00:00On va revenir avec vous Christophe Dansette. Bonjour Christophe. Bonjour Pauline.
00:05Sur un feuilleton qui vire au thriller. On croyait l'affaire plier, c'était le sujet du week-end dernier.
00:11Netflix allait racheter la Warner. Et puis voilà qu'un autre géant d'Hollywood, Paramount, a fait une offre supérieure à celle de Netflix et espère remporter la mise.
00:21On a l'impression de suivre une très très bonne série hollywoodienne. Et d'ailleurs c'est comme ça que je vais vous la raconter.
00:26On est à la fin de l'épisode 3 de cette saga avec cette contre-offre que vous mentionniez, monumentale de Paramount.
00:33Mais avant de vous la détailler, cette offre, je veux revenir au début.
00:36Tout commence au mois d'octobre dernier, c'est-à-dire il y a environ deux mois.
00:39Le mythique Warner, ce grand nom d'Hollywood qui vient de fêter ses 100 ans il y a deux ans, annonce une restructuration, voire une vente de ses actifs.
00:48Très vite, la formation suscite des appétits. Plusieurs groupes font part de leur intérêt, dont deux poids lourds, Netflix et Paramount.
00:56Skydance. Deux acteurs qui rêvent d'ajouter le catalogue de Warner à leur empire.
01:04Parce que Warner Discovery, ce sont d'abord des télévisions, HBO, CNN, Eurosport.
01:09Ce sont des services de streaming, HBO Max, Discovery+.
01:13Et puis ce sont aussi surtout des studios Warner Bros, New Line Cinema, DC Studios avec un catalogue qui fait rêver.
01:21On les connaît tous, ces personnages. Harry Potter, Matrix, Games of Thrones, Friends, mais aussi Batman et tant d'autres.
01:29Je n'ai pas le temps de les citer ici.
01:31Et dans un premier temps, donc, c'est Netflix qui a remporté la mise.
01:33Voilà, c'est la fin de l'épisode 1. Vendredi dernier, le groupe fondé par Reed Hastings annonce avoir racheté une partie du groupe Warner, les studios et les services de streaming, pas la télévision donc, pour 72 milliards de dollars.
01:4883 même si on y ajoute la dette.
01:50L'annonce, eh bien, elle fait l'effet d'une bombe à Hollywood.
01:53Le nouveau groupe pourrait devenir un géant à 450 millions d'abonnés, c'est-à-dire deux fois plus que le principal concurrent Disney.
02:01Netflix est tellement sûre de son coup qu'il envoie même un mail à tous les abonnés, à tous ses abonnés, durant le week-end, pour annoncer ce mariage.
02:09Peut-être là vous vous reçuez, Pauline.
02:11Dans ce mail, il précise quand même que pour l'instant, rien ne change, surtout pas les tarifs et qu'il reste quelques étapes à finaliser.
02:18Sauf que l'histoire ne se passe pas tout à fait comme l'avait imaginé Ted Sarantos, l'actuel patron de Netflix.
02:25Pendant le week-end, eh bien, ce sont d'abord les syndicats, les puissants syndicats d'Hollywood qui montent au créneau, encore traumatisés par les grèves de l'an dernier.
02:32Ils y voient un risque colossal d'abord pour l'emploi, pour la diversité des créations et puis aussi, surtout, pour l'avenir des salles de cinéma.
02:40Ensuite, viennent les questions de concurrence, malgré des garanties apportées par Netflix, des voix s'élèvent pour mettre en doute cette opération.
02:47Elle risquerait de provoquer le veto des gendarmes de la concurrence, que ce soit à Washington, mais aussi ici à Bruxelles, disent-ils.
02:55Parmi ces voix, eh bien, un certain Donald Trump qui déclare que cette opération pourrait être, je cite, un problème.
03:01Il faut dire que Donald Trump est aussi très proche de la famille Ellison, surtout du père Larry Ellison, qui est le patron d'Orax, c'est le deuxième homme le plus riche du monde.
03:10Et son fils, Larry Ellison, c'est David Ellison, qui est, lui, à la tête de Paramount, souvenez-vous, qui est aussi intéressé par ce rachat.
03:20Et donc, très, très mécontent du deal avec Netflix.
03:24Suspense, donc. Et ça nous ramène à l'épisode 3.
03:27Cet épisode 3 qui commence lundi matin, hier matin.
03:30Un rebondissement digne, effectivement, d'un blockbuster.
03:33Paramount Skydance lance une offre style à, tenez-vous bien, 108,4 milliards de dollars.
03:39C'est 36 milliards de dollars de plus que Netflix.
03:42Et en cash, contrairement à Netflix, qui proposait un paiement partiel en action.
03:47Et Paramount ne veut pas seulement les studios et le streaming.
03:50Il veut Warner Bros Discovery dans son ensemble, y compris la télévision, y compris notamment CNN.
03:57Et donc, pour financer l'opération Paramount, qu'on ne puisait dans les ressources familiales de la famille Erissol.
04:03Encore une fois, c'est le deuxième homme le plus riche du monde, Larry.
04:06Donc, il a les moyens.
04:07Mais via un montage qui impliquerait, vous savez qui ?
04:09Non.
04:10Eh bien, un certain Jared Kushner.
04:12Jared Kushner, c'est le gendre de Donald Trump.
04:15Ou plutôt Affini Partners, qui est le fonds d'investissement de Jared Kushner.
04:19qui le ferait avec des investisseurs saoudiens, Qatari, Emirati, avec lesquels Kushner entretient des liens étroits.
04:27Un scénariste à Hollywood n'aurait peut-être pas fait mieux, je pense, comme texte, comme scénario.
04:32Entre parenthèses, d'ailleurs, l'entourage de Trump prendrait ainsi le contrôle de la chaîne CNN qui lui était, pendant la campagne, si hostile.
04:41Et maintenant, dans l'éventualité d'un épisode 4 ou 5 ou 6, Christophe, qui a l'avantage ?
04:46Alors, effectivement, on en est à la fin de l'épisode 3.
04:48On est en plein suspense.
04:50Ce sont les actionnaires de Warner Discovery qui vont devoir trancher.
04:54Paramount affirme que leur offre, elle est plus élevée, donc plus intéressante pour les actionnaires.
04:59Elle est plus simple aussi que l'offre Netflix conduirait à terme à des hausses de prix pour les abonnés, ce que Netflix dément fermement.
05:05De son côté, eh bien, Netflix met en avant sa puissance de frappe mondiale, sa capacité à valoriser immédiatement les contenus de Warner.
05:13Les régulateurs, eux, pour l'instant, n'ont rien dit.
05:15Ils pourraient bloquer une opération comme l'autre.
05:19Pendant ce temps, eh bien, le monde du cinéma, les abonnés retiennent leur souffle.
05:23On a tous les éléments pour cet épisode 4 qui n'est pas encore écrit, que je vous raconterai peut-être dans une prochaine chronique.
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