00:04Toujours en compagnie de la députée LFI de Seine-Maritime, Alma Dufour, je suis avec Joseph Massescaron et Victor Hérault qui voulait également rebondir.
00:12Oui, je voulais revenir sur cette phrase d'Antoine Léaumont que vous aviez citée, Pierre, « La police tue, c'est factuel ».
00:16Alma Dufour, vous souscriviez à cette phrase il y a quelques secondes.
00:20Je voulais savoir si quelqu'un en face de vous venait et disait « L'immigration tue, c'est factuel ». Qu'est-ce que vous lui répondriez ?
00:26Je répondrais qu'à la différence, en fait, que la question, elle est la question systémique.
00:31C'est pour ça que j'ai tenu à parler de la justice et de la question de quelles sanctions ou pas quand il y a des violations de l'État de droit par les forces de l'ordre.
00:39Quand une personne migrante tue quelqu'un jusqu'à preuve du contraire, elle est poursuivie, elle est jugée, elle est souvent emprisonnée.
00:47Et donc, ce serait faux de dire qu'il y a comme une protection et un encouragement à l'impunité des personnes étrangères en France
00:54quand elles commettent des crimes ou des délits.
00:56Mais le côté généralisation ne vous gêne pas dans ces deux phrases ?
00:59Mais en fait, la question, évidemment que c'est une généralisation, la police, tu sais ce que j'ai dit, j'ai dit « elle tue trop ».
01:04Parce que, statistiquement, évidemment que le nombre d'homicides en France, je crois, si vous me corrigez, mais je crois que c'est à peu près 800 par an,
01:11on estime à 54 le nombre de personnes tuées par la police.
01:14Donc, vous faites le ratio, c'est pas, évidemment, c'est pas la police qui tue le plus en France.
01:18C'est pas ça que je veux dire.
01:20Mais par contre, je pense qu'on l'a dit comme ça, parce qu'il faut se prendre en compte la dimension systémique
01:25et le caractère d'impunité qui règne, en fait, depuis des décennies.
01:28C'est pas nouveau, en fait.
01:30Pourquoi il y a des mouvements de colère, des manifestations comme ça ?
01:33C'est parce que les victimes et les familles de victimes n'ont souvent pas confiance en la justice
01:37pour aller condamner de la même manière un policier coupable de meurtre ou coupable de mutilation avec un LBD
01:42que si c'est injustifiable de droit commun.
01:44Et c'est là où on pointe la dérive, en fait.
01:48Vous avez raison, statistiquement, c'est pas ça.
01:51Mais la question, c'est pourquoi on a un système judiciaire à double vitesse
01:54qui ne semble pas prendre la mesure, en fait, des dérives qu'il y a aujourd'hui en France
01:59avec une partie, une partie seulement des forces de l'ordre, mais qui est règle.
02:02Mais vous conviendrez que quand M. Delogu s'adresse à Marseille
02:05dans le cadre d'une campagne électorale dans la deuxième ville de France
02:08et qu'il appelle à sa traorée alors qu'il y a eu un jugement dans cette affaire
02:12et qu'il redit que la police tue, c'est pas forcément une...
02:16Il a dit que la police avait tué Adama Traoré.
02:19Et moi, je vais vous le dire, c'est le cas classique et absolument flagrant de l'impunité judiciaire.
02:24C'est-à-dire ?
02:25Eh bien, c'est-à-dire que je vais vous le dire clairement, et ça me coûte parce que je suis élue de la nation
02:30et je ne devrais pas me remettre en question un jugement.
02:33Et pourtant, je le fais aujourd'hui.
02:35Oui, je le fais parce que j'ai suivi toute l'affaire.
02:37J'ai suivi toute l'affaire, les autopsies qui n'ont pas été faites à temps,
02:40le corps qui a failli être inhumé avant qu'il y ait une autopsie, etc.
02:43Je vous le dis, effectivement, la mort d'Ana Traoré n'était pas un accident.
02:48Et c'est très malheureux, la justice a tranché, donc maintenant c'est comme ça.
02:51Mais moi, je vous le dis, ça fait partie des procès absolument typiques
02:55de l'impunité de la police en France.
02:57Voilà, et je l'assumais.
02:58Vous le dites ce soir.
02:59Et si le ministre de l'Intérieur veut porter plainte contre moi,
03:02j'irais défendre mon opinion devant un juge.
03:06Je voudrais qu'on parle du budget.
03:07On est bien d'accord, le viol commis par Hassan Traoré sur la personne qui partageait la cellule avec lui.
03:14Ce n'est pas Adama Traoré, du coup ?
03:16Pardonnez-moi, je ne voudrais pas qu'on refasse l'impère Adama Traoré, parce qu'on en a pour...
03:20Parce que là, on parle de quelqu'un, et là, vous me parlez de quelqu'un d'autre.
03:23Qui est, certes, de la même famille, mais là, pour le coup, ça n'a rien à voir avec l'affaire.
03:27Je voudrais qu'on parle du budget et qu'on écoute Olivier Faure,
03:30qui appelle à vous voter le budget coûte que coûte.
03:34Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste.
03:37Aujourd'hui, c'est une copie qui est passable,
03:40et donc c'est la raison pour laquelle, demain, devant mon groupe,
03:43je plaiderais le fait que nous votions pour, parce que je vois bien ce qui se passe à droite,
03:48je vois bien qu'il y a toute une série de gens qui sont devenus des ingénieurs du chaos,
03:52Edouard Philippe en tête, et donc c'est la raison pour laquelle,
03:55je pense que nous, nous devons, en regard, prendre notre responsabilité,
03:59accepter l'idée que, pour la première fois,
04:01nous votions pour un projet de loi de financement de la Sécurité Sociale,
04:05parce qu'il est l'objet d'un compromis.
04:06« Il n'est pas notre projet, mais il n'est pas non plus celui de Sébastien Lecornu,
04:10il est celui que le Parlement a accouché à l'issue de débats qui ont duré déjà un mois et demi. »
04:16– Bon, c'est dur à prononcer, on sent qu'Olivier Faure n'a pas eu le meilleur repas de sa vie quand il dit ça.
04:24– Le bois est un peu grand.
04:25– Je sais qu'on est loin de la…
04:28Je sais qu'on est… L'image est assez intéressante.
04:31Je sais qu'on est assez loin des accords de la NUPES, Alma Dufour,
04:34mais qu'est-ce que ça vous inspire, cette déclaration ?
04:37– On lui souhaite bon appétit.
04:38– Non, pardon, pardon, non, mais bon…
04:42– Vous devez être heureuse, parce que pour une fois, vous n'êtes pas qualifié l'ingénieur du chaos.
04:47– Voilà, c'est vrai, merci beaucoup, merci de le dire.
04:50– Après, c'est pas Joseph, c'est Olivier Faure.
04:53– Heureusement qu'on ne prend pas nos médailles de bonne conduite auprès de M. Faure,
04:56mais bon, en fait, ça vient enteriner quelque chose qu'on voit venir depuis un an déjà,
04:59c'est-à-dire un changement d'alliance du PS qui retourne à ses premiers amours,
05:07c'est-à-dire le macronisme, enfin, qu'il a quand même engendré.
05:09Je rappelle quand même que c'est François Hollande qui a créé, entre guillemets,
05:13Emmanuel Macron en tant que figure politique, qui nous a donné…
05:17– En tout cas, c'est lui qui l'a mis sur le devant de la scène,
05:18sachant qu'Emmanuel Macron était socialiste au départ.
05:21– Et c'est ça, et qu'un tiers des députés socialistes,
05:24enfin, un tiers des députés macronistes, pardon,
05:26au moment de l'élection d'Emmanuel Macron et de la nouvelle majorité,
05:29étaient des socialistes.
05:30Donc, il y a des liens très forts entre ces deux partis depuis longtemps.
05:34On s'est fait un peu avoir, je vais dire ça comme ça.
05:36On pensait que c'était un divorce en bonne et due forme,
05:39que la NUPES avait signé la fin d'un PS droitier, droitisant.
05:44Et en fait, on se rend compte que pour des calculs politiques,
05:46finalement, au final, le programme ne compte pas tant que ça.
05:50Ce qui compte, c'est de garder les sièges et de continuer comme avant.
05:53– Donc, si le Front Républicain était à refaire, est-ce que vous le referiez ?
05:57– Contre le Rassemblement National ?
05:58– Oui.
05:59– Bah, écoutez, oui.
06:00– En dépit de tout ce que vous venez de dire sur le Parti Socialiste ?
06:02– Évidemment, enfin, nous, on est responsable.
06:03– Enfin, évidemment, en même temps, il y a certaines dispositions dans les deux budgets,
06:07parce qu'il y a deux budgets, où vous étiez d'accord avec le Rassemblement National.
06:11– Mais alors, le problème, c'est que le Rassemblement National copie notre programme économique et social.
06:16– Qui copie qui ? Qui vote l'émotion avec qui ? Qui ceci ? Que cela ?
06:18– Non, non, vraiment, je peux vous dire qu'il nous copie, nous, parce que franchement,
06:21je suis à l'origine de parler des propositions sur l'industrie,
06:23et vraiment, je vois ma patte à chaque fois qu'ils prennent la parole.
06:26– Alma Dufour, est-ce qu'il y a, j'allais dire, la politique partisane d'un côté,
06:31et les mesures de bon sens, que vous diriez de bon sens,
06:35et que le RN dirait de bon sens aussi, que vous votez en commun, tout simplement ?
06:38– Même si, peut-être que moi, ou d'autres, ne croira pas qu'elle soit dans le sens.
06:43– Ça, c'est une chose, mais la question, c'est qu'on ne croit pas au changement du Rassemblement National.
06:49On pense que ça reste un parti extrêmement dangereux pour nos institutions.
06:54– Tout comme le RN pense que vous êtes extrêmement dangereux pour les institutions.
06:56– Oui, enfin, la commission d'enquête, là, sur les liens supposés entre les partis politiques,
07:00mais soi-disant la LFI, en fait, et les terroristes,
07:03a surtout permis à Jean-Luc Mélenchon de rappeler que le seul parti qui a dans ses membres
07:07trois personnes qui ont un lien direct avec le terrorisme,
07:09c'est le Rassemblement National.
07:11L'affaire de l'hyper-cachère, c'était Claude Hermand,
07:14un membre du Rassemblement National qui avait fourni les armes à M. Coulibaly.
07:19Ensuite, il y a quand même un élu, un candidat aux élections départementales, RN,
07:23qui a fait un attentat.
07:24– Ce sont les déclarations de Jean-Luc Mélenchon ?
07:25– Un attentat, mais c'est prouvé par la presse.
07:27Ça, je vous inventerai, c'est des articles de presse qui sont sortis.
07:30Un attentat contre une mosquée, RN,
07:32un RN aussi qui avait aidé la Farge à négocier avec Daesh,
07:35pendant cette négociation à l'époque en Syrie.
07:40Donc, excusez-moi, mais en fait, on n'est pas très rassurés.
07:43Là, ils investissent un ancien indépendantiste corse
07:46qui a aussi fait un attentat.
07:47Il y avait une candidate au RN qui avait aussi fait un attentat
07:50à la voiture Bélier contre une mérite.
07:52– Mais qui n'est plus candidate aujourd'hui.
07:53– Non, mais d'accord, mais enfin, je veux dire,
07:54vous imaginez si on avait le dixième...
07:55– Vous voulez qu'on parle de Raphaël Arnaud dans ce cas-là ?
07:57– Il a fait un attentat, Raphaël Arnaud ?
07:59– Non, il n'a pas fait d'attentat, mais il est fiché S.
08:01– Mais ça n'a rien à voir, monsieur.
08:02Vous savez très bien qu'en France, il y a des tonnes et des tonnes de militants
08:05qui sont fichés S.
08:06– Il a été condamné définitivement, monsieur Arnaud ?
08:08– Pourquoi ?
08:08– Donc, il lance une réunion sur un jeune de 16 ans, il me semble, à 5.
08:13– Écoutez, je ne pense pas qu'il ait participé lui-même à ça.
08:16– Revenons au budget.
08:17– C'est qu'être fiché S et avoir fait un attentat,
08:20ce n'est pas la même chose.
08:21– Oui, ça c'est vrai.
08:21– Voilà, donc du coup, là, on vous parle de faits.
08:24– On est quand même dans une espèce de gradation.
08:26– Désolée de tuer des gens ou essayer d'en tuer
08:30et être fichés parce qu'on a des activités militantes,
08:32non, ce n'est pas la même chose.
08:32– Précisons quand même Alma Dufour pour être parfaitement honnête intellectuellement
08:35que la commission d'enquête parlementaire
08:37visait les liens entre les partis politiques et l'islamisme,
08:39non pas seulement le terrorisme.
08:41– Et Daesh, c'est quoi ?
08:43– Et Daesh, c'est quoi ?
08:43– Non mais ça, je suis bien d'accord avec vous.
08:45– Et Amédicoulibaly, c'est quoi ?
08:45– Non mais ce que je veux dire, c'est que vous êtes allé directement sur le terrorisme,
08:47il y a tout un pan avant le terrorisme qui est concerné par la commission.
08:50– Je pourrais aussi vous parler de monsieur Sarkozy,
08:51parce que c'est marrant que monsieur Wauquiez n'est pas invité à comparer
08:53parce que l'affaire, elle part quand même d'un attentat terroriste.
08:56– Si vous voulez qu'on sorte tous les dossiers Alma Dufour,
08:56on peut aussi sortir le livre qui est sorti sur les liens entre LFI et l'islamisme.
09:01– Mais ce livre, il est creux, il est absolument vide
09:03et merci d'avoir...
09:04En fait, on remercie monsieur Wauquiez d'avoir fait cette commission d'enquête
09:07parce qu'enfin, on a eu les services de renseignement français
09:09qui ont été invités à s'exprimer
09:11et qui ont dit qu'il n'y avait aucun lien matériel, manifeste et conséquent
09:15entre l'islamisme et nous.
09:18Et encore une fois, si on veut pointer...
09:19– Non, non, ce n'est pas rapide du tout, c'est les services de renseignement,
09:22vous irez leur demander et puis je vais finir là-dessus.
09:23– C'est qui le financeur des frères musulmans
09:26puisque c'est un peu l'obsession de la commission d'enquête
09:29à travers le monde, c'est le Qatar ?
09:30Bon, qui a soutenu le Qatar pour la Coupe du Monde ?
09:34Qui a envoyé les forces de l'ordre maintenir l'ordre au Qatar ?
09:37Qui a négocié pour le Qatar paye le moins d'impôts possible
09:40dans le cadre du PSG ?
09:41C'est monsieur Darmanin.
09:42Donc à un moment donné, il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles,
09:45c'était une commission d'enquête à l'image de son instigateur,
09:48c'était un fiasco politique qui nous a coûté de l'argent public.
09:51– Il y a beaucoup de sujets et on y reviendra en détail dans une autre émission
09:54parce que là, on en a pour plusieurs heures.
09:55Merci beaucoup Alma Dufour d'avoir été l'invité d'Europe 1 soir
09:58et dans un instant, les débats reprennent, 19h43 sur Europe 1.
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