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00:00L'Europe 1 soir, week-end. 19h, 21h, Stéphanie Demureux.
00:04Alors, on retrouvera Maëlle Laurent à 21h pour un point sur l'actualité.
00:08On est toujours en compagnie de Charlotte Dornelas et Michel Fayad.
00:12On reçoit maintenant une figure qui a marqué l'église de France pendant 25 ans.
00:17Monseigneur Dominique Cré a dirigé le diocèse de Fréjus-Toulon,
00:20avec, je dirais, une énergie qui a suscité parfois admiration,
00:24mais parfois aussi controverse.
00:26Sa démission demandée par Rome a fait couler beaucoup d'encre
00:29et laisse de nombreuses questions en suspens.
00:32Il publie, justement, un livre pour répondre à ses détracteurs.
00:36Bonsoir, Monseigneur Dominique Cré.
00:38Bonsoir.
00:39Vous êtes donc, je le rappelle, évêque émérite du diocèse de Fréjus-Toulon,
00:44auteur de « Mes choix, mes combats », ce que je crois aux éditions Artege.
00:49Alors, dans ce livre, vous revenez sur votre parcours, sur vos combats
00:53et puis sur votre démission, je le disais, en février dernier.
00:57Vous décrivez une épreuve qui a été, je cite, crucifiante.
01:03Qu'est-ce que vous souhaitez clarifier dans ce livre ?
01:06Eh bien, ce livre est une relecture de tout ce qui s'est passé,
01:10des événements, des raisons pour lesquelles on m'a demandé de démissionner.
01:15Et j'ai accepté de le faire parce que, dans l'Église, il doit y avoir une relation profonde de confiance et d'obéissance
01:24avec le supérieur qui, pour moi, est le pape, donc Lyon XIV.
01:31Et donc, j'ai voulu faire ce travail de synthèse de tout ce que j'ai traversé, vécu,
01:37mais aussi pour me permettre, à travers cette relecture,
01:42de m'aider aussi à me repositionner dans cette nouvelle mission,
01:47dans cette nouvelle aventure qui m'attend.
01:48Je n'ai plus la responsabilité territoriale d'un diocèse,
01:52mais du coup, je dirais, ma démission me laisse place,
01:57mettre différentes aventures missionnaires,
02:03me laissent la possibilité de déployer un certain nombre de cercles,
02:10d'accompagnements, d'enseignements qui me sont maintenant proposés.
02:19Et donc, c'est une nouvelle étape de ma vie.
02:22Alors, pour les auditeurs qui n'auraient pas suivi cette affaire,
02:26cette ponimie qu'on vous a reproché, des ordinations jugées imprudentes,
02:30un accueil trop large, peut-être, de communautés nouvelles.
02:33Qu'est-ce que vous répondez à ces critiques qui venaient, je le répète,
02:36directement de Rome ?
02:39Moi, j'ai toujours répondu qu'effectivement, assurer une gouvernance,
02:42pour moi, ce n'est pas simplement, je dirais,
02:45accompagner la lente disparition du christianisme
02:50et être dans une logique, j'allais dire, de maintenance du système,
02:55j'allais dire un soin palliatif.
02:57C'est de pouvoir faire en sorte qu'aujourd'hui,
03:03on puisse, en même temps qu'on constate une désaffiliation
03:07par rapport à l'Église, une sécularisation de notre société,
03:13en même temps une force d'attente spirituelle.
03:15Il y a des initiatives qui sont prises, ça et là,
03:17d'être attentifs à régénérer, je dirais, le tissu ecclésial
03:21par tous ces projets et de les accompagner, de les accueillir,
03:26de les accompagner, alors des fois, il y a pu y avoir des erreurs,
03:29mais je dirais souvent que quand la voiture est au garage,
03:32il n'y aura jamais d'accident.
03:34Quelles ont été ces erreurs ?
03:36Parce qu'on vous a aussi souvent classé comme un des évêques
03:39les plus conservateurs de France,
03:41c'est ce que j'ai pu dire ici ou là, en tout cas, vos détracteurs.
03:44Vous avez eu des rencontres avec des responsables politiques
03:48classés à droite.
03:51Avec le recul, est-ce que vous considérez que ça a été une erreur ?
03:56En tout cas, c'est ce qu'on vous a reproché comme étant une erreur ?
04:00Oui, j'ai effectivement accueilli des personnes
04:04de dispensibilité spirituelle, liturgique très différente,
04:07en particulier du monde traditionnaliste,
04:10mais ça fait partie d'une réalité aussi de l'Église.
04:12Pour moi, les critères pour accueillir un groupe,
04:14c'est d'une part qu'il s'inscrit dans la pensée de l'Église,
04:18dans la fidélité à la doctrine de l'Église,
04:20et en même temps qu'il porte un élan missionnaire.
04:24Et donc, j'ai accueilli de ce fait
04:26un certain nombre de sensibilités très diverses,
04:28en veillant à ce qu'il y ait quand même une unité profonde
04:31entre toutes ces sensibilités,
04:33notamment Rotevêque,
04:35et aussi, comme je suis sur un terrain
04:38qui était dans le Var,
04:40où il y a un nombre important de personnalités
04:42qui sont liées au RN,
04:44par exemple, 7 députés sur 8,
04:47c'était aussi de bon pouvoir,
04:48avec toutes ces personnalités,
04:49de pouvoir entrer en contact avec elle.
04:51Ce n'est pas du tout une affiliation
04:53à un parti politique particulier.
04:55Charlotte Nornelas.
04:56Oui, justement, Monseigneur,
04:58bonsoir,
04:59vous évoquiez justement cette question des tradis,
05:03alors peut-être que les auditeurs qui nous écoutent
05:05n'ont pas forcément tous les codes,
05:07on va dire,
05:07mais dans l'Église aujourd'hui,
05:08il y a une partie des fidèles
05:10qui assistent à la messe
05:11qu'on appelle l'ancienne messe,
05:12qui est dite en latin,
05:14pour faire très très simple,
05:15et vous avez accueilli ces personnes-là
05:18dans votre diocèse,
05:19on a vu qu'avec le pape François,
05:21ça avait été très compliqué,
05:22le pape Léon XIV,
05:23là,
05:23rouvre la porte
05:24à cette sensibilité-là,
05:26au sein de l'Église.
05:27Vous,
05:28qu'est-ce que vous avez constaté,
05:29justement,
05:29sur la vitalité
05:30de cette partie-là de l'Église ?
05:32Parce que vu de l'extérieur,
05:33c'est parfois un peu étonnant
05:35de voir les catholiques
05:36se mettre des bâtons dans les roues,
05:38alors que ce n'est pas comme si
05:39on était les plus nombreux du monde
05:40aujourd'hui en France.
05:41Merci pour cet éclairage précieux
05:43et pédagogique,
05:44Charlotte Dornelas.
05:45Monseigneur Rey,
05:45pour la réponse.
05:47Tout à fait.
05:47Je crois d'abord que le monde,
05:48quand on dit monde traditionnaliste,
05:50c'est une nébuleuse.
05:52Il y a des personnes
05:53qui ont refusé le Concile Vatican II,
05:55qui s'inscrivent vraiment en rupture
05:57avec le pape,
06:00et puis il y en a d'autres
06:01qui sont des sensibilités
06:03qui veulent vraiment rester
06:04dans la vie de l'Église,
06:06mais en développant
06:07la tradition,
06:10notamment liturgique,
06:12et donc faire droit
06:14à cette aspiration.
06:15On voit aujourd'hui,
06:16par exemple,
06:16que non nombreux jeunes
06:17sont attirés
06:19par ce monde traditionnaliste.
06:21Il y a une quête
06:22de sacralité,
06:23de ritualité,
06:25d'enracinement
06:25dans des repères
06:27qui ont traversé des siècles.
06:29Et je crois,
06:29il faut être attentif,
06:30il faut aussi à cela
06:31pour pouvoir faire en sorte
06:32que ces requêtes
06:33soient prises en compte
06:34dans nos propositions pastorales.
06:37Et donc,
06:39c'est tout un rôle
06:39de discernement.
06:40Mais on ne peut pas faire,
06:42pas penser l'Église,
06:44son présent et son avenir
06:46sans prendre en compte
06:47ses aspirations.
06:48Monseigneur Rey,
06:49on approche de Noël,
06:52deux petites questions
06:53d'actualité.
06:54On commente ici même
06:55souvent sur Europe 1,
06:57certains,
06:58peut-être,
06:59manque de courage,
06:59je dirais.
07:01Il y a même
07:01des diocèses,
07:03des églises
07:04qui n'osent plus
07:05mettre des crèches.
07:07On a vu
07:07qu'il y avait
07:07dans certains villages
07:09un renoncement
07:10à ces crèches
07:11de Noël.
07:12Qu'est-ce que ça vous inspire,
07:13vous,
07:13Monseigneur Rey ?
07:15Moi, je crois au contraire
07:16qu'on a besoin
07:17de signes religieux.
07:21Ces signes,
07:22ces traditions
07:22expriment une continuité
07:25historique
07:26et un enracinement
07:27du christianisme
07:28qui, à travers
07:30toutes ces traditions,
07:32s'est exprimée
07:33et continue encore
07:34de toucher les cœurs.
07:35je pense
07:37qu'au contraire,
07:39il s'agit
07:39d'assumer
07:41à travers
07:43le temps
07:43ces signes,
07:47ces expressions
07:47de la foi
07:49ou de religiosité
07:50qui sont toujours à...
07:52Bien sûr,
07:53ce n'est pas la religiosité
07:54pour la religiosité,
07:55ce n'est pas
07:56une expression
07:57simplement formelle,
07:58mais c'est un point
07:59de départ
07:59qui doit être
08:00toujours essentiel
08:01et d'angéliser.
08:02Quand vous voyez,
08:02pardonnez-moi
08:03de vous couper,
08:03quand vous voyez
08:04en Belgique
08:04cette crèche
08:06avec ces personnages
08:09bibliques
08:09qui apparaissent
08:10sans visage,
08:12qu'est-ce que vous dites ?
08:15Il y a un dévoiement
08:18parfois,
08:19on l'a bien vu
08:20dans certaines
08:21Jeux Olympiques
08:22ou dans certaines
08:23expressions,
08:24du religieux,
08:25on utilise le religieux
08:26pour lui enlever
08:28sa signification
08:29profonde
08:30et on s'en sert
08:32pour s'en moquer,
08:34même parfois.
08:35Donc,
08:35il y a quelque chose
08:36qui est profondément
08:38blasphématoire
08:39et qui touche
08:40notre identité chrétienne.
08:44Ces signes,
08:45ils sont porteurs
08:45de sens
08:46et on doit les protéger
08:49et ils marquent
08:51notre histoire,
08:51notre culture
08:52et je crois
08:54qu'aujourd'hui,
08:55c'est un véritable défi
08:56avec la baisse
08:58du nombre
08:58de prêtres,
09:00et une non-connaissance
09:03à cause
09:04de la non-transmission
09:05de ces repères
09:06religieux
09:07et culturels.
09:08Michel Fayad,
09:08une dernière petite question
09:10rapide,
09:10puisqu'il nous reste
09:11quelques secondes.
09:14Bonsoir Monseigneur,
09:15est-ce que vous trouvez
09:15que les églises
09:17se remplissent à nouveau ?
09:18Parce que c'est le sentiment
09:19en tout cas
09:19que moi j'ai
09:20quand je vais
09:21dans les églises
09:21ici et là,
09:23un peu partout
09:23dans Paris.
09:24Moi je crois
09:26qu'à la fois
09:27il y a un phénomène
09:27de sécularisation,
09:28de séniorisation
09:29de nos communautés,
09:32mais il y a
09:32un formidable mouvement,
09:33on le voit aujourd'hui
09:34avec la hausse conséquente
09:36du nombre
09:37de cathiques humaines,
09:38de jeunes qui sont
09:39touchés par la foi,
09:41parce qu'il y a
09:42une quête de Dieu,
09:43la question de Dieu
09:44est inhérente
09:44à la condition humaine,
09:46l'homme ne peut pas
09:46ne pas se poser
09:47la question de Dieu
09:48parce qu'à travers
09:48cette question,
09:49c'est la question du sens,
09:51des repères d'humanité,
09:52de vraie fraternité,
09:54d'intériorité
09:55qui sont en jeu
09:56et ces questions-là
09:59travaillent
10:00beaucoup de jeunes
10:03aujourd'hui,
10:03une société
10:04et donc
10:06l'église-là
10:07a vraiment
10:08une opportunité
10:09qu'il faut saisir,
10:10une opportunité missionnaire.
10:11Merci Monseigneur
10:12et merci,
10:14je rappelle
10:14que vous êtes
10:14évêque émérite
10:16du diocèse
10:16de Fréjus-Toulon,
10:17auteur de
10:18Mes choix,
10:18mes combats,
10:19ce que je crois
10:19aux éditions
10:20Arte.
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