- il y a 20 heures
Jeudi 11 décembre 2025, dans le cadre de la journée réservée au groupe "Socialistes et apparentés", les députés examinent une proposition de loi visant à garantir l'accès à un avocat à chaque enfant placé ou suivi par les services sociaux. Cette mesure pourrait concerner près de 380 000 jeunes qui relèvent de la protection de l'enfance. Le texte, adopté en commission la semaine passée, est porté par la députée socialiste Ayda Hadizadeh. Au terme de deux heures de débats, le texte a été adopté à l'unanimité. Retrouvez le meilleur des échanges des députés dans l'hémicycle.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00:00Bonjour à tous, bienvenue dans la séance est ouverte.
00:00:11Dans cet épisode, je vous propose de revenir sur l'examen de la proposition de loi du groupe socialiste
00:00:16destinée à garantir un avocat à chaque enfant placé, un texte adopté à l'unanimité jeudi 11 décembre.
00:00:24Pour commencer, place à la présentation de la loi et à la discussion générale.
00:00:29L'ordre du jour appelle la discussion de la proposition de loi visant à assurer le droit de chaque enfant à être assisté d'un avocat
00:00:36dans le cadre d'une mesure d'assistance éducative et de protection de l'enfance.
00:00:42La parole est à madame Aïda Adizadeh, rapporteure de la commission des lois constitutionnelles,
00:00:48de la législation et de l'administration générale de la République.
00:00:51Madame la Présidente, Madame la Ministre, mes très chers collègues.
00:01:10Il y a cinq ans, je suis candidate aux élections départementales et je dois rédiger le programme pour le Valdoise.
00:01:15Sur la protection de l'enfance, je n'ai rien à dire, pas un traître mot, alors que c'est une compétence du département.
00:01:23Et là, une camarade me dit « Attends, je vais te présenter quelqu'un, il va t'expliquer et tu vas tout comprendre. »
00:01:29Cette personne, c'est Liès Loufoque.
00:01:33Je le rencontre près d'ici, dans un café.
00:01:38Et là, pendant deux heures, il me raconte l'enfer, les coups, les cris, les humiliations, les viols,
00:01:47les foyers qui manquent de bras, les familles d'accueil qu'on ne contrôle plus,
00:01:51les travailleurs sociaux qui s'épuisent et qui finissent par jeter l'éponge,
00:01:55et ces enfants qu'on déplace comme des objets et qu'on finit par jeter dehors,
00:02:00parfois avec un sac poubelle comme valise.
00:02:04Il y a aussi ces chiffres, ces chiffres effarants.
00:02:08Pour les enfants placés, c'est plus de rues, plus d'hôpitaux psychiatriques,
00:02:13plus de prostitution, plus de prison.
00:02:15Et pour certains, c'est la mort, celle qu'on se donne à soi-même,
00:02:20quand plus personne ne vous tient.
00:02:23Et plus ils parlent, plus je suis prise de vertige.
00:02:26Ce que j'appelais des faits divers est en réalité un système.
00:02:30Un système qui broie.
00:02:32Et j'ai honte.
00:02:33J'ai honte pour notre République.
00:02:36Comment peut-elle abandonner ses enfants les plus vulnérables ?
00:02:40Ceux qui n'ont plus leurs parents, qui ne peuvent compter sur eux,
00:02:42et sont ceux dont elle prend l'entière responsabilité.
00:02:47Et alors ce jour-là, je me fais un serment.
00:02:50Tant que j'aurai une voix, je serai là pour les enfants placés.
00:02:55En 2023, je rejoins l'association Les Oubliés de la République.
00:02:59Je rencontre d'autres anciens enfants placés.
00:03:01Beaucoup d'entre eux sont là ce matin en tribune.
00:03:03Pardon de ne citer tous vos noms, j'ai peur d'en oublier.
00:03:07Ils ont survécu à leur enfance.
00:03:09Ils ont fait de leur douleur une nouvelle famille.
00:03:11Et de leur histoire, un combat.
00:03:15En avril 2024, nous joignons toutes nos forces à celles de ma future collègue,
00:03:19Isabelle Scientago, pour que le groupe socialiste crée une commission d'enquête
00:03:23sur les raisons de la faillite de l'aide sociale à l'enfance.
00:03:27Parce que des enfants placés étaient morts brutalement.
00:03:30Lily, Anthony, Nour, Jess et tous les autres.
00:03:33Et vous, chers camarades socialistes, vous n'hésitez pas une seconde.
00:03:37Vous savez l'urgence.
00:03:38Et cette commission historique se crée enfin.
00:03:41Et nous, avec le comité de vigilance des anciens enfants placés,
00:03:45nous déployons devant l'Assemblée nationale une bande-role gigantesque
00:03:49qui dit ces mots « justice » et « réparation » pour tous les enfants placés.
00:03:54Moi, je suis alors à l'extérieur et je suis à leur côté toutes les auditions.
00:04:00Et puis, dissolution, la commission s'interrompt.
00:04:03Et à la faveur d'une élection inattendue, je passe de l'autre côté.
00:04:06Je vous rejoins, chers camarades sur ces bancs.
00:04:09Et j'ai l'honneur de joindre mes forces à la commission d'enquête que l'on recrée.
00:04:14Et cette fois-ci, je suis dans la salle et je pose mes questions pour eux.
00:04:20En avril 2025, chère Isabelle, tu rends ton rapport.
00:04:24Et c'est un pavé jeté contre la forteresse de l'aide sociale à l'enfance.
00:04:28300 pages qui révèlent l'indigne.
00:04:30300 pages qui exposent tous les rouages de cette fabrique du malheur.
00:04:34Des faits, des chiffres, des noms, des crimes.
00:04:40Qui sait, qui d'entre vous sait que depuis juillet 2024, 12 autres enfants placés sont morts ?
00:04:47C'est Hayden, 7 ans, l'âge de mon fils, affamé et battu à mort par sa famille d'accueil,
00:04:54que l'on retrouve dans un état cadavérique, l'oreille arrachée.
00:04:58C'est Abdel, 16 ans, qui meurt dans l'incendie de son hôtel,
00:05:01mais dont les services ne se rendent compte de sa disparition que deux semaines après.
00:05:06C'est Hawa, 15 ans, qui meurt de solitude dans un appartement vide la veille de Noël.
00:05:12Et c'est Nicolas, 14 ans, handicapé, violé dans son foyer, déplacé, abandonné.
00:05:19Abandonné dans sa détresse, qui finit par s'armer d'un couteau,
00:05:22par agresser son enseignante et par retourner l'arme contre lui et se tuer.
00:05:2812 enfants depuis juillet 2024.
00:05:30Pas une minute de silence ici.
00:05:33Les enfants placés sont les enfants de personnes.
00:05:37La République n'est grande que lorsqu'elle sait prendre dans ses bras les plus petits d'entre les siens.
00:05:43Et pour les enfants placés, notre République échoue.
00:05:48Nous échouons à accomplir notre seul devoir,
00:05:51protéger nos enfants absolument, inconditionnellement,
00:05:54mettre la force de la loi de leur côté et tendre le bras de la justice pour les faire respecter.
00:06:02Parce qu'un enfant n'est pas un dossier.
00:06:05Parce qu'un enfant est un sujet de droit.
00:06:07Et que des droits sans gardien, ce ne sont que des mots sur du papier.
00:06:12Et c'est le sens de cette loi, de notre loi.
00:06:15Et je remercie encore tous mes camarades socialistes pour leur long engagement pour la protection de l'enfance
00:06:19et pour la confiance qu'ils nous ont accordée pour pouvoir présenter cette loi en premier dans cette journée qui nous est réservée.
00:06:26Pour un enfant, un avocat, c'est la sentinelle.
00:06:29C'est celui qui vérifie, qui questionne, qui alerte,
00:06:33qui rend audible ce qui, sans lui, resterait étouffé.
00:06:37Celui qui sait parler quand l'enfant se tait
00:06:39et le défendre quand tout vacille.
00:06:43Désormais, grâce à cette loi, aucun enfant ne traversera seul les couloirs de la justice.
00:06:48Car on ne laisse pas un enfant sans défense face à une décision qui peut bouleverser toute sa vie.
00:06:54Et si Elliot, ce petit garçon de 8 ans, avait eu un avocat,
00:06:58ce petit garçon que l'on voit partout sur les photos, dans nos journaux,
00:07:02tondu par des éducateurs, humilié pendant de longs mois,
00:07:06si Elliot avait eu un avocat, alors peut-être que ses lâches n'auraient pas osé le toucher.
00:07:13Parce qu'ils auraient su qu'Eliott avait dans sa poche le numéro de son avocat.
00:07:18Les lâches ne s'attaquent qu'aux faibles, aux êtres seuls, aux êtres sans défense.
00:07:23Parce qu'il aurait eu dans sa poche le numéro de son avocat,
00:07:28les éducateurs auraient su qu'il avait toute la société avec lui.
00:07:31Et c'est cela que nous allons faire aujourd'hui.
00:07:32Nous allons mettre pour chaque enfant placé la main de la justice sur son épaule
00:07:37et le regard de la République à ses côtés.
00:07:40Tout à l'heure, nous voterons ensemble une loi qui peut tout changer.
00:07:43Et ce n'est pas moi qui le dis, ce sont eux, les anciens enfants placés.
00:07:48Une loi qui est vitale, la plus urgente pour eux.
00:07:51Ce n'est pas une loi d'expérimentation, ce n'est pas un article technique.
00:07:54C'est une loi qui offre un nouveau droit, plein, entier, inconditionnel.
00:08:00Une loi qui dit à ses enfants, la République est là pour toi.
00:08:04Elle te voit, elle t'entend, elle te protège, elle protège tes droits.
00:08:09Et elle te donne un garant, un gardien.
00:08:11Elle te donne ton avocat.
00:08:14Et peut-être qu'enfin, ces enfants pourront se penser,
00:08:18non plus comme des enfants placés,
00:08:20mais comme des enfants protégés et aimés par toute notre nation.
00:08:23Je vous remercie.
00:08:31Merci beaucoup, Madame la rapporteure, Madame la ministre.
00:08:38La parole est à Madame Stéphanie Riste,
00:08:40ministre de la Santé des Familles, de l'Autonomie et des Personnes Handicapées.
00:08:53Madame la Présidente, Madame la Vice-présidente de la Commission des lois,
00:09:04Madame la rapporteure, Mesdames et Messieurs, les députés.
00:09:08Avant d'aborder les enjeux soulevés par cette proposition de loi,
00:09:11je voudrais prendre quelques minutes pour revenir sur les faits révélés au foyer Génaire récemment,
00:09:17qui m'ont profondément interpellée.
00:09:19Ils mettent une nouvelle fois en lumière des dysfonctionnements désormais bien documentés
00:09:24dans le fonctionnement de certaines structures de la protection de l'enfance.
00:09:29Dès que ces éléments ont été portés à ma connaissance,
00:09:32j'ai saisi la procureure de Paris afin que les faits soient examinés par l'autorité judiciaire.
00:09:38J'ai également engagé une mission IGAS pour analyser les pratiques professionnelles
00:09:42observées dans la protection de l'enfance
00:09:44et surtout identifier les évolutions nécessaires en termes de formation
00:09:48afin de mieux répondre aux besoins des enfants et des jeunes confiés,
00:09:53notamment s'agissant de ceux qui présentent des traumatismes complexes.
00:09:57Par ailleurs, comme vous le savez,
00:09:59un travail de refondation de la politique publique de la protection de l'enfance
00:10:03est engagé depuis plusieurs mois
00:10:05et c'est ma priorité pour ceux qui viennent.
00:10:08Ce travail sera mené avec l'ensemble des parties prenantes
00:10:12et d'abord les départements qui exercent la compétence en la matière.
00:10:16Les moyens mobilisés sont importants, 12 milliards d'euros,
00:10:19et leur utilisation doit faire l'objet d'un examen collectif
00:10:23afin d'assurer qu'ils permettent effectivement d'améliorer
00:10:26la qualité de l'accueil et de la prise en charge de nos enfants.
00:10:30J'organiserai donc au tout début de l'année prochaine
00:10:33un comité de suivi consacré à cette refondation.
00:10:36Il intégrera une représentation parlementaire
00:10:39telle que préconisée par la Commission d'enquête parlementaire
00:10:42et permettra de préciser les mesures,
00:10:46les modalités et calendriers de mise en œuvre.
00:10:49C'est dans le cadre de ce plan général de refondation
00:10:51que s'inscrit le projet de loi relatif à la protection de l'enfance
00:10:54élaboré conjointement avec le garde des Sceaux
00:10:57dont la présentation est prévue au premier trimestre 2026.
00:11:01Il me semblait nécessaire de vous faire part de cela
00:11:03en préambule de l'examen de ce texte.
00:11:06Sur la proposition de loi,
00:11:09je veux vous remercier de mettre ce sujet
00:11:10à l'ordre du jour de votre Assemblée
00:11:12car nous partageons sur le fond cet objectif commun
00:11:15fondamental, comme je viens de l'indiquer,
00:11:17de renforcer l'assistance des mineurs en danger.
00:11:21C'est pourquoi le gouvernement salue la démarche
00:11:23et l'intention louable de votre proposition de loi.
00:11:26L'ambition est d'assurer une meilleure défense
00:11:28et une meilleure représentation de chaque enfant dans la procédure.
00:11:32La protection de l'enfance est une priorité nationale
00:11:34et ministérielle incarnée, comme je le disais,
00:11:37conjointement par le ministère des Familles
00:11:38et le ministère de la Justice.
00:11:42Vous le savez, avec Gérald Darmanin,
00:11:44nous portons un projet de loi dédié à la protection de l'enfance
00:11:46qu'il visera à renforcer la prévention des placements
00:11:49lorsque c'est pertinent,
00:11:51favoriser l'accueil familial
00:11:53et plus globalement de donner aux professionnels des outils
00:11:56leur permettant de toujours privilégier
00:11:58la stabilité affective et matérielle de l'enfant.
00:12:02Mais concernant plus directement votre proposition de loi,
00:12:04je tiens d'abord à rappeler le cadre actuel
00:12:07qui a fait l'objet d'une réforme récente
00:12:09à l'occasion de l'adoption de la loi dite Taquet de 2022.
00:12:15Notre système juridique offre des garanties substantielles pour l'enfant,
00:12:19que ce soit en matière civile ou en matière pénale.
00:12:22Dans le champ civil qui nous occupe aujourd'hui,
00:12:24je veux rappeler deux choses.
00:12:26La première, c'est que le juge des enfants
00:12:28est un juge protecteur
00:12:30dont la mission première est de prendre la meilleure décision pour l'enfant.
00:12:34La seconde, c'est que l'intérêt supérieur de l'enfant
00:12:37est le critère fondamental de toute décision judiciaire.
00:12:41Ce principe est gravé à l'article 375-1 du Code civil.
00:12:46Ainsi, le juge des enfants demeure tant par vocation que par formation
00:12:50l'un des premiers garants de l'intérêt supérieur de l'enfant.
00:12:54En cela, si le juge doit toujours s'efforcer de recueillir
00:12:57l'adhésion de la famille à la mesure envisagée,
00:13:00je veux rappeler que sa décision n'est prise que pour l'enfant.
00:13:04Je souhaite ainsi réaffirmer avec respect
00:13:06pour les différentes sensibilités qui s'expriment
00:13:09que juge et avocat ne se situent pas dans une logique d'opposition,
00:13:14mais dans deux registres complémentaires au service de l'enfant.
00:13:18C'est pourquoi il ne s'agit en aucun cas de laisser entendre
00:13:21qu'un enfant en assistance éducative
00:13:23aurait à se défendre contre le juge des enfants.
00:13:26Cela ne correspond ni à l'esprit de la loi,
00:13:29ni à la réalité des pratiques.
00:13:32De même, la place de l'avocat est précieuse
00:13:34pour garantir que la parole de l'enfant soit portée
00:13:37et pleinement entendue.
00:13:40Deuxièmement, je veux rappeler que dans notre procédure civile,
00:13:43la parole de l'enfant est au cœur du dispositif d'assistance éducative.
00:13:47Pour mémoire, le juge des enfants a l'obligation légale
00:13:51d'auditionner le mineur.
00:13:52Cette audition est rendue systématique pour le mineur
00:13:55capable de discernement individuellement depuis la loi Taquet.
00:13:59C'est la garantie d'une expression libre
00:14:01et sans pression de la volonté de l'enfant.
00:14:03C'est précisément lors de cette audition
00:14:05que l'enfant se voit systématiquement rappeler son droit
00:14:08à être assisté par un avocat.
00:14:11Dans ce cadre, le mineur capable de discernement
00:14:13a le droit de choisir lui-même son avocat,
00:14:16ce qui témoigne de la volonté de lui offrir
00:14:18une réelle capacité d'expression et d'autonomie.
00:14:22Il peut également demander au bâtonnier
00:14:24de lui en désigner un d'office.
00:14:26Mais il faut donc à ce moment-là
00:14:28rappeler à quoi sert l'avocat pour l'enfant.
00:14:29L'avocat est un auxiliaire de justice spécialisé dans la défense.
00:14:34Son intervention est rétribuée par l'aide juridictionnelle,
00:14:37le plus souvent totale pour le mineur,
00:14:39c'est-à-dire que c'est le budget de l'État
00:14:41qui rémunère l'avocat.
00:14:43Pour le mineur non capable de discernement,
00:14:46la protection passe par l'administrateur ad hoc.
00:14:49Celui-ci est désigné lorsque les intérêts du mineur
00:14:52sont en opposition avec ceux de ses représentants légaux.
00:14:55Il représente alors le mineur dans tous les actes de la procédure,
00:15:00ce qui lui permet d'ailleurs de mandater un avocat.
00:15:03L'administrateur ad hoc est un acteur clé
00:15:06dont la revalorisation est essentielle.
00:15:09Le ministère de la Justice s'y emploie
00:15:11avec un plan de revalorisation
00:15:13qui sera présenté au printemps 2026.
00:15:16Un troisième élément sur lequel je veux insister,
00:15:19c'est la distinction entre l'assistance juridique
00:15:21de l'accompagnement social.
00:15:23Le rôle de l'avocat se concentre sur l'assistance procédurale
00:15:27et la défense en audience.
00:15:29Il assiste l'enfant à l'audience devant le juge des enfants.
00:15:33Une fois l'audience terminée et la décision rendue,
00:15:35sa mission légale s'achève.
00:15:37Dire cela n'enlève rien à l'importance du travail de l'avocat
00:15:41qui s'inscrit dans un dispositif mobilisant de nombreux professionnels.
00:15:45Mais il ne peut pas se substituer
00:15:47aux professionnels de l'aide sociale à l'enfance.
00:15:50Il n'a pas pour mission d'assurer le suivi social,
00:15:53éducatif ou psychologique de l'enfant.
00:15:56L'accompagnement quotidien et le suivi
00:15:58reviennent au service spécialisé de l'ASE.
00:16:01C'est pourquoi la systématisation de l'avocat
00:16:04ne doit pas conduire à créer une illusion d'accompagnement
00:16:08qui n'est pas sa vocation juridique.
00:16:11L'instauration d'une systématisation est un changement de modèle
00:16:14qui se comprend intellectuellement.
00:16:16Mais c'est mon quatrième élément.
00:16:19Il nous faut assumer ici qu'au-delà d'un effort budgétaire important,
00:16:23elle présente la mobilisation de moyens humains
00:16:25qui ne pourront pas être déployés à court terme.
00:16:29Aussi, sans proposition de financement et de déploiement
00:16:33opérationnel sécurisé à ce stade,
00:16:35les objectifs de la proposition de loi
00:16:37ne sont pas certains de trouver une mise en œuvre concrète, optimale.
00:16:41Cette proposition de loi pourrait en particulier déstabiliser
00:16:45le financement de l'aide juridictionnelle tout entière.
00:16:49Par ailleurs, comme vous le savez,
00:16:51le gouvernement a réalisé des efforts importants
00:16:53pour renforcer la justice des mineurs,
00:16:55notamment en augmentant le nombre de juges pour enfants.
00:16:58Il serait regrettable que ces avancées soient compromises
00:17:02par une évolution trop rapide du dispositif.
00:17:05J'en finis avec un dernier élément.
00:17:08Aller vers une systématisation directe
00:17:11fait porter le risque d'une désorganisation
00:17:13et d'une saturation de nos juridictions.
00:17:16En effet, l'obligation de présence de l'avocat
00:17:18entraînerait des renvois d'audience
00:17:21et des délais allongés liés à la disponibilité de l'avocat,
00:17:24en particulier dans les petits barreaux.
00:17:27Les conséquences seraient contraires à l'intérêt de l'enfant.
00:17:30Pour toutes ces raisons, le gouvernement soutiendra
00:17:33l'expérimentation de la systématisation.
00:17:36Elle sera ciblée sur un nombre de tribunaux volontaires
00:17:39pendant deux ans.
00:17:40Elle permettrait de chiffrer précisément l'impact réel
00:17:43et de mesurer les besoins en organisation.
00:17:46Nous nous engageons en parallèle à un plan national
00:17:49de revalorisation des administrateurs ad hoc.
00:17:52C'est une mesure immédiate, soutenable,
00:17:56qui renforcera la protection là où elle est la plus critique.
00:18:00Vous l'aurez compris, le gouvernement est favorable
00:18:02à l'idée, mais prudent pour ne pas déstabiliser
00:18:05les juridictions.
00:18:06L'expérimentation permettra une application
00:18:09réalisable, concrète de la mesure que vous proposez.
00:18:12Je vous en remercie.
00:18:15Merci Madame la Ministre.
00:18:17La parole est à Madame Isabelle Santiago
00:18:19pour le groupe Socialiste et Apparenté.
00:18:21Madame la Ministre, Madame la Vice-présidente de la Commission,
00:18:37Madame la rapporteure, chère Haïda,
00:18:39chers collègues et chers invités, chers jeunes
00:18:44que je vois dans le public.
00:18:46Aujourd'hui, notre Assemblée s'apprête à faire avancer
00:18:50concrètement le droit des enfants dans cette actualité
00:18:53où nous sommes pris d'effroi devant l'indicible
00:18:55faite aux enfants les plus vulnérables de France.
00:18:59Nous nous apprêtons à réparer une erreur historique
00:19:02faite aux enfants.
00:19:04Et oui, c'est les députés, les parlementaires
00:19:07qui font la loi.
00:19:08Et je veux ici saluer le travail déterminé
00:19:13de ma collègue Haïda Adizaé,
00:19:16vous voyez, on peut l'applaudir,
00:19:18dont la proposition de loi marque une étape essentielle.
00:19:21Aujourd'hui, garantir un avocat
00:19:24pour chaque enfant en assistance éducative.
00:19:28Rappelez que depuis des années,
00:19:30les socialistes portent cette vision
00:19:31d'une République à hauteur d'enfant.
00:19:34Non par des slogans,
00:19:36mais par des actes.
00:19:37Et cette journée de niche de notre groupe
00:19:40socialiste et apparenté
00:19:42le montre encore une fois avec détermination.
00:19:46Nous avons fait avancer pied à pied
00:19:48les droits des mineurs
00:19:49avec constance, détermination depuis des années.
00:19:54La mesure que nous examinons aujourd'hui,
00:19:57assurer le droit à chaque enfant
00:19:59à disposer d'un avocat
00:20:00dans le cadre d'une mesure d'assistance éducative
00:20:03et de protection de l'enfance,
00:20:05texte, je le dis Madame la Ministre,
00:20:07texte de loi réclamé depuis des décennies
00:20:11par le Conseil national des barreaux,
00:20:14par la défenseur des droits,
00:20:15plus récemment par les États généraux de la justice,
00:20:19par la civiste,
00:20:20qui fait partie des recommandations
00:20:22de la commission d'enquête,
00:20:23que j'ai eu l'honneur, évidemment,
00:20:25d'être rapporteur pour autant.
00:20:27Rappelez surtout
00:20:29que c'est le droit international.
00:20:31C'est aussi le droit dans de très nombreux pays
00:20:35européens, internationaux,
00:20:36et c'est l'application de l'acide.
00:20:40En sachant que, pour rattraper juste son retard de la France,
00:20:47ce texte permettrait de mettre simplement à niveau
00:20:50notre démocratie,
00:20:51qui reconnaît pleinement l'enfant comme sujet de droit.
00:20:55Et en plus que le temps,
00:20:57il n'est plus que temps de finir
00:20:59avec cette fiction aussi juridique
00:21:01qui doit être levée
00:21:03sur le discernement
00:21:05et le non-discernement.
00:21:07Il est absolument important
00:21:09que tous les enfants placés,
00:21:11sous une mesure éducative,
00:21:13quel que soit son âge ou sa capacité d'expression,
00:21:16soient reconnus sujets de droit,
00:21:18et accompagnés et défendus.
00:21:20Je pense à tellement d'enfants
00:21:22à cet instant.
00:21:23Il est temps.
00:21:24L'avocat portera sa voix
00:21:26et répondra à ses besoins.
00:21:28Madame la ministre,
00:21:29vous avez dit que les enfants étaient accompagnés.
00:21:31En lisant la commission d'enquête,
00:21:33vous le verrez,
00:21:34les mesures, elles sont renouvelées
00:21:35sans la présence,
00:21:37sans être entendues.
00:21:38C'est ça la réalité actuelle en France.
00:21:41Les enfants ne sont pas accompagnés.
00:21:44Et dans la protection de l'enfance,
00:21:45qui est frappée par une crise systémique,
00:21:48chaque jour qui relève l'urgence
00:21:50d'un accompagnement juridique,
00:21:52effectif.
00:21:53C'est pourquoi nous appelons
00:21:54à un sursaut républicain
00:21:56pour honorer la Convention internationale
00:21:59des droits de l'enfant,
00:22:00éclairer l'avenir de ceux dont nous avons
00:22:03la responsabilité,
00:22:05en fait,
00:22:06que la République
00:22:06se hisse à la hauteur
00:22:08d'être des enfants.
00:22:10Et je vous remercie,
00:22:11mais surtout,
00:22:12je vous indique
00:22:13qu'il est évidemment essentiel
00:22:15que majoritairement,
00:22:16nous puissions voter à l'unanimité
00:22:18ce texte qui doit nous rassembler
00:22:20pour les enfants.
00:22:22Merci, Madame la députée.
00:22:24La parole est à Madame Elisabeth Demestre
00:22:26pour le groupe de la droite républicaine.
00:22:28Madame la Présidente,
00:22:49Madame la rapporteure,
00:22:51Madame la ministre,
00:22:52mes chers collègues,
00:22:53Le texte que nous examinons aujourd'hui
00:22:56touche à ce que notre République
00:22:58a de plus précieux,
00:23:00la protection de ces enfants
00:23:01qui sont en danger.
00:23:03L'intention de cette proposition de loi
00:23:05est claire,
00:23:07garantir à chaque mineur
00:23:08concerné par une mesure éducative
00:23:10la présence d'un avocat.
00:23:13C'est une ambition noble
00:23:14et personne sur ces bancs
00:23:16ne peut s'en désintéresser.
00:23:18Notre pays compte aujourd'hui
00:23:19plus de 420 000 enfants,
00:23:21suivis par l'aide sociale à l'enfance,
00:23:23dont près de 180 000
00:23:25dans un cadre judiciaire.
00:23:27Chaque année,
00:23:28plus de 120 000 mesures éducatives
00:23:30sont prononcées.
00:23:32Dans le même temps,
00:23:32les alertes se multiplient,
00:23:35manque de place,
00:23:36enfants hébergés à l'hôtel,
00:23:38magistrats saturés,
00:23:39travailleurs sociaux épuisés.
00:23:41Le système est sous tension.
00:23:44Dans ce contexte,
00:23:45la question de la parole
00:23:47de l'enfant est essentielle.
00:23:49Sa prise en compte
00:23:50n'est pas uniforme
00:23:51et varie selon les départements,
00:23:53les barreaux,
00:23:54les moyens disponibles.
00:23:56Oui,
00:23:57il existe aujourd'hui
00:23:58des inégalités
00:23:59dans l'accès à l'avocat
00:24:00et oui,
00:24:02certains enfants
00:24:02ignorent leurs droits.
00:24:04Oui,
00:24:04dans certains départements,
00:24:05l'intervention d'un avocat
00:24:07a permis
00:24:08un meilleur accompagnement.
00:24:09Je veux saluer ici
00:24:11le travail mené
00:24:13dans le département
00:24:13des Hauts-de-Seine
00:24:14qui a su expérimenter
00:24:16ce dispositif
00:24:17avec sérieux.
00:24:19Cette démarche
00:24:19s'est appuyée
00:24:20sur un barreau structuré,
00:24:22une coopération étroite
00:24:23avec les juges des enfants
00:24:25et un engagement important
00:24:27des acteurs locaux
00:24:28au sein d'un département
00:24:29fortement mobilisé
00:24:31sur la question
00:24:32de protection de l'enfance.
00:24:34Je tiens à saluer ici
00:24:35le travail de son président
00:24:37Georges Sifredi
00:24:39ainsi que le travail
00:24:40des membres
00:24:41des conseils des familles.
00:24:44Cette expérience démontre
00:24:45qu'avec méthode
00:24:46et coordination,
00:24:48des avancées sont possibles.
00:24:50Mais précisément,
00:24:51une expérimentation
00:24:52locale réussie
00:24:53ne peut suffire
00:24:55à justifier
00:24:56une généralisation immédiate
00:24:58à l'ensemble du territoire
00:25:00sans adaptation
00:25:01ni prudence.
00:25:03Et c'est là
00:25:04que s'expriment nos réserves.
00:25:06Cette proposition de loi
00:25:07ne se contente pas
00:25:08de renforcer un droit.
00:25:10Elle modifie en profondeur
00:25:12l'équilibre même
00:25:12de la protection judiciaire
00:25:14de l'enfance.
00:25:16Le juge des enfants
00:25:17n'est pas un magistrat
00:25:18ordinaire.
00:25:18Il est spécialement formé
00:25:19pour recueillir
00:25:20la parole de l'enfant,
00:25:22pour évaluer son degré
00:25:23de discernement,
00:25:23pour apprécier
00:25:24les dynamiques familiales
00:25:25et pour prendre
00:25:26des décisions éducatives
00:25:27dans l'intérêt supérieur
00:25:28de l'enfant.
00:25:30En rendant automatique
00:25:31et systématique
00:25:32la présence d'un avocat,
00:25:33quel que soit l'âge
00:25:34de l'enfant,
00:25:34le texte tente
00:25:36à déplacer
00:25:37le centre de gravité
00:25:38de la protection
00:25:39de l'enfance
00:25:40vers une logique
00:25:41strictement contentieuse.
00:25:43Ce n'est pas seulement
00:25:43une évolution procédurale,
00:25:45c'est une transformation
00:25:45profonde
00:25:46du rôle du juge
00:25:48dont l'appréciation humaine,
00:25:50éducative,
00:25:50individualisée
00:25:51risque d'être
00:25:52partiellement dessaisie
00:25:53au profit
00:25:54d'une mécanique juridique
00:25:55standardisée.
00:25:56par ailleurs,
00:25:58l'avocat n'a pas vocation
00:25:59à se substituer
00:25:59aux travailleurs sociaux,
00:26:01aux éducateurs,
00:26:02aux psychologues
00:26:02qui sont eux formés
00:26:04pour accompagner
00:26:04les enfants,
00:26:05en particulier les plus jeunes.
00:26:07Pour un enfant
00:26:07de 3, 5 ou 7 ans,
00:26:09il n'existe
00:26:10ni instruction,
00:26:11ni stratégie juridique,
00:26:13ni consentement
00:26:13éclairé possible.
00:26:15Le droit prévoit
00:26:15déjà la désignation
00:26:17d'un administrateur
00:26:18ad hoc
00:26:18pour protéger
00:26:19ses intérêts
00:26:20lorsque c'est nécessaire.
00:26:21Superposer mécaniquement
00:26:26un avocat
00:26:26à ces dispositifs
00:26:27crée une confusion
00:26:29des rôles
00:26:29et une complexité
00:26:31qui ne profite pas
00:26:31nécessairement à l'enfant.
00:26:33Un autre point majeur
00:26:34est l'absence
00:26:35de traitement spécifique
00:26:36des mineurs
00:26:36non accompagnés.
00:26:38Il représente aujourd'hui
00:26:39jusqu'à 20%
00:26:40des jeunes
00:26:40pris en charge
00:26:41par la ZEU.
00:26:42Leur prise en charge
00:26:43coûte plus de 1,5 milliard
00:26:44par an au département.
00:26:46Leur situation
00:26:46est marquée
00:26:47par la précarité,
00:26:48par des procédures multiples
00:26:49et parfois
00:26:50par l'influence
00:26:51de réseau.
00:26:52Généraliser l'assistance
00:26:53d'un avocat
00:26:53sans dispositif particulier
00:26:55pour eux
00:26:55comporte un risque
00:26:56sérieux
00:26:57d'engorgement
00:26:58supplémentaire
00:26:58des juridictions
00:26:59mais aussi
00:27:00de tentative
00:27:00d'instrumentalisation
00:27:02de la procédure.
00:27:03Enfin,
00:27:03il y a la question financière.
00:27:05Le coût de cette généralisation
00:27:06est évalué
00:27:06à près de 230 millions
00:27:08d'euros par an
00:27:09dans un système
00:27:10où la ZEU
00:27:11représente déjà
00:27:12près de 12 milliards d'euros.
00:27:13Des milliers d'enfants
00:27:14attendent une place stable
00:27:15où les départements
00:27:15sont à bout de souffle.
00:27:17Nous avons le devoir
00:27:18de poser la question
00:27:19de la priorité
00:27:19des moyens publics.
00:27:21Pour toutes ces raisons,
00:27:22nous ne croyons pas
00:27:23à une généralisation
00:27:24immédiate
00:27:25et uniforme
00:27:26d'un tel dispositif.
00:27:28C'est pourquoi
00:27:28nous proposons
00:27:28une véritable expérimentation
00:27:30nationale préalable
00:27:31ouverte
00:27:32aux départements
00:27:33volontaires
00:27:33encadrés
00:27:34par un cahier des charges
00:27:35commun
00:27:36avec une évaluation
00:27:37indépendante
00:27:37et un bilan objectif
00:27:39au terme de deux ans
00:27:40avant toute généralisation.
00:27:43Nous nous abstiendrons
00:27:44sur ce texte
00:27:45et nous laissons
00:27:46la liberté de vote
00:27:48dans notre groupe.
00:27:49Je vous remercie.
00:27:50Merci Madame la députée.
00:27:51La parole est à
00:27:52Monsieur Pouria
00:27:53Amir Chahi
00:27:54pour le groupe
00:27:55écologiste et social.
00:28:02Madame la Présidente,
00:28:04Madame la Ministre,
00:28:05mes chers collègues,
00:28:06nous examinons ce matin
00:28:07un texte qui touche
00:28:09à ce que la République
00:28:10doit de plus essentiel
00:28:12à ses enfants.
00:28:13Une justice
00:28:13qui les écoute
00:28:14réellement,
00:28:16qui les comprend,
00:28:16qui les replace
00:28:17au centre de la décision.
00:28:19Une justice
00:28:20qui les considère
00:28:20enfin comme des sujets
00:28:21de droit.
00:28:23Je veux remercier
00:28:23notre collègue
00:28:24Aïda Adizadeh
00:28:25de porter ce texte.
00:28:27Il ne répond
00:28:28et ne surgit pas
00:28:29de nulle part.
00:28:30Il répond
00:28:30à une attente ancienne,
00:28:32profonde,
00:28:33exprimée par celles
00:28:34et ceux
00:28:34qui ont grandi
00:28:35dans la protection
00:28:36de l'enfance
00:28:36et qui,
00:28:37devenus adultes,
00:28:38nous ont dit
00:28:38cette chose simple.
00:28:40Ne laissez plus jamais
00:28:41un enfant
00:28:42affronter la justice seul.
00:28:45Alors qu'en matière pénale,
00:28:46la présence de l'avocat
00:28:47au civil
00:28:47en assistance éducative
00:28:50pardon,
00:28:52alors qu'en matière pénale,
00:28:53la présence de l'avocat
00:28:54est obligatoire,
00:28:55en assistance éducative,
00:28:56l'accompagnement
00:28:57de l'enfant
00:28:57est encore subordonné
00:28:58à deux critères
00:28:59qui ont limite
00:28:59l'accès réel.
00:29:01Il faut qu'il demande
00:29:02lui-même un avocat
00:29:03et qu'il soit considéré
00:29:04comme discernant.
00:29:06Autrement dit,
00:29:07les enfants les plus vulnérables
00:29:08sont aussi ceux
00:29:09qui restent seuls.
00:29:11Mon collègue Arnaud Bonnet,
00:29:12que je remplace ici,
00:29:14me disait encore hier
00:29:15que les témoignages recueillis
00:29:16lors de la commission d'enquête
00:29:17sur les manquements de l'ASE
00:29:18l'ont montré avec clarté.
00:29:20Trop d'enfants ont traversé
00:29:21des décisions majeures
00:29:23de leur vie
00:29:23sans comprendre
00:29:24ce qui se jouait pour eux,
00:29:25sans repère stable,
00:29:27sans soutien.
00:29:28Et ce sont précisément
00:29:28les plus vulnérables
00:29:29qui se retrouvent ainsi isolés.
00:29:32Ce texte prévoit donc
00:29:33la désignation automatique
00:29:34d'un avocat
00:29:34sans condition d'âge,
00:29:35de maturité
00:29:36ou de discernement,
00:29:37la garantie
00:29:38de l'aide juridictionnelle,
00:29:39la clarification
00:29:40du rôle de chacun,
00:29:41avocat,
00:29:42administrateur ad hoc,
00:29:43juge,
00:29:44pour que l'enfant
00:29:45comprenne
00:29:46ce qui se joue pour lui
00:29:47et ne traverse pas
00:29:48ces moments décisifs
00:29:50dans son histoire.
00:29:52Seul,
00:29:53sans information,
00:29:54sans compréhension.
00:29:56Informer un enfant
00:29:56de ces droits
00:29:57ne suffit pas.
00:29:58Il faut qu'il puisse
00:29:59se les approprier,
00:30:00les exercer
00:30:01et tout simplement
00:30:02exister
00:30:03dans la procédure.
00:30:05Reconnaître
00:30:05à chaque enfant
00:30:06la présence d'un avocat
00:30:07c'est donc affirmer
00:30:08que sa parole
00:30:08n'est ni un supplément facultatif
00:30:10ni un confort procédural.
00:30:12C'est un droit
00:30:13inconditionnel.
00:30:15Un droit fondé
00:30:16sur les principes anciens.
00:30:18L'ordonnance de 45
00:30:19qui a consacré
00:30:19la spécificité
00:30:21de la justice
00:30:21des mineurs
00:30:22que d'aucuns cherchent
00:30:24jour après jour
00:30:24à remettre en cause.
00:30:25La Convention internationale
00:30:26des droits de l'enfant
00:30:27aussi dans l'article 3
00:30:28fait de l'intérêt supérieur
00:30:29de l'enfant
00:30:30un impératif
00:30:31qui doit guider
00:30:31toute décision.
00:30:33L'avocat garantit
00:30:34l'exercice effectif
00:30:35des droits procéduraux,
00:30:37assure la représentation
00:30:38du mineur
00:30:38devant le juge,
00:30:40protège sa parole,
00:30:41rééquilibre
00:30:42le contradictoire
00:30:43et crée un repère
00:30:44pérenne
00:30:45dans une procédure
00:30:46souvent instable
00:30:47marquée par une rotation
00:30:49permanente des professionnels.
00:30:51Il permet
00:30:51un traitement égalitaire
00:30:52entre les enfants
00:30:53qu'ils s'expriment
00:30:54ou non,
00:30:54qu'ils soient armés
00:30:55ou non pour le faire.
00:30:57Cette avancée
00:30:57n'épuisera pas
00:30:58le chantier
00:30:58que nous avons devant nous
00:30:59parce que l'aide sociale
00:31:00à l'enfance
00:31:00est à bout de souffle.
00:31:02Le manque d'éducateurs
00:31:03est criant
00:31:03autant que la pénurie
00:31:06des pédopsychiatres,
00:31:07l'instabilité
00:31:08des prises en charge,
00:31:09la fatigue
00:31:09des services sociaux
00:31:10ou le fait
00:31:11tout simplement
00:31:12que les juges
00:31:12soient débordés.
00:31:14Tout ce qui n'a pas été fait
00:31:15ces dernières années
00:31:16se fait durement
00:31:16ressentir aujourd'hui.
00:31:18Mettre la justice
00:31:19à hauteur d'enfant
00:31:20n'a rien d'abstrait
00:31:20mais implique
00:31:21de changer d'angle.
00:31:23La justice doit
00:31:23s'adapter à l'enfant
00:31:24et dont l'inverse.
00:31:25Elle doit prendre en compte
00:31:26sa sensibilité,
00:31:27son rythme,
00:31:28sa compréhension
00:31:29du monde
00:31:31et de sa vulnérabilité
00:31:33et ce,
00:31:34quel que soit son âge,
00:31:35sa maturité
00:31:36ou son discernement.
00:31:38L'enfant
00:31:38doit enfin
00:31:39pouvoir être reconnu
00:31:40comme un sujet
00:31:41de droit à part entière.
00:31:44Le groupe
00:31:44Écologistes et Social
00:31:45votera ce texte
00:31:47avec engagement.
00:31:48Nous le défendrons
00:31:49et nous le défendrons
00:31:50contre
00:31:51toutes les tentatives
00:31:52de recul
00:31:53que nous avons vues
00:31:54émerger
00:31:55à travers certains amendements.
00:31:57Nous le porterons
00:31:57comme l'engagement
00:31:58d'une république
00:31:59qui protège les siens,
00:32:01tous les siens
00:32:01et qui ne laisse
00:32:02plus jamais un enfant
00:32:04affronter la justice seule.
00:32:06Je vous remercie.
00:32:10Merci, monsieur le député.
00:32:12La parole est à madame
00:32:13Périne Goulet
00:32:14pour le groupe
00:32:14Les Démocrates.
00:32:24Madame la Présidente,
00:32:25madame la Ministre,
00:32:26madame la rapporteure,
00:32:27chers collègues,
00:32:28Rien ne relève mieux
00:32:31l'âme d'une société
00:32:32que la façon
00:32:33dont elle traite
00:32:34ses enfants.
00:32:35Ces mots,
00:32:35vous les connaissez,
00:32:36ce ne sont pas les miens
00:32:37mais ceux
00:32:38de Nelson Mandela.
00:32:39Cette phrase
00:32:40doit résonner
00:32:40tout particulièrement
00:32:41dans cet hémicycle
00:32:42à l'heure
00:32:43où se présente
00:32:44à nous,
00:32:44chers collègues,
00:32:45une occasion
00:32:45de conférer
00:32:46à tous nos enfants
00:32:47un égal accès
00:32:48à la justice.
00:32:49Car oui,
00:32:50la présence
00:32:51d'un avocat
00:32:51pour les enfants
00:32:52en assistance éducative
00:32:53n'est ni plus
00:32:54ni moins
00:32:55qu'une question
00:32:55d'égal accès
00:32:56à la justice
00:32:56dans notre pays.
00:32:58Nos enfants
00:32:59ne doivent pas continuer
00:33:00à être objets
00:33:01de droits,
00:33:02ils doivent en devenir
00:33:03les sujets
00:33:03et pour ce faire,
00:33:05être représentés
00:33:06et voir leurs droits
00:33:07défendus,
00:33:08quel que soit leur âge,
00:33:09quelle que soit la nature
00:33:10de la procédure
00:33:10qui les concerne.
00:33:11Voilà déjà plusieurs années
00:33:13que nous défendons
00:33:14cette mesure.
00:33:15Elle n'est pas sortie
00:33:15du chapeau,
00:33:16bien au contraire.
00:33:17Elle est l'aboutissement
00:33:18d'un long travail
00:33:19de revendication.
00:33:20C'était la proposition
00:33:21numéro 6
00:33:22du rapport établi
00:33:22par la mission
00:33:23d'information
00:33:24de l'aide sociale
00:33:24à l'enfance
00:33:24dont j'étais rapporté
00:33:25en 2019
00:33:26dans cet hémicycle.
00:33:28La délégation
00:33:29aux droits des enfants
00:33:29que j'ai l'honneur
00:33:30de présider
00:33:30a également consacré
00:33:32un cycle d'audition
00:33:32majeur à la protection
00:33:33de l'enfance
00:33:34et l'une de ses recommandations
00:33:35était de généraliser
00:33:36la présence de l'avocat.
00:33:38Recommandation d'ailleurs
00:33:41sur les manquements
00:33:42des politiques publiques
00:33:43de protection d'enfance
00:33:44il y a quelques mois.
00:33:45Et puis,
00:33:45de nombreuses institutions
00:33:47soutiennent cette avancée.
00:33:48La défenseur des droits,
00:33:49la civile
00:33:50ou les états généraux
00:33:51de la justice.
00:33:53Alors certains
00:33:53se demanderont peut-être
00:33:54pourquoi une telle obstination ?
00:33:56Parce que les chiffres
00:33:57nous obligent,
00:33:57chers collègues.
00:33:59Regardons l'arrêté en face.
00:34:00Fin 2023.
00:34:01Ce sont près
00:34:02de 400 000 mineurs
00:34:03qui bénéficient
00:34:04d'une mesure
00:34:04de protection
00:34:05de l'enfance en France.
00:34:06Parmi ces mesures,
00:34:07une écrasante majorité
00:34:08d'origine judiciaire.
00:34:0979% pour les placements,
00:34:1271% pour les actions éducatives.
00:34:15Ce que cela signifie,
00:34:16c'est que chaque année,
00:34:17des centaines de milliers
00:34:18d'audiences
00:34:19se tiennent
00:34:19dans un cabinet
00:34:20d'un juge des enfants.
00:34:21Des audiences
00:34:22qui ne sont pas neutres,
00:34:23qui vont décider
00:34:24du lieu de vie
00:34:25d'un enfant,
00:34:26de ses liens
00:34:26avec ses parents,
00:34:27de son quotidien,
00:34:28de son avenir.
00:34:29Or,
00:34:30au sein de cette justice,
00:34:32la présence
00:34:32de l'avocat
00:34:33auprès du Munaire
00:34:33reste l'exception.
00:34:35Alors,
00:34:36quelle est la règle
00:34:36absolue au pénal ?
00:34:38Comment peut-on encore justifier
00:34:39d'une telle différence ?
00:34:41C'est un paradoxe
00:34:41tout à fait incompréhensible.
00:34:43Lorsqu'un mineur
00:34:43en assistance éducative
00:34:44est en danger,
00:34:45victime d'une situation
00:34:46qu'il n'a jamais appelée
00:34:47de ses voeux,
00:34:48l'État le laisse seul
00:34:49face à la machine judiciaire,
00:34:51sous prétexte
00:34:52qu'il ne serait pas capable
00:34:53de discernement.
00:34:53Certains nous diront
00:34:55qu'ajouter un adulte
00:34:56supplémentaire
00:34:57dans le bureau
00:34:57de juger des enfants
00:34:58en robe d'avocat
00:34:58pourrait le perturber.
00:35:00Mais franchement,
00:35:01parlons vrai,
00:35:02lors de ces audiences,
00:35:03l'enfant est coincé
00:35:03au milieu des adultes,
00:35:05entre le juge,
00:35:06les parents,
00:35:07souvent accompagnés
00:35:07d'un avocat,
00:35:08l'éducateur référent
00:35:09de l'ASEU,
00:35:10qui souvent n'est pas celui
00:35:11du quotidien de l'enfant.
00:35:13Alors un avocat,
00:35:14lui,
00:35:15pourrait être à ses côtés
00:35:16et le préparer
00:35:16avant l'audience,
00:35:17l'entendre
00:35:18en dehors de ses parents
00:35:19et de ses éducateurs.
00:35:21C'est une réelle avancée.
00:35:23D'autres nous diront
00:35:24qu'un avocat n'a pas sa place
00:35:26si l'enfant ne parle pas.
00:35:27Mais aujourd'hui,
00:35:28quoi de plus injuste
00:35:29que de laisser
00:35:30au discernement d'un juge
00:35:31en charge de plus de 600 dossiers
00:35:33de détecter dans sa procédure
00:35:35quel enfant est discernant
00:35:36et quel enfant ne l'est pas.
00:35:38Et comment justifier surtout
00:35:39que le justiciable,
00:35:41le plus vulnérable
00:35:42de notre pays
00:35:43soit le moins protégé.
00:35:45Nous saurions revenir
00:35:46sur l'accès
00:35:47à un avocat
00:35:48pour un adulte,
00:35:48y compris si cet adulte
00:35:49n'est non discernant.
00:35:50Alors,
00:35:51pourquoi
00:35:52devons-nous laisser
00:35:54un enfant non discernant
00:35:55ne pas avoir d'avocat ?
00:35:57Nous avons besoin
00:35:57de protéger ces enfants
00:35:58qui sont les plus fragiles
00:35:59d'entre nous.
00:36:01Alors,
00:36:01vous connaissez
00:36:02mon engagement personnel
00:36:03sur ce sujet,
00:36:03celui de tous les enfants
00:36:04qui sont un jour
00:36:05passés par la protection
00:36:07de l'enfance
00:36:07et qui crient
00:36:08cette revendication
00:36:08depuis des années.
00:36:09Et je vois aujourd'hui
00:36:10parmi nous aussi
00:36:11toutes celles et tous ceux
00:36:12qui, dans cet hémicycle,
00:36:14pensent que cette mesure
00:36:15est nécessaire.
00:36:15Je redis ici
00:36:17et ce que je défendais
00:36:19déjà lors du texte
00:36:21de février 2022,
00:36:22un avocat est nécessaire
00:36:24car il est garant
00:36:24des intérêts
00:36:25de l'enfant
00:36:26et uniquement
00:36:27de l'enfant.
00:36:28Alors que notre système
00:36:29de protection
00:36:30de l'enfance
00:36:30est saturé,
00:36:31que les travailleurs sociaux
00:36:32sont débordés,
00:36:33que les magistrats changent,
00:36:34l'avocat deviendrait
00:36:36une source de stabilité
00:36:37pour l'enfant.
00:36:38Il serait son fil rouge,
00:36:39la mémoire de son dossier,
00:36:40une boussole
00:36:41absolument essentielle
00:36:42pour s'assurer
00:36:42que la procédure
00:36:43est respectée
00:36:44et que la parole
00:36:45de l'enfant
00:36:45est portée sans filtre.
00:36:48Cher Edda,
00:36:49le groupe démocrate
00:36:50tient à saluer
00:36:50le travail transpartisan
00:36:52que tu as mené
00:36:53sur ce texte.
00:36:54C'est un travail profond,
00:36:55marqué par de multiples auditions
00:36:57qui répond à l'exigence
00:36:58et à la responsabilité
00:36:59que nous devons tous
00:37:00à nos enfants.
00:37:02Ce texte propose
00:37:03que tout mineur
00:37:03concerné par une mesure
00:37:04d'assistance éducative
00:37:05soit cité d'un avocat.
00:37:08C'est une avancée
00:37:09dont s'honorerait notre pays.
00:37:10Mais surtout,
00:37:11nous le devons
00:37:11aux enfants mis sous protection
00:37:13afin que chaque enfant
00:37:14mis sous protection
00:37:15ait un relais extérieur
00:37:16à ses parents
00:37:17et à son lieu de vie
00:37:18qui soit capable
00:37:19de le défendre
00:37:20et de faire respecter
00:37:20ses droits.
00:37:21C'est dans ce cadre
00:37:22que le groupe
00:37:22des démocrates
00:37:23soutiendra
00:37:24avec force
00:37:25et engagement
00:37:26cette proposition de loi.
00:37:27Je vous remercie
00:37:28et merci encore
00:37:28de l'avoir portée.
00:37:30Merci Madame la députée.
00:37:31La parole est à Monsieur
00:37:32Paul Christophe
00:37:32pour le groupe
00:37:33Horizon et Indépendant.
00:37:34Merci Madame la Présidente,
00:37:47Madame la Ministre,
00:37:48Madame la Vice-présidente
00:37:49de la Commission des lois,
00:37:51Madame la rapporteure,
00:37:52Chahida Adizadeh,
00:37:53chers collègues.
00:37:55Les enfants sont des voyages
00:37:56qu'il faut accompagner
00:37:58avec tendresse et vigilance,
00:38:00nous disait Philippe Claudel.
00:38:02Alors que nous nous apprêtons
00:38:04à offrir à chaque enfant
00:38:06le droit d'être représenté
00:38:07par un avocat,
00:38:08cette phrase résonne en moi.
00:38:11C'est bien pour eux
00:38:11et pour leur famille
00:38:13que nous sommes réunis aujourd'hui.
00:38:15Trop souvent,
00:38:16nous avons été alertés
00:38:17par les associations
00:38:18et les professionnels dévoués
00:38:20qu'ils accompagnent
00:38:21chaque jour,
00:38:22les travailleurs sociaux,
00:38:23les éducateurs,
00:38:24les avocats,
00:38:25les magistrats
00:38:25et disons-le,
00:38:27parfois par les enfants eux-mêmes.
00:38:30Nous entendons le rappel.
00:38:32La justice est souvent lourde,
00:38:34brutale, longue.
00:38:36Un enfant ne devrait jamais affronter
00:38:38seul la dureté
00:38:40et la profondeur
00:38:41des conflits qu'elle traite.
00:38:43La justice doit permettre
00:38:45à un enfant d'être écouté d'abord,
00:38:47d'être reconnu victime,
00:38:49pour l'aider demain
00:38:50à se relever
00:38:51et à se réaliser ensuite
00:38:53en tant qu'adulte.
00:38:55Aujourd'hui,
00:38:56nous pouvons le dire avec force,
00:38:58nous avançons.
00:39:00Enfin,
00:39:01et ce,
00:39:02dans l'intérêt supérieur
00:39:03de l'enfant.
00:39:05Chaque année,
00:39:06plus de 200 000 enfants
00:39:07sont touchés
00:39:08par des décisions
00:39:09du juge
00:39:09aux affaires familiales.
00:39:11Des milliers d'autres
00:39:12traversent des procédures
00:39:14liées aux violences
00:39:15intrafamiliales.
00:39:17En 2023,
00:39:186 400 ordonnances
00:39:19de protection
00:39:20ont été délivrées,
00:39:21dont 89 %
00:39:23dans des foyers
00:39:24où vivaient des enfants.
00:39:25Comment ne pas rappeler
00:39:27dans ce contexte
00:39:29que plus de 300 000 mineurs
00:39:30sont suivis
00:39:32par l'aide sociale
00:39:33à l'enfance
00:39:33en France ?
00:39:35Bien sûr,
00:39:36le juge des enfants
00:39:37est investi
00:39:38d'une mission
00:39:38de premier ordre
00:39:39et leur professionnalisme
00:39:41ne sera jamais ici
00:39:42remis en cause.
00:39:44Mais il se heurte
00:39:44à la réalité
00:39:45des tribunaux
00:39:46et à la surcharge
00:39:47des juridictions
00:39:48pour mineurs.
00:39:50Cela conduit
00:39:51à l'impossibilité
00:39:52pour le juge
00:39:52de réaliser son entretien
00:39:53individuel avec l'enfant
00:39:54dans 34 % des cas,
00:39:58alors même que cela relève
00:39:59d'une de ses obligations légales.
00:40:02Sans ces échanges,
00:40:03comment s'assurer
00:40:04que la parole de l'enfant
00:40:05soit bien entendue
00:40:07et bien défendue ?
00:40:09Derrière six chiffres,
00:40:10il y a des visages.
00:40:12Il y a des enfants brisés
00:40:13par les épreuves de la vie,
00:40:15par une famille insécurisante
00:40:16ou violente,
00:40:18par une justice
00:40:19qui manque sa cible,
00:40:21faute de temps
00:40:21et d'écoute.
00:40:22Il y a des enfants
00:40:24qui ne comprennent pas
00:40:25ce qui leur arrive
00:40:26et qui se sentent invisibles
00:40:28dans des décisions
00:40:30qui changent pourtant
00:40:30leur vie.
00:40:32Il y a des langues
00:40:32qui ne se le disent jamais
00:40:33par peur de déranger,
00:40:36par crainte
00:40:36de causer des soucis.
00:40:38Pour franchir
00:40:38le pas de la confidence,
00:40:40il faut avoir confiance
00:40:41en se représentant
00:40:43et cette confiance,
00:40:44elle se construit.
00:40:46L'État doit être
00:40:47à la hauteur
00:40:47de chacun des enfants
00:40:48de la République,
00:40:49encore plus
00:40:50quand cela n'ont plus
00:40:52que lui
00:40:52sur lequel compter.
00:40:54C'est pour eux
00:40:55que nous les chiffrerons
00:40:56aujourd'hui,
00:40:57pour que chaque enfant
00:40:57puisse être accompagné
00:40:58d'un avocat,
00:41:00car chacun d'eux le sait
00:41:01pour l'avoir été un jour.
00:41:02Un enfant n'a pas les mots,
00:41:04pas les codes,
00:41:05pas les moyens
00:41:06de se défendre seul.
00:41:07Par contre,
00:41:08il a des droits
00:41:09et des adultes
00:41:10autour de lui
00:41:11qui, eux,
00:41:12ont le devoir
00:41:12de l'accompagner.
00:41:14Alors, ce texte
00:41:15est un acte
00:41:15de dignité collective.
00:41:16Il rappelle avec force
00:41:19que l'enfant
00:41:19n'est pas un accessoire
00:41:20de la procédure,
00:41:22qu'il n'est pas
00:41:22une variable d'ajustement
00:41:24dans les conflits
00:41:25des adultes.
00:41:26Il dit
00:41:27que la République
00:41:28doit offrir
00:41:29à chacun
00:41:30de ses enfants
00:41:30un soutien,
00:41:32une protection,
00:41:34mais surtout
00:41:34une voie.
00:41:36Nous ne pourrons
00:41:36que constater
00:41:37que ce texte
00:41:38est d'une nécessité
00:41:39implacable
00:41:40et que sa mise en œuvre
00:41:41relève aujourd'hui
00:41:42d'une urgence.
00:41:44Notre groupe
00:41:44tient toutefois
00:41:45à souligner
00:41:46que cet accompagnement
00:41:47devra se faire
00:41:48par des avocats spécialisés.
00:41:50Nous resterons
00:41:50ainsi vigilants
00:41:51quant au bon déploiement
00:41:52de la certification
00:41:53de spécialisation
00:41:54mention droit
00:41:55des enfants.
00:41:57Par ailleurs,
00:41:57nous souhaitons
00:41:58attirer votre attention
00:41:59sur les risques
00:42:00de conflits
00:42:00qui pourraient exister
00:42:01entre l'avocat
00:42:02et l'administrateur ad hoc
00:42:03sur des questions
00:42:04aussi importantes
00:42:05que la situation
00:42:06de l'enfant
00:42:06et un éventuel appel
00:42:08de la décision
00:42:09du juge des enfants.
00:42:11Nous devons
00:42:11en effet
00:42:12de préserver
00:42:12l'enfant
00:42:13de toute nouvelle
00:42:14difficulté judiciaire.
00:42:16Enfin,
00:42:17afin que cette réforme
00:42:18puisse être effective,
00:42:19Madame la Ministre,
00:42:20il conviendra
00:42:20de garantir
00:42:21son financement
00:42:22dans le temps.
00:42:24La justice doit être
00:42:25rendue à hauteur
00:42:26d'enfant.
00:42:27Il en va
00:42:27de notre responsabilité
00:42:29et de notre honneur.
00:42:31Aussi,
00:42:31le groupe
00:42:32Horizon Indépendant,
00:42:33très largement engagé
00:42:34en faveur
00:42:34de la protection
00:42:35de l'enfance,
00:42:36est fier
00:42:36d'apporter
00:42:37son plein soutien
00:42:37à ce texte.
00:42:39Je vous remercie.
00:42:42Merci,
00:42:42Monsieur le Président.
00:42:43Madame Nicole Sanker
00:42:44pour le groupe
00:42:45Liberté Indépendant
00:42:46Outre-mer et Territoire.
00:42:47Merci,
00:42:54Madame la Présidente,
00:42:55Madame la Ministre,
00:42:57Madame la Vice-présidente
00:42:58de la Commission,
00:42:59Madame la Rapporteure,
00:43:01mes chers collègues.
00:43:02Cette proposition
00:43:03de loi
00:43:03met en évidence
00:43:04une contradiction
00:43:05au cœur
00:43:06de notre système judiciaire.
00:43:08Nous demandons
00:43:09à des enfants
00:43:10de faire face,
00:43:11seuls,
00:43:12à des procédures
00:43:13complexes et déterminantes
00:43:15pour leur avenir
00:43:16sans leur garantir
00:43:17l'accompagnement
00:43:18d'un avocat.
00:43:19La réalité
00:43:20est qu'un enfant,
00:43:21même entouré d'adultes,
00:43:23reste un enfant seul,
00:43:25tant qu'aucune voix
00:43:26ne se tient à ses côtés
00:43:27pour le défendre.
00:43:28Et soyons lucides,
00:43:30sans avocat,
00:43:31il n'a pas réellement
00:43:32de voix dans la procédure.
00:43:34C'est tout l'objet
00:43:35de cette proposition
00:43:36de loi
00:43:37qui porte
00:43:37un objectif simple.
00:43:40Généraliser
00:43:40et systématiser
00:43:42la présence
00:43:42d'un avocat
00:43:43aux côtés du mineur
00:43:44dans le cadre
00:43:45d'une mesure
00:43:46d'assistance éducative.
00:43:48Je tiens à rappeler
00:43:49qu'un enfant
00:43:50n'est pas injusticiable
00:43:51comme les autres.
00:43:52C'est un justiciable
00:43:54vulnérable,
00:43:55parfois en situation
00:43:56de détresse
00:43:57et qui doit faire face
00:43:59à un contexte
00:44:00familial instable.
00:44:02Or,
00:44:03en l'état
00:44:03de notre droit,
00:44:05dans le cadre
00:44:05de l'assistance éducative,
00:44:07le mineur
00:44:08se retrouve seul,
00:44:09sans conseil,
00:44:11face au juge
00:44:11des enfants.
00:44:13Bien entendu,
00:44:14le juge
00:44:14a pour boussole
00:44:15l'intérêt supérieur
00:44:16de l'enfant.
00:44:18Toutefois,
00:44:18nous ne pouvons pas
00:44:19ignorer
00:44:20les réalités
00:44:20du terrain
00:44:21et le quotidien
00:44:22de nos juridictions
00:44:24qui font face
00:44:26à une pression
00:44:27immense.
00:44:29Les juges
00:44:29eux-mêmes
00:44:30le disent,
00:44:30ils n'ont pas toujours
00:44:31les moyens
00:44:32d'assurer
00:44:32l'exécution immédiate
00:44:34de leurs décisions,
00:44:35pourtant indispensables
00:44:37pour protéger
00:44:38un enfant.
00:44:39Leurs audiences
00:44:39sont souvent saturées
00:44:41et leurs charges
00:44:42de travail
00:44:42considérables.
00:44:44Dans ce contexte,
00:44:46comment imaginer
00:44:46que l'enfant
00:44:47puisse se faire
00:44:48pleinement entendre ?
00:44:50Certaines juridictions
00:44:51ont déjà basculé
00:44:52le cadre procédural
00:44:54actuel
00:44:55avec des expérimentations
00:44:57pour systématiser
00:44:58l'assistance
00:44:59d'un avocat
00:45:00en matière civile.
00:45:01Ces essais
00:45:02ont tous démontré
00:45:03la même chose.
00:45:04Lorsqu'un enfant
00:45:05est aidé
00:45:05d'un avocat,
00:45:06il comprend mieux,
00:45:07il parle davantage
00:45:09et ils se sont sécurisés.
00:45:11L'article 2
00:45:12de ce texte
00:45:12permet de généraliser
00:45:14la présence
00:45:15de l'avocat
00:45:15sans condition
00:45:16d'âge
00:45:17ou de discernement.
00:45:18C'est une évolution
00:45:19essentielle.
00:45:21Le critère
00:45:21de discernement
00:45:22n'a pas lieu d'être.
00:45:24L'enfant n'a pas
00:45:25à prouver
00:45:25qu'il est capable
00:45:26de comprendre
00:45:27pour avoir le droit
00:45:28d'être protégé.
00:45:30Je rappelle d'ailleurs
00:45:30qu'en matière pénale,
00:45:32ce droit à un avocat
00:45:33existe
00:45:34et est déjà garanti
00:45:35à tous les mineurs
00:45:37sans distinction d'âge.
00:45:38C'est un acquis
00:45:39qui doit désormais
00:45:40être élargi
00:45:41à la matière civile
00:45:43pour les mesures
00:45:44d'assistance éducative.
00:45:46L'avocat
00:45:47n'est pas simplement
00:45:48un représentant.
00:45:49C'est un appui,
00:45:50un repère stable
00:45:51dans un parcours
00:45:52souvent chaotique.
00:45:54Les avocats spécialisés
00:45:55en droit des enfants
00:45:56le disent tous.
00:45:58Ils suivent parfois
00:45:58un mineur
00:45:59pendant des années
00:46:00alors que les juges,
00:46:02les éducateurs,
00:46:02les travailleurs sociaux
00:46:04changent.
00:46:05Ils sont souvent
00:46:06les seuls
00:46:06à conserver la mémoire
00:46:07du parcours
00:46:08de l'enfant.
00:46:09En ce sens,
00:46:10notre groupe
00:46:11salue
00:46:12le choix
00:46:12d'assurer
00:46:13une prise en charge
00:46:14intégrale
00:46:14par l'État
00:46:15au titre
00:46:16de l'aide juridictionnelle.
00:46:18C'est une condition
00:46:19indispensable
00:46:20pour garantir
00:46:21une égalité
00:46:22de traitement.
00:46:23Un point
00:46:24doit cependant
00:46:25être éclairci
00:46:25dans ce texte,
00:46:27l'articulation
00:46:28entre l'avocat
00:46:29et l'administrateur
00:46:30adopt.
00:46:30Pour notre groupe,
00:46:32les deux rôles
00:46:34ne peuvent être
00:46:35superposés
00:46:36sans risque
00:46:37d'illisibilité.
00:46:38Si cette loi
00:46:39est adoptée,
00:46:41l'administrateur
00:46:42ad hoc
00:46:42ne devrait intervenir
00:46:43qu'à titre
00:46:44subsidiaire
00:46:45et dans un rôle
00:46:46bien délimité.
00:46:47Il ne doit
00:46:48en aucun cas
00:46:49se substituer
00:46:50à l'avocat
00:46:51ni créer
00:46:52une double représentation.
00:46:54Cet ajustement
00:46:55est nécessaire
00:46:56pour garantir
00:46:57l'efficacité
00:46:57de ce texte.
00:46:59J'ai entendu
00:46:59les réserves
00:47:00de certains.
00:47:01Oui,
00:47:02il faudra
00:47:02du temps
00:47:03pour adapter
00:47:04les pratiques.
00:47:05Oui,
00:47:06il faudra
00:47:06former davantage
00:47:07d'avocats
00:47:08spécialisés
00:47:08en droit
00:47:09des enfants.
00:47:10Mais depuis
00:47:10quand la difficulté
00:47:12pratique est-elle
00:47:13un argument
00:47:13pour renoncer
00:47:15à protéger
00:47:15un enfant ?
00:47:16Les juridictions
00:47:17qui ont expérimenté
00:47:18ce dispositif
00:47:19nous montrent
00:47:20que cela fonctionne
00:47:21et que cela
00:47:22améliore la justice.
00:47:24Ce que nous faisons
00:47:25aujourd'hui,
00:47:26ce n'est pas
00:47:27créer une contrainte
00:47:28supplémentaire,
00:47:29c'est donner
00:47:30aux enfants
00:47:31la garantie
00:47:32la plus élémentaire,
00:47:33celle de ne plus
00:47:34jamais être seule
00:47:35dans la procédure
00:47:36qui décide
00:47:38de leur vie.
00:47:39Pour toutes
00:47:39ces raisons,
00:47:41le groupe
00:47:42Liot votera
00:47:43pour ce texte.
00:47:44Je vous remercie.
00:47:46Merci,
00:47:46Madame la députée.
00:47:47La parole est
00:47:48à Madame Elsa Faucillon
00:47:49pour le groupe
00:47:50de la gauche
00:47:50démocrate et républicaine.
00:47:51Madame la Présidente,
00:48:03Madame la Ministre,
00:48:04Madame la Rapporteure,
00:48:06quand un pays
00:48:06n'est plus capable
00:48:07de garantir
00:48:07la sécurité
00:48:08des enfants
00:48:09qu'il prend en charge,
00:48:10c'est toute la politique
00:48:11de protection
00:48:12de l'enfance
00:48:12qui vacille.
00:48:14Et aujourd'hui,
00:48:14nous faisons face
00:48:15à une crise profonde,
00:48:17documentée,
00:48:18incontestable.
00:48:18Aujourd'hui,
00:48:20le délai moyen
00:48:20pour que les mesures
00:48:21de protection
00:48:21soient réellement
00:48:22mises en œuvre
00:48:23est supérieure
00:48:24à six mois.
00:48:2577% des juges
00:48:27pour enfants
00:48:27disent avoir renoncé
00:48:28à prendre des décisions
00:48:29de placement
00:48:30en raison d'un manque
00:48:31de solution
00:48:32de prise en charge.
00:48:33Et un autre chiffre,
00:48:35aussi bouleversant
00:48:35qu'inacceptable,
00:48:37les jeunes pris en charge
00:48:37par l'ASE
00:48:38ont en moyenne
00:48:39une espérance de vie
00:48:40inférieure de 20 ans
00:48:41à celle du reste
00:48:42de la population.
00:48:44Cette crise,
00:48:45elle révèle à la fois
00:48:46un manque de moyens,
00:48:47les dysfonctionnements
00:48:49et les défaillances
00:48:49structurelles
00:48:50des politiques publiques
00:48:51de l'enfance.
00:48:53Une crise qui nourrit
00:48:53des maltraitances
00:48:54institutionnelles
00:48:55à l'égard des enfants
00:48:56confiés à l'aide sociale
00:48:57à l'enfance.
00:48:59On peut parler
00:48:59de traitements humiliants
00:49:00et dégradants,
00:49:02de violences sexuelles,
00:49:03d'actes de torture,
00:49:05de prostitution
00:49:06et parfois de mort.
00:49:09Ces drames,
00:49:09ils ne devraient pas seulement
00:49:10émouvoir nos cœurs
00:49:12de mère ou de père.
00:49:13Ils devraient être
00:49:14le moteur
00:49:14d'un engagement
00:49:15sans faille
00:49:16pour que plus jamais
00:49:17cela ne se reproduise.
00:49:19Alors,
00:49:19je m'adresse à vous,
00:49:20Madame la Ministre,
00:49:21en vous disant
00:49:21qu'on ne peut pas
00:49:22se payer de mots
00:49:22en la matière
00:49:23et que nous ne pouvons
00:49:24plus attendre.
00:49:25L'examen de ce texte,
00:49:27Madame la rapporteure,
00:49:28qui par une meilleure prise
00:49:30en compte
00:49:30de la parole de l'enfant,
00:49:32est un premier pas
00:49:33et un pas important
00:49:34dans cette direction.
00:49:36Et je vous remercie
00:49:37de permettre
00:49:38que la lutte
00:49:38des anciens
00:49:39enfants placés
00:49:40trouve un chemin.
00:49:42Assurer le droit
00:49:42de chaque enfant
00:49:43à disposer d'un avocat
00:49:44dans le cadre
00:49:44d'une mesure
00:49:45d'assistance éducative
00:49:46et de protection
00:49:47de l'enfance
00:49:47est une évolution
00:49:48défendue depuis
00:49:49plusieurs années
00:49:50qui s'inscrit
00:49:51dans les prescriptions
00:49:52de la Convention internationale
00:49:53des droits de l'enfant,
00:49:54laquelle exige
00:49:55que les enfants
00:49:56soient entendus,
00:49:57assistés
00:49:58et défendus
00:49:59dans toute procédure
00:50:00les concernant.
00:50:01Pendant trop longtemps,
00:50:02la parole de l'enfant
00:50:03a été un sujet absent
00:50:05ou secondaire
00:50:06des politiques publiques
00:50:07relatives à l'enfance
00:50:08et nous en voyons
00:50:09les effets terribles aujourd'hui.
00:50:10Pourtant,
00:50:11la Défenseur des droits,
00:50:12le Conseil économique,
00:50:14social et environnemental,
00:50:15le Comité de vigilance
00:50:16des enfants placés
00:50:17ou encore le Conseil national
00:50:18des barreaux
00:50:18soulignent depuis longtemps
00:50:20la nécessité
00:50:21de mieux recueillir
00:50:21et prendre en compte
00:50:22la parole de l'enfant
00:50:23et de protéger
00:50:24ses droits fondamentaux
00:50:25tout au long
00:50:26de la mesure
00:50:26d'assistance éducative.
00:50:28Pour garantir
00:50:29le respect
00:50:30de l'intérêt supérieur
00:50:30de l'enfant,
00:50:31il est indispensable
00:50:32de comprendre
00:50:32ce que l'enfant ressent
00:50:33et d'écouter
00:50:34ce qu'il a à dire
00:50:35chaque fois
00:50:35qu'une décision relative
00:50:37à sa situation
00:50:38doit être prise.
00:50:39Et pour cela,
00:50:40il faut un professionnel
00:50:41formé,
00:50:42capable de comprendre
00:50:43ce que l'enfant exprime,
00:50:44puisse l'aider
00:50:45à formuler son avis.
00:50:47Alors oui,
00:50:48il y a la loi
00:50:48du 7 février 2022
00:50:50qui a posé
00:50:50un cadre nouveau
00:50:51en prévoyant
00:50:52que le juge
00:50:53désigne un avocat
00:50:53pour l'enfant
00:50:54capable de discernement
00:50:55ou un administrateur
00:50:56ad hoc
00:50:57pour celui
00:50:57qui ne l'est pas
00:50:58lorsque l'intérêt
00:50:59de l'enfant
00:51:00l'exige.
00:51:01Elle a également
00:51:01rendu obligatoire
00:51:02l'entretien du mineur
00:51:03avec le juge
00:51:04lors duquel
00:51:05ce dernier
00:51:05doit l'informer
00:51:06de son droit
00:51:07d'être accompagné
00:51:07d'un avocat.
00:51:08Mais en pratique,
00:51:10en pratique,
00:51:11cette information,
00:51:11elle est souvent
00:51:12trop rapide,
00:51:13peu comprise
00:51:13et l'enfant
00:51:14peine à exercer
00:51:15ce droit.
00:51:16Dans les faits,
00:51:17la désignation
00:51:17d'un avocat
00:51:18ou d'un administrateur
00:51:19ad hoc
00:51:19est loin,
00:51:20très loin
00:51:20d'être systématique.
00:51:22Or,
00:51:22comme le rappelle
00:51:23le rapport,
00:51:24les expérimentations
00:51:25déjà menées
00:51:25dans plusieurs tribunaux
00:51:27se sont révélées
00:51:28concluantes.
00:51:29Les magistrats
00:51:29et avocats
00:51:30qui ont participé
00:51:31ont souligné
00:51:31que la présence
00:51:32d'un avocat
00:51:33auprès des enfants
00:51:33qui font l'objet
00:51:34d'une procédure
00:51:35d'assistance éducative
00:51:36a contribué
00:51:37à renforcer
00:51:38l'effectivité
00:51:38des droits
00:51:39de l'enfant.
00:51:40Les professionnels
00:51:40ont observé
00:51:41que l'assistance
00:51:42de l'avocat
00:51:43et sa capacité
00:51:43à transmettre
00:51:44les propos
00:51:44de l'enfant
00:51:45permettent
00:51:45aux juges
00:51:46des enfants
00:51:46de mieux comprendre
00:51:47la situation
00:51:48et les besoins
00:51:48de l'enfant,
00:51:49ce qui l'aide
00:51:50à mieux remplir
00:51:50sa mission.
00:51:51L'opposition
00:51:52qu'on nous rétorque
00:51:53depuis des années
00:51:54de l'opposition
00:51:55entre juges
00:51:56des enfants
00:51:56et avocats
00:51:57de l'enfant
00:51:57n'a pas lieu d'être.
00:51:58Enfin,
00:51:59l'avocat d'enfant
00:51:59permet de lutter
00:52:00contre les violences
00:52:01institutionnelles.
00:52:02L'avocat pourra
00:52:03dénoncer
00:52:03les maltraitances
00:52:04subies par l'enfant
00:52:05défendus
00:52:05dans le respect
00:52:06de sa parole.
00:52:09Pour un enfant,
00:52:10un avocat,
00:52:11c'est d'un adulte
00:52:12qui n'a aucun autre
00:52:13intérêt que le sien.
00:52:15C'est une présence
00:52:16qui rassure,
00:52:16qui protège,
00:52:17qui explique.
00:52:18C'est celui
00:52:18qui l'aide
00:52:18à mettre des mots
00:52:19sur ses peurs,
00:52:20sur ses envies,
00:52:21sur sa réalité.
00:52:23Parce qu'un enfant,
00:52:23on le sait,
00:52:24n'a pas toujours les mots.
00:52:25Parce qu'il n'ose pas
00:52:26toujours contredire
00:52:27un éducateur,
00:52:28un parent,
00:52:28une institution.
00:52:30Parce qu'il a peur
00:52:31d'être mal compris
00:52:31ou de ne pas être cru.
00:52:33Parce qu'il a déjà
00:52:34trop souvent
00:52:35été silencié.
00:52:37L'avocat,
00:52:37c'est la garantie
00:52:38qu'une voix qui tremble
00:52:39sera malgré tout
00:52:40entendue.
00:52:42Alors,
00:52:42chers collègues,
00:52:43je vous invite vraiment
00:52:44à voter ce texte.
00:52:45Je crois que nous le devons
00:52:46aux enfants
00:52:47sous protection
00:52:48de l'enfance,
00:52:49à la lutte
00:52:49de toutes celles et ceux
00:52:50qui demandent cette mesure
00:52:51depuis longtemps.
00:52:52Et peut-être que nous le devons
00:52:53plus encore
00:52:54à celles et ceux
00:52:54qui ne peuvent plus témoigner
00:52:56du fait de la défaillance
00:52:57institutionnelle
00:52:58qui a été organisée.
00:53:00Merci,
00:53:00Madame la députée.
00:53:02La parole est à
00:53:03M. Pierre-Henri Carbonelle
00:53:05pour le groupe
00:53:06de l'Union des droites
00:53:07pour la République.
00:53:07Madame la Présidente,
00:53:14Madame la Ministre,
00:53:15Madame la Rapporteur,
00:53:16mes chers collègues,
00:53:17aucun enfant ne devrait
00:53:18affronter seul une décision
00:53:19qui engage son avenir.
00:53:21La proposition de loi
00:53:22qui nous est soumise
00:53:24vise à corriger
00:53:25l'inégalité qui persiste
00:53:26aujourd'hui
00:53:26entre la procédure civile
00:53:28et la procédure pénale
00:53:29en garantissant,
00:53:31enfin,
00:53:32à chaque mineur
00:53:32bénéficiant d'une mesure
00:53:33d'assistance éducative,
00:53:35l'accès effectif
00:53:36à un avocat.
00:53:38Cette harmonisation
00:53:38avec le régime pénal
00:53:39est cohérente,
00:53:41attendue,
00:53:41et répond aux besoins
00:53:42d'un cadre plus lisible
00:53:43pour les mineurs
00:53:44confrontés aux décisions
00:53:45judiciaires les concernant.
00:53:48Le texte initial
00:53:49comportait des fragilités,
00:53:51mais le travail
00:53:51mené en commission
00:53:52a permis de corriger
00:53:53ces imprécisions
00:53:54en recentrant l'essentiel
00:53:55de la réforme
00:53:56sur l'article
00:53:57375-1
00:53:58du Code civil.
00:53:59Ce travail collectif
00:54:02a donné naissance
00:54:02à un texte plus solide,
00:54:04plus clair
00:54:04et juridiquement
00:54:05opérationnel.
00:54:08Il faut le souligner,
00:54:09la qualité de la loi
00:54:10est souvent la première
00:54:10condition
00:54:11de l'effectivité du droit.
00:54:13En renforçant
00:54:14la sécurité juridique
00:54:15du dispositif,
00:54:17cette réforme
00:54:17vise très concrètement
00:54:19à améliorer
00:54:19l'accès réel
00:54:20des enfants
00:54:20à une représentation
00:54:22adaptée
00:54:23et à éviter
00:54:23des ruptures d'égalité
00:54:24ou des pratiques
00:54:25divergentes
00:54:26selon les juridictions.
00:54:27Sur le fond,
00:54:29l'objectif poursuivi
00:54:30est juste.
00:54:31Garantir à chaque enfant
00:54:32l'accès à un avocat,
00:54:34c'est reconnaître
00:54:34son autonomie croissante
00:54:36et sa capacité
00:54:36à être entendue
00:54:37dans des décisions
00:54:38qui engagent son avenir.
00:54:40Dans ma circonscription
00:54:41du Tarn-et-Garonne,
00:54:42les professionnels
00:54:43de la protection
00:54:44de l'enfance,
00:54:44notamment l'association
00:54:45Sauvegarde de l'enfance
00:54:47Haute-Occitanie,
00:54:48rappellent combien
00:54:49les parcours éducatifs
00:54:50et judiciaires
00:54:50peuvent être difficiles
00:54:52à appréhender
00:54:52pour un mineur.
00:54:54Leur expérience
00:54:55de terrain
00:54:55montre combien
00:54:56un accompagnement lisible
00:54:58et stable
00:54:58est nécessaire
00:54:59pour donner du sens
00:55:00à la démarche judiciaire.
00:55:02Cette réforme
00:55:03vient précisément
00:55:04répondre à cette réalité.
00:55:05Elle permet
00:55:06de sécuriser
00:55:06la place de l'enfant
00:55:07dans la procédure,
00:55:08de l'aider à comprendre
00:55:09ce qui se joue
00:55:10et d'éviter
00:55:11qu'il ne traverse seul
00:55:12un processus
00:55:13dont les enjeux
00:55:14sont souvent lourds
00:55:14et complexes.
00:55:16Pour autant,
00:55:17plusieurs enjeux
00:55:18méritent d'être soulignés
00:55:19afin de garantir
00:55:20la réussite
00:55:21de cette réforme.
00:55:22Le premier enjeu
00:55:23est celui des moyens.
00:55:24L'aide juridictionnelle
00:55:27de plein droit
00:55:28constitue
00:55:28une avancée importante
00:55:29mais elle implique
00:55:30un investissement budgétaire
00:55:31conséquent
00:55:32alors même
00:55:33que notre justice
00:55:34fonctionne déjà
00:55:35dans un contexte
00:55:35de sous-dotation chronique.
00:55:38Enfin,
00:55:39un financement
00:55:39dédié et pérenne.
00:55:41L'ambition de ce texte
00:55:42pourrait perdre sa portée.
00:55:44Assurer ces moyens
00:55:45permettra de rendre
00:55:46la protection
00:55:46réellement effective
00:55:47et de donner
00:55:48à nos juridictions
00:55:49la capacité
00:55:50de répondre
00:55:50aux besoins
00:55:51des enfants
00:55:51dans les délais
00:55:52nécessaires.
00:55:53Le deuxième enjeu
00:55:55concerne
00:55:55la faisabilité
00:55:57opérationnelle.
00:55:59Le délai
00:55:59de huit jours
00:55:59prévus
00:56:00pour la désignation
00:56:01d'un avocat
00:56:01traduit nos volontés
00:56:03de réactivité
00:56:03que nous partageons.
00:56:05Mais cette exigence
00:56:06suppose
00:56:07une organisation
00:56:08particulièrement agile
00:56:10des barreaux,
00:56:10des greffes
00:56:11et de l'ensemble
00:56:12de la chaîne judiciaire.
00:56:14Dans ces territoires,
00:56:15la mobilisation rapide
00:56:16d'avocats spécialisés
00:56:17pourra constituer
00:56:19un véritable défi.
00:56:19Il est donc essentiel
00:56:21que le gouvernement
00:56:22accompagne cette mesure
00:56:23d'un effort logistique
00:56:25et humain
00:56:25à la hauteur.
00:56:27Répondre
00:56:28à cette exigence
00:56:28opérationnelle
00:56:29permettra d'assurer
00:56:30que le droit nouveau
00:56:32reconnu par la loi
00:56:33n'existe pas seulement
00:56:34dans les textes
00:56:35mais devienne
00:56:35une garantie concrète
00:56:36pour chaque enfant.
00:56:38Enfin,
00:56:39un troisième enjeu
00:56:39porte sur la cohérence
00:56:41de l'accompagnement
00:56:41de l'enfant.
00:56:43La loi permet
00:56:44au juge
00:56:45de désigner,
00:56:45en plus de l'avocat,
00:56:47un administrateur ad hoc.
00:56:48Cette policibilité
00:56:50peut renforcer
00:56:50la protection
00:56:51mais doit être
00:56:52mise en œuvre
00:56:52avec discernement.
00:56:54L'enfant,
00:56:55en particulier
00:56:56lorsqu'il est très jeune,
00:56:57ne doit pas être
00:56:57confronté
00:56:58à une pluralité
00:56:59d'interlocuteurs
00:57:00difficile à comprendre.
00:57:02La coordination
00:57:02entre ces deux figures
00:57:04de représentation
00:57:05devra donc être clarifiée
00:57:07et suivie avec attention
00:57:08pour que cette mesure
00:57:09ne soit pas
00:57:09contre-productive.
00:57:11L'objectif est bien
00:57:12de renforcer
00:57:12la protection
00:57:13de l'enfant
00:57:14et non de complexifier
00:57:15davantage son parcours.
00:57:18En définitive,
00:57:20cette proposition
00:57:21de loi
00:57:21constitue un progrès
00:57:22utile
00:57:23pour la protection
00:57:23des mineurs.
00:57:25Elle permet
00:57:25de corriger
00:57:26des lacunes anciennes,
00:57:27d'améliorer
00:57:28l'accompagnement
00:57:28des enfants
00:57:29dans les procédures
00:57:29qui les concernent
00:57:30et de garantir
00:57:31une représentation
00:57:32adaptée
00:57:33à chacun d'eux.
00:57:35Elle contribue
00:57:35à sécuriser
00:57:36leur place
00:57:36dans la procédure,
00:57:37à renforcer
00:57:38leurs droits
00:57:38et à harmoniser
00:57:39notre droit
00:57:40autour des principes
00:57:41partagés
00:57:42par l'ensemble
00:57:42des professionnels
00:57:43du secteur.
00:57:44C'est pourquoi,
00:57:45avec le groupe
00:57:45Petit d'Air,
00:57:46on votera
00:57:47en faveur
00:57:47de ce texte,
00:57:48tout en restant
00:57:48particulièrement
00:57:49attentif
00:57:50à la mise
00:57:50en œuvre
00:57:50opérationnelle
00:57:51de la réforme
00:57:51et aux moyens
00:57:52que le gouvernement
00:57:53devra y consacrer.
00:57:55Merci.
00:57:57Merci,
00:57:57M. le député.
00:57:59La parole est
00:58:00à Mme Sylvie Josserand
00:58:01pour le groupe
00:58:02Rassemblement National.
00:58:15Merci.
00:58:18Madame la Présidente,
00:58:20Madame le Ministre,
00:58:21Madame,
00:58:22Monsieur le Président
00:58:22de la Commission des Lois,
00:58:23Madame la Rapporteure,
00:58:24chers collègues,
00:58:25à sa seule évocation,
00:58:27l'expression
00:58:27« enfant de la DAS »
00:58:29suscite une réelle compassion
00:58:30dans l'opinion publique
00:58:31tant elle renvoie
00:58:33à une existence
00:58:33de souffrance
00:58:34et d'épreuve
00:58:35marquant de manière
00:58:36indélébile
00:58:37ces mineurs vulnérables
00:58:38au parcours chaotique,
00:58:41brinque-ballé,
00:58:42tel le jeune
00:58:42Rémi sans famille
00:58:43du roman
00:58:44d'Hector Malot.
00:58:46Et ce n'est pas
00:58:46l'ouverture
00:58:47d'une enquête
00:58:47de police
00:58:48par le Parquet de Paris
00:58:49ce 8 décembre 2025
00:58:50pour violence volontaire
00:58:52sur mineurs de 15 ans
00:58:53par personne
00:58:53ayant autorité
00:58:54qui suggérera
00:58:56une autre analyse
00:58:57après qu'un garçon
00:58:58a été tondu
00:58:59par des éducateurs
00:59:00dans un foyer
00:59:01de l'enfance
00:59:02du 13e arrondissement
00:59:03où il était placé.
00:59:05En 1983,
00:59:06la DAS est devenue
00:59:07l'aide sociale
00:59:08à l'enfance
00:59:08sans que le changement
00:59:10de dénomination
00:59:11n'apporte
00:59:11une quelconque amélioration
00:59:13au dysfonctionnement
00:59:14majeur
00:59:14régulièrement dénoncé.
00:59:16Les rapports parlementaires
00:59:17se suivent.
00:59:18La Commission nationale
00:59:19consultative
00:59:20des droits de l'homme
00:59:21émet des recommandations
00:59:22en vain.
00:59:23Au 31 décembre 2023,
00:59:25les services de l'ASE
00:59:26recensaient
00:59:27396 400 procédures
00:59:30en cours
00:59:30dont 56%
00:59:32consistaient
00:59:32en déplacements
00:59:33et 44%
00:59:34en des mesures
00:59:35d'assistance éducative.
00:59:37Ces chiffres
00:59:37placent la France
00:59:38au premier rang
00:59:39des pays d'Europe
00:59:40pour le nombre
00:59:41de placements
00:59:42en institutions
00:59:42deux fois supérieurs
00:59:44à celui de l'Allemagne.
00:59:46La proposition
00:59:46de loi portée
00:59:47par le groupe socialiste
00:59:48vise à permettre
00:59:49de manière systématique
00:59:50que le mineur
00:59:51concerné par une
00:59:52procédure d'assistance
00:59:53éducative
00:59:54soit assistée
00:59:54d'un avocat.
00:59:56Rappelons que la procédure
00:59:57judiciaire d'assistance
00:59:58éducative est diligentée
00:59:59par le juge des enfants,
01:00:01saisie d'une situation
01:00:02caractérisée
01:00:03ou alléguée,
01:00:04de danger pour l'enfant
01:00:05au sein de sa famille,
01:00:06selon une information
01:00:07préoccupante
01:00:08ou un signalement.
01:00:10Le juge des enfants
01:00:11doit alors prendre
01:00:11une décision
01:00:12qui peut constituer
01:00:13un véritable séisme
01:00:15dans la vie du mineur.
01:00:17Il statue
01:00:17à la lumière
01:00:18d'une note,
01:00:19généralement transmise
01:00:20par les services
01:00:21de la ZOPE avant l'audience,
01:00:22sans qu'un véritable
01:00:23débat contradictoire
01:00:25ne puisse s'instaurer
01:00:26ni sur l'opportunité
01:00:27de la mesure
01:00:28ni sur sa révision,
01:00:30laquelle se limite
01:00:31bien souvent
01:00:31à un renouvellement
01:00:32automatique.
01:00:34Le mineur
01:00:34n'est que le sujet
01:00:35passif
01:00:36de la procédure
01:00:37qui le concerne pourtant
01:00:38au premier chef,
01:00:39les services
01:00:40de l'aide sociale
01:00:40à l'enfance
01:00:41et le juge des enfants,
01:00:42devenant les acteurs
01:00:43de son destin
01:00:44en lieu et place
01:00:45des parents,
01:00:46relégués au second plan
01:00:48car considérés
01:00:48comme suspects.
01:00:50Certes,
01:00:51au visa
01:00:51de l'article 388
01:00:53tiré 1 du Code civil,
01:00:54l'un des parents
01:00:55peut réclamer
01:00:56au bâtonnier
01:00:56de l'ordre des avocats
01:00:57la désignation
01:00:58d'un avocat de l'enfant.
01:01:00Encore faut-il toutefois
01:01:01que le parent
01:01:02soit lui-même informé
01:01:03de cette faculté
01:01:04et qu'il ait la possibilité
01:01:06de la mettre en œuvre.
01:01:07De surcroît,
01:01:09tôt ou tard,
01:01:10il essuiera le reproche
01:01:11d'instrumentaliser
01:01:12la parole du mineur
01:01:13pour avoir lui-même
01:01:14sollicité
01:01:15la désignation
01:01:16d'un avocat de l'enfant.
01:01:17Quant aux très jeunes enfants,
01:01:19dépourvus de discernement
01:01:20voire de la maîtrise
01:01:21du langage,
01:01:22seul un administrateur
01:01:23ad hoc est désigné
01:01:24quand ses intérêts
01:01:25sont en contradiction
01:01:26avec ceux
01:01:26de ses représentants légaux.
01:01:28Portée par le groupe socialiste,
01:01:30cette proposition de loi
01:01:31n'est pas novatrice.
01:01:32Dans son programme présidentiel
01:01:34pour 2022,
01:01:34Marine Le Pen
01:01:35proposait déjà
01:01:36que l'enfant victime
01:01:37bénéficie
01:01:38de l'assistance
01:01:38d'un avocat
01:01:39pour les affaires
01:01:40ayant trait à sa situation
01:01:41afin de s'assurer
01:01:42que ses besoins
01:01:43et ses souhaits
01:01:44soient pris en compte.
01:01:45Dans une question
01:01:46au gouvernement publiée
01:01:47au JO le 25 mars 2025,
01:01:50le Rassemblement national
01:01:51sollicitait
01:01:51d'avoir à connaître
01:01:52si le gouvernement
01:01:53par voie de décret
01:01:54envisageait de modifier
01:01:55l'article 1186
01:01:56du Code de procédure civile
01:01:58pour rendre obligatoire
01:01:59l'assistance d'un avocat
01:02:00pour tous les mineurs,
01:02:02placé sous assistance éducative
01:02:03ou concerné
01:02:04par toute démarche
01:02:05devant le juge des enfants.
01:02:06Cette proposition
01:02:07de loi du groupe socialiste
01:02:09est encore empreinte
01:02:10de regrettables approximations
01:02:12qui contrastent
01:02:13avec l'enjeu fondamental
01:02:14de préservation
01:02:14des intérêts propres
01:02:15du mineur.
01:02:17Composée initialement
01:02:18de deux articles,
01:02:19elle arrive dans l'hémicycle
01:02:20amputée
01:02:21de son article premier
01:02:22suite à l'amendement
01:02:23de suppression
01:02:24qu'ont dû porter
01:02:25ses propres signataires
01:02:26en commission des lois.
01:02:27Avec une rare fantaisie
01:02:29eu égard au principe
01:02:30de séparation
01:02:31des pouvoirs exécutifs
01:02:32et législatifs,
01:02:33la PPL en son article premier
01:02:35proposait rien moins
01:02:36que modifier
01:02:37par voie législative
01:02:38les dispositions
01:02:39pourtant réglementaires
01:02:40de l'article 1186
01:02:41du Code de procédure civile.
01:02:43Que n'aurait-on entendu
01:02:44si un tel amateurisme
01:02:45avait été le fait
01:02:46du Rassemblement national ?
01:02:48Quant à l'article 2,
01:02:50c'est une réécriture totale
01:02:51qu'il a dû subir
01:02:51en commission des lois
01:02:52tant la recherche
01:02:53de communication
01:02:54à tout crin
01:02:55de ses signataires
01:02:56a prévalu sur la rigueur
01:02:57et le sérieux
01:02:58exigé par la gravité
01:02:59du sujet.
01:03:01Ainsi,
01:03:01des silences demeurent
01:03:02dans cette proposition
01:03:03de loi
01:03:03que les amendements
01:03:04du groupe
01:03:05Rassemblement national
01:03:06permettront de combler.
01:03:07Malgré toutes
01:03:08ces approximations
01:03:09de la proposition
01:03:10de loi,
01:03:10le Rassemblement national,
01:03:12fidèle à sa volonté
01:03:13de protéger
01:03:14les plus faibles,
01:03:15votera pour la présence
01:03:16systématique
01:03:17d'un avocat
01:03:17aux côtés du mineur
01:03:18dans le cadre
01:03:19de la procédure
01:03:19d'assistance éducative
01:03:21garantie essentielle
01:03:23du procès équitable.
01:03:25Merci.
01:03:26Madame Caroline
01:03:28Yadant
01:03:28pour le groupe
01:03:29Ensemble
01:03:30pour la République.
01:03:40Madame la Ministre,
01:03:42Madame la Présidente,
01:03:43Madame la Rapporteure,
01:03:44chers collègues,
01:03:45Il est des textes
01:03:46qui ne viennent pas ajouter
01:03:48une pierre supplémentaire
01:03:49à l'édifice normatif
01:03:51mais qui en consolident
01:03:53les fondations.
01:03:55Des textes
01:03:55qui rappellent
01:03:56l'impérieuse nécessité
01:03:58d'adapter notre droit
01:03:59pour mieux protéger
01:04:00les plus vulnérables
01:04:01en corrigeant des lacunes
01:04:03trop souvent ignorées.
01:04:05La proposition de loi
01:04:06que nous examinons ce matin
01:04:07répond clairement
01:04:08à cet objectif.
01:04:10À l'instar
01:04:11de ce qui est prévu
01:04:12en matière pénale,
01:04:13elle garantit
01:04:14que tout enfant
01:04:15concerné
01:04:15par une mesure
01:04:16d'assistance éducative
01:04:18au sens des articles
01:04:19375 et suivant
01:04:20du Code civil
01:04:21soit systématiquement
01:04:23assisté d'un avocat
01:04:24chargé de défendre
01:04:25ses intérêts
01:04:26quel que soit son âge
01:04:28et indépendamment
01:04:29de l'appréciation
01:04:30de son discernement.
01:04:32Cette garantie nouvelle
01:04:33constitue
01:04:34une avancée importante.
01:04:36Elle consacre
01:04:37pleinement
01:04:38les droits de l'enfant
01:04:39dans les procédures
01:04:40d'assistance éducative
01:04:42et donne corps
01:04:43à l'exigence portée
01:04:45par la Convention
01:04:45internationale
01:04:46des droits
01:04:46de l'enfant
01:04:47selon laquelle
01:04:48l'intérêt supérieur
01:04:49du mineur
01:04:50doit primer
01:04:51dans toutes les décisions
01:04:53qui le concernent.
01:04:55Or,
01:04:55cet intérêt supérieur
01:04:57ne peut être réellement
01:04:58protégé
01:04:59que si la parole
01:04:59de l'enfant
01:05:00est recueillie,
01:05:02comprise
01:05:02et portée,
01:05:04que si l'exercice
01:05:05de ses droits
01:05:05est effectif
01:05:06et que si
01:05:08un professionnel
01:05:09du droit
01:05:09formé
01:05:10l'accompagne
01:05:12tout au long
01:05:12d'une procédure
01:05:13déterminante
01:05:14pour son avenir.
01:05:16Dans ce contexte,
01:05:17l'avocat,
01:05:18vous l'avez compris,
01:05:19joue un rôle essentiel.
01:05:21En amont
01:05:21de l'audience,
01:05:22il explique aux mineurs
01:05:23les enjeux
01:05:24de la procédure
01:05:24d'assistance éducative
01:05:26ordonnée par le juge,
01:05:27recueille ses explications
01:05:29et lui rend accessible
01:05:30les éléments du dossier.
01:05:32Pendant l'audience,
01:05:33il porte sa parole,
01:05:35garantit
01:05:36l'ensemble
01:05:36de ses droits fondamentaux
01:05:38et veille
01:05:39au respect
01:05:40du contradictoire.
01:05:42Après la décision,
01:05:44il en clarifie
01:05:45la portée,
01:05:46suit sa mise en œuvre
01:05:47et exerce,
01:05:48le cas échéant,
01:05:49les recours nécessaires.
01:05:51Parce qu'il suit
01:05:51l'enfant
01:05:52dans la durée,
01:05:53un lien de confiance
01:05:54se construit
01:05:55progressivement.
01:05:57Ce lien
01:05:58permet à l'enfant,
01:05:59comme les auditions,
01:06:00les nombreuses auditions
01:06:01nous l'ont rappelé,
01:06:03d'exprimer
01:06:03des inquiétudes,
01:06:04des besoins
01:06:05qu'il n'ose pas toujours
01:06:06confier aux éducateurs,
01:06:07à sa famille
01:06:08ou au juge.
01:06:09L'avocat devient ainsi
01:06:11un veilleur indispensable.
01:06:14Il peut percevoir
01:06:15un basculement
01:06:16vers la délinquance,
01:06:18repérer une situation
01:06:19de maltraitance,
01:06:20identifier un risque
01:06:21d'exploitation sexuelle
01:06:23ou détecter des troubles
01:06:24psychiques émergents.
01:06:27Contrairement
01:06:27à certaines craintes
01:06:28exprimées,
01:06:29l'avocat n'a pas vocation
01:06:31à s'opposer
01:06:31par principe
01:06:32aux juges.
01:06:33Il peut aussi
01:06:34être son partenaire.
01:06:36Cette coopération
01:06:37peut apaiser
01:06:37les audiences,
01:06:38renforcer
01:06:39la compréhension
01:06:40des situations
01:06:41et soutenir
01:06:42l'action
01:06:43des magistrats,
01:06:44des éducateurs,
01:06:45des travailleurs sociaux
01:06:46et des services
01:06:47départementaux.
01:06:49Les avocats
01:06:50sont aujourd'hui
01:06:50en capacité
01:06:51d'assumer cette mission.
01:06:53Dans la quasi-totalité
01:06:55des barreaux,
01:06:56163 sur 164,
01:06:59des antennes spécialisées
01:07:00existent désormais.
01:07:03De plus,
01:07:04depuis 2021,
01:07:05une mention
01:07:06de spécialisation
01:07:07droit des enfants
01:07:08atteste
01:07:09d'une expertise reconnue.
01:07:11Enfin,
01:07:12la désignation
01:07:13systématique
01:07:14d'un avocat
01:07:14constitue
01:07:15un investissement
01:07:16social majeur
01:07:17mais aussi,
01:07:18vous l'avez rappelé,
01:07:19Madame la rapporteure,
01:07:20sans doute,
01:07:21une source
01:07:21d'économie
01:07:22pour l'État
01:07:23en limitant
01:07:23les coûts
01:07:24liés aux ruptures
01:07:24de parcours
01:07:25des jeunes
01:07:26passés par l'aide sociale
01:07:28à l'enfance.
01:07:29Nous savons
01:07:30que ces jeunes
01:07:31rencontrent davantage
01:07:32de difficultés scolaires,
01:07:34sociales
01:07:35et d'accès
01:07:36à l'autonomie.
01:07:38Protéger mieux
01:07:39aujourd'hui,
01:07:40c'est prévenir
01:07:40des ruptures humaines,
01:07:42sociales
01:07:42et financières
01:07:44bien plus lourdes
01:07:44de demain.
01:07:46Voilà pourquoi
01:07:46ce texte
01:07:47composé
01:07:48de trois articles
01:07:49constitue
01:07:49une véritable avancée.
01:07:51Nous nous félicitons
01:07:52d'avoir pu ajouter
01:07:53d'un commun accord
01:07:54le texte
01:07:55en commission
01:07:55des lois.
01:07:57Ajusté.
01:07:59L'article 1er
01:08:00a ainsi été supprimé
01:08:01conformément
01:08:02à la nature
01:08:02exclusivement
01:08:03réglementaire
01:08:04du Code
01:08:04de procédure
01:08:05civile.
01:08:05L'article 2,
01:08:06quant à lui,
01:08:07a été retravaillé
01:08:08afin d'intégrer
01:08:08les ajustements
01:08:09nécessaires
01:08:10identifiés
01:08:10au fil des auditions,
01:08:12menés en étroite
01:08:13collaboration
01:08:13avec la rapporteure
01:08:14Aïda Adizadeh,
01:08:16dont je salue
01:08:17les convictions
01:08:18et que je remercie
01:08:19très vivement
01:08:19pour la qualité
01:08:20de notre travail commun
01:08:21et de l'esprit
01:08:22de coopération
01:08:23transpartisan
01:08:24qu'il a guidé.
01:08:25Chers collègues,
01:08:26il est temps
01:08:27que les enfants
01:08:27concernés
01:08:28par une mesure
01:08:28d'assistance éducative
01:08:30deviennent pleinement
01:08:31des sujets de droit
01:08:32dont les intérêts
01:08:33sont défendus
01:08:33de manière indépendante,
01:08:35constante
01:08:36et professionnelle.
01:08:38C'est tout le sens
01:08:39de cette proposition
01:08:40de loi.
01:08:40C'est pourquoi
01:08:41le groupe Ensemble
01:08:42pour la République
01:08:42la soutiendra
01:08:43résolument.
01:08:44Je vous remercie.
01:08:44Merci beaucoup.
01:08:46La parole est à
01:08:46madame Marianne Maximi
01:08:48pour le groupe
01:08:48La France Insoumise.
01:08:59Merci madame la présidente.
01:09:02Ce mardi,
01:09:03nous avons tous
01:09:04été choqués.
01:09:05Nous avons été choqués
01:09:06en découvrant
01:09:07les images
01:09:07d'un petit garçon
01:09:08de 8 ans,
01:09:09torse nu,
01:09:10dans le foyer
01:09:10de l'aide sociale
01:09:11à l'enfance
01:09:11où il était placé,
01:09:13filmé par des éducateurs
01:09:14en train d'être
01:09:15tendu
01:09:15en guise de punition.
01:09:17Cet enfant
01:09:18a été humilié.
01:09:19Il a été
01:09:20déshumanisé
01:09:20comme une chose
01:09:21dont les adultes
01:09:22pourraient disposer
01:09:22par des personnes
01:09:24censées le protéger.
01:09:26Ces violences
01:09:26sont connues,
01:09:27documentées.
01:09:29Personne ne peut dire
01:09:30qu'il ne savait pas
01:09:31car ces alertes
01:09:31sont quotidiennes.
01:09:33Elles viennent
01:09:33des professionnels,
01:09:34des familles
01:09:35et des enfants
01:09:36eux-mêmes.
01:09:37Elles viennent
01:09:38de la défenseur
01:09:38des droits,
01:09:39elles viennent
01:09:39de l'ONU,
01:09:40elles viennent
01:09:41même des parlementaires
01:09:42qui ont participé
01:09:43à une commission
01:09:44d'enquête
01:09:44dont les recommandations
01:09:45sont pour le moment
01:09:46balayées par le gouvernement.
01:09:48Personne n'écoute.
01:09:50Alors cette fois-ci,
01:09:51l'effondrement,
01:09:52la violence est télévisée,
01:09:54elle est filmée.
01:09:55Il y a des preuves
01:09:56que personne ne peut nier
01:09:56et personne ne peut
01:09:58détourner le regard.
01:10:00Répondre à des années
01:10:01d'abandon
01:10:02d'une politique publique
01:10:03qui n'est jamais prioritaire,
01:10:05qui ne reçoit jamais
01:10:06de hausse budgétaire,
01:10:07qui ne fait jamais
01:10:08l'objet de lois
01:10:09correctement appliquées,
01:10:10cela ne se fera pas
01:10:11en un jour.
01:10:13Mais si nous voulons
01:10:14être à la hauteur
01:10:14de la mission de protection
01:10:15de l'enfance
01:10:16dont l'État est garant,
01:10:17il faudra un véritable chantier
01:10:19pour aboutir
01:10:20à une recentralisation.
01:10:21Puisque nous parlons
01:10:23aujourd'hui de justice,
01:10:25savez-vous que des milliers
01:10:26de décisions de justice
01:10:27qui ordonnent une protection
01:10:28ne sont tout simplement
01:10:29pas exécutées ?
01:10:31Nous ne comptons plus
01:10:32les récits des magistrats
01:10:33qui expliquent
01:10:34ordonner une mesure
01:10:35d'assistance éducative
01:10:36pour un enfant
01:10:37et qui le retrouvent
01:10:38des mois plus tard
01:10:38dans la salle d'audience,
01:10:39dans une situation détériorée
01:10:41car la mesure
01:10:42n'a jamais été exécutée.
01:10:44Et il n'y a plus
01:10:44aucun autre choix
01:10:46que d'ordonner un placement.
01:10:47Et je peux personnellement
01:10:48en témoigner
01:10:49car j'étais avant
01:10:49de venir ici
01:10:50éducatrice spécialisée
01:10:52en protection de l'enfance.
01:10:53Il faut également
01:10:55entendre les témoignages
01:10:56des juges
01:10:57qui expliquent
01:10:58à renoncer
01:10:58à placer des enfants
01:11:00alors que la situation
01:11:00le nécessite.
01:11:02Ils renoncent par crainte
01:11:03qu'ils ne trouvent jamais
01:11:04de place dans un lieu
01:11:04de placement.
01:11:06Toute personne
01:11:07qui s'intéresse
01:11:07et écoute le récit
01:11:08des enfants placés
01:11:09constatera que bien souvent
01:11:10les plus grands traumatismes
01:11:12ne sont pas les violences
01:11:13qui ont conduit
01:11:13à leur placement
01:11:14mais tout ce qui s'est produit
01:11:15après le placement.
01:11:17Le fait d'être violenté
01:11:18et maltraité par des personnes
01:11:19pourtant censées les protéger.
01:11:21Les ruptures de parcours,
01:11:22le fait de ne pas être écouté,
01:11:24de ne pas être entendu,
01:11:26de ne pas être considéré
01:11:27par les adultes
01:11:27et par la société.
01:11:29Pourtant,
01:11:30nous avons plus que jamais
01:11:31besoin de l'aide sociale
01:11:32à l'enfance.
01:11:33La laisser s'effondrer,
01:11:34c'est être complice
01:11:34des violences faites aux enfants.
01:11:35Le texte que nous examinons
01:11:38aujourd'hui est un premier pas
01:11:39pour répondre
01:11:39à ce manque de considération
01:11:41pour les enfants placés
01:11:42et faire entendre
01:11:43leur voix.
01:11:45C'est un pas essentiel
01:11:46que les enfants
01:11:47qui se retrouvent
01:11:48face à la justice
01:11:49dans le système
01:11:50de protection de l'enfance
01:11:51aient le droit à un avocat
01:11:52pour les entendre,
01:11:53pour les défendre.
01:11:55Vous le savez,
01:11:56le droit à l'avocat
01:11:56est une revendication historique
01:11:58des collectifs
01:11:58d'enfants placés.
01:12:00À la France Insoumise,
01:12:01nous le soutenons,
01:12:02nous en sommes co-signataires
01:12:03et nous le voterons.
01:12:04Alors,
01:12:06aujourd'hui,
01:12:08il y a probablement
01:12:10de nombreux députés
01:12:11Macronis sur ces banques
01:12:12qui voteront
01:12:12en faveur de ce texte.
01:12:14Vous montez à la tribune
01:12:15pour vous féliciter
01:12:16de cette avancée.
01:12:17La ministre saluera
01:12:18la création
01:12:19de ce nouveau droit.
01:12:20Mais il faudra aller
01:12:21beaucoup plus loin
01:12:22et vous le savez.
01:12:24Quand allez-vous travailler
01:12:25à un plan d'urgence
01:12:26avec des moyens
01:12:26humains, financiers
01:12:28pour arrêter
01:12:28l'hémorragie
01:12:29de la protection
01:12:29de l'enfance ?
01:12:32Quand allez-vous
01:12:32prendre en compte
01:12:33en considération
01:12:34les recommandations
01:12:35de la commission
01:12:36d'enquête parlementaire ?
01:12:38Ce dont souffre
01:12:39la protection
01:12:39de l'enfance,
01:12:40c'est avant tout
01:12:41de ce manque
01:12:42de volonté politique.
01:12:44Il faut de la volonté politique
01:12:45pour faire de l'enfance
01:12:47une priorité,
01:12:48reconstruire les services publics
01:12:50dont les enfants
01:12:50dépendent en particulier
01:12:51la protection
01:12:52de l'enfance,
01:12:53mais surtout
01:12:54pour changer le regard
01:12:55que la société porte
01:12:56sur les enfants placés
01:12:57et tous les enfants
01:12:58en général.
01:12:58qu'ils cessent
01:13:01d'être des sous-citoyens,
01:13:03des variables
01:13:03d'avis justement
01:13:04budgétaire
01:13:05de l'État
01:13:05et des départements,
01:13:07qu'ils cessent
01:13:08d'être triés
01:13:08par la droite
01:13:09et l'extrême droite
01:13:10selon leur nationalité,
01:13:11leur couleur de peau,
01:13:13leur religion réelle
01:13:13ou supposée
01:13:14pour servir
01:13:15à des marchepieds,
01:13:16à des délires racistes,
01:13:18mais qu'ils cessent
01:13:19aussi d'être instrumentalisés
01:13:21au service de discours
01:13:22de politiques réactionnaires,
01:13:24de l'ordre,
01:13:25de l'ordre,
01:13:25de l'ordre
01:13:26ou quand tu casses,
01:13:26tu répares.
01:13:29Alors je ne sais pas
01:13:30si nous parlerons
01:13:32encore d'Eliott,
01:13:32ce petit garçon maltraité
01:13:34dont je parlais
01:13:34en ouverture
01:13:35de ma discussion.
01:13:37Je ne sais pas,
01:13:38mais nous,
01:13:38nous ne l'oublierons pas,
01:13:39ni lui,
01:13:40ni toutes celles
01:13:40et ceux avant lui.
01:13:42Si nous ne reconstruisons
01:13:43pas la protection
01:13:44de l'enfance
01:13:44du sol au plafond,
01:13:46ce qui est sûr,
01:13:47c'est qu'il y aura
01:13:47d'autres Eliott,
01:13:48d'autres Lily
01:13:49et nous n'aurons rien fait
01:13:51ici pour l'éviter.
01:13:53Et je voudrais terminer
01:13:53en saluant
01:13:54les collectifs
01:13:55d'anciens enfants placés
01:13:56parce que c'est grâce
01:13:56à eux
01:13:57et uniquement à eux
01:13:58si les choses avancent.
01:13:59Merci beaucoup.
01:14:02La discussion générale
01:14:04est close.
01:14:07Cher collègue,
01:14:08merci.
01:14:10Après la discussion générale,
01:14:12les députés entament
01:14:13l'examen de la loi
01:14:14pendant plus de 40 minutes,
01:14:15article par article,
01:14:16amendement par amendement.
01:14:18Ils vont avancer
01:14:18jusqu'à terminer
01:14:19l'examen du texte
01:14:21et passer
01:14:21aux explications de vote.
01:14:23Madame Goulet
01:14:24pour les explications de vote.
01:14:29Merci Madame la Présidente.
01:14:31Très rapidement,
01:14:32aujourd'hui,
01:14:33c'est un moment
01:14:33qu'on peut qualifier
01:14:34d'historique.
01:14:35Nous avons l'occasion
01:14:36de réparer
01:14:36un vote
01:14:37qui avait été perdu
01:14:38à une voix près
01:14:39en 2022.
01:14:40Nous avons l'occasion
01:14:41de faire
01:14:42de tous nos enfants français
01:14:43des sujets de droit
01:14:44à part entière
01:14:45dans toutes les procédures
01:14:46qui les concernent.
01:14:47Nous avons également
01:14:48l'occasion de donner
01:14:49à ces enfants
01:14:50mis sous protection
01:14:51et donc fragilisé
01:14:52un accompagnateur
01:14:53dans tous les moments
01:14:54compliqué de son existence
01:14:56et surtout
01:14:57un accompagnateur
01:14:59qui saura agir
01:15:00en cas de conflit,
01:15:01j'allais dire,
01:15:01de loyauté
01:15:02envers les éducateurs
01:15:03ou envers les parents.
01:15:04Et nous avons,
01:15:05bien entendu,
01:15:06l'occasion
01:15:06de faire
01:15:07de la devise
01:15:08de la France
01:15:08une réalité.
01:15:09Dans notre devise,
01:15:10nous avons l'égalité.
01:15:11Et bien,
01:15:11par ce texte,
01:15:12nous pouvons rendre
01:15:13l'égalité à ces enfants
01:15:14pour qu'ils soient
01:15:15déjusticiables
01:15:16comme tout le monde
01:15:17et qu'ils puissent
01:15:17enfin avoir les mêmes droits
01:15:19que les adultes
01:15:19dans notre pays.
01:15:20Pour toutes ces occasions,
01:15:21bien sûr,
01:15:23nous voterons pour
01:15:24et nous tenons,
01:15:25bien entendu,
01:15:25à remercier
01:15:26Eda.
01:15:27Je te remercie
01:15:28personnellement,
01:15:29bien sûr,
01:15:29et au nom de mon groupe
01:15:30pour le travail
01:15:31que tu as fait
01:15:31en transpartisan.
01:15:32On le dit trop souvent,
01:15:34notre Assemblée n'est belle
01:15:35que quand elle arrive
01:15:35à faire des textes
01:15:36transpartisans.
01:15:37Donc,
01:15:37continuons ce travail-là,
01:15:39continuons pour les enfants.
01:15:40La protection de l'enfance,
01:15:41on en a besoin.
01:15:42Madame Maximi,
01:15:43vous avez raison,
01:15:44il faudra rénover
01:15:45du sol au plafond.
01:15:46Faisons-le ensemble
01:15:47car nos enfants
01:15:48sont notre avenir
01:15:48et nous avons besoin
01:15:49de mieux les accompagner.
01:15:52Madame Agnès,
01:15:53Firmand-Lebedo
01:15:53pour le groupe
01:15:54Horizon et Indépendant.
01:15:56Merci Madame la Présidente.
01:15:58La protection de l'enfance
01:15:59est une composante
01:16:00essentielle
01:16:00de l'action publique.
01:16:02On pourrait même dire
01:16:03qu'elle en est le fondement.
01:16:05Quoi de plus pression
01:16:06que de nos enfants,
01:16:08que de tous les enfants.
01:16:09C'est un domaine
01:16:10dans lequel la République
01:16:10s'incarne quotidiennement
01:16:12sous les traits successifs
01:16:13des agents
01:16:13de l'aide sociale à l'enfance,
01:16:15des professionnels
01:16:15de la protection judiciaire
01:16:16de la jeunesse,
01:16:17des travailleurs sociaux
01:16:18ou encore
01:16:19des familles d'accueil.
01:16:21Dans sa dimension judiciaire,
01:16:22c'est le juge des enfants
01:16:23qui est à la charge
01:16:23de la protection de l'enfance.
01:16:25Or,
01:16:2634% des juges des enfants
01:16:27ne parviennent pas
01:16:28à respecter
01:16:29leur obligation légale
01:16:30de procéder
01:16:31à un entretien individuel
01:16:32avec l'enfant
01:16:33capable de discernement
01:16:34en raison de la surcharge
01:16:35de leur juridiction.
01:16:37Rien que ce chiffre
01:16:38justifie
01:16:38que nous votions collectivement
01:16:40cette proposition de loi
01:16:41qui va permettre
01:16:42à tous les enfants
01:16:43d'être accompagnés
01:16:44par un avocat
01:16:45et à ce titre
01:16:46aussi avoir
01:16:47une écoute,
01:16:48une oreille
01:16:48et un accompagnement
01:16:49supplémentaire.
01:16:50Donc rien que pour ça,
01:16:51nous devons voter
01:16:52cette proposition de loi
01:16:53et c'est ce que fera
01:16:54le groupe Oraison.
01:16:55Merci Madame la députée.
01:16:56Madame Constance de Pellichy
01:16:57pour le groupe Luiot.
01:16:59Merci Madame la Présidente.
01:17:02Un enfant seul
01:17:02face à la justice,
01:17:04même entouré d'adultes,
01:17:06reste un enfant seul
01:17:07tant qu'il n'a pas d'avocat.
01:17:09Cette proposition de loi
01:17:10vient s'attaquer
01:17:11à un angle mort
01:17:12de notre République.
01:17:14Elle porte une solution simple,
01:17:15presque évidente
01:17:16et qui pourtant
01:17:18a tardé à s'imposer.
01:17:20Aucun enfant
01:17:21ne devrait traverser
01:17:22une procédure
01:17:23d'assistance éducative
01:17:24sans être accompagné
01:17:25par un avocat.
01:17:27A mes yeux,
01:17:28il est essentiel
01:17:29de faire sauter
01:17:29les conditions actuelles
01:17:30qui s'apparentent plus
01:17:31à un verrou législatif.
01:17:33Il faut un avocat
01:17:35systématiquement.
01:17:37Aucun critère d'âge
01:17:38ou de discernement
01:17:39ne devrait conditionner
01:17:40le droit à un enfant
01:17:41d'être représenté,
01:17:43écouté et défendu.
01:17:44Car au fond,
01:17:46ce que nous offrons déjà
01:17:47à un adulte
01:17:49mis en cause
01:17:49dans une procédure,
01:17:50comment pourrions-nous
01:17:51continuer
01:17:52à le refuser
01:17:53à un mineur ?
01:17:55Cette mesure
01:17:55contribuera
01:17:56à faire de la protection
01:17:57de l'intérêt supérieur
01:17:59de l'enfant
01:17:59une réalité
01:18:00et non
01:18:01un simple slogan.
01:18:02C'est donc la raison
01:18:03pour laquelle
01:18:04le groupe Lyot
01:18:05votera favorablement
01:18:06à ce texte.
01:18:08Merci beaucoup.
01:18:09Monsieur Olivier Fessa
01:18:10pour le groupe UDR.
01:18:12Merci,
01:18:13Madame la Présidente.
01:18:15Nous sommes
01:18:15évidemment favorables
01:18:17à ce que l'enfant
01:18:18puisse disposer
01:18:19d'un avocat
01:18:20dans le cadre
01:18:20d'une mesure
01:18:21d'assistance éducative.
01:18:22mais la gauche
01:18:24et l'extrême-gauche
01:18:24ont un vrai talent
01:18:25pour rendre pénible
01:18:26voire insupportable
01:18:28même le vote
01:18:29d'une mesure
01:18:30qui est juste
01:18:30et que nous soutenons.
01:18:32Comme d'habitude,
01:18:33vous voulez nos voix
01:18:34mais vous ne voulez pas
01:18:35nous entendre.
01:18:36Alors,
01:18:37vous aurez nos voix
01:18:37mais vous allez quand même
01:18:39m'entendre.
01:18:40Le texte
01:18:41est une bonne initiative
01:18:42mais je voudrais préciser
01:18:44que l'ASE,
01:18:45oui,
01:18:46l'ASE est victime
01:18:47de la submersion migratoire.
01:18:50L'hébergement
01:18:50d'urgence
01:18:51est victime
01:18:52de la submersion migratoire.
01:18:56Tout le monde le sait,
01:18:58même vous.
01:18:59Je vous remercie.
01:19:06Madame Béatrice Roulon
01:19:08pour le groupe
01:19:08Rassemblement National.
01:19:10Merci Madame la Présidente.
01:19:12Madame la Ministre,
01:19:13Monsieur le Président,
01:19:13Madame la Rapporteure,
01:19:15je tiens ici
01:19:15à remercier vivement
01:19:16tous les membres
01:19:17de la commission d'enquête
01:19:18sur les manquements
01:19:19des politiques publiques
01:19:20de la protection
01:19:21de l'enfance
01:19:22dont j'étais vice-présidente
01:19:23car je crois
01:19:24que c'est grâce à elle
01:19:25et notamment
01:19:26à la recommandation
01:19:27numéro 59
01:19:28que cette PPL
01:19:29prévoyant l'assistance
01:19:31d'un avocat obligatoire
01:19:32en procédure
01:19:33d'assistance éducative
01:19:34a pu voir le jour.
01:19:36Enfin,
01:19:37enfin,
01:19:37car je le rappelle,
01:19:38c'est un enfant
01:19:39tous les cinq jours
01:19:40qui meurt
01:19:40des suites de maltraitance
01:19:41et même deux
01:19:42selon certaines sources.
01:19:45Cette PPL bénéficie
01:19:46efficacement aux enfants
01:19:47de l'ASE,
01:19:48de l'ASO,
01:19:48dans l'enfance,
01:19:49mais elle va encore au-delà,
01:19:51elle va plus loin
01:19:52car elle couvre
01:19:53d'autres cas
01:19:53que ceux des enfants
01:19:54placés en foyer.
01:19:55Je vais,
01:19:56si vous me permettez,
01:19:57citer une dernière fois
01:19:58l'histoire de ce petit
01:19:59Bastien en Seine-et-Marne,
01:20:01âgé de trois ans,
01:20:02ayant fait l'objet
01:20:03de mesures éducatives
01:20:04après neuf signalements
01:20:05et trois informations
01:20:06préoccupantes
01:20:07que son père
01:20:08maltraité
01:20:09et qui a fini
01:20:10par le mettre
01:20:10dans une machine
01:20:11à laver
01:20:12et qui en est mort.
01:20:13Si cet enfant
01:20:14avait pu bénéficier
01:20:15d'un avocat
01:20:15en assistance éducative,
01:20:17cet enfant
01:20:18n'aurait probablement
01:20:19pas perdu la vie
01:20:20car son avocat
01:20:22aurait pu
01:20:23faire en sorte
01:20:24que l'enfant
01:20:24soit retiré
01:20:25à ses enfants bourreaux.
01:20:27Cette PPL
01:20:27constitue donc
01:20:28une réelle avancée
01:20:29éminemment nécessaire
01:20:31avant qu'une
01:20:34proposition de loi
01:20:36sur laquelle
01:20:37je travaille
01:20:38notamment
01:20:39plus large
01:20:40couvre toutes
01:20:41les instances
01:20:42civiles et pénales
01:20:43et que le MUNER
01:20:44puisse bénéficier
01:20:45comme le prévoyait
01:20:48le programme
01:20:48présidentiel
01:20:49de Marine Le Pen
01:20:50d'un avocat
01:20:51gratuit
01:20:51désigné d'office
01:20:52par le bâtonnier
01:20:53dans toutes
01:20:54les procédures
01:20:56pénales
01:20:56et civiles
01:20:57sans exception.
01:20:59Aujourd'hui
01:21:00est un grand jour
01:21:00je vous en remercie.
01:21:03Merci beaucoup
01:21:04Madame Yadant
01:21:04pour le groupe
01:21:05Ensemble
01:21:06pour la République.
01:21:11Merci Madame
01:21:12la Présidente.
01:21:16Tondre un enfant
01:21:17le violer
01:21:18le frapper
01:21:19le violenter
01:21:21verbalement
01:21:22ou l'humilier
01:21:22c'est participer
01:21:24à l'anéantissement
01:21:25d'un être
01:21:26en construction
01:21:27c'est briser
01:21:29geste après geste
01:21:30mot après mot
01:21:31ce que devrait
01:21:33être une enfance
01:21:34un espace
01:21:35sûr
01:21:36protégé
01:21:37indiscutable
01:21:3818%
01:21:39des enfants
01:21:40placés
01:21:40ont subi
01:21:41des infractions
01:21:42à caractère
01:21:42sexuel
01:21:43ce chiffre
01:21:44ne dit pas seulement
01:21:46l'ampleur
01:21:46d'un drame
01:21:47il dit
01:21:48notre responsabilité
01:21:50collective
01:21:51il dit
01:21:52notre urgence
01:21:53à agir
01:21:54un avocat
01:21:56au côté d'un enfant
01:21:57quel que soit son âge
01:21:58ce n'est pas
01:21:59prétendre
01:21:59mettre fin
01:22:00à tous les abus
01:22:01c'est se donner
01:22:03les moyens
01:22:03de les voir
01:22:04de les comprendre
01:22:05de les déceler
01:22:06plus tôt
01:22:06avant qu'ils ne s'enracinent
01:22:08dans le silence
01:22:09et dans la honte
01:22:10un avocat
01:22:12au côté d'un enfant
01:22:13c'est lui transmettre
01:22:14ce message essentiel
01:22:16non tu n'es pas un objet
01:22:18non tu n'es pas interchangeable
01:22:20tu n'es pas coupable
01:22:21des sévices
01:22:22que tu subis
01:22:23un avocat
01:22:25au côté d'un enfant
01:22:26c'est lui signifier
01:22:28tu n'es pas seul
01:22:29je me tiens près de toi
01:22:31je ne détournerai pas
01:22:33le regard
01:22:34un avocat
01:22:35au côté d'un enfant
01:22:36c'est offrir
01:22:37une présence stable
01:22:38un visage identifié
01:22:40une parole qui rassure
01:22:41une confiance
01:22:42qui se reconstruit
01:22:42peu à peu
01:22:43car un enfant
01:22:44est par définition
01:22:45particulièrement vulnérable
01:22:47la mission est là
01:22:48expliquer à cet enfant
01:22:50que sa protection
01:22:51n'est pas abstraite
01:22:52qu'elle prend corps
01:22:54dans l'action
01:22:55d'un juge
01:22:55mais aussi
01:22:56dans celle
01:22:57d'un auxiliaire de justice
01:22:58dont le rôle
01:22:59est de défendre
01:22:59ces droits
01:23:00sans condition
01:23:01sans relâche
01:23:02en vérité
01:23:03la présence
01:23:04d'un avocat
01:23:05auprès d'un enfant
01:23:06en assistance éducative
01:23:07n'est pas simplement
01:23:09recommandée
01:23:09au nom des principes
01:23:10d'un état de droit
01:23:11elle est indispensable
01:23:13parce qu'en protégeant
01:23:15la fragilité
01:23:16de ceux qui ne peuvent
01:23:17se protéger eux-mêmes
01:23:18nous affirmons
01:23:20quelque chose
01:23:20de fondamental
01:23:21la valeur
01:23:22que nous accordons
01:23:23à la dignité humaine
01:23:25la plus simple
01:23:25la plus nue
01:23:26la plus essentielle
01:23:27oui nous voterons
01:23:28ce texte
01:23:29avec conviction
01:23:30avec détermination
01:23:33à l'unanimité
01:23:34parce qu'il touche
01:23:35à ce que nous avons
01:23:36de plus profondément
01:23:38humain
01:23:39merci madame la députée
01:23:42s'il vous plaît
01:23:43je vais mettre
01:23:44en voie
01:23:44cette proposition
01:23:46de loi
01:23:47c'est un scrutin
01:23:49public
01:23:50le scrutin
01:23:53est ouvert
01:23:53le scrutin
01:23:57est clos
01:23:57votant
01:24:04votant 270
01:24:05exprimé
01:24:05269
01:24:06majorité
01:24:07135
01:24:07pour
01:24:08269
01:24:09contre 0
01:24:11l'Assemblée nationale
01:24:12a adopté
01:24:13voilà au terme
01:24:22d'un peu plus
01:24:23de deux heures
01:24:23de débat
01:24:24sur le texte
01:24:25les députés
01:24:25ont adopté
01:24:26à l'unanimité
01:24:27la proposition
01:24:28de loi
01:24:28de la socialiste
01:24:29Aïda
01:24:30Adizadeh
01:24:31voilà pour cet épisode
01:24:33bonne suite
01:24:33de programme
01:24:34sur LCP
01:24:35Sous-titrage Société Radio-Canada
Écris le tout premier commentaire