La petite fille aux ballons Elle a les joues aussi rouges que la pomme Qu’elle croque en marchant. Des yeux qui s’émerveillent Devant toutes les illuminations Ses pensées l’entraînent Dans un tourbillon de rêves Elle se met à courir, sans raison apparente S’arrête, puis reprend sa course folle Au gré de sa fantaisie En sautant d’un pied sur l’autre Sur son chemin, elle rencontre un marchand de ballon Je voudrais des ballons, dit-elle, avec autorité Lequel veux-tu, mon enfant ? Je les veux tous, les rouges, les jaunes et les verts Donne-moi l’arc-en-ciel qui est dans ta main. Mais ma petite fille, tu vas t’envoler ! Qu’importe ! Donne-les-moi Puis, elle demande au marchand Pourquoi ne voles- tu pas ? Parce que le ciel est réservé aux anges. Je vends du rêve mon enfant, mais il ne m’appartient pas. Alors donne-moi tes ballons ! Le marchand s’exécute. Et la petite fille se met à tournoyer dans les airs Elle effleure le clocher du village On l’entend rire à gorge déployée Elle esquisser des pas de danse Puis c’est la rencontre avec les oiseaux Miracle, elle comprend leur langage Ils lui font une haie d’honneur Mais il faut bien songer à revenir sur terre Pour que maman ne s’inquiète pas Alors elle redescend Et retrouve le marchant de ballon Tu sais, lui dit-elle. J’ai parlé de toi aux oiseaux Même si tu ne peux plus voler Tu possèdes une place gigantesque dans les cieux Tu es un magicien de l’âme. Tu penses que ta vie a été stérile et inutile Alors que tu possèdes une source inépuisable Tu as répandu beaucoup d’amour et de bonheur Tes ballons te permettront un jour De pouvoir chanter, comme moi, avec les oiseaux.