Les gueules cassées de Marc Héliès

  • il y a 10 ans
Le sujet est plutôt difficile. Mais Marc Héliès s’y est attelé sans faux-semblant ni fausse pudeur. Ses portraits de gueules cassées de la Première Guerre mondiale saisissent le spectateur. Comment ces hommes ont-ils pu survivre alors qu’ils étaient aussi meurtris, comment ont-ils pu continuer à espérer alors qu’ils n’avaient plus visage humain ?

Issu d’une famille de militaires, l’artiste dénonce les horreurs de la guerre. Aujourd’hui, celle-ci se perpétue avec des drones, des écrans vidéo. Mais les blessures, les souffrances sont toujours terribles. Marc Héliès se bat contre la guerre à sa façon, avec des stylos-billes, du papier calque. Il a réalisé une quarantaine de portraits de gueules cassées françaises et allemandes qu’il présente à côté de paysages du front, hachés par les bombes. Il associe ces dessins avec des pages de livres d’écrivains pacifistes : À l’ouest rien de nouveau d’Erich Maria Remarque, Le Feu d’Henri Barbusse, Orage d’acier d’Ernst Jünger. L’ensemble est saisissant. L’œuvre peut repousser, effrayer. Mais un artiste ne doit pas forcément peindre le beau, ni l’agréable. Marc Héliès explique sa démarche dans cette vidéo filmée par le Cimaises-leblog.fr à son atelier.