Sandra et Axel… Voici deux entités bien distinctes qui se mêlent et s’entremêlent avec fluidité jusqu’à ne faire qu’une, ou presque. Tel un Janus amoureux dont les deux faces regarderaient dans la même direction. Oui, soulignons que MonsieurMadame Di Chiappari se compose effectivement de Monsieur et Madame afin de bien comprendre que de leur différence nait cette unité vraie, cette harmonie faite de dissonances heureuses. Le discours décalé tout autant que fusionnel ainsi obtenu provoque, étonne, touche, ou dérange parfois. Et bien d’autres sentiments encore puisque la liberté d’expression de MonsieurMadame Di Chiappari laisse la place à de multiples lectures. Ces clichés, explosions artistiques qui se succèdent et s’emboitent telles des matriochkas, révèlent à chacun une histoire dans son histoire. Etonnant rendu de spontanéité lorsque l’on sait qu’il est l’aboutissement d’une réflexion en duo nécessitant sa part de négociation, de capitulation. Le plus exquis reste la grâce, une légèreté fruit d’un labeur qui sait se faire oublier et d’un grand sens de la dérision afin que le spectateur ne partage que le plaisir de cette rencontre.

MonsieurMadame Di Chiappari ne s’enferme pourtant dans aucun cliché. Son style lui appartient. Chaque série est un monde à part entière dont le traitement, la forme comme le fond s’adapte au propos, à l’ambition créative, et en révèle une vision résolument contemporaine.
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