Egypte: Quel avenir pour les bédouins du sud Sinaï

  • il y a 9 ans
Al Qarra - Dans la baie de Namaa, coincée entre la mer rouge et le désert du Sinaï, se trouve Charm el Cheikh. A l’origine un simple port de pêcheur, la ville a bénéficié d’investissements colossaux dans les années 80, pour devenir l’une des stations balnéaires les plus prisées du monde, et l’un des principaux lieux touristique d’Egypte. Après une chute drastique de la fréquentation pendant la révolution de 2011, les chiffres reviennent peu à peu à la normale, le ministre du tourisme parle même d’une augmentation de 20% par rapport à l’année dernière. Les autorités se frottent les mains, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. A quelques kilomètres des hôtels de luxe et des boîtes de nuits pour occidentaux, le village de Rowaisat croule sous les ordures et semble abandonné par les pouvoirs publics. Les tensions entre les habitants du village, des bédouins autochtones, et le gouvernement du Caire sont nombreuses et courantes. Les Bédouins se plaignent d’être ostracisés. Ils n’ont qu’un accès très limité par exemple à l’eau potable ou à la santé. Pour eux, la révolution n’a rien changé. Au contraire. Le village abrite une usine de recyclage, dont l’activité n’a jamais repris après les troubles de l’an dernier. La ville de Charm El Cheikh continue pourtant d’y déverser ses ordures par camion, comme si de rien n’était.