D’un litige familial, l’affaire Bettencourt s’est transformée au fil des semaines en véritable scandale d’Etat. Le ministre du Travail, ancien titulaire du Budget, jusqu’au chef de l’Etat, sont mis en cause. Ce sont les écoutes orchestrées par le maître d’hôtel de la milliardaire, et révélées par Médiapart le 14 juin dernier, qui ont mis le feu aux poudres en dévoilant les dessous de l’affaire. A savoir l’implication du couple Woerth, la certitude de la fraude fiscale, l’intervention de l’Elysée pour tenter d’étouffer l’affaire, en plaçant notamment un procureur, Philippe Courroye. Le 1er juillet, la conclusion provisoire de l’audience du procès du photographe François-Marie Banier a ordonné la suspension du procès pour « supplément d’information », faisant référence aux fameuses écoutes.

Les trente millions d’euros reversés à Liliane Bettencourt au titre du bouclier fiscal, ne laissent plus l’ombre d’un doute sur l’intervention du Ministre du Budget d’alors, Eric Woerth. Les démissions de Christian Blanc et d’Alain Joyandet, suite aux affaires respectives des cigares et de l’avion privé, réglés aux frais du contribuable, participent de la suspicion générale en direction des plus hauts sommets de l’Etat. L’affaire Woerth n’est-il en fin de compte qu’un symptôme supplémentaire d’un processus de délitement initié depuis plusieurs mois déjà ? Autour d’Arnaud Ardoin, les invités de Ca vous regarde en parlent ce soir.

Invités :

+ Bruno Leroux, député socialiste de Seine-Saint-Denis, auteur d’une question orale sur l’affaire Woerth – Bettencourt,

+ Jacques Myard, député UMP des Yvelines,

+ François Bonnet, journaliste à Médiapart,

+ François d’Orcival, journaliste à Valeurs actuelles, membre de l’Académie des sciences morales et politiques.