- il y a 1 heure
Un déjeuner partagé avec Éric Martineau, député "Les démocrates" de la Sarthe pour parler de la grippe aviaire dont le risque est passé de modéré à élevé.
Focus également sur les robots qui débarquent dans les fermes pour remplacer les agriculteurs dans les tâches les plus pénibles. Alors, à quoi ressemblera demain le métier d'agriculteur ?
Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.
Focus également sur les robots qui débarquent dans les fermes pour remplacer les agriculteurs dans les tâches les plus pénibles. Alors, à quoi ressemblera demain le métier d'agriculteur ?
Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.
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00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Politique à table.
00:22Vous avez bien sûr réservé la meilleure table du PAF, alors installez-vous tranquillement pour déguster notre cuisine fusion entre politique et gastronomie.
00:30Que nous avons le plaisir de partager aujourd'hui avec Eric Martineau. Bonjour. Bonjour. Bonjour Eric Martineau. Bonjour. Et bonjour à vous Jean-Pierre Montanel. Bonjour Valérie.
00:36Eric Martineau, s'il y a bien un invité qui répond parfaitement à l'ambition de cette émission, c'est vous, vous le député agriculteur.
00:44Si l'on presse votre mandat et votre métier, on obtient donc du jus de Politique à table, un nectar qui sentirait la pomme évidemment,
00:52puisque depuis 1990, vous vous baladez dans les allées des hectares de vergers dont vous avez hérité après quatre générations d'arboriculteurs avant vous.
01:03Une exploitation familiale qui fait grandir des pommes bio dans le sud de la Sarthe.
01:08Une vingtaine de variétés à bichonner tout en s'investissant dans la politique, là aussi avec un P majuscule comme celui de vos pommes.
01:16D'abord conseiller municipal en 2001, puis maire de la ville de Chenu en 2020.
01:22Vous devenez député de la troisième circonscription de la Sarthe en 2022 et siégé depuis sur les bancs du groupe Les Démocrates.
01:28Un mandat que vous mettez au service de vos deux passions, tiens, encore un P.
01:33Membre de la commission des lois, vous êtes également secrétaire du groupe d'études sur la ruralité,
01:38membre des groupes d'études sur la filière brassicole et celui de la gastronomie, des métiers de bouche et des arts de la table.
01:45Ça tombe vraiment bien, comme une pomme bien mûre, bien sûr.
01:49Et on se régale déjà avec le menu que vous avez choisi pour nous aujourd'hui, n'est-ce pas Jean-Pierre ?
01:54Oui, avec du boudin blanc, avec une purée de pommes de terre et en dessert une tarte aux pommes, façon tatin.
02:00Fin octobre, le niveau de risque pour la grippe aviaire a officiellement été déplacé de modéré à élevé sur l'ensemble du territoire métropolitain.
02:10On y reviendra dans le dessous des plats.
02:11Dans les pieds d'emploi, les robots débarquent dans les fermes pour remplacer les paysans dans les tâches les plus pénibles.
02:18Alors à quoi ressemblera demain le métier d'agriculteur ? Reportage à suivre.
02:22Voilà pour le menu. Alors maintenant, on passe à table avec cuisine et confidence.
02:26Éric Martineau, après avoir vu votre menu, je n'ai qu'une seule chose à vous dire, Jacques Chirac sort de ce corps.
02:40Alors pas le Chirac, président de la République, ni non plus la grande figure du RPR, mais l'homme de Corrèze, le rural, qui a les pieds dans la boue, qui serre la main des paysans et qui tâte le derrière des vaches,
02:50et se régale à toute heure d'une tête de veau, comme vous, du boudin blanc, en entonnant devant les convives rassemblés pour le banquet du village,
02:58« Tiens, voilà du boudin ! »
03:00Oui, Jacques Chirac sort de ce corps.
03:02Lui, l'amoureux des pommes qui le revendiquait.
03:04« Je suis un mangeur de pommes, comme vous, le producteur de pommes.
03:07La pomme est un fruit sympathique et je l'observe tous les jours. »
03:10Vous auriez pu le dire, et pourtant, c'est du Chirac dans le texte.
03:14Oui, Éric Martineau, je vous le jure, vous ne passerez pas pour un guignol à l'Assemblée en ressuscitant le célèbre slogan qui vous colle désormais à la peau,
03:22« Mangez des pommes ! »
03:23Histoire de donner un coup de booster à votre groupe modem dans la campagne en cas de dissolution.
03:27Seul bémol, avant votre tarte aux pommes, vous avez avec votre boudin aussi exigé des pommes, mais des pommes de terre,
03:35alors que les pommes fruits auraient été parfaites, non, pour accompagner ce boudin ?
03:39Oui, oui et non.
03:40Monsieur pommes, dit.
03:41Mais parce qu'on ne peut pas manger que des pommes, même si je peux vous faire un déjeuner ou un dîner entier,
03:46entrer avec des pommes, plat en consistance, oui, et puis un dessert à base de pommes, ça c'est vrai.
03:53Mais je vous avoue que là devant moi, j'ai mon plat préféré.
03:57Ah, super !
03:58Très sincèrement, si on me disait « tu vas mourir dans… »
04:01Ah ben non, pas de suite.
04:02Mais si jamais…
04:03Le condamné à mort, par exemple, son dernier repas, ce serait un boudin blanc avec une purée de pommes,
04:09pommes de terre et une tarte aux pommes.
04:10Alors vous savez quoi ? On va la goûter justement cette assiette, vous allez nous dire surtout si c'est votre plat préféré,
04:15si c'est comme vous l'aimez, si c'est comme vous le préparez peut-être vous-même à la maison ?
04:20Alors oui et non.
04:21Alors pourquoi ?
04:22Alors déjà, pourquoi le boudin blanc et le boudin blanc ?
04:25Ça aurait pu être un boudin noir aux pommes, mais parce que c'est un peu ma madeleine de Proust,
04:30si vous me demandez, où dans mon village, il y avait une boucherie qui s'appelait la Boucherie Pascalou.
04:34Enfant, on allait dans cette boucherie et il y avait Jeannot qui faisait du boudin blanc.
04:41Ok.
04:42Et pour vous dire l'anecdote, il en fait toujours un petit peu, comme ça, parce qu'aujourd'hui maintenant il est bien en retraite,
04:46ce monsieur, il y a déjà longtemps.
04:48On le salue, comme pardon, on salue aussi le Bourbon, le restaurant Le Bourbon qui nous a concocté ce plat délicieux.
04:55Et donc c'était, je ne sais pas, j'en garde un super souvenir et si vous me demandez,
04:59il ne se passe pas une semaine de mon année où je ne mange pas de boudin blanc.
05:03C'est vrai ?
05:03Oui, je me fais même rouspéter quand je rentre chez moi, parce que si je fais forcément les courses, je vais ramener du boudin blanc.
05:09Du boudin blanc ?
05:10Oui, c'est obligé.
05:11Pourtant pour les puristes, le vrai boudin, honnêtement, c'est le boudin avec du sang et des oignons, c'est ça le boudin noir, non ?
05:17Fimerez-vous que c'est la première fois en 5 ans qu'on fait cette émission, qu'on a du boudin blanc.
05:21Ah oui ?
05:22Ah oui, c'est pas quelque chose...
05:24Non, parce que c'est un repas de fête, alors souvent c'était servi dans les repas de fête,
05:29mais je trouve que c'est tellement bon, que pourquoi le manger uniquement pendant les fêtes ?
05:32Et alors on est d'accord qu'il n'y a donc pas une goutte de sang, pas un gramme de viande ?
05:38Ah oui, il y a de la viande.
05:39Ah, il y a de la viande ça même ? Il y a du gras ?
05:42Il y a un peu de gramme, mais il y a de la viande blanche.
05:44Oui, c'est surtout de la viande blanche, il n'y a pas de sang.
05:45Alors, parce que le boudin blanc, il peut être fait aussi à base de mie de pain et de lait, aussi simplement.
05:50Ah non, il rajoute aussi souvent de la volaille, du porc, enfin, selon les...
05:55Alors il y a aussi des boudins blancs, mais on en parlait tout à l'heure dans Trois choses à savoir,
05:57il y a aussi du boudin blanc avec du poisson, notamment des Antilles.
06:01Ils ont des chers blanches et ils font ce boudin, mais effectivement, vous avez raison aussi,
06:05il agglomère un peu de lait, de pain pour lui donner un peu de consistance.
06:08Et on le met dans un boyau, d'où son nom de boudin, parce qu'autrement, ça n'a rien à voir avec le boudin.
06:13Exactement.
06:13Il y a du sang chaud, du sang qui vient quand on vient de tuer le cochon.
06:16Oui.
06:17Alors, vous aimez quand même le boudin noir ?
06:19Oui.
06:20Ah bah oui, oui, oui.
06:20Je ne suis pas vraiment délicat, je mange un peu de tout, il n'y a aucun problème, je suis omnivore.
06:26Vous mangez tout, et même des spécialités de la Sarthe, vous nous avez rappelé des rillettes, évidemment.
06:31C'est normal.
06:31Alors expliquez-nous, ces rillettes de bercer.
06:34Oui, alors les rillettes du Mans, donc là, elles viennent de chez Monsieur Lehoux, voilà, qui est reconnue parmi les meilleures rillettes de la Sarthe.
06:42Donc j'ai demandé à une de mes collaboratrices de m'en rapporter ici pour l'émission.
06:45Ah bah là, il faut y goûter.
06:47Pour un petit morceau de pain.
06:48Et on va les goûter, bien sûr.
06:50On va goûter ces rillettes.
06:51Moi, j'adore ça, les rillettes.
06:52Alors là, je vais vous dire.
06:53Et si vous me demandez, c'est quelque chose que j'ai toujours dans mon réfrigérateur.
06:56Les rillettes aussi ?
06:57Toujours.
06:58Ah, c'est bien, on vient de manger chez vous.
07:00Mais parce que quand vous êtes un vrai sartois, enfin, un bon sartois...
07:04C'est à la rillette dès le matin, hein ?
07:05Oui, bah oui, alors il y a des fois, il y a des choses...
07:08Ah bah oui, ça fait des yeux ensuite dans le café, des petits yeux de gras dans le café.
07:12Le mieux que j'ai fait, c'est au salon de l'agriculture, l'omelette aux rillettes.
07:15Je vous promets que ça vous tient le corps.
07:17Ça n'a pas été mauvais ?
07:17Oui, c'est un petit peu gras, je dois avouer que j'ai eu un peu de mal à digérer.
07:22Mais honnêtement, c'était sympa.
07:24Et en tant que député, c'est aussi normal qu'on mette en avant nos bons produits de terroir.
07:30Bien sûr.
07:31Et lorsque vous avez, enfin, que vous n'avez pas trop le temps ou quoi que ce soit, même le soir...
07:36Merci, ça se passe comme ça, la rillette.
07:38La nuit, quand on rentre après les séances, où quelquefois on n'a pas eu le temps de dîner dans la tranche de pause à l'Assemblée Nationale,
07:45je prends le pot de rillette qui est dans mon réfrigérateur, vers minuit, une heure du matin, ça m'arrive régulièrement.
07:51Oui, mais ça tient un peu, je comprends très bien.
07:54Je voulais revenir un petit peu sur votre parcours, qu'on a un peu...
07:56Alors, j'avais juste une question sur la rillette, quand même.
07:58Bien sûr.
07:58Excusez-moi, Valérie, mais la rillette de Tours, la rillette du Mans, en deux mots, quelle est la meilleure ?
08:02Parce qu'il y a une grosse bagarre.
08:03Ah, la différence...
08:04D'autant plus que moi, j'habite juste à la frontière entre la Touraine et la Sarthe.
08:09Ma petite commune, c'est Chenu, un petit village de 450 habitants.
08:13Je les salue, nos habitants.
08:15À mi-chemin entre Le Mans et Tours.
08:17Donc, il y a toujours cette rivalité de savoir où sont les meilleures.
08:20Est-ce que c'est les rillettes de Toursaine et les rillettes de la Sarthe ?
08:23Bon, moi, je dis que les rillettes du Mans sont très, très bonnes.
08:26Celles de Toursaine, elles sont un petit peu moins grasses.
08:28C'est vrai, mais c'est un peu plus sec.
08:31Alors, elles sont délicieuses.
08:31On me dit même dans l'oreillette qu'il y aurait un distributeur de rillettes.
08:34Exact, c'est vrai, c'est vrai.
08:36Comment ça, expliquez-moi ?
08:37Pour les accros ?
08:38Oui, mais oui.
08:40À toute heure, nuit et jour, vous êtes en panne.
08:42Vous allez...
08:42Parce que je les confonds tout le temps, mais c'est Saint-Pierre et Saint-Vincent.
08:46Mais là, c'est Saint-Vincent-du-Lerouet.
08:47OK.
08:47Voilà.
08:48Et vous allez face à l'église.
08:49Il y a un distributeur de rillettes.
08:52Et donc, oui, honnêtement, je sais que Clara est allée les chercher comme ça.
08:56Votre collaboratrice.
08:57Oui, ma collaboratrice qui m'accompagne.
08:58On la salue aussi.
08:59Oui, tout à fait.
09:00En face de la clinique cardiologique comme ça, quand...
09:02Ah, si jamais, il y a un petit problème.
09:03Non, non, non, non.
09:04Non, évidemment, à manger avec modération.
09:06Oui, voilà, c'est ça.
09:07Je voulais revenir sur votre parcours, notamment parce que j'ai lu que, pour vous, ce n'était
09:12pas une évidence de reprendre la ferme.
09:15Expliquez-moi.
09:16Ce n'était pas...
09:17Parce que, voilà, moi, je vous ai présenté comme ce député agriculteur qui reprend après
09:23quatre générations cette arboriculture.
09:27Mais ce n'était pas si évident pour vous.
09:28Non, c'est vrai.
09:29Pourquoi ?
09:29Pourquoi ? Parce que, alors, j'ai eu un parcours de vie, je salue mes aïeux, ceux
09:35qui m'ont éduqué, bien élevé.
09:37J'ai eu la chance de vivre dans un univers très féminin, c'est-à-dire mon arrière-grand-mère
09:41qui possédait la ferme avec ma grand-mère et mes parents ont divorcé et donc maman
09:47s'est très bien occupée de moi.
09:48Donc, j'ai eu un univers très féminin autour de moi qui, pour eux, pour elle, le plus
09:54important, c'était quand même les études, le savoir, la connaissance, la culture, la
09:59musique.
10:00J'avais un grand-père musicien et donc, je passais tout mon temps libre, enfin, c'était
10:05la scolarité avec ma maman, c'était hyper important.
10:08Lire, pour ma grand-mère, c'était les bases de découvrir la littérature.
10:13Ma grand-mère lisait Stendhal, par exemple, Le Roucher et le Noir, c'était un de ses
10:16livres préférés et elle m'étonnait alors qu'ils étaient agriculteurs, agricultrices.
10:21Donc, toutes ces femmes ne vous ont pas poussé, conduit à reprendre la ferme ?
10:26Surtout à être libre, indépendant, soi-même, répondre quand même à des codes parce que
10:32j'ai eu, oui, une belle éducation.
10:34Je ne crache pas dans la soupe.
10:36En plein petit village, je n'ai pas eu une enfance malheureuse, mais très bien élevée,
10:42stricte, ça ne rigolait pas tous les jours.
10:45Mais j'allais à la musique, par exemple, j'ai appris la musique.
10:47Pendant dix ans, j'ai fait du sexe au ténor, à l'Harmonie du Lude, M. Dayan, qui m'a
10:52appris la musique pendant dix ans.
10:54Mais alors, qu'est-ce qui vous a conduit, à un moment donné, à vous dire, ok, finalement,
10:57le chemin, c'est quand même ces hectares de terre ?
11:01Oui, alors, c'est parce que j'ai cette notion de terroir, de filiation, d'aimer la famille.
11:06Pour moi, ça a un vrai sens, une vraie valeur.
11:09J'aimais l'endroit, et j'aime toujours l'endroit où je vis, où j'ai la chance de vivre,
11:12donc dans la maison familiale.
11:13Et ces gens m'ont inculqué, oui, des valeurs de terroir.
11:18Et en clair, si j'avais un peu ce, je ne veux pas dire ce look d'écolos,
11:23pas d'écolos, d'un télo, pardon.
11:25Mais aussi, parce que j'ai vu les cheveux longs pendant une période.
11:29Vous avez aussi une éducation qui vous a dit, mais on peut faire les deux.
11:33Tout à fait.
11:33C'est peut-être ça aussi qui vous a tranquillisé.
11:35Et j'hésitais parce que c'est vrai que j'aime aussi beaucoup l'art et l'art contemporain,
11:40les musiques électroniques, la danse contemporaine.
11:43Et je me disais, mais vers quoi je vais ?
11:45Est-ce que je vais vers l'art, une école d'artistes, artistique ?
11:49Ça, ça m'aurait plu, les beaux-arts.
11:50Ou alors, je reprends la ferme familiale.
11:53Et je me suis dit, parce que je suis cette cinquième génération,
11:56c'est quand même dommage que ça s'arrête avec moi, je me serais culpabilisé.
12:00Et l'un n'empêche pas l'autre.
12:01C'est-à-dire que vous pouvez être agriculteur, produire des pommes avec vos convictions,
12:05vos goûts, vos amours.
12:07Et aussi, en parallèle, soutenir une compagnie de danse que je peux le dire,
12:14Zoutano Bazar, qui sera très heureuse, avec qui on a fait de la danse dans les vergers.
12:18On a fait des choses in situ dans la station fruitière.
12:20Oui, de la danse contemporaine, des musiques électroniques dans les vergers.
12:24On a fait, et j'espère qu'on continuera à faire.
12:26C'est mieux pousser les pommes ou pas ?
12:28Non, mais ce qui est très intéressant, c'est de mélanger, de croiser les gens.
12:32Vous comprenez mieux, quand on est centriste, de dire que, voilà,
12:35vous avez un monde, quelquefois, qui se méconnaît entre cette ruralité
12:39qui vit dans le terroir, et puis de l'autre côté, des gens qui sont dans des galeries,
12:44dans des spectacles de danse où on n'aurait pas l'occasion ou l'intuition d'y aller.
12:50Alors que si on fait déplacer les gens, c'est-à-dire qu'on prend des danseurs,
12:54on va les mettre dans une ferme, dans un verger,
12:57eh bien, vous allez faire croiser des mondes.
12:59Et donc, ceux qui sont dans l'art s'intéressent à l'agriculture,
13:02et ceux dans l'agriculture se disent,
13:04« Ayon, c'était chouette, c'était bien, quand est-ce que tu recommences ? »
13:07Vous voyez ?
13:07Et ça, je suis convaincu qu'il faut croiser les gens.
13:11Alors, vous avez un bon petit coup de fourchette, en tous les cas, vous aimez.
13:15On a bien compris que vous êtes un bon vivant.
13:16Oui, c'est vrai.
13:17Vous mangez aussi des pommes.
13:18Est-ce que vous êtes un bon cuisinier ?
13:21Est-ce qu'au fourneau, on dit, « Martineau, c'est un cas d'or ».
13:24Non, alors, je ne dirais pas ça, mais je sais cuisiner.
13:28Je cuisine, parce que comme j'étais étudiant,
13:29j'ai fait deux années d'études à Montauban aussi.
13:31Oui, mais pour faire des coquillettes…
13:33Ah non, non, non, alors, je n'aime pas ça.
13:35Ça, ce n'est pas mon truc.
13:36Les pâtes, ce n'est pas trop mon truc.
13:37Non, non, et bien alors, j'ai fait une variante.
13:40Est-ce que vous faites votre boudin blanc ?
13:41Non, ça, je ne le fais pas, mais je sais le cuisiner,
13:43et le cuisiner différemment.
13:44Le cuisiner, il suffit de le mettre dans une poêle.
13:45Non, non, non, alors, moi, je sais…
13:47J'attends mieux de vous, là, pour l'instant.
13:48Si j'avais des amis, ou vous venez à la maison,
13:51eh bien, j'ai des amis, je vous rassure.
13:53Ma spécialité, entre autres, c'est la salade de boudin blanc.
13:56Alors, une salade…
13:57Comment ça ?
13:57C'est-à-dire qu'il vous faut deux…
13:59Non, chaud, mais c'est un chaud froid sucré-salé.
14:02Oh là là !
14:03Eh bien, voilà, donc là, on mélange tout.
14:05Ce que je vous ai dit tout à l'heure, on mélange.
14:07Eh bien, vous prenez deux poêles,
14:09dans une, vous faites rissoler des pommes,
14:10des pommes de table, d'accord ?
14:12Donc, on a des pommes, dans l'autre, vous faites…
14:16Alors, votre boudin blanc, auparavant,
14:18vous le coupez en grosses rondelles,
14:19quand il est cru, d'accord ?
14:21Et donc, on les fait rissoler, chacun de leur côté.
14:23Pendant ce temps-là, on prépare dans une assiette,
14:26parce que c'est un service à l'assiette,
14:27une bonne petite salade en fond de salade,
14:31qu'on met sur un lit de salade.
14:33Moi, je le fais avec un vinaigre de framboise,
14:35parce que, pareil, ça dégage quelque chose.
14:38Et puis, au dernier moment, on assemble le tout,
14:41c'est-à-dire le boudin blanc et les pommes,
14:44sur ce lit de salade.
14:47C'est tout bête, c'est facile à faire,
14:48et franchement, c'est très bon.
14:49Si vous le faites plus ou moins copieux,
14:51ça vous fait une très belle salade en plat pour un dîner,
14:54c'est vraiment très bien.
14:54C'est super, moi, j'ai noté, en tout cas.
14:56Le sucré, il vient de la framboise ?
14:57Alors, non, surtout des pommes caramélisées.
14:59Ah, des pommes caramélisées, pardon.
15:01Non, non, ce qui est bien, c'est de mélanger les arômes
15:03et donc la framboise.
15:04Ah oui, il va très bien.
15:05Et alors, dans ce plat,
15:06est-ce que c'est ce type de pommes-là que vous mettez ?
15:09Oui, alors ça, c'est une de mes spécialités.
15:11Ça remonte à quelques...
15:12Elles viennent de chez vous ?
15:13Oui, elles viennent de chez moi, de Chenu, donc.
15:15Et c'est une variété de pommes que j'avais rencontrée
15:18lorsque j'étais étudiant, donc il y a déjà quelques années,
15:20je peux le dire, du côté de la française,
15:22dans le Tarn-et-Garonne,
15:22puisque j'ai fait mes études là-bas.
15:24Sur les sites des rencontres, on rencontre des pommes, c'est ça ?
15:26Ah oui, aussi, parce qu'on peut craquer...
15:29Regardez, ça a la forme d'une golden,
15:30ça a l'aspect d'une rainette grise du Canada,
15:33et c'est ce qu'on appelle une bertane.
15:34Une bertane, c'est une vieille variété,
15:36enfin voilà, qui a été découverte,
15:37où sur un pommier de golden,
15:39vous aviez une branche
15:40qui donnait systématiquement des golden toutes grises.
15:42Ah d'accord.
15:43Ce monsieur, le propriétaire de l'arbre,
15:47avait deux enfants, Bertrand et Anne,
15:49la contraction des deux devient bertane.
15:51Moi, je connais ça quand j'ai 17-18 ans.
15:54Lorsque je m'installe en 90,
15:56je veux planter des bertanes chez moi.
15:59Depuis, j'ai toujours augmenté la superficie de bertanes
16:02que l'on vend à la ferme
16:03ou sur les marchés de Tours et Amboise.
16:05Si je vais à Paris maintenant,
16:07je fais tous les petits bios qui pullulent,
16:10il n'y aura pas de bertanes ?
16:11Peut-être, parce que je ne suis pas le seul à en faire en France,
16:14mais je me rappelle qu'en 2020-2022,
16:16juste avant que je sois...
16:18Élu député ?
16:18Élu député, lorsque j'avais regardé l'inventaire verger
16:21de la vallée du Loire,
16:22il y avait deux hectares et demi,
16:23mais moi, j'en possède un hectare.
16:24Ça vous donne envie de la goûter ?
16:25Donc, il n'y en a pas beaucoup.
16:26On n'a jamais mangé de bertanes.
16:28Alors, ce que j'adore chez elle,
16:30c'est qu'elle caramélise,
16:31elle devient translucide,
16:31elle ne se défait pas,
16:32et donc pour la tartate,
16:33c'est une des meilleures.
16:34C'est parfait.
16:34Et elle a un petit goût de pomme-poire
16:36qui est légèrement anisée.
16:38C'est très bon.
16:39Vous pourrez y goûter, vous allez voir.
16:41Mais juste avant qu'on coupe cette pomme,
16:43je voudrais qu'on revienne à ce plat
16:45et à ce boudin blanc
16:46qu'on peut faire à la maison.
16:48Mais pour ça,
16:48il faut que vous nous donniez
16:50un petit peu quelques astuces, Jean-Pierre.
16:52Comment on peut faire
16:53cette magnifique assiette chez nous ?
16:55Jean-Pierre, expliquez-nous.
16:56Il suffit d'avoir trois choses
16:58et de connaître trois choses
16:59à savoir avant de se lancer
17:01dans l'aventure du boudin blanc.
17:03Alors, on l'a un peu dit,
17:05mais il n'y a aucun lien de parenté
17:07avec le boudin noir.
17:09Préparez-lui, on est bien d'accord,
17:11bien clair, avec du sang de porc frais,
17:13des oignons,
17:14tandis que le blanc est une recette
17:15à base de viande blanche
17:16cuite dans un boyau de porc,
17:18ce qui lui vaut son surnom de boudin.
17:20Il est très apprécié chez nous, en France,
17:23surtout dans les Ardennes, jusqu'aux Tarnes
17:25et chez nos voisins belges
17:26qui raffolent des frites et du boudin blanc.
17:28Pour faire du boudin blanc,
17:29il faut préparer un hachis
17:30composé de 30% environ de gras,
17:33essentiellement de porc,
17:34et 70%, ça c'est le ratio,
17:3670%, donc c'est pas trop gras,
17:3870% de maigres avec de la viande blanche
17:40type poulet, dinde, veau,
17:43auxquels on rajoute des oeufs,
17:45du lait, des épices,
17:46voire des noix, du chou
17:47ou encore des champignons.
17:49Et je pense que dans celui-ci,
17:51on le sent bien,
17:51à mon avis, il y a des champignons.
17:53On peut y mettre des morilles,
17:55des truffes,
17:56ou des cèpes,
17:57c'est ce qui fait ce boudin blanc de fête
17:59qui est un peu boosté,
18:00qui est un peu upgradé
18:01avec des champignons de qualité.
18:03Il est là un peu en tenue de galage,
18:05j'allais dire, pour les fêtes.
18:06Ce hachis est ensuite
18:07enserré dans un boyau,
18:09puis cuit pendant une vingtaine de minutes
18:10à 90 degrés.
18:12Le boudin blanc antillais,
18:13lui, je vous l'ai dit tout à l'heure,
18:14est préparé avec de la chair de poisson.
18:16Enfin, troisième chose à savoir,
18:19faire son propre boudin blanc
18:20est à la portée de tous,
18:22M. Martineau,
18:23mais en général,
18:24il s'achète tout près
18:25chez les charcutiers.
18:26Le cuisinier ensuite
18:28est un jeu d'enfant
18:28pour aller à la planche
18:30voire au barbecue
18:31ou encore au four.
18:33Il se prête avec grâce
18:34à toutes les cuissons
18:35et se marie aisément
18:36avec purée de pommes de terre,
18:37fenouil,
18:38frites de patates douces
18:39et bien sûr,
18:40des pommes fruits caramélisées.
18:42Très bien.
18:42Même si ce n'est pas
18:43ce que M. Martineau précède.
18:44C'est pas grave.
18:45C'est noté,
18:45c'est pas grave du tout.
18:46Et surtout,
18:47vous nous avez apporté
18:48un vin
18:49pour accompagner
18:50cette belle assiette.
18:51Est-ce que vous pouvez
18:51nous en parler un petit peu ?
18:53Alors, je vais vous parler
18:53du vin de Janière.
18:56C'est un grand vin.
18:57Un grand vin,
18:57c'est un des rares vins
18:58que l'on trouve dans la Sarthe
18:59qui est en appellation
19:01d'origine contrôlée.
19:02Il y a environ 120 hectares
19:04de Janières dans la Sarthe.
19:07Ce vin est réputé
19:09depuis Henri IV.
19:10Même, on remonte
19:12à très très loin
19:13et il a su traverser les âges.
19:16C'est un vin blanc
19:16que j'aime beaucoup
19:17parce qu'on peut le manger,
19:18enfin le boire, pardon,
19:19tout en mangeant.
19:20Mais aussi, moi,
19:21je l'apprécie beaucoup
19:22que ce soit en apéritif
19:23ou dans l'après-midi
19:24où vous recevez des amis.
19:25Il y a aussi un petit peu,
19:27en fonction des producteurs
19:29et des façons de le travailler,
19:31plus ou moins
19:31cette petite saveur
19:32un petit peu de pierre à silex
19:34quelquefois
19:34que l'on peut retrouver
19:37dans les vins.
19:38de la pierre à silex ?
19:40Oui, oui.
19:41Ah oui, on peut.
19:42La pierre à silex ?
19:43Oui, oui.
19:44Carrément.
19:44Mais aussi parce que ce sol,
19:46le terroir ressort très bien.
19:48Donc, dans la vallée du Loir
19:49et en bon sartois, forcément,
19:52on boit du Janières
19:53ou du Coteau du Loir
19:54parce que c'est vrai
19:54que l'appellation est très limitée
19:56sur quelques villages.
19:58Mais on est arrivé
20:00avec les Coteaux du Loir
20:01et puis le Pinot de Nice,
20:02par exemple.
20:03Les agriculteurs ont su
20:05réveiller cette filière
20:07parce qu'elle a été décimée
20:09par le phylloxéra
20:09il y a une centaine d'années.
20:12Depuis, ils se sont bien structurés.
20:13On a même recréé
20:14une maison des vins
20:15à la Charte sur le Loir
20:16où tous les producteurs
20:17se réunissent.
20:17Vous pouvez y aller,
20:18les goûter,
20:19acheter ce que vous voulez.
20:20On ira.
20:23Franchement, je vous le conseille.
20:24Mais juste avant,
20:25que vous disent justement
20:26les vignerons chez vous
20:28dans votre circonscription ?
20:29On sait que le réchauffement climatique
20:31est un vrai problème.
20:33Quelles sont les remontées de terrain ?
20:36La plus grosse difficulté,
20:37mais qu'on rencontre nous aussi
20:38les producteurs de fruits
20:39parce que si là,
20:39on avait des vignes,
20:41chez Nuit,
20:41il y avait 300 hectares de vignes
20:42avant le phylloxéra.
20:43Aujourd'hui,
20:44il n'y en a pas un hectare.
20:45Ça a été décimé par la maladie.
20:47Nos anciens se sont mis
20:48à planter des pommiers
20:49parce que si c'est une mauvaise terre,
20:50enfin mauvaise terre,
20:51il n'y a pas de mauvaise terre,
20:52un seul différent qui est...
20:54Eh bien, celui-ci peut accueillir
20:55de la vigne ou des fruitiers.
20:57D'accord.
20:58Et ce qu'on nous dit
21:00et ce que l'on voit
21:01avec ce réchauffement climatique,
21:02ce changement climatique,
21:03c'est que l'on fleurit
21:04de plus en plus tôt.
21:05Les vignes démarrent
21:06de plus en plus tôt.
21:07Mais on peut avoir des gelées
21:08donc quand même
21:09jusqu'à la mi-mai.
21:10Eh oui.
21:11Et il faut soutenir,
21:13oui, nos viticulteurs
21:13parce que je vois dans le Gagnère,
21:15ils ont été quand même,
21:15par exemple,
21:16plusieurs années de suite
21:17à se prendre des gelées successives
21:20qui font que même
21:21dans nos régimes d'indemnisation
21:22que l'on a en France,
21:24ce qu'on appelle
21:24la moyenne olympique
21:25où on prend sur les 5 années
21:27la moyenne des 5
21:29en excluant la plus bonne
21:30et la plus faible.
21:31Exactement.
21:31Eh bien, on se retrouve
21:33avec des moyennes
21:34qui ne veulent plus rien dire.
21:35Ok.
21:35Voilà.
21:36Et donc,
21:36qui ne dégagent même pas
21:37une indemnité,
21:38par exemple,
21:39pour les...
21:39Suffisante.
21:40Oui, pour les viticulteurs.
21:41Ok.
21:41Voire même les arboriculteurs.
21:43Même si, nous,
21:44quelquefois,
21:44on peut faire différemment
21:45parce qu'on peut avoir
21:46l'aspersion,
21:47c'est-à-dire l'irrigation,
21:48où on peut mettre de l'eau
21:50pour transformer l'eau en glace
21:52et ça bloque la température.
21:54Ok.
21:54J'allais dire,
21:54est-ce que la prochaine génération
21:55de Martineau,
21:56vous allez plutôt faire
21:56des manques que des pommes
21:57ou non ?
21:58Ce n'est pas le programme ?
21:59J'espère pas,
22:00mais vous avez raison,
22:02quelque part.
22:03Vous voyez,
22:03moi, j'ai une variété aussi
22:04que j'aime beaucoup,
22:04c'est la cox orange
22:05qui est très connue en Angleterre.
22:07C'est l'équivalent
22:07de la reine des rainettes
22:08chez les Français.
22:10Mais cette cox orange,
22:11quand j'étais étudiant,
22:12on disait,
22:13on peut la produire en France
22:14jusqu'à la vallée du Loire.
22:15Et maintenant ?
22:16Enfin, la vallée de la Loire,
22:17pardon.
22:18Voilà, le Val de Loire.
22:19Et aujourd'hui,
22:20moi, j'ai des cox oranges
22:21où j'ai du mal
22:22à redémarrer au printemps.
22:24Alors, les pommiers redémarrent
22:25quand je dis qu'ils redémarrent.
22:26Ils bourgeonnent.
22:27Mais ils font de moins en moins
22:28de fleurs
22:29parce qu'ils s'affaiblissent.
22:30Pourquoi ?
22:30Parce que les arbres ont besoin
22:32de sommes de températures
22:33très froides l'hiver
22:34pour qu'ils puissent se régénérer
22:37et repartir au printemps.
22:38Le terror évolue.
22:39Voilà.
22:39Et des hivers doux,
22:41maintenant, il faut remonter
22:41les variétés.
22:42Bon, allez, maintenant,
22:43on va presser nos cerveaux
22:44pour obtenir le meilleur
22:45jus de crâne possible.
22:46Jean-Pierre,
22:47et répondre à tous les quiz
22:49qui vont suivre.
22:50C'est parti.
22:55Alors, en préparant ce quiz,
22:56je l'avais deviné,
22:57originaire du Mans,
22:58vous êtes forcément
22:59amateur de rillettes.
23:00Les bouteilles sont très bonnes.
23:01Concurrencées, on l'a dit,
23:02par celles de tout.
23:03Alors, sauriez-vous nous dire
23:04si ces affirmations sont vraies ou fausses ?
23:06Il est donc question de rillettes.
23:07Attention.
23:07À propos des rillettes,
23:08Balzac disait,
23:10c'est la friandise la plus succulente.
23:12Est-ce que c'est vrai ou faux ?
23:13Bon, allez, je dirais vrai.
23:14C'est vrai.
23:15Les rillettes de Tours
23:16datent du 10e siècle.
23:19Allez, vrai.
23:20Non, c'est faux.
23:2015e, alors que celles du Mans
23:22sont popularisées plus tard
23:23au 19e siècle.
23:25Les rillettes du Mans
23:26et de Tours
23:27bénéficient toutes les deux
23:28d'une IGP,
23:30indication géographique protégée.
23:32Moi, je dirais vrai.
23:33Ah non !
23:34Faux Tours, oui, en 2013,
23:35mais toujours pas pour celles du Mans.
23:38Ça, c'est une bataille
23:39que vous devez mener
23:40à l'Assemblée.
23:41Pas d'IGP
23:42pour la rillette du Mans.
23:44La variante basque des rillettes
23:45se présente
23:46sous forme de morceaux
23:47croustillants de porc
23:48appelés gratons.
23:51La variante basque des rillettes
23:52s'appelle gratons.
23:54Je dirais vrai.
23:55Non, faux,
23:56parce que le graton
23:56est lyonnais.
23:57Ce sont les chichons
23:58qui désignent
23:59les rillettes basques
24:00à base de porc
24:01ou de canard
24:01au piment des spélètes.
24:02C'était subtil.
24:04Oui, c'était même
24:05très pointu.
24:06Oui, c'était très pointu.
24:07Merci, c'est une bonne question.
24:09Allez, on passe
24:10au deuxième quiz,
24:12Éric Partineau.
24:13J'ai goûté vos pommes.
24:14C'est exceptionnel.
24:15Non, mais vraiment,
24:16la description
24:18que vous en avez faite,
24:18c'est-à-dire
24:19un mélange de pommes,
24:19de poires,
24:20c'est incroyable.
24:21Il faut prendre en une.
24:22Mangez des pommes,
24:23j'ai envie de vous dire,
24:24Jean-Pierre.
24:24C'est super.
24:26Et c'est pourquoi
24:26je vais vous poser
24:27plutôt des questions
24:28sur les pommes en dessert.
24:29Vous devez être
24:30forcément un expert,
24:31donc vous allez me dire
24:32si dans les prochains desserts
24:33dont je vais vous parler,
24:34il y a des pommes ou pas.
24:36Le bon de pige,
24:38Metzlore,
24:39danois,
24:40est-ce qu'il contient
24:40des pommes ou pas ?
24:42Alors, je dirais non.
24:44Vous avez tort.
24:46Ah mince.
24:46C'est un dessert
24:47composé de couches
24:48de compotes de pommes
24:49et de pains de seigle
24:50râpés et grillés.
24:51Il faudrait comprendre ça.
24:52Oui, et c'est tout
24:52des débouchés pour vos pommes.
24:54Attention à retenir les...
24:55Oui, oui, oui.
24:56Là, je me suis dit
24:56avec tous les gâteaux de Noël,
24:58vous voyez,
24:58j'ai pensé à tout ça.
24:59Je me suis dit
24:59il doit y avoir de l'anis
25:00et encore les compagnies.
25:01Trois palettes pour le Danemark, là.
25:02Le cunefeu arabe,
25:05est-ce qu'il contient
25:05des pommes ou pas ?
25:06J'en sais rien.
25:07Ah ben, vous avez
25:08une chance sur deux.
25:10Je dirais non.
25:11Vous avez raison.
25:12Non, parce que...
25:12C'est une pâtisserie levantine
25:14à base de cheveux d'ange,
25:15fromage, pistache et sirop.
25:16Pas de pommes.
25:17Oui, et puis c'est surtout
25:17qu'il n'y a pas beaucoup
25:18de pommiers par là-bas.
25:19Moins.
25:20Voilà.
25:20Très bonne déduction.
25:21Attention.
25:23Le milopita grec.
25:26Pommes ou pas pommes ?
25:27Alors, je dirais pas de pommes non plus.
25:29Si.
25:30Ah bon ?
25:30Si, si.
25:30Les pommes mélangées,
25:31ce sont des pommes mélangées
25:32dans la cassonade,
25:33du beurre et de la cannelle
25:34qui sont incorporées
25:35dans une pâte à gâteau.
25:36D'accord.
25:37Et enfin,
25:38la placenta roumaine.
25:41Pommes ou pas pommes ?
25:41Alors, je dirais pommes
25:42parce que par là,
25:43il y a des pommes
25:44par là.
25:44Bien sûr.
25:44L'Europe de l'Est.
25:46Les pommiers sont originaires
25:47de l'Asie d'Est.
25:49Enfin, voilà,
25:49toute la partie Est.
25:50Mais oui.
25:50C'est vrai.
25:51Donc, c'est une petite
25:51briage traditionnelle de Roumanie
25:52et de Moldavie
25:53de forme carrée
25:54et fourrée de pommes.
25:56Allez, on passe maintenant
25:57à la suite
25:58avec la brève de comptoir.
26:03Alors, Éric Martineau,
26:04pour préparer cette émission,
26:05on vous a demandé
26:05d'aller fouiller
26:06dans vos souvenirs
26:07pour nous raconter
26:07un moment à table
26:10où politique et gastronomie
26:11se sont retrouvés
26:12dans la même assiette.
26:13Et là, c'est plutôt
26:13la soupe à la grimace,
26:15c'est ça ?
26:16Oui.
26:16Alors, j'espère que mes collègues
26:17ne m'en voudront pas
26:18de dévoiler.
26:19Mais quoi qu'à l'époque,
26:20ça s'était fait un peu
26:21dans les médias.
26:21C'est vrai que c'était
26:22une soirée assez particulière
26:23parce qu'au groupe démocrate,
26:25on aime bien organiser
26:26de temps en temps
26:26ce qu'on appelle,
26:26enfin de temps en temps,
26:27rarement,
26:28mais aussi dans un moment politique,
26:30ce qu'on appelle
26:30une soirée conviviale
26:31pour pouvoir permettre
26:32d'échanger.
26:33Et là, ce qui m'avait fait sourire,
26:35c'est justement
26:36le fait que ce moment
26:38qui doit être convivial
26:39finit limite un peu
26:41en...
26:42Je ne vais pas dire en pugilat,
26:43mais quand même...
26:44En bagarre.
26:45Non, non, pas de bagarre.
26:46Mais je me rappelle...
26:47Jean-Luc Bourlange
26:48était très, très énervé,
26:49je peux le citer.
26:50J'espère qu'il ne m'en voudra pas.
26:52Mais lors de ce dîner,
26:53c'était juste au moment,
26:55je me rappelle,
26:55de la nomination
26:56de Gabriel Attal,
26:58Premier ministre.
26:58D'accord.
26:59Et puis, on avait reçu
27:02le Premier ministre
27:02pour pouvoir échanger avec lui,
27:04voir ce qu'on est d'accord,
27:05pas d'accord,
27:06ce qui paraissait normal.
27:07Et en sortant de cette réunion,
27:09c'est là qu'on apprend
27:10via les médias
27:11que François Bayrou
27:12avait un peu dit
27:15que, oui,
27:16on n'était pas forcément
27:16dans le soutien
27:17de Gabriel Attal.
27:19Inutile de vous dire
27:20que ça avait gâché un peu
27:21quand même le dîner
27:22du soir,
27:24parce que nous,
27:24qui avions dit une chose
27:26le matin,
27:27et le soir,
27:27on entendait autre chose
27:28dans les médias.
27:29Une belle ambiance, quoi.
27:31Et c'est pourquoi,
27:31moi, à l'époque,
27:32je peux le citer aussi,
27:33j'ai mon collègue et ami
27:34Michael Cosson,
27:35on avait dit écouter
27:36la prochaine fois
27:36que vous voulez organiser
27:37des soirées conviviales,
27:38fiez-vous à Martineau-Cosson.
27:40Je vous promets
27:40que cette équipe de choc,
27:41on va pouvoir vous faire
27:42quelque chose de très sympa.
27:43Très bien.
27:43Et donc,
27:44en parlant de François Bayrou,
27:46vous avez une anecdote,
27:47je crois,
27:48avec un verre d'eau renversé.
27:49Expliquez-nous.
27:50Oui.
27:50Alors,
27:51je vais le faire assez court.
27:52mais ce qui s'est passé,
27:54vous voyez,
27:55quand François Bayrou
27:56a été nommé Premier ministre
27:57et qu'il a fait son discours
27:58de politique générale,
27:59il est monté à la tribune
28:00comme tout Premier ministre
28:01faire son discours.
28:03Seulement,
28:04dans la presse,
28:05il avait été dit,
28:06à l'époque,
28:06attendez,
28:07il était confus,
28:08il a même renversé
28:09un verre d'eau,
28:10enfin,
28:11il a mélangé ses feuilles,
28:12ses papiers et tout,
28:13voilà.
28:14Mais,
28:14si vous voulez,
28:15la vérité,
28:16la vérité,
28:16c'est de ma faute.
28:17D'accord ?
28:18Oui.
28:18Mais je vous promets.
28:19Et donc,
28:20les médias,
28:20même dans le Fington Post,
28:21ça m'avait fait rire
28:22parce qu'il avait dit,
28:23attendez,
28:24il était confus,
28:25on a même renversé
28:26son verre d'eau.
28:26Ce n'est pas vrai.
28:27C'est juste que
28:28j'arrivais,
28:29moi,
28:29à 15h,
28:30pour écouter le discours
28:31du Premier ministre,
28:31normal,
28:32et en arrivant,
28:34eh bien,
28:34il est heureux de me voir
28:35rentrer,
28:36il veut m'embrasser,
28:38voilà,
28:39sauf que,
28:39théoriquement,
28:40on ne s'embrasse pas
28:40dans l'hémicycle,
28:41donc je vais pourtant
28:42une poignée de main.
28:42Non, non,
28:42il insiste.
28:43Et moi,
28:43en me penchant
28:44pour l'embrasser,
28:46alors que,
28:46vous savez,
28:47les premiers ministres,
28:49le pupitre,
28:49il est assez bas,
28:50mais eux sont relevés
28:52un petit peu
28:52en se penchant.
28:53Le verre d'eau tombe
28:55sur le discours
28:56de politique générale
28:57qui, lui,
28:58est repris vite
28:59par,
29:00il y avait Manuel Valls
29:01et Patrick Mignola
29:01juste à côté,
29:02vite pour secouer,
29:03bah oui,
29:04secouer les feuilles
29:05et tout,
29:05parce qu'il y en a
29:05plein partout.
29:06Moi,
29:06je suis complètement confus,
29:08je fonce derrière,
29:09chercher un torchon
29:10pour essuyer.
29:11François,
29:11il a de l'eau
29:12partout sur son pantalon.
29:13Inutile de vous dire
29:14j'étais pas bien.
29:16Là,
29:16aujourd'hui,
29:16j'en souris,
29:17mais j'avais même peur
29:18qu'il m'enveuille.
29:19J'étais vraiment pas bien.
29:20Mes collègues se moquaient
29:21un peu de moi
29:22parce que,
29:22l'anecdote,
29:24et quand il monte
29:24à la tribune,
29:25bah oui,
29:25les feuilles sont collées.
29:27Et là,
29:28je vous promets
29:28que la première invitation,
29:29quand il m'a réinvité,
29:30j'étais pas fière
29:30parce que je me suis dit
29:31qu'est-ce que je vais me faire
29:32rouspéter ?
29:32Eh bien,
29:32non.
29:33Non,
29:33non,
29:33parce que je sais
29:34qu'il aime beaucoup les pommes,
29:35les rennettes grises du Canada,
29:36je sais que c'est sa variété préférée.
29:37Et donc,
29:38il y a aussi des choses
29:38qui nous rapprochent.
29:39Mais voilà,
29:40non,
29:40il n'était pas confus,
29:41il n'était pas intimidé,
29:42c'est juste de ma faute,
29:43j'ai renversé le verre d'eau.
29:44Chanois.
29:44Non,
29:45non,
29:45non.
29:45La vérité.
29:46Alors depuis,
29:47le gag,
29:48c'est qu'un jour,
29:49lorsqu'il est revenu à une réunion
29:50où François demande un verre d'eau
29:52parce qu'il a soif,
29:52et là,
29:53j'entends,
29:54pas Martineau.
29:56Évidemment.
29:57Évidemment.
29:57Je vous propose maintenant
29:58d'aborder notre premier sujet.
30:01Si je vous dis que
30:0122 millions de volailles
30:03avaient été abattues
30:04lors de l'épidémie de 2022,
30:07ce qui avait coûté
30:08plus d'un milliard d'euros
30:09à la filière
30:10et 1,6 milliard
30:11aux finances publiques,
30:12eh bien,
30:13vous l'avez compris,
30:13on vous parle de la grippe aviaire
30:15maintenant dans le Dessous des plats.
30:23Avec l'arrivée de l'hiver
30:25partout en France,
30:25les éleveurs de volailles
30:26commencent à prendre
30:27toutes les précautions possibles
30:29pour éviter à tout prix
30:30que le virus H5N1
30:32ne pénètre dans leurs élevages.
30:34Le ministère de l'Agriculture
30:35vient tout juste
30:36de passer le niveau de risque
30:38de modéré à élever,
30:40ce qui contraint
30:41bon nombre d'aviculteurs
30:42à confiner leurs bêtes
30:44quand il ne s'agit pas
30:45de les abattre
30:46si un cas est détecté.
30:48Nous avons suivi
30:49un éleveur de canards
30:50à Coteaux-sur-Loire
30:51près de Tours
30:52qui a montré à nos reporters
30:53comment il confine son élevage.
30:55C'est signé Clément Perrault
30:57et Raphaël Isambard.
31:00C'est un rituel systématique.
31:03Avant de rentrer dans le bâtiment
31:04où sont élevés ces canards,
31:06Gabriel Simon enfile une tenue spéciale
31:09et désinfecte ses bottes.
31:10On fait diluve avec des infectants.
31:12On se change, on met une tenue.
31:14Comme ça, ça évite d'amener
31:15au final de la poussière
31:16qui potentiellement est sur nos pulls
31:19ou nos pantalons
31:20et de l'entrée au sein
31:21de notre élevage de volailles.
31:22L'enjeu, éviter à tout prix
31:24l'apparition d'un virus
31:25et en particulier celui de la grippe aviaire
31:27dans son élevage.
31:29Mais malgré toutes ces précautions d'hygiène,
31:31Gabriel Simon,
31:32comme tous les éleveurs
31:33de France métropolitaine,
31:35est obligé de confiner
31:36toutes ses volailles
31:37depuis le 21 octobre.
31:40Un scénario qui semble se répéter
31:42d'année en année
31:42à l'approche de l'hiver
31:44lors du passage des oiseaux migrateurs,
31:46principaux vecteurs de la maladie.
31:48De 2017 à 2023,
31:52je n'ai pas vécu un hiver
31:53où on ne pouvait pas
31:55renfermer nos volailles.
31:56Il y avait chaque fois
31:57une période de confinement.
31:59La contrainte est particulièrement lourde
32:01pour les élevages estampillés plein air
32:03comme celui-là.
32:05La société veut des volailles en plein air.
32:07Donc on fait tout
32:09pour élever nos volailles en plein air.
32:11On clôture des parcs,
32:12on achète des structures mobiles.
32:14On n'a pas forcément
32:16l'infrastructure adaptée
32:17pour que nos volailles
32:19puissent vivre en permanence
32:20dans ce type de structure.
32:22Il faudrait peut-être
32:23une réglementation plus souple
32:24en fonction d'où on est situé.
32:27Actuellement, c'est en Vendée
32:28où il y a énormément de cas.
32:30Là, on est en Touraine,
32:31on est en Indre-et-Loire.
32:33Il n'y a pas de cas.
32:34La mesure tombe d'autant plus mal
32:36qu'approche la période de Noël,
32:38toujours faste pour l'éleveur
32:39qui gaffe ses canards
32:40afin d'en faire du foie gras.
32:42Il va perdre en volume de production
32:44tout en voyant ses charges augmenter
32:46et sans possibilité
32:47de répercuter tout cela
32:48sur son prix.
32:50Mais au-delà
32:51de ces conséquences économiques,
32:53c'est un peu l'idée
32:54que se fait Gabriel Simon
32:56de son métier
32:57qui est menacé.
32:58Sa ferme a une spécialité
33:00presque unique.
33:01Ici, les volailles,
33:02quand elles sont en plein air,
33:04se promènent dans les vignes.
33:06D'habitude,
33:07on a 500-600 volailles.
33:09Il y a des poules,
33:10des canettes,
33:11des oies
33:11qui travaillent
33:15à la place du vigneron.
33:16Elles passent leur journée
33:17à gratter.
33:18Au niveau des cèpes,
33:19dans les rangs,
33:19ça permet de maîtriser
33:21au final la pousse de l'herbe
33:22et ça évite au final
33:24un travail du sol
33:25pour le vigneron
33:25et des passages en tracteur.
33:28Cette méthode singulière,
33:29c'est la fierté
33:30d'un éleveur
33:31pour qui confiner les volailles
33:32provoque un peu plus
33:34qu'un simple passement au cœur.
33:37Comme dans beaucoup de territoires,
33:39dans l'Aisne-la-Marne,
33:39les Ardennes,
33:40les éleveurs sont contraints
33:41depuis le 22 octobre
33:42de confiner leurs volailles.
33:44Comment ça se passe
33:44chez vous dans la Sarthe ?
33:46Ça se passe comme on peut
33:48parce que la difficulté,
33:50c'est bien de préserver.
33:51Ce qui interroge toujours
33:52et qui interpelle,
33:53mais dans toute culture,
33:55c'est la même chose,
33:56c'est toujours ce principe
33:56de précaution.
33:58Parce que si on avait
33:58toutes les solutions,
34:00on l'a par exemple
34:01sur les canards
34:01avec la vaccination,
34:03mais sur les volailles,
34:04oui, ce principe,
34:06en attendant de mieux connaître
34:07la maladie,
34:08de voir comment
34:09on va pouvoir la gérer,
34:10l'idéal,
34:11c'est de protéger
34:12les volailles.
34:13Et donc,
34:13c'est vrai que le confinement
34:13reste, à mon avis,
34:16mais je ne suis que député
34:18et agriculteur.
34:18Non, non,
34:19mais c'est plutôt
34:19ce que vous disent
34:20les éleveurs chez vous.
34:22C'est toujours la crainte.
34:23Ce qu'on aimerait,
34:24c'est d'avoir une belle solution
34:25comme sur les canards.
34:27Le vaccin est obligatoire
34:29depuis 2023
34:30dans les exploitations touchées
34:32et celle de plus
34:33de 250 canards.
34:34Est-ce que vous,
34:36par exemple,
34:36vous êtes favorable
34:37à cette vaccination
34:38généralisée partout
34:39sur le territoire,
34:39tout le temps ?
34:40Vous parlez de prévention, là.
34:42Mais oui,
34:42parce que c'est aussi
34:44la seule solution.
34:45Regardez ce qui s'est passé
34:46aux Etats-Unis.
34:46Quand on voit le prix des œufs
34:48aux Etats-Unis,
34:48c'est parce qu'ils étaient
34:49contre la vaccination.
34:50Et donc,
34:52en plus,
34:53au pays de Pasteur,
34:54toujours se positionner
34:55contre la vaccination,
34:57quelque part,
34:57moi, je trouve ça
34:58un petit peu bizarre.
34:59Moi, ça me dérange.
35:00Moi, je fais confiance
35:00aux scientifiques.
35:01Si nos scientifiques
35:02nous disent que oui,
35:03c'est possible
35:04et que c'est bien,
35:05et j'ai la même approche
35:06sur beaucoup de sujets,
35:07je ne suis pas prétentieux
35:08au point de dire
35:09que c'est moi
35:09qui détiens la vérité.
35:11Il y a des gens
35:11plus forts que moi
35:12d'un milieu scientifique
35:13qui, eux, disent
35:14qu'il faut opposer.
35:15Alors, OK,
35:16le politique, après,
35:17va décider,
35:18prendre des décisions
35:18pour aller dans un sens
35:20ou dans un autre.
35:20Mais on voit ce que font,
35:22ce que fait la non-vaccination
35:24sur les volailles,
35:25ce que ça a fait
35:26et produit,
35:27donc,
35:27que vous arrivez
35:27à des oeufs
35:28à un dollar pièce.
35:30Je ne sais pas
35:30si vous imaginez.
35:31Ça veut dire
35:32que la douzaine d'oeufs
35:33arrive à 12 euros
35:34en France.
35:36Ce n'est pas possible.
35:37C'est inimaginable
35:38pour un Américain,
35:39de toute façon,
35:39quand on parle d'inflation.
35:40Mais nous, en France,
35:41ce serait exactement pareil.
35:42Moi, dans mon secteur,
35:43la Sarthe,
35:44c'est connu.
35:45Alors, il y a plusieurs volailles.
35:47Moi, j'aime beaucoup.
35:47Il y en a un sur Mastirco
35:48que j'aime beaucoup.
35:49C'est Guillaume Loyer
35:50qui fait son propre système.
35:52Mais on a aussi,
35:54et très bien,
35:55il faut le mettre en avant,
35:56les volailles de Loué.
35:57Les poulets de Loué,
35:58je suis désolé,
35:58dans la Sarthe,
36:00c'est quand même très, très bien.
36:01Ils travaillent très bien.
36:03Les producteurs sont engagés,
36:04respectueux de la nature.
36:06Les volailles,
36:07je ne veux pas dire
36:08qu'elles sont heureuses,
36:09mais si,
36:10elles sont en liberté,
36:11en plein air.
36:11En tout cas,
36:11il y a un aspect du bien-être.
36:12Ah oui, oui, complètement.
36:13Et donc, ça,
36:14il faut le mettre en avant.
36:15Il faut être fier
36:17Le problème, peut-être, Valérie,
36:18c'est que cette vaccination
36:19contre les canards,
36:20elle n'est pas fiable à 100%.
36:21Donc, du coup,
36:22c'est peut-être aussi
36:23le petit espace,
36:24l'interstice
36:25dans lequel les non,
36:27les anti-vaccins se jettent.
36:28En réalité,
36:29ça ne marche pas à tous les coups.
36:30Mais comme pour nous
36:30sur la grippe.
36:31Oui, enfin, la grippe,
36:32je pense que oui.
36:33Oui, mais on pourrait se dire,
36:34attendez, j'ai été vacciné.
36:35Je pense qu'il est plus fiable
36:35celui de la grippe
36:36contre la grippe amière.
36:36C'est vrai,
36:37mais on pourrait se dire,
36:38mais attendez,
36:38moi, j'ai été vacciné,
36:38j'ai chopé la grippe.
36:40Ça, on l'entend,
36:41vous savez, autour de nous.
36:42Oui.
36:42Oui, donc les anti vont dire,
36:44non, ce n'est pas bien.
36:46C'est le rapport bénéfice-risque
36:47que vous mettez en avant.
36:48Oui, complètement.
36:49Toujours,
36:50et y compris,
36:51parce qu'on fait la même chose
36:52sur les cultures végétales.
36:53C'est exactement pareil.
36:54On n'a pas de vaccin,
36:55mais on a des produits
36:55pour protéger,
36:57rarement pour guérir.
36:59On a généralement
37:00des produits,
37:01des pesticides
37:01pour éviter d'être malade.
37:04D'accord ?
37:04C'est de la prévention
37:05à chaque fois.
37:06C'est rarement du curatif.
37:09La prise en charge
37:09de ce vaccin
37:10a beaucoup baissé.
37:11On est passé de 70 à 40%
37:13de prise en charge.
37:14Est-ce que c'est quelque chose
37:15que vous regrettez ?
37:16Est-ce que, par exemple,
37:17en tant que député,
37:17vous pourriez vous battre
37:18pour que cette prise en charge,
37:19elle soit,
37:20elle réaugmente,
37:21elle soit plus prise en compte ?
37:22Oui.
37:23Alors, si on parle,
37:23c'est vrai qu'il y a
37:24le bénéfice-risque
37:25en matière d'appréciation du risque.
37:28Et aussi, après,
37:28il y a l'histoire des coûts
37:30qui prend en charge
37:32cette vaccination.
37:34Est-ce que c'est un coût
37:35de production
37:35sur la volaille
37:37et donc,
37:37il doit être répercuté
37:38après dans la chaîne
37:40de distribution
37:40jusqu'au consommateur ?
37:42C'est une question.
37:43Ou aussi, après,
37:44on peut se dire,
37:45c'est d'un intérêt collectif
37:46public
37:47et ça doit être l'État,
37:49mais l'État-providence,
37:51les finances de l'État,
37:54je ne vais pas vous faire
37:54de dessin sur le sujet.
37:57Moi, je pense que
37:58tout travail
37:58mérite salaire,
37:59tout a un coût.
38:00alors, oui,
38:01il faut soutenir
38:02et continuer,
38:03mais il faut aller vers
38:04de l'indépendance
38:06aussi des filières.
38:07C'est-à-dire qu'on ne peut pas
38:08toujours...
38:09Moi, je préfère vivre
38:11de mon métier
38:12que de vivre
38:12de subvention.
38:14D'accord ?
38:14Mais par contre,
38:16ce n'est pas à l'agriculteur
38:17de prendre en charge
38:19le surcoût lié
38:20à la vaccination.
38:21Ça fait partie
38:22de son coût de production
38:23et donc,
38:24il doit être répercuté
38:26au niveau de l'acheteur.
38:27Enfin, le client...
38:29Enfin, pas le client,
38:29ce n'est pas forcément
38:30le client final.
38:30Ça va être la coopérative,
38:32l'abattoir,
38:33enfin, peu importe.
38:34Les acheteurs...
38:34Les intermédiaires.
38:35Oui, les intermédiaires
38:36doivent prendre connaissance
38:37que, oui,
38:38il y a un surcoût
38:39de la volaille
38:40lié à cette prévention.
38:43parce que...
38:44Les consommateurs,
38:45c'est une protection
38:45donc il peut se dire
38:46je peux payer plus cher
38:47et il a été vacciné.
38:47Oui, mais parce qu'après,
38:48de dire...
38:50Vous allez comprendre,
38:51c'est que, admettons,
38:52là, on parle des volailles
38:53qui sont dans l'agriculture
38:54mais après,
38:54vous avez toutes les volailles
38:55chez les particuliers
38:56qui, elles,
38:57ne sont pas forcément vaccinées.
38:59Voilà.
38:59Et donc,
39:00il y a toujours un trou
39:02dans la raquette
39:03et donc,
39:04est-ce que c'est à l'état
39:05de tout financer ?
39:09Personnellement,
39:09je n'en suis pas convaincu.
39:10Si on avait les moyens,
39:12si on était...
39:13excédentaire
39:14dans nos budgets,
39:15dans ce qu'on pourrait rêver,
39:17là, pourquoi pas ?
39:18Ça serait une mesure publique.
39:21Très bien.
39:22Moi, je pense quand même
39:23parce que, alors là,
39:23on l'a sur les volailles
39:24mais après,
39:24on va décliner
39:25dans toutes les filières
39:27et tout le monde va dire
39:28moi aussi,
39:28il me faut une subvention pour ça,
39:30moi, il me faut une subvention pour ça.
39:31Moi, je préférerais,
39:32comme nous dans les fruits,
39:34de dire,
39:34eh bien,
39:35j'ai un coût de production,
39:36ce coût de production,
39:37je le connais,
39:38je dois vendre
39:39au-dessus de mon coût de production.
39:41Là, après,
39:42il y a des façons de le faire.
39:43Je suis convaincu
39:44que moi,
39:44c'est par la structuration
39:45des filières,
39:46c'est-à-dire les organisations
39:47de producteurs
39:48se regrouper
39:49pour être plus forts
39:50face à des acheteurs
39:52comme la grande distribution
39:53qui ne sont pas là
39:54pour faire...
39:56Des cadeaux aux agriculteurs.
39:58Il faut être honnête,
39:58il faut dire la vérité.
39:59Eh bien,
40:00à nous,
40:01agriculteurs,
40:02là, c'est l'agriculteur
40:03qui vous parle,
40:04de se structurer,
40:05de s'associer
40:06et d'être force,
40:08d'être plus fort
40:09et nous,
40:10en tant que législateurs,
40:11d'accompagner ces agriculteurs
40:12qui se structurent,
40:13je pense à la filière
40:14en dives,
40:15par exemple,
40:16qui a su justement
40:17se regrouper,
40:17seulement l'État,
40:18à un moment,
40:19est tombé sur les producteurs
40:20d'endives
40:20parce que c'était vu
40:21comme de l'entente illicite
40:22sur les prix.
40:23Non,
40:24moi je dis qu'il faut...
40:26On connaît les coûts de production,
40:27même quand vous êtes
40:28justement dans une organisation
40:29de producteurs,
40:30vous fournissez à France Agrimaire
40:32ce qu'on appelle
40:33des indicateurs de prix.
40:35Ces indicateurs,
40:35on doit en tenir compte
40:36et pour moi,
40:37que ce soit la vaccination,
40:38les coûts de production
40:39doivent être intégrés
40:41dans le prix
40:42du produit final.
40:43Vous parliez
40:43des pesticides
40:45tout à l'heure
40:45que parfois,
40:46ça fait partie aussi
40:47de cette logique.
40:48Vous l'avez signée,
40:48vous,
40:49la loi du plomb ?
40:50La pétition
40:50contre la loi du plomb ?
40:51Alors,
40:52non,
40:52je ne l'ai pas signée.
40:53Pourquoi ?
40:53Et j'aurais pu la signer
40:55à condition,
40:56une seule condition.
40:58Il manque une phrase
40:58dans cette pétition.
40:59C'est-à-dire ?
41:00Il manque,
41:00et je m'engage
41:01à acheter français
41:02des produits de qualité,
41:04de saison,
41:05c'est important,
41:06en rémunérant l'agriculteur
41:08à la hauteur
41:08de mes exigences
41:09environnementales
41:10et sanitaires.
41:12Là,
41:12je l'aurais signée.
41:13Mais par contre,
41:14de dire,
41:15oui,
41:15il faut,
41:16mais...
41:17Il faut enlever,
41:17là,
41:18c'est à mi-pris.
41:18Et pas que,
41:19parce qu'on a résumé
41:21cette loi.
41:22Alors,
41:22moi,
41:22je ne dis jamais
41:23le nom de ces auteurs.
41:25Je dis toujours...
41:25Pas la loi du plomb,
41:26mais...
41:26Non,
41:27je parle toujours
41:28de la loi visant
41:28à lever les contraintes
41:29à l'exercice
41:30du métier d'agriculteur.
41:32Parce que,
41:32regardez,
41:32lorsque l'on parle
41:33de simplification
41:34de la vie administrative,
41:36des entreprises,
41:37des particuliers,
41:38ça ne pose aucun problème.
41:40Pourquoi les agriculteurs
41:41lever des contraintes,
41:44donc des exigences
41:45qui vont au-delà
41:47des règles européennes,
41:49par exemple,
41:49ça pose question
41:51ou problème.
41:51Alors,
41:51question,
41:52c'est normal.
41:53C'est normal.
41:53Et que,
41:54moi-même,
41:54je m'interroge
41:55d'où viennent
41:56les pommes de terre,
41:56d'où vient la volaille...
41:58Est-ce qu'elles contiennent
41:58de l'acétamipride
41:59ou d'un autre pesticide
42:00qui ne l'est pas ?
42:01Des antibiotiques,
42:02du chlore,
42:03dans les volailles et tout.
42:04Donc,
42:05ça,
42:05l'indication d'origine,
42:06je suis d'accord.
42:07D'autant plus que,
42:08voilà,
42:08je suis en bio
42:08et en verger
42:09est correspondable.
42:09C'est pour ça
42:09que je vous pose la question.
42:10Mais oui,
42:11mais ce que je n'aime pas,
42:13enfin,
42:13ce que je n'aime pas
42:14dans toutes les attaques
42:15que j'ai pu recevoir,
42:16par exemple,
42:16sur ce texte,
42:18c'est la méconnaissance
42:20de l'agriculture
42:21et des réalités agricoles.
42:23Moi,
42:23je dis à mes collègues
42:24agriculteurs,
42:25là,
42:25c'est encore la agricultrice
42:26qui vous parle,
42:27ouvrez vos fermes,
42:28faites visiter,
42:29faites voir.
42:30Et moi,
42:31vous voyez,
42:31une période,
42:31avant d'être député,
42:33j'avais accueilli,
42:33chez moi,
42:34grâce à l'association
42:35Pompard de France,
42:37Greenpeace.
42:38Greenpeace était venu visiter
42:39mes vergers,
42:40mes vergers éco-responsables
42:41et bio.
42:42En me disant,
42:43parce que je veux bien
42:44être attaqué.
42:45Et moi,
42:46je veux bien
42:46que vous me disiez
42:46que j'entends,
42:48Eric,
42:48tu travailles mal.
42:49Ou les agriculteurs
42:50font mal.
42:51Ok,
42:52ils font mal.
42:53Alors,
42:53posez-vous la question,
42:54pourquoi ?
42:55Pourquoi ils font mal ?
42:56Et ils font mal,
42:57mais dans ce cas-là,
42:58s'ils font mal,
42:59apportez-leur une solution.
43:01Parce que moi,
43:01je veux bien
43:01qu'on me dise
43:02que je travaille mal.
43:03Et ce que je veux
43:04qu'on me dise,
43:04c'est comment je dois faire.
43:05Et quand je suis attaqué,
43:06y compris par des organismes
43:07que je finance
43:08par mes impôts,
43:09je pense,
43:10je ne vais peut-être
43:10pas dire les noms,
43:11mais certains,
43:13je me dis,
43:14mais attendez,
43:14et que moi,
43:15je leur écris en tant
43:15que député
43:16et que je n'ai
43:17aucune réponse,
43:18que je suis déjà
43:18à la deuxième relance
43:20et je vais en refaire
43:21parce que je trouve
43:22qu'il y a une hypocrisie
43:23dans ce système,
43:25parce que là,
43:26en clair,
43:27on dit à nos agriculteurs
43:28vous devez être plus vert
43:29que vert,
43:30tant mieux,
43:30parce que moi,
43:31j'adore la nature.
43:32Si je suis engagé en bio,
43:33si j'ai reçu la terre
43:34de mes ancêtres
43:35et de mes aïeux,
43:37c'est pour la transmettre.
43:38Donc là-dessus,
43:39il n'y a aucun sujet.
43:39Et si vous me dites
43:40que l'acétamipride
43:41est dangereuse,
43:42ce que j'entends sans problème,
43:43je ne conteste pas.
43:44Je ne conteste pas.
43:45Je dis juste.
43:46Mais dans ce cas-là,
43:48on l'interdit
43:49et je ne défends pas
43:50l'acétamipride.
43:51Et ce qu'on fait collectivement.
43:52Voilà.
43:52Pas de relance.
43:53Et par contre,
43:53on l'a remplacé.
43:54J'ai dit tout à l'heure,
43:55le vaccin pouvait protéger l'homme.
43:57Attention,
43:57c'est une protection,
43:58mais pour l'instant,
43:59il n'y a pas de cas
44:00de contamination
44:00de la grippe aviaire
44:02à l'homme.
44:02Donc que ça ne soit pas
44:03mal intéressé.
44:04Allez,
44:05je voulais vous proposer
44:06justement d'avancer
44:07sur ce deuxième sujet.
44:09Peut-être plus besoin
44:10de confiner
44:10ou pire d'abattre
44:11ces animaux
44:12dans une ferme
44:13totalement aseptisée
44:14où les paysans
44:15seraient remplacés
44:16par des robots.
44:17Alors,
44:17j'exagère sûrement
44:18un petit peu,
44:18Jean-Pierre,
44:19mais on n'en est pas loin
44:20avec la ferme du futur
44:22dont on va vous parler
44:23tout de suite
44:23dans Les pieds dans le plat.
44:28Valérie,
44:31il y a belle lurette
44:31que les robots
44:32construisent nos voitures,
44:33mais voilà
44:33qu'ils débarquent désormais
44:34à la campagne
44:35dans des fermes
44:36nulouks
44:36pour automatiser
44:37les tâches agricoles
44:38les plus pénibles.
44:39La révolution technologique
44:41est en marche.
44:42C'est un reportage
44:43à Lannis Le Sec
44:43dans l'Oise
44:44d'Alicia Rogue
44:44et de Marion
44:45Devauchel.
44:48Voici peut-être
44:49le tracteur de demain.
44:51Deux petits trous
44:51et une révolution.
44:53Dans cette ferme bio
44:54en région parisienne
44:56ou vers fin 2023,
44:57il suffit d'actionner
44:58quelques boutons
44:59pour travailler la terre.
45:01Après avoir allumé
45:01le robot électriquement,
45:04on va attendre
45:06qu'il se lance
45:06et ensuite
45:07on va le démarrer
45:08électroniquement
45:10via la tablette
45:11et c'est cette tablette-là
45:13qui nous permet
45:14de le diriger.
45:15Un système 2.0
45:17qui lui permet
45:18d'effectuer plusieurs tâches
45:19comme la plantation
45:20ou le désherbage.
45:21C'est moins pénible
45:23pour nous
45:24parce que déjà
45:26on a moins mal au dos
45:27à utiliser
45:27les outils manuels.
45:30Surtout le semoir
45:32sur lequel
45:34si on le faisait
45:35à la main,
45:36selon les espèces,
45:38on va faire
45:383, 4 allers-retours.
45:40Tous les rangs du milieu,
45:42on est à bout de bras
45:42sur la planche,
45:43c'est un peu pénible.
45:44Là, pour le coup,
45:45on sait que celui-là,
45:46une fois qu'on l'a réglé,
45:48lui, il ne va pas se fatiguer.
45:49Nous, on va pouvoir faire
45:50autre chose en attendant.
45:51L'objectif,
45:52trouver un nouvel équilibre
45:53entre agriculteurs et robots.
45:54C'est vrai que
45:55quand on fait du maraîchage bio
45:56en agroécologie,
45:57avoir une grande machine
45:58comme ça
45:59qui arrive derrière,
46:00on peut se poser la question
46:00de est-ce que l'équilibre est là ?
46:02C'est une machine
46:03qui n'est pas moins écologique
46:05qu'un tracteur
46:06ou qu'une n'importe quelle machine.
46:07Elle est faite 100% en France,
46:09ce qui n'est pas le cas
46:09d'ailleurs de la plupart
46:10des machines de maraîchage.
46:11Ici, une ferme pilote.
46:13Demain,
46:13plusieurs fermes d'envergure.
46:15Maintenant,
46:15on va déployer
46:16des fermes beaucoup plus grandes.
46:17La première va être
46:18à l'IS dans le 91,
46:19à côté de Corbeil-Essen.
46:20Et là,
46:21on arrive à une taille
46:21qui est donc 20 fois plus grande
46:23que ce que vous voyez ici.
46:24On travaille déjà
46:24avec le tissu
46:25de distribution locale.
46:26À quelques mètres,
46:27les clients peuvent venir se servir.
46:29Potiron, poivron,
46:31tous les légumes
46:31sont en vente directe.
46:33J'essaie de venir
46:33une fois par semaine.
46:34Je travaille à côté,
46:35c'est très pratique.
46:36On peut venir n'importe quand.
46:38Donc là,
46:38c'est sur ma pause déjeuner
46:39parce que je n'ai plus
46:40de légumes à la maison
46:41et surtout parce que c'est bio.
46:43Le côté pratique,
46:44accessible
46:45et raisonnable
46:46en termes de tarifs.
46:48Aucun vendeur,
46:49tout est automatique.
46:50Les clients commandent
46:51sur une borne
46:52en un geste.
46:54Alors,
46:54je ne pense pas
46:54que ce sera pour ce soir.
46:56Je pense que
46:57je vais le faire mercredi,
46:58mais potimarron au four
46:59en ce moment.
47:00Ça pousse à cuisiner
47:01aussi les légumes
47:02et ça donne des idées.
47:03Du goût,
47:04du local,
47:05des robots
47:05et peut-être
47:06le nouveau visage
47:07de l'agriculture de demain.
47:09Aujourd'hui en France,
47:10il y a moins de 500 000 agriculteurs.
47:12La moitié devrait partir
47:13à la retraite
47:14d'ici à 2030.
47:16Alors,
47:16vous êtes producteur de pommes,
47:17vous vous mettez à la place
47:18de ces producteurs.
47:19Est-ce que vous êtes robot compatible ?
47:21Est-ce que vous avez envie
47:22d'avoir des robots
47:23dans votre exploitation
47:23ou est-ce que pour vous,
47:25c'est une hérésie
47:25parce que ce lien
47:26qui vous unit à la terre
47:27aux fruits
47:28est primordial ?
47:30Oui et non.
47:32Une bonne réponse
47:32de normand
47:33ou de centriste.
47:34De centriste plutôt.
47:36On pèse le pour et le contre,
47:37on retient le meilleur
47:37et on garde le meilleur.
47:38En même temps.
47:39Voilà.
47:39Oui,
47:40en même temps.
47:41Alors,
47:42pourquoi je dis oui et non ?
47:42c'est parce qu'il faut
47:44autant se servir aussi
47:45des technologies,
47:45il ne faut pas nier l'évidence.
47:46c'est-à-dire qu'on avance,
47:48le progrès avance,
47:49on parle d'intelligence artificielle
47:51par exemple,
47:52mais si vous me demandez,
47:53moi,
47:53depuis les années 90,
47:5595,
47:56où quand même déjà
47:57les premières technologies
47:58commençaient à arriver
47:59dans les vergers,
48:00alors là,
48:00c'est en tant que producteur,
48:01je vous parle,
48:02et on avait par exemple
48:04des capteurs,
48:05enfin,
48:05je les ai toujours,
48:06dans mes arbres,
48:07dans les vergers,
48:08qui permettent de déterminer
48:09si,
48:10en fonction de la température,
48:11de l'hygrométrie,
48:12de l'humidité,
48:13des sondes
48:14qui sont dans le sol
48:15pour savoir
48:16si on doit mettre
48:17ou non l'arrosage,
48:18enfin,
48:18et de savoir
48:19si on va générer
48:20des maladies.
48:21Donc,
48:21il y avait par exemple,
48:22je me rappelle de RIMPRO,
48:23par exemple,
48:24un truc qui vous fait
48:25avec des courbes,
48:26est-ce que vos arbres
48:27vont être malades ou pas ?
48:28Et donc,
48:28ça vous met en alerte,
48:30c'est moi qui vais décider
48:31à la fin
48:31si je dois intervenir
48:33et protéger mes arbres,
48:34mais toutes ces technologies,
48:37on a toujours su
48:38vivre avec.
48:40Et là,
48:40on va encore
48:41un peu plus loin,
48:42maintenant,
48:42c'est vrai qu'avec les drones,
48:43par exemple,
48:44moi,
48:45quand je dis
48:45que je fais un tour
48:46de verger,
48:46un hectare,
48:47c'est 25 rangs de pommier,
48:49je ne me balade pas
48:50à pied,
48:51je ne fais pas
48:51les 2500 mètres,
48:54voilà,
48:55il faut quand même
48:55un peu de temps,
48:56mais on pourrait imaginer,
48:57et ça se fait déjà,
48:58où vous passez,
48:59par exemple,
48:59dans un verger
49:00comme un quad,
49:02on va dire,
49:02avec une espèce
49:03de capteur
49:04à l'arrière
49:05qui vous photographie,
49:06et ça se fait,
49:07et c'est d'une utilité.
49:08Avec l'IA,
49:09ça va...
49:10Exactement,
49:10ça va aller très vite
49:11parce qu'on s'aperçoit,
49:12on balaye comme ça,
49:13les rangs très vite,
49:13et ça vous permet
49:14de déterminer,
49:15parce qu'il faut savoir
49:16qu'un arbre
49:17a environ 1000 fleurs,
49:18il aura 500 pommes
49:19et pour en avoir
49:20des belles
49:20comme vous en avez
49:21sur la table,
49:22il en faut 150 à 200,
49:23ça veut dire
49:24qu'il faut en faire tomber,
49:25ce qu'on appelle
49:25l'éclaircissage,
49:26mais imaginez,
49:27on ne va pas passer,
49:28compter toutes les fleurs
49:31et toutes les petites pommes
49:32qu'il y a sur un pommier,
49:33ça,
49:34il y a des appareils,
49:34des robots
49:35qui sont capables
49:36de le faire,
49:36et ça,
49:37ce sont des technologies
49:38qui nous,
49:39en tant que producteurs,
49:40nous permettent
49:40de répondre
49:41à des attentes
49:42du consommateur
49:43qui veut des pommes
49:44pas trop grosses,
49:44pas trop petites,
49:46après il y aura
49:46la nature,
49:47la sécheresse
49:47qui va faire
49:47plus ou moins
49:48l'année pluvieuse,
49:50il va falloir
49:50accompagner la nature,
49:52mais on n'arrivera
49:52jamais à la maîtriser,
49:53par contre,
49:54tous ces robots
49:54qui sont de la robotique,
49:56on aura la même chose
49:57sur,
49:58à mon avis,
49:58le désherbage.
49:59Alors justement,
50:00j'en ai vu un
50:01aux Etats-Unis,
50:03un robot à énergie solaire
50:04qui est capable
50:05avec l'IA
50:06de désherber
50:07complètement,
50:08donc de se priver
50:09de pesticides,
50:10donc à l'écolo,
50:11et effectivement,
50:12vous pensez que
50:12cette technologie
50:13peut nous amener,
50:14parce qu'on dit
50:15tout et n'importe quoi
50:15sur l'IA
50:16et sur ces nouvelles technologies,
50:17est-ce qu'on peut arriver,
50:19c'est un peu contre-intuitif
50:20avec une économie
50:20et une agriculture
50:21plus durable ?
50:23Pour moi,
50:23ce n'est pas antinomique,
50:24parce que,
50:25vous voyez,
50:25sur le modèle
50:26du désherbage,
50:27donc en bio,
50:28on n'utilise que
50:28du désherbage mécanique,
50:30on ne met pas de glyphosate
50:30forcément dans nos vergers
50:31ou d'autres produits de synthèse,
50:35mais on peut imaginer
50:36comme vous avez
50:36les tondeuses
50:37qui sont sur les terrains de foot
50:39ou chez les particuliers,
50:41on pourrait avoir
50:42des appareils de robotique
50:44qui secouent,
50:47qui travaillent le sol
50:48sur une fine épaisseur,
50:50alors ça marche très bien
50:51quand il n'y a pas
50:51trop de cailloux,
50:52mais de telle sorte
50:53que toutes les petites plantules
50:54qui veulent les adventices,
50:56enfin,
50:56les mauvaises herbes,
50:57il n'y a pas de mauvaises herbes,
50:58mais les adventices
50:59qui poussent
51:00et qui gênent
51:00et font une concurrence
51:01avec les racines des arbres
51:03et qui provoquent
51:04des rongeurs,
51:04des mulots,
51:05donc c'est pour ça
51:05qu'on est obligé
51:05d'enlever l'herbe
51:06aux pieds des pommiers,
51:07alors aujourd'hui,
51:08on le fait avec un tracteur,
51:09avec une personne dessus
51:10qui gratte,
51:12mais on gratte partout,
51:13on pourrait imaginer
51:14un robot
51:15qui passe
51:16et qui travaille
51:17entre les arbres,
51:18sous les pieds des arbres,
51:20avec des capteurs,
51:20je suis convaincu
51:21que c'est entièrement possible.
51:22Rendez-vous dans le futur,
51:23alors.
51:24Rendez-vous dans le futur.
51:25Mais par contre,
51:25il ne faut pas remplacer l'humain.
51:26Attention.
51:27Bien sûr,
51:27il ne faut pas remplacer l'humain.
51:28Évidemment.
51:29La vente,
51:29c'est important,
51:30le contact,
51:31expliquer ce que l'on fait,
51:31ce que j'ai dit tout à l'heure.
51:33Et comme on ne finit jamais un repas
51:34sans une note sucrée,
51:35il est maintenant l'heure
51:36du péché mignon.
51:37Alors,
51:42pas sûr que cette tarte tatin
51:42a été fabriquée
51:43par une imprimante 3D,
51:44mais ça va bientôt arriver.
51:46Si, si,
51:47elle sera nickel,
51:48elle sera standard,
51:49mais si elle utilise
51:49des bonnes pommes,
51:50une bonne farine,
51:52vous allez râler,
51:53vous pourrez en faire
51:53jour et nuit.
51:54Bon,
51:55peu importe,
51:55elle n'a pas été faite
51:56par une imprimante,
51:57c'est une tarte tatin
51:57et là aussi,
51:58on mange des pommes encore.
52:00Mangez des pommes.
52:01Avec ces fameuses pommes,
52:02c'est ça ?
52:02Une tarte tatin
52:03réalisée par le Bourbon,
52:06le restaurant.
52:06Mais est-ce qu'ils ont
52:07pris les pommes
52:08de M. Marchieu ?
52:09Je ne suis pas certain.
52:10Dites-nous,
52:11goûtez,
52:11vous allez voir.
52:12Je les ai amenées
52:14pour l'émission,
52:15mais une bonne tarte tatin,
52:17quand c'est bien fait,
52:18franchement,
52:20et moi en plus,
52:21je suis un gourmand,
52:22je suis un épicurien aussi,
52:23je rajoute un peu de...
52:25J'aime bien la glace
52:25à la vanille,
52:26parce que le chaud froid.
52:27Bien sûr,
52:28ça marche toujours.
52:28Moi, j'adore ça.
52:31Allez,
52:31dites-nous ce que vous en pensez.
52:32Mais elle est très bonne.
52:34Et moi,
52:34de toute façon,
52:34un dessert,
52:35pour que je n'aime pas un dessert,
52:36pas sincèrement,
52:37il faut déjà y aller.
52:39Est-ce que vous la faites,
52:40vous, la tarte tatin,
52:40à la maison ?
52:41Alors, non.
52:42Ah, c'est vrai ?
52:42Mais non.
52:42Alors, je vais vous dire pourquoi,
52:43parce que j'ai une petite sœur,
52:44Nathalie,
52:45que j'embrasse,
52:46qui vit à La Rochelle,
52:46qui est restauratrice,
52:47qui a toujours très bien fait
52:50la tarte tatin.
52:51Et lorsque vous avez quelqu'un
52:52dans votre famille,
52:53ou un proche,
52:53qui fait ça très bien,
52:54pourquoi aller en concurrence
52:56d'eux ?
52:57Surtout que je n'arriverais
52:57pas à l'égaler.
52:59Ce n'est pas ce qu'on m'a dit.
53:00c'est quand M. Martino
53:01fait une tarte tatin,
53:02comme il la renverse,
53:03ce n'est plus une tatin
53:03à la sortie.
53:04Non, non, non.
53:06Et on termine
53:07ce magnifique dessert
53:09en musique
53:09avec un refrain
53:10que tous nos téléspectateurs
53:12vont reconnaître.
53:12Alors, Johnny Hallyday,
53:29évidemment, pourquoi ?
53:31Alors, pourquoi ?
53:32Alors, c'était pas si évident.
53:34Vous le fan de musique électro
53:35et de musique contemporaine ?
53:37Oui, exactement.
53:38Eh bien, parce que je ne connaissais pas
53:40Johnny Hallyday jusqu'à très récemment.
53:42Si vous me demandez.
53:43Ouais, bizarre.
53:43Enfin, je connaissais.
53:44Oui, oui, de nom, mais sans...
53:45Voilà, mais je ne connaissais pas
53:46ce qu'il avait fait et tout.
53:48C'est un mea culpa.
53:50Et je dois vous avouer
53:50que j'ai perdu mon père
53:51il n'y a pas très longtemps,
53:52qui était un grand fan
53:53de Johnny Hallyday.
53:54Donc, c'est aussi un moyen
53:55pour moi de lui rendre hommage.
53:56OK.
53:58Voilà, ouais.
54:00Voilà.
54:01Non, je ne veux pas me mettre
54:02à pleurer.
54:03Surtout avec cette chanson
54:03qui est un message.
54:05Oui, oui, oui.
54:05Et puis, pour moi,
54:06c'est les Jeux Olympiques.
54:07Et alors, je l'ai accompagné
54:09dans la maladie pendant deux ans,
54:11les dernières années
54:12qu'on a vécues
54:13qui étaient vraiment intenses.
54:15L'avoir entendu pendant les JO,
54:16je l'ai mis forcément
54:17pour ses optiques.
54:18Et depuis, je me mets
54:20à écouter du Johnny
54:21et je trouve qu'il y a vraiment
54:22des super chansons.
54:23C'est super, Johnny Hallyday.
54:24Des très beaux textes.
54:25Évidemment.
54:25Voilà.
54:26Après, j'avoue que j'écoute
54:28plus de Madonna et de Lady Gaga
54:29que de Johnny.
54:30Mais ce n'est pas incompatible.
54:31Moi aussi.
54:32Ou Vitalik.
54:33On ferait des choses
54:33à Johnny Hallyday.
54:34Ne vous inquiétez pas.
54:35Merci infiniment, Éric Partineau,
54:37d'avoir partagé ce repas
54:39avec nous,
54:40d'avoir partagé
54:41toutes vos émotions
54:41et votre histoire.
54:42Merci infiniment.
54:44Merci beaucoup,
54:45Jean-Pierre Montanel,
54:46pour cette belle émission
54:46encore une fois.
54:47Et puis, nous,
54:47on se retrouve très vite
54:48pour un prochain numéro
54:49de Politique à table.
54:49dans mon corps
55:02sur ton corps
55:04lourd comme un cheval
55:06et puis,
55:07on se retrouve très vite.
55:10Sous-titrage Société Radio-Canada
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