"Les gens lisent de moins en moins la presse quotidienne. C'est vrai en France et ça le devient dans les pays anglo-saxons où historiquement la presse quotidienne a toujours atteind des tirages de l'ordre de plusieurs millions. La cause : un phénomène générationnel qui a vu les nouveaux médias, radio puis télévision puis internet prendre le pas sur le support papier désormais obsolète. Beaucoup de quotidiens ont disparu (France Soir, L'Aurore), beaucoup sont menacés où ont été obligés de baisser leurs effectifs (Libération, L'Humanité). Parallèlement, la montée en puissance de la presse quotidienne gratuite apparaît comme une menace pour la presse quotidienne historique. Loin d'avoir instauré une nouvelle habitude chez les jeunes générations, elle a BANALISE UN PRODUIT SACRE ( l'écrit) suivant l'adage d'Oncle Picsou : " Ce qui est gratuit ne vaut rien". Qui plus est, la presse économique gratuite basée sur un modèle financier et non plus sur une ligne éditoriale est symptomatique d'une époque où l'indépendance économique est aussi incertaine que l'indépendance politique. En bref il est loin l'époque où l'Aurore pouvait barrer sa une du vibrant "J'accuse" d'Emile Zola"
"Seule la presse quotidienne payante nous offre à la fois le compte rendu et l'analyse, le témoignage et les partis pris. Payer son journal, c'est donner aux journalistes les moyens de faire leur travail à fond dans un esprit d'indépendance. Le papier c'est le temps de l'intelligence. Le temps qu'il a fallu pour l'écrire se transformant en temps de lecture."
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