Scolarisation et savoir-faire spécifiques

  • il y a 14 ans
Intervention de Catherine Milcent, psychiatre et parent, lors du colloque « Autisme et TED : la scolarisation dans tous ses états… ».

Comment enseigner avec succès à cette population pleine de diversité mais partageant l’autisme et présentant des difficultés de compréhension verbales et non verbales ? La principale difficulté pour l’enseignant provient de l’absence d’intérêt de l’enfant pour ce qui lui est proposé à apprendre : activités ou concepts dont il ne comprend ni le sens ni l’intérêt. La réponse apportée à ce problème consiste donc à développer des stratégies destinées à le motiver, à capter son attention, son intérêt et à l’engager dans un processus d’« apprentissage » qu’il trouvera de plus en plus plaisant. Il s’agit donc de lui apprendre à apprendre et à y trouver son compte. La première recommandation consiste donc à ne pas mettre l’élève en échec. C’est donc une éducation au succès « au goutte à goutte » qui doit être proposée jusqu’à maîtrise complète de la tâche ou du concept, ce qui inclut de nombreuses répétitions mais aussi la généralisation de l’acquis dans différents lieux et avec différentes personnes. Renforcer signifie augmenter la fréquence d’apparition d’une action faite par l’enfant en agissant sur les réponses gratifiantes que lui fournit son enseignant.

Cette manière d’enseigner est l’application directe de la théorie de l’apprentissage décrite par Skinner. Ces idées sont connues sous le nom d’analyse du comportement appliquée ou ABA (Applied Behavior Analysis). Elles ont été adaptées à l’éducation de l’enfant autiste par Lovaas, puis Koegel, Ron Leaf, Vincente Carbone entre autres et sont actuellement les plus répandues au niveau mondial.

L’environnement scolaire est structuré, prévisible et ritualisé. L’accompagnement se fait souvent en ratio 1/1 (un adulte/un enfant) au début mais par la suite en petit groupe puis ensuite en se rapprochant le plus possible de l’environnement habituel.

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