George Brassens-La marche nuptiale
  • il y a 11 ans
Je vous propose une nouvelle fournée de chansons de Tonton Georges Cela peut paraître insolite de s’ accompagner dans Brassens au piano !
Et pourtant en 1945 Brassens hérite du piano de sa tante qu’il installe à l’impasse Florimont Et c’est sur cet instrument qu’il compose ses chansons avant de les transposer à la guitare Plus tard il se servira d’un orgue électronique qui lui permettra de penser ses orchestrations et d’avoir une rythmique à portée de mains
Dans cette chanson « la marche nuptiale » qui date de 1957 (album « archibald ») Brassens nous raconte des noces bien singulières puisque cette chanson qui raconte un mariage est écrite sur un rythme d’enterrement et dans le mode mineur ce qui lui donne une certaine mélancolie Une chanson très visuelle qui a inspiré un tableau de Marc Jaffré qui n’a pas quitté l’appartement de Brassens et que vous voyez au début de ma vidéo

Mariage d´amour, mariage d´argent
J´ai vu se marier toutes sortes de gens
Des gens de basse source et des grands de la terre
Des prétendus coiffeurs, des soi-disant notaires

Quand même je vivrai jusqu´à la fin des temps
Je garderais toujours le souvenir content
Du jour de pauvre noce où mon père et ma mère
S´allèrent épouser devant Monsieur le Maire

C´est dans un char à bœufs, s´il faut parler bien franc
Tiré par les amis, poussé par les parents
Que les vieux amoureux firent leurs épousailles
Après long temps d´amour, long temps de fiançailles

Cortège nuptial hors de l´ordre courant
La foule nous couvait d´un œil protubérant
Nous étions contemplés par le monde futile
Qui n´avait jamais vu de noces de ce style

Voici le vent qui souffle emportant, crève-cœur
Le chapeau de mon père et les enfants de chœur
Voilà la pluie qui tombe en pesant bien ses gouttes
Comme pour empêcher la noc´, coûte que coûte

Je n´oublierai jamais la mariée en pleurs
Berçant comme un´ poupée son gros bouquet de fleurs
Moi, pour la consoler, moi, de toute ma morgue
Sur mon harmonica jouant les grandes orgues

Tous les garçons d´honneur, montrant le poing aux nues
Criaient: " Par Jupiter, la noce continue! "
Par les homm´s décriée, par les dieux contrariée
La noce continue et Viv´ la mariée!