Léo Ferré/ Appollinaire-Le pont Mirabeau

  • il y a 10 ans
Ferré a eu le mérite de faire connaître les grands poètes de son époque et d’autrefois Bien sur, certains puristes n’admettront pas qu’on mette de la musique sur des poésies Et pourtant au départ cela était chose courante: les troubadours et les trouvères au Moyen-Age illustraient leurs poèmes en musique Ce n’est donc qu’un juste retour des choses ! Après Léo ferré explique bien sûr qu’on ne peut pas mettre de la musique sur tous les vers En tout cas, s’il y a un poème qui permet une mise en musique, c’est bien « le pont Mirabeau » d’Appollinaire que Ferré mettra en musique dès le début de sa carrière dans sa période « Odéon » en 1952 sur un accompagnement de valse un peu nostalgique
Un poème célébrissime d’inspiration romantique qui fait partie du recueil de poèmes « Alcools » édité en 1913 Celui-ci est inspiré de sa rupture avec l’artiste Marie Laurencin: l’eau qui coule sous le pont Mirabeau (à Paris) est une métaphore de la fuite du temps et de l’amour qui ne dure pas

Sous le pont mirabeau coule le Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.

Vienne la nuit, sonne l'heure
Les jours s'en vont, je demeure.

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit, sonne l'heure.
Les jours s'en vont, je demeure.

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va comme la vie est lente
Et comme l'espérance est violente

Vienne la nuit, sonne l'heure.
Les jours s'en vont, je demeure.

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé ni les amours reviennent
Sous le Pont Mirabeau coule la Seine.