A-t-on besoin de l'Ancien Testament ?

  • il y a 13 ans
Jeudi Théologie du 3 mars 2011
Par le père Rafic Nahra

Entrer dans l’Ancien Testament est toujours malaisé. Européen chrétien du début du XXIe siècle, comment puis-je me sentir non pas simplement intéressé (en historien, en honnête homme), mais véritablement concerné par tout ce qu’il contient ? Ne forme-t-il pas un ensemble de livres qui ont d’abord trait à l’histoire du peuple juif, de l’Israël antique ? N’y trouve-t-on pas d’ailleurs des pages entières dédiées à des interdits et à des prescriptions que nous n’observons pas ? Et que dire de la dureté de certains de ses passages ?
Pourquoi a-t-on besoin de tout l’Ancien Testament et non pas simplement de certains passages, ceux qui nous plaisent ? L’interrogation est ancienne et se posa très concrètement aux premiers chrétiens, Juifs convertis ou fils de Gentils. Elle porta l’hérésie marcionite dont le rejet actuel de l’Ancien Testament semble une résurgence.
Mais comment interpréter correctement le message de Jésus, ne pas le déformer, sans l’Ancien Testament ? « Rachat », « péché », évidemment « Alliance » : il faut entrer dans la tradition vétérotestamentaire pour comprendre ce que portent ces mots. Et que dire du sabbat : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. » (Mc, 2, 27-28). Est-il possible de comprendre vraiment ce que veut dire Jésus sans l’aide de l’Ancien Testament ? À méconnaître celui-ci, on affaiblit et dénature la Nouvelle Alliance, ainsi que le montra Benoît XVI dans son Jésus de Nazareth.

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