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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Pour commenter l'actualité, Louis Ozelter du Figaro, Adrien Matou, de Marianne,
00:09je voudrais qu'on écoute Maxime Gleize, le frère de Christophe Gleize
00:13qui s'est exprimé juste après cette condamnation de notre confrère en Algérie à cette hante-prison en appel.
00:19C'est la définition un peu de l'abattement parce qu'on ne s'attendait pas du tout à ça.
00:24Donc là maintenant, l'espoir est vraiment retombé.
00:31Je pense à mon frère, à ma mère, à mon beau-père et à sa copine qui ont dû la prendre sur l'instant.
00:39Et j'imagine mon frère dans les prisons algériennes pendant 7 ans.
00:42Et c'est vrai que c'est pas simple.
00:45Et donc, on va continuer le combat pour qu'il y ait une issue favorable possible.
00:57La définition de l'abattement a dit Maxime Gleize, le frère de Christophe Gleize,
01:00qu'on entend tout à fait dans ce sonore où il est complètement désorienté.
01:07En fait, c'est vrai, Louis Ozelter, ça fait quelques jours à propos de Christophe Gleize
01:10qu'on parle d'une éventuelle libération.
01:12Oui, et ses avocats sont partis en Algérie plein d'espoir pour eux, pour défendre sa cause.
01:18Et ils ont voulu le faire de bonne foi.
01:19C'est-à-dire qu'ils ont voulu prendre au sérieux la justice algérienne,
01:22ce qui certes comporte une part de risque, vu les épisodes précédents,
01:26et expliquer qu'il a fait une erreur en prenant un visa touristique au lieu d'un visa journalistique.
01:30Lui-même a fait amende honorable à la barre.
01:32Bref, ils ont fourni plein d'éléments de bonne foi.
01:36Quelque part, ils ont coopéré avec la justice algérienne.
01:39Ils ont reconnu ce qu'on leur demandait implicitement de reconnaître
01:43et plaidé aussi, tout simplement, à la liberté du journaliste qui fait son travail.
01:48Donc, cette affaire va revenir dans le domaine de la diplomatie, en réalité,
01:53parce qu'après Boilem Sansal, qui lui-même avait été condamné en première instance
01:57et en appel, je le rappelle, avant d'être gracié, selon un scénario assez similaire,
02:03après un écrivain, c'est cette fois un journaliste, qui lui aussi a de la nationalité française,
02:06qui est retenu en Algérie, où règne un régime qui ne veut pas du bien aux écrivains
02:12comme aux journalistes, surtout quand ils ont la nationalité française.
02:16Donc, du domaine de la justice, auquel on crut, sans doute de bonne foi,
02:19les proches et les avocats de Christophe Claes, auquel on pense tous,
02:22on va passer évidemment au domaine de la diplomatie,
02:24avec cette éventualité d'une grâce présidentielle,
02:27comme ça a été le scénario des dénouements avec Boilem Sansal,
02:30scénario dans lequel l'Algérie avait bien pris soin, pour humilier la France,
02:33de faire en sorte qu'il ne revienne pas directement en France,
02:36que tout cela passe par une médiation d'un pays tiers, en l'occurrence l'Allemagne,
02:41pour ne pas faire le cadeau à la France d'une libération sèche.
02:44Mais en réalité, c'est le dernier élément.
02:45Et donc là, bis répétita, c'est-à-dire qu'on rentre dans un scénario baroque,
02:48avec une grâce presque, j'allais dire, divine, du président Tebboune,
02:55qui est en réalité juste un homme de paille,
02:57puisque c'est le régime des généraux qui dirige l'Algérie,
03:00et derrière, peut-être un pays tiers, peut-être que cette fois-ci,
03:03ce sera l'Italie, ou qui avait été approchée.
03:05Oui, qui entretient des bonnes relations avec l'Algérie, bien sûr.
03:07Et cette opacité du régime dont vous parlez,
03:08c'est-à-dire qu'en effet, Tebboune n'est qu'un, la face visible,
03:12et pas forcément la plus décisive de ce régime,
03:15qui est très dur à décrypter, on ne sait pas exactement qui tire les manettes.
03:17Mais il y a un élément de contexte qui demeure,
03:19qui avait joué dans le cadre de Bolem Sansal,
03:21c'est l'isolement dans lequel s'enferme l'Algérie,
03:23sur le plan international, pas seulement vis-à-vis de la France.
03:26Ce régime qui embastille des écrivains, des journalistes,
03:28ou beaucoup d'opposants également algériens,
03:30sont en prison pour des raisons politiques,
03:32qui est très peu soutenue, où il y a très peu de puissances
03:34qui soutiennent l'Algérie,
03:35où la jeunesse est dans une situation désespérée,
03:37l'économie est dans une situation qui est très mauvaise,
03:39alors que pourtant, ce pays est assis sur un tas de richesses naturelles.
03:43Entre autres, ce pays est de plus en plus isolé,
03:45et c'est aussi pour ça que l'Algérie a fini par libérer Bolem Sansal.
03:47Adrien Matou.
03:49Déjà, il faut quand même rappeler que notre confrère et compatriote,
03:53Christophe Gleiz, est condamné pour un motif absolument délirant,
03:57c'est-à-dire qu'il prend sept ans de prison.
03:59Parce qu'il avait un visa touristique.
04:01Il avait un visa touristique et il a voulu faire une enquête,
04:03notamment sur un club de football,
04:05qui a des liens avec les autonomistes cabiles.
04:08Il n'a jamais...
04:09Ce qu'il dit, il explique qu'il ne le savait pas.
04:13Oui, il ne le savait pas, mais...
04:14Est-ce que c'est une défense ?
04:15C'est une défense qu'il a tout à fait normale,
04:18qu'il a élaborée pour convaincre la justice algérienne.
04:21Disons-le, en France, vu qu'on est dans un pays avec un peu plus de liberté,
04:25même si...
04:25Jusqu'à présent, je ne sais pas si Mariane a été labellisée,
04:29ça m'étonnerait.
04:31Même avec un label, je pense que ça serait encore mieux que l'Algérie.
04:34Mais même s'il l'avait fait, même s'il l'avait su,
04:38il n'y a absolument aucun problème.
04:40Il a le droit de le faire.
04:40Et prendre 7 ans de prison pour ça, c'est absolument délirant.
04:44Voilà, c'est...
04:45Sous la monarchie absolue, en France, il y avait le fait du prince,
04:48bon là, c'est le fait du général,
04:49ou le fait du...
04:51Voilà, mais...
04:52C'est une dictature.
04:54C'est une dictature et qui en veut beaucoup à la part.
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