tiens à souligner
01:03:23 d'ailleurs l'aspect raisonnable sur
01:03:25 ce plateau-là, moi tous les plateaux
01:03:27 que j'ai faits, il y a eu de grandes précautions
01:03:29 oratoires qui ont été prises à la fois par les journalistes
01:03:31 et par les intervenants et c'est une bonne chose.
01:03:33 - Un ou deux derniers mots Judith
01:03:35 Vaintraub ? Est-ce que ça doit nous pousser
01:03:37 tout cela à une forme de retenue autour de ce qui est devenu
01:03:39 vraiment le feuilleton de la déchéance
01:03:41 d'un homme porté sur la place publique ?
01:03:43 - Oui pour tout ce qui concerne
01:03:45 l'affaire, moi
01:03:47 je suis beaucoup plus
01:03:49 réservée, je l'ai dit,
01:03:51 je me suis fait d'ailleurs assez largement
01:03:53 critiquée pour ça,
01:03:55 sachant d'un homme qui a
01:03:57 vraiment étalé
01:03:59 sa vie intime dans les
01:04:01 médias,
01:04:03 moi je trouve qu'il y a un retour
01:04:05 de bâton
01:04:07 auquel forcément... - C'est différent quand vous
01:04:09 voissez des morceaux de mon épique voilé
01:04:11 - Il n'y a pas des voilés
01:04:13 - Mais vous ne pouvez pas vous servir des médias
01:04:15 pour mettre en valeur
01:04:17 ce qui est bénéfique
01:04:19 et lors de... - C'est un peu manifestant.
01:04:21 - Je ne parle pas du tout du secret de l'enquête,
01:04:23 je suis absolument d'accord avec Nathan
01:04:25 ni de la présomption d'innocence,
01:04:27 je suis d'accord avec Jean-Michel, il faudrait
01:04:29 qu'ils soient l'une et l'autre
01:04:31 respectés, je ne vois pas comment on pourrait
01:04:33 y revenir, je parle vraiment de
01:04:35 l'étalage de la vie privée. - Oui,
01:04:37 moi j'ai toujours fait une distinction entre
01:04:39 disons la première affaire
01:04:41 qui avait à mon sens vraiment un intérêt
01:04:43 - Celle de l'accident. - Oui, il y avait vraiment
01:04:45 une question d'intérêt public ici,
01:04:47 sur la question des stupéfiants au volant,
01:04:49 je veux dire c'est quand même un drame
01:04:51 assez... on s'entend
01:04:53 avec les victimes, on a pu
01:04:55 constater après avec cette affaire,
01:04:57 donc c'était assez grave.
01:04:59 L'emballement après, ça révèle aussi
01:05:01 notre époque, c'est comment faire
01:05:03 à l'avenir,
01:05:05 comment respecter ce temps médiatique
01:05:07 et ce temps de l'enquête qui est de plus en plus difficile.
01:05:09 C'est vraiment rendu, je pense,
01:05:11 en plus quand ce sont des personnalités
01:05:13 et aussi il y a une part qui nous échappe, je suis désolée,
01:05:15 mais on ne peut pas nécessairement prévoir
01:05:17 qu'il y allait avoir cette espèce de déballement
01:05:19 et de... - Et d'enchaînement d'enquête
01:05:21 - Oui, parce que c'est une question de circonstance aussi.
01:05:23 Cet événement, ce qui a peut-être arrivé,
01:05:25 je ne sais pas, en plein milieu
01:05:27 du mois d'août ou quoi que ce soit, est-ce que ça aurait eu
01:05:29 la même portée? Il y a des choses aussi qui nous échappent.
01:05:31 - Bon, on suivra
01:05:33 là encore les prochains développements
01:05:35 et surtout les informations
01:05:37 officielles autour de cette enquête.
01:05:39 Si vous n'étiez pas avec nous au début de l'émission,
01:05:41 on est revenu sur les obsèques
01:05:43 de cette professeure de 53 ans
01:05:45 violemment assassinée, vous le savez,
01:05:47 il y a une dizaine de jours, par un gamin,
01:05:49 par un adolescent de 16 ans qui est entré en courant
01:05:51 avec un couteau. Cette triste affaire
01:05:53 nous interroge sur
01:05:55 l'état de santé mentale des adolescents
01:05:57 aujourd'hui. On va en discuter quelques instants
01:05:59 puisque des adolescents sont confrontés au quotidien,
01:06:01 désormais, vous le savez tous, aux réseaux sociaux.
01:06:03 Des réseaux sociaux qui peuvent,
01:06:05 sans faire de lien de cause à effet, aussi provoquer
01:06:07 des dégâts chez les jeunes. Hier, justement,
01:06:09 l'Assemblée nationale a voté
01:06:11 l'obligation de l'accord parental
01:06:13 pour l'utilisation des réseaux sociaux
01:06:15 pour les moins de 15 ans. Mais
01:06:17 cette mesure est-elle applicable,
01:06:19 facilement réellement applicable
01:06:21 par les parents à la maison ou les responsables
01:06:23 légaux ? Regardez ce début
01:06:25 de réponse avec le sujet de Mathilde Couvillier-Fleur-Norand.
01:06:27 On en discute.
01:06:29 Un accord parental
01:06:31 obligatoire pour les moins de 15 ans sur
01:06:33 les réseaux sociaux, une proposition
01:06:35 de loi adoptée quasiment à l'unanimité.
01:06:37 Pour 82,
01:06:39 contre 2, l'Assemblée nationale
01:06:41 a adopté.
01:06:43 Une loi qui ne changera pas grand-chose,
01:06:45 selon cette psychanalyste.
01:06:47 Je pense qu'il faut être dans l'air du temps.
01:06:49 Je pense qu'il faut donner l'autorisation à son enfant
01:06:51 mais garder un contrôle dessus
01:06:53 en expliquant que vous avez un droit de regard parce qu'il
01:06:55 n'est pas encore majeur.
01:06:57 Il vaut mieux toujours savoir ce qui se passe
01:06:59 que de faire l'autruche. Nos enfants
01:07:01 les ont dans les cours de récréation,
01:07:03 même si vous leur dites non, ils auront des copains
01:07:05 qui les ont. Et le conseil à donner aux parents,
01:07:07 c'est de créer un climat de confiance
01:07:09 qui ne soit pas dans la sanction.
01:07:11 Selon la CNIL, la première inscription
01:07:13 sur les réseaux sociaux intervient à 8 ans
01:07:15 et demi, un âge très bas pour des adolescents
01:07:17 en construction. Chez les jeunes filles,
01:07:19 certaines représentations du corps véhiculé
01:07:21 sur Internet peuvent conduire
01:07:23 à un malaise physique.
01:07:25 Il faut vraiment comprendre que les réseaux sociaux,
01:07:27 on filme le meilleur de nos vies. C'est un peu
01:07:29 comme un film hollywoodien, on est maquillé,
01:07:31 on est coiffé et ce n'est pas la réalité.
01:07:33 Il faut faire attention à ne pas
01:07:35 créer de complexe, effectivement,
01:07:37 et apprendre de la distance.
01:07:39 Le texte sur la majorité numérique devrait prochainement
01:07:41 être examiné au Sénat.
01:07:43 Vous avez entendu le commentaire
01:07:45 du sujet ? Alors je vais commencer
01:07:47 par vous, Nathan, parce qu'on sait que vous avez écrit
01:07:49 ce très beau roman.
01:07:51 Les liens artificiels.
01:07:53 Non, les paradis artificiels, je vous ai rattrapé.
01:07:55 Les liens artificiels, merci Pierre.
01:07:57 8 ans et demi,
01:07:59 la première inscription sur les réseaux sociaux,
01:08:01 ça paraît quand même très jeune, et même avec l'accord des parents.
01:08:03 Oui, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:08:05 on a affaire à des générations qui sont éduquées
01:08:07 en même temps au réel et au virtuel.
01:08:09 À partir de quel âge, selon vous, un enfant est apte
01:08:11 à utiliser les réseaux sociaux ?
01:08:13 Pour moi, c'est-à-dire que, si vous voulez,
01:08:15 on peut prendre des exemples,
01:08:17 les années entre 8 ans et la majorité,
01:08:19 il y a un certain nombre de découvertes qui sont majeures.
01:08:21 La découverte de l'amitié, la découverte de la connaissance,
01:08:23 la découverte du désir. Au moins, c'est trois découvertes.
01:08:25 Et de facto, aujourd'hui,
01:08:27 c'était déjà le cas dans ma génération,
01:08:29 et c'est encore plus le cas dans celle d'aujourd'hui,
01:08:31 c'est que ces expériences-là sont
01:08:33 liées, sont consubstantielles. Vous découvrez
01:08:35 l'amitié en même temps que vous la découvrez
01:08:37 dans les cours de récréation, avec vos camarades,
01:08:39 avec vos copains de classe, etc.
01:08:41 Et en même temps, sur les réseaux sociaux. Évidemment, ce ne sont
01:08:43 absolument pas les mêmes modalités d'amitié.
01:08:45 Vous découvrez la connaissance en même temps sur Wikipédia,
01:08:47 en même temps sur les salles de cours.
01:08:49 Et le désir, à travers la pornographie,
01:08:51 est le vrai désir. Donc, si vous voulez, ces expériences
01:08:53 sont de facto imbriquées. Et me semble-t-il,
01:08:55 il y a aujourd'hui, dans les générations
01:08:57 qui sont les nôtres, une forme, si vous voulez,
01:08:59 d'aliénation, au sens littéral du terme,
01:09:01 de transformation, de devenir autre,
01:09:03 de devenir virtuel, qui est en train de s'imposer.
01:09:05 Face à cela, la réaction consistant à dire
01:09:07 "prenons la déconnexion",
01:09:09 à mon avis, est un peu irréaliste.
01:09:11 Et même pour les moins de 15 ans,
01:09:13 je pense que ça ne marche pas comme ça dans une famille.
01:09:15 Donc, ce n'est pas une bonne idée de généraliser
01:09:17 le contrôle parental ? C'est utopique, plutôt ?
01:09:19 Moi, il me semble que la bonne solution,
01:09:21 c'est d'essayer de détourner le système
01:09:23 de l'intérieur. Ça veut dire d'essayer
01:09:25 de valoriser, et ça peut peut-être se faire à l'échelle gouvernementale,
01:09:27 des contenus sur les réseaux sociaux
01:09:29 qui soient qualitatifs au maximum.
01:09:31 Mais ce n'est pas les gouvernements qui sont responsables
01:09:33 des contenus sur les réseaux sociaux,
01:09:35 ce sont les hébergeurs de...
01:09:37 Par exemple, regardez, je vais vous donner un exemple.
01:09:39 Les éditeurs eux-mêmes ? Bien sûr, mais sur le service public,
01:09:41 il y a eu des volontés de créer des podcasts
01:09:43 qui ont pu transformer, moi je connais plein de gens
01:09:45 qui se sont lancés dans la philosophie,
01:09:47 par les réseaux sociaux ou par le numérique,
01:09:49 par la découverte de podcasts de philosophie numérique
01:09:51 ou en littérature, etc. Il me semble que ces expériences-là,
01:09:53 qui peuvent être
01:09:55 notre responsabilité à tous,
01:09:57 la vôtre pour le droit,
01:09:59 pour le journalisme, pour la philosophie, etc.
01:10:01 C'est peut-être ça, me semble-t-il, c'est-à-dire d'essayer
01:10:03 de s'appuyer sur ce support
01:10:05 qui, aujourd'hui, qu'on le veuille ou non,
01:10:07 structure notre socialité,
01:10:09 et d'essayer de faire en sorte de retrouver le réel
01:10:11 par-delà
01:10:13 la déconnexion qui s'installe.
01:10:15 Mais du coup, vous voulez contraindre les réseaux sociaux,
01:10:17 les contraindre les opérateurs, donc si j'ai bien compris,
01:10:19 à présenter plus de contenus qualitatifs.
01:10:21 Ce serait que le gouvernement
01:10:23 imposerait à Facebook...
01:10:25 - Il y a aussi les contenus proposés par les sites,
01:10:27 mais il y a aussi ce qu'en font
01:10:29 les utilisateurs et les messages qui sont échangés.
01:10:31 La haine, la sexualité,
01:10:33 vous l'avez évoqué,
01:10:35 l'addiction, le regard permanent de l'autre sur soi.
01:10:37 Ça, vous pouvez avoir des podcasts de philosophie,
01:10:39 de journalisme, de droit, tout ce que vous voulez.
01:10:41 Il y aura toujours ce
01:10:43 regard permanent de l'autre sur l'adolescent
01:10:45 qui n'est pas naturel en soi.
01:10:47 On n'est pas fait pour passer notre journée
01:10:49 le regard de l'autre porté sur soi.
01:10:51 - Je suis d'accord avec vous, mais autrement dit,
01:10:53 là où je suis pessimiste, c'est que je pense que le technique
01:10:55 gagne toujours sur la volonté politique.
01:10:57 Et vous regardez l'histoire de l'humanité, à chaque fois qu'il y a une révolution
01:10:59 technologique, elle dépasse toujours
01:11:01 les volontés politiques de tel ou tel
01:11:03 qui veulent s'opposer à la modernité technique.
01:11:05 - La neuropsychanalyse qu'on a vue dans le sujet,
01:11:07 Judith, je sais que vous voulez réagir,
01:11:09 tout le monde va réagir bien sûr,
01:11:11 dit qu'il faut rester dans l'air du temps, en gros,
01:11:13 on ne peut pas stigmatiser nos enfants en les privant de réseaux sociaux.
01:11:15 Vous êtes d'accord avec ça ?
01:11:17 - Non, je ne suis pas d'accord avec ça.
01:11:19 En revanche, je suis d'accord avec Nathan, on a perdu d'avance
01:11:21 le combat technique,
01:11:23 on ne le gagnera pas, mais
01:11:25 il y a une bonne intention
01:11:27 dans cette proposition de technique.
01:11:29 - Oui, mais ce n'est pas avec des bonnes intentions qu'on change le monde.
01:11:31 - C'est d'impliquer les parents.
01:11:33 Parce que la seule réponse
01:11:35 possible pour protéger
01:11:37 les enfants jeunes, c'est que
01:11:39 les parents s'investissent davantage.
01:11:41 Ce texte n'est pas la bonne
01:11:43 solution pour le faire, mais à mon avis,
01:11:45 plutôt que dans une aléatoire
01:11:47 influence sur les contenus dont je ne vois pas
01:11:49 tellement d'agir. - Judith,
01:11:51 une fois que vous avez donné accord à votre enfant de 15 ans
01:11:53 d'avoir un réseau social,
01:11:55 derrière, vous ne contrôlez plus rien. - Ce n'est pas le bon texte,
01:11:57 mais c'est la bonne intention, ce sont les parents.
01:11:59 Alors, comment les responsabiliser ?
01:12:01 C'est une question qui se
01:12:03 travaille, mais c'est effectivement
01:12:05 plus dans cette direction-là, me semble-t-il,
01:12:07 qu'il faut aller,
01:12:09 d'essayer d'influencer les contenus. - Que pensent les Français
01:12:11 du contrôle parental ? On vous a posé
01:12:13 la question, Karima, vous reprenez derrière.
01:12:15 - Moi, j'ai une petite soeur
01:12:17 de 8 ans, et quand je vois, elle a TikTok,
01:12:19 et quand je vois ce qui se passe sur son TikTok, je me dis que c'est pas
01:12:21 normal aussi. Donc, moi, je trouve que c'est
01:12:23 une bonne chose. - Je pense que c'est
01:12:25 plutôt une bonne idée, puisqu'aujourd'hui, on voit qu'il y a
01:12:27 eu pas mal de... Comment dire ?
01:12:29 De dérives,
01:12:31 notamment au niveau du harcèlement.
01:12:33 - Chacun est libre de faire ce qu'il veut. Après, je trouve ça
01:12:35 un peu plus logique que ce soit
01:12:37 contrôlé, surtout pour
01:12:39 les mineurs. - Le harcèlement scolaire
01:12:41 qui se poursuit jusqu'à la maison, donc qu'on puisse
01:12:43 contrôler tout ça, et que les parents, effectivement,
01:12:45 aient un droit de regard sur ce qui se passe et qu'ils puissent
01:12:47 contrôler l'accès aux réseaux sociaux, ça me paraît
01:12:49 être une super idée, et il est temps de le faire.
01:12:51 - Oui, les réseaux sociaux, Karima, c'est aussi la violence,
01:12:53 les agressions qui sont filmées,
01:12:55 le harcèlement qui se poursuit nuit et jour.
01:12:57 C'est ça aussi. - Oui, mais vous savez,
01:12:59 j'ai l'impression que, et je
01:13:01 nous inclue aussi, mais surtout aussi
01:13:03 la jeune génération, nous sommes des générations
01:13:05 cobayes, littéralement. On
01:13:07 essaie des choses, on essaie en ce
01:13:09 moment le contrôle parental, on se dit on va peut-être
01:13:11 essayer de faire quelque chose, alors qu'il y a beaucoup
01:13:13 de parents désolés et d'autres
01:13:15 qui ne maîtrisent même pas eux-mêmes
01:13:17 nécessairement tous ces outils.
01:13:19 Et moi, je pense que sur les réseaux sociaux,
01:13:21 sur ce qu'on retrouve en général
01:13:23 sur le web, vous avez le meilleur
01:13:25 comme le pire. Vous avez effectivement
01:13:27 l'accès à la philosophie, à l'art,
01:13:29 à toutes ces choses, ces belles choses
01:13:31 de l'humanité, et vous avez accès
01:13:33 aussi à toutes sortes de contenus
01:13:35 et la rapidité aussi
01:13:37 à laquelle on peut avoir accès à
01:13:39 certains contenus, on est à peine, on commence
01:13:41 à peine à comprendre les effets que ça fait
01:13:43 sur le cerveau, sur l'attention,
01:13:45 donc est-ce qu'on est en train peut-être
01:13:47 de changer... - Sur notre santé mentale, tout simplement, et celle
01:13:49 des plus jeunes. - Et il y a plusieurs études
01:13:51 en ce moment qui se déploient
01:13:53 pour essayer de comprendre un peu l'effet des réseaux
01:13:55 sociaux, notamment sur les jeunes, et
01:13:57 on le voit, d'ailleurs je lisais pas plus tard,
01:13:59 il y a quelques jours, c'est un article très
01:14:01 intéressant, c'est dans le Journal de Québec, où
01:14:03 on faisait référence à des études. - Excellent Journal de Québec.
01:14:05 - Et c'est une professeure du département
01:14:07 de psychiatrie et d'addictologie
01:14:09 de l'Université de Montréal,
01:14:11 et elle a recueilli, en tout cas elle a suivi,
01:14:13 à peu près 4000 adolescents sur
01:14:15 plusieurs années, et il y avait vraiment un effet
01:14:17 très négatif sur l'estime de soi,
01:14:19 sur les troubles alimentaires, sur
01:14:21 l'anxiété, mais on va pas empêcher
01:14:23 non plus, il y a quelque chose de très, effectivement, très addictif.
01:14:25 - Ces enfants harcelés qui vont jusqu'au
01:14:27 suicide, c'est...
01:14:29 vivre en permanence, Jean-Michel, sous le
01:14:31 regard des autres du groupe, je le disais
01:14:33 tout à l'heure, ça rend fou, les corps sont
01:14:35 idéalisés, transformés, les filtres,
01:14:37 la chirurgie, les vies sont romancées,
01:14:39 ces réseaux, en fait, un réseau social
01:14:41 a de quoi faire complexer n'importe
01:14:43 qui, donc dès l'instant où il y a une fragilité,
01:14:45 et par essence, l'adolescence et l'enfance
01:14:47 sont des moments de fragilité
01:14:49 exacerbée, eh bien
01:14:51 il y a des questions à se poser, évidemment. - Il y a des questions à se poser,
01:14:53 il y a peut-être des solutions à essayer
01:14:55 de trouver, si des solutions existent,
01:14:57 et cette
01:14:59 discussion-là, à l'Assemblée nationale, qui est
01:15:01 une proposition
01:15:03 de loi présentée
01:15:05 par le groupe Horizon,
01:15:07 a été fait au départ
01:15:09 sous le biais du harcèlement, justement,
01:15:11 parce que c'est un problème,
01:15:13 on a vu récemment
01:15:15 tout ce qui s'est passé en termes
01:15:17 de harcèlement, et vous avez vu que
01:15:19 la majorité, plus que la majorité,
01:15:21 la quasi-unanimité des gens
01:15:23 présents à l'Assemblée nationale, ont voté pour,
01:15:25 donc eux ne se sont pas posé la question de savoir
01:15:27 si c'était faisable, si ce n'était pas faisable,
01:15:29 ils se sont dit, c'est de notre responsabilité,
01:15:31 on doit prendre cette responsabilité-là,
01:15:33 et il y a eu ce vote favorable,
01:15:35 je constate d'ailleurs, avec
01:15:37 plaisir, que les Français que vous avez interrogés
01:15:39 dans la rue, ils sont favorables aussi,
01:15:41 donc... - Mais tout le monde se sent un peu
01:15:43 dépassé par ce phénomène. - Il faut qu'on
01:15:45 arrive à travailler là-dessus, alors bien
01:15:47 évidemment qu'il y a le rôle des parents,
01:15:49 bien évidemment que
01:15:51 ce rôle des parents devait
01:15:53 exister avant, et doit exister, mais s'il peut
01:15:55 s'appuyer sur une loi maintenant, c'est pas plus mal.
01:15:57 - Le parent qui ne veut pas que son enfant, en moins de 15 ans,
01:15:59 aille sur les réseaux, il n'a pas besoin
01:16:01 d'une loi pour le faire. - Mais c'est ce que je...
01:16:03 - Surtout, moi ce que je vous dis, c'est que l'enfant de 15 ans, il ira
01:16:05 quand même sur les réseaux, parce que moi ce que je me demande
01:16:07 dans cette loi, alors j'ai pas lu le projet de loi,
01:16:09 mais ça serait bien de savoir
01:16:11 si les parents peuvent revenir sur leur décision
01:16:13 une fois qu'ils ont donné l'accord,
01:16:15 en cas de harcèlement par exemple,
01:16:17 qui peut empêcher un jeune de s'inscrire sous une fausse
01:16:19 identité, enfin je pense que surtout quand on est
01:16:21 jeune et qu'on est un peu habile... - C'est injouable.
01:16:23 - Oui, c'est injouable. Carême
01:16:25 a voulu y conclure, et Pierre aussi,
01:16:27 alors rapidement tous les deux s'il vous plaît pour qu'on puisse faire le dernier sujet.
01:16:29 - Mais je pense qu'on a basculé,
01:16:31 on est dans une autre civilisation,
01:16:33 numérique littéralement, et il y a
01:16:35 le contrôle parental, mais pensez aussi,
01:16:37 j'allais dire les parents, avant même
01:16:39 la naissance, vont partager
01:16:41 des photos de l'échographie sur les réseaux sociaux,
01:16:43 des photos de bébés... - Alors certains pas tous, hein.
01:16:45 - Non mais... - Enfin je veux pas...
01:16:47 - Des photos de leur enfant,
01:16:49 et donc il y a vraiment déjà cette identité-là,
01:16:51 ce visage numérique,
01:16:53 donc imaginez avec l'intelligence artificielle
01:16:55 ce qu'on peut faire, c'est pour ça que je dis, on est une génération
01:16:57 de cobayes, on essaie des choses, et dans 10,
01:16:59 15 ans, on va relire une photo. - Mais ça fait plus peur que rêver,
01:17:01 cette histoire quand même. Pierre, vous vouliez conclure.
01:17:03 - Oui, moi je vais sans doute passer pour
01:17:05 un vieux con, mais je pense qu'il y a quand même des solutions
01:17:07 beaucoup plus simples. - Jamais. - Non mais je sais
01:17:09 que je suis l'horrible réactionnaire sur ce plateau.
01:17:11 - Oh, ça va. - J'y vais jusqu'au bout. Mais écoutez,
01:17:13 moi j'ai vécu, il y a pas si longtemps,
01:17:15 avec des parents qui...
01:17:17 qui me donnaient un téléphone qui ne me permettait
01:17:19 pas, à mon avis, avant mes 16-17 ans,
01:17:21 d'avoir autre chose que de passer un coup de fil.
01:17:23 J'avais... - Oui, mais aujourd'hui, c'est plus possible.
01:17:25 - Attendez, laissez-moi terminer. - C'est plus possible.
01:17:27 - Aujourd'hui, non, rien du tout. Je vous dis, j'ai des enfants demain, ça sera exactement la même chose.
01:17:29 - Ah, ça... - J'ai très bien vécu.
01:17:31 - Alors, banco. - J'ai très bien vécu.
01:17:33 - Je peux vous demander votre âge ?
01:17:35 - Vous êtes méchant. - Vous avez plus de 30 ans ou pas ?
01:17:37 - 31. - 31 ans. Bon. Et vous
01:17:39 n'appartenez pas à... - Est-ce que
01:17:41 c'est surréaliste de... Encore une fois,
01:17:43 je suis pas encore parent, donc je m'avance
01:17:45 peut-être un peu. Est-ce que c'est surréaliste de dire qu'on ne va pas offrir
01:17:47 de smartphone à son enfant
01:17:49 avant 16 ans, qu'on va contrôler
01:17:51 l'accès à... - De plus en plus, malheureusement, et je suis
01:17:53 d'accord avec vous. - Non, mais je veux bien qu'il y ait
01:17:55 des failles. - La pression sociale sur les enfants...
01:17:57 - Je veux bien qu'il y ait des failles. - Vous êtes capable de vivre avec un enfant
01:17:59 qui sera dans une classe où tous les autres
01:18:01 enfants auront un smartphone
01:18:03 et vous lui ferez comprendre que vous, vous n'allez pas
01:18:05 lui en donner un ? - Oui. - Oui. - Bonne chance.
01:18:07 - Oui, je lui ferai comprendre. - Mais alors, ce sera une...
01:18:09 - Mais vous avez 1000 fois le jeu,
01:18:11 mais bonne chance. - Je vais vous dire une chose. Je fais pas de mon cas
01:18:13 une généralité, je fais pas de mon cas une généralité,
01:18:15 mais je...
01:18:17 Mes parents m'ont fait comprendre aussi ça. - Oui, mais c'est pas la même génération.
01:18:19 - Je pense qu'on peut faire comprendre ça aussi. On peut faire
01:18:21 comprendre ça aussi à ses enfants. Vous savez, une dernière chose,
01:18:23 certaines personnes qui sont très, très riches,
01:18:25 en particulier certains
01:18:27 milliardaires, je pense, il me semble que c'est Bill Gates
01:18:29 ou je sais plus. - Ils mettent leurs enfants dans des écoles
01:18:31 déconnectées. - Voilà. Ils mettent leurs enfants dans des écoles
01:18:33 déconnectées. Ils interdisent à leurs
01:18:35 enfants d'avoir un smartphone. - Tous les gens qui travaillent à
01:18:37 Silicon Valley, les gens qui travaillent à Silicon Valley
01:18:39 et qui sont les professionnels du numérique
01:18:41 et des technologies de demain, dans 90%
01:18:43 des cas, enfin, je vais dire 90%, je dis
01:18:45 n'importe quoi, mais j'ai lu un article aussi là-dessus,
01:18:47 en effet, la grande majorité des gens
01:18:49 qui travaillent dans ce milieu à la Silicon Valley
01:18:51 et qui font les technologies de demain ont des enfants
01:18:53 qui sont dans des structures et des lieux
01:18:55 totalement déconnectés. - Pourquoi est-ce qu'on interdit pas
01:18:57 les smartphones ? - Vous avez 100 fois raison.
01:18:59 - Qu'est-ce qui nous empêche d'interdire le smartphone à l'école ?
01:19:01 - Bon, on est en retard. Vous vouliez dire que si c'est vraiment très intelligent,
01:19:03 je veux bien l'entendre, Dator. - Vous mettez une présumé.
01:19:05 - Non, mais je sais que c'est toujours très intelligent.
01:19:07 - En un mot, les gens qui travaillent dans l'industrie du tabac,
01:19:09 souvent, c'est aussi un cliché, mais c'est vrai,
01:19:11 ils ne fument pas eux-mêmes. Et ce que dit
01:19:13 Pierre, il y a quelque chose de vrai, c'est qu'aussi, c'est une
01:19:15 manière de se décharger de l'éducation, c'est-à-dire quand vous
01:19:17 avez des enfants, les enfants, ça sollicite
01:19:19 le fait de leur donner des téléphones,
01:19:21 ça fait aussi que ça
01:19:23 casse complètement la transmission parentale.
01:19:25 Et si vous voulez le fait de dire
01:19:27 à son enfant, "toi, tu n'auras pas
01:19:29 de smartphone", c'est pas nécessairement
01:19:31 apercevoir comme une forme de malchance ou de sévérité.
01:19:33 C'est au contraire, toi, tu vas avoir
01:19:35 une vraie relation humaine avec moi qui ne passe pas
01:19:37 uniquement par l'ordre du divertissement.
01:19:39 - Je vais avoir le plaisir
01:19:41 dans quelques années de me retrouver face à cette situation
01:19:43 et je vous dis,
01:19:45 je souhaite avoir la force de
01:19:47 Pierre Gentilhem. - Mais vous l'avez, je ne sais pas.
01:19:49 - On verra. 23h32.
01:19:51 Pardon à Alexis Vallée, le rappel
01:19:53 de l'actualité, et on passe à notre
01:19:55 dernier thème.
01:19:57 - En Grèce,
01:19:59 des heurts ont éclaté dans la soirée
01:20:01 entre les forces anti-émeutes
01:20:03 et un groupe de manifestants dans le centre
01:20:05 d'Athènes. Un rassemblement était
01:20:07 organisé dans la capitale à la mémoire
01:20:09 des 57 personnes tuées mardi
01:20:11 dans la collision frontale de deux trains.
01:20:13 Parmi les 5000 manifestants
01:20:15 présents devant le siège des chemins de fer
01:20:17 à Athènes, nombreux réclamaient
01:20:19 des comptes au gouvernement sur les
01:20:21 défaillances du système ferroviaire.
01:20:23 L'échec du lancement de la
01:20:25 fusée européenne Vega C
01:20:27 expliquait la commission d'enquête indépendante
01:20:29 chargée d'élucider l'affaire
01:20:31 a conclu à la détérioration
01:20:33 d'une pièce ukrainienne dans son moteur.
01:20:35 Elle n'a cependant pas remis en cause
01:20:37 la conception et le développement du lanceur,
01:20:39 mais a recommandé une série
01:20:41 de mesures pour garantir sa fiabilité
01:20:43 dans le futur.
01:20:45 Et la visite prévue du roi Charles III
01:20:47 en France ? Fin mars,
01:20:49 plus précisément du 26 au 29
01:20:51 selon l'Elysée.
01:20:53 Il s'agira de sa première visite d'Etat
01:20:55 sur le territoire en tant que souverain
01:20:57 britannique. Emmanuel Macron
01:20:59 présidera un dîner au château de Versailles pour l'occasion.
01:21:01 Charles III poursuivra ensuite
01:21:03 sa visite en Allemagne.
01:21:05 Le service national
01:21:07 universel sera-t-il
01:21:09 bientôt généralisé ?
01:21:11 L'hypothèse a été ravivée
01:21:13 cette semaine, mais le gouvernement, soucieux
01:21:15 de ne pas braquer la jeunesse dans ce contexte
01:21:17 inflammable de réforme des retraites,
01:21:19 joue la montre, nous dit que rien n'est acté.
01:21:21 Lancé en 2019 avec l'objectif de
01:21:23 le rendre à terme obligatoire
01:21:25 pour toute une classe d'âge, le dispositif
01:21:27 vise à impliquer la jeunesse française
01:21:29 dans la vie de la nation. On vous en dit plus
01:21:31 avec ce sujet et on en discute
01:21:33 dans un instant.
01:21:35 En rang serré et en uniforme,
01:21:39 ces jeunes font leur service national
01:21:41 universel. Créé en 2019,
01:21:43 l'objectif est d'encourager
01:21:45 la mixité sociale et faire vivre
01:21:47 les valeurs de la République.
01:21:49 Il peut se faire en trois étapes.
01:21:51 La première, un séjour de cohésion
01:21:53 de deux semaines en dehors du département
01:21:55 de résidence du jeune, avec des activités
01:21:57 autour de l'autodéfense,
01:21:59 de la sécurité routière ou du climat.
01:22:01 Deuxième phase, une mission
01:22:03 d'intérêt général de 84 heures
01:22:05 dans une association par exemple.
01:22:07 Et enfin, un engagement volontaire
01:22:09 de trois mois minimum est possible
01:22:11 pour les candidats. Tous les jeunes
01:22:13 de 15 à 17 ans sont incités à faire
01:22:15 leur essai nu pendant les vacances
01:22:17 scolaires. Sur place, ils sont
01:22:19 en uniforme, ils n'ont pas le droit au téléphone
01:22:21 la journée et participent aux rituels
01:22:23 républicains, comme la levée de drapeau
01:22:25 et le chant de la Marseillaise.
01:22:27 "Allez, tout le monde,
01:22:29 à la bataille, mon père !"
01:22:31 Pour le moment, le service national universel
01:22:33 se fait sur la base du volontariat.
01:22:35 800 000 jeunes sont espérés,
01:22:37 mais seulement 32 000 y ont
01:22:39 participé l'an dernier. Des pistes
01:22:41 sont alors étudiées par le gouvernement,
01:22:43 notamment celle de le rendre obligatoire
01:22:45 dans six départements pour septembre
01:22:47 2024, avant de peut-être
01:22:49 l'élargir dans tout le pays.
01:22:51 "Faut-il rendre le
01:22:53 SNU, service national universel
01:22:55 obligatoire pour tous les
01:22:57 lycéens ? Jean-Michel Fauvergue."
01:22:59 "Alors il se trouve que..."
01:23:01 "Parce que si c'est pour finir à former
01:23:03 vos bataillons, c'est sûr que je vois pas trop
01:23:05 l'intérêt." "Il se trouve
01:23:07 qu'il y a deux semaines, moi je suis allé
01:23:09 visiter un centre SNU,
01:23:11 je suis intervenu devant les petits jeunes
01:23:13 et c'était plutôt sympa,
01:23:15 l'échange était plutôt sympa.
01:23:17 D'abord je les ai trouvés très
01:23:19 respectueux, ils se lèvent
01:23:21 quand vous rentrez, ils s'assoient
01:23:23 quand vous repartez, ce qui n'existe pas tout le
01:23:25 temps aujourd'hui." "Ce qui existe de moins en moins."
01:23:27 "Ils chantent la marseillaise, même
01:23:29 s'ils la chantent doucement parce qu'ils sont timides à ce
01:23:31 stage-là, ils la chantent quand même.
01:23:33 C'est plutôt pas mal et puis on peut
01:23:35 pas..." "Oui mais c'est ça, le
01:23:37 meilleur outil de la cohésion nationale." "On peut pas
01:23:39 passer notre temps à dire le retour
01:23:41 du service militaire, oh qu'est-ce que ça nous a
01:23:43 manqué le service militaire, et
01:23:45 critiquer une structure comme ça." "C'est quand même deux salles de
01:23:47 ambiance Jean-Michel." "Elle est sans doute..." "C'est pas la
01:23:49 même histoire." "Elle est sans doute
01:23:51 cette structure-là, pas...
01:23:53 pas... enfin elle est
01:23:55 aménageable sans doute." "Perfectible."
01:23:57 "Perfectible mais il faut la garder.
01:23:59 Et puis non seulement il faut la garder mais il faut
01:24:01 aussi travailler sur d'autres choses
01:24:03 qui existent maintenant et qui
01:24:05 faudraient peut-être
01:24:07 vulgariser, ce sont
01:24:09 les épides, ce sont les écoles des
01:24:11 deuxième chance, ce sont aussi le service
01:24:13 militaire adapté comme on a en Outre-mer
01:24:15 qui permet aussi aux jeunes..." "C'est quoi exactement
01:24:17 le service militaire adapté ?" "Les épides, les écoles des deuxième chance,
01:24:19 le service militaire adapté, ça ressemble un
01:24:21 peu au SNU, mais ça
01:24:23 ça récupère des
01:24:25 enfants qui sont
01:24:27 déscolarisés, désocialisés." "Et c'est
01:24:29 obligatoire pour ces enfants-là ?" "Et qui sont récupérés,
01:24:31 non c'est sur la base du volontariat aussi, qui sont
01:24:33 récupérés et qui donnent de très bons résultats
01:24:35 parce qu'on recommence sur les bases.
01:24:37 Bonjour monsieur, bonjour madame,
01:24:39 au revoir monsieur, au revoir madame, c'est basique." "Ce que devraient faire les familles,
01:24:41 ce que devraient faire les familles."
01:24:43 "Oui en fait, on veut substituer les..."
01:24:45 "Donc voilà, moi je suis assez pour,
01:24:47 alors qu'il soit généralisé,
01:24:49 là j'avoue que j'ai
01:24:51 aucune idée là-dessus, mais je suis assez pour la manière
01:24:53 dont il se passe maintenant." "Ça suscite de
01:24:55 vifs critiques, tant pour son coup que
01:24:57 ses penchants militaristes,
01:24:59 certains parlent de gage donné à l'extrême droite,
01:25:01 je ne sais pas si quelqu'un veut réagir."
01:25:03 "C'est terrible, c'est...
01:25:05 c'est... enfin je... " "Vous avez vu...
01:25:07 "C'est Benjamin Lucas qui a dit ça ?" "J'attends les gants, Sandrine Rousseau
01:25:09 qui a dit... "Allez-y, allez-y."
01:25:11 "Préférer une jeunesse en uniforme qui fait des exercices
01:25:13 et aux ordres plutôt qu'une jeunesse libre,
01:25:15 émancipée, c'est très, très dangereux.
01:25:17 Nous ne devrions jamais prendre
01:25:19 ces signes aux faibles, à la légère,
01:25:21 nos discours sont..." "Elle a raison, elle a raison profondément,
01:25:23 je vais vous dire pourquoi." "Ah bah alors ça c'est la meilleure."
01:25:25 "Emmanuel Macron, et c'est là que c'est une arnaque, mais incroyable,
01:25:27 a été élu en 2017
01:25:29 sur l'argument "Je suis le président des jeunes"
01:25:31 de toute la Ve République.
01:25:33 Il aura été le président qui aura fait le plus de mal
01:25:35 à la jeunesse. Vous prenez, Pierre Gentilha sera d'accord avec moi
01:25:37 sur la politique sanitaire, vous prenez sur
01:25:39 tous les sujets. La jeunesse n'aura jamais
01:25:41 autant souffert que sous Emmanuel Macron,
01:25:43 ça aura été le président le plus rétrograde
01:25:45 alors qu'il est paradoxalement plus jeune de la Ve République,
01:25:47 le général de Gaulle, Pompidou,
01:25:49 Mitterrand qui était chez Brandt,
01:25:51 était à côté de lui. Des gens
01:25:53 beaucoup plus ouverts à la jeunesse et câblés
01:25:55 même, beaucoup plus ouverts à la jeunesse qu'Emmanuel Macron,
01:25:57 les gens ont voté, et d'ailleurs,
01:25:59 c'est pas fait hein. "C'est un modèle volontariat là."
01:26:01 "Non, non, non, mais le but c'est que ce soit obligatoire, Pierre."
01:26:03 "Ah, le rend obligatoire, pardon."
01:26:05 "Une obligation qui coûterait d'ailleurs
01:26:07 près de 2 milliards par an, pendant ce temps les enseignants
01:26:09 se plaignent de leur condition de travail." "Le modèle macronien
01:26:11 est profondément rétrograde par rapport à la jeunesse,
01:26:13 il a rien compris à la jeunesse, et si vous voulez,
01:26:15 et ça montre bien l'arnaque de la communication
01:26:17 politique, c'est qu'on croit que voter pour quelqu'un
01:26:19 qui a 39 ans, ça va signifier
01:26:21 qu'il va servir les jeunes en...
01:26:23 c'est la Reine Victoria, c'est le retour
01:26:25 au 19ème siècle anglais
01:26:27 dont personne n'a envie en France, il a rien compris
01:26:29 à notre génération." "Vous irez lui dire au banquet à Versailles
01:26:31 avec le roi Charles." "Voilà."
01:26:33 "Allez, dernier mot parce qu'on est en retard."
01:26:35 "Non mais vraiment très rapidement, moi je vois pas pourquoi
01:26:37 est-ce que ce serait quelque chose qui irait contre
01:26:39 la jeunesse de mettre ce service national
01:26:41 obligatoire, en réalité il faudrait surtout en faire
01:26:43 un vrai service militaire."
01:26:45 "Vous savez que quand il a été supprimé..."
01:26:47 "La jeunesse serait nécessairement opposée
01:26:49 à ça, je sais pas sur quelle étude d'opinion
01:26:51 vous vous fondez d'ailleurs, je vous basais
01:26:53 sur une image..." "Pierre, vous étiez peut-être jeune en 1996,
01:26:55 mais lorsque Jacques Chirac
01:26:57 a supprimé le service militaire,
01:26:59 je me rappelle, à 5 ans vous vous en souvenez peut-être pas,
01:27:01 moi j'étais un petit peu plus vieux, et tout le monde se demandait
01:27:03 déjà à quoi ça servait le service militaire
01:27:05 à l'époque, donc ça n'a choqué personne."
01:27:07 "Ça a été évident que ça substance..." "À l'époque ça n'a choqué personne
01:27:09 qui se soit supprimé."
01:27:11 "Bon, c'est terminé, enfin vous savez que je vous quitte jamais
01:27:13 comme ça, je vous permets de
01:27:15 sourire ou de vous évader d'une certaine manière
01:27:17 avec la dernière image.
01:27:19 Ce soir, je vous montre que des scientifiques
01:27:21 ont découvert un passage caché
01:27:23 long de 9 mètres à l'intérieur
01:27:25 de la grande pyramide d'Egypte, également
01:27:27 connu sous le nom de pyramide de Khéops,
01:27:29 dans le cadre d'un projet de recherche international.
01:27:31 Le passage mesure, regardez, 9 mètres
01:27:33 de long et plus de 2 mètres de large.
01:27:35 Il a été découvert sur la face nord de la pyramide.
01:27:37 Il est fort possible, disent les archéologues,
01:27:39 que le tunnel protège quelque chose.
01:27:41 Il pourrait protéger la véritable
01:27:43 chambre funéraire du roi Khéops.
01:27:45 Depuis 2015, cette mission scientifique
01:27:47 internationale scrute le ventre de la pyramide
01:27:49 afin de découvrir d'éventuels vides
01:27:51 ou structures internes méconnues. On apprend un peu plus
01:27:53 sur les méthodes de construction qui sont toujours
01:27:55 très mystérieuses. Encore aujourd'hui,
01:27:57 on a plein de questions autour du mystère des pyramides.
01:27:59 En 2017,
01:28:01 ils avaient révélé d'ailleurs la présence d'une
01:28:03 immense cavité de la taille d'un avion
01:28:05 de ligne au cœur de cette pyramide.
01:28:07 La pyramide de Khéops, qui est la dernière des
01:28:09 7 merveilles du monde antique, encore
01:28:11 debout, vieux de 4 500 ans,
01:28:13 le monument de 139 mètres de haut,
01:28:15 230 mètres de large, trône sur le plateau de Gizé,
01:28:17 aux côtés du Sphinx, des pyramides
01:28:19 de Kéfrène et de Mykérinos.
01:28:21 C'est un mystère absolu.
01:28:23 Ça me passionne.
01:28:25 C'est extraordinaire de découvrir encore des secrets.
01:28:27 Et le pire, c'est qu'il en reste beaucoup
01:28:29 à découvrir, puisque le mystère est entier.
01:28:31 Nathan, je sais que vous vous êtes très intéressé
01:28:33 par le mystère des pyramides.
01:28:35 C'est vrai.
01:28:37 Comme quoi les Antiques nous réservent tous les secrets.
01:28:39 On ne sait jamais ce que le passé nous réserve.
01:28:41 Vous avez un petit hamster, d'ailleurs, que vous appelez Khéops.
01:28:43 Je sais pas.
01:28:45 On va le vivre ensemble ?
01:28:47 On cherche un appart,
01:28:49 Nathan et moi.
01:28:51 Merci à vous tous.
01:28:53 Merci beaucoup d'avoir participé à cette émission.
01:28:55 Merci à Loumna Daoudi qui l'a préparée.
01:28:57 J'y dis Benjamin Clunéo également, qui est très précieux.
01:28:59 Que dire de Jacques Sanchez qui vous permet à tous
01:29:01 d'être présents sur cette table.
01:29:03 Je vous souhaite un très bon week-end.
01:29:05 À suivre l'édition de la nuit. Bonne nuit.