Après le désastre de Tarente (10 novembre 1940), la Regia Marina, qui avait perdu la moitié de son corps de bataille, ne s'était quasiment plus montrée en Méditerranée, laissant aux seuls aviateurs le douteux privilège de s'en prendre aux navires britanniques
Dès la bataille de Punta Stilo, le 9 juillet précédent, la Regia Aeronautica s'était hélas rendue compte de l'inefficacité criante de ses bombardiers contre des navires de surface.
La quasi-totalité des bombes larguées en vol horizontal par plus d'une centaine d'appareils était en effet tombée fort loin des navires anglais. Et les rares qui avaient touché au but s'étaient avérées incapables d'en percer le blindage.
On décida donc, dans l'urgence, de transformer plusieurs dizaines de Savoia-Marchetti SM-79 en avions torpilleurs. Le SM-79 n'était certes pas l'appareil le plus adapté au torpillage. Il représentait même une authentique gabegie financière, puisqu'il lui fallait trois moteurs et un équipage de cinq hommes pour emporter une seule torpille.
Mais l'Aviation italienne n'avait que cela sous la main et, dans les faits, les unités d'"Aerosiluranti" ainsi équipées firent mieux que tirer leur épingle du jeu, en coulant bien plus de navires que la marine de guerre.
C'était néanmoins insuffisant pour stopper le trafic maritime des Britanniques, qui purent continuer à acheminer renforts et ravitaillement vers l'Égypte, Malte ou Gibraltar.
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