Article original : http://www.mainstreamclub.org/cinema/tout-dun-coup-a-laveugle-john-carter/
D'une certaine façon, John Carter est à l'image de sa campagne de promotion. Au début, ça claque, à la fin, ça retombe dans un classicisme plan-plan. Les premières affiches étaient classe, et laissaient espérer un spectacle stylisé, épique et intelligent. Les dernières en date (l'incompréhensible affiche française ci-contre) prouvent bien que Disney n'avaient pas la moindre idée de ce qu'elle avait entre les mains. Parce qu'au départ, il y a la volonté de la firme de Mickey de lancer une nouvelle franchise d'aventures un peu surannée, à l'image des Pirates des Caraïbes. Le problème, c'est bien ça : à vouloir aller trop vite en besogne, Disney a oublié qu'il vaut mieux pondre un bon film qu'un premier chapitre bof-bof pour lancer une saga (la preuve l'été dernier avec le bien terne Green Lantern). Et malgré tout, John Carter commence de façon bluffante. Burroughs en personnage ahuri, un héros mufle et badass, un passage inspiré dans la science-fiction en pleine Guerre de Sécession, et une découverte de Mars enchanteresse, où la rencontre avec les autochtones est d'une belle subtilité. A en juger par sa première moitié, le film était bien l’œuvre d'Andrew Stanton, qui avait pondu un des meilleurs films d'animation de l'histoire du cinéma avec Wall-E. Malin (grosse charge contre les religions de tous bords), drôle mais pas potache, parfois violent (les Tharks qui tuent les nouveaux-nés trop faibles, le méchant qui se fait couper un bras), l'épopée de ce type torse-nu aurait dû devenir un classique instantané...