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  • il y a 1 heure

À LA UNE / Quand l'eau ne coule plus de source

L'eau, pourtant essentielle, pourrait-elle manquer en France dans les prochaines décennies ? Le Haut-Commissariat au Plan tirait l'alarme en janvier 2025 : sans efforts de sobriété, 88 % du territoire français sera en manque d'eau en 2050. Comment évaluer la pureté de l'eau ? Selon la dernière étude de l'ANSES, se basant sur plus de 600 échantillons d'eau, 92 % contiennent des traces d'acide trifluoroacétique (TFA), un polluant éternel nocif pour la santé. En 2019, selon l'étude européenne la plus récente, seuls 43 % des cours d'eau français étaient en bon état écologique (fonction de la santé des écosystèmes), et 44 % en bon état chimique (déterminé en fonction du niveau de pollution de l'eau). Plus encore, près de 9 zones maritimes de l'Union européenne sur 10 sont contaminées par des polluants persistants, dont le mercure. Pourtant, en France, les budgets alloués à l'assainissement des eaux et à la dépollution ont augmenté entre 2000 et 2022, passant de 9 à 16 milliards d'euros. S'ajoutent à cela les conséquences du changement climatique, et de l'action de l'Homme : sur les quinze dernières années, la ressource d'eau disponible a diminué de 14 % en France. Avec une augmentation de 2,7 degrés par rapport à 1900 en 2050, Météo-France table sur une intensification et une multiplication des sécheresses, ainsi qu'une réduction des débits des rivières et de la présence de la neige. En conséquence, la France perdrait en moyenne l'équivalent d'un à deux mois de pluie par an. Comment préserver la qualité de l'eau produite en France ?

Invités :
- Jean-Claude Raux, député « écologiste et social » de Loire-Atlantique
- Alexandre Ouizille, sénateur socialiste de l'Oise
- Juliette Duquesne, journaliste pour « Carnets d'alerte », autrice de « Autonomes et solidaires pour le vivant » (éditions Le Bord de l'Eau)


Chronique :

« La petite histoire dans la grande » par Anna Cabana

« Chaque Voix compte », votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Adeline François, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique. Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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Transcription
00:00:00Générique
00:00:01...
00:00:10Bonsoir à tous et bienvenue dans Chaque Voix Compte sur LCP.
00:00:26Nous sommes vendredi et comme chaque vendredi, puisque Chaque Voix Compte, c'est à vous que nous donnons la parole pour une émission consacrée ce soir à notre bien le plus précieux sans doute.
00:00:37L'eau, un des quatre éléments sans lequel la vie ne se répare. Mais aujourd'hui, l'eau ne coule plus de source. Elle est plus rare et elle est moins pure, à tel point qu'on hésite entre la protéger et nous en protéger.
00:00:50Quelle eau boirons-nous demain ? Cette question, nous nous la posons tous et nous allons y réfléchir ce soir avec nos invités. Bonsoir Jean-Claude Rau.
00:00:58Merci d'être là. Vous êtes député écologiste de Loire-Atlantique et vous êtes l'auteur d'une proposition de loi pour protéger durablement la qualité de l'eau potable.
00:01:07Vous nous direz notamment où en est cette proposition de loi.
00:01:11Bonsoir Alexandre Ouizi.
00:01:12Bonsoir.
00:01:12Sénateur socialiste de Loise, vous êtes le rapporteur de la commission d'enquête sénatoriale sur les pratiques des industriels de l'eau en bouteille.
00:01:19Et vous verrez que notre émission est rattrapée ce soir par l'actualité.
00:01:23Bonsoir Juliette Duquen.
00:01:24Bonsoir.
00:01:25Journaliste et autrice, vous publiez notamment Autonome et solidaire pour le vivant aux éditions Le Bord de l'eau.
00:01:30Merci à tous les trois d'avoir accepté de vous prêter ce soir au jeu des questions-réponses avec notre public.
00:01:36Et je salue également Anna Cabana.
00:01:38Bonsoir ma chère Anna.
00:01:39Bonsoir chère Adeline.
00:01:39De quoi allez-vous nous parler ce soir ?
00:01:41Je vais vous faire un petit tour dans le rétroviseur pour vous parler d'un prophète, c'était il y a 51 ans, un certain René Dumont.
00:01:50René Dumont l'écologiste.
00:01:52Voilà pour le programme de ce soir.
00:01:54A priori, puisque comme à chaque fois vous le savez désormais, cette émission c'est vous qui allez la faire, je compte sur vous.
00:01:59Chez vous, installez-vous confortablement, pourquoi pas avec un grand verre d'eau.
00:02:02Chaque voix compte, c'est parti.
00:02:03Il faut d'abord dire que l'eau c'est d'abord de la chimie.
00:02:14Un atome d'oxygène, deux atomes d'hydrogène, vous vous souvenez tous de vos cours de physique.
00:02:19H2O, incolore, inodore, insipide.
00:02:22L'eau est transparente, elle ne sent rien, elle n'a pas de goût.
00:02:25Enfin, normalement.
00:02:27Qui ici ne s'est jamais dit, tu ne trouves pas qu'elle sent un peu la javel ?
00:02:30L'eau a fini par sentir, l'eau a fini par avoir un goût, parfois même une couleur.
00:02:36Qu'elle sorte du robinet, qu'elle vienne d'une bouteille, qu'elle soit dans la mer, dans la rivière ou sous la terre,
00:02:41L'eau nous inquiète, à tort ou à raison.
00:02:44Marco Pommier.
00:02:49La qualité de l'eau, un sujet qui nourrit les débats depuis plusieurs décennies.
00:02:54Le français est certainement au monde le buveur d'eau au comportement le plus étrange.
00:02:59Première déformation, l'amateur d'eau se fie beaucoup trop à son palais.
00:03:02On ne peut pas attribuer une qualité sanitaire uniquement en se basant sur la notion de goût.
00:03:09Et pourtant, quand nous ouvrons notre robinet aujourd'hui, nous doutons toujours, peut-être à juste titre.
00:03:16Pesticides interdits, polluants éternels.
00:03:19Dans une étude récente, l'ONSES confirme que le TFA, le plus petit d'épifaces, est omniprésent dans l'eau en France.
00:03:27Détecté dans 92% des échantillons, il est soupçonné de nuire à notre santé,
00:03:33avec des effets sur le foie, la fertilité et le développement du fœtus.
00:03:37Des familles se demandent désormais si l'eau du robinet est encore sûre,
00:03:40si les oeufs du jardin ou les légumes cultivés dans le potager familial ne présentent aucun risque,
00:03:45ou encore si on peut préparer un biberon en toute confiance.
00:03:48Une contamination aux polluants éternels qui s'ajoute à plusieurs scandales sur les eaux en bouteille,
00:03:53vitels, épars, contrex ou encore perriers,
00:03:57épinglés par une commission d'enquête parlementaire cette année
00:04:00pour avoir traité leurs eaux avec des techniques de filtration interdites.
00:04:05Cette semaine encore, l'une des usines du groupe a été mise en demeure par la préfecture du Gard,
00:04:10accusée de rejeter des polluants au-dessus des normes dans une rivière.
00:04:15Et comme si cela ne suffisait pas, l'or bleu se raréfie sous l'effet du réchauffement climatique.
00:04:20Pourtant, nous continuons de la gaspiller.
00:04:2320% de l'eau distribuée au total est perdue à cause des fuites sur un réseau vieillissant.
00:04:28Le Haut-Commissariat au plan prévient, sans effort de sobriété,
00:04:3288% du territoire français pourrait manquer d'eau en 2050.
00:04:37Voilà, les termes de notre débat de ce soir sont posés.
00:04:40Je voudrais d'abord faire un rapide sondage parmi vous.
00:04:43Qui boit l'eau du robinet ?
00:04:46Et qui boit de l'eau en bouteille ?
00:04:49Est-ce que les personnes qui boivent de l'eau en bouteille ne boivent plus du tout d'eau du robinet ?
00:04:54Est-ce que l'un d'entre vous peut prendre le micro et me dire pourquoi ils ne boivent plus d'eau du robinet ?
00:04:59Je vous demande de vous présenter.
00:05:03Bonsoir.
00:05:03Bonsoir.
00:05:04J'ai le loyer, je viens des Ardennes.
00:05:06Donc, nous ne buvons plus d'eau du robinet parce que, un, le goût n'est pas agréable,
00:05:13secondo, l'odeur.
00:05:15Et ce qui est surtout agaçant, c'est cette inquiétude par rapport à la qualité,
00:05:24surtout au niveau sanitaire, de cette eau qu'on boit.
00:05:27Vous l'avez exprimé dans le reportage, même pour les bébés, les biberons,
00:05:31est-ce que ce n'est pas trop gênant de boire cette eau ?
00:05:33Et donc là, effectivement, on a ce souci.
00:05:36C'est pour ça qu'on ne boit plus d'eau du robinet.
00:05:38Je voudrais vous montrer une carte aussi ce soir.
00:05:40Cette carte, c'est la carte des Français qui déclarent boire l'eau du robinet.
00:05:44Mais plus le bleu est foncé, plus ils en boivent.
00:05:47Baromètre annuel du Centre d'information sur l'eau, c'est un sondage qui vient de paraître.
00:05:5368% des Français déclarent boire l'eau du robinet tous les jours.
00:05:57Ceux qui en boivent le plus, c'est dans le sud.
00:05:59Ceux qui en boivent le moins, c'est dans le nord.
00:06:01D'ailleurs, Juliette, pourquoi ce clivage nord-sud ?
00:06:04Il doit y avoir plusieurs raisons, mais il y a une raison qui est certaine.
00:06:07Quand on regarde les deux cartes qui ont été réactualisées récemment de UFC Que Choisir et de Génération Futur,
00:06:13c'est que dans le nord de la France, vu qu'on utilise beaucoup de pesticides pour l'agriculture industrielle,
00:06:18il y a notamment la culture de patates, il y a pas mal aussi de maraîchage,
00:06:20il y a plus de traces de pesticides et notamment de polluants dans l'eau du robinet,
00:06:25même si elle est quand même conforme dans les normes sanitaires.
00:06:29Oui, on ne dépasse pas les seuils sanitaires.
00:06:30Non, ça peut arriver, mais en tout cas, pas partout.
00:06:33Quand on voit la carte, des fois, c'est écrit en orange.
00:06:35Ça veut dire qu'il peut y avoir des traces de polluants de toutes sortes.
00:06:40Alors, ce qu'il faut quand même savoir, c'est que, bien sûr que c'est très important,
00:06:44l'eau c'est un symbole et c'est très important d'avoir une eau de qualité.
00:06:49On cherche plus de polluants qu'auparavant,
00:06:51donc c'est aussi pour ça qu'on se retrouve avec plus de polluants à l'eau du robinet.
00:06:55Mais UFC Que Choisir, dans ses derniers chiffres,
00:06:58il donne 85% des réseaux de distribution d'eau potable
00:07:02qui sont conformes à tous les critères.
00:07:05Et ça a descendu de 10 points par rapport à 2021,
00:07:11parce qu'on cherche plus de polluants.
00:07:13Ça veut dire que si on cherche, on trouve ?
00:07:15Si on cherche, on trouve de plus en plus de polluants,
00:07:17notamment l'épiphas, vous en avez parlé, on va en reparler tout à l'heure,
00:07:21aussi tout ce qui est pesticides.
00:07:22Par contre, même si, comme je le répète, c'est très symbolique,
00:07:27l'eau, on sera beaucoup moins contaminé par l'eau du robinet
00:07:30que par l'alimentation si on mange de la nourriture issue de l'agriculture industrielle.
00:07:35Les normes n'ont rien de semblable.
00:07:37Et l'eau en bouteille coûte 100 fois plus cher que l'eau du robinet.
00:07:43Et puis, on va en reparler aussi tout à l'heure,
00:07:45ça a plein de conséquences très importantes,
00:07:48notamment, il y a eu des traitements aussi dans les eaux minérales.
00:07:52Ce qu'il faut faire, et ça, le point est essentiel,
00:07:55c'est de plus en plus prévenir autour des captages d'eau
00:07:58pour ne pas avoir à dépolluer l'eau après.
00:08:01Jean-Claude Rau, l'eau potable, c'est votre sujet.
00:08:03Vous en avez même fait une proposition de loi au début de cette année,
00:08:06on va y revenir.
00:08:0678% des Français ont quand même confiance dans l'eau du robinet.
00:08:10Sauf que c'est un chiffre qui n'arrête pas de baisser.
00:08:12Ce sont les Bretons qui sont les moins confiants, 73%.
00:08:15Est-ce que la méfiance ou la défiance,
00:08:18appelez-la comme vous voulez, à l'égard de l'eau du robinet,
00:08:20elle est aujourd'hui justifiée
00:08:21quand on sait que c'est le produit alimentaire, finalement,
00:08:23qui est le plus contrôlé aujourd'hui ?
00:08:25Je crois qu'il ne faut absolument pas détourner
00:08:27les Françaises et les Français de l'eau du robinet,
00:08:31mais avoir une exigence.
00:08:33Parce que j'ai coutume de dire qu'avec l'eau,
00:08:35on joue avec le feu.
00:08:37Parce qu'effectivement, il y a des seuils
00:08:38qui garantissent la conformité d'une certaine manière.
00:08:44Mais par contre, on est très souvent à la limite de ces seuils.
00:08:48Et on sait que, par exemple, en 2023,
00:08:50ce sont plus de 17 millions de personnes
00:08:51qui, à un moment ou un autre,
00:08:53ont bu une eau qui était non conforme.
00:08:57Est-ce que cette non conformité
00:08:59va jusqu'à être dangereuse pour la santé ?
00:09:02C'est généralement temporaire,
00:09:04puisqu'ensuite, vous avez des procédures
00:09:06soit de dilution ou d'interdiction ciblées
00:09:09et avec un temps qui est donné
00:09:12pour revenir justement dans la norme.
00:09:14Mais ça peut aller parfois jusqu'à la fermeture de captage.
00:09:17On en ferme quand même une centaine par an
00:09:19et on en a fermé plus de 14 000
00:09:21quand même depuis 40 ans.
00:09:24Alors, pas toujours pour les mêmes raisons,
00:09:27mais en tout cas, pour un tiers d'entre eux,
00:09:28c'était pour des raisons liées à la pollution nitrate,
00:09:33pesticides, pour être clair.
00:09:35Je le disais, vous portiez au début de l'année
00:09:37une proposition de loi sur la qualité de l'eau potable.
00:09:39D'abord, est-ce que vous pouvez nous dire où elle en est ?
00:09:41Parce que c'est vrai qu'avec l'instabilité politique du moment,
00:09:44n'est-ce pas, on se demande dans quoi elle s'est perdue ?
00:09:47Alors, vous savez qu'il n'y a pas beaucoup de marge de manœuvre
00:09:49pour les députés pour défendre des propositions de loi.
00:09:51Il n'y a que les semaines...
00:09:52Vous faites sourire le public.
00:09:53...les semaines de l'Assemblée,
00:09:54c'est-à-dire où il faut que tout le monde se mette d'accord.
00:09:57Et si je pense que tout le monde, sur le principe,
00:09:59est d'accord pour préserver la qualité de l'eau,
00:10:01maintenant, le chemin pour y parvenir
00:10:02n'est pas forcément le même.
00:10:04Donc sinon, il ne nous reste que les journées
00:10:07qui sont à l'initiative des groupes politiques,
00:10:08c'est-à-dire les fameuses niches.
00:10:10Donc mon texte était l'année dernière
00:10:12dans la niche du groupe écologiste et social.
00:10:14Il était en quatrième position.
00:10:16Nous avons fini au troisième.
00:10:18Donc ça a été débattu en commission.
00:10:20Donc nous aurons de nouveau, à la mi-février,
00:10:22une nouvelle journée d'initiative.
00:10:25Donc on verra...
00:10:25Vous pouvez nous rappeler les grandes mesures
00:10:26que contenait votre texte ?
00:10:28Il y avait trois aspects.
00:10:30Le premier, c'était des limitations,
00:10:33des aires d'alimentation, de captage
00:10:34et ensuite des mesures d'interdiction.
00:10:37Alors pas immédiates,
00:10:39mais je pense que si aujourd'hui,
00:10:42après pratiquement, même un peu plus de 60 ans
00:10:45de lois sur l'eau et différents dispositifs,
00:10:48nous n'y arrivons toujours pas,
00:10:49c'est que tout a été basé sur le volontariat,
00:10:53sur la bonne volonté.
00:10:54Et il n'y a jamais eu d'interdiction.
00:10:55Je pense qu'à un moment,
00:10:56vu effectivement le niveau de la contamination généralisée,
00:11:00il faut des mesures obligatoires,
00:11:04des mesures d'interdiction.
00:11:05Le deuxième point concernait les contrôles,
00:11:08c'est-à-dire d'établir une liste nationale,
00:11:10puisqu'aujourd'hui, ce n'est pas encore le cas.
00:11:12Et pour ça, il faut aussi renforcer le rôle des agences
00:11:16qui sont pourtant prédécriées.
00:11:17Certains voudraient supprimer l'ANSES,
00:11:20l'INRAE, enfin les ARS.
00:11:23C'est essentiel.
00:11:24Si on veut savoir ce qu'on boit
00:11:26et la qualité de l'eau, on en a besoin.
00:11:28Mais ça veut dire qu'aujourd'hui,
00:11:29on n'a pas encore assez de contrôles ?
00:11:30On en a plus de 18 millions par an ?
00:11:33Ils sont variables d'un département à l'autre.
00:11:36Et c'est toujours un petit peu comme la lutte contre le dopage.
00:11:39On court toujours avec un train de retard
00:11:42sur un certain nombre de molécules.
00:11:44Vous avez encore aujourd'hui dans l'eau
00:11:46un certain nombre de métabolites
00:11:48qu'on retrouve de dégradations des pesticides
00:11:52qui ont été interdits parfois il y a plus de 20 ans,
00:11:54comme par exemple la trazine,
00:11:56mais qui est toujours dans le top 5
00:11:57de ce qu'on trouve dans l'eau.
00:11:59Comment on la retrouve dans l'eau ?
00:12:00La trazine, comment ça se retrouve dans l'eau ?
00:12:02On cherche, justement, ça fait partie généralement
00:12:05des substances qui sont recherchées par les laboratoires.
00:12:09Comment cette molécule peut se retrouver aujourd'hui dans l'eau ?
00:12:12Par quel vecteur, je veux dire ?
00:12:13C'est parce qu'il y a une forte rémanence
00:12:15et je pense que ce sera évidemment le cas
00:12:18avec notamment le TFA,
00:12:19d'une manière plus générale avec les polluants
00:12:21qui, comme leur nom l'indique, sont éternels.
00:12:24Et puis pour finir sur la proposition de loi très rapidement,
00:12:26le troisième volet concernait les taxes,
00:12:30c'est-à-dire la mise en application enfin
00:12:33du principe pollueur-payeur.
00:12:35Je voudrais qu'on fasse un détour par les Ardennes.
00:12:37Alors justement, Gilles, vous nous disiez
00:12:38vous ne buvez plus l'eau du robinet,
00:12:40vous vivez dans les Ardennes.
00:12:41Il se trouve que là-bas, 12 communes sont privées d'eau potable
00:12:44depuis l'été dernier déjà.
00:12:46Le préfet a pris un arrêt après une contamination au PIFAS,
00:12:49les polluants éternelles dont on parle tant et plus.
00:12:53Reportage sur le terrain de Dario Borgogno et Benjamin Danan.
00:12:56Alors là, c'est le stock pour la semaine.
00:13:00Depuis début juillet, Brice ne peut plus vivre sans ce stock de bouteilles.
00:13:04Que ce soit le café, les animaux,
00:13:06sauf pour se laver, on reprend l'eau du robinet,
00:13:08sinon c'est tout en bouteille en fait.
00:13:10Il faut facile 3 packs de 2 litres de 6 pour vivre.
00:13:13Après c'est pareil, c'est des poubelles, c'est du stock,
00:13:16c'est une petite logistique.
00:13:18Mais il ne faut pas qu'on avance comme ça pendant encore 6 mois.
00:13:21Il faut que ça bouge début d'année, fin d'année, là, maintenant.
00:13:24Tous les habitants du village de Malandry sont concernés
00:13:26ordre du préfet, interdiction de boire l'eau du robinet,
00:13:30contaminée par des pifaces, des polluants éternels.
00:13:33Un choc pour la mer, sa source a toujours été évaluée de très bonne qualité.
00:13:38La bonne preuve, c'est qu'on a failli la mettre en bouteille dans les années 65.
00:13:42Pourtant, les chiffres sont là, des taux 5 fois plus élevés que la normale.
00:13:46Pour ne pas laisser ses administrés déshydratés,
00:13:49elle effectue un virement bancaire tous les 6 mois pour acheter des bouteilles d'eau.
00:13:52Le coût pour la mairie, 2800 euros.
00:13:55Ce sont des dépenses qui n'étaient pas prévues,
00:13:58auxquelles viennent s'ajouter les prix des analyses d'eau,
00:14:02parce que nous avons beaucoup d'analyses d'eau depuis que nous sommes pollués.
00:14:06Une analyse PFA, c'est 70 euros l'analyse.
00:14:09Il ne faudrait pas que ça dure sur des années.
00:14:11Le village de Malandry n'est pas le seul.
00:14:1311 autres communes des Ardennes ne peuvent plus boire l'eau du robinet.
00:14:16Oui, mais tu avais une photo où on la voyait en bleu.
00:14:19Oui, on voyait ta source.
00:14:23Oui, oui, c'est ça.
00:14:24Elle est aérienne.
00:14:24Mais je ne l'ai plus.
00:14:25Trois des mers touchées par cette pollution veulent trouver la source de leurs problèmes.
00:14:29Les soupçons se tournent vers les déchets d'une papeterie de la Meuse,
00:14:33transformée en boue,
00:14:34qui aurait été distribuée comme fertilisant à des agriculteurs
00:14:37et peut-être enfouie sous leur terre.
00:14:39Les boues sont sorties de la papeterie.
00:14:42Elles auraient dû être analysées.
00:14:43On aurait dû en contrôler la toxicité, par exemple.
00:14:46C'est un scandale environnemental, c'est un scandale sanitaire.
00:14:49Et puis pour nos communes, c'est aussi un scandale financier.
00:14:52Parce qu'on nous dit, c'est à vous de tout payer le coût de la dépollution.
00:14:56C'est polluer payeur, c'est le principe.
00:14:58Pour l'instant, aucune solution pérenne existe pour retrouver une eau potable.
00:15:02Mais la priorité, c'est surtout un suivi médical après des années de consommation.
00:15:07La RS nous a dit, vous n'êtes pas assez nombreux pour qu'on fasse des études sur votre santé.
00:15:12On m'a dit, si on était une grosse agglombe, peut-être qu'on serait suivi.
00:15:15Mais 3 ou 4 petites communes rurales, ça ne les intéresse pas.
00:15:19De quoi encore plus inquiéter les habitants.
00:15:21Selon plusieurs chercheurs, l'épiphase pourrait provoquer des lésions rénales.
00:15:25Mon frère a une maladie qui touche tout ce qui est rein.
00:15:28Donc on se dit, est-ce que c'est vraiment une maladie qu'il a eue avant ou est-ce que c'est dû à ça ?
00:15:32Pareil, ma nièce vient de se faire opérer des reins.
00:15:36J'ai peur, oui, pour mes enfants parce qu'ils ont eu de l'eau d'ici.
00:15:39Depuis qu'ils sont nés, ils ont bu l'eau d'ici.
00:15:41Un collectif d'habitants s'est constitué.
00:15:43Ils comptent porter plein de contriches pour empoisonnement,
00:15:46mise en danger de la vie d'autrui et infraction environnementale.
00:15:49C'est vrai, Juliette Duquen, que les pifases sont entrées assez violemment dans nos vies ces derniers mois.
00:15:57Mais aussi parce que des cartes ont été mises en ligne pour nous permettre de regarder sur Internet
00:16:02si on se trouve dans une zone où des pifases sont plus nombreux dans l'eau du robinet.
00:16:08D'ailleurs, qui parmi vous a consulté ces cartes ?
00:16:10Vous voulez bien prendre la parole et nous expliquer ce que vous cherchiez exactement ?
00:16:15Bien sûr.
00:16:16Bonsoir.
00:16:17Moi, personnellement, j'ai consulté ces cartes.
00:16:20Et en les consultant, je trouve qu'il y a énormément d'inégalités territoriales par rapport à la qualité de l'eau.
00:16:27Je peux même en être un témoin.
00:16:29Je peux vous demander dans quelle région vous habitez ?
00:16:31Bien sûr.
00:16:32Alors, moi, je suis originaire de Grenoble.
00:16:34Je suis venu ici à Paris pour faire mes études.
00:16:36À Grenoble, il faut savoir que c'est une ville qui est entourée de massifs montagneux.
00:16:41La Chartreuse, le Vercors, le massif de Beldone.
00:16:45Donc, 10% de la population est alimentée en eau qui provient de ces sources de montagne
00:16:52qui sont légèrement dépolluées par des traitements.
00:16:55Et 90% des grenoblois sont alimentés par de l'eau qui proviennent des nappes phréatiques
00:17:03et qui sont naturellement finalement filtrées par ces nappes phréatiques.
00:17:06Et en déménageant à Paris, rien que dans le goût de l'eau, moi, je le sens qu'il y a une différence.
00:17:11Bien évidemment, il y a un goût de Javel.
00:17:13C'est vraiment désagréable, en tout cas.
00:17:15Et puis, en regardant un petit peu plus loin, quand vous regardez les études qu'il y a,
00:17:21enfin, les dernières études, tout à l'heure, vous avez parlé des associations
00:17:25qui sont donc UFC Q choisir et Génération Futur.
00:17:30Elles ont relevé qu'à Paris, le niveau de TFA, qui est un PIFAS, un polluant éternel,
00:17:38atteignait aujourd'hui les 6200 nanogrammes par litre.
00:17:43Il me semble que c'est un petit peu élevé par rapport à la norme.
00:17:48Oui, et puis le problème de ces PIFAS, c'est qu'ils sont d'origine très diverse
00:17:51et on en retrouve partout.
00:17:52En fait, l'eau, c'est le réceptacle de toutes les pollutions.
00:17:55Et les PIFAS, ça peut être d'origine industrielle.
00:17:57Donc, ça peut être dans, justement, toute la région Rhône-Alpes, etc.
00:18:00C'est souvent d'origine industrielle.
00:18:01C'est aussi d'origine agricole, dont le TFA.
00:18:03C'est pour ça qu'on le retrouve partout.
00:18:05Le problème, comme le nom l'indique, polluant éternel, ça reste très longtemps.
00:18:09Et le problème, c'est qu'aujourd'hui, on a...
00:18:12Alors, c'est vrai que plus on est dans des zones rurales,
00:18:14plus on a des risques d'avoir plus de polluants chimiques,
00:18:16que ce soit pesticides et PIFAS dans l'eau du robinet,
00:18:20pour deux raisons.
00:18:21Parce qu'on va être plus touché par la pollution agricole,
00:18:24mais aussi parce qu'on va mettre moins de traitements
00:18:27pour dépolluer l'eau.
00:18:29Tout simplement, plus on a de densité,
00:18:31plus on a d'argent pour dépolluer cette eau.
00:18:33Et le problème des PIFAS, c'est que le charbon actif,
00:18:36qui est utilisé en grande majorité un peu partout en France
00:18:39pour dépolluer l'eau avant qu'elle arrive dans votre eau du robinet,
00:18:43ne retire pas tous les polluants éternels.
00:18:45Le seul système qui retire pratiquement tous les polluants éternels,
00:18:48mais qui n'est pas du tout la solution,
00:18:50c'est l'osmose inverse,
00:18:51qu'on va utiliser avant pour dépolluer l'eau du robinet.
00:18:54Ça, ça retire tous les polluants,
00:18:56même les polluants éternels,
00:18:58sauf le tritium qui est un déchet radioactif.
00:19:01Mais par contre, l'osmose inverse,
00:19:03c'est un système de membrane
00:19:04qui va faire que l'eau va être complètement dépolluée,
00:19:06mais ça consomme énormément d'énergie,
00:19:09donc on va renforcer le changement climatique
00:19:10et donc ça va avoir un impact.
00:19:12Le remède est pire que le mal.
00:19:13Voilà, et en plus,
00:19:14on va rejeter tous les polluants dans l'eau.
00:19:17Jean-Claude Raud,
00:19:18qu'est-ce que vous répondez à Noé ?
00:19:20C'est ça, je crois que vous êtes Noé.
00:19:22Quand il dit,
00:19:23quand on est à Paris,
00:19:24l'eau, elle sent l'eau de Javel.
00:19:25C'est un biais parisien,
00:19:26un biais cognitif parisien.
00:19:29Ou est-ce qu'il y a vraiment une raison
00:19:31pour qu'on se dise que l'eau,
00:19:32elle sent la Javel ?
00:19:33Je ne pourrais pas vous répondre
00:19:34directement sur cette question.
00:19:36Ce n'est pas flagrant pour moi.
00:19:38Et en tout cas,
00:19:39je cite souvent Haute-Paris,
00:19:41en tout cas comme un exemple.
00:19:42Alors bon, certes,
00:19:43la question du TFA,
00:19:44comme partout en France,
00:19:45on l'a vu avec les différentes études,
00:19:47notamment la dernière de l'ANSES,
00:19:49le TFA est partout.
00:19:52Mais il y a eu des efforts significatifs
00:19:54qui ont été produits
00:19:57avec le monde agricole
00:19:59et qui ont permis
00:20:00une vraie évolution
00:20:02de la qualité de l'eau à Paris.
00:20:04Est-ce que je peux vous poser la question ?
00:20:06Est-ce que vous consommez
00:20:07l'eau de votre robinet ?
00:20:08Oui, bien sûr.
00:20:09D'accord.
00:20:10Régulièrement, oui.
00:20:11D'accord.
00:20:11Et vous, par rapport au goût,
00:20:13vous ne sentez pas de différence
00:20:15par rapport à l'eau en bouteille ?
00:20:16Ça ne m'a pas frappé
00:20:17entre Paris et la Loire-Atlantique.
00:20:19Mais il n'y a rien qui est justifié
00:20:20que l'eau du robinet à Paris
00:20:22sente l'eau de Javel.
00:20:23Il y a des traitements
00:20:25avec injonction de chlore,
00:20:27mais c'est un petit peu partout
00:20:28en France, de toute façon.
00:20:30Pour enlever le goût du chlore
00:20:32ou l'odeur,
00:20:33c'est de le mettre dans le frigo.
00:20:35En fait, ça enlève les odeurs.
00:20:37C'est la solution
00:20:38qui est pour la nourriture
00:20:38par les associations de consommateurs
00:20:42pour enlever.
00:20:43En fait, c'est le problème
00:20:44de la pollution chimique,
00:20:45c'est justement qu'on ne la voit pas.
00:20:47Et c'est ça qui est bien plus dangereux.
00:20:48C'est que cette pollution chimique,
00:20:49au contraire, on ne la voit pas
00:20:50et elle est bien présente.
00:20:52Et ce cocktail, en plus,
00:20:53là, on parle polluant par polluant,
00:20:55mais ce cocktail chimique
00:20:56qu'on va retrouver dans la nature
00:20:58et en moindre mesure
00:20:59dans l'eau du robinet
00:21:00a un impact considérable.
00:21:02Vous venez d'en parler
00:21:03à plusieurs reprises.
00:21:04C'est vrai que les agriculteurs
00:21:05sont toujours montrés du doigt
00:21:06quand on parle de l'eau.
00:21:07On leur reproche
00:21:08de capter l'eau
00:21:09pour irriguer leurs champs
00:21:10et de la polluer
00:21:11avec les produits phytosanitaires.
00:21:14Et puisque chaque voix compte,
00:21:16nous allons leur donner
00:21:17la parole aussi aux agriculteurs.
00:21:18Bonsoir, Antoine.
00:21:19Antoine, vous êtes un jeune agriculteur.
00:21:23Vous avez 23 ans.
00:21:24Vous êtes ingénieur agronome
00:21:25et agriculteur dans le Lot-et-Garonne.
00:21:27C'est bien ça ?
00:21:27Oui, c'est ça, tout à fait.
00:21:28Vous cultivez notamment du maïs.
00:21:30C'est vrai que maintenant,
00:21:31tout le monde le sait,
00:21:32le maïs, ce n'est pas facile,
00:21:33ça consomme beaucoup d'eau.
00:21:34Oui, alors le maïs consomme
00:21:37beaucoup d'eau.
00:21:37Le maïs consomme
00:21:38beaucoup d'eau
00:21:39à un moment
00:21:40où on en a moins.
00:21:42Encore plus dans le Lot-et-Garonne.
00:21:43Encore plus dans le Lot-et-Garonne,
00:21:45mais comme un petit peu
00:21:46partout en France d'ailleurs,
00:21:47parce qu'on n'en a pas forcément moins.
00:21:48On ne l'a simplement pas
00:21:49aux mêmes périodes.
00:21:51Alors, la problématique du maïs,
00:21:53en fait, c'est surtout
00:21:55qu'aujourd'hui,
00:21:55on essaye, nous,
00:21:57de trouver de nouvelles cultures,
00:21:59de s'adapter
00:22:00aux changements climatiques.
00:22:01On est les premiers à le subir,
00:22:02finalement,
00:22:03ce changement climatique.
00:22:05Donc, nous,
00:22:06notre opinion aujourd'hui,
00:22:07c'est aussi de s'adapter,
00:22:09de raisonner notre irrigation,
00:22:12de la rendre plus durable,
00:22:13parce qu'on en a besoin.
00:22:15C'est un réel besoin.
00:22:16Aujourd'hui,
00:22:16c'est la première assurance récolte
00:22:19pour un jeune comme moi
00:22:20qui souhaite s'installer.
00:22:22Bon, là,
00:22:23on voit quelques années compliquées,
00:22:24notamment dans des régions
00:22:25comme celle du Sud-Ouest.
00:22:26Mais vous continuez
00:22:27à faire du maïs
00:22:28ou est-ce que petit à petit,
00:22:29vous vous dites
00:22:29que vous allez finir
00:22:30par renoncer à cette culture
00:22:31au profit d'une autre
00:22:32qui consommerait moins d'eau ?
00:22:34Oui,
00:22:35alors,
00:22:36est-ce que la question
00:22:37est de renoncer ?
00:22:38Est-ce que la question
00:22:39est de diminuer ?
00:22:41Est-ce que la question
00:22:41est aussi,
00:22:42pourquoi pas,
00:22:43de laisser le maïs
00:22:44dans certaines régions de France ?
00:22:45Voilà.
00:22:46Nous, c'est toutes des questions
00:22:47qu'on se pose.
00:22:48Aujourd'hui,
00:22:49on est plus sur une tendance baissière
00:22:50au niveau de la culture du maïs,
00:22:52au profit d'autres récoltes.
00:22:54Pourquoi ?
00:22:54Parce qu'aujourd'hui,
00:22:55irriguer nous coûte aussi de l'argent.
00:22:58Et alors,
00:22:58quand on voit les prix du maïs,
00:23:01ça n'est plus forcément rentable.
00:23:03Donc,
00:23:03on n'aime pas parler de rentabilité,
00:23:05mais il faut quand même gagner sa vie.
00:23:07Et aujourd'hui,
00:23:08je vous garantis
00:23:08que dans le monde agricole
00:23:09et notamment dans les régions du Sud-Ouest
00:23:12que je connais très bien,
00:23:14ce n'est pas évident
00:23:14de gagner sa vie
00:23:15dans cette profession.
00:23:17Vous avez un député
00:23:19et un sénateur face à vous.
00:23:20Est-ce que vous avez
00:23:21des questions à leur poser ?
00:23:23Aujourd'hui,
00:23:24quelles questions
00:23:25je pourrais vous poser
00:23:27à ce niveau-là ?
00:23:29Au niveau de l'irrigation,
00:23:33de quelle manière
00:23:35voyez-vous une irrigation durable
00:23:37en agriculture ?
00:23:39Je ne suis pas un spéciste
00:23:45des questions d'irrigation
00:23:46et peut-être que vous y connaissez
00:23:47bien mieux que moi.
00:23:48En tout cas,
00:23:49j'ai l'impression
00:23:49que les questions que vous posez,
00:23:50c'est juste les bonnes questions.
00:23:52C'est en fait,
00:23:52qu'est-ce que le changement climatique
00:23:53va impliquer sur les cultures
00:23:55que nous pouvons exploiter ?
00:23:57Ça,
00:23:57c'est une première question
00:23:58qui se pose.
00:23:59Moi,
00:23:59je viens d'une région aussi
00:24:01où il y a beaucoup de cives
00:24:02de cultures intermédiaires
00:24:04à vocation énergétique.
00:24:05Lorsqu'il y a ces cultures
00:24:07qui sont des cultures
00:24:08entre des cultures
00:24:09qui sont là
00:24:10pour collecter des aliments,
00:24:12vous avez des cultures
00:24:12qui sont là
00:24:12pour faire de la biomasse.
00:24:14Ces cultures,
00:24:14elles viennent aussi
00:24:15prendre de l'eau dans les sols.
00:24:17Est-ce que les cives d'été,
00:24:18on pourra les faire de la...
00:24:19Donc,
00:24:19ces cultures d'été,
00:24:21est-ce qu'on pourra les faire
00:24:22de la même manière
00:24:23aujourd'hui,
00:24:24dans 10 ans,
00:24:25dans 20 ans ?
00:24:25Moi,
00:24:25je ne le crois pas.
00:24:26Donc,
00:24:26il y a toute une question aussi
00:24:27sur...
00:24:28En effet,
00:24:28vous posez la question
00:24:29de quelles sont
00:24:30les productions
00:24:31qui sont faites.
00:24:32Il y a la question aussi
00:24:33de comment on décharge
00:24:35de pesticides
00:24:35autant qu'on peut l'agriculture.
00:24:36Parce que j'imagine
00:24:37que c'est aussi des questions
00:24:38qui nous travaillent.
00:24:39Parce qu'en réalité,
00:24:41si vous voulez,
00:24:41quand l'eau percole dans le sol,
00:24:42s'il y a un sujet
00:24:43sur la qualité de l'eau,
00:24:44c'est bien parce qu'on a
00:24:45un sujet sur ce qui arrive
00:24:46progressivement
00:24:47dans les nappes
00:24:48et dans les sources.
00:24:49Donc,
00:24:49on a aussi ce travail
00:24:50sur les pesticides,
00:24:52les métabolites de pesticides,
00:24:53mais avec la conscience
00:24:54que moi j'ai de dire
00:24:54on peut demander
00:24:55aux agriculteurs
00:24:56de faire de la qualité,
00:24:57mais si on leur demande,
00:24:58on ne peut pas les mettre
00:24:58en concurrence
00:24:59avec des gens
00:24:59qui n'en font pas.
00:25:00Donc,
00:25:00il faut vous demander
00:25:02de la qualité
00:25:02parce que c'est important,
00:25:03parce qu'en effet,
00:25:04il y a plein de risques sanitaires
00:25:05aujourd'hui
00:25:05qui sont associés
00:25:06aux PFAS,
00:25:08aux pesticides,
00:25:08aux métabolites de pesticides,
00:25:09mais si on vous demande
00:25:10de faire de la qualité,
00:25:11il faut qu'on vous protège
00:25:12pour s'y en faire à minima.
00:25:14Jean-Claude Rau,
00:25:15quand on voit
00:25:15ce qui se passe
00:25:15dans les Ardennes,
00:25:16est-ce que c'est
00:25:18un événement
00:25:19qui est appelé
00:25:19à se reproduire
00:25:20dans toute la France ?
00:25:22Et là,
00:25:22ça part d'une erreur
00:25:23presque humaine,
00:25:24c'est-à-dire
00:25:24qu'on est allé
00:25:24épandre dans les champs
00:25:26les bouts
00:25:27de cette papeterie
00:25:27pour...
00:25:29Voilà,
00:25:29parce que ça faisait
00:25:30de l'engrais gratuit,
00:25:31c'était les déchets
00:25:32de la papeterie.
00:25:33Et puis c'est après
00:25:33qu'on se rend compte
00:25:33que ces déchets
00:25:35ont fini par polluer
00:25:36les sols
00:25:37et donc polluer l'eau.
00:25:38Souvent,
00:25:39il faut beaucoup de temps,
00:25:40beaucoup trop de temps
00:25:41pour agir
00:25:42lorsqu'on est conscient
00:25:43des alertes
00:25:44et ça a été le cas
00:25:45pour un certain nombre
00:25:46de produits
00:25:47dont on connaissait,
00:25:49dont on pouvait soupçonner
00:25:50la nocivité
00:25:51puisqu'on parle,
00:25:52on va beaucoup parler
00:25:53en 2026
00:25:53du TFA.
00:25:56Il y a notamment
00:25:57un herbicide
00:25:57qui s'appelle
00:25:58le flux fénacète
00:25:59qui aurait dû
00:26:01cesser d'être utilisé
00:26:03en 2013.
00:26:04Il était arrivé
00:26:05au bout
00:26:05de son autorisation
00:26:07d'utilisation
00:26:08et finalement
00:26:08de dérogation
00:26:09en dérogation,
00:26:10il a pu continuer
00:26:11à être utilisé
00:26:13au point de devenir
00:26:15un des herbicides
00:26:15les plus utilisés.
00:26:17Il a été enfin
00:26:18interdit cette année
00:26:19puisque nous avons
00:26:20les éléments scientifiques
00:26:22qui disent
00:26:23qu'il est dangereux,
00:26:24qu'il pose des problèmes
00:26:26pour la santé humaine.
00:26:27donc vous voyez,
00:26:28on mesure
00:26:28et ça a été vrai
00:26:29pour d'autres molécules
00:26:32où on a toujours
00:26:33un temps de retard.
00:26:35Et là,
00:26:35c'est un autre principe
00:26:37qui est le principe
00:26:37de précaution
00:26:38qui ne s'applique pas
00:26:39suffisamment
00:26:40sur ces enjeux-là.
00:26:42Une autre question
00:26:44pour vous.
00:26:45C'est mon petit sondage personnel.
00:26:46Allez-y si vous voulez
00:26:47prendre la parole.
00:26:47Je vous en prie.
00:26:48Ce n'était pas une question,
00:26:48c'était une réflexion.
00:26:50Je peux ?
00:26:50Oui, pardon.
00:26:51C'était pour rebondir
00:26:51sur ce que vous venez de dire.
00:26:54Donc moi,
00:26:55Puy-de-Dôme,
00:26:55pardon,
00:26:56pour me présenter.
00:26:57Stanislas,
00:26:57c'est bien cela ?
00:26:58Oui, absolument.
00:26:59Stanislas.
00:27:00Et donc,
00:27:00je viens du Puy-de-Dôme
00:27:01et dans le Puy-de-Dôme,
00:27:02il y a des lacs,
00:27:04il y a en plus des montagnes,
00:27:04etc.
00:27:05Donc on a une eau
00:27:05théoriquement
00:27:06de bonne qualité
00:27:07qui s'irait plutôt
00:27:09dans votre direction
00:27:09qui a à peu près
00:27:10le même goût
00:27:10dans un petit village
00:27:11de 1 000 habitants
00:27:12qu'à Paris,
00:27:13parfois pour le meilleur.
00:27:15Mais je voudrais juste
00:27:15en fait mettre
00:27:17en perspective,
00:27:20moi,
00:27:20je suis président
00:27:20d'une association
00:27:21de patrimoine,
00:27:22en fait,
00:27:23et j'ai appris,
00:27:24parce que moi,
00:27:25je ne l'ai pas vécu,
00:27:26qu'à l'époque,
00:27:26il y avait des fontaines
00:27:29en fait partout
00:27:29dans le village.
00:27:30Il y avait quatre fontaines.
00:27:31Et quasi simultanément,
00:27:34quand il y a eu
00:27:34une privatisation,
00:27:36et je ne dis pas du tout
00:27:36qu'il faut renationaliser,
00:27:38mais il y a eu
00:27:38une privatisation de l'eau,
00:27:40les fontaines ont disparu.
00:27:42Et ce qu'on ne voit pas,
00:27:44on ne le sait pas en fait.
00:27:46Et ce que vous évoquez
00:27:46sur le temps long,
00:27:48on met du temps à réagir,
00:27:49le citoyen lambda
00:27:50d'un petit village
00:27:51de 1 000 habitants,
00:27:52en fait,
00:27:53il y a un moment,
00:27:53il voyait de l'eau,
00:27:55et donc forcément,
00:27:56il allait peut-être
00:27:57se retenir un tout petit peu
00:27:58avant de mettre
00:27:59son pesticide,
00:28:01avant de mettre...
00:28:01Et donc,
00:28:02c'est toute cette logique-là
00:28:03qui, à mon avis,
00:28:04mériterait d'être repensée.
00:28:06Et pour partager
00:28:06une expérience plus récente,
00:28:08là,
00:28:08on vient d'avoir
00:28:09un PLUI,
00:28:10un plan local
00:28:11d'urbanisme intercommunal.
00:28:12Et en fait,
00:28:13cet éloignement
00:28:14de la commune
00:28:16sur un cas
00:28:17comme celui-là,
00:28:18l'eau est quasi nulle part
00:28:19dans le PLUI,
00:28:20en fait.
00:28:21Alors qu'il y a
00:28:23la zéro artificialisation net
00:28:24qui a un objectif,
00:28:26mais qui a en fait
00:28:26une fin.
00:28:27Et le moyen,
00:28:28probablement beaucoup
00:28:29plus efficace
00:28:30pour arriver
00:28:30à préserver
00:28:31l'environnement,
00:28:32pour préserver
00:28:32les exploitations agricoles
00:28:34et tout ça,
00:28:35c'est de traiter de l'eau
00:28:36de manière transversale
00:28:37qui est un formidable
00:28:38fil rouge territorial.
00:28:39Voilà,
00:28:39je voulais juste partager
00:28:40cette expérience de terrain.
00:28:41C'est très juste
00:28:41et c'est intéressant
00:28:42ce que vous dites.
00:28:43Ce que vous dites,
00:28:44c'est l'eau,
00:28:44c'est un bien commun,
00:28:45mais vous,
00:28:45ce que vous dites,
00:28:46c'est aussi,
00:28:46c'est la carte de la proximité
00:28:48qu'il faut jouer.
00:28:50C'est tout à fait juste
00:28:51et moi,
00:28:51je fais beaucoup de conférences
00:28:52un peu partout en France
00:28:53sur ce sujet
00:28:54et l'eau,
00:28:55ça peut être un formidable
00:28:56élément qui peut diviser,
00:28:58malheureusement,
00:28:58comme on voit avec les guerres
00:28:59de l'eau,
00:28:59mais qui peut aussi unir
00:29:00et qui peut...
00:29:01On voit qu'on est sur
00:29:02la chaîne de LCP,
00:29:03on voit qu'en ce moment,
00:29:04on a beaucoup de difficultés
00:29:05démocratiques,
00:29:06on parle même de déni démocratique
00:29:07et l'eau,
00:29:08ça peut être aussi
00:29:08un formidable élément
00:29:09pour refaire démocratie
00:29:11au niveau des territoires
00:29:12et renouveler la démocratie.
00:29:14Aujourd'hui,
00:29:14dans les comités de bassin,
00:29:15parfois,
00:29:16les associations de consommateurs
00:29:17et d'environnement
00:29:19ne sont pas assez représentées
00:29:20et je pense qu'il y a
00:29:21une demande des citoyens
00:29:22pour être plus impliqués
00:29:23dans la gestion de l'eau
00:29:24au niveau des territoires.
00:29:26En préparant cette émission,
00:29:27je me suis aussi dit
00:29:28qu'il y avait un formidable
00:29:28besoin d'informations
00:29:30et c'est peut-être
00:29:30une très bonne chose d'ailleurs.
00:29:32Vous le dites
00:29:32quand vous allez consulter
00:29:33ces cartes sur Internet
00:29:34pour savoir si votre eau,
00:29:35elle est polluée.
00:29:37Je voudrais entendre Stéphane.
00:29:39Où êtes-vous Stéphane ?
00:29:39Je voulais rebondir
00:29:41sur votre propos.
00:29:43Moi, je suis Stéphane,
00:29:43je travaille à l'association Odyssée.
00:29:46On sensibilise autour
00:29:47des enjeux de l'eau
00:29:47au travers de la fresque de l'eau
00:29:48et un nouvel atelier sur...
00:29:51Pardonnez-moi,
00:29:52je vous entends,
00:29:52vous avez fait une fresque de l'eau
00:29:53qui est l'équivalent
00:29:54de la fresque du climat,
00:29:55c'est ça ?
00:29:56C'est un atelier pédagogique ?
00:29:57C'est un atelier pédagogique
00:29:57pour sensibiliser
00:29:58sur le grand cycle naturel de l'eau,
00:30:02comment ça fonctionne,
00:30:03les stocks, les flux,
00:30:04sur le petit cycle de l'eau,
00:30:06le cycle anthropique,
00:30:07les grandes étapes
00:30:07d'utilisation de l'eau par l'homme.
00:30:09Et en fait,
00:30:10ce qui est intéressant,
00:30:10c'est de regarder
00:30:11les usages humains
00:30:13et les pressions hydriques
00:30:16engendrées par ces usages-là.
00:30:18C'est intéressant
00:30:19parce qu'on va parler de qualité,
00:30:20on va parler de quantité d'eau,
00:30:22sans même parler encore
00:30:24de changement climatique.
00:30:25Le changement climatique
00:30:26va venir après
00:30:27et de regarder
00:30:28quel impact supplémentaire
00:30:29va rajouter
00:30:30ce changement climatique.
00:30:32Mais en premier lieu,
00:30:33c'est donc
00:30:34les activités humaines
00:30:35qui ont engendré
00:30:36une pression hydrique
00:30:37sur la disponibilité
00:30:39de leurs ressources,
00:30:40mais sur la qualité,
00:30:41on en a parlé.
00:30:42Et je voulais rebondir
00:30:43sur vos propos.
00:30:45Effectivement,
00:30:45nous, on fait donc
00:30:46des ateliers
00:30:46pour les collectivités,
00:30:48pour les entreprises,
00:30:51dans les collèges,
00:30:52donc on a des ateliers
00:30:53adaptés pour les enfants
00:30:55dans les primaires,
00:30:56la fresque junior.
00:30:59Et ce que je remarque,
00:30:59moi, dans les territoires,
00:31:00je suis de territoire
00:31:01malouin,
00:31:02en Bretagne aussi,
00:31:03c'est que moi,
00:31:05je vois des gens
00:31:06qui sont un peu
00:31:08sortis de la démocratie,
00:31:09qui ne participent plus
00:31:10à la démocratie.
00:31:11En revanche,
00:31:12dès qu'il s'agit
00:31:12d'un bien commun
00:31:13comme l'eau,
00:31:14ils s'intéressent
00:31:14à cette ressource,
00:31:16ils viennent participer,
00:31:17se renseigner.
00:31:19et c'est des...
00:31:20Là, je note
00:31:21la volonté
00:31:23de la collectivité
00:31:24du pays de Saint-Malo
00:31:25qui veut sensibiliser
00:31:26autour de ces enjeux-là,
00:31:27au travers du...
00:31:28Voilà.
00:31:29Et je trouve super intéressant
00:31:30de regarder
00:31:30que ce sujet
00:31:32de gestion
00:31:33de la ressource eau
00:31:34peut fédérer
00:31:37des gens...
00:31:38Ça les intéresse,
00:31:39mais par exemple,
00:31:40quelles sont les questions
00:31:40qui reviennent
00:31:41le plus souvent ?
00:31:42Clairement,
00:31:43les questions
00:31:43qui viennent
00:31:44le plus souvent,
00:31:45c'est...
00:31:46Il y a des pollueurs,
00:31:48on les a identifiés,
00:31:49qu'est-ce qu'on peut faire
00:31:50pour gérer
00:31:52ces pollutions ?
00:31:54On en a parlé
00:31:54tout à l'heure.
00:31:56On n'est pas stigmatisant
00:31:57chez Odyssée,
00:31:58mais on les a identifiés.
00:32:02Et l'idée,
00:32:03la question
00:32:03que je voudrais vous poser
00:32:04à vous,
00:32:05c'est finalement
00:32:07de savoir
00:32:08ce qu'on regarde
00:32:09aujourd'hui,
00:32:09l'eau,
00:32:10c'est un bien commun.
00:32:12On a plein de questions
00:32:13à vous poser,
00:32:13mais finalement,
00:32:14de manière générale,
00:32:15ce bien commun,
00:32:16c'est un intérêt général.
00:32:18Comment vous pourriez
00:32:20créer une législation
00:32:21qui favoriserait
00:32:23ce bien commun
00:32:24au détriment
00:32:25d'un intérêt
00:32:27économique privé,
00:32:28en fait ?
00:32:28Vous voyez ce que je veux dire ?
00:32:30On le voit
00:32:30pour les exemples
00:32:31que vous avez cités
00:32:32tout à l'heure,
00:32:33Perrier,
00:32:33les agriculteurs...
00:32:34On parlera des eaux
00:32:35en bouteille,
00:32:36mais ça...
00:32:36C'est une ressource
00:32:40d'un bien commun,
00:32:41d'un intérêt général.
00:32:43Comment vous pouvez créer
00:32:44un outil législatif
00:32:45qui favoriserait
00:32:46ce bien commun
00:32:48au détriment
00:32:49des intérêts économiques
00:32:51privés,
00:32:51pour le coup ?
00:32:52Je crois qu'on essaye
00:32:53de le faire
00:32:54progressivement.
00:32:55Et dans la proposition
00:32:56de loi qui a été évoquée
00:32:57tout à l'heure,
00:32:57il y a quelque chose
00:32:57de fondamental.
00:32:58En fait,
00:32:59la protection des captages,
00:33:00c'est-à-dire mettre
00:33:01des données d'intérêt général
00:33:03sur ce que vous pouvez faire
00:33:04autour d'un captage,
00:33:05c'est-à-dire
00:33:05quel type d'agriculture
00:33:07vous pouvez pratiquer,
00:33:08quelle est la taille
00:33:09du périmètre
00:33:09que vous protégez,
00:33:11c'est des enjeux essentiels.
00:33:12Lorsqu'on a fait la loi,
00:33:14d'ailleurs à l'initiative
00:33:15du groupe écologique
00:33:15de l'Assemblée nationale,
00:33:16sur les PFAS
00:33:17l'année dernière,
00:33:18lorsqu'on a dit
00:33:19que pour tel,
00:33:20tel,
00:33:21tel usage,
00:33:22les PFAS sont interdits,
00:33:23en fait,
00:33:24on tarie la source
00:33:25de la pollution de l'eau.
00:33:26Donc on est vraiment dans...
00:33:28En fait,
00:33:28petit à petit,
00:33:29on écarte les risques
00:33:31qui pèsent sur l'eau.
00:33:32Alors on n'arrive pas
00:33:33à tout écarter,
00:33:34mais on écarte progressivement
00:33:36les choses
00:33:36pour essayer justement
00:33:37de mettre des enjeux
00:33:39d'intérêt général
00:33:39autour de la question de l'eau.
00:33:41Je vous donne juste un exemple.
00:33:42Moi, dans ma commune,
00:33:43Villers-Saint-Paul,
00:33:44c'est un des trois grands sites français
00:33:46de production de PFAS.
00:33:47Donc j'habite dans un endroit
00:33:47où on produit du PFAS massivement
00:33:49et où les gens
00:33:50l'ignoraient totalement.
00:33:51Ce qui fait que vous avez des gens
00:33:52qui pendant des années,
00:33:53dans des jardins familiaux,
00:33:55dans des jardins partagés,
00:33:56tiraient de l'eau
00:33:57de la rivière directement
00:33:58ou par des petits canaux
00:34:00à la sortie de l'usine chimique.
00:34:04Non mais je veux dire
00:34:04à quelques mètres.
00:34:06Donc il y a aussi tout ce...
00:34:07Donc les tomates étaient contaminées en fait ?
00:34:09Alors du coup,
00:34:09on a fait tout...
00:34:10Les tomates sur nous,
00:34:11ce qu'on a analysé,
00:34:12on a évidemment,
00:34:12dès qu'on a compris
00:34:13ce qui était en train de se passer,
00:34:14on a fait analyser les tomates.
00:34:15On était sous...
00:34:16Heureusement,
00:34:17on était à cet endroit-là
00:34:18sous les seuils,
00:34:19mais on n'a pas pu regarder
00:34:19toutes les tomates.
00:34:20Et puis depuis quelques années,
00:34:22les choses avaient bien baissé,
00:34:23heureusement,
00:34:23sur le site en question.
00:34:25Mais vous voyez,
00:34:25on se pose...
00:34:26C'est au jour le jour
00:34:27qu'on découvre,
00:34:28en plus c'est un sujet sur lequel
00:34:29ce que vous disiez est très juste,
00:34:30c'est-à-dire que petit à petit,
00:34:31on étend la sphère
00:34:33de ce qu'on regarde.
00:34:34Donc à mesure qu'on étend
00:34:35la sphère qu'on se regarde,
00:34:36on trouve des choses
00:34:36et puis il faut corriger,
00:34:37corriger, corriger.
00:34:38Donc c'est aussi quelque chose
00:34:39qui est un peu toujours en cours
00:34:40en fait ce qu'on travaille sur l'eau.
00:34:42Alors je ne sais pas...
00:34:43On a un agriculteur avec nous.
00:34:46Vous parliez des champs de captage,
00:34:48des points de captage.
00:34:50Il y a une réglementation
00:34:51sur ce point de captage.
00:34:53Pour autant,
00:34:54il y a des substances
00:34:55qui sont interdites
00:34:56et il y a toujours parfois
00:34:59l'utilisation de ces substances
00:35:01spécicides ou nitrates
00:35:02autour de ces points de captage
00:35:05prioritaires sur certains endroits.
00:35:07Et pour preuve,
00:35:07si vous regardez les données
00:35:09des qualités des eaux
00:35:11souterraines ou de surface,
00:35:14vous allez voir qu'entre 2010 et 2020,
00:35:17ça a vraiment progressé encore.
00:35:18Alors qu'il y a une réglementation.
00:35:20Comment vous pouvez expliquer
00:35:22comment on peut imposer ?
00:35:24Mettre en pratique ?
00:35:27Comme je vous le disais tout à l'heure,
00:35:30jusqu'ici,
00:35:30il n'y a jamais eu d'obligation
00:35:31ou d'interdiction
00:35:33si on préfère.
00:35:35Et je me déplace rarement
00:35:37sans ce rapport
00:35:40qui est assez remarquable,
00:35:41qui avait été commandé
00:35:42par Elisabeth Borne
00:35:43et qui a failli
00:35:44ne jamais sortir finalement.
00:35:46on a pu en prendre connaissance
00:35:48à la fin de l'année dernière,
00:35:50donc fin 2024,
00:35:51trois inspections générales
00:35:53de trois ministères,
00:35:53santé, transition écologique
00:35:55et évidemment agriculture
00:35:57et qui concluent
00:35:59à l'échec global
00:36:00de la préservation
00:36:02de la ressource
00:36:04sur le sujet en tout cas
00:36:07des pesticides.
00:36:08Donc c'est assez lourd.
00:36:10C'est ce rapport
00:36:11qui a inspiré
00:36:11votre proposition de loi ?
00:36:13C'est venu la conforter
00:36:14puisqu'elle était juste avant
00:36:15mais disons
00:36:16qu'il y a un certain nombre
00:36:17des préconisations
00:36:18et des éléments
00:36:19qui se trouvent dans ce rapport
00:36:20et je dirais
00:36:21que le gouvernement
00:36:23a produit
00:36:24un excellent travail.
00:36:26Il y a la marche à suivre
00:36:28sauf que ce n'est manifestement
00:36:30pas la voie qui est suivie.
00:36:32Donc c'est aussi ça
00:36:33un des problèmes.
00:36:34Après ça devient
00:36:35une question éminemment politique
00:36:37qui on protège
00:36:39et qu'est-ce qu'on a envie de faire ?
00:36:41Il y a aussi un vrai enjeu
00:36:42on en parlera peut-être tout à l'heure
00:36:43sur la question
00:36:43des finances publiques
00:36:44avec le coût
00:36:46de la dépollution
00:36:46mais peut-être que
00:36:47vous aurez des questions
00:36:49à poser sur ça tout à l'heure.
00:36:50J'ai justement
00:36:51une petite question
00:36:51à vous poser
00:36:52justement sur cette proposition
00:36:53de loi
00:36:54qui a un peu du mal
00:36:55à passer au niveau
00:36:57de l'exécutif.
00:36:57Est-ce que vous pensez
00:36:58parce que ça s'est dit
00:36:59sur cette émission
00:36:59qu'il y a du lobbying derrière ?
00:37:01Il y a des intérêts économiques ?
00:37:03Je ne le pense pas
00:37:04j'en suis convaincu.
00:37:06On m'a dit l'année dernière
00:37:07qu'il était impossible
00:37:07de passer un texte
00:37:08comme celui-là
00:37:09une semaine
00:37:09du salon de l'agriculture.
00:37:10C'est juste un petit exemple
00:37:13mais qui en dit long ?
00:37:14Tout à l'heure
00:37:14vous parliez
00:37:14de démocratie de l'eau
00:37:15monsieur
00:37:16et vous avez tout à fait raison
00:37:17c'est essentiel
00:37:18que ce soit
00:37:18si on parle
00:37:19de biens communs
00:37:21et ça c'est depuis 1998
00:37:22qu'on dit que l'eau
00:37:23est une ressource commune
00:37:25de la nation.
00:37:27On va prendre un exemple
00:37:28breton
00:37:28pas plus tard qu'hier
00:37:29des syndicats agricoles
00:37:31ont interdit
00:37:32que la clé
00:37:34la commission locale
00:37:35de l'eau
00:37:36du sage vilaine
00:37:36puisse se réunir
00:37:37alors que c'est ce qu'on appelle
00:37:39le parlement de l'eau
00:37:40alors que le monde agricole
00:37:43est évidemment
00:37:43tout à fait autour de la table
00:37:45pendant ces démarches-là.
00:37:46Donc il y a eu une démarche
00:37:47de trois ans de révision
00:37:49deux mesures
00:37:50qui déplaisaient
00:37:51et là je suis désolé
00:37:52on est sur des points
00:37:53qui sont clairement dogmatiques
00:37:55et qui n'ont rien à voir
00:37:57ni avec la pratique agricole
00:38:00ni avec les enjeux
00:38:01de protection
00:38:03de préservation
00:38:04des captages.
00:38:04Alexandre Roussi
00:38:05Juste un mot dessus
00:38:06le monde agricole
00:38:07il est divers
00:38:07on a senti chez vous
00:38:10le fait que vous aviez
00:38:11cette question en tête
00:38:12mais honnêtement
00:38:12on rencontre aussi parfois
00:38:14des agriculteurs
00:38:15qui sont dans une autre logique
00:38:17moi je vous raconte
00:38:17une histoire
00:38:18parce qu'en fait
00:38:19on est là aussi
00:38:19pour partager des expériences
00:38:20d'un maire
00:38:21qui avait une difficulté
00:38:22sur un point de captage
00:38:23qui va voir l'agriculteur
00:38:24en question
00:38:25pour discuter avec lui
00:38:26et qui dit
00:38:27moi ton eau
00:38:27je ne la bois pas
00:38:28de toute manière
00:38:29donc vous voyez
00:38:30il y a en fait
00:38:30moi je trouve qu'il y a en plus
00:38:31des effets générationnels
00:38:32je me permets de le dire
00:38:33ce n'est pas parce que
00:38:33vous êtes un jeune agriculteur
00:38:34mais il y a aussi
00:38:35des effets générationnels
00:38:36en fait sur la prise en compte
00:38:37de ces enjeux
00:38:37dans ce que moi
00:38:38je remarque localement
00:38:39c'est-à-dire
00:38:40dites les choses
00:38:41c'est-à-dire que
00:38:42les jeunes agriculteurs
00:38:43ils sont plus conscientisés
00:38:44sur les questions
00:38:44d'eau et de qualité
00:38:45que des agriculteurs
00:38:47qui ont du mal
00:38:48à sortir de leur pratique
00:38:49et de leur manière de faire
00:38:50je le dis
00:38:51mais peut-être aussi
00:38:51parce qu'on les a mal accompagnés
00:38:53et d'ailleurs
00:38:53au moment de votre proposition
00:38:55de loi en commission
00:38:56il se trouve que
00:38:57plusieurs députés
00:38:58de tous bords
00:38:59avaient pointé l'absence
00:39:00dans votre texte
00:39:01d'aménagement
00:39:02en faveur des agriculteurs
00:39:03et c'est vrai que
00:39:04on entend ce que vous nous dites
00:39:06sur les opérations
00:39:07de lobbying
00:39:07qui ont pu avoir lieu
00:39:08mais est-ce qu'à un moment
00:39:10c'est impossible
00:39:12de travailler main dans la main ?
00:39:13C'est pas du tout impossible
00:39:14et ça se fait déjà
00:39:16mais sur un texte de niche
00:39:17on peut pas avoir
00:39:19la même ambition
00:39:19que sur un projet de loi
00:39:20et je vous ai dit
00:39:21entre les plans eau
00:39:23les conférences etc
00:39:24on a pléthore de dispositifs
00:39:26il y a déjà des dispositifs
00:39:27qui existent
00:39:28il y a les PSE
00:39:29il y a les MAEC
00:39:30enfin il y a déjà
00:39:32tout un arsenal
00:39:33qui est à mon avis
00:39:34insuffisamment utilisé
00:39:37et là où il est utilisé
00:39:39là où tout le monde
00:39:40joue le jeu
00:39:40et bien ça fonctionne
00:39:41parce qu'encore une fois
00:39:42il y a tout un tas d'endroits
00:39:43où par le biais
00:39:44de conventions
00:39:46et d'accords
00:39:47les agriculteurs
00:39:48s'y retrouvent
00:39:48et s'ils perdaient de l'argent
00:39:50il ne manquerait pas
00:39:52de le faire savoir
00:39:53par exemple
00:39:53vous pouvez avoir
00:39:53des accompagnements
00:39:54pour changer de pratique
00:39:56c'est-à-dire
00:39:56moins effectivement
00:39:57utiliser de pesticides
00:39:58d'être accompagné
00:39:59à hauteur de 150
00:39:59à 450 euros
00:40:01à l'hectare
00:40:02Antoine
00:40:02vous voudrez réagir
00:40:03mais on va effectivement
00:40:04plutôt écouter un agriculteur
00:40:06oui
00:40:06je voudrais réagir
00:40:09parce qu'on parle
00:40:10de la partie économique
00:40:11justement
00:40:11alors oui
00:40:12aujourd'hui
00:40:13nous l'eau
00:40:13elle est essentielle
00:40:15dans l'agriculture
00:40:15et d'ailleurs
00:40:16quand on arrose
00:40:17une tomate
00:40:18aujourd'hui
00:40:18quand vous
00:40:19vous mangez
00:40:19la tomate
00:40:20vous retrouvez 90% d'eau
00:40:22cette eau
00:40:23elle n'est pas
00:40:23balancée n'importe comment
00:40:25après
00:40:25ce que je tiens à souligner
00:40:26en fait
00:40:27c'est que
00:40:27
00:40:28il y a tous ces rapports
00:40:29qui sont sortis
00:40:30ces dernières années
00:40:30mais il y a énormément
00:40:31d'efforts
00:40:32qui ont été faits
00:40:33ce que je disais
00:40:34hors antenne
00:40:34avec mes collègues
00:40:36à côté
00:40:37c'est que
00:40:37en agriculture
00:40:39le changement
00:40:39il ne se fera pas
00:40:40en un an
00:40:40dans aucun domaine
00:40:42non plus d'ailleurs
00:40:43mais davantage
00:40:44en agriculture
00:40:44il ne se fera pas
00:40:45d'ici un an
00:40:45il y a quand même
00:40:46plein de choses
00:40:46qui vont changer
00:40:46il y a de fortes chances
00:40:48dans les mairies
00:40:48un changement
00:40:51en agriculture
00:40:51on parle de rotation
00:40:52des cultures
00:40:53etc
00:40:53je ne vais pas
00:40:55débattre sur ce sujet
00:40:56
00:40:56mais voilà
00:40:57un changement
00:40:58en 5 ans
00:40:59allez
00:41:00ça peut se tenter
00:41:01mais dans 5 ans
00:41:03il y aura encore
00:41:03de nouvelles choses
00:41:04et donc ce qu'on met
00:41:04en place aujourd'hui
00:41:05ne se verra que
00:41:06dans quelques années
00:41:07et donc
00:41:08ce qui est important
00:41:09de dire aujourd'hui
00:41:10c'est que
00:41:11que ce soit
00:41:11les jeunes agriculteurs
00:41:12ou les plus anciens
00:41:14les plus anciens
00:41:14qui nous ont formés aussi
00:41:15c'est un métier
00:41:16qui se transmet
00:41:17de génération en génération
00:41:18alors moi je n'ai pas eu
00:41:19la chance
00:41:19d'avoir mon père agriculteur
00:41:20mais avec des pratiques
00:41:21qui évoluent aussi
00:41:22avec des pratiques
00:41:23qui évoluent
00:41:23et heureusement
00:41:24qu'on évolue
00:41:24on a évolué
00:41:26on évolue
00:41:26on évoluera encore
00:41:28mais il faut
00:41:29alors non seulement
00:41:30donner les moyens
00:41:31et alors
00:41:31sur la question
00:41:32des pesticides
00:41:33parce qu'on en parle
00:41:35je veux dire
00:41:36c'est pas
00:41:38épandu à tort
00:41:39et à travers
00:41:40dans les champs
00:41:41c'est utilisé
00:41:42de manière raisonnée
00:41:43pour avoir visité
00:41:44quelques pays
00:41:46un peu à droite
00:41:47à gauche
00:41:47dans le monde
00:41:48alors je ne vais pas
00:41:49vous les citer
00:41:50vous les connaissez
00:41:50Australie
00:41:51Etats-Unis
00:41:52Brésil
00:41:53enfin bref
00:41:53là-bas c'est pas
00:41:55la même chose
00:41:56on voit des avions
00:41:57qui sont en train
00:41:58de dépendre
00:41:58des quantités folles
00:41:59voilà
00:41:59il ne faut pas tomber
00:42:00dans la démagogie
00:42:02et se dire
00:42:03qu'on a déjà
00:42:04une très belle
00:42:05agriculture en France
00:42:06qui est déjà
00:42:07très contrôlée
00:42:08on en entend parler
00:42:09elle est déjà
00:42:10très contrôlée
00:42:11et notamment
00:42:12sur l'usage de l'eau
00:42:12et sur l'usage
00:42:14des pesticides
00:42:14merci Antoine
00:42:15merci en tout cas
00:42:16d'avoir aussi
00:42:17porté la voix
00:42:18des agriculteurs
00:42:18ce soir
00:42:19je voudrais juste
00:42:19rajouter un point
00:42:20on avance sur notre programme
00:42:21mais juste un point
00:42:23on a discuté tout à l'heure
00:42:24avec Antoine
00:42:26sur quelque chose
00:42:27qui est très positif
00:42:28on parlait de la concertation locale
00:42:30des acteurs
00:42:30pour mieux gérer
00:42:31la ressource
00:42:32et je trouve vraiment
00:42:33très bien
00:42:33qu'un agriculteur
00:42:34discute avec justement
00:42:35les acteurs
00:42:36de la commission locale
00:42:37de l'eau
00:42:37pour dans son territoire
00:42:39mieux gérer
00:42:40la ressource en fait
00:42:41encore faut-il
00:42:42que la réunion
00:42:42puisse avoir lieu
00:42:43semble-t-il
00:42:44il faut qu'on avance
00:42:45je me permets
00:42:46de vous interrompre
00:42:46parce que sinon
00:42:47on va pas avoir le temps
00:42:47de parler des eaux en bouteille
00:42:48on a parlé de l'eau du robinet
00:42:49on a parlé de l'eau des nappes phréatiques
00:42:51il va falloir qu'on arrive
00:42:52à nos eaux en bouteille
00:42:52mais d'abord
00:42:53moi je voulais faire
00:42:54un détour par le passé
00:42:55avec Anna Cabana
00:42:56ma chère Anna
00:42:57vous vouliez nous parler
00:42:58ce soir
00:42:58d'une prophétie
00:43:00qui date déjà
00:43:01d'il y a 51 ans
00:43:02attention
00:43:02ça ne va pas vous rajeunir
00:43:03non c'est la prophétie
00:43:05du premier candidat écologiste
00:43:07à une élection présidentielle
00:43:08l'homme au pu
00:43:09la colle montant
00:43:10rouge vif
00:43:11je veux parler
00:43:12évidemment de René Dumont
00:43:13celui qui pendant
00:43:14la campagne présidentielle
00:43:15de 1974
00:43:16a donné
00:43:18leur toute première
00:43:19leçon d'écologie politique
00:43:21à plusieurs millions
00:43:22de téléspectateurs
00:43:22de l'ORTF
00:43:24on regarde
00:43:24et vous savez
00:43:26ce qui va se passer
00:43:26et bien nous allons
00:43:27bientôt manquer
00:43:28de l'eau
00:43:29et c'est pourquoi
00:43:30je bois devant vous
00:43:31un verre d'eau
00:43:33précieuse
00:43:34puisque avant
00:43:34la fin du siècle
00:43:35si nous continuons
00:43:37un tel débordement
00:43:38elle manquera
00:43:39à lundi
00:43:40je vous dis au revoir
00:43:41et j'espère
00:43:42vous revoir
00:43:43pour vous expliquer
00:43:45notre projet global
00:43:46d'avenir
00:43:46merci mes amis
00:43:47merci
00:43:50vous avez vu
00:43:51le sens
00:43:52de la communication
00:43:54à la fois
00:43:54ça a un tout petit peu
00:43:55vieilli
00:43:55cette façon
00:43:57de lever son verre
00:43:58devant la caméra
00:43:59et comme à la santé
00:44:00des téléspectateurs
00:44:01avec on peut dire
00:44:02un sérieux de pape
00:44:03et ce silence solennel
00:44:05de quelques secondes
00:44:05pendant lequel il boit
00:44:06le tout dans ce décor
00:44:08à la simplicité monacale
00:44:09qui est une façon
00:44:10très décroissante
00:44:11en fond
00:44:11avant la lettre
00:44:12c'est un grand moment
00:44:13de télé comme on dit
00:44:14mais qui n'a été
00:44:15reçu comme tel
00:44:16qu'a posteriori
00:44:17parce que sur le coup
00:44:18les français ont oscillé
00:44:19entre le rire
00:44:20l'incompréhension
00:44:21et au fond
00:44:22une forme de stupéfaction
00:44:23et d'ailleurs
00:44:23comment sa candidature
00:44:24avait été accueillie
00:44:25à l'époque ?
00:44:26alors ses cheveux blancs
00:44:27bataille
00:44:28et son air
00:44:28vous savez
00:44:28un tantinet halluciné
00:44:30lui ont valu
00:44:30à l'époque
00:44:31de nombreux surnoms
00:44:32comme Einstein
00:44:33des Guingandés
00:44:34ou le zouave
00:44:35du pont de l'Alma
00:44:35parce que c'est au pont
00:44:36de l'Alma
00:44:37que se trouvait la péniche
00:44:38qui lui servait
00:44:38de QG de campagne
00:44:40alors l'aventure politique
00:44:42c'est fini
00:44:42avec 1,2%
00:44:45des voix
00:44:45il a pris un peu l'eau
00:44:46bref
00:44:48à l'époque
00:44:48notre homme
00:44:49il a 70 ans
00:44:50à l'époque
00:44:50il est regardé
00:44:51comme un fantaisiste
00:44:52qui prophétise
00:44:53le malheur
00:44:54l'année d'avant
00:44:54il avait publié
00:44:55son livre
00:44:56l'utopie
00:44:56ou la mort
00:44:57rien que ça
00:44:58qui est aujourd'hui
00:44:59une des bibles
00:45:00de l'écologie politique
00:45:01mais qui
00:45:01lui avait valué
00:45:02les sarcasmes
00:45:03de l'entièreté
00:45:04de la classe politique
00:45:05de la droite
00:45:06comme des socialistes
00:45:07ou des communistes
00:45:08et autant
00:45:09il récuse
00:45:10le terme de fantaisiste
00:45:11et de doux rêveur
00:45:12qui lui ont été accolés
00:45:13autant
00:45:14il assume
00:45:14tout à fait
00:45:15son rôle
00:45:16de prophète
00:45:17de malheur
00:45:17parce qu'un peu plus tôt
00:45:18dans le même spot
00:45:19de campagne
00:45:20regardez ce qu'il disait
00:45:21nous les écologistes
00:45:24on nous accuse
00:45:24d'être des prophètes
00:45:26de malheur
00:45:26et d'annoncer
00:45:28l'apocalypse
00:45:29l'apocalypse
00:45:31nous ne l'annonçons pas
00:45:32elle est là
00:45:34parmi nous
00:45:34elle se trouve
00:45:36dans les nuages
00:45:37de pollution
00:45:38qui nous dominent
00:45:39dans les eaux d'égout
00:45:40que sont devenues
00:45:42nos rivières
00:45:42nos estuaires
00:45:44et nos littoraux marins
00:45:45on est
00:45:46on le rappelle
00:45:47au tout début
00:45:48de l'écologie politique
00:45:49à tout début
00:45:50parce que deux ans plus tôt
00:45:51en 1972
00:45:52c'était le fameux
00:45:53rapport Midoz
00:45:54du nom de ces deux auteurs
00:45:55le rapport commandé
00:45:56en 1970
00:45:57par le club de Rome
00:45:58vous vous souvenez
00:45:59après deux ans de travail
00:46:00les quatre chercheurs du MIT
00:46:01spécialistes de la dynamique
00:46:03des systèmes
00:46:03étaient arrivés
00:46:04à des conclusions implacables
00:46:05ils avaient exposé
00:46:06différents scénarios
00:46:07mais qui tous
00:46:08démontraient
00:46:09l'incompatibilité
00:46:10entre la croissance économique
00:46:12et les limites terrestres
00:46:13devant donc inéluctablement
00:46:15nous conduire
00:46:15à un effondrement
00:46:17je les cite
00:46:17à un effondrement
00:46:18des conditions matérielles
00:46:19d'existence
00:46:20et une diminution brutale
00:46:21de la population mondiale
00:46:22rien que ça
00:46:22dans la deuxième moitié
00:46:24du 21e siècle
00:46:25alors à l'époque
00:46:26le retentissement
00:46:27de ce rapport
00:46:28avait été exceptionnel
00:46:29mais le déni
00:46:30avait ensuite pris le pas
00:46:31et quand est arrivé
00:46:33notre lanceur d'alerte
00:46:35prophétique
00:46:35qui est René Dumont
00:46:36et bien il s'est vite perdu
00:46:38en quelque sorte
00:46:39dans son verre d'eau
00:46:40Adeline
00:46:40mais pourtant
00:46:41il avait tout compris
00:46:41avant tout le monde
00:46:42vous ne croyez pas
00:46:43si bien dire
00:46:43il militait même
00:46:44pour le vélo en ville
00:46:4650 ans avant
00:46:47Anne Hidalgo
00:46:48on regarde
00:46:49on a dit que j'étais
00:46:50un vieux professeur
00:46:51qui se baladait
00:46:52à vélo
00:46:53mais oui
00:46:53le 16 mars
00:46:55j'étais avec mes amis
00:46:56de la terre
00:46:57de la porte d'Orléans
00:46:59à la Concorde
00:47:00pour montrer que Paris
00:47:02pourrait être
00:47:03au moins pour un jour
00:47:04et dans quelques rues
00:47:05le domaine
00:47:07de ces instruments
00:47:08de transport
00:47:08à deux roues
00:47:09qui ne polluent pas
00:47:10c'est quand même savoureux
00:47:12ouais mais attention
00:47:12il ne faut pas en faire
00:47:13le prophète qui savait tout
00:47:14parce qu'au même moment
00:47:16le même monsieur Dumont
00:47:17avait prédit
00:47:18que la France
00:47:19allait connaître
00:47:19une famine imminente
00:47:21il montre que
00:47:22finalement
00:47:22toutes les visions
00:47:23catastrophistes
00:47:24de René Dumont
00:47:25ne se sont pas réalisées
00:47:27il n'a pas eu raison
00:47:27surtout
00:47:28merci Anna
00:47:29on parlait
00:47:30tout à l'heure
00:47:31de ce qui entame
00:47:32notre confiance dans l'eau
00:47:33ceux qui se sont rabattus
00:47:34sur l'eau en bouteille
00:47:35ne sont pas épargnés
00:47:37par cette défiance
00:47:38une étude américaine
00:47:39avait fait grand bruit
00:47:39l'an dernier
00:47:40elle avait compté
00:47:41près de 240 000 fragments
00:47:43de plastique par litre
00:47:44dans des bouteilles d'eau
00:47:45de plusieurs marques
00:47:46quel est l'état
00:47:47de nos connaissances
00:47:48sur ce sujet aujourd'hui
00:47:49Juliette Duquenne
00:47:50sur les microplastiques
00:47:52dans les eaux en bouteille
00:47:53je crois
00:47:55je ne suis pas spécialiste
00:47:56de ce sujet là
00:47:57mais il me semble
00:47:57que ça dépend des études
00:47:58mais on peut se retrouver
00:47:59avec des microplastiques
00:48:02dans les eaux en bouteille
00:48:04et surtout
00:48:05ces eaux dû être traitées
00:48:06et c'est ça le vrai scandale
00:48:07c'est qu'ils ont traité
00:48:08les eaux en bouteille
00:48:10alors qu'ils n'auraient pas dû
00:48:11alors ça on va en parler
00:48:12dans un instant
00:48:13avec monsieur le sénateur
00:48:13mais je voulais
00:48:14je voulais d'abord donner
00:48:16la parole à Camille
00:48:16parce que Camille
00:48:18c'est votre sujet
00:48:18vous avez 26 ans
00:48:20et alors vous dirigez
00:48:20le programme d'action
00:48:21zéro bouteille plastique
00:48:22au sein de l'association
00:48:23no plastic in my sea
00:48:25pas de plastique dans ma mer
00:48:26tout à fait
00:48:27merci
00:48:27comment est-ce que
00:48:29j'imagine que vous avez été
00:48:30très sensible
00:48:31et très intéressé
00:48:31par ces études
00:48:32qui montrent que
00:48:33le plastique des eaux en bouteille
00:48:35se retrouve finalement
00:48:35dans l'eau
00:48:36mais est-ce que vous êtes capable
00:48:37de nous expliquer
00:48:38comment s'opère ce transfert
00:48:40enfin on a bu de l'eau
00:48:40dans la bouteille
00:48:41sans se douter
00:48:42que l'eau pouvait être polluée
00:48:43à l'intérieur
00:48:43à cause du plastique
00:48:44de la bouteille
00:48:44moi le premier
00:48:45parce que je suis un repenti
00:48:46pendant le début de ma vie
00:48:48j'ai bu beaucoup d'eau
00:48:49en bouteille
00:48:49et en voyant
00:48:51tout ce qui a pu être révélé
00:48:52par les études récentes
00:48:53et qui sont encore
00:48:53en train d'être menées
00:48:55on a vraiment une connaissance
00:48:56qui est vraiment
00:48:58assez prémisse
00:48:59sur l'étendue
00:49:00des dégâts
00:49:01de la pollution plastique
00:49:02de manière générale
00:49:03je me suis dit
00:49:04que j'ai peut-être été
00:49:04bien inspiré
00:49:05de passer à l'eau du robinet
00:49:06alors j'ai la chance
00:49:07d'être dans un endroit
00:49:07où elle est encore
00:49:08d'une qualité honnête
00:49:10le problème qu'on a
00:49:13avec le plastique
00:49:13c'est que
00:49:14bouteille ou pas d'ailleurs
00:49:15il va se dégrader
00:49:17en permanence
00:49:18et plus on va l'utiliser
00:49:19plus il va se dégrader
00:49:19et là
00:49:20dans le cas des bouteilles plastiques
00:49:22ça va se passer
00:49:22au contact
00:49:23de la paroi
00:49:25et avec l'utilisation
00:49:27du bouchon
00:49:28essentiellement
00:49:28il faut dire que
00:49:29quand on a un contact
00:49:29quand on frotte le plastique
00:49:30il va se dégrader
00:49:31en des particules
00:49:32qui sont tellement petites
00:49:33qu'elles sont difficiles
00:49:34à percevoir
00:49:35et le chiffre que vous indiquez
00:49:36c'est un minimum
00:49:38parce que malheureusement
00:49:39on suppute
00:49:40qu'il puisse y en avoir
00:49:40des plus petits
00:49:41qu'on ne détecte pas encore
00:49:42il paraît aussi
00:49:44que c'est dû au simple fait
00:49:45de déboucher la bouteille
00:49:46le plastique du bouchon
00:49:48se répand dans l'eau
00:49:49tout à fait
00:49:49mais il ne faut pas attendre
00:49:50que la bouteille soit ouverte
00:49:51pour qu'il y ait une contamination
00:49:52c'est à dire que
00:49:53si votre bouteille passe
00:49:54des mois
00:49:54dans un entrepôt
00:49:55parce que pour une raison
00:49:56x ou y
00:49:57elle serait contaminée
00:49:58à différentes bactéries
00:50:00ou pifas
00:50:01puisqu'on trouve aussi
00:50:01des pifas dans l'eau
00:50:02en bouteille
00:50:02le temps dégrade le plastique
00:50:06comme le soleil
00:50:07va dégrader le plastique
00:50:08qui se retrouve
00:50:08dans les océans
00:50:09et ainsi de suite
00:50:09et chaque dégradation
00:50:11c'est des particules
00:50:12qu'on retrouve dans l'eau
00:50:12qu'on retrouve dans notre corps
00:50:14et ces particules
00:50:15sont si fines
00:50:16qu'elles s'infiltrent
00:50:16ensuite dans tous nos organes
00:50:18aujourd'hui on trouve
00:50:19des particules de plastique
00:50:20dans les selles des bébés
00:50:21c'est à dire que les bébés
00:50:22naissent pollués au plastique
00:50:24et c'est pas innocent
00:50:25parce qu'au delà
00:50:26d'être un corps étranger
00:50:26à l'intérieur de nous
00:50:27pour faire du plastique
00:50:28on utilise tout un tas d'additifs
00:50:30qui n'ont pas grand chose
00:50:31à envier au pifas
00:50:32et qui sont portés
00:50:33par ces molécules
00:50:34à l'intérieur de nos organes
00:50:36avec des conséquences
00:50:36qu'on commence à étudier
00:50:37et si on n'en connait pas encore
00:50:39l'étendue complète
00:50:40on est très inquiet
00:50:41et les chercheurs le sont
00:50:42au premier chef
00:50:43on va pas découvrir
00:50:44de bonnes nouvelles
00:50:44dans les prochaines années
00:50:45non et surtout pas
00:50:48vous vouliez poser des questions
00:50:49à nos deux parlementaires
00:50:49qui sont face à vous
00:50:50avec plaisir
00:50:52je vois que là
00:50:53on a plusieurs sujets
00:50:55que le plastique
00:50:56recoupe assez bien
00:50:57on a le sujet
00:50:58de l'utilisation de la ressource
00:50:59parce qu'on utilise
00:51:00plus d'eau
00:51:01qu'on en met dans une bouteille
00:51:02pour la fabriquer
00:51:03on a un sujet d'impact carbone
00:51:05parce qu'un litre d'eau en bouteille
00:51:06c'est plusieurs milliers de fois
00:51:07plus carboné
00:51:08qu'un litre d'eau du robinet
00:51:09on a un sujet
00:51:10d'accaparement de la ressource
00:51:11avec des communes
00:51:12qui doivent réduire
00:51:13leur distribution d'eau
00:51:14pour permettre
00:51:15au puits de captage
00:51:15de fonctionner
00:51:16on a des sujets
00:51:17de contamination
00:51:18au pifas et au reste
00:51:19sur tous ces problèmes là
00:51:20on voit qu'on a des pollutions
00:51:22qui ne viennent pas de nulle part
00:51:23qui sont liées
00:51:24à des choix industriels
00:51:25pour beaucoup
00:51:26et on entend toujours
00:51:28ce refrain
00:51:28du pollueur payeur
00:51:30alors moi
00:51:30la question que je me pose
00:51:31c'est à quel moment
00:51:32est-ce qu'on essaye
00:51:32de lier tout ça
00:51:33pour que la pollution environnementale
00:51:35la pollution de nos eaux
00:51:36la pollution de nos corps
00:51:37trouve une réponse
00:51:38là d'où elle provient
00:51:40pour financer potentiellement
00:51:41les coûts qui sont liés
00:51:43pour nous permettre
00:51:43d'avoir une eau de qualité
00:51:44parce qu'on n'en a pas parlé
00:51:45mais c'est des sommes faramineuses
00:51:46pour dépolluer notre eau
00:51:47peut-être que cet argent
00:51:49on peut aller le chercher
00:51:50chez ceux qui polluent
00:51:50qu'est-ce qu'on peut faire
00:51:52au niveau parlementaire là-dessus
00:51:53et de vous deux lui répond
00:51:54les deux je pense
00:51:55on peut dire un mot
00:51:57peut-être chacun
00:51:58parce que c'est un sujet important
00:51:59non d'abord dire
00:52:00que sur cette affaire
00:52:00des microplastiques
00:52:01pour bien comprendre les choses
00:52:02en effet
00:52:03on est dans une situation
00:52:04où on ne sait pas tout
00:52:06et moi dans le cadre
00:52:07de la commission d'enquête
00:52:07on s'est intéressé
00:52:08à ce qu'on appelait
00:52:09ces nouveaux risques
00:52:10et on se posait la question
00:52:11de ce qui se passait
00:52:12sur la question des microplastiques
00:52:13en effet
00:52:14le simple fait
00:52:15d'ouvrir et de refermer
00:52:16la bouteille
00:52:16libère des microplastiques
00:52:18par ailleurs
00:52:19il y a certains plastiques
00:52:20qui posent des questions
00:52:21en fait de contact
00:52:22avec l'extérieur
00:52:23et avec le milieu
00:52:24donc quand ils sont entreposés
00:52:25dans certains endroits
00:52:26ça peut poser
00:52:27des énormes sujets
00:52:28notamment par exemple
00:52:29sur des réserves stratégiques
00:52:30de l'État
00:52:30il y a eu beaucoup de problèmes
00:52:31à Mayotte
00:52:32avec de l'eau
00:52:33qui avait été amenée sur place
00:52:35donc il y a tous ces gens-là
00:52:36qui sont en cause
00:52:37et on a ouvert cette discussion
00:52:39en disant
00:52:40il y a des agences
00:52:40qui sont importantes
00:52:41il y a une agence
00:52:42qui s'appelle Lances
00:52:42qui a lancé un programme
00:52:44sur ce sujet
00:52:45mais ces agences
00:52:46elles sont faiblement dotées
00:52:47de moyens aujourd'hui
00:52:48et leurs moyens
00:52:49et leur légitimité
00:52:50est en recul dans le pays
00:52:51or elles sont essentielles
00:52:52pour qu'on objective les risques
00:52:54et pour ne pas faire n'importe quoi
00:52:55sur tous ces sujets
00:52:56donc ça c'est la première chose
00:52:57la deuxième chose
00:52:57sur le plastique
00:52:58c'est qu'il y a une équation économique
00:53:00derrière aussi le plastique
00:53:01pourquoi le plastique
00:53:02c'est imposé sur le verre
00:53:03dans notre pays
00:53:04parce que
00:53:05c'est pas cher
00:53:06c'est pas lourd
00:53:07donc pour transporter
00:53:09dans des camions
00:53:10ou même à l'autre bout du monde
00:53:12c'est pas lourd
00:53:12donc il y a toute une question
00:53:13en effet
00:53:14sur l'économie du plastique
00:53:15il y a d'ailleurs eu
00:53:16des débats fiscaux
00:53:17sur la question du plastique
00:53:18qui ont eu lieu
00:53:18au sein des deux assemblées
00:53:20aujourd'hui
00:53:21et la question du pollueur-payeur
00:53:22elle est vitale en effet
00:53:23pour la fiscalité comportementale
00:53:25et environnementale
00:53:25elle est simple
00:53:26vous mettez des pics de prix
00:53:27pour forcer les gens
00:53:28à changer de comportement
00:53:28il y a des cas
00:53:29où c'est pas possible
00:53:30il y a des cas où c'est pas possible
00:53:31sur les PFAS par exemple
00:53:32il y a des usages particuliers
00:53:34pour faire des pacemakers
00:53:35aujourd'hui
00:53:35vous avez besoin de PFAS
00:53:36on peut considérer
00:53:37que pour ces usages-là
00:53:38on continue à en utiliser
00:53:39on va les garder oui
00:53:39mais par exemple
00:53:41pour d'autres
00:53:41moi chez moi
00:53:42on faisait des PFAS
00:53:42pour faire de la mousse
00:53:43pour les pompiers
00:53:45c'est possible de faire sans
00:53:46dans ce cas-là
00:53:47il faut faire sans
00:53:47c'est ce type de choses
00:53:48qu'il faut mettre en place
00:53:50et puis je laisse
00:53:50mon collègue compléter
00:53:52parce que c'est dans
00:53:53sa proposition de loi aussi
00:53:53oui alors
00:53:54sur cette question
00:53:56du coup
00:53:57parce qu'on ne l'a pas encore
00:53:58abordée jusqu'à présent
00:53:59aujourd'hui
00:54:00on estime que
00:54:00pour dépolluer l'eau
00:54:02alors pas en bouteille
00:54:02mais celle qu'on trouve
00:54:03au robinet
00:54:04on est sur une fourchette
00:54:05entre 750 millions d'euros
00:54:07et 1,3 milliard
00:54:08je pense qu'en réalité
00:54:09on est bien au-delà
00:54:09et ce serait bien utile
00:54:11que le ministère
00:54:12réactualise ces chiffres
00:54:14donc les projections
00:54:15qui sont faites
00:54:15pour continuer
00:54:16à avoir une eau potable
00:54:18une eau qui correspond
00:54:19aux normes de qualité
00:54:20ce serait 5 milliards par an
00:54:21et là je lisais récemment
00:54:23qu'avec les PFAS
00:54:24qu'on va rechercher
00:54:27partout
00:54:28à partir du début
00:54:29de l'année prochaine
00:54:30ce serait plutôt
00:54:31de l'ordre de 12 milliards
00:54:32donc à un moment
00:54:33ou à un autre
00:54:33il va bien falloir
00:54:34que quelqu'un paye
00:54:36et aujourd'hui
00:54:36c'est l'usager
00:54:37déjà
00:54:37l'eau a augmenté
00:54:39de 16%
00:54:40en moyenne
00:54:41en 3 ans
00:54:42moi beaucoup d'acteurs
00:54:44de l'eau me disent
00:54:44que le prix de l'eau
00:54:45pourrait rapidement doubler
00:54:46et à côté de ça
00:54:48effectivement
00:54:48on a des taxes
00:54:49qui sont prévues
00:54:50on a la pollution
00:54:51pour redevance
00:54:52pour la redevance
00:54:54pardon
00:54:54pour pollution diffuse
00:54:55qui aurait dû
00:54:56augmenter en 2024
00:54:57qui est restée bloquée
00:54:58aujourd'hui
00:54:59la taxe sur les produits
00:55:00phytosanitaires
00:55:01qui n'évolue pas
00:55:02et qui a 0,9%
00:55:04du chiffre d'affaires
00:55:06des fabricants
00:55:07et puis on voit aussi
00:55:08qu'il y a une réticence
00:55:09forte de l'agrochimie
00:55:11la proposition de loi
00:55:13de mon collègue Nicolas Thierry
00:55:14qui maintenant
00:55:15à force de loi
00:55:15les décrets
00:55:16ne sont toujours pas sortis
00:55:17et il voudrait repousser
00:55:19donc quand je dis il
00:55:20c'est lobby très puissant
00:55:22le principe de la taxe
00:55:24à 2027
00:55:25gagner encore
00:55:26comme d'habitude
00:55:27toujours un petit peu de temps
00:55:29et ne jamais participer
00:55:30à la dépollution
00:55:31qu'il provoque
00:55:32je voudrais donner aussi
00:55:33la parole à Alexandra
00:55:34qui la réclame
00:55:35depuis tout à l'heure
00:55:35bonsoir Alexandra
00:55:36bonsoir Alexandra
00:55:38chef d'entreprise
00:55:39et fondatrice
00:55:40du Charbon Actif Français
00:55:41alors juste pour en revenir
00:55:43une petite parenthèse
00:55:44pour en revenir
00:55:45alors très vite la parenthèse
00:55:46parce qu'il faut qu'on parle
00:55:46de Perrier
00:55:47très vite
00:55:47l'eau accroche tout
00:55:50sur son passage
00:55:51donc c'est pas juste
00:55:52le petit bouchon en plastique
00:55:53c'est l'eau
00:55:54qui est dans la bouteille
00:55:55en plastique
00:55:55qui va accrocher
00:55:56les micro-particules
00:55:57de plastique
00:55:58et dès qu'on prend
00:55:59une gorgée d'eau
00:56:00dans sa bouteille
00:56:02on récupère un peu
00:56:03du plastique
00:56:03et on récupère
00:56:04à chaque fois
00:56:04un petit peu de plastique
00:56:05voilà
00:56:06parenthèse fermée
00:56:07aujourd'hui
00:56:09il existe pléthore
00:56:11de systèmes
00:56:12de filtration
00:56:12et de purification
00:56:13vous en commercialisez
00:56:15et nous on en commercialise
00:56:17en fait notre mission
00:56:17c'est de démocratiser
00:56:18un petit peu
00:56:19la filtration de l'eau
00:56:20à la maison
00:56:20et pour pouvoir
00:56:21se réapproprier
00:56:22l'eau du robinet
00:56:24alors il existe
00:56:25des solutions
00:56:26très simples
00:56:27à base de charbon
00:56:28végétal
00:56:29qui vont à la plus
00:56:30sophistiquée
00:56:30qui est effectivement
00:56:31l'osmose inverse
00:56:32en passant
00:56:33par des membranes
00:56:35justement
00:56:35qui ne vont pas
00:56:36jusqu'à l'osmose inverse
00:56:37qui est très coûteux
00:56:38et très énergivore
00:56:39j'ai découvert
00:56:40j'ai découvert
00:56:40un fabricant américain
00:56:42de membranes
00:56:43et qui arrête
00:56:45pratiquement
00:56:46tous
00:56:46les polluants
00:56:47les virus
00:56:48les bactéries
00:56:49ça existe en France ?
00:56:51alors je suis en train
00:56:52de
00:56:52je suis en train
00:56:54de
00:56:54c'est peut-être vous
00:56:54qui allez le faire exister
00:56:55c'est ça que vous voulez nous dire
00:56:56voilà
00:56:57justement pour ne pas aller
00:56:58jusqu'à l'osmose inverse
00:56:59parce que c'est
00:57:00c'est très coûteux
00:57:01et
00:57:02et
00:57:03j'ai également
00:57:05dans mon activité
00:57:06quotidienne
00:57:07je note
00:57:08qu'on n'est
00:57:09pas tous égaux
00:57:10devant la qualité
00:57:11de l'eau
00:57:12de chaque commune
00:57:14j'ai
00:57:16beaucoup
00:57:16de
00:57:17revendeurs
00:57:19de clients
00:57:19qui sont basés
00:57:21dans le bordelais
00:57:21donc partout
00:57:22où il y a
00:57:23de la culture intensive
00:57:24et des vignobles
00:57:26particulièrement
00:57:26des vignobles
00:57:27dans la région
00:57:28de Bordeaux
00:57:29beaucoup de gens
00:57:30tentent
00:57:31de filtrer leur eau
00:57:32à la maison
00:57:33en Bretagne
00:57:34aussi
00:57:35et dans le nord-est
00:57:36également
00:57:37un petit peu moins
00:57:37dans le sud
00:57:38mais
00:57:39tout ça pour dire
00:57:40qu'effectivement
00:57:40on n'est vraiment
00:57:41pas tous égaux
00:57:41devant la qualité
00:57:42de l'eau
00:57:42de notre commune
00:57:44qu'elle est
00:57:44parfois
00:57:45meilleure
00:57:46dans les centres-villes
00:57:48à Paris
00:57:48les autres Paris
00:57:49font un bon travail
00:57:51et certes
00:57:52elle a un goût de chlore
00:57:53mais ça c'est très facile
00:57:54avec un petit bâton de charbon
00:57:56du charbon actif
00:57:56on enlève tout de suite le goût
00:57:58et on peut
00:57:59tout à fait
00:58:00ou on la met au frais
00:58:01comme nous disait tout à l'heure
00:58:02Juliette
00:58:02je ne peux pas laisser
00:58:04Alexandre Ouisi
00:58:04partir ce soir
00:58:05sans évoquer
00:58:06la commission d'enquête
00:58:08sur les pratiques
00:58:08des industriels
00:58:09de l'eau en bouteille
00:58:10votre rapport
00:58:11on le rappelle
00:58:11a été rendu public
00:58:12en mai dernier
00:58:13on rappelle aussi
00:58:14que la commission d'enquête
00:58:15elle était née
00:58:15après les révélations
00:58:16du Monde et de Radio France
00:58:17sur le scandale
00:58:18des eaux Nestlé
00:58:18qui avait eu recours
00:58:20dans les Vosges
00:58:20et dans le Gard
00:58:21à des procédés
00:58:21de filtration de l'eau
00:58:22interdits
00:58:23avec l'accord de l'Etat
00:58:25six mois plus tard
00:58:26six mois après
00:58:26votre commission d'enquête
00:58:27nous apprenons aujourd'hui
00:58:28par Radio France
00:58:29que l'usine Perrier
00:58:30de Vergès
00:58:31dans le Gard
00:58:31est à l'arrêt
00:58:32depuis jeudi dernier
00:58:33la production de Perrier
00:58:34est totalement à l'arrêt
00:58:35alors sur 13 lignes
00:58:36il y en a une seule
00:58:37qui a timidement redémarré
00:58:38aujourd'hui
00:58:39en raison d'un épisode
00:58:40de pollution du Vistre
00:58:42qui est la rivière
00:58:43qui borde l'usine Perrier
00:58:44de Vergès
00:58:45il y a des concentrations
00:58:46en nitrate
00:58:47qui dépassent
00:58:48les seuils autorisés
00:58:48qui ont été relevés
00:58:49sans que Nestlé
00:58:50ne les signalait aux autorités
00:58:51moi je voulais avoir
00:58:52votre réaction
00:58:53à cette dernière information
00:58:54ça a été votre dossier
00:58:56vous y avez travaillé
00:58:57pendant six mois
00:58:58l'année dernière
00:58:58et cette année
00:58:59est-ce que cette information
00:59:01vous a surpris ?
00:59:02il y a un problème
00:59:03avec Nestlé
00:59:03c'est quoi le problème ?
00:59:05il y a un problème
00:59:05de confiance
00:59:07qu'on peut avoir
00:59:07avec cet acteur
00:59:08moi j'ai eu devant moi
00:59:09des acteurs
00:59:09dans le cadre
00:59:10d'une commission d'enquête
00:59:10qui refusaient de répondre
00:59:11à nos questions
00:59:13qui ont dissimulé
00:59:15des choses au grand public
00:59:16qui l'ont fait parfois
00:59:17avec la complicité de l'Etat
00:59:18moi il y a un sujet
00:59:19sur lequel
00:59:19qui est très grave
00:59:20qui s'est passé
00:59:21pendant cette commission d'enquête
00:59:22c'est que vous avez
00:59:23le directeur général
00:59:24de l'ARS
00:59:24sur place
00:59:25monsieur Jaffre
00:59:26monsieur Jaffre
00:59:27qui est toujours en fonction
00:59:28aujourd'hui
00:59:29a caviardé
00:59:29un rapport administratif
00:59:30à la demande
00:59:31de l'industriel
00:59:32et que les autorités
00:59:34en place
00:59:34c'était madame Vautrin
00:59:35à l'époque
00:59:35n'a toujours pas
00:59:36fait le nécessaire
00:59:37pour que cette personne
00:59:38soit placée
00:59:39en dehors des fonctions
00:59:40qui sont les siennes
00:59:41aujourd'hui
00:59:41est-ce que c'est ce qui explique
00:59:43que l'agence régionale
00:59:43de santé d'Occitanie
00:59:44s'est prononcée
00:59:45il y a quelques jours
00:59:46en faveur de Nestlé
00:59:47pour qu'elle puisse
00:59:48continuer à commercialiser
00:59:49la marque Perrier
00:59:50sous l'appellation
00:59:50eau minérale naturelle
00:59:51ce que vous contestiez
00:59:52dans votre rapport
00:59:53ce que je sais
00:59:54c'est qu'il y a un an
00:59:55trois hydrogéologues
00:59:56trois hydrogéologues
00:59:57ont dit que
00:59:58ce n'était plus
00:59:59de l'eau minérale naturelle
01:00:00parce que la pureté originelle
01:00:01qui est le critère fondamental
01:00:02d'eau minérale naturelle
01:00:03n'était plus respectée
01:00:05et ce que je vois
01:00:06c'est qu'aujourd'hui
01:00:07il y a eu un nouvel
01:00:08hydrogéologue
01:00:09qui a été intervenu
01:00:10qui a eu une conclusion
01:00:11Michel Michoud
01:00:14si je puis dire
01:00:15et derrière
01:00:16l'ARS
01:00:17qui émet un rapport
01:00:18qui dit encore
01:00:20autre chose
01:00:21donc il y a un problème
01:00:21de confiance
01:00:22là moi je suis très clair
01:00:23et très net
01:00:24avec ce qui est dit
01:00:25par les autorités sanitaires
01:00:27du côté de Perrier
01:00:28or pour l'Etat
01:00:29sur ces sujets
01:00:30tellement sensibles
01:00:31tellement importants
01:00:32que l'eau
01:00:33il faut qu'il y ait
01:00:34de la confiance
01:00:34il faut qu'on puisse
01:00:35être tranquille
01:00:36dans la manière
01:00:37dont les choses se passent
01:00:38le lien est rompu
01:00:38le lien est rompu
01:00:39et vous l'avez dit
01:00:40et en fait
01:00:41quelle est la situation
01:00:42à Perrier
01:00:42parce qu'il y a quand même
01:00:43des salariés aussi derrière
01:00:44qui sont en jeu
01:00:46et qui eux vivent ça
01:00:46malgré eux
01:00:47en fait vous avez quelqu'un
01:00:49qui a fraudé
01:00:49pendant des années
01:00:50Nestlé Waters
01:00:51parce qu'en fait
01:00:52une eau minérale naturelle
01:00:53elle a deux choses
01:00:53elle est minérale
01:00:54donc elle a ce goût
01:00:54ce terroir
01:00:55et elle est naturelle
01:00:56c'est-à-dire qu'elle ne fait
01:00:56l'objet d'aucun traitement
01:00:57c'est pour ça que vous la payez
01:00:58200 fois le prix de l'eau du robinet
01:01:00c'est pour ça qu'on vous conseille
01:01:01de la donner à vos enfants
01:01:02cette eau minérale naturelle
01:01:03et aujourd'hui
01:01:04vous avez quelqu'un
01:01:05qui a triché
01:01:06mais comme il a triché
01:01:07en faisant quoi ?
01:01:08en mettant en place
01:01:09des traitements interdits
01:01:10maintenant il est obligé
01:01:11de les enlever
01:01:11mais en les enlevant
01:01:12l'eau en bas
01:01:14l'eau brute
01:01:14elle est polluée
01:01:15donc quand elle remonte
01:01:16dans les circuits
01:01:17au niveau de la production
01:01:18et bien tout s'arrête
01:01:19puisque vous avez
01:01:20des millions de litres d'eau
01:01:21qui sont stockés
01:01:23bloqués
01:01:23parce qu'en fait
01:01:24cette eau elle a juste besoin
01:01:25d'être traitée
01:01:26sauf que traiter de l'eau
01:01:26c'est admettre que c'est pas
01:01:27de l'eau minérale naturelle
01:01:28admettre que c'est pas
01:01:29de l'eau minérale naturelle
01:01:30c'est renoncer à de la valeur économique
01:01:31et ça pour Nestlé
01:01:32visiblement
01:01:33c'est compliqué
01:01:33j'aurais une question
01:01:34par rapport à ça
01:01:35ah bah l'émission
01:01:36elle est terminée
01:01:36je vous ai prévenu
01:01:37dès le début de l'émission
01:01:38on a une heure
01:01:39et une heure
01:01:40ça passe tellement vite
01:01:41ah oui c'est fou
01:01:42ah mais garde la parole
01:01:44il est coquin
01:01:45il est coquin
01:01:46je dois vous interrompre
01:01:49je dois vous interrompre
01:01:51je dois vous remercier également
01:01:52merci infiniment d'être venu
01:01:54je sais que c'est toujours frustrant
01:01:55l'émission ne fait qu'une heure
01:01:56peut-être qu'on réussira
01:01:58à la prolonger
01:01:59en tout cas moi je vous remercie
01:02:01chez vous de nous avoir suivi
01:02:02l'émission
01:02:02est rediffusée tout à l'heure
01:02:03à 23h30
01:02:04lundi vous retrouvez l'ami
01:02:05Francis Letellier
01:02:06pour lundi c'est politique
01:02:07il recevra Cyriel Châtelain
01:02:08nous on se retrouve mardi
01:02:09à 19h30
01:02:10je vous souhaite une excellente soirée
01:02:12sur LCP
01:02:13à mardi
01:02:13Mardi pour lundi vous
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