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  • il y a 5 jours
Retrouvez le débrief de l'actu du mardi 2 décembre dans l'émission Good Morning Business, présentée par Erwan Morice. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:01BFM Business et RMC Live présentent la matinale de l'économie.
00:06Good morning business.
00:09C'est le débrief de la matinale avec l'économiste Thibaut Prébet ce mardi.
00:13Bonjour Thibaut.
00:13Bonjour.
00:14Merci d'être là avec nous pendant 5-6 minutes pour balayer un petit peu les grands sujets de la journée, de la semaine.
00:21Il y en a beaucoup, on a parlé de quoi ce matin ?
00:23On a parlé beaucoup d'intelligence artificielle.
00:24Un vent qui souffre, il s'appelle Mistral, le vent qui souffre sur l'intelligence artificielle
00:29avec ce partenariat signé avec HSBC.
00:34On a l'impression, quand on regarde, on va élargir un petit peu après, mais sur cette actualité, Thibaut Prébet,
00:39que le français, qui est encore un nain par rapport à ce que sont ses concurrents américains,
00:45mais mise beaucoup sur le B2B, partenariat avec une banque, partenariat avec la BNP qui existe déjà aussi.
00:51Il y a quelque chose qui est en train de se construire en Europe,
00:53mais c'est un modèle qui a l'air un petit peu différent de ce que font les Américains.
00:57Oui, mais c'est un peu différent aussi parce qu'aux Etats-Unis,
00:59le particulier, c'est la cible, c'est celui qui épargne,
01:01parce qu'il faut rappeler qu'avec le système de retraite par capitalisation,
01:04l'argent de redé par les particuliers est énorme,
01:06que le consommateur a le pouvoir d'achat gigantesque,
01:08et que donc tout doit passer par le particulier.
01:10On n'a pas cette force de fratte en Europe,
01:11donc on est un peu obligé de s'organiser différemment.
01:14Mais ce qui est intéressant, c'est qu'on est en train, en Europe,
01:16de voir ça comme une opportunité,
01:17alors que je me demande si aux Etats-Unis, on ne commence pas à voir ça comme une menace.
01:21Ça va très vite en plus, du jour au lendemain, ça passe de...
01:24Il faut se ruer dessus, mais comme le Bitcoin.
01:25Il faut se ruer dessus, et puis là, le Bitcoin, ça perd quoi ? 7% IA ?
01:29Oui, en fait, on a un problème sur l'IA et sur le Bitcoin,
01:32qui est un problème de risque, entre guillemets, de bulle ou d'inquiétude,
01:35avec, à mon avis, trois vecteurs qui sont assez proches dans les deux cas.
01:38Le premier cas, c'est qu'on voyait ça comme une opportunité de création de valeur.
01:41En fait, on est en train de se rendre compte que ce n'est pas une destruction de valeur,
01:43c'est-à-dire qu'on parlait d'IA comme de la croissance,
01:46on est en train de changer de narratif et de se dire que l'IA,
01:48ce n'est plus de la croissance, c'est du gain de productivité,
01:49c'est-à-dire qu'on va produire pareil avec moins de bons hommes.
01:52Ce qui, d'un point de vue démographique, sujet qui me tient à cœur,
01:54est pertinent, parce qu'on va manquer de main d'œuvre,
01:56mais ce qui, en fait, quand les gens sont plus intéressés
01:57au fait de garder leur boulot, est un peu inquiétant.
02:00D'ailleurs, certains membres de l'administration Trump
02:01ont commencé à dire que les chiffres de l'emploi devraient être regardés
02:04sous cet angle, potentiellement, de destruction de valeur.
02:06Le deuxième point, c'est qu'on a un sujet qui est énergétique,
02:09pour le Bitcoin, comme pour l'IA, qui sont très sensibles sur le sujet,
02:12et ça commence à faire un peu parler aux UFs en se disant
02:14si le prix de l'électricité monte pour des trucs qui ne créent pas d'emploi,
02:17est-ce que c'est vraiment très utile ?
02:18Puis le troisième point, c'est une bulle.
02:19Quand une bulle se dégonfle, on a un risque d'un effet de pauvreté.
02:22C'est-à-dire que les gens qui avaient un patrimoine élevé
02:24voient leur patrimoine baisser quand le Bitcoin
02:25ou le cours de ces sociétés baissent,
02:27et du coup, va devoir réépargner et moins consommer.
02:30Donc ça, c'est une inquiétude qu'on peut avoir aussi aux États-Unis.
02:32Mais vous, vous en pensez quoi ?
02:33Bulle, pas bulle ?
02:34Parce que tout le monde se prononce un petit peu sur ces sujets-là,
02:36chercheurs, économistes, scientifiques,
02:39et personne n'est d'accord.
02:40Oui, je pense qu'il y a excès, oui, bulles, peut-être,
02:43surtout sur les cryptos, pas forcément sur l'IA.
02:45Je pense déjà que le premier truc qu'il faut regarder,
02:46c'est d'arrêter de parler d'NVIDIA.
02:47C'est-à-dire qu'une bulle, ça se crée par ce qu'on appelle
02:49les passagers clandestins.
02:50Il y a un leader qui émerge, tout le monde va derrière.
02:52On a eu ça en Europe, les semi-conducteurs, sur les biotech.
02:55Voilà, il y a un leader qui est légitime.
02:57Tout le monde veut aller derrière.
02:58Les gens se disent, cette boîte-là n'est pas très chère,
02:59je vais l'acheter, et finissent par acheter des gens
03:01qui ne sont pas aussi bons et qui ne résisteront pas aux crises.
03:03Aujourd'hui, NVIDIA...
03:04C'est de la spéculation.
03:05Voilà, c'est énorme, mais c'est 45 fois les résultats,
03:0725 fois ceux de l'année prochaine.
03:09Ce n'est pas énorme.
03:10Le bitcoin, ça a malgré tout des usages,
03:11on peut payer avec.
03:12Pendant ce temps-là, vous vous retrouvez avec
03:13ce qu'il faut maintenant appeler la famille royale américaine,
03:16qui fait son Melania Coin, son Trump Coin,
03:18qui récupère quelques milliards planqués,
03:20et puis le truc fait moins 95.
03:22Ça rappelle un peu les singes numériques de l'époque en NFT.
03:25Ça, c'est de la bulle.
03:26Il y a beaucoup d'acteurs boursiers,
03:27on l'avait vu avec Supermicro, avec MicroStratégie,
03:30qui valent des fortunes sur pas grand-chose,
03:33et qui après prennent des claques.
03:34Donc je pense qu'il y a une bulle,
03:35mais qu'il ne faut pas l'arrêter à NVIDIA,
03:37parce que le problème dans des bulles,
03:39mais c'était pareil dans les années 2000,
03:40c'est jamais le leader.
03:41C'est tout ce qui se construit à côté,
03:43qui est excessif, et qui, quand il se dégonfle,
03:45va entraîner des dégâts chez les particuliers,
03:47chez les banques.
03:47Donc voilà, vigilance, mais à mon avis,
03:49ne pas regarder NVIDIA, c'est l'arbre qui cache la forêt.
03:51Et sur l'intelligence artificielle,
03:53vous parliez de l'emploi, Thibaut Prébet,
03:55c'est vrai qu'on voit un discours de plus en plus assumé.
03:58On avait, il y a quelques jours,
03:59HP qui annonçait des restructurations
04:02et un grand plan de licenciement,
04:05et qui dit clairement, dans son communiqué,
04:07aujourd'hui on licencie parce qu'il y a l'intelligence artificielle.
04:11Absolument.
04:11En fait, il y a deux choses qui sont cocomitantes.
04:13La première, c'est que, historiquement,
04:14il y avait tout le temps des plans.
04:15Et on n'avait plus récemment.
04:16Pourquoi ?
04:16Parce qu'avant, on avait la flexibilité de se dire,
04:18par exemple en 2008, si je licencie,
04:20je vais pouvoir recruter après.
04:21Ce ne sera pas un problème.
04:22Sauf qu'on a des marchés, en particulier aux Etats-Unis,
04:23qui se sont tendus, pour des raisons démographiques.
04:26Et donc maintenant, quand les sociétés licenciées,
04:27elles ont peur de ne pas pouvoir recruter.
04:29Là, maintenant qu'on a un emploi qui se détend un peu,
04:31entre autres grâce à l'IA,
04:32les sociétés se disent,
04:32s'il y a besoin, j'arriverai à recruter à nouveau.
04:34Donc je peux me permettre de licencier.
04:36Parce qu'une société, c'est un animal complexe.
04:38Ça lance plein de projets, puis il y en a qui ratent.
04:39Puis parfois, il faut licencier.
04:40Pour pouvoir justement relancer d'autres.
04:42Sauf qu'à un moment, ils se disaient,
04:43je ne pouvais plus recruter, donc on va rester comme ça.
04:45Vous me faites une très bonne transition,
04:46puisqu'il nous reste deux minutes pour parler de Karmat,
04:48typiquement le projet qui a raté,
04:50mais qui rebondit avec cette procédure
04:55pour créer une nouvelle entreprise,
04:57qui ne sera plus le cœur artificiel,
04:59mais un nouveau projet, des emplois qui sont conservés.
05:02Comment vous regardez cette actualité ?
05:03On a un marché boursier européen qui est malade.
05:05Qui est malade, particulièrement en France,
05:06parce qu'on a pris l'habitude, politiquement,
05:08de taper sur les entrepreneurs et les entreprises,
05:10et de ne plus les soutenir.
05:11Du coup, on a un indice CAC Small,
05:13qui est quasiment,
05:14à part quelques rebonds biotech très spécifiques cette année,
05:17avec Abivax, n'a rien fait depuis cinq ans,
05:19avec un indice Midcap qui n'a rien fait non plus.
05:21En fait, c'est le CAC et les très grosses boîtes qui marchent,
05:23et le private equity est un peu à l'arrêt.
05:24Donc on a du mal à faire émerger les sociétés,
05:26et les biotech étaient le fleuron français.
05:29Et à force de ne pas donner d'argent,
05:30de ne pas donner de suite,
05:31d'avoir une politique qui s'est endormie,
05:33on laisse des fleurons mourir.
05:34Et ça, c'est assez classique.
05:35Je me souviens avoir entendu sur vos antennes,
05:36Nicolas Dufourg de la BPI,
05:37dire qu'il n'avait jamais cru dans Karmat,
05:38alors qu'il est actionnaire.
05:39On ne verrait jamais ça dans d'autres pays.
05:42C'est-à-dire qu'on se retrouve avec un pouvoir public
05:44qui a voulu lancer un truc,
05:45puis il a complètement lâché,
05:47dans toutes les organisations,
05:48en tout cas qui a arrêté de soutenir cette idée
05:51de la start-up, etc.
05:52Puis évidemment, un marché qui était peut-être parti aussi un peu en bulle.
05:55Et donc je pense que l'idée que ça puisse repartir, c'est vrai,
05:57mais c'est une société à laquelle il faut encore beaucoup d'argent,
05:59qui est extrêmement intéressante.
06:01Il ne faut pas oublier que quand on dit parfois
06:02le cœur est trop gros, on est dans des marchés de niche.
06:04Donc avoir une niche, c'est toujours intéressant,
06:05mais je pense que le cas de Karmat est symptomatique
06:08du marché des petites valeurs françaises
06:09qui doit se réinventer.
06:10Et c'est important parce que si on veut
06:11que même les actifs non cotés fonctionnent,
06:13il faut que ces actifs aient une porte de sortie
06:15dans le marché coté.
06:16Donc il faut qu'on réinvente, qu'on retravaille
06:18sur cette partie des petites valeurs
06:20où on a peu d'introductions en bourse.
06:23Il est temps de retravailler ce segment
06:25qui est un peu malade
06:25et il faut espérer que ce redémarrage de Karmat
06:27soit une opportunité.
06:28Merci beaucoup Thibaut Prébet pour ce regard
06:30et cette analyse sur les actualités
06:32qui nous intéressent et qui nous préoccupent
06:34sur BFM Business tous les matins.
06:36Merci d'avoir été avec nous.
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