Geoffroy Lejeune : «On peut critiquer cette réforme de beaucoup de points de vue et notamment sur le fait que le gouvernement a donné le sentiment à de multiples catégories de population qu’elle n’était pas juste. Et ça dépasse de très loin le diagnostic des syndicats.» Selon Geoffroy Lejeune, les manifestants étaient beaucoup plus nombreux que ce que les syndicats sont capables de rassembler.
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00:00 que l'unité syndicale sur le sujet de la réforme des retraites est un sujet
00:04 microscopique par rapport au sujet de l'opposition à la réforme des retraites.
00:07 Je vais prendre juste deux chiffres pour l'expliquer.
00:09 Premièrement, le nombre de manifestants dans la rue la semaine dernière, jeudi
00:12 dernier, qui dépasse de très très très loin le nombre de manifestants que les
00:17 syndicats sont capables de mettre dans la rue et qu'ils ont réussi à mettre
00:19 dans la rue ces dernières années. Et deuxièmement, le pourcentage de
00:24 Français opposés à la réforme des retraites qui dépasse de très très très
00:26 loin le pourcentage de Français qui sont d'accord avec la CGT, la CFBT, etc.
00:30 Peu importe. Ensuite, il y a cette perte de vitesse des syndicats depuis
00:34 maintenant plusieurs années, cette perte de représentativité qui je crois est
00:37 loin d'être achevée, voire je pense qu'elle est à son paroxysme en ce
00:41 moment. Et ensuite, il y a le fait que de plus en plus de mouvements sociaux naissent
00:45 hors syndicats. C'est-à-dire que je pense qu'en réalité, on s'est habitué, c'est
00:49 dans notre culture maintenant, même si c'est presque une tradition, de commenter
00:52 ce que les syndicats disent dans ce genre d'opposition. Mais en réalité, ça n'est
00:55 pas du tout un sujet. C'est la base. Bien sûr. Et en fait, la plus grande, pour moi, la plus
01:01 grande contestation sociale de ces dernières années, ça a été les Gilets
01:04 jaunes. Ils sont nés absolument hors syndicats et du reste, ils se définissaient
01:07 pas du tout par rapport aux syndicats. Tout ça pour vous dire qu'aujourd'hui, en
01:10 réalité, c'est l'opposition à cette réforme. Pardon, je vous vois trépigner, j'ai bientôt fini.
01:13 Je rigole, c'est pas pareil. Allez-y, terminez.
01:15 Sur les Gilets jaunes, vous ne l'auriez pas parce que ça a été un camouflet pour les syndicats, que cette révolte
01:18 naît sur des ronds-points et pas autour de vous. Et donc, pour terminer là-dessus,
01:22 je pense qu'aujourd'hui, ce qui est intéressant avec l'échec dans l'opinion
01:26 de cette réforme, c'est qu'il y a des critiques qui viennent de la gauche, mais aussi qui
01:28 viennent de la droite. On peut critiquer cette réforme de beaucoup de points de
01:31 vue et notamment sur le fait que le gouvernement a donné le sentiment à de
01:35 multiples catégories de la population qu'elle n'était pas juste. Et ça dépasse
01:38 de très loin le diagnostic des syndicats.
01:40 C'est ça.
01:42 [Musique]