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  • 31/01/2023
Ce mardi 31 janvier a lieu le chapitre 2 de la grève contre la réforme des retraites. 11.000 policiers et gendarmes sont mobilisés partout en France, dont 4.000 pour Paris. Quelle est la mobilisation en France et est-elle suivie? 

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Transcription
00:00 ...
00:03 -Avec nous Philippe Corbet, chef du service politique de BFM TV,
00:07 et Gaëtan Mellin, chef du service éco de BFM TV.
00:10 Bonjour à tous les deux.
00:11 Depuis 4h30, 1re édition vous fait vivre
00:14 cette 2e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:17 On va faire un petit tour de France.
00:19 On va d'abord aller voir Damien Gourlet,
00:22 qui est à Bétune, Damien,
00:23 aux côtés de Soignan, je crois,
00:25 qui se prépare à partir pour le défilé à Arras.
00:29 -Il y a des soignants, de la fonction publique,
00:32 tout le monde. C'est Henri qui organise tout ça.
00:34 Il y a 4 cars qui partent tout à l'heure à Arras
00:37 pour la manifestation.
00:38 Vous me disiez que vous vous frappez
00:40 par la diversité des gens. Qui est là ?
00:43 -Tout le monde. Il y a des retraités de 86 ans,
00:46 il y a des gens qui sont de l'Ile-des-Herbes,
00:49 des députés des entreprises,
00:51 des gens qui sont retraités,
00:53 des employés qui sont dans des boulangeries,
00:56 vous avez des communaux, il y a une diversité totale.
00:59 -C'était les grosses entreprises qui envoyaient les bataillons.
01:03 -Il y a toujours eu une diversité,
01:05 mais c'était les grosses entreprises qui faisaient
01:08 surtout les bataillons. Ca ne veut pas dire
01:10 qu'ils n'y vont pas. Mais ça s'est agrandi.
01:13 Aujourd'hui, on a plus de 4 bus. On sera peut-être
01:15 obligés de faire du covoiturage avec les inscriptions.
01:18 -Vous êtes de la CGT, mais autour des gens,
01:21 il faut la carte pour aller dans le car ?
01:23 -Non, absolument pas la carte. -Et qui paye, alors ?
01:26 -Qui paye ? Bien entendu, les caisses,
01:29 c'est les cotisants, ce sont les syndiqués.
01:32 Mais en même temps, on va faire une collecte.
01:35 On va faire une collecte dans le bus,
01:37 et les gens participent, parce que c'est normal
01:39 que chacun participe.
01:41 -Merci beaucoup. Le départ de la manifestation à Rajouaz,
01:44 c'est à 10h. Il y avait 4000 personnes le 9 janvier.
01:47 -Le départ de la manifestation à Rajouaz est à 9h30.
01:50 -Voilà. Merci beaucoup. -Attention.
01:53 9h30. Céline Pitlet dans le métro parisien.
01:55 Céline, mieux ou moins bien que le 19 pour le trafic ?
01:58 -Eh bien, c'est mieux, Christophe.
02:03 Regardez les temps d'attente.
02:05 On est passés à 4 minutes de temps d'attente entre chaque train.
02:08 C'est mieux que ce matin où il y avait 15 minutes.
02:11 Nous sommes avec Sandrine. Vous travaillez dans le médical,
02:14 donc pas de télétravail possible.
02:16 Racontez-nous comment ça se passe, votre aventure dans le métro.
02:20 -Je prends le RER pour venir.
02:22 Je prends le RER A et je mets, au lieu d'avoir un RER
02:25 toutes les 5 minutes,
02:26 parce que la ligne A, c'est 1/4 habituellement,
02:29 là, j'ai un RER toutes les 20-25 minutes,
02:32 voire il y en a même toutes les 50 minutes, ça dépend.
02:36 Voilà. -OK.
02:37 Donc là, c'est la bonne surprise pour le métro.
02:39 4 minutes d'attente, ça va aller.
02:42 Quel regard vous portez sur la mobilisation ?
02:45 Les grévistes, est-ce que vous les comprenez ?
02:48 Est-ce que vous soutenez le mouvement ?
02:50 -Je comprends, mais après, on est un peu tributaires de tout ça,
02:54 des transports en commun, de la grève, c'est non-stop,
02:57 c'est constamment, et puis c'est un peu fatigant, à la longue.
03:00 Moi, j'ai encore le temps,
03:02 j'ai encore travaillé pas mal d'années avant la retraite,
03:05 mais bon, c'est compliqué.
03:07 Après, on peut comprendre, mais bon...
03:09 -On vous souhaite bon courage pour la suite du trajet.
03:12 -Merci. -Au revoir.
03:14 -Il y a une interrogation, depuis le métro parisien,
03:17 sur la mobilisation des jeunes,
03:19 qui sont appelés à manifester cet après-midi
03:21 par les syndicats d'étudiants et les syndicats de lycéens.
03:24 Candice Mahout, vous êtes devant le lycée Hélène Boucher,
03:28 dans le 20e arrondissement de Paris.
03:30 La police a été déployée il y a maintenant une petite heure.
03:33 -Oui, effectivement, à 7h30,
03:35 ça a commencé un peu à chauffer ici, au lycée Hélène Boucher,
03:39 parce qu'effectivement, il y avait des lycéens
03:41 qui étaient en train de bloquer l'entrée,
03:44 maintenant, c'est filtrant,
03:46 mais la police les a dégagés légèrement sur le côté,
03:49 comme vous les voyez ici,
03:50 pour que les collégiens et certains membres du personnel
03:53 puissent arriver.
03:55 Mais c'est vrai qu'ils se battent, vous voyez un peu leur slogan,
03:58 ils veulent garder cette retraite qu'ils ont mis du temps à gagner,
04:02 que leurs aïeux ont mis du temps à gagner.
04:05 Ils n'ont pas l'intention de travailler plus longtemps,
04:08 parce que ça infuse en ce moment, évidemment, dans la société.
04:11 L'idée, c'est de privilégier aussi la vie.
04:13 Plus que le travail, on sent ces jeunes très remontés
04:17 devant, ici et aujourd'hui,
04:19 pour préserver des acquis sociaux qu'on a mis très longtemps à gagner.
04:23 C'est ce qui revient ici, majoritairement,
04:25 mais vous le voyez, ça s'est calmé.
04:27 La police est là pour essayer de laisser les collégiens
04:30 et les membres du personnel rentrer.
04:33 -En présence d'élus de la FI et de Daniel Simonnet,
04:36 Philippe Corbeil, on a la conjonction de deux rendez-vous,
04:39 la 2e mobilisation dans la rue,
04:41 le début des débats en commission à l'Assemblée
04:43 et l'adoption du 1er article sur les régimes spéciaux.
04:47 Peut-on bouger ?
04:48 Ou n'y a-t-il plus rien à négocier ?
04:50 Les deux logiques opposées ne se rencontreront plus ?
04:53 -Le gouvernement n'est pas dans l'esprit de bouger
04:56 pour essayer de convaincre l'opinion
04:59 ou de convaincre des gens qui prennent un sens aux mobilités.
05:02 Cette première bataille est perdue.
05:04 Le gouvernement a perdu la bataille de l'opinion
05:07 parce que ses arguments n'ont pas été efficaces.
05:10 Il y a trois semaines,
05:11 il a présenté cette réforme comme juste et porteuse de progrès.
05:15 Les Français n'ont rien compris.
05:17 "C'est peut-être juste de manière générale,
05:19 "mais pour moi, ça n'est pas juste."
05:22 Ils ont renoncé à ça.
05:23 Les mots, c'est plus ça.
05:24 "Cette réforme est nécessaire, indispensable",
05:27 a dit le président.
05:28 La Première ministre a été claire.
05:31 On ne pourra plus bouger sur les 64 ans.
05:33 Il y a un durcissement du ton assumé.
05:35 L'idée, c'est d'expliquer aux Français
05:38 que ces efforts vont être équilibrés
05:40 pour que les plus faibles, les plus fragiles,
05:43 ceux qui ont commencé plus tôt, ne soient pas les plus touchés.
05:46 C'est un changement d'argument.
05:48 -Est-ce que l'Assemblée nationale joue un rôle crucial ?
05:51 -Ca se passe en commission, et surtout à partir de lundi.
05:54 Ca va être dans un temps très limité,
05:57 puisque le 17 février, au bout de 11 jours de débat,
06:00 ça s'arrête à l'Assemblée nationale.
06:02 Il y aura pendant 10 jours un débat très intense,
06:05 face au Sénat, que la réforme soit adoptée ou pas.
06:08 -Gaëtan Mélin, est-ce que la grève et la mobilisation
06:11 s'annoncent plus suivies ou moins suivies que le 19 ?
06:14 -Autant voir plus.
06:15 Les syndicats y croient,
06:17 tout comme le ministère de l'Intérieur,
06:19 qui a mobilisé 1 000 policiers supplémentaires
06:22 par rapport au 19 janvier.
06:24 Il y a 215 points de rendez-vous recensés dans toute la France.
06:28 Si vous prenez toutes les manifestations,
06:30 cela porte à 300 points de rendez-vous,
06:33 ce qui est plus important que le 19 janvier.
06:35 -Est-ce que l'on sait déjà à quoi pourrait ressembler
06:38 la suite du mouvement,
06:40 quel que soit le niveau de mobilisation ?
06:42 -Cela va dépendre de l'unité syndicale.
06:44 On a un front syndical très uni,
06:46 qui parle finalement d'une seule et même voix,
06:49 le retrait de l'âge de départ à 64 ans.
06:52 Il faut absolument que ce front syndical reste uni.
06:55 -Il y a des raisons de penser qu'il puisse s'effriter ?
06:59 -La CFDT prône plutôt pour des mouvements
07:02 tous les dix jours, plutôt dans le calme,
07:05 pour garder l'opinion publique.
07:07 Il ne vaut surtout pas que l'opinion publique se retourne
07:10 là où des syndicats comme la CGT
07:12 aimeraient davantage de manifestations,
07:15 davantage de mouvements,
07:17 un blocage de la France
07:18 pour faire encore plus de pression sur le gouvernement.
07:22 En fait, c'est tout l'enjeu,
07:23 c'est véritablement de garder ce front syndical uni
07:27 pour peser contre le gouvernement.
07:29 -Avec une demande de certains partis de gauche,
07:32 notamment la FI,
07:33 il y a aussi des manifestations le week-end.
07:36 Cette idée d'organiser un week-end,
07:38 une grande manifestation,
07:40 qui rassemblerait des gens qui ne peuvent pas faire grève,
07:43 c'est comme ça en 2010.
07:45 -Ce matin, on a beaucoup entendu dans Première édition
07:48 des personnes qui disaient
07:50 "je ne fais pas grève, mais je soutiens le mouvement,
07:53 "je fais la grève par procuration."
07:55 Organiser des manifestations le week-end,
07:58 c'est pour ça que Jean-Yves Mélenchon espère
08:01 que les syndicats organiseront une manifestation le week-end.
08:04 -La CFDT aimerait organiser la prochaine manifestation
08:08 peut-être le 11 février, on le saura ce soir,
08:11 puisque l'intersyndicale se réunit à 18h
08:13 pour décider d'une nouvelle date.
08:15 -Si le vote avait lieu aujourd'hui,
08:17 ça passerait ou pas ?
08:19 -Aujourd'hui, non.
08:20 Mais le débat parlementaire n'a pas encore eu lieu,
08:23 il a commencé en commission.
08:25 Au pire, s'ils n'ont pas la majorité,
08:28 il leur reste le 49-3.
08:29 Mais on n'en est pas là, le 49-3, ce serait fin mars.
08:33 On n'en est pas là.
08:34 -Merci beaucoup à tous les deux.

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