- il y a 18 heures
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00:00Bienvenue au Cœur du Crime, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:11Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la Gendarmerie Nationale ?
00:19Je m'appelle Yann Kermadek, je suis commandant de Gendarmerie.
00:25Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:41L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls, les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:55Tuer quelqu'un, ça fait tout de même un drôle d'effet.
01:05Oui, un drôle d'effet.
01:10Ryder avait peine à croire qu'il avait tué le petit homme gras étendu à ses pieds dans une mare de sang.
01:16Il sentait pourtant le revolver dans sa main.
01:23Il était froid et Ryder se dit qu'il aurait dû être brûlant.
01:27C'est ce qui se passe normalement quand on tire un coup de revolver.
01:31Alors, pourquoi cette dureté froide du métal ?
01:36Le petit gros n'avait pas semblé trop surpris quand Ryder était entré, le revolver à la main.
01:45Il avait eu l'air d'un homme qui a gagné aux cartes pendant longtemps et, soudain, les voix se retournaient contre lui.
01:52Ni plus ni moins.
01:54Ryder se demanda s'il y avait souvent pensé, le petit gros, qu'il finirait un jour comme ça.
02:00Quelques heures auparavant, l'affaire avait commencé à prendre forme dans l'esprit de Ryder,
02:08de façon aussi fugitive que le nuage de fumée qui s'élève un bref instant au bout d'une cigarette.
02:16L'idée le quittait bien vite et il l'oubliait, puis elle revenait dans une sorte de brume.
02:23Et puis voilà.
02:25Il n'y avait pas d'autre moyen.
02:27On ne peut tout de même pas aller trouver les flics pour leur dire qu'un homme va vous tuer,
02:32parce que lorsqu'ils vous demandent qui est cet homme, vous répondez que vous n'en savez rien.
02:37Bon, ils peuvent vous donner un agent pour vous protéger pendant une semaine, deux semaines, un mois,
02:43mais pas éternellement.
02:46Et les autres attendent le temps qu'il faut parce qu'ils s'en foutent d'attendre.
02:52Ils s'en foutent.
02:54Et un beau jour, ils vous descendent.
02:57Il fallait bien que Ryder trouve un moyen de les arrêter.
03:03Ryder avait été frappé par le fait qu'il ne savait même pas le nom de l'homme qui devait le descendre.
03:09Farrell et Johnson lui avaient dit que quelqu'un avait été engagé pour le tuer.
03:15Et ça l'avait fait bien rire.
03:18Il leur avait répondu que Back Bay avait bien trop peur pour tuer quelqu'un et qu'on n'était plus dans le Chicago des années 30.
03:26Il leur avait dit aussi d'arrêter de parler comme s'ils jouaient les rôles de George Raft ou James Cagney dans un film de gangsters.
03:33« Comme tu veux, Ryder, comme tu veux, mon gars.
03:42Oublie ce que je t'ai dit. »
03:44Mais Farrell, le petit Farrell, avait lourdement assisté.
03:51« Peut-être que ça n'arrivera pas.
03:54Peut-être que t'as parfaitement raison, Ryder, et qu'on joue la comédie.
03:58Mais prends quand même la chose en considération, mon garçon.
04:02C'est un conseil d'ami. »
04:05« Enfin quoi, les gars, je ne comprends pas, là.
04:07J'arrange des combats de boxe dans une salle de katsu.
04:11Des types comme Back Bay ne se mouillent pas parce qu'une cloche quelconque leur donne des noms d'oiseaux dans un club du coin. »
04:18« C'est pas ça, mon gars, c'est pas ça, » dit Johnson.
04:23« Écoute-moi, tu te rappelles cette poulette qu'on appelait Dottie Stone ?
04:28Une petite rouquine, tu vois qui je veux dire ? »
04:32« Oui, et alors ? »
04:33« Ben voilà, elle sortait avec Back Bay.
04:38Et Back Bay, c'est un mec susceptible, tu vois ce que je veux dire.
04:42Fallait pas que tu touches à sa rouquine. »
04:46« Et il veut me tuer pour une pépée ? »
04:50« Back Bay, il tue personne, mon vieux Ryder.
04:54Il met tout simplement deux billets de mille dans une enveloppe
04:58et il la donne à quelqu'un qui ne sait même pas comment il s'appelle, si ça se trouve.
05:03Et dans une semaine ou un mois, il y a un mort et puis c'est tout. »
05:11« Voilà où le gars habite, » avait conclu Farel en mettant un bout de papier sur la table.
05:18« Mais où habite qui ? » demanda Farel.
05:22« Le type qui a touché les deux mille dollars de Back Bay, » dit Johnson.
05:30« On sait pas son nom, mais c'est là qu'il crèche.
05:34Appartement numéro cinq. »
05:37« Comme dans un film de gangsters, » avait dit Ryder.
05:43« C'est pas du cinéma, mon petit gars. »
05:48« Crois-moi. »
05:50avait rétorqué Johnson.
05:53Ryder sursauta en entendant s'ouvrir la porte d'entrée de l'autre pièce.
05:58Il enfouit le revolver dans sa poche et resta sans bouger,
06:03ne sachant ni où aller, ni quoi faire.
06:06Il avait tué un homme.
06:10L'homme gisait mort à ses pieds
06:12et il entendait quelqu'un appeler de l'autre pièce.
06:17« Max ? »
06:19Une voix de femme.
06:21Ryder s'éloigna de la porte de la chambre à coucher.
06:25Le cadavre était vers la fenêtre
06:26et on ne pouvait pas ne pas le voir de l'entrée.
06:30« Max, tu es là ? »
06:34C'était sûrement la femme du tueur.
06:36Que faire ?
06:38Sauter par la fenêtre ?
06:39Partir en courant ?
06:41La tuer, elle aussi ?
06:45C'est ce que vous saurez dans quelques instants.
06:56Ryder vient de tuer un homme qu'il ne connaît pas.
07:00Il sait seulement que ce gars-là était payé pour le descendre.
07:06Au moment où il s'apprête à quitter l'appartement,
07:09la porte d'entrée s'ouvre
07:10et il entend une voix féminine appeler.
07:14« Max, tu es là ? »
07:18Il regarda par la fenêtre.
07:21Il n'y avait pas d'échelle d'incendie.
07:24Impossible de sortir de la pièce.
07:27S'il essayait de se cacher,
07:28elle entrerait tôt ou tard et il découvrirait.
07:30« Alors il faudrait peut-être qu'il la tue,
07:35elle aussi. »
07:37Rapidement, attentif à ne faire aucun bruit,
07:41il alla vers le cadavre et le poussa
07:42dans une profonde embrasure entre la fenêtre
07:45et les tentures vertes.
07:48La femme ne pourrait pas le voir,
07:49même si elle entrait dans la pièce.
07:51Puis il se leva et pénétra calmement
07:56dans le living room.
07:59La femme avait quitté son manteau
08:01et le pendait dans un placard
08:02près de la porte.
08:05« Bonjour, madame. »
08:07La femme se retourna d'un bloc
08:08en étouffant un cri de surprise.
08:10« Je suis vraiment désolé
08:12de vous avoir fait peur, madame. »
08:16Elle se tenait adossée au mur,
08:18s'appuyant contre la cloison
08:19comme si elle espérait la traverser
08:21pour se mettre à l'abri
08:22dans une autre pièce.
08:26C'était une femme plutôt petite,
08:29à la figure ronde,
08:31la quarantaine environ.
08:34Elle portait une robe d'intérieur
08:35de cotonade bleue,
08:37des souliers sans talons
08:38et pas de bas.
08:42Elle n'était pas fardée
08:43et son visage avait un air
08:44de fatigue bien lavé.
08:47Une femme très simple, en fait,
08:48de celle qu'on voit à la douzaine
08:51dans n'importe quel monoprix
08:52de quartier pendant la journée.
08:56Rainer était surpris
08:57de trouver une femme d'apparence
08:58aussi simple
08:59dans de pareilles circonstances.
09:04Parole,
09:05il devait s'être figuré
09:06qu'il allait tomber
09:07sur Gina Harlow.
09:08J'attendais votre mari,
09:12mesdames.
09:13Je suis entré dans la chambre
09:14pour voir s'il faisait
09:15une petite sieste.
09:16Oh oui,
09:17c'est ce que Max fait toujours
09:19quand il est à la maison.
09:20Il aime beaucoup dormir.
09:22Vous savez,
09:23vous m'avez fait
09:24une de ses peurs.
09:26Dites-moi,
09:27est-ce que je vous ai déjà vu ?
09:30Non,
09:31je ne crois pas,
09:31mesdames.
09:33Je travaille pour la même
09:34entreprise que votre mari.
09:36Ah,
09:37bien.
09:38Voulez-vous vous asseoir ?
09:41Vous pensez
09:41qu'il va bientôt rentrer ?
09:43Je ne sais pas,
09:44monsieur.
09:45Parfois,
09:45il m'annonce
09:46qu'il sera à la maison
09:46pour dîner
09:47et puis il ne vient pas
09:48sans même me téléphoner
09:49ni rien.
09:50Vous savez ce que c'est.
09:54Ryder acquiesça.
09:55Il y avait
09:57chez cette petite femme
09:59quelque chose
10:01de foncièrement honnête
10:02et il se dit
10:05qu'elle lui plaisait bien.
10:08Il se demandait
10:08comment elle avait pu
10:10épouser un tueur professionnel.
10:13Ça ne collait absolument pas.
10:17J'arrive juste
10:17de chez le boucher.
10:19J'ai fait mes courses
10:20pendant deux heures.
10:21Vous savez,
10:22le mois dernier,
10:23Max m'a acheté
10:24un de ses gros
10:25réfrigérateur
10:25avec congélateur.
10:27Vous savez
10:27où on peut mettre
10:28toutes les quantités
10:29de nourriture
10:29qu'on veut
10:30pour des semaines
10:31et des semaines.
10:32Le premier mois
10:33que nous l'avons eu,
10:34le réfrigérateur
10:35était bourré
10:35de toutes sortes
10:36d'aliments
10:36et je ne suis pas allé
10:38une seule fois
10:38dans les magasins.
10:40Alors,
10:40vous savez ce qui est arrivé ?
10:42C'était drôle.
10:43Je me promenais
10:44dans la rue un jour
10:44et voilà que
10:45madame Rosen,
10:46qui habite ici
10:47au bout du couloir,
10:48m'arrête et me dit
10:49« Madame Wolfossen,
10:51quand vous est-il arrivé ?
10:53Je ne vous ai vu nulle part.
10:54Vous ne sortez plus ?
10:56Est-ce que vous voulez
10:56vous faire ermite ? »
10:58Alors,
10:59moi,
10:59je lui raconte
11:00pour le réfrigérateur.
11:02Ensuite,
11:03je passe devant
11:04l'épicerie.
11:05L'épicier,
11:06qui était sur le pas
11:06de sa porte,
11:07me demande la même chose.
11:09Il voulait savoir
11:10ce qui n'allait pas.
11:11Il m'avait peut-être
11:12vendu quelque chose
11:13que je n'avais pas aimé
11:14et si c'était ça,
11:15il allait me donner
11:16quelque chose
11:16pour rien en échange.
11:18Alors,
11:18bien entendu,
11:19je lui parle
11:19du réfrigérateur.
11:21Et dans tout le quartier,
11:23c'était pareil.
11:24Chez le boucher,
11:24partout.
11:26Si bien qu'une fois
11:27mangé ce qu'il y avait
11:27dans le réfrigérateur,
11:29je me suis dit
11:30que je continuerais
11:31d'aller faire mes courses
11:32comme avant,
11:32en achetant un peu
11:33chaque fois,
11:34parce que si je ne faisais
11:35pas comme ça,
11:36tout le monde dirait
11:36que je me suis fait ermite
11:38ou que je veux faire
11:39de l'épate,
11:40vous voyez.
11:42Mais asseyez-vous,
11:43je vous en prie,
11:44monsieur.
11:46« Rider ? »
11:48répondit-il automatiquement.
11:50Il se rendit tout de suite
11:53compte
11:54de tout ce que cela signifiait.
11:59Maintenant,
11:59elle savait son nom.
12:02Elle savait
12:02à quoi il ressemblait.
12:05Quand on trouverait
12:06le corps dans l'autre pièce,
12:07elle pourrait parler
12:08à la police
12:09de l'homme
12:10qui était dans l'appartement
12:11qui s'appelait Rider.
12:14Et pour lui,
12:16il n'y aurait plus
12:17jamais d'issue.
12:20il s'assit
12:21dans l'un des fauteuils
12:22de la salle à manger.
12:24« Vous aimeriez peut-être
12:25un verre de vin,
12:26monsieur Rider ? »
12:28« Non, merci,
12:29mesdames.
12:30Pas maintenant. »
12:32« Max ne boit pas beaucoup,
12:34mais un verre de vin
12:35une fois de temps en temps,
12:36ça,
12:37il aime.
12:38Il dit qu'avant de manger,
12:40ça donne un bon goût
12:40dans la bouche.
12:42Vous êtes sûr
12:42que vous n'en voulez pas,
12:43monsieur Rider ?
12:44Un tout petit verre ? »
12:48« D'accord, madame,
12:49d'accord.
12:50Mais très peu, alors. »
12:54Elle sourit,
12:55visiblement contente,
12:57et se dirigea
12:58vers le buffet.
13:00Elle revint
13:01avec une carafe
13:02en faux cristal de roche
13:03admis pleine de vin.
13:06Puis,
13:06elle posa
13:07un verre devant lui.
13:08« C'est ma cousine Liliane
13:10qui le fait.
13:11Elle fait du vin
13:12pour toute la famille.
13:13On la taquine parfois
13:14en disant
13:14qu'elle doit avoir
13:15les pieds tout rouges.
13:16Et Freddy,
13:17son mari,
13:18ajoute même
13:18qu'elle est rouge
13:19partout
13:19à force de faire du vin.
13:22Mais goûtez-le,
13:23monsieur Rider,
13:24goûtez-le ! »
13:26dit-elle en s'asseyant
13:27à son tour
13:27devant la table.
13:29« Allez-y,
13:30c'est un très bon vin.
13:31Moi,
13:32j'en bois pas
13:32parce que ça me fait
13:33tourner la tête.
13:34Une petite gorgée
13:35et je suis prêt
13:36à tomber.
13:37Mais Max,
13:38il en boit, lui.
13:39Allez-y,
13:39monsieur Rider. »
13:43Rider porta le verre
13:44à ses lèvres
13:45et prit dans la bouche
13:47une petite gorgée.
13:51Le vin avait un goût
13:52chaud,
13:54épais.
13:56« Alors ? »
13:59Il avala
13:59une autre gorgée.
14:03« C'est un très bon vin,
14:05mes dames.
14:06Très, très bon. »
14:09Et c'était vrai.
14:11Le vin était très bon.
14:13Il finit son verre.
14:18« Allez,
14:18je vous en verse
14:19un autre petit verre,
14:20monsieur Rider. »
14:21« Non, non, non,
14:22non, merci,
14:23madame. »
14:23« Mais si ! »
14:25insista-t-elle
14:26en lui écartant
14:26gentiment la main.
14:30Pendant qu'elle
14:30lui remplissait son verre,
14:32souriante,
14:34sa figure ronde
14:35maintenant débarrassée
14:36de sa peur,
14:38il comprit soudain
14:39qu'il allait devoir
14:40la tuer.
14:41Il n'avait pas
14:44le choix.
14:46Pourtant,
14:47pourtant,
14:49il l'aimait bien,
14:49cette femme.
14:52Il y avait en elle
14:52quelque chose
14:54qu'il n'avait vu
14:55chez personne
14:56depuis bien longtemps.
15:00C'était stupide
15:01de remonter ainsi
15:01les années
15:02qu'il avait fallu vivre
15:03pour devenir un homme,
15:05ces années où,
15:06jour après jour,
15:07il avait perdu
15:08ce qu'il aurait pu avoir.
15:09Il y avait longtemps
15:12qu'il n'avait plus
15:13joué à ce jeu
15:14d'écolier
15:14qui consiste
15:15à se poser
15:16des questions.
15:17Et voilà que,
15:18maintenant,
15:20cette petite femme
15:20toute simple
15:21au visage rond
15:22et un peu là
15:23lui faisait rouvrir
15:26des placards
15:26fermés à triple tour,
15:27des placards
15:28pleins de souvenirs,
15:30des placards
15:31qu'il pensait
15:31clos définitivement.
15:33« Voilà ! »
15:37dit-elle avec fierté
15:39en reposant
15:40la carafe
15:40sur la table,
15:42mais cette fois
15:42sans y mettre
15:44le bouchon.
15:48Alors Ryder
15:49lui demanda
15:49« Ça fait déjà longtemps
15:53que votre mari travaille
15:53pour la société,
15:55n'est-ce pas,
15:55Mme Dame ? »
15:58Il ne savait pas très bien
15:59pourquoi il perdait
16:01son temps
16:01à lui parler.
16:02Mais ce qu'il savait,
16:05c'est que tôt ou tard,
16:06il faudrait
16:07qu'il en finisse.
16:10Il savait que
16:10Bagbé engagerait
16:11sûrement un autre type
16:12pour le tuer.
16:14Où qu'il aille,
16:14où qu'il se cache,
16:16il le trouverait
16:16tôt ou tard.
16:18Et pourtant,
16:20il lui fallait
16:20tenter sa chance
16:22de contrer leur jeu.
16:25Mais il ne pourrait
16:26pas y réussir
16:27si cette femme
16:28restait vivante.
16:29« Ça fait 15 ans
16:32que Max travaille
16:33pour la société
16:34de M.
16:35Roswell.
16:36Ça fait longtemps.
16:37Enfin, je veux dire,
16:37longtemps dans une même place.
16:40Je pense qu'un de ses jours,
16:42ils vont lui offrir
16:42une montre en or
16:43ou quelque chose comme ça
16:44pour ses années
16:45de bons et loyaux services,
16:46comme on dit.
16:50Max dit que c'est
16:51une très bonne place.
16:52De temps en temps,
16:53je lui dis
16:53« Mais enfin, Max,
16:54tu pourrais peut-être
16:55trouver un meilleur emploi
16:56dans une de ses grosses
16:58compagnies d'assurance-vie
16:59comme la Métropolitane. »
17:01Et il me répond
17:02qu'il est très content
17:03de celle qu'il a
17:04chez M. Roswell,
17:05qui ne veut travailler
17:06pour personne d'autre.
17:07Alors,
17:08pourquoi discuter avec lui ?
17:10Croyez-moi,
17:10M. Ryder,
17:11essayer de discuter
17:12avec Max,
17:13c'est comme parler
17:14à un mur.
17:18Compagnie d'assurance.
17:19Hyder n'a pu s'empêcher
17:24d'être amusé d'abord
17:25et puis attristé ensuite
17:27parce qu'il avait
17:29presque espéré
17:30avoir commis une erreur.
17:31Il avait presque espéré
17:33qu'elle lui dirait
17:34que son mari
17:35était tailleur
17:36ou laitier,
17:38qu'elle n'aurait pas
17:38connu le nom
17:39de Charlie Roswell.
17:41Il s'était mis
17:42à espérer
17:43que Johnson et Farel
17:44avaient parlé
17:45comme des acteurs
17:45d'un vieux film
17:46de gangsters.
17:48Il s'était même
17:49mis à espérer
17:50qu'il n'y avait pas
17:50de mort dans l'autre pièce
17:52et qu'à tout instant,
17:53ce petit homme absurde
17:55et gros
17:55qu'on appelait Max
17:56allait passer la porte
17:58pour venir embrasser
17:58sa femme.
18:00Alors,
18:00elle irait peut-être
18:01chercher dans le buffet
18:02un autre verre
18:03qu'elle remplirait pour lui
18:04et il resterait
18:06tous les trois
18:06assis autour de la table
18:08de la salle à manger
18:09à boire le vin chaud
18:11et lourd
18:12de la cousine Liliane.
18:16Mais il savait
18:17en même temps
18:18que rien de tout cela
18:19ne pouvait être vrai.
18:24Il mit lentement
18:25la main
18:26dans la poche
18:26de son manteau,
18:29sentit la crosse
18:30du revolver
18:31petite et froide
18:32dans sa main.
18:36Il ne savait pas
18:37pendant combien de temps
18:38il allait rester assis
18:39avec cette femme
18:40à cette table
18:41à boire ce vin,
18:42à l'écouter lui parler
18:43de cousine,
18:44de réfrigérateur
18:45et de Mme Rosen,
18:47mais il savait
18:48que tôt ou tard,
18:52il lui faudrait sortir
18:52le revolver
18:53de sa poche,
18:55regarder pendant
18:56un affreux moment
18:57les yeux affolés
18:59de cette petite femme
19:00simple et gentille,
19:04et puis,
19:06appuyé sur la détente,
19:09comme il l'avait fait
19:10dans la pièce à côté.
19:11Ensuite,
19:14il descendrait
19:14dans la rue
19:15envahi par la nuit,
19:16libre,
19:18enfin,
19:19libre,
19:21pour un certain temps.
19:24Et pendant longtemps,
19:25très longtemps,
19:26il garderait
19:27dans la bouche
19:27un goût
19:28de vin fou,
19:30ce vin
19:30que la cousine Liliane
19:31avait fait
19:32avec ses pieds
19:33qui étaient tout rouges,
19:35comme peut-être
19:36le reste aussi.
19:39Alors,
19:40lentement,
19:44très lentement,
19:46comme dans un film
19:47de gangsters
19:48au ralenti,
19:51Ryder sortit
19:51le revolver
19:52de sa poche
19:53et,
19:56presque sans viser,
19:57presque en fermant
19:58les yeux,
20:00il tira
20:01trois fois.
20:06Puis,
20:06il quitta la pièce.
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20:19Réalisation,
20:21Julien Tarot.
20:22Production,
20:23Estelle Laffont.
20:24Patrimoine sonore,
20:25Sylvaine Denis,
20:26Laetitia Casanova
20:27et Antoine Reclut.
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