Zofia Lipecka

@ciapus
Née en Pologne en 1967, Zofia Lipecka vit et travaille à Paris. Dans les années 1990 elle réalise des installations optiques, utilisant des maquettes, jouets et jeux de miroirs, pour créer des mondes aberrants. L’ensemble "Boîtes Noires" donne à voir des paysages répétitifs et renvoie, non sans une pointe d’humour, au crash aérien. Dans le "Jardin d’Hesdin" la nature démultipliée et transformée en Disneyland, fonctionne comme une prison mentale. Les "Microespaces" représentant des espaces publics inquiétants et impersonnels, sont une mise-en-abîme des Non-Lieux décrits par Marc Augé. Filmés par une micro-caméra de surveillance, ils créent une vertigineuse confusion entre l’image et la réalité ("Vertiges"). L’année 2003 marque un tournant. Apprenant la participation des Polonais à la Shoah, l’artiste interroge son identité polonaise et crée un espace de recueillement intitulé "Après Jedwabne". En 2004 elle commence la réalisation du "Projet Treblinka" (peintures à partir de photographies prises chaque année à l’entrée du village de Treblinka). Ces œuvres, ainsi que d’autres représentations des "Lieux" de la Shoah que réalise l’artiste, sont une version désenchantée du paysage romantique. Le recours à la peinture figurative rend ce désenchantement plus explicite encore qu’il ne l’était dans les espaces virtuels. En 2009 Lipecka présente un ensemble de photomontages et vidéos réalisées à partir d’une maquette d’appartement IKEA ("Intérieur Témoin" et "Occupations solitaires"), qui exprime à la fois le mal-être de l’individu - en l’occurrence une femme - dans un monde "en plastique" et le poids d’une mémoire enfouie. C’est encore à travers la peinture que Zofia Lipecka continue d’explorer la perception visuelle avec ce qu’elle a de fascinant et d’illusoire, en réalisant notamment des impressions urbaines "Driving in the rain" et "Départ de Lodz".