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  • il y a 15 heures

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00:00Je suis en effet Emmanuel, j'habite Lorient, et M. le Président, vous le savez,
00:09mon fils de 15 ans s'est donné la mort.
00:13Il a sauté d'un pont de 14 mètres la semaine de la rentrée scolaire, en 2024.
00:23L'enquête a été menée, enfin, une enquête je ne sais pas,
00:28puisqu'il n'y a eu aucune réquisition sur son téléphone.
00:33On nous a rendu le téléphone en nous disant, désolé, il est verrouillé, on ne peut rien faire.
00:40Mais comme je suis une maman, comme je me suis battue pour faire famille,
00:45comme peut-être beaucoup d'entre vous et peut-être d'autres demain,
00:49j'ai dit, je ne peux pas rester comme ça.
00:52Et donc j'ai mené mon enquête, pas à travers son téléphone, mais à travers d'autres éléments.
00:57Et j'ai découvert l'impensable.
01:01Mon fils, il était cyberharcelé par des camarades de classe,
01:06qui, la journée, tout se passait bien.
01:09Et puis, dans leur chambre, il l'insultait.
01:14Le têté de grosse merde.
01:16On lançait des sondages pour connaître ses orientations sexuelles.
01:20L'ont insulté en le traitant de Gabriel Attal.
01:24Et quand j'ai découvert tout ça, ça se voit peut-être encore un peu provoquer une paralysie faciale sous le choc.
01:36Et puis, par hasard, au détour d'un mail, de soi-boîte mail,
01:41qu'est-ce que je découvre ?
01:42Alors qu'on l'avait interdit, qu'on avait dit, parce que je suis avertie sur le sujet,
01:50les réseaux sociaux, ce n'était pas OK chez nous, on en parle avant.
01:53Et là, je découvre qu'il a TikTok.
01:56Et là, j'ouvre le fil TikTok.
01:58Parce qu'évidemment, ni TikTok, ni Instagram, ni tous les autres,
02:03pendant six mois que j'ai mené l'enquête,
02:05n'ont répondu positivement à ma requête.
02:12Grâce aux médias, merci les médias,
02:17je porte mon combat.
02:20On a porté plainte.
02:24Première enquête, il n'y en a pas eu.
02:27On a porté plainte.
02:29Aujourd'hui, je n'ai pas un récépissé du parquet
02:33me disant, on a reçu votre plainte.
02:38C'est important de poser tout le contexte.
02:41Parce que j'entends, je vous suis, je suis la ministre,
02:46évidemment, je sais qu'il y a des choses qui se préparent.
02:51Mais là, maintenant, concrètement, qu'est-ce qu'on fait ?
02:55Qu'est-ce qu'on fait pour ces milliers de dossiers de cyberharcèlement
02:59qui sont bloqués au parquet, à droite, à gauche ?
03:03Qu'est-ce qu'on fait pour ces familles qui ont besoin d'aide ?
03:07Le 30-18, ils le connaissent.
03:11Comment c'est possible qu'on me demande, à moi, en train de faire le deuil,
03:17comment c'est possible qu'à moi, je sois obligée de mener l'enquête ?
03:21Comment on peut enquêter sur le décès d'un enfant de 15 ans sans faire de réquisition sur son téléphone ?
03:30Moi, je vous le demande, M. le Président, qu'est-ce que vous allez faire pour que tous ces dossiers s'arrêtent
03:35et qu'enfin, ils soient traités ?
03:39La question de l'âge, 15 ans, pas 15 ans, moi, je ne sais pas.
03:44On me pose, les médias me posent la question.
03:46À 20 ans, on peut être immature et être en danger et être fragile.
03:50À 14 ans, on peut avoir clairement la capacité critique de dire
03:56« Ça, c'est du réseau social, je ne vais pas y aller » ou « Je ne vais pas croire ».
04:00Mon fils, il pensait se divertir sur les réseaux sociaux.
04:03L'État n'a rien fait.
04:04Ça fait 10 ans, je ne sais plus exactement, mais qu'on a les réseaux sociaux.
04:09L'État n'a pas protégé toute une génération.
04:12Je vous ai écrit pour vous rencontrer, parce que j'ai plein de choses à dire.
04:17Je viens du marketing, donc j'ai quitté le marketing pour ce que vous aviez expliqué, des dérives.
04:22Je ne pouvais pas être maman et travailler au marketing.
04:26Moi, j'ai besoin de vous rencontrer.
04:28Mon fils de 18 ans qui va voter dans 3 mois, il a besoin de comprendre que l'État l'entend.
04:36Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
04:37Qu'est-ce que vous allez imposer comme mesure immédiate vis-à-vis des parquets, vis-à-vis des plateformes,
04:44pour qu'enfin, elles accompagnent les familles endeuillées ?
04:47Et puis, pour que vous vous souveniez quand même de nous,
04:52je vous dépose une photo de Clément avec nos coordonnées.
04:56M. le Président, je vous laisse répondre et réagir, bien sûr, à ce témoignage très fort et très bouleversant.
05:22M. le Président, oui.
05:23Merci d'abord d'avoir eu le courage de faire ce témoignage parce que vous avez parlé pour malheureusement
05:31beaucoup de familles et de mamans qui ont vécu ce drame.
05:35Donc, merci à vous.
05:36On se parlera après, et je ne veux pas ici, dans le public et autres, parler d'une enquête particulière
05:44et d'une instruction telle que vous l'avez décrite.
05:48Ça semble, en tout cas, il semble qu'il y ait des éléments aberrants,
05:51et donc on va regarder avec vous l'ensemble des services de l'État qui sont impliqués
05:55pour qu'en effet, les choses puissent être clarifiées
05:57et que vous ayez évidemment la réponse à tout cela.
06:03Donc ça, vous avez mon engagement et on va se voir juste après.
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