Il y a des inquiétudes croissantes au sein de LR sur le résultat de l'élection présidentielle. La démission irriterait les gardes du candidat, mais la bataille du second tour n'est pas encore perdue.
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Pierre-Alain Ferbéry

21 mars 2022 17h25 Mis à jour le 21 mars 2022 18h30

Aller à la rencontre des élus LR à vingt jours de la présidentielle, c'est un peu comme le Mur des lamentations, pas de foi. Même au sein de sa campagne, les partisans de Valérie Pecqueres prient souvent pour que leurs porte-drapeaux tentent de "limiter les destructions" car, selon eux, sa campagne prend la "place de la croix". "S'il y avait un miracle, elle pourrait aller au second tour. Mais je fais rarement de la politique à Lourdes", a déploré un LR qui figurait sur l'organigramme de la campagne.

Parmi les délégués qui lorgnent sur les élections législatives de juin, ce sont eux qui retiennent le plus l'attention. Les candidats essayant la thérapie par les câlins devant eux la semaine dernière n'y ont rien changé. « Nous sommes tous au fond du gouffre », lâchez-les. D'abord encouragés par la percée de Valérie Pécresse après sa victoire à la primaire interne, les Républicains ont revu à la baisse leurs ambitions alors qu'elle perdait dans les sondages.

« Un vrai gâchis »

Aujourd'hui, la plupart signeraient troisième devant Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, ce qui permettrait au moins de "limiter les pertes". "Malheureusement, la campagne est terminée. Pas besoin", a déclaré un soutien au candidat. "C'est fini, c'est mort, c'est le bordel", a déploré un autre élu. Cette inquiétude a été renforcée par le fait qu'ils ont admis qu'ils ne pouvaient pas voir ce que sa "baguette magique" pourrait être, ou du moins le levier par lequel il s'est ressuscité.

Ce pessimisme (et un peu d'impuissance) est un problème de plus pour le Patronus d'Ile-de-France dans ses troupes, car il menace d'entraver son mouvement de terrain et de le pousser sur une "pente glissante". LR, même dans son équipe, a évité de s'exposer. "Si nos députés ne sont pas enthousiastes, comment voulez-vous que ça aille plus loin ?", assène un député. "Politiquement, on se bat ! Sinon, on travaille à La Poste", hurle un proche, tandis qu'un autre tacle "ceux qui pensent à l'avenir" et rêvent de "reconstruire sur les décombres fumants de la droite".

Depuis qu'Emmanuel Macron a exposé son plan, Valérie Pécresse a soulevé des objections auprès du président sortant, accusé de chercher à "échapper" à son bilan. Elle continue de s'ouvrir sur son projet "Reconstruction française" (lundi encore dans Culture et Etranger) et est prête à se dévoiler