Primaire de la gauche: pourquoi ça coince
  • il y a 2 ans
«Il faut organiser une primaire de cette gauche (...) Que viennent participer à cette primaire, les candidates et candidats qui veulent gouverner ensemble», a appelé Anne Hidalgo le 8 décembre au JT de 20h de TF1.

La proposition de la candidate socialiste à la présidentielle n’a pour l’instant pas reçu l’approbation des autres candidats de gauche à la présidentielle...

Christiane Taubira, dont le nom circulait comme possible recours à gauche, a fini par s’exprimer ce vendredi : « J’envisage d'être candidate à l'élection présidentielle (...) Je ne serai pas une candidate de plus. Je mettrai toutes mes forces dans les dernières chances de l’unionJe mettrai toutes mes forces dans les dernières chances de l’union », a-t-elle déclaré dans une vidéo diffusée sur Facebook.

Qu’est-ce qui fait obstacle à cette union de la gauche ?
Chloé Morin, politologue associée à la fondation Jean Jaurès : Ce qu’il faut bien comprendre c’est que derrière cette bataille présidentielle, il y a avant tout une bataille pour le leadership de la gauche. C’est-à-dire qu'à partir du moment où, en 2017, le Parti socialiste a perdu le monopole ou en tout cas le leadership au sein de la gauche, tous les partis, de La France insoumise aux Verts, en passant par le PS, cherchent à conquérir cette place qui permet, en fait, de vassaliser un petit peu les autres partis de gauche et d'être en position de force pour négocier, notamment en cas d’alliance ou en cas de second tour à la présidentielle. Donc aujourd’hui, tous les acteurs ont à peu près internalisé qu’ils n’auront probablement pas accès au second tour de la présidentielle.

En revanche, ce qui compte beaucoup, c’est de savoir quel score feront les uns et les autres. Est-ce que Jean-Luc Mélenchon sera devant ? Est-ce qu’Anne Hidalgo sera devant ? Ou est-ce que Yannick Jadot prendra le leadership ? Parce qu'à partir de là, le candidat dominant aura la capacité d’imposer aux autres, potentiellement, une reconfiguration de la gauche et notamment, de manière très pratique pour les législatives, dans le cas où la gauche chercherait à présenter un candidat commun par circonscription, ce serait évidemment le parti qui a obtenu le meilleur score à la présidentielle qui pourrait essayer d’obtenir le plus de députés.
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