Presentation FROGs 2012 - L Harrault

  • il y a 12 ans
Effets ascendants des sédiments lacustres sur les compartiments pélagiques.

Loïc Harrault1,2, Béatrice Allard1, Jacques Mériguet2, David Carmignac2, Sylvain Huon1 and Gérard Lacroix2,3

1 Bioemco, UMR CNRS 7618, Université Pierre et Marie Curie, Paris, France
2 Bioemco, UMR CNRS 7618, Ecole Normale Supérieure, Paris, France
3 CNRS-ENS, UMS 3194, CEREEP – Ecotron Ile De France, Ecole Normale Supérieure, St-Pierre-lès-Nemours, France

Résumé :

Le rôle que jouent les sédiments lacustres comme source de matière organique et de nutriments pour les compartiments pélagiques et les effets ascendants potentiels qu’ils peuvent avoir sur les réseaux trophiques aquatiques ont rarement été étudiés. Particulièrement, l’influence de la composition de la matière organique des sédiments (MOS) sur ces effets ascendants demeure méconnue.
Dans une expérience conduite en mésocosmes, nous avons étudié l’influence de la composition des sédiments sur la biomasse, les compositions élémentaire et lipidique de la matière organique particulaire (MOP) et du zooplancton, ainsi que les taux de sédimentation, les compositions élémentaires et lipidiques et la biodégradabilité potentielle des sédiments récemment déposés (1 semaine).
Deux sédiments de nature très différente (S1 et S2) ont été ajoutés en début d’expérience dans une partie des mésocosmes. Comparé à S1, S2 présente des taux de carbone organique, d’azote, de protéines, de sucres et d’acides carboxyliques mono- et polyinsaturés notablement plus élevés, suggérant que S2 est plus biodégradable que S1. De plus, l’analyse de différents biomarqueurs lipidiques (ω-hydroxy acides, produits de dégradation de la chlorophylle, stérols algaires) confirme que la MO de S1 est principalement d’origine allochtone alors que celle de S2 est majoritairement d’origine autochtone.
S1 n’induit pas de changement (n’a pas d’influence sur) de biomasse de la MOP et du zooplancton, et peu de modifications de leurs compositions élémentaires. Le traitement S2 entraîne une augmentation de biomasse de la MOP et du zooplancton ainsi qu’une augmentation de la teneur en azote de la MOP, aucun des traitements n’entraîne de modification des taux de sédimentations, de la composition élémentaire et de la biodégradabilité potentielle des sédiments récemment déposés. La distribution des lipides de la MOP, du zooplancton et des sédiments récents, largement dominée par les acides carboxyliques, n’est pas affectée par la présence des sédiments initiaux.
Cette expérience a permis de montrer que selon la composition de la MOS, les sédiments lacustres peuvent stimuler à court-terme (quelques mois) les réseaux trophiques aquatiques. Toutefois, ces effets ascendants sont faibles voire inexistants sur les compositions lipidiques des compartiments pélagiques.