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Jeudi 11 décembre, les députés ont débattu des textes inscrits à l'ordre du jour par le groupe "Socialistes et apparentés" à l'occasion de la journée qui leur était réservée. Parmi ces textes figure une proposition de loi "visant à retrouver la confiance et l'équilibre dans les rapports locatifs". Le texte, porté par le député Inaki Echaniz, prévoit notamment de pérenniser le dispositif d'encadrement des loyers expérimenté depuis la loi ELAN de 2018. Sans intervention, ce dispositif prendra fin en novembre 2026. Retrouvez les temps forts de l'examen du texte dans l'hémicycle.

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Transcription
00:00:00Bonjour à tous, soyez les bienvenus sur LCP, au cœur de l'Assemblée nationale où le débat budgétaire se poursuit dans la douleur.
00:00:15Mais aujourd'hui, on ne va pas parler de budget, on va parler d'un sujet concernant le logement et plus précisément l'encadrement des loyers.
00:00:23Vous le savez peut-être, mais Paris a été la première ville en France à mettre en place ce dispositif.
00:00:30D'autres communes ont suivi, il y a actuellement 72 communes de France qui appliquent l'encadrement des loyers,
00:00:37mais ce dernier s'applique à titre expérimental et ce jusqu'en novembre 2026.
00:00:43Et bien pour pérenniser l'encadrement des loyers, une initiative législative est sur la table.
00:00:49Elle est portée par le député socialiste Inaki Echanis dans le cadre de l'ordre du jour réservé au groupe PS à l'Assemblée nationale.
00:00:58Son texte permet aussi de simplifier certaines règles pour rendre la mesure plus facile à appliquer.
00:01:03Il donne aussi la possibilité aux communes situées dans les fameuses zones tendues de mettre en place l'encadrement des loyers sans attendre le fameux décret qui les autorise.
00:01:15On va tout de suite se rendre en séance pour revoir le meilleur de ce débat.
00:01:20La parole est à monsieur Echanis, rapporteur de la Commission des affaires économiques.
00:01:24Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, mes chers collègues,
00:01:51Le logement constitue désormais le premier poste de dépense des ménages français.
00:01:57Le remboursement de l'emprunt pour ceux qui ont eu l'opportunité de devenir propriétaires de leur résidence principale.
00:02:02Le montant du loyer pour ceux qui sont locataires.
00:02:05Ces derniers consacrent plus de 28% de leurs revenus au logement, soit un taux jamais atteint.
00:02:12Dans ce contexte d'inflation constante, cette proposition de loi vise à pérenniser et améliorer le dispositif expérimental d'encadrement des loyers pensé en 2014 par la loi Allure de Cécile Duflo
00:02:27est mise en place sous le gouvernement Édouard Philippe par la loi Elan et qui prendra fin dans moins d'un an en novembre 2026.
00:02:36Cette mesure est plébiscitée par les Français qui y sont favorables à 87%.
00:02:42Fait notable, 85% des propriétaires sondés se positionnent en faveur de ce dispositif selon une récente enquête de l'Ipsos.
00:02:52Elle est plébiscitée aussi par les maires de gauche, mais aussi du centre et de la droite qui l'ont mis en œuvre dans notre territoire.
00:03:01Et ce texte a recueilli le soutien de l'AMF, de France Urbaine et d'Intercommunalité de France.
00:03:08Dans un contexte de crise du logement, le groupe socialiste est convaincu que ce texte apporte une réponse claire et indispensable.
00:03:16D'abord parce que l'encadrement des loyers permet de limiter la hausse des prix alors que le coût de l'immobilier progresse plus rapidement que les revenus.
00:03:27Aussi parce qu'il est maintenant avéré à travers plusieurs études étayées que cet encadrement n'a pas d'impact sur l'offre et la baisse de l'offre locative.
00:03:37Le nombre de mises en location baisse dans les mêmes proportions dans les villes avec et sans encadrement des loyers.
00:03:43Cette baisse est bel et bien multifactorielle.
00:03:47Il s'agit aussi ici d'un texte de décentralisation et de liberté, de liberté pour nos élus.
00:03:53Les maires dans les zones représentant un déséquilibre entre l'offre et la demande de logement pourront choisir d'encadrer les loyers ou non,
00:04:02mais aussi de se défaire du dispositif quand ils le souhaitent, ce qui n'est pas possible aujourd'hui dans le cadre de l'expérimentation.
00:04:09Ce texte vise avant tout à faire confiance à nos territoires et à nos élus locaux.
00:04:16Il s'agit aussi, vous l'aurez compris, d'agir concrètement pour le pouvoir d'achat de millions de locataires du secteur privé
00:04:25qui peinent de plus en plus à accéder à la propriété.
00:04:28Garantir un loyer abordable renforce la possibilité pour chacun de s'émanciper.
00:04:34Permettez-moi d'avoir à ce titre une pensée particulière pour les jeunes ruraux,
00:04:40bien souvent contraints de déménager dans des grandes villes universitaires pour poursuivre leurs études.
00:04:45Pour tous les étudiants, le coût du logement est déterminant.
00:04:49Il conditionne à la fois leur qualité de vie et leur choix d'orientation ainsi que leur réussite.
00:04:55Freiner la hausse des loyers, c'est offrir à un plus grand nombre de jeunes la chance de poursuivre leurs études dans une logique d'égalité républicaine.
00:05:05C'est aussi un texte important pour le développement économique de nos territoires.
00:05:11Nos entreprises ont besoin de loger leurs salariés à des prix abordables.
00:05:14Nous connaissons tous les défis que cela peut représenter dans les zones touristiques notamment.
00:05:20Vous l'aurez compris, les enjeux sont nombreux.
00:05:23Et ce texte, issu de travaux d'une mission parlementaire transpartisane de 4 mois avec Anaïc Lemeur, y répond avec justesse.
00:05:32Il n'impose pas une baisse des loyers, il pérennise dans le temps un mécanisme pour contenir leur hausse.
00:05:39Il ne rend pas obligatoire l'encadrement des loyers, mais donne un outil plus facilement mobilisable pour les territoires qui connaissent une forte tension sur le marché locatif.
00:05:49Il n'est pas non plus punitif, mais entend lutter contre les pratiques illégales.
00:05:54Des compléments de loyer pour une planche de surf à Biarritz, une prise de lave-linge ou une salle de bain avec mitigeur à Paris ne doivent plus avoir leur place dans les contrats de location.
00:06:03Les menaces d'un congé de locataire dont le seul tort est d'avoir demandé le respect de la loi doivent aussi être stoppées.
00:06:12La meilleure façon de détruire un territoire ou une ville, pour reprendre les mots des détracteurs de ce dispositif, ce n'est pas d'encadrer les loyers,
00:06:19mais c'est de ne pas prendre et de ne prendre aucune mesure pour permettre aux habitants de s'y loger dans des conditions durables et accessibles.
00:06:27Alors, bien sûr, l'encadrement des loyers ne réglera pas tout.
00:06:30Avec le groupe socialiste, nous appelons depuis des années une loi de programmation qui n'arrive pas malgré les ministres successifs ici présents.
00:06:40Nous avons défendu et fait adopter, nous, le groupe socialiste, la baisse d'impôts pour les petits propriétaires bailleurs.
00:06:46Nous avons accompagné la création du statut du bailleur privé, comme la relance du logement social qui loge la France telle qu'elle est.
00:06:53Et nous militons pour étendre la garantie visale pour retrouver la confiance entre propriétaires et locataires.
00:06:59Aujourd'hui, mes chers collègues, deux choix s'offrent à nous.
00:07:03Rester passif face à l'un volet des prix de l'immobilier et sa déconnexion complète avec le revenu des ménages,
00:07:09ou agir pour encadrer cette hausse en considérant le logement comme un bien de première nécessité
00:07:15et les élus locaux comme les plus responsables de savoir ce dont leur territoire ont besoin.
00:07:20Je crois que cette proposition de loi apporte une juste réponse pour nos concitoyens.
00:07:25Aux collègues de la droite et du centre qui s'interrogent, vous aviez les mêmes doutes lors de l'examen du texte sur la régulation des meublés de tourisme.
00:07:34Après son adoption, ce sont majoritairement des maires de droite et du centre qui se sont saisis des différents dispositifs.
00:07:42Mes chers collègues, faites confiance à vos élus locaux.
00:07:45Ce texte, je le précise aussi, aura bien sûr vocation à être enrichi par les préconisations du rapport ministériel attendu pour mai 2026.
00:07:55Mai 2026, vous en conviendrez, une date bien tardive pour commencer à ce moment la procédure législative,
00:08:01que nous savons longue et soumise aux aléas de la vie politique.
00:08:05Alors, avant d'être contraint de légiférer dans l'urgence en novembre 2026,
00:08:08n'attendons pas d'être au pied du mur pour agir.
00:08:11Et n'oublions pas que le logement n'est pas un bien comme un autre.
00:08:15Avec mon groupe, avec la gauche, mais aussi avec tous ceux qui pensent que les territoires ont besoin d'agir au plus près de leurs besoins,
00:08:21nous restons mobilisés pour permettre à nos concitoyens de se loger de façon digne, accessible et durable.
00:08:28Je vous remercie.
00:08:29Monsieur le Président, Monsieur le rapporteur, Monsieur le Président de la Commission, Mesdames et Messieurs les députés,
00:08:38il y a dans notre pays une crise du logement que désormais nul n'ignore.
00:08:44Les difficultés d'accès au logement sont réelles et elles concernent aujourd'hui tous nos concitoyens, en particulier les classes moyennes.
00:08:51Le logement constitue le premier poste de dépense des ménages et représente un véritable enjeu de pouvoir d'achat pour les familles françaises.
00:09:00L'accès à la propriété est plus difficile encore pour les primo-accédants aujourd'hui qu'il y a quelques années
00:09:06et cela emporte des conséquences sur les projets de vie de famille et en particulier des jeunes générations.
00:09:12Le contexte économique d'il y a 15, 20 ou 30 ans était bien plus favorable aux primo-accédants qu'il ne l'est aujourd'hui.
00:09:21La rotation dans le parc social s'envoie d'autant plus grippée.
00:09:27Les parlementaires, aussi bien l'Assemblée nationale qu'au Sénat, se sont, et je m'en réjouis, saisis de cet enjeu majeur
00:09:33qui est, il faut le dire, l'une des préoccupations principales des Français.
00:09:39C'est pourquoi je suis heureux de travailler régulièrement avec chacun ou presque des groupes de cet hémicycle
00:09:46et celui du Sénat pour faire avancer les réponses à la crise du logement.
00:09:53Je crois que nous partageons le constat qu'il est nécessaire désormais d'enclencher un choc de l'offre
00:10:00et un choc de simplification afin de relancer la production du logement.
00:10:05Le logement social et le logement privé fonctionnent en symbiose.
00:10:11Les crises que nous venons de traverser le montrent.
00:10:13C'est pourquoi la construction de logements sociaux ne peut exister sans le soutien des opérations privées et réciproquement.
00:10:20D'où l'importance, mais j'y reviendrai, de soutenir des dispositifs comme celui du statut du bailleur privé.
00:10:25Ma volonté est d'accroître la construction de logements, notamment les logements sociaux et les logements privés.
00:10:33C'est pourquoi le gouvernement a prêt à consentir un certain nombre d'efforts,
00:10:37notamment, et nous en avons débattu sur l'ARLS pour le projet de loi de finances 2026,
00:10:43tout comme sur les sujets liés à l'aide à la pierre avec le financement du fameux FNAP,
00:10:49qui est un bon outil et qui permet de mutualiser une partie des ressources entre les bailleurs
00:10:55et qui donne une prime à ceux qui construisent ou rénovent plus.
00:11:00Je le disais à l'instant, la création du statut du bailleur privé est aussi pensée comme un outil pour soutenir la construction et la rénovation.
00:11:07Je veux rappeler à cette noble assemblée qu'un quart des familles françaises sont logées par des petits bailleurs privés.
00:11:15Et je le dis devant le député Michael Cosson, qui a travaillé sur un excellent rapport avec le sénateur Marc-Philippe de Bresse,
00:11:22qui a inspiré ce beau dispositif.
00:11:26Par ailleurs, un petit rappel également, en 2050, 80% des logements qui seront disponibles sont des logements qui sont déjà existants,
00:11:34d'où l'absolue nécessité d'avoir des dispositifs qui accompagnent leur rénovation et leur remise à niveau.
00:11:40Ainsi, il nous faut encourager les initiatives de concitoyens à investir dans la pierre.
00:11:47C'est pourquoi l'opportunité d'avoir ce débat ensemble aujourd'hui est très précieuse à mes yeux,
00:11:51puisqu'au regard de la crise du logement, cela me donne l'occasion d'en parler avec vous et d'espérer avoir de nombreuses solutions.
00:12:00Parce que, et je voudrais le rappeler ici à nouveau, le logement est un enjeu économique, social, humain.
00:12:07C'est un pilier de notre cohésion nationale.
00:12:09Il participe à la revitalisation de nos centres-villes.
00:12:12Il renforce les liens entre nos territoires, qu'ils soient urbains, périurbains et ruraux,
00:12:17et permet de rapprocher l'habitat des emplois, des transports et des services publics.
00:12:22Le logement façonne l'équilibre de nos vies comme celui de nos territoires.
00:12:27Il conditionne l'attractivité de nos villes et de nos villages.
00:12:31Le logement est un enjeu économique, je le disais,
00:12:34parce qu'il mobilise des artisans, des entreprises locales, des filières de matériaux,
00:12:38des professionnels du bâtiment, de l'immobilier et de l'aménagement.
00:12:42Ce sont des emplois non délocalisables,
00:12:44des savoir-faire ancrés dans nos territoires, qui irriguent une large partie de notre économie.
00:12:50Le logement est aussi un enjeu social et un enjeu profondément humain,
00:12:55parce que le logement reste un besoin vital à tous les âges de la vie, peu importe les trajectoires.
00:13:01Il s'agit bien trop souvent de la première cause de précarité,
00:13:04et je le constate chaque semaine dans mes différents déplacements.
00:13:10Les besoins en logement évoluent tout au cours de la vie,
00:13:13d'où la nécessité de penser des logements abordables pour les étudiants,
00:13:16des solutions flexibles pour les saisonniers, des habitats pour les familles,
00:13:20des logements sécurisés et adaptés pour les personnes âgées.
00:13:23C'est au fond notre responsabilité commune de permettre à chacun de se loger et de vivre dignement.
00:13:30Le logement contribue également à l'aménagement du territoire.
00:13:33Il permet de revitaliser, je le disais, nos communes, d'offrir des opportunités nouvelles,
00:13:38et il accompagne bien souvent l'implantation des entreprises.
00:13:42À chaque déplacement, on me donne des exemples d'entreprises qui hésitent à s'installer sur un territoire,
00:13:48parce qu'elles ont l'opportunité foncière pour installer leurs sièges ou leurs usines,
00:13:53mais pas les opportunités pour loger correctement leurs potentiels salariés futurs.
00:13:58Et le risque de voir ces investissements sur nos territoires disparaître est malheureusement beaucoup trop grand.
00:14:05Alors, l'intitulé du texte que nous examinons soulève une question majeure,
00:14:11celle de la relation de confiance et de l'équilibre dans les rapports locatifs.
00:14:15Et vous avez raison de le souligner, M. le rapporteur.
00:14:18Aujourd'hui, notre débat va être une question d'équilibre.
00:14:22Comme vous l'avez rappelé, l'expérimentation sur le cadrement des loyers est issue de l'article 140 de la loi Elan,
00:14:28et celle-ci prendra fin le 25 novembre 2026.
00:14:31Si le gouvernement comprend parfaitement la nécessité de légiférer sur l'encadrement des loyers avant la fin de l'expérimentation,
00:14:39qui arrive dans un calendrier très contraint,
00:14:42nous sommes...
00:14:44Pardon.
00:14:45Pour le coup, nous n'étions pas pressés de le faire aujourd'hui.
00:14:50Car nous sommes, à mes yeux, entrés dans la phase de bilan de cette expérimentation.
00:14:56Pour pouvoir tirer de manière aussi objective et complète que possible tous les enseignements et conséquences de cette expérimentation,
00:15:03d'en identifier les effets sur le niveau des loyers et sur l'offre locative,
00:15:06le gouvernement a décidé, au début de cette année, par la voix de ma prédécesseur que je salue,
00:15:14de confier une mission d'évaluation du dispositif à deux économistes.
00:15:19Ainsi, le gouvernement entend s'appuyer sur les conclusions de cette mission,
00:15:23attendues pour le début de l'année prochaine.
00:15:26Pour ensuite, fort de cela, établir un vrai bilan,
00:15:30qu'il devra, en vertu de la loi, transmettre à votre noble Assemblée,
00:15:33six mois avant le terme de l'expérimentation.
00:15:37Alors, je le disais, je regrette que ce débat intervienne dans un calendrier quelque peu prématuré,
00:15:41car comme nous venons de l'évoquer, mesdames et messieurs les députés,
00:15:44la mission confiée aux économistes Gabriel Fack et Guillaume Chapelle
00:15:47doit permettre la réalisation d'une évaluation de cette expérimentation
00:15:52partout où elle a été mise en place,
00:15:55afin de déterminer s'il fallait poursuivre, étendre et potentiellement enrichir le dispositif.
00:16:00Cette évaluation demandée par le gouvernement
00:16:04doit permettre d'établir les effets sur l'offre,
00:16:07la demande et les flux sur le marché du logement.
00:16:11Elle sera remise en début d'année 26 au gouvernement
00:16:14et vous pouvez compter sur notre engagement de légiférer
00:16:17avant la fin de l'expérimentation
00:16:19pour éviter toute situation de vide juridique.
00:16:23Autrement dit, l'évaluation qui est en cours
00:16:25doit nous servir d'étude d'impact
00:16:26et je connais l'attachement du Parlement
00:16:30à disposer de véritables études d'impact
00:16:32avant de légiférer.
00:16:35C'est bien, monsieur le député.
00:16:37La lettre de mission datée du 17 février 2025
00:16:40relative à cette évaluation
00:16:42était d'ailleurs très claire quant à son ambition.
00:16:44La mission a pour objectif
00:16:46d'évaluer pour chaque territoire engagé dans l'expérimentation
00:16:48dans quelle mesure celle-ci a contribué
00:16:50à l'atteinte de ses objectifs
00:16:51en analysant les effets sur le prix,
00:16:53sur l'offre de logements, la qualité des logements,
00:16:56la location spatiale et la mobilité des locataires.
00:17:01En parallèle, il me semble également pertinent
00:17:03d'évoquer le fait que plusieurs études,
00:17:05et je pense que vous les citiez, monsieur le rapporteur,
00:17:08dans votre propos liminaire,
00:17:10plusieurs études ont été publiées
00:17:12ces derniers mois sur le sujet.
00:17:14L'une sur la ville de Paris,
00:17:16menée par l'APUR,
00:17:17l'atelier parisien d'urbanisme,
00:17:19conjointement avec le centre d'économie
00:17:21et de sociologie appliquée à l'agriculture
00:17:23et à l'espace ruraux,
00:17:25qui ont conclu à son efficacité
00:17:27afin de limiter les augmentations de loyers.
00:17:31L'autre, sur les villes de Lyon et de Lille,
00:17:34menée par l'Observatoire Clameur,
00:17:36qui observe le montant des loyers,
00:17:38conclut exactement le contraire,
00:17:40à savoir son inefficacité
00:17:42pour influencer la trajectoire des loyers.
00:17:45Bref, dans les deux cas précités,
00:17:47ces études peuvent se contredire,
00:17:50mais surtout, et c'est peut-être là le plus important,
00:17:53ne se prononce pas sur un point essentiel,
00:17:55l'effet de l'encadrement des loyers
00:17:56sur l'offre de logements disponibles.
00:17:59C'est la raison pour laquelle
00:18:00la remise des conclusions
00:18:02de la mission FAC-Chapelle
00:18:04est d'une impérative nécessité,
00:18:07car nous n'avons pas la possibilité,
00:18:09à date, de détailler l'effet
00:18:11de l'encadrement des loyers
00:18:12sur l'offre de logements disponibles.
00:18:14Cela démontre bien l'intérêt intellectuel
00:18:17et scientifique de disposer
00:18:19des résultats économiques précis et objectifs.
00:18:23Ce contexte général ayant été rappelé,
00:18:26je salue bien évidemment
00:18:27votre initiative, M. le rapporteur,
00:18:30dont la proposition de loi s'appuie sur les travaux,
00:18:32que je salue tout autant
00:18:33d'une mission flash
00:18:34qui vous avait été confiée,
00:18:37ainsi qu'à Mme la députée Anaïc Lemaire.
00:18:40Mais je le redis,
00:18:41le calendrier que je viens de rappeler
00:18:43m'amène à formuler une première observation.
00:18:46Ce texte soulève de vraies questions
00:18:48auxquelles nous allons avoir du mal à répondre
00:18:50dès aujourd'hui,
00:18:51d'une manière satisfaisante et complète,
00:18:53puisque pour pouvoir légiférer
00:18:54en toute connaissance de cause,
00:18:56il aurait été préférable
00:18:57de décaler de quelques mois
00:18:59les travaux que vous vous apprêtez à mener
00:19:00aujourd'hui,
00:19:01afin de disposer évidemment de l'étude.
00:19:05Cela nous aurait permis
00:19:05de disposer donc de tous les résultats
00:19:08de l'évaluation actuellement en cours
00:19:09et d'en tirer les conséquences.
00:19:12Ainsi, j'attire votre attention
00:19:13sur le fait que notre débat aujourd'hui,
00:19:14par ailleurs,
00:19:16va bien au-delà de la simple prolongation
00:19:19de l'expérimentation
00:19:20de l'encadrement des loyers.
00:19:23Car il ne s'agit pas là,
00:19:24dans votre proposition,
00:19:25M. le rapporteur,
00:19:26de simplement mettre dans le droit commun
00:19:29ce qui serait déjà expérimenté aujourd'hui.
00:19:32En effet,
00:19:33l'article 1er
00:19:35étant l'accès à toutes les communes tendues
00:19:38et leurs communes limitrophes
00:19:40sans aucune autorisation préalable de l'État
00:19:42et supprime ainsi les 4 critères légaux
00:19:45qui encadrent le dispositif actuel.
00:19:48A savoir,
00:19:50un écart important
00:19:51entre le niveau moyen de loyer constaté
00:19:53dans le parc locatif privé
00:19:55et le loyer moyen pratiqué
00:19:57dans le parc locatif social.
00:19:58C'est un premier critère
00:20:00qui pour autant me semble important.
00:20:03Deuxième critère,
00:20:04un niveau de loyer médian élevé.
00:20:07Troisième critère,
00:20:08un taux de logement en chantier
00:20:10rapporté au logement existant
00:20:12sur les 5 dernières années faible.
00:20:14Et enfin,
00:20:15le quatrième critère,
00:20:16des perspectives limitées
00:20:18de production pluriannuelle de logements
00:20:20inscrites dans le programme local
00:20:22de l'habitat
00:20:22et de faibles perspectives
00:20:24d'évolution de celle-ci.
00:20:25Ce n'est pas rien ces 4 critères,
00:20:28mesdames et messieurs les députés.
00:20:30Et ce sont des quarts de fous
00:20:32qui me paraissent un minimum.
00:20:35Il me semble donc nécessaire
00:20:36de porter ces éléments
00:20:37à votre connaissance
00:20:38car cela emporte le risque
00:20:39de manière pratique
00:20:40que le dispositif soit mis en place
00:20:42dans un grand nombre de communes
00:20:44sans analyse poussée préalable
00:20:46et qu'on assiste à des impacts généralisés
00:20:48sur l'offre de logement.
00:20:49En tout cas,
00:20:50on peut le craindre.
00:20:51Dans un contexte politique
00:20:52de réflexion autour de la décentralisation,
00:20:55vous le savez,
00:20:55le Premier ministre souhaite porter
00:20:57un texte de clarification,
00:20:59simplification, décentralisation
00:21:01dès le mois de janvier,
00:21:03il apparaît difficile
00:21:04d'imposer un contrôle
00:21:05des candidatures des collectivités
00:21:07qui prendraient leurs responsabilités.
00:21:09Autrement dit,
00:21:10au-delà de cette question du périmètre,
00:21:12le texte propose
00:21:13de pérenniser
00:21:14dès maintenant l'expérimentation
00:21:15et il prévoit de le faire
00:21:17dépendre de l'initiative
00:21:18des collectivités
00:21:19sans reprendre
00:21:20les critères précités.
00:21:21Cela ne paraît pas
00:21:22très raisonnable.
00:21:23Vous le savez,
00:21:26aujourd'hui,
00:21:26la mise en place
00:21:27d'un encadrement des loyers
00:21:28sur un territoire donné
00:21:29résulte d'un dialogue
00:21:31entre les collectivités
00:21:32et l'État.
00:21:34Dans le cadre
00:21:34du dispositif actuel,
00:21:36la collectivité
00:21:36qui souhaite expérimenter
00:21:37dépose une candidature
00:21:39qui est instruite
00:21:40par les services de l'État
00:21:41sur la base des critères
00:21:42définis par la loi.
00:21:44Si les critères sont remplis,
00:21:45alors le périmètre soumis
00:21:46à encadrement
00:21:46est ensuite défini
00:21:47par décret.
00:21:49Ce processus me semble
00:21:50avoir le mérite
00:21:51de permettre de vérifier
00:21:52que le territoire proposé
00:21:53à encadrement
00:21:54présente certaines caractéristiques
00:21:57qui puissent éventuellement
00:21:58le justifier.
00:22:00Comme je le disais,
00:22:00le niveau de loyer médian
00:22:01ou les perspectives
00:22:02de construction de logements
00:22:03suffisantes
00:22:03pour répondre
00:22:04à l'évolution de la demande.
00:22:05La proposition de loi
00:22:07soumise par M. le rapporteur
00:22:09à l'examen
00:22:10de cette Assemblée
00:22:11décentralise,
00:22:13ce qui me semble
00:22:14aller dans le bon sens
00:22:15qui suit par nature
00:22:16décentralisateur,
00:22:18mais ce faisant,
00:22:19elle déconditionne
00:22:20ce qui, à mes yeux,
00:22:21n'est pas à ce stade
00:22:22raisonnable.
00:22:23La mise en œuvre
00:22:24d'un encadrement
00:22:24des loyers
00:22:25et cela sans condition
00:22:27liée au niveau
00:22:27de loyer
00:22:27ou de perspectives
00:22:28de construction
00:22:29pourrait d'ailleurs
00:22:30fragiliser
00:22:31les délibérations prises
00:22:32en cas de contentieux.
00:22:33Là encore,
00:22:35l'évolution proposée
00:22:37est très structurante.
00:22:38Elle modifie en profondeur
00:22:40l'esprit du dispositif
00:22:41en le faisant passer
00:22:42d'une forme expérimentale
00:22:44réservée à certains territoires
00:22:45à l'initiative
00:22:46conjointe des collectivités
00:22:47de l'État
00:22:47à un système pérenne
00:22:49à la main des collectivités
00:22:50sans vraiment établir
00:22:51de conditions préalables
00:22:52à cette régulation
00:22:53des prix du marché immobilier.
00:22:56Il est donc important
00:22:57de bien mesurer
00:22:58l'ampleur
00:22:58de l'évolution envisagée
00:23:00et de pouvoir éclairer
00:23:01cette évolution
00:23:01par des analyses
00:23:02économétriques
00:23:03comme nous le souhaitons.
00:23:06En outre,
00:23:06en dehors des zones
00:23:07de tension locative,
00:23:09les territoires
00:23:10ne sont pas couverts
00:23:11par un observatoire
00:23:12des loyers.
00:23:13Tous les territoires
00:23:13ne le sont pas.
00:23:15Permettre d'encadrer
00:23:15les loyers
00:23:15en l'absence
00:23:16d'un outil fiable
00:23:17qui permette
00:23:18d'observer les prix
00:23:19me semble revêtir
00:23:20l'allure de l'arbitraire.
00:23:22En tout cas,
00:23:23c'est un risque.
00:23:24Comment une collectivité
00:23:25pourrait-elle motiver
00:23:26sa décision
00:23:27d'encadrer les prix
00:23:27sans avoir au préalable
00:23:29observé et analysé
00:23:31les prix ?
00:23:32Sur l'intégration
00:23:35du co-living
00:23:36dans le dispositif
00:23:37à l'article 1er
00:23:39alinéa 21,
00:23:41le fait pour un logement
00:23:42d'appartenir
00:23:42à une résidence
00:23:43en co-living
00:23:44ne l'exonère pas
00:23:45de l'application
00:23:46de l'encadrement
00:23:46du niveau des loyers
00:23:47que le logement
00:23:49relève de la résidence
00:23:50service définie
00:23:51à l'article 631-13
00:23:54du code de la construction
00:23:55et de l'habitation
00:23:56s'il est autonome
00:23:57ou qu'il relève
00:23:58de la colocation
00:23:59à beau multiprégi
00:24:00par l'article 8-1
00:24:01de la loi
00:24:02du 6 juillet 89
00:24:03s'il n'est pas autonome
00:24:04car disposant seulement
00:24:05d'une cuisine
00:24:06ou d'une salle
00:24:06de bain commune.
00:24:08Je rappelle
00:24:08que le co-living
00:24:09est souvent
00:24:10une offre clé en main
00:24:11pour les salariés
00:24:12d'une entreprise
00:24:13à la demande
00:24:14de cette dernière.
00:24:15Il peut donc être favorable
00:24:16à l'emploi
00:24:17et même parfois
00:24:18à la compétitivité.
00:24:19Il faut donc être prudent
00:24:20dans notre approche
00:24:21de la question.
00:24:25Par ailleurs,
00:24:26concernant le plafonnement
00:24:27et l'encadrement
00:24:28du complément de loyer,
00:24:30le texte prévoit
00:24:31de plafonner son montant
00:24:32à 20% du loyer
00:24:33de référence majorée
00:24:34et à encadrer
00:24:35le montant
00:24:36de la nature
00:24:37des surfaces annexes
00:24:38caves,
00:24:39balcons,
00:24:39etc.
00:24:40au sein d'un complément
00:24:41de loyer.
00:24:43J'attire ici
00:24:44votre vigilance
00:24:44sur le risque réel
00:24:45de censure
00:24:46par le Conseil constitutionnel
00:24:47que nous ne pouvons exclure
00:24:49au regard de l'atteinte
00:24:50de cette disposition
00:24:51que cette disposition
00:24:53pourrait porter
00:24:54au droit de propriété,
00:24:56un droit fondamental
00:24:57dans notre société.
00:24:59Je n'ai pas ici
00:25:00détaillé l'ensemble
00:25:00des dispositions
00:25:01de la proposition de loi
00:25:02dont certaines vont,
00:25:03je le crois,
00:25:04dans le bon sens,
00:25:05mais nous aurons l'occasion
00:25:06de le faire
00:25:06lors de l'examen
00:25:07des amendements.
00:25:08Toutefois,
00:25:09il me paraît important
00:25:10d'appeler votre attention
00:25:11sur le fait que,
00:25:12dans un contexte
00:25:13de crise du logement
00:25:14et plus particulièrement
00:25:15de l'offre locative,
00:25:17aucune mesure
00:25:18ayant pour effet
00:25:19de modifier
00:25:19l'équilibre actuel
00:25:20des rapports locatifs
00:25:22n'est anodine.
00:25:23L'ensemble
00:25:24de ces considérations
00:25:25me conduisent
00:25:25à vous indiquer,
00:25:26et vous l'aurez compris,
00:25:27Mesdames et Messieurs
00:25:28les députés,
00:25:29qu'il me paraît
00:25:29aujourd'hui
00:25:30plus avisé
00:25:31d'attendre
00:25:31la remise
00:25:32des conclusions
00:25:32de la mission
00:25:33confiée aux économistes
00:25:34afin de se prononcer
00:25:35avec la vision
00:25:36la plus complète possible.
00:25:38L'enjeu
00:25:38est que la décision publique
00:25:40puisse se fonder
00:25:41sur des analyses robustes
00:25:42afin que les suites
00:25:43soient données
00:25:44de manière aussi éclairée
00:25:45que possible.
00:25:45Toutefois,
00:25:47cette position
00:25:47n'est pas exclusive
00:25:48d'un engagement.
00:25:51Ne m'interrompez pas,
00:25:52comme ça,
00:25:52moi,
00:25:53je termine plus vite
00:25:54mon expression
00:25:55et comme ça,
00:25:56on peut avancer.
00:25:59C'est...
00:26:01Bon.
00:26:10Avec votre autorisation,
00:26:11je vais me permettre
00:26:12de terminer.
00:26:12C'est la dernière page,
00:26:13en plus.
00:26:14Ah !
00:26:15Vous savez,
00:26:18le logement
00:26:19est un sujet
00:26:19extrêmement sérieux,
00:26:20la crise du logement
00:26:21encore plus.
00:26:22Alors,
00:26:22je le disais,
00:26:23il faut qu'on puisse
00:26:24avoir une assemblée éclairée
00:26:25pour légiférer
00:26:26de manière sage
00:26:27et donc,
00:26:28cette position
00:26:29n'est pas exclusive
00:26:30d'un engagement clair
00:26:31de la part du gouvernement
00:26:32de traiter cette question
00:26:33avant la fin de l'année 2026.
00:26:35Votre combat,
00:26:36je le comprends,
00:26:37mais je vous le disais,
00:26:39je pense qu'il est
00:26:39légèrement prématuré.
00:26:41Merci.
00:26:43Merci,
00:26:43M. le ministre.
00:26:44Nous pouvons entamer
00:26:45la discussion générale
00:26:46avec, pour le groupe
00:26:47socialiste et apparenteté,
00:26:48M. Lardy.
00:26:53Pour une durée
00:26:54ne pouvant excéder
00:26:55dix minutes.
00:26:56Je ne prendrai pas tout ce temps,
00:27:02je vous rassure.
00:27:04M. le Président,
00:27:05M. le rapporteur,
00:27:06M. le ministre
00:27:07et mes chers collègues,
00:27:09l'encadrement des loyers
00:27:10mis en place
00:27:11depuis neuf ans
00:27:12a donc montré
00:27:12son utilité
00:27:14et son efficacité.
00:27:16Et il est donc
00:27:16question aujourd'hui,
00:27:18avec la proposition
00:27:19de loi
00:27:19portée par
00:27:20Inaki et Chaniz,
00:27:22c'est bien de sortir
00:27:23d'une longue
00:27:24période d'évaluation
00:27:25pour offrir définitivement
00:27:27ce dispositif
00:27:28aux maires
00:27:29qui le souhaitent
00:27:29afin de leur permettre
00:27:30de lutter
00:27:31contre les excès
00:27:32du marché locatif
00:27:34dans leur ville.
00:27:35Les chiffres
00:27:36parlent d'eux-mêmes.
00:27:38Partout
00:27:38où il a été
00:27:39mis en place,
00:27:40cet encadrement
00:27:40a permis
00:27:41de contenir
00:27:41les augmentations
00:27:43excessives
00:27:44des loyers.
00:27:45L'expérimentation
00:27:46devait aussi
00:27:47permettre
00:27:48de lever les doutes
00:27:48concernant
00:27:49de supposés
00:27:50effets pervers
00:27:51d'une telle mesure,
00:27:52entraînant par exemple,
00:27:53on a beaucoup parlé
00:27:54de la contraction
00:27:55de l'offre locative.
00:27:56Là aussi,
00:27:57les études ont permis
00:27:58de tordre le coup
00:27:59à toutes ces hypothèses.
00:28:00Nous savons aujourd'hui
00:28:02que la crise
00:28:02de l'offre locative
00:28:03est certes
00:28:04multifactorielle,
00:28:05comme l'a rappelé
00:28:06le rapporteur,
00:28:07mais que l'encadrement
00:28:08des loyers
00:28:08ne figure pas
00:28:09parmi ces facteurs.
00:28:11Le texte
00:28:12que nous examinons
00:28:13répare aussi
00:28:14une anomalie.
00:28:15Une anomalie
00:28:16de la loi
00:28:17puisqu'il permettra
00:28:18aux maires
00:28:18qui le souhaitent
00:28:19de mettre en place
00:28:19l'encadrement des loyers
00:28:20en toute indépendance
00:28:22sans subir
00:28:23l'interdiction
00:28:24de l'intercommunalité
00:28:26dont ils sont membres.
00:28:27Cette mesure
00:28:27est particulièrement
00:28:28attendue à Marseille,
00:28:30deuxième ville de France,
00:28:31où le maire souhaite
00:28:32mettre en place
00:28:32l'encadrement des loyers
00:28:33depuis plusieurs années
00:28:35pour protéger
00:28:36les habitants
00:28:36des hausses
00:28:38de loyers excessives
00:28:38et où il se voit
00:28:39opposer
00:28:40le veto politique
00:28:41de la métropole.
00:28:44Mes chers collègues,
00:28:45nous subissons
00:28:46aussi tous
00:28:47la pression constante
00:28:48des lobbies professionnels
00:28:50auxquels il est nécessaire
00:28:51ici de rappeler
00:28:53que du point de vue
00:28:54de l'intérêt général,
00:28:55le logement
00:28:56avant d'être un marché
00:28:57est d'abord
00:28:58un droit
00:28:59et un besoin fondamental
00:29:01de l'être humain
00:29:02et que la politique
00:29:03du logement
00:29:03de la France
00:29:04ne se décide pas
00:29:05au sein des agences
00:29:06immobilières.
00:29:09L'encadrement
00:29:10des loyers
00:29:10a prouvé
00:29:11qu'il était bénéfique
00:29:13pour l'attractivité
00:29:13de nos territoires
00:29:14et pour lutter
00:29:15contre l'explosion
00:29:16des loyers
00:29:16qui contraint
00:29:19par d'entre souvent
00:29:20des familles,
00:29:21des étudiants
00:29:21ou de jeunes actifs
00:29:22à quitter
00:29:23nos centres-villes.
00:29:24Il est devenu
00:29:24indispensable
00:29:25pour réguler
00:29:26le marché locatif.
00:29:29Vous nous avez proposé
00:29:30monsieur le ministre
00:29:30d'attendre,
00:29:31d'attendre,
00:29:32de toujours attendre.
00:29:33Nous ne savons pas,
00:29:34pas plus vous
00:29:35que nous
00:29:35où nous serons
00:29:36dans trois mois,
00:29:37dans six mois
00:29:37ou dans un an.
00:29:38Nous avons la possibilité
00:29:40d'agir tout de suite
00:29:41et je vais juste
00:29:42vous citer
00:29:42un proverbe
00:29:43je crois
00:29:44on dut rien
00:29:45qui dit que
00:29:46si tu as envie
00:29:47de faire rire
00:29:48Dieu,
00:29:49parle-lui
00:29:49de tes projets.
00:29:51Il est donc urgent
00:29:52de saisir l'occasion
00:29:53que nous avons
00:29:54aujourd'hui
00:29:55pour pérenniser
00:29:57l'encadrement
00:29:58des loyers,
00:29:59pour l'étendre
00:30:00et pour protéger
00:30:01durablement
00:30:02les locataires
00:30:03et servir
00:30:03l'intérêt général.
00:30:04Je vous remercie.
00:30:05Merci monsieur le député.
00:30:08La parole
00:30:08pour le groupe
00:30:09droite républicaine
00:30:10à monsieur Gosselin
00:30:10pour une durée
00:30:11maximale
00:30:11de cinq minutes.
00:30:20Merci monsieur le président,
00:30:21monsieur le ministre,
00:30:23monsieur le président
00:30:23de la commission,
00:30:24monsieur le rapporteur,
00:30:25chers collègues.
00:30:26La France traverse
00:30:27aujourd'hui
00:30:27une crise du logement
00:30:28qui est d'une ampleur
00:30:29sans précédent.
00:30:30Vous le savez,
00:30:30elle pèse lourdement
00:30:31sur les loyers,
00:30:32sur la vie quotidienne
00:30:33de nos concitoyens.
00:30:34Dans les zones tendues,
00:30:35la situation devient
00:30:36même alarmante.
00:30:37Les biens se raréfient
00:30:38et des milliers,
00:30:39des dizaines de milliers
00:30:40de familles
00:30:40se voient contraintes
00:30:41de repousser
00:30:42leurs projets d'achat
00:30:42ou de déménagement
00:30:44faute de trouver
00:30:45un logement.
00:30:46Ce déséquilibre important
00:30:47résulte d'un profond
00:30:48enchaînement
00:30:48de causes économiques,
00:30:50réglementaires,
00:30:50financières.
00:30:52Entre 2021 et 2024,
00:30:53l'offre locative
00:30:54a reculé
00:30:55de près de 32%.
00:30:57Sur le terrain,
00:30:58les témoignages
00:30:59illustrent la gravité
00:31:00des phénomènes.
00:31:01A Paris,
00:31:01un studio meublé
00:31:02de 33 mètres carrés
00:31:03peut recevoir
00:31:03plus de 20 dossiers
00:31:04en quelques minutes.
00:31:06Même chose,
00:31:06monsieur le ministre,
00:31:06je n'en doute pas,
00:31:07à la île est rose.
00:31:08À l'île,
00:31:09c'est un deux pièces
00:31:10qui a enregistré
00:31:10plus de 1200 demandes
00:31:13en quelques heures.
00:31:14Les chiffres sont sans doute
00:31:15plus mesurés
00:31:16dans mon département.
00:31:17Stéphane Travers
00:31:18ne dira pas le contraire,
00:31:19mais la problématique
00:31:19est bien la même.
00:31:21Une tension extrême
00:31:22nourrie par un déficit
00:31:23structurel
00:31:24de logements disponibles.
00:31:26Cette raréfation
00:31:26s'explique notamment
00:31:27par la forte hausse
00:31:28des taux d'intérêt
00:31:29qui sont passés
00:31:30de 1,2% en 2022
00:31:31à près de 4%,
00:31:333,9% fin 2025.
00:31:35Les ménages voient
00:31:35leur capacité d'achat
00:31:37diminuer.
00:31:37La construction neuve
00:31:38est au plus bas
00:31:39depuis 25 ans.
00:31:41Entre 2017 et 2024,
00:31:43il a manqué la construction
00:31:44de 100 000 logements
00:31:46par an.
00:31:47Dans le parc privé
00:31:48comme dans le parc social,
00:31:50je n'oppose absolument pas
00:31:51les deux qui sont complémentaires.
00:31:53Résultat,
00:31:53les ménages ne peuvent plus
00:31:54acheter et restent locataires.
00:31:56Cette rigidité du marché
00:31:58accentue la tension locative.
00:31:59La durée médiane
00:32:01d'occupation dépasse
00:32:02déjà remet 900 jours
00:32:03pour les appartements
00:32:05et 1 000 jours
00:32:06pour les maisons.
00:32:07En conséquence,
00:32:08on a un déficit locatif
00:32:10qui est énorme
00:32:11et qui attend
00:32:11500 000 logements.
00:32:13Oui,
00:32:141,5 million de logements.
00:32:16C'est dans ce contexte
00:32:17que nous examinons
00:32:18aujourd'hui
00:32:18une proposition de loi
00:32:19qui vise à pérenniser
00:32:21le dispositif
00:32:21d'encadrement des loyers.
00:32:23Encadrer pour protéger
00:32:24les locataires
00:32:25d'une dérive des prix
00:32:25est évidemment
00:32:26une intention louable.
00:32:28Mais encadrer sans évaluer,
00:32:30monsieur le rapporteur,
00:32:31c'est risquer d'aggraver
00:32:32les déséquilibres
00:32:33que l'on prétend corriger
00:32:34et je ne doute pas
00:32:35de votre bonne foi.
00:32:36Cette pérennisation
00:32:37nous semble prématurée
00:32:38car en effet
00:32:39aucune évaluation complète
00:32:41n'a été remise
00:32:42comme le prévoit
00:32:43l'article 140
00:32:44de la loi Elan.
00:32:45Ce rapport sera transmis
00:32:46très prochainement
00:32:47au Parlement.
00:32:48Il doit constituer
00:32:49évidemment
00:32:50la base de notre réflexion.
00:32:51Pourquoi évaluer
00:32:52si on n'en tient pas compte ?
00:32:54Il serait donc
00:32:54beaucoup plus sage
00:32:55d'attendre ces conclusions
00:32:57avant d'entériner
00:32:58une évolution
00:32:58aussi structurelle
00:33:00que celle
00:33:00qui est proposée ici.
00:33:02De plus,
00:33:03l'examen du texte
00:33:04en commission
00:33:04a élargi le dispositif
00:33:06au territoire
00:33:06hors zone tendue.
00:33:08Nous devons,
00:33:09je le crois vraiment
00:33:09très sincèrement,
00:33:10faire preuve
00:33:10de la plus grande prudence.
00:33:12Une telle extension
00:33:14législative
00:33:15exige vraiment
00:33:16une véritable étude
00:33:17d'impact,
00:33:18celle dont parlait
00:33:18le ministre
00:33:19il y a quelques instants,
00:33:21une étude d'impact
00:33:22territoriale
00:33:23et économique.
00:33:24Il y a Paris,
00:33:25mais il n'y a pas que Paris,
00:33:26il y a la province
00:33:27et les régions.
00:33:28En effet,
00:33:29le mieux
00:33:29est parfois
00:33:30l'ennemi du bien.
00:33:31Dans les zones
00:33:31déjà concernées,
00:33:32les effets de l'encadrement
00:33:33sont bien connus.
00:33:34Certains propriétaires
00:33:35ont préféré
00:33:35retirer leurs biens
00:33:36du marché
00:33:37ou se tourner
00:33:38vers la location saisonnière,
00:33:39notamment via
00:33:40les plateformes en ligne
00:33:41pour contourner
00:33:42un certain nombre
00:33:43de plafonds.
00:33:44La conséquence
00:33:44est très directe.
00:33:45L'offre locative
00:33:46diminue encore
00:33:47et les ménages
00:33:48les plus modestes
00:33:49en paient le prix.
00:33:51Un cercle vicieux
00:33:52dont nous,
00:33:53nous ne voulons pas
00:33:53HDR.
00:33:54Nous tirons
00:33:55par contre
00:33:55les propriétaires
00:33:56qui sont loin
00:33:59pour une grande
00:34:00majorité d'entre eux
00:34:01d'être de cupides
00:34:02possédants
00:34:03selon une petite
00:34:04musique bien connue.
00:34:05Moi, je dis
00:34:06au contraire,
00:34:06défendons nos petits
00:34:07propriétaires
00:34:08bailleurs.
00:34:09Oui,
00:34:09à un statut
00:34:10du bailleur privé.
00:34:11Cette contraction
00:34:12de l'offre
00:34:13s'explique aussi
00:34:13par d'autres politiques
00:34:14publiques.
00:34:15Il y a les DPE,
00:34:16ces fameux DPE
00:34:17dans une version actuelle
00:34:18qui conduit
00:34:18en fait au retrait
00:34:19temporaire
00:34:20de très nombreux
00:34:21logements du marché.
00:34:22Quant à la politique
00:34:23du zéro artificialisation
00:34:24nette,
00:34:25le ZAN,
00:34:25elle freine
00:34:26directement
00:34:26et durablement
00:34:27la construction,
00:34:29y compris dans des
00:34:29territoires où les besoins
00:34:30sont pourtant immenses.
00:34:32Il y a vraiment
00:34:33une urgence
00:34:33à revoir ces éléments.
00:34:35On le redit ici,
00:34:36le principe du ZAN
00:34:37se défend,
00:34:38mais son application
00:34:38ne doit être
00:34:39sclérosante
00:34:40et contre-productive.
00:34:42L'encadrement
00:34:42des loyers
00:34:43ne saurait être
00:34:43une solution miracle.
00:34:44C'est un outil
00:34:45de régulation,
00:34:46utile dans
00:34:46certaines situations,
00:34:47mais insuffisant
00:34:49à lui seul
00:34:49pour rétablir
00:34:50l'équilibre du marché.
00:34:51Ce dont la France
00:34:52a besoin,
00:34:52Monsieur le Ministre,
00:34:53c'est d'une politique
00:34:54de logement
00:34:54ambitieuse,
00:34:55cohérente.
00:34:56Le logement,
00:34:56c'est un besoin vital,
00:34:57un besoin social,
00:34:58un besoin familial.
00:35:00Il faut trois leviers.
00:35:01La reconstruction
00:35:02d'une offre suffisante
00:35:03à travers la relance
00:35:04du neuf
00:35:04et la mobilisation
00:35:05du parc vacant.
00:35:06Une rénovation énergétique
00:35:07réaliste,
00:35:08compatible avec
00:35:09la soutenabilité
00:35:09financière des propriétaires.
00:35:11Une simplification
00:35:12des normes
00:35:12pour restaurer
00:35:13la confiance
00:35:13des acteurs du secteur.
00:35:15En tout cas,
00:35:15pour notre groupe,
00:35:17évalué avant de pérenniser
00:35:19est absolument indispensable.
00:35:21Sans ces éléments
00:35:22de mesure solide,
00:35:23il serait irresponsable
00:35:25de transformer
00:35:25une simple expérimentation.
00:35:28Nous avons besoin
00:35:28d'une politique
00:35:29de logement juste,
00:35:30lisible, durable,
00:35:32dont les bénéficiaires
00:35:33doivent être
00:35:33nos concitoyens
00:35:34pour se loger
00:35:35et vivre dignement.
00:35:36Je vous remercie.
00:35:37Monsieur le ministre,
00:35:38Monsieur le rapporteur,
00:35:39mes chers collègues.
00:35:40Il y a quelques jours,
00:35:41Edouard Philippe
00:35:41affirmait que la façon
00:35:42la plus efficace
00:35:43de détruire une ville,
00:35:44c'est l'encadrement
00:35:44des loyers.
00:35:46Eh bien moi,
00:35:46je lui répondrai
00:35:47que la façon
00:35:47la plus efficace
00:35:48de détruire une ville,
00:35:49c'est de laisser
00:35:50le marché décider
00:35:50seul du niveau
00:35:51des loyers,
00:35:52sans garde-fous,
00:35:53sans protection,
00:35:54sans encadrement.
00:35:55Je lui répondrai
00:35:56que la façon
00:35:57la plus efficace
00:35:58de détruire une ville,
00:35:59c'est de la rendre
00:35:59financièrement inaccessible
00:36:01pour le plus grand nombre.
00:36:03Je lui répondrai
00:36:03que la façon
00:36:04la plus efficace
00:36:04de détruire une ville,
00:36:06c'est de la laisser
00:36:06entre les mains
00:36:07d'une poignée
00:36:07de multipropriétaires
00:36:08qui se partagent
00:36:09nos logements.
00:36:10Chez moi,
00:36:11à Lyon,
00:36:1157% des logements
00:36:13mis en location
00:36:13appartiennent à des personnes
00:36:15qui possèdent
00:36:155 logements
00:36:16ou plus.
00:36:17Les chiffres
00:36:18sont similaires
00:36:18à Paris,
00:36:19Marseille,
00:36:19Lille,
00:36:19et ainsi de suite.
00:36:21Or,
00:36:21quelqu'un
00:36:21qui possède
00:36:225 logements
00:36:22ou plus,
00:36:23ce n'est pas
00:36:23le petit propriétaire,
00:36:25ce n'est pas
00:36:25un Français de base,
00:36:26c'est un millionnaire.
00:36:28Parce que oui,
00:36:30si certains jouent
00:36:30avec nos villes
00:36:31comme on joue
00:36:31aux Monopoly,
00:36:32si d'autres pensent
00:36:33que gérer une ville,
00:36:34c'est comme gérer
00:36:35un club de foot,
00:36:36nous,
00:36:36nous affirmons
00:36:37que gérer une ville,
00:36:38c'est donner aux élus locaux
00:36:39la possibilité
00:36:40d'intervenir
00:36:40sur le marché
00:36:41du logement
00:36:41lorsque celui-ci
00:36:43perd toute décence.
00:36:45L'encadrement
00:36:45des loyers,
00:36:46expérimenté
00:36:47dans près de 70 communes,
00:36:48est l'un de ces outils.
00:36:49Il est devenu
00:36:50un bouclier
00:36:50pour les locataires
00:36:51et une véritable arme
00:36:53au service
00:36:53de leur pouvoir d'achat,
00:36:54au service
00:36:55de leur pouvoir de vivre.
00:36:57Très concrètement,
00:36:58c'est en moyenne
00:36:58presque 1000 euros par an
00:37:00qu'il fait économiser
00:37:01aux locataires parisiens,
00:37:02mais il bénéficie aussi
00:37:03aux Lyonnais,
00:37:03aux Lillois,
00:37:04aux Villeurbanais,
00:37:05aux Basques.
00:37:07Cet encadrement,
00:37:08depuis qu'il est mis en place,
00:37:09freine la hausse des loyers.
00:37:11C'est nécessaire
00:37:12quand on sait
00:37:12que le logement
00:37:13est déjà le premier poste
00:37:14de dépense des ménages.
00:37:15Chez les locataires
00:37:16du parc privé,
00:37:17un ménage sur 5
00:37:18y consacre plus de 40%
00:37:19de ses revenus.
00:37:21Prenez par exemple
00:37:21Nice,
00:37:22un maire horizon,
00:37:24des loyers non régulés,
00:37:25résultat,
00:37:26ils ont explosé.
00:37:27Presque 20%
00:37:28d'augmentation
00:37:28en 4 ans.
00:37:30A Lyon,
00:37:31maire et président
00:37:32de la métro écologiste,
00:37:33loyer encadré,
00:37:34une augmentation contenue
00:37:35à 5% en 4 ans.
00:37:37Alors on le constate
00:37:39sur le terrain,
00:37:40dans les études,
00:37:41sur les quittances de loyers,
00:37:42l'encadrement est une politique
00:37:43qui fonctionne.
00:37:44Il faut donc,
00:37:45comme cette loi le propose,
00:37:46le pérenniser.
00:37:48Maintenant,
00:37:49si l'encadrement des loyers
00:37:49est un bouclier,
00:37:50c'est un bouclier
00:37:51qui a quelques trous.
00:37:52Ces trous,
00:37:52il faut les corriger.
00:37:54Cette proposition de loi
00:37:55s'y emploie.
00:37:56D'abord en simplifiant,
00:37:57en sortant du cadre expérimental,
00:37:59en permettant aux communes
00:38:00volontaires d'appliquer
00:38:01directement l'encadrement
00:38:02des loyers,
00:38:02cette loi simplifie
00:38:03une procédure
00:38:04qui aujourd'hui
00:38:04est inutilement centralisée,
00:38:06lente et lourde.
00:38:08Cette loi,
00:38:08ensuite,
00:38:09s'attaque à un gros trou,
00:38:11les compléments de loyers.
00:38:12Ils sont trop mal définis,
00:38:13trop souvent mal justifiés,
00:38:15laissant la place
00:38:16à des pratiques abusives
00:38:17et le délai de recours
00:38:18fixé à 3 mois
00:38:18est bien trop court.
00:38:20Cette loi,
00:38:20et plus encore
00:38:21depuis son passage en commission,
00:38:22propose de vraies améliorations
00:38:24en la matière.
00:38:25Enfin,
00:38:26j'aimerais revenir
00:38:26sur une idée fausse,
00:38:28savamment distillée
00:38:28par les opposants
00:38:29à l'encadrement.
00:38:30Non,
00:38:31l'encadrement des loyers
00:38:31n'est pas la cause
00:38:32de la baisse
00:38:33de l'offre locative.
00:38:34Puisque cette baisse
00:38:35est générale,
00:38:36elle affecte des villes
00:38:37sans encadrement.
00:38:39Tenez par exemple
00:38:40dans le haut du classement,
00:38:41Nice,
00:38:42avec une offre locative
00:38:42en baisse de 55%
00:38:44entre 2021 et 2025.
00:38:46Le maire,
00:38:47Horizon.
00:38:48Mais on aurait pu citer
00:38:48Toulouse,
00:38:4950% d'offres locatives en moins.
00:38:51Le maire,
00:38:51LR.
00:38:52Alors qu'à Lyon,
00:38:53où on encadre les loyers,
00:38:54c'est 25%,
00:38:55le maire,
00:38:56Écolo.
00:38:57Finalement,
00:38:58la façon la plus efficace
00:38:59de détruire une ville,
00:39:01c'est peut-être
00:39:01de choisir pour maire
00:39:02des candidats millionnaires
00:39:03qui préfèrent satisfaire
00:39:05les lobbies
00:39:05de multipropriétaires.
00:39:07La façon la plus efficace
00:39:08de détruire une ville,
00:39:10c'est de choisir pour maire
00:39:11dans des villes
00:39:11où le logement
00:39:12est une galère
00:39:12des candidats
00:39:13qui souhaitent
00:39:14désencadrer les loyers.
00:39:16Nous,
00:39:16nous souhaitons
00:39:16des villes accessibles
00:39:17à tous.
00:39:19Des villes
00:39:19dans lesquelles
00:39:19des jeunes
00:39:20ne renonceront pas
00:39:21à se rendre
00:39:22pour faire leurs études
00:39:22faute de logements accessibles.
00:39:24Des villes
00:39:24où accueillir
00:39:25un deuxième enfant
00:39:25ne signifie pas
00:39:26devoir déménager à 40 kilomètres.
00:39:28Des villes
00:39:28où le loyer
00:39:29n'engloutit pas
00:39:29la moitié d'un salaire.
00:39:31C'est pour cela
00:39:31que le groupe
00:39:32écologiste et social
00:39:32soutient pleinement
00:39:33cette proposition de loi
00:39:34d'Ignaki et Chanise
00:39:35visant à améliorer
00:39:36et à pérenniser
00:39:37l'encadrement des loyers.
00:39:38Mes chers collègues,
00:39:39vous le savez,
00:39:40la loi arrive en fin de bail.
00:39:41L'encadrement des loyers
00:39:42doit être renouvelé
00:39:43sinon en novembre 2026.
00:39:45Ça sera la fin
00:39:45de cette protection
00:39:46pour des millions de locataires.
00:39:48Le logement,
00:39:48c'est la première source
00:39:49de préoccupation
00:39:50de nos concitoyens
00:39:51car il est le premier poste
00:39:53de dépenses des ménages.
00:39:55Car nous le savons,
00:39:57se loger mobilise aujourd'hui
00:39:58un quart du budget des familles,
00:40:00soit deux fois plus
00:40:01que l'alimentation.
00:40:03Et face à la crise
00:40:03du pouvoir d'achat
00:40:04et à la difficulté
00:40:06croissante de se loger,
00:40:08l'intention de cette proposition
00:40:09est tout à fait louable.
00:40:11Mais vouloir protéger
00:40:12les locataires
00:40:13et modérer les excès
00:40:14l'est tout autant.
00:40:16Cependant,
00:40:17nous le savons,
00:40:18tout ce qui est rare
00:40:18est cher.
00:40:19Le législateur,
00:40:22pour cela,
00:40:23a un devoir de méthode.
00:40:25Parce que cette proposition
00:40:26de loi nous demande
00:40:27de courir
00:40:27avant de savoir marcher,
00:40:29l'encadrement des loyers
00:40:31introduits par la loi Elan
00:40:33de 2018
00:40:33a été conçu
00:40:34comme une expérimentation.
00:40:37Ce terme,
00:40:37il a un sens.
00:40:39Évaluons,
00:40:41écoutons,
00:40:43légiférons.
00:40:44Il signifie
00:40:45que nous testons
00:40:45un dispositif
00:40:46dès lors que nous l'avons
00:40:49suffisamment évalué
00:40:50et qu'ensuite,
00:40:51et seulement ensuite,
00:40:52nous décidions
00:40:53de le pérenniser
00:40:54ou non,
00:40:55de l'amender
00:40:55ou non.
00:40:57Or,
00:40:58le dispositif actuel
00:40:59doit s'éteindre
00:41:00le 25 novembre 2026.
00:41:02Des évaluations complètes
00:41:03nationales et objectives
00:41:04ne sont pas attendues
00:41:05avant le printemps 2026,
00:41:07soit six mois
00:41:08avant l'échéance.
00:41:10Alors,
00:41:10abstenons-nous.
00:41:12Alors,
00:41:12quelle est l'urgence
00:41:13aussi de légiférer
00:41:14aujourd'hui
00:41:14de manière précipitée
00:41:16sans en attendre
00:41:18des conclusions définitives ?
00:41:21Certes,
00:41:21monsieur le rapporteur,
00:41:22vous avez mené
00:41:23une mission flash
00:41:24avec Anna Higlemeur
00:41:25en septembre dernier
00:41:26dont je salue le travail.
00:41:28Elle conclut
00:41:28que le dispositif fonctionne.
00:41:30Mais permettez-moi
00:41:31d'émettre des réserves
00:41:32sous la généralisation
00:41:33d'un outil
00:41:33dont les effets secondaires
00:41:34n'ont pas encore
00:41:35été totalement mesurés.
00:41:37Il est indispensable
00:41:37d'examiner
00:41:38les résultats complets
00:41:39avant de pérenniser
00:41:40un dispositif expérimental
00:41:42et plus encore
00:41:43avant de faire évaluer
00:41:44ces dispositions.
00:41:46Sinon,
00:41:46c'est de nier aussi
00:41:47le principe même
00:41:48de l'expérimentation.
00:41:50Sur le fond,
00:41:51chers collègues,
00:41:51nous ne nous trompons pas
00:41:52de combat.
00:41:53L'article 1er de ce texte
00:41:54vise à pérenniser
00:41:55l'encadrement
00:41:55et à le généraliser
00:41:56aux communes volontaires.
00:41:58Je le souligne ici,
00:42:00l'encadrement des loyers
00:42:00traite le symptôme,
00:42:02la fièvre des prix.
00:42:04Mais il ne soigne pas
00:42:05nécessairement la maladie
00:42:06qui est la pérennurie
00:42:06de l'offre.
00:42:08Et je m'interroge
00:42:08sur la possibilité
00:42:09que le remède
00:42:10soit contre-productif
00:42:11en voulant trop contraindre
00:42:13ne risque non pas
00:42:14de tarir la source.
00:42:16Le marché locatif
00:42:16a besoin d'un cadre,
00:42:17de règles,
00:42:18mais aussi de confiance.
00:42:20Si l'on supprime
00:42:20toute rentabilité locative
00:42:22par une rigidité excessive,
00:42:23les investisseurs
00:42:24se détaineront de la pierre
00:42:26et l'ont déjà fait.
00:42:27Cela peut aussi
00:42:28créer un effet repoussoir.
00:42:30Sans investisseurs privés,
00:42:32sans propriétaires,
00:42:34c'est forcément
00:42:34plus de locataires
00:42:35en attente d'un logement.
00:42:37Il n'y a pas
00:42:37de construction aujourd'hui,
00:42:39il n'y a pas
00:42:39de rénovation suffisamment
00:42:40et au final,
00:42:41moins de logements
00:42:42pour les Français.
00:42:43Le rapporteur souligne
00:42:44que la baisse
00:42:44de l'offre locative
00:42:45touche aussi
00:42:46les villes
00:42:46sans encadrement.
00:42:48C'est vrai.
00:42:48Mais cela prouve justement
00:42:49que le mal est structurel.
00:42:51C'est pourquoi,
00:42:52avec mon collègue
00:42:53sénateur Marc-Philippe
00:42:54d'obrès sous l'impulsion
00:42:55de la ministre Valérie Rittard,
00:42:56aujourd'hui suivi
00:42:57par le ministre actuel.
00:42:59Je pense qu'avec conviction
00:43:00qu'il y a du sens
00:43:01à créer un véritable statut
00:43:02de bailleur privé.
00:43:04Nous devons reconnaître
00:43:04que le rôle essentiel
00:43:05du propriétaire
00:43:06qui met un bien
00:43:07sur le marché,
00:43:08il faut l'inciter fiscalement,
00:43:10il faut l'encourager
00:43:10à investir dans la pierre,
00:43:12dans la durée,
00:43:13plutôt que de brandir
00:43:14la menace de la sanction
00:43:15ou des restrictions administratives.
00:43:18Le logement est sans doute
00:43:19aujourd'hui la première
00:43:20préoccupation des Français
00:43:21est sans doute
00:43:21la première atteinte
00:43:23à leur pouvoir d'achat.
00:43:24D'autant que le taux
00:43:26d'occupation de logement
00:43:27est de 1,6 personnes,
00:43:28ce qui veut donc dire
00:43:29que pour chauffer
00:43:30un logement à 20 degrés,
00:43:31souvent,
00:43:32il n'y a plus qu'un seul salaire.
00:43:33Et c'est vrai
00:43:34que les loyers
00:43:35peuvent s'envoler,
00:43:36monsieur le rapporteur.
00:43:38Mais ils s'envolent
00:43:39parce que l'offre est rare.
00:43:42Et si certains de mes collègues
00:43:43qui m'ont précédé
00:43:44à cette tribune
00:43:45ont un peu caricaturé les choses,
00:43:47notamment sur un parti politique
00:43:50auquel j'adhère
00:43:50et son président,
00:43:52puisqu'il était cité
00:43:53à plusieurs reprises,
00:43:55je pourrais vous dire
00:43:55qu'il y a des villes
00:43:56aujourd'hui
00:43:57qui ont produit beaucoup,
00:43:59dont le Havre,
00:43:59dont Nantes,
00:44:00et où les loyers baissent.
00:44:03Ce qui veut donc dire
00:44:03que la production
00:44:04est la clé
00:44:05de la baisse des loyers
00:44:07et de l'augmentation
00:44:08de l'offre.
00:44:09Et mon cher collègue rapporteur,
00:44:11je voudrais aussi vous dire
00:44:11que l'étudiant
00:44:13de Châteauroux
00:44:14qui a 24 sur 20
00:44:15son bac de maths
00:44:16et qui est pris
00:44:18en astrophysique
00:44:19sur une université
00:44:21pas parisienne
00:44:22mais de la région parisienne,
00:44:23il n'a même pas l'occasion
00:44:24de pouvoir
00:44:25trouver un logement
00:44:27parce qu'en fait,
00:44:27il n'y en a pas à louer.
00:44:29Donc,
00:44:30ce n'est même plus
00:44:30une histoire de prix,
00:44:31c'est une histoire d'offre.
00:44:33Alors,
00:44:34vous proposez
00:44:34de pérenniser
00:44:36l'encadrement des loyers.
00:44:37Et je reconnais bien là
00:44:38votre pugnacité
00:44:39et votre volonté d'agir
00:44:40comme vous l'avez fait
00:44:42sur d'autres sujets.
00:44:44Mais je voudrais vous dire aussi
00:44:45que l'encadrement
00:44:46des loyers,
00:44:48c'est aussi sans doute
00:44:49le premier indicateur
00:44:50de la crise de production
00:44:51puisqu'en fait,
00:44:52les acteurs
00:44:53ne savent plus quoi faire.
00:44:54Les loyers montent,
00:44:56il n'y a pas de produit
00:44:56et on s'est dit
00:44:57qu'on va encadrer.
00:44:58D'autres législateurs
00:44:59l'ont fait
00:45:00à une autre époque.
00:45:01Ça s'appelait
00:45:02la loi de 48.
00:45:03Il a fallu,
00:45:05au bout de 40 ans
00:45:06d'existence
00:45:07la supprimer
00:45:09ou la faire mourir
00:45:10parce qu'en fait,
00:45:12les logements
00:45:13n'étaient plus entretenus.
00:45:15Et vous dire aussi
00:45:15que le critère
00:45:17de production
00:45:18sur lequel a insisté
00:45:21beaucoup le ministre,
00:45:22notamment les critères
00:45:23qui sont supprimés
00:45:24puisqu'après,
00:45:24on laisse la possibilité d'eux,
00:45:26le pire de tout
00:45:26serait qu'un maire
00:45:27pour des raisons
00:45:28que politiques,
00:45:29que politiques,
00:45:30disons à faire
00:45:31l'encadrement des loyers
00:45:32et puis que par ailleurs,
00:45:33ils ne délivrent
00:45:35aucun permis de construire.
00:45:36Ce serait un peu
00:45:37fort de café
00:45:38parce que la qualité
00:45:39de service rendue
00:45:40par les bâtiments
00:45:40sur le territoire
00:45:41serait insuffisante
00:45:42par rapport à l'offre.
00:45:44Vous dire aussi,
00:45:45en revanche,
00:45:46que je partage,
00:45:48comme d'autres
00:45:48dans cet hémicycle,
00:45:49le côté très subjectif
00:45:51des compléments
00:45:51de loyer.
00:45:52Pourtant,
00:45:53je ne voudrais pas
00:45:53que vous puissiez
00:45:54rater votre cible
00:45:55puisqu'aujourd'hui,
00:45:57un propriétaire,
00:45:58dans sa libre négociation,
00:46:00propose un loyer
00:46:01à son client.
00:46:03Il y met ce qu'il veut,
00:46:04il prend le loyer
00:46:05à la rue
00:46:06et il ajoute
00:46:08un complément
00:46:09de loyer.
00:46:10Mais souvent,
00:46:11il ne facture pas
00:46:12le cellier,
00:46:13souvent,
00:46:13il ne facture pas
00:46:14le parking,
00:46:15souvent,
00:46:15il ne facture pas
00:46:16pour les maisons
00:46:18ou les jardins
00:46:18qui peuvent
00:46:19salotir
00:46:20de manière différente.
00:46:21Et en fait,
00:46:23le fait de vouloir
00:46:24freiner le complément
00:46:26de loyer
00:46:26peut-être va venir
00:46:27augmenter
00:46:28le prix global
00:46:29du logement
00:46:29pour l'occupant.
00:46:31Donc,
00:46:31nous aurons des propositions
00:46:32sur ce sujet.
00:46:34Après,
00:46:34vous souhaitez
00:46:35sécuriser
00:46:36les congés abusifs.
00:46:37Je pense que c'est
00:46:38une bonne chose,
00:46:39d'autant que vous avez
00:46:40amendé votre texte initial,
00:46:42monsieur le rapporteur.
00:46:43Sans cela,
00:46:43nous n'aurions pas pu voter.
00:46:45Et par ailleurs,
00:46:46je voudrais attirer
00:46:46votre attention
00:46:47pour conclure mes propos
00:46:49que finalement,
00:46:51lorsqu'on regarde
00:46:51en benchmark,
00:46:52c'est-à-dire
00:46:53lorsqu'on compare
00:46:54ce qu'on fait
00:46:54d'autres pays,
00:46:56à chaque fois
00:46:56qu'il y a une crise
00:46:57autour des loyers,
00:46:58la réponse a été faite
00:47:00par l'augmentation
00:47:01de la production
00:47:01de logements.
00:47:03Et vous savez,
00:47:03quand on parle
00:47:04d'encadrer les loyers,
00:47:07les seuls loyers encadrés,
00:47:08et je parle sous
00:47:09le contrôle du ministre,
00:47:09ce sont les logements
00:47:10HLM
00:47:11et les logements Pinel
00:47:13qui ont donc
00:47:15sous plafond de ressources
00:47:16et plafond de loyer
00:47:18sont encadrés.
00:47:19Mais encadrés aussi
00:47:20pour ceux qui entrent
00:47:21et pour ceux qui,
00:47:22donc,
00:47:22y vivent.
00:47:24Je rappelle que
00:47:24l'encadrement de loyer,
00:47:26c'est un dispositif
00:47:28aveugle
00:47:29puisque
00:47:30quelqu'un de très riche
00:47:32peut également
00:47:32être locataire
00:47:33et bénéficier
00:47:34de l'encadrement
00:47:35de loyer.
00:47:36Et j'aurais conclure
00:47:37également sur
00:47:38le rôle du propriétaire
00:47:39qui aujourd'hui
00:47:40s'inquiète
00:47:40parce qu'il faut
00:47:42prendre ses inquiétudes.
00:47:43Comment voudriez-vous
00:47:44qu'il fasse des travaux
00:47:46dans des logements
00:47:47à des PE
00:47:47faibles
00:47:49ou élevés
00:47:50alors que le loyer
00:47:51à la rue
00:47:52l'empêche
00:47:53d'augmenter les loyers
00:47:54et que peut-être
00:47:55son complément
00:47:56de loyer
00:47:56pourrait être contesté
00:48:00et en première lecture
00:48:02sans doute
00:48:03ou en premier jugement
00:48:04peut-être être annulé.
00:48:07Donc,
00:48:07le groupe Horizon Indépendant,
00:48:08monsieur le rapporteur,
00:48:09est très avide
00:48:10de voir la nature
00:48:11et le contenu
00:48:12de ce texte
00:48:13qui sera présenté
00:48:14au final
00:48:15avant de porter
00:48:16son vote sur lui.
00:48:17Monsieur le Président,
00:48:22Monsieur le Ministre,
00:48:24Monsieur le Président
00:48:25de la Commission
00:48:26des Affaires Économiques,
00:48:28Monsieur le rapporteur,
00:48:29mes chers collègues,
00:48:31nous examinons aujourd'hui
00:48:32une proposition de loi
00:48:33qui intervient
00:48:35dans un contexte
00:48:35de crise profonde
00:48:36et multifactorial
00:48:38du logement.
00:48:40Partout sur le territoire,
00:48:42dans les métropoles
00:48:43comme dans les villes
00:48:43moyennes,
00:48:45la demande excède
00:48:45largement l'offre.
00:48:46Le parc locatif privé
00:48:48se contracte,
00:48:49en particulier
00:48:50dans les zones
00:48:50les plus tendues
00:48:51et les ménages,
00:48:53notamment les plus jeunes,
00:48:55les plus modestes
00:48:55et les classes moyennes,
00:48:57peinent toujours davantage
00:48:58d'accéder
00:48:58à un logement abordable.
00:49:01Dans ce contexte,
00:49:02l'encadrement des loyers
00:49:03est devenu un outil
00:49:04de régulation utile.
00:49:06À Paris,
00:49:06à Lille,
00:49:07à Lyon
00:49:08ou encore à Montpellier,
00:49:10il a permis
00:49:10de contenir des hausses
00:49:11salant parfois
00:49:12du simple au double,
00:49:13sans pour autant
00:49:14suffire à lui seul
00:49:15à rétablir
00:49:15un équilibre durable.
00:49:17Son bilan reste difficile
00:49:18à isoler
00:49:19dans un environnement
00:49:20où tant de facteurs,
00:49:21hausse des taux,
00:49:22raréfaction du foncier,
00:49:24renchérissement
00:49:24des coûts de construction,
00:49:26développement
00:49:26des locations touristiques,
00:49:28alimentent les tensions
00:49:29actuelles du secteur.
00:49:30Le texte vise à rendre
00:49:32ce dispositif permanent
00:49:34et apportant
00:49:34certains ajustements.
00:49:36Il reprend largement
00:49:37les constats
00:49:37de la mission Flash
00:49:38menés l'an dernier
00:49:39par nos collègues
00:49:40Annaïg Lemaire
00:49:40et Iñaki Etcheniz.
00:49:43Complexité d'entrée
00:49:44dans le dispositif,
00:49:45contrôle insuffisant,
00:49:46complément de loyers
00:49:47encore trop imprécis,
00:49:48manque de lisibilité
00:49:49pour le locataire,
00:49:51contournement
00:49:51via le co-living.
00:49:53Nous partageons
00:49:54ces constats
00:49:55et reconnaissons
00:49:55l'intérêt des mesures
00:49:56proposées.
00:49:57Pour autant,
00:49:58notre groupe souhaite
00:49:59aborder ce débat
00:49:59avec sérieux,
00:50:01pragmatisme
00:50:01et responsabilité.
00:50:03L'encadrement
00:50:04des loyers
00:50:04demeure un dispositif
00:50:05expérimental,
00:50:07dont les effets
00:50:07varient fortement
00:50:08selon les territoires.
00:50:10Et nous savons
00:50:10que deux évaluations
00:50:11importantes,
00:50:12le rapport gouvernemental
00:50:13attendu pour mai 2026
00:50:15et la mission confiée
00:50:16à deux universitaires
00:50:17prévue pour novembre 2025,
00:50:20doivent encore
00:50:20nous être transmises.
00:50:21À un an de la fin
00:50:23prévue de l'expérimentation,
00:50:24nous devons éviter
00:50:25deux écueils.
00:50:26Celui d'une sortie sèche
00:50:28qui serait problématique
00:50:29dans les communes concernées,
00:50:31mais aussi celui
00:50:31d'une généralisation
00:50:32immédiate et globale
00:50:33sans disposer
00:50:34d'un retour
00:50:35d'expérience complet.
00:50:37C'est précisément
00:50:38la raison pour laquelle
00:50:39notre groupe
00:50:39portera une position mesurée
00:50:41à travers un amendement
00:50:42visant à prolonger
00:50:43de deux ans
00:50:43l'expérimentation
00:50:44de l'encadrement
00:50:45des loyers
00:50:45fondé sur plusieurs considérations.
00:50:49D'abord parce que
00:50:49le secteur traverse
00:50:50une crise de l'offre
00:50:51et de la demande
00:50:52d'une ampleur inédite.
00:50:54La hausse des taux d'intérêt
00:50:55continue à produire
00:50:56des effets
00:50:56avec une diffusion
00:50:57particulièrement lente
00:50:59tant pour la production neuve
00:51:00que pour l'ancien.
00:51:02Les obligations
00:51:02de rénovation énergétique
00:51:03montent en puissance
00:51:04avec des effets
00:51:05encore mal mesurés
00:51:06mais manifestement
00:51:08significatifs
00:51:08sur l'offre locative,
00:51:10en particulier
00:51:11dans l'habitat collectif.
00:51:13Dans ces conditions,
00:51:13modifié ou pérennisé
00:51:14définitivement
00:51:15le cadre
00:51:16sans disposer
00:51:16d'un recul complet
00:51:17nous semble risqué.
00:51:19Pour répondre
00:51:20durablement
00:51:20à la crise,
00:51:21il est indispensable
00:51:22de relancer
00:51:22la construction,
00:51:23la production
00:51:24de logements
00:51:24et de soutenir
00:51:25l'investissement
00:51:26locatif,
00:51:27social comme privé.
00:51:28Le débat
00:51:29sur l'encadrement
00:51:30des loyers
00:51:30ne peut être dissocié
00:51:31du débat
00:51:32sur le statut
00:51:32du bailleur privé.
00:51:34Or celui-ci
00:51:35n'est pas achevé.
00:51:36Dans son état actuel,
00:51:37il ne permet pas
00:51:38de sécuriser suffisamment
00:51:39les propriétaires
00:51:40et donc d'équilibrer
00:51:41les effets
00:51:41que pourraient entraîner
00:51:42un renforcement
00:51:43de l'encadrement.
00:51:44Le risque d'accentuer
00:51:45les désengagements
00:51:46des bailleurs
00:51:46est réel.
00:51:48Par ailleurs,
00:51:48nous manquons encore
00:51:49de données consolidées
00:51:50sur l'impact
00:51:51du dispositif
00:51:52quant à l'évolution
00:51:53de l'offre.
00:51:54Quelques corrélations
00:51:55figurent dans
00:51:55l'exposé des motifs
00:51:56mais elles ne suffisent pas
00:51:58pour légiférer
00:51:59en pleine connaissance
00:51:59de cause.
00:52:01Prolonger l'expérimentation
00:52:01de deux ans
00:52:02nous permettra
00:52:02de disposer
00:52:03enfin d'éléments
00:52:04chiffrés solides.
00:52:06Enfin,
00:52:07à l'approche
00:52:07des élections municipales,
00:52:08cette prolongation
00:52:09offrira une visibilité
00:52:10aux collectivités
00:52:11ayant choisi
00:52:11l'encadrement
00:52:12des loyers.
00:52:14Elle leur permettra
00:52:14de sécuriser
00:52:15le dispositif,
00:52:16d'en assurer
00:52:16les effets
00:52:17et le caïchan
00:52:17d'ajuster
00:52:18leur politique
00:52:18locale du logement.
00:52:20Cela permettra
00:52:21aussi d'éviter
00:52:21que certaines collectivités
00:52:22ne soient tentées
00:52:23de réduire volontairement
00:52:24leur production
00:52:24de logement
00:52:25et de renoncer
00:52:26aux études de construction
00:52:27pour éviter
00:52:28les mécontentements
00:52:29locaux
00:52:30tout en encadrant
00:52:31les loyers
00:52:31pour donner
00:52:32satisfaction aux locataires.
00:52:34Car pour protéger
00:52:35au mieux les locataires,
00:52:36il faut veiller
00:52:36en parallèle
00:52:37à préserver
00:52:37l'offre locative.
00:52:39Lorsque l'investissement
00:52:40locatif devient
00:52:40moins attractif,
00:52:41la réduction
00:52:42du parc privé
00:52:42accentue mécaniquement
00:52:44les tensions
00:52:44sur les loyers.
00:52:46Toute régulation durable
00:52:47doit donc être cohérente,
00:52:49stable
00:52:49et s'accompagner
00:52:50du véritable statut
00:52:52du bailleur privé.
00:52:53La priorité demeure
00:52:54l'accès
00:52:54de nos concitoyens
00:52:55à un logement
00:52:55abordable,
00:52:57ce qui implique
00:52:57d'agir sur l'ensemble
00:52:58des leviers disponibles.
00:53:00Toute décision
00:53:01sur l'avenir
00:53:01de cette expérimentation
00:53:02devra s'appuyer
00:53:03sur une évaluation
00:53:03complète
00:53:04et objectivée.
00:53:06En ce sens,
00:53:07la prolongation
00:53:07de l'expérimentation
00:53:08nous apparaît être
00:53:09dans ce contexte
00:53:10la solution
00:53:11la plus raisonnable.
00:53:13Monsieur le rapporteur,
00:53:14cher Inaki
00:53:15et Chaniche,
00:53:16mes chers collègues,
00:53:17alors que le prix
00:53:18de l'immobilier,
00:53:19que les prix de l'immobilier
00:53:20ont progressé
00:53:21quatre fois plus vite
00:53:21que les revenus
00:53:22au cours des vingt
00:53:23dernières années,
00:53:25alors que le taux
00:53:25d'accès à la propriété
00:53:26des 25% de Français
00:53:28les plus modestes
00:53:29a été divisé par deux
00:53:30en trente ans,
00:53:32alors que le logement
00:53:33est devenu le premier facteur
00:53:35de dégradation
00:53:35du pouvoir d'achat,
00:53:37l'encadrement des loyers
00:53:38est donc un enjeu
00:53:39tout à fait capital.
00:53:41Nous sommes en effet
00:53:42sur la question du logement
00:53:43dans une économie
00:53:44de pénurie
00:53:45et il y a un paradoxe
00:53:48à entendre
00:53:49certains qui ont soutenu
00:53:50toutes les politiques
00:53:51du logement
00:53:51depuis 2017,
00:53:53les plus catastrophiques
00:53:54depuis des décennies
00:53:55qui ramènent notre pays
00:53:56aujourd'hui
00:53:56à un niveau de production
00:53:57de logement
00:53:58qui est sans et aussi bas
00:54:00qu'au moment de la crise
00:54:01de la guerre du Golfe
00:54:02en 1991,
00:54:04jamais on avait
00:54:04aussi peu de logements
00:54:07dans notre pays.
00:54:10C'est en effet
00:54:10l'encadrement des loyers
00:54:13l'unique outil
00:54:14dont nous disposons
00:54:15aujourd'hui
00:54:16pour protéger
00:54:17un minimum
00:54:18les locataires
00:54:19du parc locatif privé
00:54:20des effets
00:54:21de l'envolée des prix.
00:54:22Nous saluons donc
00:54:23l'initiative
00:54:24de nos collègues
00:54:24du groupe socialiste
00:54:25qui propose avec ce texte
00:54:27de pérenniser le dispositif
00:54:29dont l'expérimentation
00:54:31arrive à échéance
00:54:32dans moins d'un an
00:54:33tout en corrigeant
00:54:35– c'est une autre vertu
00:54:36de ce texte –
00:54:38certaines failles
00:54:38identifiées
00:54:39avec le retour
00:54:40d'expérience
00:54:41de ces dernières années.
00:54:43Reprenant à son compte
00:54:44les recommandations
00:54:44d'une mission
00:54:45d'information transpartisane
00:54:46conduite l'été dernier,
00:54:48cette proposition de loi
00:54:49reste cependant
00:54:50quand même
00:54:50à nos yeux
00:54:50trop prudente
00:54:51puisqu'elle ne propose
00:54:52pas de généraliser
00:54:53le dispositif
00:54:54au niveau national
00:54:55ni de le rendre
00:54:56obligatoire
00:54:56pour les communes
00:54:57situées en zone tendue.
00:55:00Quant à l'augmentation
00:55:00du montant
00:55:01des amendes,
00:55:01elle ne s'accompagne
00:55:03pas non plus
00:55:03d'une systématisation
00:55:06des mises en œuvre
00:55:07préfectorales
00:55:08ni d'une systématisation
00:55:09des amendes.
00:55:10Autant de regrets
00:55:11pour moi
00:55:11qui suis élu
00:55:12d'une agglomération
00:55:13en Seine-Saint-Denis,
00:55:15pleine commune,
00:55:16qui expérimente
00:55:16l'encadrement des loyers
00:55:17et c'est une bonne chose,
00:55:19mais reste malheureusement
00:55:20le plus mauvais élève
00:55:21de France.
00:55:21Ainsi,
00:55:22dans ma circonscription,
00:55:24le dernier baromètre
00:55:24de la Fondation
00:55:25pour le logement,
00:55:26selon le dernier baromètre
00:55:28de la Fondation
00:55:28pour le logement,
00:55:29près de 60%
00:55:30des loyers
00:55:31de ma circonscription
00:55:32y dépassent
00:55:32les plafonds autorisés.
00:55:34Certes,
00:55:35les débats en commission
00:55:36ont permis
00:55:36quelques avancées
00:55:37significatives
00:55:38sur les leviers
00:55:39de contournement
00:55:40utilisés par les bailleurs
00:55:41pour s'exonérer
00:55:42de leurs obligations.
00:55:44C'est le cas
00:55:44de l'emblématique
00:55:45complément de loyer.
00:55:46En effet,
00:55:47certains propriétaires
00:55:48n'hésitent pas
00:55:49à présenter
00:55:49comme des caractéristiques
00:55:51exceptionnels
00:55:52justifiant
00:55:53à complément
00:55:54de loyer
00:55:54la présence
00:55:55d'un parquet,
00:55:56d'un balcon,
00:55:57d'un double vitrage.
00:55:58D'autres valorisent
00:55:59abusivement
00:56:00des surfaces annexes
00:56:01non habitables
00:56:02comme une cave,
00:56:03une courette
00:56:04ou encore un grenier.
00:56:06La clarification
00:56:06de la loi
00:56:07sur ce point
00:56:08dans la continuité
00:56:08de la jurisprudence
00:56:09est donc
00:56:10la bienvenue.
00:56:11De nombreux autres
00:56:12bailleurs
00:56:12contournent encore
00:56:13l'encadrement
00:56:14par des baux civils,
00:56:16la colocation
00:56:16et les contrats
00:56:17de co-living.
00:56:18aussi,
00:56:19le fait
00:56:19de soumettre
00:56:20désormais
00:56:21grâce à cette loi
00:56:22tous les logements
00:56:23constituant
00:56:24la résidence
00:56:25principale
00:56:25du locataire
00:56:26au dispositif
00:56:27d'encadrement
00:56:28des loyers
00:56:28est une avancée
00:56:30concrète
00:56:30et attendue.
00:56:32Nous saluons
00:56:32par ailleurs
00:56:33le vote
00:56:34d'un amendement
00:56:35qui impose
00:56:35aux professionnels
00:56:36de l'immobilier
00:56:37de rappeler
00:56:38les règles
00:56:38en vigueur
00:56:39aux propriétaires
00:56:40qui leur confient
00:56:40un bien
00:56:41à mettre
00:56:41en location.
00:56:42Nous aurions
00:56:43évidemment aimé
00:56:44que le texte
00:56:45aille plus loin
00:56:45encore
00:56:45en interdisant
00:56:46par exemple
00:56:47aux plateformes
00:56:48d'annonces
00:56:48immobilières
00:56:49de mettre
00:56:49en ligne
00:56:50des annonces
00:56:51illégales.
00:56:52En dépit
00:56:52de ces quelques
00:56:53insuffisances,
00:56:54nous voterons
00:56:55bien évidemment
00:56:56en faveur
00:56:56de cette proposition
00:56:57de loi
00:56:57tout en gardant
00:56:59à l'esprit
00:56:59que le dispositif
00:57:01d'encadrement
00:57:01des loyers
00:57:02est un frein
00:57:03insuffisant
00:57:03pour garantir
00:57:04le droit au logement
00:57:05face à la spéculation
00:57:06immobilière.
00:57:08Bon nombre
00:57:08d'observateurs
00:57:09soulignent
00:57:10l'efficacité
00:57:10de ce dispositif
00:57:12puisqu'il contient
00:57:13la progression
00:57:14des loyers
00:57:15mais soulignent
00:57:16qu'il le contient
00:57:17dans des proportions
00:57:18encore trop limitées.
00:57:20L'encadrement
00:57:20des loyers
00:57:21est un plus
00:57:23mais son mode
00:57:24de calcul
00:57:25et l'existence
00:57:26d'un taux
00:57:26de référence
00:57:27majoré
00:57:28trop permissif
00:57:29ne corrige
00:57:30qu'à la marge
00:57:31l'évolution préoccupante
00:57:32du taux d'effort
00:57:32des ménages modestes
00:57:34qui sont locataires
00:57:39du parc privé
00:57:39en zone tendue.
00:57:41Il nous faudra
00:57:41donc réfléchir
00:57:42collectivement
00:57:43à un dispositif
00:57:44sans doute
00:57:45plus protecteur
00:57:46pour les locataires
00:57:47de façon
00:57:48à mieux encore
00:57:50les protéger
00:57:51et puis
00:57:51je m'autorise
00:57:52puisqu'il me reste
00:57:53quelques minutes
00:57:54je pense
00:57:55même si on s'éloigne
00:57:56du texte
00:57:56qu'il ne serait pas
00:57:57forcément
00:57:58inutile
00:58:00de s'interroger
00:58:00à un mécanisme
00:58:01d'encadrement
00:58:02des loyers
00:58:02aussi pour les commerces
00:58:03de centre-ville
00:58:04quand on voit
00:58:05que certains
00:58:06et notamment
00:58:06les commerces
00:58:07artisanaux
00:58:08ou les commerces
00:58:09de bouche
00:58:09ont des niveaux
00:58:11de loyers
00:58:11aujourd'hui
00:58:12qui ne leur permettent
00:58:13plus de rester
00:58:13dans les centres-villes
00:58:14et qui sont obligés
00:58:15de les quitter.
00:58:16Je vous remercie.
00:58:17Merci M. le Président Peu.
00:58:21Pour le groupe
00:58:21Union des droites
00:58:22pour la République
00:58:23la parole est à M. Olivier Fessard.
00:58:34Merci M. le Président,
00:58:36M. le Ministre,
00:58:37M. le Rapporteur,
00:58:38mes chers collègues.
00:58:40Après avoir passé
00:58:415 minutes 07
00:58:42à Moscou
00:58:43en 1917
00:58:44je vais essayer
00:58:45de revenir à Paris
00:58:46ou Marseille
00:58:46en 2025
00:58:48à l'heure de la
00:58:50confiscation.
00:58:53Mes chers collègues,
00:58:54la crise du logement
00:58:55et celle du bâtiment
00:58:56ont un dénominateur commun
00:58:57la précarité financière
00:58:59et juridique
00:58:59du propriétaire
00:59:00qui décourage
00:59:01l'investissement.
00:59:03Impôts sur la fortune
00:59:04immobilière,
00:59:04impôts sur le revenu,
00:59:06taxes foncières,
00:59:07taxes sur les logements
00:59:07vacants
00:59:08pour punir le propriétaire
00:59:10qui ne parvient pas
00:59:10à louer,
00:59:12provisions pour travaux,
00:59:13entretiens,
00:59:13normes énergétiques,
00:59:15projets de loyers
00:59:15encadrés,
00:59:16impossibilité d'expulser
00:59:17des squatteurs
00:59:18dans des délais raisonnables
00:59:19et problème de recouvrement
00:59:21des loyers
00:59:21et j'en oublie.
00:59:23Évidemment,
00:59:23les investisseurs
00:59:24se détournent
00:59:25de l'immobilier
00:59:25au profit
00:59:26d'assurance vie
00:59:27et autres portefeuilles
00:59:28d'actions.
00:59:30Ça fait plaisir
00:59:30à la gauche
00:59:31qui rêve uniquement
00:59:32de logements sociaux
00:59:32financés avec de l'argent
00:59:34confisqué
00:59:34et ça fait plaisir
00:59:35aux macronistes
00:59:36qui préfèrent
00:59:36les placements financiers
00:59:37mais ça plombe
00:59:38les secteurs du logement
00:59:39et du bâtiment.
00:59:40Évidemment,
00:59:42si l'offre diminue,
00:59:43les loyers montent.
00:59:44C'est un succès total
00:59:45comme le soulignait
00:59:46brillamment
00:59:47mon collègue
00:59:47François Jolivet.
00:59:49La crise du logement
00:59:51que traverse notre pays
00:59:51est d'abord une crise
00:59:52d'offres,
00:59:53une crise alimentée
00:59:54par une rentabilité
00:59:55locative
00:59:55qui n'a jamais été
00:59:56aussi faible
00:59:57et qui nous prive
00:59:58de l'investissement privé
00:59:59qui nous serait
00:59:59ô combien précieux.
01:00:01Or,
01:00:02ce texte nous propose
01:00:02non pas de desserrer
01:00:03les taux
01:00:04et de redonner
01:00:04un peu d'oxygène
01:00:05au marché
01:00:05mais encore
01:00:07des contraintes,
01:00:07des rigidités
01:00:08et des sanctions.
01:00:10Exactement
01:00:10ce qui ne fonctionne pas.
01:00:12Cette PPL
01:00:12ne s'attaque pas
01:00:13aux causes réelles
01:00:13de la crise.
01:00:14Elle veut réguler
01:00:15là où il faudrait
01:00:16produire,
01:00:17encadrer
01:00:17là où il faudrait
01:00:18encourager,
01:00:19sanctionner
01:00:20là où il faudrait
01:00:21restaurer la confiance.
01:00:23Si l'encadrement
01:00:23des loyers
01:00:24a été conçu initialement
01:00:25comme une expérimentation,
01:00:26c'est bien qu'il s'agissait
01:00:27d'en montrer les limites.
01:00:29Si demain,
01:00:29les loyers
01:00:30étaient réellement
01:00:30plafonnés partout
01:00:31pour toutes les typologies,
01:00:33alors l'écart
01:00:35immense
01:00:35entre le plafond
01:00:36administratif
01:00:37et le prix d'équilibre
01:00:38du marché
01:00:38ferait basculer
01:00:39des milliers
01:00:40de logements
01:00:40hors du parc locatif.
01:00:42Ce ne serait pas
01:00:43un abus,
01:00:43ce ne serait pas
01:00:44une fraude
01:00:44mais simplement
01:00:45le choix cohérent
01:00:46de propriétaires
01:00:47que vous poussez à bout.
01:00:49En pérennisant
01:00:49ce dispositif,
01:00:50vous prenez le risque
01:00:51de transformer
01:00:51une soupape économique
01:00:53en carcan réglementaire,
01:00:54ce qui aura pour effet
01:00:55immédiat
01:00:56la contraction de l'offre
01:00:57parce que les bailleurs
01:00:58n'investiront plus.
01:01:00Ils se tourneront
01:01:01vers la vente
01:01:01ou vers les meublés
01:01:03touristiques
01:01:03aux conditions
01:01:04un peu plus souples.
01:01:05Pas parce qu'ils ne voudraient
01:01:06pas les locataires
01:01:07de longue durée
01:01:07mais parce que vous vous
01:01:08semblez convaincu
01:01:09qu'en rendant le locatif
01:01:10long risqué,
01:01:11les bailleurs choisiront
01:01:12quand même d'y rester.
01:01:14C'est audacieux
01:01:14voire suicidaire.
01:01:16Et c'est exactement
01:01:17le même problème
01:01:18avec le plafonnement
01:01:18du complément de loyer.
01:01:20Là encore,
01:01:20vous feignez d'ignorer
01:01:21que tous les logements
01:01:23ne se valent pas
01:01:23car un investissement
01:01:25n'est pas l'autre
01:01:26et dans un marché
01:01:26déjà sous tension,
01:01:28réduire encore
01:01:28la capacité
01:01:29de valoriser un bien,
01:01:30c'est décourager
01:01:31ceux qui remettent
01:01:32sur le marché
01:01:32des logements de qualité.
01:01:34Ce n'est pas protéger
01:01:35les locataires,
01:01:35c'est appauvrir l'offre
01:01:36disponible pour eux.
01:01:38Quant au doublement
01:01:39des amendes,
01:01:39permettez-moi de rappeler
01:01:40qu'on n'a encore jamais
01:01:41vu un logement
01:01:41sortir de terre
01:01:42parce qu'on avait puni
01:01:44plus fort son propriétaire.
01:01:46Or, dans un marché
01:01:46où la rentabilité locative
01:01:48est déjà minée
01:01:48par les hausses des taxes,
01:01:50le coût des travaux énergétiques,
01:01:51le plafonnement de l'IRL,
01:01:53la multiplication des normes,
01:01:54vous ajoutez
01:01:55une incertitude supplémentaire.
01:01:57Et quand le risque augmente,
01:01:58les bailleurs s'en vont.
01:01:59Ce texte accélère précisément
01:02:01ce mouvement.
01:02:03Et puis,
01:02:03vous proposez
01:02:03cette suspension
01:02:04du droit de congé
01:02:05dès lors qu'une contestation
01:02:06est déposée.
01:02:07Vous fabriquez ici
01:02:08un outil de blocage massif
01:02:09et il suffira demain
01:02:10d'une simple démarche,
01:02:11même infondée,
01:02:12pour geler la mobilité.
01:02:14Or, la mobilité,
01:02:15c'est la clé
01:02:15du marché locatif.
01:02:17Pour geler la mobilité,
01:02:18pardon,
01:02:19c'est ce qui permet
01:02:20à un logement
01:02:20de circuler d'un ménage
01:02:21à l'autre,
01:02:22à un jeune de s'installer,
01:02:24à une famille de trouver plus grand,
01:02:25à un salarié
01:02:26d'accepter une mutation.
01:02:27Si vous immobilisez
01:02:29les logements,
01:02:29vous transformez
01:02:30une situation déjà tendue
01:02:31en véritable pénurie.
01:02:33En réalité,
01:02:34cette PPL part
01:02:34d'un présupposé erroné
01:02:37en considérant
01:02:37que le parc privé
01:02:38est le problème,
01:02:39alors qu'il est aujourd'hui
01:02:40ce qui absorbe
01:02:41la plus grande partie
01:02:42des tensions.
01:02:43Elle oublie
01:02:43que les propriétaires bailleurs
01:02:44ne sont pas des acteurs captifs,
01:02:46mais des acteurs rationnels.
01:02:48Qu'ainsi,
01:02:49en rendant la location
01:02:49longue durée
01:02:50moins attractive,
01:02:51moins lisible
01:02:51et plus risquée,
01:02:52ils partiront
01:02:53et lorsqu'ils partent,
01:02:54ils retirent un logement
01:02:55du marché.
01:02:55Lorsque ce logement disparaît,
01:02:57ce n'est pas le propriétaire
01:02:58qui souffre,
01:02:59c'est le locataire
01:03:00qui cherche en vain
01:03:01une offre
01:03:01qui se réduit
01:03:02mois après mois.
01:03:03Nous partageons l'objectif
01:03:04de rendre le logement
01:03:05plus accessible,
01:03:06mais nous ne pensons pas
01:03:06qu'on pourrait y parvenir
01:03:07en rigidifiant davantage
01:03:08un marché qui étouffe déjà.
01:03:10Un marché fragilisé
01:03:11ne se retrouve pas
01:03:12à l'équilibre
01:03:13par la sanction.
01:03:14Alourdir les contraintes
01:03:15ne rassure ni les propriétaires
01:03:16ni les investisseurs,
01:03:18mais les éloigne
01:03:18du parc locatif
01:03:19au détriment même
01:03:20des locataires
01:03:21que l'on entend protéger.
01:03:22On ne résout pas
01:03:23une crise d'offres
01:03:24en compliquant la tâche
01:03:25de ceux qui la rendent possible.
01:03:27Cette PPL présente
01:03:28une solution exemplaire
01:03:29si l'objectif
01:03:30est d'avoir moins de bailleurs.
01:03:31Pour avoir plus de logements,
01:03:32en revanche,
01:03:33il faudra essayer
01:03:34une autre méthode.
01:03:35C'est pourquoi,
01:03:36bien évidemment,
01:03:36notre groupe votera
01:03:37contre cette proposition de loi.
01:03:40Je vous remercie.
01:03:41Merci,
01:03:41Monsieur le député.
01:03:42Monsieur le Président,
01:03:45Monsieur le Ministre,
01:03:46Monsieur le Rapporteur,
01:03:47mes chers collègues.
01:03:48Bossuet écrivait pour prou
01:03:49« Dieu serait des hommes
01:03:50qui maudissent les effets
01:03:51dont ils chérissent les causes ».
01:03:53Cet aphorisme illustre
01:03:54pleinement votre proposition
01:03:55de loi sur l'encadrement
01:03:56des loyers.
01:03:57Car qu'est-ce qu'un loyer ?
01:03:58C'est un prix.
01:03:59Comment se fixe un prix ?
01:04:00En fonction de la loi,
01:04:01de l'offre et de la demande.
01:04:02Si la demande baisse
01:04:03et l'offre augmente,
01:04:04le prix baisse.
01:04:05Si l'offre baisse
01:04:06et la demande augmente,
01:04:06le prix augmente.
01:04:07C'est basique.
01:04:08Or, depuis des années,
01:04:09Gauche et Macroniste,
01:04:11vous avez tout fait
01:04:11pour réduire l'offre
01:04:12et augmenter la demande.
01:04:13Donc, pour faire
01:04:14augmenter le loyer.
01:04:15Et vous venez maintenant
01:04:16nous dire,
01:04:17après avoir potassé
01:04:18votre brévière
01:04:18du petit collectiviste illustré,
01:04:20« Ah, c'est trop cher,
01:04:22vite, réglementons.
01:04:23On nage en pleine schizophrénie. »
01:04:25Je s'en serais commis
01:04:25si ce n'était absurde
01:04:26quand vous vous inspirez
01:04:27de Marx,
01:04:28c'est avec l'option Grouchot.
01:04:29Oui, vous avez tout fait
01:04:31pour réduire l'offre
01:04:32de logements dans notre pays.
01:04:34Tout d'abord,
01:04:34avec vos DPE.
01:04:35Des dizaines de milliers
01:04:36de logements disparaissent
01:04:37et vont disparaître
01:04:38du marché de la location,
01:04:39particulièrement
01:04:40dans les zones tendues.
01:04:41Ensuite,
01:04:42avec votre ZAN,
01:04:43qui fait que les maires
01:04:44hésitent à délivrer
01:04:44le moindre permis
01:04:45et qui renforce
01:04:46le coût du foncier.
01:04:47Par ailleurs,
01:04:48aucun soutien
01:04:49à l'investissement locatif
01:04:50n'a été mis en œuvre
01:04:51après la fin du Pinel.
01:04:53Alors, nous avons voté
01:04:54en première lecture du PLF
01:04:55le statut du bailleur privé,
01:04:57mais sa réduction
01:04:57voulue par le gouvernement
01:04:58risque d'en faire
01:04:59un coup d'épée dans l'eau.
01:05:01N'oublions pas
01:05:01le poids des normes
01:05:02de plus en plus lourdes
01:05:03avec un renchérissement
01:05:04du coût de la construction.
01:05:06Alors,
01:05:07le coût du foncier,
01:05:08comme celui de la construction,
01:05:10quand la fiscalité
01:05:11réduit l'intérêt
01:05:11de l'investissement locatif,
01:05:13l'offre décroît,
01:05:14les loyers augmentent,
01:05:15c'est QFD.
01:05:16Et enfin,
01:05:17cerise sur un gâteau
01:05:18déjà bien indigeste,
01:05:19la permissivité
01:05:20en cas de non-paiement
01:05:21ou de squat
01:05:21finit de rebuter
01:05:23les potentiels investisseurs,
01:05:24mais aussi les propriétaires,
01:05:26et les conduit
01:05:27à sécuriser leur location
01:05:28en demandant
01:05:29des revenus
01:05:30tellement supérieurs
01:05:31au coût du loyer
01:05:31ou des cautions telles
01:05:33que la location
01:05:33n'est plus possible
01:05:34pour les ménages modestes
01:05:36et dans certains secteurs,
01:05:37les classes moyennes,
01:05:38à vouloir trop protéger,
01:05:39vous excluez.
01:05:41D'ailleurs,
01:05:41vous soulignez vous-même
01:05:42dans le rapport
01:05:43sur cette proposition de loi
01:05:44comme cause
01:05:45des loyers élevés,
01:05:46la difficulté
01:05:47à accéder à la propriété,
01:05:48la peur des impayés
01:05:49et l'insuffisance
01:05:50de l'offre nouvelle.
01:05:51Mais que n'agissez-vous
01:05:53sur ces points ?
01:05:54Et vous mettez,
01:05:55comme d'habitude en cause,
01:05:56les locations meublées
01:05:57de courte durée,
01:05:58c'est votre croisade.
01:05:59Alors,
01:06:00je n'ai rien contre les croisades,
01:06:01mais là,
01:06:01sur celle-ci,
01:06:02je ne vous suis pas.
01:06:03Ces locations
01:06:04sont une conséquence
01:06:05des réticences
01:06:05des propriétaires
01:06:06à louer en longue durée
01:06:07et pas une cause.
01:06:08Par ailleurs,
01:06:09par ailleurs,
01:06:10seuls 8%
01:06:11des meublés
01:06:11de courte durée
01:06:12sont dédiés,
01:06:13soit moins de 0,25%
01:06:15du parc résidentiel
01:06:17du pays.
01:06:17Ce n'est pas
01:06:18un souci majeur.
01:06:21Ainsi,
01:06:21avec ces mesures
01:06:22depuis des années
01:06:23et l'absence
01:06:24de politique
01:06:25de soutien
01:06:25à la construction,
01:06:26le secteur est en crise
01:06:27avec des impacts
01:06:29largement négatifs
01:06:30sur l'activité économique
01:06:31et l'emploi
01:06:32dans le bâtiment,
01:06:33sur le parcours
01:06:34résidentiel des ménages,
01:06:35sans perspective
01:06:36d'accès sur la propriété,
01:06:38sans logement intermédiaire
01:06:39et donc sans rotation
01:06:40dans le social,
01:06:41alors qu'1% de rotation
01:06:43représenterait
01:06:4350 000 logements sociaux
01:06:45et également
01:06:46sans construction
01:06:47de logements sociaux,
01:06:48la plupart l'étant
01:06:49dans le cadre
01:06:49d'opérations mixtes,
01:06:51c'est-à-dire que
01:06:51moins de construction privée,
01:06:53c'est moins de construction sociale.
01:06:55Tout ceci avec enfin
01:06:56un impact budgétaire
01:06:57catastrophique,
01:06:58100 000 logements en moins,
01:07:00c'est 4 milliards
01:07:00de TVA en moins.
01:07:03Parallèlement,
01:07:03vous avez largement
01:07:04contribué à l'augmentation
01:07:05de la demande
01:07:06et donc à faire monter
01:07:07les prix
01:07:07dans nombre de zones
01:07:09aujourd'hui tendues
01:07:09avec votre politique
01:07:11de métropolisation
01:07:12concentrant la croissance
01:07:13économique
01:07:14ou les établissements
01:07:14d'enseignement supérieur
01:07:16dans les métropoles.
01:07:18Et devant cette situation
01:07:19catastrophique,
01:07:20vous dites,
01:07:21il n'y a qu'à réguler
01:07:21avec des normes,
01:07:23des observatoires,
01:07:24des calculs complexes,
01:07:25des contrôles,
01:07:26des amendes,
01:07:27une belle usine à gaz
01:07:28bien de chez nous
01:07:28à l'heure de la simplification.
01:07:31Après,
01:07:31la propriété,
01:07:32c'est le vol.
01:07:33Nous avons droit
01:07:33à le propriétaire,
01:07:35voilà l'ennemi.
01:07:36Mais en faisant cela,
01:07:37vous n'allez pas régler
01:07:38le problème de demande
01:07:39et vous allez encore
01:07:40peser négativement
01:07:41sur l'offre.
01:07:42Pas énormément,
01:07:43certes,
01:07:43car il n'y a plus
01:07:44grand-chose à détruire,
01:07:45vous allez juste
01:07:46rajouter un clou
01:07:46au cercueil.
01:07:48Les exemples étrangers
01:07:49sont d'ailleurs
01:07:49plus que mitigés
01:07:50et cet encadrement
01:07:51ne concerne au final
01:07:52que les quelques privilégiés
01:07:54qui ont réussi
01:07:55et qui ont répondu
01:07:56à toutes les conditions
01:07:57pour se loger
01:07:58et laissent de côté
01:07:59les milliers de Français
01:08:00en recherche
01:08:01d'un logement digne
01:08:02que vous n'aidez pas
01:08:03avec cet encadrement,
01:08:04bien au contraire.
01:08:05Et vous voulez accélérer
01:08:06donc cette expérimentation
01:08:08alors qu'une évaluation
01:08:09doit intervenir
01:08:10dans quelques mois.
01:08:11Pourquoi cette précipitation ?
01:08:13Vous auriez peur du résultat ?
01:08:15Car votre logique
01:08:15initialement sympathique
01:08:17est contre-productive
01:08:18pour une large majorité
01:08:19de nos compatriotes,
01:08:21l'enfer est pavé
01:08:22de bonnes intentions.
01:08:24Ce qu'il faut aujourd'hui
01:08:24c'est un double mouvement.
01:08:26Tout d'abord
01:08:26la démétropolisation
01:08:27pour faire revenir
01:08:28les Français
01:08:29dans les communes
01:08:29petites et moyennes
01:08:30comme une majorité
01:08:31d'entre le souhaitent.
01:08:32Ensuite un choc d'offres
01:08:34avec une relance
01:08:34de la construction,
01:08:36une réelle politique
01:08:36d'accession sociale
01:08:37à la propriété,
01:08:39parallèlement
01:08:39une fluidité dans le social
01:08:40avec la fin du logement à vie
01:08:42et l'établissement
01:08:43d'une priorité nationale
01:08:44et même locale
01:08:45dans les attributions.
01:08:47Le présent texte
01:08:48ne résolvant en rien
01:08:49les difficultés réelles
01:08:51auxquelles il prétence attaquer,
01:08:53le groupe
01:08:53Assemblement national
01:08:54votera contre.
01:08:55Je vous remercie.
01:08:55Merci monsieur le député.
01:08:58Pour le groupe
01:08:58Ensemble pour la République,
01:09:00la parole est à madame
01:09:01Anaïs Le Maire.
01:09:08Merci monsieur le président,
01:09:10monsieur le ministre,
01:09:10monsieur le président
01:09:11de la commission,
01:09:12monsieur le rapporteur,
01:09:13mes chers collègues.
01:09:14Je vais être franche,
01:09:15je suis entrée dans ce débat
01:09:16sans idée préconçue.
01:09:18En Bretagne
01:09:19comme dans nos territoires,
01:09:20l'encadrement des loyers
01:09:21n'est pas appliqué
01:09:22et je n'y étais donc
01:09:23pas confrontée directement.
01:09:25L'expression elle-même
01:09:26d'encadrement
01:09:27peut susciter
01:09:28une certaine réserve.
01:09:29Elle évoque spontanément
01:09:30une intervention de l'État
01:09:31dans le fonctionnement
01:09:32du marché
01:09:33et je comprends
01:09:34qu'elle inquiète
01:09:34propriétaires et investisseurs.
01:09:36C'est donc avec
01:09:37cette distance initiale
01:09:38mais sans parti pris
01:09:39que j'ai commencé
01:09:39à écouter les élus
01:09:40et les acteurs
01:09:41qui vivent ce dispositif
01:09:43au quotidien.
01:09:44Nous voyons dans ce texte
01:09:45deux orientations majeures.
01:09:46D'abord la volonté
01:09:47de corriger un cadre réglementaire
01:09:49qui montre des faiblesses
01:09:51avant d'engager
01:09:51un mouvement concret
01:09:52de décentralisation.
01:09:54Depuis 2019
01:09:55l'encadrement des loyers
01:09:57fait l'objet
01:09:57d'une expérimentation
01:09:58dans les zones tendues.
01:09:59Il a produit
01:10:00des effets utiles
01:10:01notamment en limitant
01:10:02certaines hausses excessives
01:10:03mais il a aussi révélé
01:10:04des lacunes importantes.
01:10:06Des observatoires
01:10:07qui offrent des données
01:10:07parfois insuffisantes,
01:10:09une application inégale
01:10:10selon les territoires,
01:10:11un contournement
01:10:12via le complément de loyers,
01:10:14peu de moyens de contrôle
01:10:15et surtout des maires
01:10:16qui souhaitent agir
01:10:17mais demeurent contraints
01:10:18par des règles très strictes
01:10:19de l'expérimentation.
01:10:20Le texte porté
01:10:22par mon collègue
01:10:22Iñaki Etchaniz
01:10:23vise essentiellement
01:10:24à corriger ces incohérences,
01:10:26à rendre l'outil plus clair,
01:10:27plus utilisable
01:10:28et mieux articulé
01:10:29avec les réalités locales.
01:10:31Dans cette optique,
01:10:32le texte met également
01:10:33en lumière
01:10:33une ambition forte,
01:10:35la volonté affirmée
01:10:35de donner davantage
01:10:36de responsabilité
01:10:37au territoire.
01:10:38Ce qui est vrai
01:10:39à Paris
01:10:40n'est pas vrai
01:10:41à Quimper.
01:10:42Même au sein
01:10:43d'une même commune,
01:10:44les tensions peuvent varier
01:10:45fortement
01:10:45d'un quartier à l'autre.
01:10:46Donner davantage
01:10:47de l'attitude au territoire
01:10:48peut être un levier
01:10:49d'efficacité.
01:10:50C'est d'ailleurs
01:10:51une demande récurrente
01:10:52de nombreux élus locaux
01:10:53qui souhaitent disposer
01:10:54d'outils adaptés
01:10:54et modulables.
01:10:56Mais ce débat s'inscrit,
01:10:57ne l'oublions pas,
01:10:59dans un contexte
01:10:59d'urgence.
01:11:01Le logement
01:11:01traverse une crise profonde
01:11:03et les Français
01:11:03en ressentent
01:11:04chaque jour
01:11:04les conséquences.
01:11:06Les permis de construire
01:11:06s'effondrent,
01:11:07les chantiers se figent,
01:11:09les transactions baissent.
01:11:10Et derrière ces chiffres,
01:11:11ce sont des vies
01:11:12bousculées.
01:11:14Soyons lucides.
01:11:15Si nous avions
01:11:16davantage d'offres,
01:11:17si plus de logements
01:11:18arrivaient sur le marché,
01:11:20si la construction
01:11:20repartait correctement,
01:11:22l'encadrement des loyers
01:11:23serait sans doute
01:11:24un dispositif marginal,
01:11:26voire inutile.
01:11:27Nous avons commencé
01:11:28à agir
01:11:29pour remettre
01:11:29de l'offre à disposition.
01:11:31La loi sur
01:11:31l'élocation de courte durée,
01:11:33la loi sur la transformation
01:11:34des bureaux en logement,
01:11:35la proposition de loi
01:11:36portée par la sénatrice
01:11:37Estrosi Sasson
01:11:38déposée au Sénat,
01:11:40l'assouplissement
01:11:40indispensable
01:11:41du DPE avec la loi Gacker
01:11:43et enfin le statut
01:11:44de bailleur privé
01:11:45qui est en cours
01:11:46d'atterrissage.
01:11:48Lorsque l'ensemble
01:11:48de ces textes
01:11:49prendront pleinement
01:11:50leurs effets,
01:11:51nous pourrons envisager
01:11:52de sortir progressivement
01:11:53du dispositif
01:11:54d'encadrement.
01:11:55Mais aujourd'hui,
01:11:55le marché n'est pas revenu
01:11:56à l'équilibre.
01:11:58Dans ce contexte tendu,
01:11:59trois choix majeurs
01:12:00s'offrent à nous.
01:12:01Le premier serait
01:12:02d'arrêter totalement
01:12:03l'encadrement des loyers.
01:12:04C'est une option
01:12:05qui mettrait fin
01:12:05à toute intervention publique.
01:12:07Mais dans des territoires
01:12:08très tendus,
01:12:09cela provoquerait
01:12:09une hausse immédiate
01:12:10et brutale des loyers.
01:12:12Ce serait une prise
01:12:12de risque sociale
01:12:13importante
01:12:13difficilement acceptable
01:12:15dans le contexte actuel.
01:12:16Le deuxième choix
01:12:17serait de prolonger
01:12:18l'expérimentation
01:12:19dans son format actuel.
01:12:20C'est la solution prudente
01:12:21et l'amendement
01:12:22de la députée Létard
01:12:24qui propose
01:12:24une provocation
01:12:25de deux ans
01:12:26et qui s'inscrit
01:12:27dans cette logique.
01:12:28Cela permettrait
01:12:29de poursuivre
01:12:30les observations,
01:12:31de produire des analyses
01:12:32sans modifier
01:12:32le cadre existant.
01:12:34Mais certains vous diraient
01:12:34que c'est un statu quo.
01:12:36on ne règle pas
01:12:37les problèmes de cohérence
01:12:38et les maires
01:12:38restent prisonniers
01:12:39d'un dispositif
01:12:40très encadré.
01:12:42Enfin,
01:12:42le troisième choix
01:12:43est de donner
01:12:43la main au territoire
01:12:44avec des critères objectifs
01:12:46et sous le contrôle
01:12:47des préfets.
01:12:48Elle permettrait
01:12:48au territoire
01:12:49d'adapter la règle
01:12:50en fonction
01:12:50de la réalité locale
01:12:51dans un cadre
01:12:52clair et contrôlé.
01:12:53Nous ne sommes pas dupes
01:12:54non plus
01:12:55à l'approche
01:12:55des élections municipales
01:12:56de l'opportunité
01:12:57que représente
01:12:58cet outil
01:12:58pour certains candidats.
01:13:00Mais nous insistons.
01:13:01Une décision
01:13:02aussi structurante
01:13:02doit être éclairée
01:13:03par des données solides.
01:13:05Or,
01:13:05un rapport
01:13:06commandé par le gouvernement
01:13:07à deux économistes
01:13:08indépendants
01:13:08chargés d'évaluer
01:13:09précisément
01:13:10les effets
01:13:10de l'encadrement
01:13:11devait nous être
01:13:12remis cet automne.
01:13:14Nous savons désormais
01:13:15qu'il n'arrivera pas
01:13:15avant le printemps
01:13:162026.
01:13:17Nous le regrettons.
01:13:18Ce rapport
01:13:19devait nourrir le débat,
01:13:20objectiver les effets,
01:13:22mesurer les impacts réels.
01:13:23C'est une étape
01:13:24indispensable
01:13:25avant de prendre
01:13:26une décision définitive
01:13:27sur le devenir
01:13:28du dispositif.
01:13:29Votre proposition
01:13:30de loi
01:13:31va au-delà
01:13:31de l'encadrement
01:13:32des loyers
01:13:32et propose également
01:13:33à l'article 2
01:13:34d'explorer les congés
01:13:35pour ventes
01:13:35qui parfois
01:13:36peuvent paraître abusifs.
01:13:38La première version
01:13:39du texte
01:13:39nous semblait
01:13:39trop exigeante
01:13:40et vous avez bien
01:13:41voulu revoir
01:13:42les dispositions
01:13:43en assouplissant
01:13:44le dispositif.
01:13:45Cela nous semble
01:13:45plus équilibré.
01:13:47En conclusion,
01:13:48concernant l'encadrement
01:13:48des loyers,
01:13:49trois chemins
01:13:50s'offrent à nous.
01:13:51Arrêter,
01:13:52prolonger
01:13:52ou pérenniser
01:13:53en décentralisant.
01:13:55Aucun n'est parfait.
01:13:56Chacun comporte
01:13:57des risques.
01:13:58Notre groupe
01:13:58est partagé
01:13:59sur le sujet
01:14:00mais nous portons
01:14:00quelques convictions
01:14:01simples.
01:14:02Protéger les locataires,
01:14:04ne pas décourager
01:14:04les investisseurs
01:14:05et laisser les territoires
01:14:07agir là où les tensions
01:14:08sont réellement identifiées.
01:14:10Nous attendons donc
01:14:11beaucoup de ce débat.
01:14:12Je vous remercie.
01:14:14Monsieur le Président,
01:14:15Monsieur le Ministre,
01:14:17Monsieur le Rapporteur,
01:14:18collègues,
01:14:19nous examinons
01:14:20aujourd'hui un texte
01:14:21qui prétend
01:14:22restaurer la confiance
01:14:23et l'équilibre
01:14:24dans les rapports
01:14:25locatifs.
01:14:26Un beau titre,
01:14:27oui,
01:14:28mais derrière
01:14:28un contenu tiède
01:14:30très éloigné
01:14:31de l'urgence sociale
01:14:32et de la réalité
01:14:33de la crise du logement
01:14:34que traverse notre pays.
01:14:36L'encadrement
01:14:37des loyers
01:14:37arrive à expiration,
01:14:40à échéance
01:14:40en 2026.
01:14:42Il faudrait,
01:14:43dès maintenant,
01:14:44le pérenniser,
01:14:45le généraliser
01:14:46et surtout
01:14:47le renforcer.
01:14:49Car chacun sait,
01:14:50aujourd'hui,
01:14:52ce dispositif
01:14:53est trop limité,
01:14:54trop fragile,
01:14:55trop contourné
01:14:56pour protéger
01:14:57sérieusement
01:14:58les locataires
01:14:59face à la spéculation
01:15:01et à l'explosion
01:15:02des loyers.
01:15:04Depuis 40 ans,
01:15:06les loyers
01:15:06augmentent en continu.
01:15:08Où va-t-on
01:15:09s'arrêter ?
01:15:10Alors que le logement
01:15:11représente
01:15:12le premier poste
01:15:13de dépense
01:15:13dans un ménage,
01:15:15la hausse des loyers
01:15:16continue
01:15:16d'étouffer
01:15:17le pouvoir d'achat
01:15:19des Français
01:15:19et des Françaises.
01:15:21Et nous,
01:15:22nous serions
01:15:22censés nous contenter
01:15:23d'un texte
01:15:24au milieu du guet.
01:15:27Le Parti Socialiste
01:15:28tente,
01:15:28une fois encore,
01:15:29de ménager
01:15:30la chèvre et le chou
01:15:31et donc de concilier
01:15:32l'inconciliable.
01:15:34Un peu de social
01:15:35pour l'affichage,
01:15:36beaucoup de concessions
01:15:37pour ne pas froisser
01:15:38les propriétaires.
01:15:39Résultat,
01:15:40un compromis mou
01:15:41qui n'apporte
01:15:42aucune réponse
01:15:43à la hauteur
01:15:44de la crise.
01:15:45La preuve,
01:15:47vous maintenez
01:15:48le complément
01:15:49de loyer
01:15:49jusqu'à 20%
01:15:50au-delà
01:15:51du loyer majoré.
01:15:54En clair,
01:15:54c'est quoi cette combine ?
01:15:55Vous permettez
01:15:56des loyers 44%
01:15:58au-dessus
01:15:59du loyer médian.
01:16:00Donc,
01:16:01dans une ville
01:16:01où le loyer médian
01:16:02est à 1 000 euros,
01:16:04on pourrait encore
01:16:05facturer
01:16:051 440 euros
01:16:07de loyer.
01:16:08C'est gigantesque,
01:16:10insoutenable
01:16:11et bien sûr
01:16:11injuste.
01:16:12Ce texte,
01:16:15orné d'un texte
01:16:16criant le compromis,
01:16:18regarde le problème
01:16:19mais n'ose jamais
01:16:20affronter les intérêts
01:16:21qui le provoquent.
01:16:23Il reconnaît
01:16:24l'urgence
01:16:24mais n'assume pas
01:16:26les moyens
01:16:26d'y répondre.
01:16:28Le logement
01:16:29n'est pas un bien
01:16:29comme un autre.
01:16:31Il est la condition
01:16:32de l'accès
01:16:32à tous les autres droits.
01:16:34Quand le marché
01:16:34déraille,
01:16:36c'est la vie entière
01:16:37des gens
01:16:37qui basculent.
01:16:39Garantir le droit
01:16:39au logement,
01:16:40c'est la base
01:16:41de tout dans une vie.
01:16:44Et pourtant,
01:16:45lorsque quelqu'un
01:16:46dort dehors,
01:16:47vous préférez
01:16:48détourner le regard.
01:16:50Préférant agir,
01:16:51Monsieur le ministre,
01:16:52pour les intérêts
01:16:53de votre cabinet,
01:16:54ça vaut le coup
01:16:55finalement,
01:16:56belle prime
01:16:56de fin d'année.
01:16:58La droite
01:16:58et la Macronie
01:17:00nous expliquent
01:17:00que l'encadrement
01:17:01des loyers
01:17:02décourage
01:17:03les propriétaires.
01:17:05Traduction,
01:17:05ils ne peuvent plus
01:17:06louer à des prix
01:17:07extravagants.
01:17:09Quel drame
01:17:09absolu,
01:17:10j'en suis bien sûr
01:17:11toute émue.
01:17:13Vous vous préoccupez
01:17:14davantage du confort
01:17:16des multipropriétaires
01:17:17que du sort
01:17:18des 15 millions
01:17:19de personnes
01:17:19qui sont mal logées,
01:17:21des 350 000 personnes
01:17:22qui dorment à la rue.
01:17:24Et les faits
01:17:25vous contredisent.
01:17:27La pure,
01:17:28la montrée,
01:17:28l'encadrement
01:17:29des loyers
01:17:30ne baisse pas
01:17:31le nombre
01:17:31de loyers
01:17:32en location.
01:17:33Maintenant,
01:17:33regardez-vous bien
01:17:34dans cet hémicycle
01:17:35qui défend
01:17:36les multipropriétaires
01:17:37qui vivent
01:17:37de la rente
01:17:38et qui défend
01:17:39le peuple.
01:17:40Nous le disons
01:17:41clairement,
01:17:42il ne faut pas seulement
01:17:43stabiliser les loyers,
01:17:44il faut les baisser
01:17:45durablement.
01:17:48Combien de jeunes
01:17:49sont entassés
01:17:50dans des chambres
01:17:51de bonnes ?
01:17:52Combien de travailleurs
01:17:53condamnés
01:17:53à des trajets
01:17:54interminables
01:17:55parce qu'ils ne trouvent
01:17:56plus de logements
01:17:56à côté de leur emploi ?
01:17:58Combien de familles
01:17:59coincées
01:18:00dans des logements
01:18:01insalubres
01:18:02ou surpeuplés ?
01:18:03Combien de personnes
01:18:04dorment dehors
01:18:05dans le pays
01:18:07qui se dit
01:18:08la patrie
01:18:08des droits
01:18:09de l'homme ?
01:18:11Nous voulons
01:18:12un encadrement
01:18:13des loyers
01:18:13généralisés,
01:18:15permanents
01:18:16et sans complément
01:18:16de loyer.
01:18:18Nous voulons
01:18:18en zone tendue
01:18:19un encadrement
01:18:20à la baisse.
01:18:21Nous voulons
01:18:22mettre fin
01:18:22à la folie spéculative.
01:18:25C'est le sens
01:18:25de la loi
01:18:26que nous avons déposée
01:18:27avec mes collègues
01:18:28insoumis.
01:18:29Parce qu'aujourd'hui,
01:18:30l'encadrement
01:18:31des loyers
01:18:32est une passoire.
01:18:33Un propriétaire
01:18:34sur quatre
01:18:35ne le respecte pas
01:18:35à Bordeaux,
01:18:36un propriétaire
01:18:37sur trois
01:18:38ne le respecte pas
01:18:39à Lyon
01:18:39ni à Paris.
01:18:41Mais pourquoi
01:18:41les propriétaires
01:18:42ne respectent pas
01:18:43majoritairement
01:18:44l'encadrement
01:18:44des loyers ?
01:18:46Peut-être
01:18:46parce qu'il n'y a
01:18:47rien pour contraindre
01:18:48les propriétaires
01:18:49à respecter
01:18:50l'encadrement
01:18:50des loyers.
01:18:52Et vous allez me dire,
01:18:53parce que vous êtes
01:18:53bien sûr très prévisible,
01:18:55vous vous attaquez
01:18:56toujours aux propriétaires.
01:18:58Rappelons ici
01:18:59qui sont les propriétaires.
01:19:00Les 3,5%
01:19:02de personnes
01:19:02qui détiennent
01:19:0350%
01:19:04du parc locatif
01:19:05dans notre pays.
01:19:07En réalité,
01:19:08ce sont eux
01:19:08qui tiennent
01:19:09les clés du marché
01:19:10et vous refusez
01:19:11de les affronter.
01:19:12Mais l'histoire
01:19:13nous apprend une chose,
01:19:14quand un peuple
01:19:15ne peut plus
01:19:16se loger,
01:19:18il se soulève.
01:19:18Merci madame la députée.
01:19:23La discussion générale
01:19:24est close.
01:19:25Monsieur le rapporteur.
01:19:28Merci monsieur le président.
01:19:30Quelques commentaires
01:19:31suite aux prises
01:19:32de parole
01:19:33des uns et des autres.
01:19:34Monsieur le ministre,
01:19:35vous citez
01:19:36plusieurs études,
01:19:38certaines qui disent,
01:19:41qui se montrent
01:19:41plutôt favorables
01:19:42dans le résultat
01:19:43à l'encadrement
01:19:43des loyers
01:19:44qui s'appuient
01:19:45sur des données
01:19:45claires,
01:19:46objectives et définies.
01:19:47Vous citez par contre
01:19:48l'étude Clameur
01:19:49qui critique,
01:19:50qui apporte un regard
01:19:51critique sur l'encadrement
01:19:52des loyers,
01:19:52sauf que cette étude
01:19:53n'a jamais publié
01:19:54ni ses données
01:19:55ni sa méthodologie
01:19:57ce qui pose
01:19:57un problème scientifique
01:19:58pour croire
01:19:59en cette restitution.
01:20:02Vous me dites aussi
01:20:03que dans le texte,
01:20:04toutes les communes
01:20:05pourront mettre en oeuvre
01:20:05sans aucun critère.
01:20:07Je suis désolé
01:20:07de vous dire
01:20:07que c'est faux
01:20:08parce qu'il s'agira
01:20:09des communes
01:20:09qui sont en zone tendue
01:20:11plus les communes
01:20:12qui répondent
01:20:12aux critères
01:20:13de déstabilisation
01:20:14du marché locatif
01:20:15qui est la même écriture
01:20:17que nous avons votée
01:20:18de façon extrêmement majoritaire
01:20:19au moment de l'examen
01:20:20de la PPL
01:20:21sur l'encadrement
01:20:22des meublés
01:20:24de tourisme
01:20:24qui était validé
01:20:25par la DHUP.
01:20:27Vous parlez de dialogue
01:20:28entre les collectivités
01:20:29et l'Etat
01:20:30plutôt que ce texte,
01:20:32mais que fait-on
01:20:33quand une commune
01:20:34ou plusieurs communes
01:20:35ont demandé,
01:20:36ont rempli
01:20:36l'ensemble des cases
01:20:37et des critères
01:20:37que vous citiez
01:20:38et qu'un ministre
01:20:39parfois très ou trop dogmatique
01:20:40refuse de signer
01:20:42tout décret
01:20:43par son simple avis
01:20:45alors que la loi
01:20:46permet à ces communes
01:20:48d'y accéder.
01:20:49Enfin,
01:20:50vous dites que
01:20:50je permettrai
01:20:51l'encadrement des loyers
01:20:53sans observatoire
01:20:54des loyers.
01:20:55C'est faux
01:20:55car l'observatoire
01:20:57sera toujours obligatoire
01:20:58pour que les communes
01:20:59puissent accéder
01:20:59à l'encadrement des loyers.
01:21:01Monsieur Gosselin,
01:21:02vous dites que
01:21:02l'encadrement des loyers
01:21:03entraîne
01:21:04les propriétaires
01:21:06à retirer
01:21:07leurs biens
01:21:08du marché.
01:21:09Il faudra
01:21:09me présenter
01:21:10un propriétaire
01:21:11qui préfère toucher zéro
01:21:12en fermant son loyer
01:21:14en fermant son appartement
01:21:16plutôt
01:21:17que d'avoir un revenu.
01:21:18Et surtout,
01:21:19je pense que
01:21:19je sais que vous avez pris
01:21:21ce texte à la volée
01:21:22donc je pense que
01:21:22vous n'avez pas été
01:21:23dans le fond des choses.
01:21:25Le loyer de référence
01:21:26est le loyer
01:21:27qui est pratiqué
01:21:29à l'instant T.
01:21:31Donc ça voudrait dire
01:21:31que tous ces collègues
01:21:32propriétaires autour
01:21:33pratiquent un loyer
01:21:34en dessous du marché.
01:21:35Non,
01:21:35le loyer qui est pratiqué
01:21:36dans l'encadrement
01:21:37des loyers
01:21:37correspond au loyer
01:21:39du marché.
01:21:41Et je vous le dis,
01:21:41l'offre diminue
01:21:43partout,
01:21:44pas que dans les communes
01:21:45qui pratiquent
01:21:45l'encadrement des loyers.
01:21:46Elle est même
01:21:46encore plus forte ailleurs,
01:21:48notamment à Nice
01:21:49chez le président
01:21:50Éric Ciotti.
01:21:51Donc oui,
01:21:52l'offre locative
01:21:53baisse partout
01:21:54et elle n'est pas
01:21:54du fait de l'encadrement
01:21:55des loyers.
01:21:57Monsieur Cosson,
01:21:58vous nous dites
01:21:59qu'il est urgent
01:22:00d'attendre.
01:22:02Vous savez comme moi
01:22:02pour avoir porté
01:22:03un certain nombre de textes
01:22:04que la navette parlementaire
01:22:05se perd parfois
01:22:06dans de nombreux
01:22:07d'obscurs couloirs.
01:22:09Donc commençons
01:22:10aujourd'hui.
01:22:11Et oui,
01:22:11il y aura un rapport
01:22:12du gouvernement
01:22:13qui était,
01:22:13comme l'a dit
01:22:13Annaïc Le Meur,
01:22:14censé arriver
01:22:15des économistes
01:22:16en novembre.
01:22:18On est en décembre,
01:22:18on l'attend toujours.
01:22:19Donc vaut mieux
01:22:20parer au plus efficace,
01:22:22commencer aujourd'hui
01:22:23avant de se retrouver
01:22:24pied au mur,
01:22:25dos au mur.
01:22:26Et surtout,
01:22:26je vous dirais,
01:22:27il y avait les mêmes
01:22:28observations au début
01:22:29sur la régulation
01:22:30des meublés de tourisme.
01:22:31Beaucoup de monde
01:22:31ici disaient
01:22:32oui, mais on n'a pas
01:22:33d'études,
01:22:33on ne peut pas savoir,
01:22:34on ne peut pas avancer.
01:22:35Au final,
01:22:35il y a eu une quasi-unanimité
01:22:36sur ce texte,
01:22:37même sans études,
01:22:38parce que ça a été prouvé
01:22:38sur les territoires
01:22:40que ça fonctionnait.
01:22:43Et je le souligne,
01:22:44et le camarade Peu l'a dit,
01:22:46il ne s'agit pas
01:22:46d'une généralisation,
01:22:48il ne s'agit pas
01:22:49de donner à toutes les communes
01:22:49la capacité de le faire,
01:22:50comme je l'ai dit au ministre,
01:22:51ce sont les communes
01:22:52en zone tendue
01:22:53et les communes justifiantes
01:22:54d'un déséquilibre
01:22:55sur le marché locatif
01:22:55qui pourront le mettre
01:22:56si elles le souhaitent.
01:22:58Monsieur Jolivet,
01:22:59je vous rejoins
01:23:00sur le fait que
01:23:01le cœur du problème,
01:23:02c'est la question
01:23:02de la production.
01:23:03Je crois que depuis 2022,
01:23:04avec mon groupe,
01:23:05nous appelons à une vraie loi
01:23:06de programmation
01:23:07sur le logement.
01:23:08Et je crois que,
01:23:08monsieur Jolivet,
01:23:09vous appartenez
01:23:10à ceux qui ont dirigé
01:23:11ce pays depuis 2017
01:23:12et qui ont provoqué
01:23:13l'effondrement de la production.
01:23:14Je crois avoir été
01:23:15parmi les parlementaires,
01:23:17si ce n'est l'un des seuls
01:23:19parmi vous,
01:23:21à avoir proposé
01:23:22la prime au bair bâtisseur
01:23:23qui permet justement
01:23:24au maire
01:23:25de relancer la production.
01:23:26J'attends encore
01:23:27le soutien du bloc macroniste
01:23:28pour relancer la production
01:23:29sur ce sujet-là.
01:23:32Madame Belouassa,
01:23:34chérifi,
01:23:36mon objectif
01:23:37sur ce texte,
01:23:39il est d'aller au bout,
01:23:40d'apporter une vraie réponse
01:23:41aux collectivités
01:23:42et pas de vendre
01:23:44un texte maximaliste
01:23:45qui,
01:23:45pour se faire plaisir ici,
01:23:47mais qui n'aura
01:23:47aucune chance
01:23:48d'être voté
01:23:49de façon définitive
01:23:51avant novembre
01:23:522026.
01:23:54Mais il existe
01:23:55le Sénat,
01:23:55monsieur Coulombe ?
01:23:57On fait comment ?
01:23:58On fait comment ?
01:23:59On attend les prochaines
01:24:00sénatoriales
01:24:00et de Renaud-le-Vénée.
01:24:01Moi, je veux agir
01:24:02tout de suite.
01:24:03Je veux agir
01:24:04tout de suite
01:24:04pour les locataires
01:24:05et ne pas leur vendre
01:24:06du rêve
01:24:06avec un texte
01:24:07qui est uniquement
01:24:07adopté dans une seule niche
01:24:09et qui n'aura pas
01:24:09de vie derrière.
01:24:10Et je ne comprends pas
01:24:11vos attaques
01:24:11parce que je crois
01:24:12que sur la question
01:24:13du logement,
01:24:14on travaille de façon
01:24:14assez consensuelle
01:24:15jusqu'à présent.
01:24:17Et pour vous répondre
01:24:18une dernière fois
01:24:19sur la question
01:24:19du complément de loyer,
01:24:21ce texte permet
01:24:22de l'encadrer
01:24:22et si on enlève
01:24:23le complément de loyer,
01:24:24madame Belouassa,
01:24:25chérifi,
01:24:26le texte sera
01:24:27inconstitutionnel.
01:24:29Le texte sera
01:24:29inconstitutionnel
01:24:30et les 20%,
01:24:31c'est la demande
01:24:32des associations
01:24:34de locataires.
01:24:35Donc, j'espère
01:24:35pouvoir continuer
01:24:36de travailler
01:24:36avec vous correctement.
01:24:37Enfin, et pour finir,
01:24:40messieurs, dames
01:24:40de l'extrême droite,
01:24:41vous parlez toujours
01:24:44de rendement
01:24:45des propriétaires,
01:24:47de ceux qui doivent
01:24:48faire de l'argent
01:24:48sur le dos des locataires.
01:24:49Vous ne parlez jamais
01:24:50des locataires
01:24:51qui sont des classes populaires
01:24:53et des classes moyennes
01:24:53que vous prétendez défendre.
01:24:55Depuis 2022
01:24:56que je siège ici,
01:24:57vous n'avez fait
01:24:57aucune proposition.
01:24:59Zéro proposition
01:25:00sur la question
01:25:01du logement.
01:25:02Vous ne faites
01:25:02que dénoncer
01:25:03sans jamais
01:25:04rien proposer.
01:25:05Aucun texte
01:25:06inscrit dans votre niche
01:25:07sur la question
01:25:08du logement.
01:25:09Donc, vous,
01:25:09hypocrisie,
01:25:10vous pouvez vous la garder
01:25:11et je vous rappelle
01:25:12que oui,
01:25:13nous, au groupe socialiste
01:25:14mais aussi,
01:25:14effectivement,
01:25:15à ce moment-là
01:25:15avec des autres
01:25:16collègues de gauche,
01:25:17nous avons permis
01:25:18l'adoption de mesures
01:25:19pour relancer la production.
01:25:20On ne vous a pas vu
01:25:20sur ce sujet-là.
01:25:22Sur l'appel
01:25:22à cession,
01:25:23absent.
01:25:24Sur la baisse
01:25:24des impôts
01:25:25pour les propriétaires,
01:25:26les petits propriétaires
01:25:27bailleurs,
01:25:27pas un mot.
01:25:28Donc, vos histoires,
01:25:29gardez-les pour vous.
01:25:31Sur ce,
01:25:33j'espère que nous allons
01:25:33pouvoir avancer
01:25:34sur ce texte,
01:25:35permettre son adoption
01:25:36ici puis au Sénat
01:25:37dans la manière
01:25:38la plus efficace possible
01:25:39et je le redis,
01:25:40monsieur le ministre,
01:25:41n'utilisez pas cet argument
01:25:42du rapport
01:25:42qui était censé arriver
01:25:43plus tôt que
01:25:44ce qui n'est prévu
01:25:45aujourd'hui.
01:25:46Nous ajouterons
01:25:47les nécessités à faire
01:25:48pour que ce texte
01:25:49aille au bout
01:25:50et permette aux locataires
01:25:51de vivre dignement
01:25:52et aux propriétaires
01:25:54de continuer à investir
01:25:56pour loger la France
01:25:57telle qu'elle est.
01:25:58L'Assemblée nationale
01:25:58a adopté
01:25:59à une large majorité
01:26:01une proposition de loi
01:26:02pour rendre pérenne
01:26:04le dispositif
01:26:05d'encadrement
01:26:06des loyers en France.
01:26:08Adoption par 105 voix
01:26:10et 56 contre,
01:26:12contre l'avis
01:26:13du gouvernement
01:26:14qui souhaitait attendre
01:26:15les résultats
01:26:15d'un rapport
01:26:17d'évaluation
01:26:17sur ce dispositif.
01:26:19La séance est levée.
01:26:21Très bonne suite
01:26:21de programmes
01:26:22sur LCP.
01:26:23A bientôt.
01:26:23Sous-titrage Société Radio-Canada
01:26:27Sous-titrage Société Radio-Canada
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