Après avoir enquêté en janvier sur la vraie recette - cachée - du Coca-Cola, la réalisatrice de documentaires ne s'attendait pas à cela. Pour son film Une vie de cochon, deuxième opus de la collection « L'emmerdeuse », présenté dans la case « Infrarouge » de France 2 mardi 12 novembre à 22 h 35, la jeune femme s'est pourtant penchée sur le plus familier des ingrédients de nos repas quotidiens. La tranche de jambon sous emballage plastique reste en effet l'un des produits les plus vendus en grandes surfaces, et les Français ingurgitent chaque jour quelque 2,2 millions de sandwiches jambon-beurre. Pourtant, un enfant sur deux ne sait pas d'où vient l'ingrédient principal. C'est un fait, le cochon a beau être l'un des éléments de base de notre alimentation, il a disparu de notre environnement visuel. Et la filière porcine n'a manifestement pas envie de trop se montrer.
CINQ MOIS POUR TROUVER UN ÉLEVEUR
Lorsque le bruit a commencé à circuler qu'une journaliste de la télévision s'intéressait à l'activité, un mail a ainsi été envoyé à l'ensemble de la profession pour lui conseiller le silence. Bien qu'il y ait 20 000 éleveurs en France, il a fallu cinq mois à Olivia Mokiejewski pour en trouver un qui veuille bien ouvrir ses portes à la caméra. Un élevage dans les Ardennes, loin de la Bretagne où la crise couvait déjà.
Les bâtiments modernes de Damien, éleveur des Ardennes, peuvent accueillir quelque 6 500 bêtes en même temps. Porcs et truies y sont traités conformément à la réglementation. Rien qui ne soit dans les normes. « Pas de maltraitance, respect des directives européennes en la matière », constate la réalisatrice. Mais les pensionnaires de Damien ne sortiront jamais à l'air libre, et ne verront pour tout horizon que les barrières de leur mince enclos. Chacun y dispose de 80 cm², ni plus ni moins. Les individus malades, les femelles qui ne donnent plus suffisamment de portées connaissent l'abattoir plus tôt que les autres.
A l'autre bout de la chaîne, le mutisme de l'industrie agro-alimentaire sur les étapes suivantes de la transformation du jambon n'est pas là pour surprendre. Une seule façon de connaître la composition exacte de ce qui atterrit dans nos assiettes : l'analyse des empreintes génétiques. D'où il ressort qu'une tranche de jambon est composée de morceaux provenant de plusieurs porcs, pas toujours du même pays !
Avancer sans masque, montrer sans juger, donner la parole... Olivia Mokiejewski mène l'enquête à sa manière et à la première personne. En face, la méfiance est souvent de mise. « Témoignage avant tout d'une souffrance », analyse la journaliste. Entre boulots pénibles, chômage, salaires dérisoires, investissements trop lourds, absence d'avenir et de perspectives, le documentaire d'Olivia Mokiejewski tombe à point nommé pour rappeler que, si dans les abattoirs on tue des bêtes, « on y broie aussi des hommes ».
Source :
http://www.technikart.com/6575-olivia-mokiejewski-emmerdeuse-de-profession
CINQ MOIS POUR TROUVER UN ÉLEVEUR
Lorsque le bruit a commencé à circuler qu'une journaliste de la télévision s'intéressait à l'activité, un mail a ainsi été envoyé à l'ensemble de la profession pour lui conseiller le silence. Bien qu'il y ait 20 000 éleveurs en France, il a fallu cinq mois à Olivia Mokiejewski pour en trouver un qui veuille bien ouvrir ses portes à la caméra. Un élevage dans les Ardennes, loin de la Bretagne où la crise couvait déjà.
Les bâtiments modernes de Damien, éleveur des Ardennes, peuvent accueillir quelque 6 500 bêtes en même temps. Porcs et truies y sont traités conformément à la réglementation. Rien qui ne soit dans les normes. « Pas de maltraitance, respect des directives européennes en la matière », constate la réalisatrice. Mais les pensionnaires de Damien ne sortiront jamais à l'air libre, et ne verront pour tout horizon que les barrières de leur mince enclos. Chacun y dispose de 80 cm², ni plus ni moins. Les individus malades, les femelles qui ne donnent plus suffisamment de portées connaissent l'abattoir plus tôt que les autres.
A l'autre bout de la chaîne, le mutisme de l'industrie agro-alimentaire sur les étapes suivantes de la transformation du jambon n'est pas là pour surprendre. Une seule façon de connaître la composition exacte de ce qui atterrit dans nos assiettes : l'analyse des empreintes génétiques. D'où il ressort qu'une tranche de jambon est composée de morceaux provenant de plusieurs porcs, pas toujours du même pays !
Avancer sans masque, montrer sans juger, donner la parole... Olivia Mokiejewski mène l'enquête à sa manière et à la première personne. En face, la méfiance est souvent de mise. « Témoignage avant tout d'une souffrance », analyse la journaliste. Entre boulots pénibles, chômage, salaires dérisoires, investissements trop lourds, absence d'avenir et de perspectives, le documentaire d'Olivia Mokiejewski tombe à point nommé pour rappeler que, si dans les abattoirs on tue des bêtes, « on y broie aussi des hommes ».
Source :
http://www.technikart.com/6575-olivia-mokiejewski-emmerdeuse-de-profession
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