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  • il y a 7 heures
Transcription
00:00Moi, je suis un facho du cinéma.
00:01Le plan séquence, il y a deux époques.
00:03Est-ce que tu ne serais pas un facho tout court ?
00:05Je pose la question.
00:05Ne m'envoie pas de DM.
00:06Je ne veux pas savoir.
00:07Je ne veux pas de DM, ne m'envoie pas.
00:08Mais je pose la question, juste comme ça.
00:11Si tu regardes un truc comme Adolescence,
00:13il y a une vraie équipe qui s'est vraiment cassé le cul
00:14à vraiment faire les trucs, à vraiment faire les choses.
00:16Le problème, c'est qu'à une époque,
00:17quand tu faisais un plan séquence de 3 minutes ou de 4 minutes,
00:19si tu regardes la soif du mal, le premier plan de la soif du mal,
00:21pas seulement le plan est incroyable.
00:22Alors, Adolescence, c'est exceptionnel ce qu'ils ont réussi à faire.
00:24Ils ont tourné, je crois, 5 fois par jour chaque épisode,
00:28pendant une semaine à chaque fois.
00:29Donc, il y avait 25 prises, grosso modo, de chaque plan séquence.
00:32Donc, c'est assez impressionnant.
00:34Mais oui, il y a un vrai travail technique derrière la soif du mal aussi,
00:36évidemment, l'une des plus grandes introductions de l'histoire.
00:38Mais quand ils ont tourné le plan,
00:40avec la caméra qui passe la voiture,
00:41il y a une bombe dans la voiture,
00:42elle passe dans la rue avec les Mexicains et tout,
00:43il y a plein de gens qui se passent,
00:44à la fin, la voiture explose hors champ.
00:44Et la machinerie qui est énorme,
00:46qui demande une centaine de personnes bloquer la rue, machin, bidule.
00:52Tu peux regarder et tu regardes.
00:53Tout a été démonté là où tu as tourné.
00:54Et si tout d'un coup, dans le champ,
00:55tu as un connard d'assistant avec sa perche,
00:57qu'est-ce que tu fais aujourd'hui ?
00:58Tu l'effaces.
00:58Tu l'effaces.
00:59Et donc, le sport n'est plus le même.
01:00À une époque, quand tu faisais tes plans séquences,
01:01ton cœur battait parce que tu risquais tout.
01:02Tu fais une journée pour un plan,
01:03si tu ne l'avais pas à la fin de la journée,
01:04ton producteur faisait, c'est foutu.
01:04C'est foutu, tu es obligé de découper.
01:06Aujourd'hui, ton plan séquence, tu peux faire n'importe quelle publicité.
01:07Pour des céréales, c'est des plans séquences,
01:09des trucs dans tous les sens, tout ça, c'est un autre sport.
01:11Mais cinématographiquement parlant,
01:12c'est toujours pour moi la performance ultime.
01:13Et si tu vois l'adolescence, quand tu vois l'intelligence
01:15de comment ils placent les gens
01:16et comment ils étendent le temps pour savoir
01:17est-ce que le spectateur va rester sur ce plan
01:18qui doit être transitionné de cet endroit-là
01:20et cet endroit-là et comment ils font
01:20pour passer de la personne à l'autre,
01:21ça, c'est passionnant.
01:22Il a raison, c'est passionnant,
01:23l'adolescence, pour le coup,
01:24ils ont fait un vrai travail par rapport à ça.
01:25Et moi, ça me saoule un peu les faux plans séquences.
01:27Franchement, 1917, c'est un peu un crime
01:30dans le sens où le plan séquence,
01:31il est juste là, non pas que pour un outil narratif,
01:34mais pour un peu se la péter, quoi.
01:36Mais tu te pètes pas, en fait,
01:37avec un plan séquence comme ça
01:38parce qu'en fait, c'est genre des micro-scènes
01:40coupées entre elles avec des transitions caméras.
01:42Il doit y avoir une centaine de scènes
01:43différentes dans le film,
01:44genre donc il y a une scène par minute,
01:46faire une scène par minute
01:47où t'as juste une transition vers une autre scène,
01:49c'est pas ce que je trouve impressionnant.
01:51Au final, pourtant, je déteste pas le film,
01:52je trouve que le film est sympathique,
01:53mais quand ils font des faux trucs comme ça,
01:55c'est beaucoup moins excitant,
01:57c'est beaucoup moins fun, quoi.
01:58C'est beaucoup moins passionnant aussi.
02:00Il a raison.
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