Reda Belhaj : «Oui, il y a une guerre, mais on ne met pas assez de moyens pour la gagner. Et la justice ne nous aide pas non plus. Plus vous avez d'argent en jeu, plus il y aura de morts.»
00:00La police aujourd'hui, elle gère tout en fait. Donc à un moment, il va falloir choisir, prendre des priorités et dire voilà, si vraiment on veut lutter contre le trafic de stup,
00:08il faut renforcer les services d'investigation, il faut renforcer les effectifs de voie publique. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
00:14Il y a des collègues en brigade anticriminalité, ils roulent avec des voitures, je ne vais pas donner de marque, mais type 208, des voitures qui ne sont pas du tout adaptées par rapport.
00:22Alors qu'en face, il y a des gars qui roulent avec des Allemands de RS4, je veux dire à un moment, moi je veux bien qu'il y ait des paroles, mais aussi dans les actes, il faut qu'il y ait une volonté beaucoup plus visible.
00:33Vous avez la brigade criminelle de Rennes qui a je ne sais pas combien de dossiers. Vous avez eu cette affaire en 2024, on en avait parlé sur votre plateau qui était hyper choquante.
00:44Au final, les collègues arrivent à interpeller les outers. Il y avait une descente, un assaut d'une heure. On parlait d'assaut puisqu'on nous parle de guerre.
00:52Mais c'est un peu, oui, il y a une guerre. Mais le problème, c'est qu'on ne met pas autant de moyens, à mon sens, pour la gagner cette guerre.
00:59Mais je vous dis, en 2024, il y a eu des interpellations. Il s'avérait que c'était des individus de Paris qui voulaient venir s'installer sur Rennes.
01:06Ce n'est pas à côté et ce n'est pas anodin. C'est qu'aujourd'hui, on leur a laissé, je pense, à mon sens, de par nos missions.
01:12Ce n'est pas une volonté des policiers, mais ce n'est pas une volonté de la hiérarchie. Mais la hiérarchie ne veut pas qu'on aille beaucoup plus loin et qu'on soit beaucoup plus ferme.
01:18Et la justice ne nous aide pas non plus. Mais en tout cas, on s'aperçoit que, que ce soit les Marseillais ou les Parisiens, ils viennent s'installer en province.
01:24Il y a donc une guerre de territoire.
01:26Exactement. C'est ça. C'est 10 000 euros par jour, les points stupes minimum.
01:31C'est 10 000 euros par jour en chiffre d'affaires.
01:33C'est énorme. Donc, les enjeux sont énormes. Et comme ça a été dit dans ce reportage, aujourd'hui, on parle de cocaïne.
01:38On ne parle plus de cannabis. Les enjeux, ce n'est pas les mêmes.
01:41Mais voilà, plus vous avez d'argent en jeu et plus vous en avez de moins.
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