Ahmad Jamal Trio feat. Gary Burton

  • il y a 17 ans
Ahmad Jamal fait partie de ces jazzmen qui n’ont pas d’âge, il posséde la plénitude de celui qui n’a plus rien à prouver et rien ne saurait troubler l’évidence de sa musique. Jamal est sans doute avec Oscar Peterson et Bill Evans le plus influent des leaders de trio du jazz moderne ; un de ceux sans qui Miles Davis et McCoy Tyner ne seraient pas ce qu’ils sont ou ont été.

Avec le temps qui passe, son influence se fait de plus en plus nette sur les jeunes pianistes. Avec juste ce son unique, ces idées limpides, ces attaques percussives, ces successions de notes cristallines, cette façon qui n’appartient qu’à lui d’exploiter toute l’étendue du clavier, le bonheur de se laisser encore surprendre par ce sens du détail qui tue.

Jamal est le mystère du jazz, entier.

«La vie, comme la musique, n’est ni linéaire, ni simple. C’est une histoire. Chaque fois que je donne un concert, je ne me soucie absolument pas de technique, mais d’une seule chose, raconter mon histoire. Et ça fait beaucoup à dire...» Ahmad Jamal.

C’est sans avoir l’air d’y toucher qu’Ahmad Jamal a révolutionné au milieu des années cinquante l’histoire du piano-jazz et en a été un des musiciens les plus influents. Peu importe le nombre : qu’il compose pour lui seul, pour un trio ou un quartette, il écrit comme s’il le faisait pour un orchestre de soixante musiciens. Il faut voir Ahmad Jamal en concert. Observer le spectacle du corps qui se cabre, se lève, tourne autour de l’instrument, se retire dans l’ombre, méditatif et vigilant. Le voir édifier la musique, l’entendre ponctuer d’une exclamation irrésistible le jaillissement des sons. Miles Davis louera son sens de l’espace, sans qu’ils n’aient jamais joué ensemble, dira de lui « C’est LA façon de jouer du piano » et recommandera régulièrement à ses pianistes de s’en inspirer. Curieuse trajectoire que celle de ce musicien.

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