Les forces de l’identité politique et culturelle dans la Grèce classique.

  • il y a 7 ans
Par Tonio Hölscher, Professeur émérite d’Archéologie classique à l’Université d’ Heidelberg
L’art des Ve et IVe siècles avant J.-C. marque un changement révolutionnaire dans l’histoire et la culture grecques, lié à une nouvelle conscience de l’identité collective et individuelle. Les œuvres figurées sont des facteurs actifs dans ce processus mais montrent également la profonde ambivalence de celui-ci : elles appuient les identités et donnent aux communautés un pouvoir collectif, tout en renforçant la distinction par rapport aux étrangers et aux ennemis. Les villes grecques et leurs élites engagent une « guerre des monuments » au nom de l’identité. Une antithèse idéologique de l’identité et du caractère étranger s’est construite en réaction aux Perses et trouve ses effets dans les images des vases. Certes, encore aujourd’hui, nous voyons dans l’art de la « période classique » les origines de l’identité de l’« Occident » : dans l’image de l’homme, qui dispose lui-même d’une potentielle force personnelle, comme dans le concept de l’artiste, qui bénéficie d’une plus grande marge de manœuvre pour exprimer un style personnel. Mais les risques de l’identité ne sont pas écartés.