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  • 15/02/2023
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Elisabeth Lévy, Olivier Dartigolles et Patrick Lozès, Président du CRAN

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2023-02-15##

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Transcription
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04 Et ce sondage s'étipceousse pour le Conseil représentatif des associations noires, le CRANS.
00:09 91% des personnes noires, métisses, d'ascendance ou habitant dans la métropole disent avoir été victimes de discrimination.
00:16 Une urgence d'ordre public, Philippe.
00:19 Oui, Cécile. 67% des personnes interrogées estiment que le problème s'est aggravé
00:23 et ne se limite plus seulement à une attitude dédaigneuse, méprise, antirespectueuse,
00:27 mais à un refus d'embauche, un contrôle de police ou un refus d'accès au logement.
00:31 Nous sommes en compagnie de Patrick Lozès, président du CRANS, qui a présenté ce sondage.
00:35 Et on attend tout de suite vos témoignages au 0826 300 300.
00:40 Et à la question "Avez-vous été victime ou témoin de discrimination liée à la couleur de peau ?"
00:44 Pour l'instant vous dites victime 12%, témoin 14%, les deux 6% et aucun des deux 68%.
00:51 Ce qui nous paraît assez étonnant, mais vous pouvez nous appeler 0826 300 300 pour témoigner dans tous les cas.
00:57 On fait un tour de table. Philippe Bilger.
01:00 Alors, en ce qui me concerne, je ne doute pas une seconde de la validité de ce sondage.
01:06 Je me suis, en tant que citoyen, je me suis informé et je sais qu'il y a des discriminations.
01:13 Deuxième élément, j'ai lu beaucoup de témoignages indiquant que des personnalités de ce type avaient été discriminées.
01:23 Et je n'ai pas l'ombre d'un doute sur la réalité de tout cela.
01:28 Moi-même, je n'ai jamais été le témoin direct de ce type de discrimination.
01:34 Mais je ne suis pas aveugle et évidemment je ne conteste pas leur existence.
01:41 Alors moi, j'aurais plusieurs questions.
01:44 La première, c'est que la réalité, c'est que tous les sondages, les études qualitatives,
01:48 ce qu'on appelle les études qualitatives qui sont faites sur la longue période, indiquent plutôt une baisse des préjugés ratio en France.
01:55 Et ça, que ce soit ceux de l'IFOP, que ceux de tous les études là-dessus vous disent cela.
02:03 Alors, effectivement, j'ai plutôt tendance à le croire et je dis qu'il faut aussi faire attention,
02:10 et que ce soit les noirs ou autres, c'est pareil, il faut faire attention à ce que toute chose désagréable, tout refus, tout adresser à quelqu'un,
02:19 si vous voulez, adresser à quelqu'un qui est noir, ce n'est pas forcément parce qu'il est noir.
02:23 Il faut faire attention à cela. Vous êtes d'accord ?
02:26 La deuxième chose, c'est qu'il y a une spécificité effectivement du racisme anti-noir qui est d'une violence très différente.
02:33 Parce que je pense que c'est le seul racisme qui garde encore quelque chose de biologique.
02:38 Je pense qu'il y a une spécificité, je pense qu'il y a une violence dans le passé du racisme anti-noir dont il faut tenir compte.
02:52 Mais, troisièmement, moi je ferai aussi attention parce que vous interrogez,
02:56 alors je vais prendre le groupe, un des groupes auxquels j'appartiens, ça pourrait être les femmes ou les juifs,
03:01 vous interrogez n'importe quel représentant en vrai de ces deux groupes en disant "est-ce que vous êtes discriminés parce que vous étiez une femme ?"
03:08 90% des femmes vous diront oui.
03:10 Donc la réalité c'est que nous avons tous cette logique aussi en tête.
03:15 Alors après, si vous voulez, je vous dis qu'il faut examiner réalité par réalité, etc.
03:19 Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas le combattre.
03:22 Mais moi je dirais que l'auto-déclaration ne me satisfait pas tellement comme mode d'analyse et d'appréhension.
03:28 Olivier Dardigaud.
03:30 Je suis toujours un peu surpris qu'on puisse encore questionner la réalité.
03:35 Parce qu'elle est établie, elle est documentée.
03:38 Je préférerais que le débat public porte sur la manière de faire reculer les préjugés,
03:44 de s'attaquer aux discriminations réelles, qu'elles concernent l'emploi, le logement ou d'autres moments de la vie.
03:50 Puisqu'il peut y avoir des dispositifs, des territoires, des branches professionnelles ou des acteurs de la vie publique et économique
03:57 qui ont pris ces questions-là à bras le corps et qui obtiennent des résultats.
04:02 Et comme il peut y avoir aussi des lieux, des espaces où les choses sont ancrées très négativement avec des niveaux de discrimination très élevés.
04:12 Moi, oui, j'ai comme dans une autre vie, comme président de mission locale,
04:17 donc sur l'insertion des jeunes de 16 à 25 ans, j'ai été témoin, oui,
04:22 de comportements inacceptables concernant des jeunes dont la couleur de peau ou parfois l'adresse,
04:30 concernant des quartiers populaires, je parle aussi de ça.
04:33 Et parfois les deux faisaient qu'ils avaient moins de chances, bien évidemment.
04:37 Et on a pu le faire quand vous faites les CV anonymes, etc.
04:40 Mais c'est ô combien les démonstrations efficaces, percutantes et affolantes parfois.
04:47 - Une phrase, je voudrais vous signaler une expérience à laquelle j'aimerais que vous me répondiez.
04:51 Parce qu'il m'est arrivé, par exemple, d'avoir un conflit avec un chauffeur qui était noir.
04:56 Dans un seconde, il m'a traité de raciste.
04:59 C'est-à-dire que si vous avez un conflit qui n'avait absolument rien, ça n'avait rien à voir,
05:04 aurait-il été quoi que ce soit, on aurait eu le même conflit, c'est un conflit sur le chemin, en fait.
05:10 Et je veux dire, ce n'était pas très grave d'ailleurs, comme enjeu,
05:13 mais dans la seconde, il m'a dit "vous êtes raciste".
05:16 Donc il faut aussi, c'est pour ça que je vous dis, il faut faire attention à cela aussi.
05:21 Je pense qu'il faut le combattre là où il existe.
05:24 - Patrick Lozès, président du Grand Conseil représentatif des associations noires de France.
05:29 - Je voudrais dire deux choses.
05:30 La première, c'est que la plupart des discriminations, notamment racistes, sont des discriminations indirectes.
05:36 Quand on vous refuse un emploi, quand on vous refuse un logement, on vous dit rarement.
05:41 Si vous le refuse, parce que vous êtes noir, parce que vous êtes une femme, parce que c'est interdit par la loi.
05:45 Donc la plupart des discriminations ne se voient pas.
05:48 La plupart des discriminations, eh oui, elles sont indirectes.
05:52 On ne vous le dit pas.
05:53 - Et invisibles.
05:54 - Elles sont invisibles. Elles sont invisibilisées parce qu'on ne vous le dit pas.
05:57 Je vais mettre un parallèle de chiffres.
05:59 - Comment vous pouvez savoir dans ces cas-là ?
06:01 - Je veux mettre un parallèle de chiffres.
06:02 Le premier, c'est ce 91 %, ce qui est un chiffre tétanisant.
06:07 91 % de personnes qui disent avoir été victime de discrimination en France,
06:12 c'est un chiffre qui devrait nous rassembler plutôt que de nous amener à polémiquer.
06:16 Mais je veux le remettre en perspective avec un autre chiffre qui vient de ce même sondage.
06:20 Quand on demande à l'ensemble des Français, parce que ce sondage, il a regardé l'ensemble des Français,
06:25 il a regardé l'ensemble des personnes qui pourraient être victimes de discrimination,
06:30 que ce soit discrimination pour l'orientation sexuelle, le genre, la religion, etc.
06:38 Vraiment, l'âge. On a regardé toutes les discriminations.
06:41 Et on a regardé aussi les populations noires françaises. C'est important.
06:45 Si cette discrimination dont nous parlons touchait des étrangers, ça serait tout aussi grave.
06:50 Et je trouve que là, ça touche des personnes françaises.
06:52 La seule différence avec leurs autres concitoyens, c'est qu'ils ont la peau noire.
06:56 Et ce n'est pas normal que 91 % disent qu'ils sont victimes de discrimination.
07:00 Le deuxième chiffre dont je veux parler, c'est que quand on demande à l'ensemble de nos concitoyens
07:05 est-ce qu'ils sont favorables à ce que la lutte contre les discriminations soit une priorité,
07:10 ils sont 85 % à dire oui.
07:12 Donc, hors de la polémique, moi, ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas un sondage ou une étude de rancœur.
07:20 Ce n'est pas une étude de haine. C'est une étude d'espoir.
07:24 C'est une étude de dire, voilà ce qui se passe.
07:27 Faisons en sorte que dans ce pays, dans ce beau pays, dans ce merveilleux pays,
07:31 nos valeurs soient vraiment des valeurs qui s'appliquent à tout le monde.
07:35 Si elles sont universelles, alors elles s'appliquent à tout le monde.
07:37 J'en terminerai en disant, si on me demande si mon pays est raciste, je réponds non sans hésitation.
07:43 Si on me demande s'il y a du racisme en France, je réponds oui sans hésitation.
07:46 Et il y en a même beaucoup.
07:48 Est-ce que la parole raciste s'est démocratisée ?
07:51 Est-ce que finalement, elle est devenue presque...
07:53 Avant, elle était plus en retrait, mais est-ce que cette parole s'est libérée ?
07:57 Il faudrait des études pour le dire. Moi, je ne suis pas qualifié.
08:00 Il faudrait demander à un sondeur. Moi, je ne peux avoir qu'une perception, qu'un avis.
08:06 En tout cas, ce que je vois, c'est qu'il y a des choses qui nous heurtent aujourd'hui.
08:11 Et ce que je dois dire aussi, c'est que quand ces choses se passent,
08:15 l'ensemble de la société française se mobilise.
08:18 Vous voyez, je suis venu ici aujourd'hui avec un message positif.
08:20 Je ne suis pas venu polémiquer. Je ne suis pas venu dire que quand les gens se plaignent,
08:24 il faut leur dire qu'ils ont tort de se plaindre.
08:27 Quand les gens se plaignent, en réalité, ils ne se trompent que très rarement.
08:30 Quand ils sentent les choses, c'est qu'ils le sentent.
08:33 - Philippe E. - Monsieur le Président, il y a une chose qui m'intéresse
08:38 et qui rejoint les autres combats contre l'anti-sémitisme, contre l'homophobie.
08:45 C'est qu'à la fois, il me semble qu'il y a une dénonciation très forte et très vigoureuse
08:51 des discriminations, notamment au détriment de ces populations de couleur noire.
08:57 Et en même temps, je n'ai pas l'impression que les politiques mises en œuvre
09:02 soient effectives pour battre en brèche ces discriminations.
09:06 Comment expliquez-vous ce hiatus ? Est-ce que vous êtes satisfait de ce qu'il fait à l'heure actuelle ou pas du tout ?
09:13 - Patrick Lozès. - C'est une question éminemment intéressante.
09:17 Dans le contexte dans lequel nous sommes aujourd'hui, je suis incapable de vous dire
09:22 si les discriminations ont diminué ou s'ils ont augmenté depuis 5 ans ou depuis 10 ans.
09:27 Parce que la lutte contre les discriminations est l'un des rares domaines
09:30 dans lequel on met de l'argent et dans lequel on ne cherche pas l'efficacité des politiques publiques.
09:37 On ne mesure pas. Et autre chose que je voudrais rajouter pour répondre à la question,
09:43 il me semble quand même que les choses doivent être menées d'une autre manière
09:51 pour qu'il y ait plus d'efficacité. Quand il s'agit de personnes discriminées,
09:55 il faut toujours faire en sorte que ces personnes puissent être associées.
10:02 Il y a aujourd'hui en France des associations qui font un travail républicain formidable,
10:06 qui font de l'aide aux devoirs, qui apprennent les valeurs de ce pays,
10:10 aux enfants qui leur disent "vous avez des droits, vous êtes citoyen de ce pays,
10:15 soyez fier de l'histoire de ce pays". Vous savez ce qui fait la grandeur d'un pays,
10:19 c'est qu'on prend ce qui va, ce qui fait l'histoire, ce qui fait la force de ce pays.
10:23 Et on le montre, on est tous contents. Mais ce qui fait la force aussi d'un pays,
10:27 c'est qu'on doit montrer ce qui ne va pas pour qu'on se réunisse tous ensemble
10:32 pour lutter contre ce qui ne va pas. Moi, je n'ai pas de hiérarchie dans les discriminations.
10:36 Si c'est de l'antisémitisme, je me bats contre l'antisémitisme,
10:39 je me bats contre l'homophobie, je me bats contre le sexisme, je me bats contre tout.
10:42 Je veux que l'ensemble de nos concitoyens se battent avec moi contre ces discriminations
10:46 comme on se battra avec tout le monde contre toutes les discriminations.
10:49 - Patrick Laudet, avant de donner la parole à Elisabeth Lévy, j'ai une question courte.
10:52 Est-ce que les discriminations sont les mêmes pour les personnes noires d'origine africaine
10:55 ou d'origine antillaise ? Où elles sont différenciées ?
10:58 - Vous savez, quand quelqu'un vous dit "je ne veux pas de noirs dans mon entreprise,
11:01 je ne veux pas qu'un noir s'asseye là", il ne demande pas à la personne qui est en face de lui...
11:06 - Mais parfois, je vous dirais, en reconnaissant un accent antillais, ça passera mieux, par exemple,
11:10 qu'une personne qui ne sera pas de nationalité française. C'est ce que je voulais dire.
11:13 - Oui, je pense qu'il y a des discriminations qui se posent spécifiquement sur les personnes
11:17 de telle ou telle origine, mais en général, ce que les gens disent, c'est "je ne veux pas de noirs
11:21 dans mon entreprise" et quand on "exécute" entre guillemets...
11:24 - Pardon, mais vous avez dit tout à l'heure que dans la plupart des cas, et on le croit d'ailleurs,
11:27 que c'est vrai, les gens ne le disent pas. Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de gens dans notre pays
11:30 qui oseraient, et tant mieux, dire "je ne veux pas qu'un noir s'asseille là". Là, franchement...
11:35 - Je ne veux pas qu'ils le disent ou qu'ils le pensent ou qu'ils le fassent.
11:38 - D'accord, mais qu'ils le pensent, vous n'en savez rien. Ce que je veux dire, vous venez de dire
11:41 que quand quelqu'un dit cela, je crois que ça ne se passe pas si souvent. Moi, j'ai deux questions à vous poser.
11:45 La première, est-ce que pour vous, ces discriminations sont toujours liées à des préjugés racistes ?
11:50 Parce qu'en réalité, on colle les choses, mais je ne suis pas sûr que ce soit toujours le cas.
11:56 La deuxième, est-ce que vous considérez que ces préjugés racistes peuvent aussi être présents
12:00 chez les noirs ? - Oui, bien sûr. Dans la société française, il y a des discriminations.
12:07 Il n'y a pas de raison que le racisme qui existe, il soit uniquement le racisme chez certaines personnes.
12:13 Le racisme existe chez tout le monde, donc je n'ai pas de difficultés.
12:17 Pour répondre à ce que je vous ai dit, j'ai dit que la plupart des discriminations sont des discriminations invisibles.
12:23 Mais il y a déjà effectivement... - Est-ce que c'est toujours le racisme ? Ma question...
12:27 - Je vais vous répondre, Elisabeth. Mais si vous me laissez quelques secondes pour répondre,
12:31 ce ne serait pas trop mal quand même. Alors, ce que je dis, c'est que la plupart des discriminations sont indirectes,
12:36 mais on voit qu'il y a des gens qui disent "je ne veux pas de telle ou telle catégorie dans mon entreprise".
12:41 Il y a des gens qui le disent, ils ne sont pas nombreux, mais ils le disent.
12:44 C'est cet exemple que je disais pour répondre très précisément à la question.
12:47 Pour répondre à votre question sur le racisme, le racisme est partagé,
12:51 et je pense que les minorités sont en général victimes de racisme, ou qu'elles soient...
12:56 La minorité, ce n'est pas une question numérique, c'est une question de pouvoir.
12:59 Il y a des pays dans lesquels les noirs sont plus nombreux, et ils sont minoritaires.
13:04 Donc vraiment, pour moi, je l'ai dit tout à l'heure, et je le redis s'il le faut,
13:08 il n'y a pas de hiérarchie dans les discriminations.
13:10 Il y a du racisme partout, si c'est votre question, il y a du racisme partout.
13:14 Et chez les noirs aussi, il y a du racisme sans aucune difficulté, je le dis.
13:18 - Et vous permettez 0826 300 300, Frédéric est avec nous. Bonsoir Frédéric.
13:22 - Bonsoir Frédéric. - Bonsoir.
13:23 - Une réaction.
13:24 - Oui, je suis d'accord avec le président Ducran.
13:28 Le président Ducran, par contre, il y a eu une scène de racisme ordinaire
13:34 dans l'émission il y a quelques minutes.
13:36 Tout simplement, l'exemple du Zimbabwe était vraiment mal placé.
13:40 Et c'est le genre d'exemple, je veux dire, en tant que noir,
13:45 qui n'est pas forcément bien rejoint.
13:47 - Je me rappelle, c'était les propos de Laurent Alexandre concernant la France,
13:49 l'État de la France et de l'Europe, dans l'intelligence artificielle.
13:52 - C'est le racisme ordinaire, voilà. On peut l'appeler comme on veut.
13:56 Je ne parle pas de l'exemple de l'équipe de France, des machins, etc.
14:00 Ce qui s'est passé par rapport au choix des...
14:02 Mais c'est le racisme ordinaire.
14:03 Par contre, moi, justement, ce que disait le...
14:06 C'est une expérience qui m'est arrivée il y a 15 ans.
14:08 Donc je suis métis.
14:11 Et je travaillais pour le recrutement d'une société.
14:15 Et en fait, au téléphone, la personne de l'agence intérimaire avec laquelle je travaillais
14:21 me dit "Oui, un tel, c'est quelqu'un qui est bien.
14:24 Par contre, je vous préviens quand même, il est noir."
14:27 Donc c'est le genre de choses...
14:30 Oui, ben oui, ça arrive.
14:32 Mais c'est le genre de choses qui étaient courantes.
14:37 Je ne dis pas que ça se passe tout le temps.
14:39 Mais c'est des choses qui sont des...
14:42 Ça se passe, quoi.
14:45 Ça arrive, ça se passe.
14:46 Moi, personnellement, je n'ai pas été victime de racisme.
14:51 Mis à part que quand je cherchais du travail, alors c'était il y a longtemps,
14:56 je ne mettais pas ma photo.
14:57 C'est-à-dire qu'il y avait un rapport de 1 à 100, quoi.
15:04 Entre le CV avec la photo et le CV sans la photo.
15:08 Donc c'est quelque chose...
15:10 Je ne sais pas comment c'est.
15:12 Maintenant, je vous parle franchement...
15:14 Frédéric, on a le même problème avec les blondes.
15:16 C'est pareil, je vous le dis aussi.
15:17 J'ai le même problème aussi.
15:18 Non, non, n'exagérez pas.
15:20 Ça n'a rien à voir.
15:22 Je vous garantis...
15:24 Je plaisante, Frédéric.
15:26 Mais par rapport à ce que dit Elisabeth Lévy en parlant du racisme anti-blanc,
15:32 je rassure Elisabeth Lévy, ça n'a rien à voir.
15:35 Et puis sachez...
15:38 Je peux répondre.
15:39 Franchement, par rapport à ce que dit Elisabeth Lévy par rapport au chauffeur de bus,
15:43 les remarques d'Elisabeth Lévy...
15:47 Vous avez dit 8 fois Elisabeth Lévy, mais Elisabeth Lévy va vous répondre.
15:51 Premièrement, quand j'ai cité Laurent Alexandre sur le Zimbabwe,
15:55 il ne parlait pas du Zimbabwe parce que c'est un pays majoritairement noir.
15:59 D'ailleurs, quand je dis majoritairement, c'est parce qu'il y a aussi une partie de la population au Zimbabwe
16:04 qui n'est pas noire, à ma connaissance.
16:06 Mais parce que c'est un des pays les moins développés du monde, économiquement.
16:10 C'est pour ça qu'il a pris l'exemple du Zimbabwe.
16:13 Vous voyez, c'est très intéressant parce qu'immédiatement, vous l'avez connecté, vous,
16:18 au fait que c'était un pays noir.
16:20 Il aurait pu dire le Costa Rica.
16:22 Il a dit le Zimbabwe probablement parce que c'est aussi le dernier de l'alphabet à l'ONU.
16:27 C'est pour ça qu'il est...
16:29 Mais je veux dire, c'était pas du tout connecté à une question raciale.
16:33 Et c'est intéressant parce que vous, vous l'avez immédiatement connecté à une question raciale.
16:39 - Patrick Lozès. - Oui, je veux dire quelque chose de plutôt positif.
16:44 Quand, dans notre pays, on montre des discriminations,
16:47 notre pays trouve les moyens de se mobiliser contre les discriminations.
16:50 Depuis quelques années, quand nous travaillions, nous avons mis le focus sur l'élite.
16:57 On a dit, il n'y a pas de diversité dans le gouvernement,
17:01 il n'y a pas de diversité à l'Assemblée nationale,
17:03 il n'y a pas de diversité dans les conseils municipaux.
17:05 Et le pays a répondu, les responsables politiques ont répondu.
17:08 On voit très bien dans la publicité aussi, on a fait un travail.
17:12 Ce que je suis en train de dire, c'est que si vous regardez aujourd'hui,
17:14 depuis quelques années, le gouvernement, il est plus diversifié qu'il ne l'était.
17:18 Les assemblées le sont.
17:19 Ce qu'on a fait pour ceux qui sont en haut du panier pour l'élite,
17:23 il faut maintenant le faire pour ceux qui sont les plus humbles.
17:26 Et c'est le travail que nous faisons.
17:28 Le baromètre n'a pas d'autre utilité que de dire à la société française,
17:33 France, voilà où nous sommes.
17:35 Et qui sommes-nous ensemble, à la hauteur de notre rêve d'égalité et de fraternité ?
17:41 C'est ce que nous disons, c'est ce que nous voulons.
17:43 Nous ne voulons rien d'autre, chère Elisabeth Lévy, que j'aime beaucoup.
17:46 - Merci en tout cas, merci beaucoup d'avoir été avec nous.
17:49 Frédéric, juste pour vous dire quelque chose,
17:52 à la télévision on m'a dit, vous savez, les téléspectateurs préfèrent les brunes,
17:56 et on n'aime pas beaucoup les blondes.
17:57 Donc ça aussi c'est de la discrimination.
17:59 Et elle est différente, mais c'est aussi de la discrimination, Philippe,
18:02 et c'est ce qu'on m'a dit, moi je l'ai reçue cette information.
18:04 Merci en tout cas d'avoir été avec nous, Patrick Le Zeste,
18:07 président du conseil représentatif des associations noires de France.
18:11 Vous restez avec nous, on compte...
18:14 Ça dépend de quel côté vous êtes.
18:16 Allez-vous rester avec nous, c'est les vrais droits, on se dit tout,
18:19 et ça s'appelle "Parle en vrai".

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