Louis Fournier vous présente "Neige sur le château de Virieu" (Isère) 14 janvier 2017

  • il y a 7 ans
Château de Virieu. Dauphiné – Isère

Il est des châteaux, malgré une architecture à prime abord très féodale, qui sont des « châteaux de femmes ».Virieu fait partie de ces demeures ou les femmes sont omni présentes dans l’histoire.

Tout commence avec Béatrix de Virieu. Nous sommes au tout début du XIIIème siècle, à une époque ou la loi salique est une coutume pour assurer la transmission des biens par les hommes.
La branche ainée des Virieu, va s’éteindre avec la descendance féminine de Martin. Ce dernier décide en 1220, de marier sa fille ainée, Béatrix avec Siboud de Clermont fils de seigneur voisin, apportant en dot château et terres. Il n’y a plus de descendant, mais grâce à cette union, les terres en franc alleu vont toujours conserver le nom de seigneurie de VIRIEU.
La descendance de Béatrix et Siboud restera à Virieu pendant sept générations.

En 1573, Antoine de Clermont, Gouverneur général du Dauphiné et Grand Maître des Eaux Forêts, hérite de la seigneurie d’Ancy-le-Franc et vend Virieu en 1573 à Artus Prunier de Saint André. A peine installé, les guerres de religion ravagent la région. Une fois ces luttes terminées, les grandes restaurations commencent, modifiant profondément l’aspect du château. Signe de la grandeur de cette maison, le passage du roi Louis XIII. Les Prunier de Saint André, sont Parlementaires et deviennent aussi ambassadeurs.

La lignée directe de la famille s’arrête avec Nicolas qui n’a que deux filles.

La Révolution approche, et la tourmente passe sans trop de dommage pour le château. Mais une nouvelle histoire de femme rythme cette période, puisqu’il est dit qu’Anne-Joséphine Prunier de Saint André, comtesse de Langon, sauve le château de l’incendie et du pillage, en ouvrant aux révolutionnaires ses caves ou le vin étaient stockés.

C’est avec le dernier descendant de la lignée des Prunier de Saint André, le comte Sibuet de Saint-Ferriol, qui, en 1874 vend à Alphone de Virieu, que le château après 700 ans rentre de nouveau dans la famille des Virieu.

Pendant la guerre de 1939-1945, Virieu ajoute un nouveau chapitre à son histoire et devient un château de la Résistance. Le colonel de Virieu est prisonnier en Allemagne, lorsque son épouse accepte de cacher 40 tonnes de munitions. Madame est alors au château avec ses enfants en bas âge et elle n’hésite pas à prendre des risques, puisqu’elle accueillera également des familles juives traquées.

Rien ne fut découvert, mais la famille doit quitter les lieux et se cacher dans le Trièves pour vivre en clandestins durant un an.

Texte de : Laurence Pinzetta

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