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00:00Gilles Yabi, bonjour.
00:01Bonjour.
00:02Je salue le sens du devoir de notre armée et de ses responsables qui sont restés républicains et loyaux, a dit Patrice Talon hier soir.
00:10Est-ce que de fait les mutins sont tombés sur un état-major qui est resté loyal au président de la République ?
00:16Oui, à l'évidence, c'est un groupe de mutins qui ne semble pas avoir reçu de soutien d'une partie significative des forces armées béninoises
00:29et à partir du moment-là, on ne peut que saluer le fait qu'effectivement les forces armées soient restées loyales
00:36et contribuient à faire échouer cette tentative qui reste assez mystérieuse.
00:42D'où ces images hier soir à la télévision béninoise, le chef de l'État aux côtés du chef de la garde républicaine
00:49pour bien montrer que cette unité stratégique était restée à ses côtés.
00:53Oui, tout à fait. Je pense qu'il s'agissait pour le président Patrice Talon déjà de montrer qu'il était sain et sauf,
01:01de montrer qu'il était aux commandes et de montrer effectivement le soutien de la hiérarchie militaire béninoise dans cette épreuve à nouveau,
01:09qui est sans doute sans précédent.
01:11Est-ce que le rejet de la candidature du principal parti d'opposition à la présidentielle d'avril prochain
01:17est une source de mécontentement dans la population dont les mutins ont peut-être essayé de profiter ?
01:23Alors, que ces problèmes de gouvernance politique existent, je crois que factuellement, on peut tout à fait répondre positivement.
01:30Mais le fait qu'il y ait bien sûr ces reproches qui puissent être faits,
01:33cela ne veut pas dire évidemment qu'il y a un nombre significatif de béninois
01:38qui seraient prêts à adhérer à une aventure militaire.
01:42C'est un pays, le Bénin, qui a connu, un peu comme le Nigeria d'ailleurs voisin,
01:47des années d'instabilité avec des régimes militaires et ce souvenir reste tout à fait présent.
01:53Je crois que ce que la plupart des béninois souhaitent, c'est la stabilité politique,
01:57mais aussi l'état de droit et peut-être le retour effectivement à une gouvernance
02:02qui soit beaucoup plus basée sur des règles qui soient définies collectivement.
02:06Alors, c'est hier en fin d'après-midi que des frappes à l'arme lourde
02:10ont visé le camp de la périphérie de Cotonou où s'étaient retranchés les mutins.
02:15Et quelques heures plus tard, l'armée de l'air du Nigeria a déclaré à l'agence France Presse
02:20qu'elle était intervenue dans ces combats.
02:22Est-ce à dire que le président Talon a bénéficié du soutien de son voisin, le président Inoubou ?
02:27Oui, sans doute, parce qu'on a vu aussi très rapidement un premier communiqué de la CEDEAO
02:32qui, au fond, active la force en attente.
02:35Et donc, cela pourrait être une manière de donner une légitimité et une légalité
02:41à l'action de l'armée nigériane en soutien aux forces armées béninoises.
02:45Et on a appris, en effet, hier soir, que le président en exercice de la CEDEAO
02:51ordonnait le déploiement immédiat d'éléments de la force en attente de la CEDEAO au Bénin.
02:56N'est-ce pas le signe, depuis hier soir, que la CEDEAO n'est pas morte ?
03:00Oui, bien sûr qu'elle n'est pas morte.
03:02De toute façon, elle ne l'était pas avant les événements au Bénin.
03:06Elle ne l'est toujours pas.
03:07Bien sûr, elle est affaiblie, c'est une réalité.
03:10Mais j'ai souvent coutume à dire que ce n'est pas la CEDEAO, en réalité, aujourd'hui, qui est en crise.
03:15C'est l'Afrique de l'Ouest qui est en crise.
03:17Il n'y a pas d'organisation régionale qui existe en dehors des États membres,
03:21y compris des États membres les plus importants,
03:23qui auraient dû être les forces motrices de l'organisation
03:26et qui ont cessé de l'être au cours des dernières années
03:29parce que ces forces motrices étaient elles-mêmes confrontées à des problèmes internes.
03:33Est-ce que cette annonce d'hier soir,
03:36cette force en attente qui est déployée au Bénin par le Nigeria, le Ghana, la Côte d'Ivoire et la Sierra Leone,
03:42ce n'est pas un fait nouveau qui montre que ces quatre pays s'unissent
03:46pour essayer de mettre un terme à la grave crise que traverse l'Afrique de l'Ouest ?
03:50En tout cas, c'est un signe qui est important.
03:54Après, je pense qu'il y a une question de capacité, de disponibilité.
03:58Ce n'est pas parce que ce sont ces quatre pays, dans le cas de cette crise au Bénin,
04:02qui se mobilisent et sont mobilisés par la CDAO.
04:06Ça ne veut pas dire nécessairement que ce sont ces quatre pays
04:09qui veulent restaurer une forme de crédibilité au niveau de l'action régionale.
04:14Et je crois que beaucoup aujourd'hui se rendent compte
04:17de l'importance de préserver le cadre de cette intégration.
04:22Et je pense que ce qui est important, c'est que les populations elles-mêmes aujourd'hui,
04:25ouest-africaines, sur un compte, elles doivent participer à l'effort de restauration
04:30de la crédibilité de la CDAO.
04:32Gilles Yaby, je vous remercie.
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